Auteur: Kaory/Johanna

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Origine: Gundam Wings

Genre : AU, yaoi, OOC

Disclamer : Ils ne sont pas à moi… Dommage.

Couples : 1x2

Remarque : Merci pour vos messages d'encouragement !

Bonne lecture !

LES FEUX DU DESIR

8/42

Une activité fébrile s'empara de la maison dès le lever du soleil : Le prince tenait à laisser l'hôtel qu'il avait loué, dans un état impeccable. Le personnel de cet hôtel, que le prince n'avait pas voulu garder à son service préférant être entouré de ses propres domestiques, ne trouverait rien à redire. Cependant, rien ne bougeait dans la chambre du troisième étage.

Odin, qui attendait patiemment au bout du couloir que son maître l'appelle, en conclut que Heero s'était endormi. Il avait passé plus de trois heures auprès de cet Anglais. Oui, il s'était probablement assoupi. Peu importait d'ailleurs, il le réveillerait au moment de partir.

Heero ne dormait pas. Il s'étonnait lui-même de sa patience car le temps s'écoulait avec lenteur tandis qu'il contemplait Duo endormi, sans le toucher. Enfin, il le prit dans ses bras et le caressa doucement.

-Plus tard, Lucy, laisse-moi ! Murmura Duo.

Qui était Lucy ?

Etrangement, cela dérangea Heero de savoir qu'une certaine Lucy existait dans la vie de Duo. Etait-elle sa femme ?

Pourtant, Duo ne portait pas d'alliance. Heero préféra mettre de côté cette pensée des plus contrariantes et regarda Duo. La nuit dernière, comme il lui avait adressé la parole en japonais, Duo lui avait répondu dans cette langue, qu'il parlait d'ailleurs très bien. Ses maîtres étaient sûrement d'origine japonaise car cette langue était peu courante en Angleterre. Cependant l'Anglais lui convenait mieux, normal, et le ton de commandement dont Duo usait ne manquait pas de saveur. Comme l'anglais n'était pas sa langue préférée, il décida de continuer à s'exprimer en japonais.

-Viens, Duo, dit-il, en laissant ses doigts courir sur la peau satinée de ses épaules. Je m'ennuie trop à attendre que tu te réveilles.

Duo ouvrit les yeux et aperçut le visage du prince tout contre le sien. Il battit des paupières et tenta d'accommoder son regard. Duo ne paraissait ni surpris ni affolé. Le reconnaissant-il ? Heero se sentit déconcerté.

Lentement, Duo s'écarta de lui, sans cesser de l'inspecter de la tête aux pieds, comme si il ne parvenait pas à croire à ce qu'il voyait : cet adonis qui l'avait hanté toute la nuit, était-il bien réel ? Duo avait du mal à le croire. Il ne prit même pas conscience qu'il admirait un homme encore embrumé par les sensations de plaisir que lui avait procuré le prince.

-Disparais-tu au premier coup de minuit ? Ne put s'empêcher de demander Duo.

Ravi, Heero éclata de rire.

-Si tu m'as oublié si vite, je suis prêt à te rafraîchir la mémoire.

Duo rougit au souvenir de la nuit précédente constatant avec horreur que ce n'était pas un cauchemar (rêve ?) mais bien la réalité.

Qu'avait-il fait ?

Pourquoi ne s'est-il pas défendu ?

Il aurait très bien pu se lutter même si il était sous l'emprise d'une drogue, mais ça avait été tout le contraire. Le plus humiliant dans tout cela était que Duo avait apprécié, il avait aimé toutes les sensations que Heero lui avait données. Heero avait fait de lui un Homosexuel.

-J'ai fait l'amour avec un homme, ne put s'empêcher de gémir Duo, une main passant sur son visage. Puis se tournant vers le prince :

-Que fais tu encore l ? Tu pourrais au moins me laisser seul avec ma honte.

-Pourquoi avoir honte ? Tu n'as rien fais de mal.

-Ca, je le sais figure toi. Tu m'as réduit à l'impuissance et je n'ai été que ta victime.

Duo se détourna en proie au désespoir, donnant ainsi à Heero l'occasion de contempler son dos et sa ravissante chute de reins.

-Tu pleures ? demanda-t-il, avec une nuance d'inquiétude.

Duo se raidit.

-Je ne pleure pas, fit-il d'une voix assourdie. Pourquoi ne parts tu pas ?

-C'est ça que tu attends ? N'y compte pas.

Duo se retourna vers lui, ses yeux étincelaient de colère.

-Dans ce cas, c'est moi qui m'en vais !

Il se leva, cherchant à entraîner avec lui le drap, sur lequel Heero était allongé. Heero demeurait impassible.

-Lève-toi ! S'écria Duo.

-Non.

Il croisa les mains derrière sa nuque dans une attitude désinvolte.

-La récréation est terminée, Yuy. Où veux-tu en venir ?

-Duo, je croyais que nous en avions terminé avec les formalités surtout après avoir été si intime cette nuit, reprocha-t-il gentiment

Duo rougit de honte et de fureur.

-Dois-je te rappeler de nous n'avons pas été présentés ? dit-il les dents serrer contenant se fureur.

- Les convenances avant tout ? Ok. Heero Alexandrov Yuy.

-Tu oublies ton titre, ricana Duo dédaigneusement. Prince, c'est ça ?

Heero releva les sourcils d'un air interrogateur.

-Ca te déplaît ?

-Je m'en fiche éperdument. Maintenant, j'apprécierais un peu d'intimité afin de pouvoir m'habiller et quitter cette maison, si tu n'y vois pas d'inconvénient.

-Rien ne presse, n'est-ce pas ? J'ai tout mon temps…

-Moi non ! On m'a retenu ici toute la nuit. Ma famille doit être malade d'inquiétude.

-Voilà qui est facile à régler. Donne-moi l'adresse et j'envoie quelqu'un la rassurer sur ton sort.

-C'est hors de question. Je ne te donnerai pas mon adresse pour que tu puisses, par la suite, me retrouver lorsque tes envies perverses te reprendront. Je vais partir d'ici et tu ne me reverras plus jamais.

Si seulement Duo n'avait pas prononcé cette phrase !

Un sentiment de regret étreignit Heero. Il comprit alors que s'il avait eu un peu plus de temps, il aurait eu plaisir à faire davantage connaissance avec Duo, le premier partenaire qu'il ait jamais rencontré qui demeurait insensible à son titre, à sa richesse et à son charme.

-Aimerais-tu aller en Russie ? Demanda Heero soudain en passant du coq à l'âne.

Duo le regard interloqué. Ce prince avait le chic pour changer de sujet quand bon lui semblait.

-Je ne prends pas le peine de répondre à une telle bêtise, répondit-il méfiant.

-Duo, je vais commencer à croire que je te déplais.

-C'est le cas, je ne suis pas homo ! S'écria Duo

-Ce n'est pas l'impression que j'ai eu cette nuit, tu étais même très entreprenant, répondit Heero, taquin.

Duo rougit. Il ne pouvait pas encore accepter cet état de fait, Il s'était trop longtemps persuadé d'être le plus normal de la famille

-Connaître ton corps n'est pas te connaître. Je ne sais que deux choses sur toi : Ton nom et que tu quittes l'Angleterre aujourd'hui. Ah, j'oubliais : je sais également que tes domestiques n'hésitent pas à commettre des actes odieux pour ton bon plaisir.

-Ah ! Nous y sommes. Voilà ce qui te tracasse. La manière dont nous nous sommes rencontrés. C'est normal. On ne t'a pas laissé le choix. Mais, à vrai dire, moi non plus, je n'ai pas eu le choix. Enfin, ce n'est pas tout à fait vrai. J'aurais pu te laisser sans recours, en proie aux tortures de l'aphrodisiaque.

Duo lui adressa un regard noir.

-Si tu t'attends à un remerciement de ma part pour ton « aide » tu attendras longtemps. Je ne suis pas idiot. Je sais pourquoi on m'a drogué. C'était pour te permettre de me plier à ta volonté. Mais je n'en resterai pas l : ton homme de main va devoir répondre de ses actes devant un tribunal. Il ne s'en sortira pas comme ça de cette affaire.

Ce serait trop facile !

-Voyons, quel mal t'a-t-on fait ? Aucun. Il est vrai que tu n'avais jamais eu de rapport sexuel avec un homme, mais cela n'a rien de terrible puisque tu as apprécié. Au contraire.

Si la situation n'avait pas été horrible, Duo aurait éclaté de rire devant une telle absurdité. Il n'y avait aucun doute : Heero était sincère. Il traitait cette scandaleuse histoire comme s'il s'agissait d'une bagatelle. Décidemment, ce n'était qu'un libertin. Inutile de chercher à le convaincre. Inutile non plus de le traiter avec mépris, il ne comprendrait pas puisqu'il le prenait pour un simple domestique ! Duo avait également l'impression qu'il ne réagirait pas différemment si il lui révélait sa véritable identité, ce qui était hors de question. Il valait mieux qu'il essaie de maîtriser sa colère.

-Donc si je résume bien, et tu me contredis si j'ai tord, tu ne tiens pas compte du fait que j'ai été enlevé en pleine rue, jeté de force dans une voiture, bâillonné et séquestré dans cette chambre toute la journée d'hier. On m'a insulté, menac

-Menac ? Releva-t-il, les sourcils froncés.

-Oui, menacé. J'ai voulu appeler de l'aide et on m'a dit que les gardes postés devant la porte n'hésiteraient pas à recourir à la force pour me faire taire. On a utilisé la même menace pour m'obliger à prendre un bain et à manger.

-Des sottises… On ne t'a pas brutalis ?

-Peu importe ! Odin n'avait pas le droit de m'emmener ici et de m'y retenir contre ma volonté.

-A quoi bon revenir sans cesse sur le fait qu'on t'a séquestré alors que tu as fini par prendre du bon temps ? Laisse tomber cette histoire. Cela ne te rapportera rien d'aller devant la justice. Odin a l'ordre de se montrer généreux envers toi.

-De l'argent ? S'enquit Duo d'un ton trompeusement suave.

-Bien sûr. Je paie mon plaisir.

-Combien de temps vais-je le répéter ? Je ne suis pas à vendre ! Je ne l'ai jamais été et ne le serait jamais s'écria Duo furieux.

-Tu refuses deux mille livres ?

S'il pensait que l'énoncé de ce chiffre suffirait à calmer Duo, il eut la preuve du contraire.

-Non seulement je refuse cet argent, mais je serais vraiment content de te dire où tu peux te le mettre.

-Epargne-moi les détails, dit-il d'un ton où on percevait un début d'agacement.

-Et tu ne peux pas non plus acheter mon silence. Aussi inutile de continuer à m'insulter.

-Ton silence ?

- Non mais, tu m'as écouté au moins ?

-Mais si, chaque mot, assura le prince. Maintenant, arrête, veux tu ? Viens ici.

Duo recula, soudain méfiant.

-Non.

Le ton exaspéra Duo. Il n'était pas convainquant. Mais il savait que si le prince le touchait, il n'était pas sur d'y résister. Il n'avait jamais rencontré quelqu'un qui puisse le toucher à ce point et le fait que cela soit un homme était encore plus difficile à admettre. Heero était séduisant il fallait être aveugle pour ne pas le trouver beau. Que Duo l'ai désiré et aimé toute la nuit ne cessait de l'étonner. Il lui fallait faire un sérieux effort sur lui-même pour se défendre contre l'attirance qu'il avait pour le prince. Brandir une colère des plus légitime et ne pas se perdre dans une contemplation de ce corps parfait était sa seule arme.

Cette réaction amusa Heero. Il connaissait trop bien un regard plein de désir pour ne pas être conscient du dilemme qui agitait Duo. Il lui suffisait de se montrer pressant… Il hésita. Heero le désirait, certes, mais il sentait Duo trop agité, trop inquiet. Avec un soupir, il laissa retomber sa main.

-Très bien. J'avais espéré… Peu importe. Il s'assit sur le lit, puis le regarda par-dessus son épaule, avec un sourire séducteur. Tu en es sûr ?

Duo Fulminait intérieurement. Comme il aurait aimé ne pas comprendre ce à quoi le prince faisait allusion ! Mais impossible de se méprendre sur son sourire. Comment, après les excès de la nuit, pouvait-il avoir encore envie de faire l'amour ?

-Tout à fait sûr, répondit-il même si son corps disait le contraire. A sa plus grande honte, malgré cette nuit, son corps réclamait encore des caresses.

Si seulement il partait maintenant !

Heero se leva, fit quelques pas vers le fauteuil où Odin avait posé les vêtements et les lui tendit.

-Pourquoi t'être déguisé en femme ? C'est un détail qui m'intrigue depuis que je t'ai vu. Tu n'as pourtant pas l'air d'un travesti.

Duo arracha les vêtements des mains de Heero.

-Cela ne te regarde pas.

-Et pourtant si, puisque que c'est en croyant que tu étais une femme que tu es ici.

-Cela ne t'a pas empêché d'abuser de moi, s'écria Duo.

Heero soupira. Il ne servait à rien de le convaincre, tôt ou tard Duo devrait admettre ce qu'il était vraiment.

-Tu devrais accepter l'argent, Duo, que cela ta plaise ou non. Si c'est la somme qui te contrarie, c'est bien malgré moi Tu pourras t'acheter de meilleurs vêtements. Un cadeau en quelque sorte, rien de plus.

Duo leva les yeux vers lui. Il était très grand. Il ne se souvenait pas s'en être aperçu la veille au soir. Il faut dire qu'il n'était pas dans son état normal.

-Les cadeaux non plus, je ne peux pas les accepter de ta part.

-Pourquoi ?

-Je ne peux pas. C'est tout.

Ce refus systématique finit par irriter le prince. Pour qui se prenait-il ?

-Tu vas accepter et je ne veux plus entendre un seul mot à ce sujet, déclara-il, autoritaire. Après t'être habillé, Odin te déposera…

-Tu peux garder ton chien de garde, interrompit Duo sèchement. Tu ne m'as pas vraiment écouté. Je t'ai dit que j'allais faire arrêter Odin.

-Je regrette mais je ne peux pas te permettre cette petite vengeance personnelle, même pour apaiser la blessure infligée à ton amour-propre. Je ne me sépare pas de mon domestique.

-Tu n'auras pas le choix, de même que je ne l'ai pas eu non plus.

Avec quel plaisir Duo prononça cette phrase !

Heero eut un sourire condescendant.

-Tu oublies que mon bateau appareille aujourd'hui.

-Ton bateau peut être retenu.

Heero serra les lèvres, soudain vexé.

-Et toi aussi jusqu'à ce que tu ne puisses plus me poser de problèmes !

-Ne te gêne pas ! Mais croire que j'en resterai là, c'est me sous-estimer.

A quoi bon poursuivre cette conversation ? Songea Heero, à bout de patience.

Que pouvait faire Duo après tout ?

Les autorités anglaises n'oseraient jamais le retenir sur la déposition d'un simple domestique. C'était stupide.

Avec un bref mouvement de tête, il quitta la pièce, mais dans le couloir, il s'arrêta. Il oubliait qu'il n'était pas en Russie. Les lois en Russie garantissaient les privilèges de l'aristocratie alors qu'en Angleterre la justice pouvait être saisie par une simple roturier et l'on tenait davantage compte du peuple. Duo pouvait fort bien créer un scandale qui parviendrait aux oreilles de la reine.

La visite du tsar étant attendue pour bientôt, Heero ne pouvait se permettre un scandale. L'opinion publique était déjà fortement anti-russe. Le tsar Alexandre, qui avait su tenir en échec Napoléon Bonaparte, avait joui d'un grand prestige en Angleterre, mais son successeur, Nicolas, était considéré comme un intriguant aux visées politiques contestables. Heero de surcroît n'était-il pas venu en Angleterre pour empêcher que la conduite débridée de son frère ne nuise à l'empereur ?

-Part-il maintenant, monseigneur ?

Odin sursauta. Il n'avait pas entendu Odin s'approcher.

-Comment ? Non. Tu avais raison. Duo a un caractère épouvantable. Il refuse d'entendre raison. C'est ennuyeux.

Il éclata soudain de rire.

-Il veut te voir moisir en prison.

L'indifférence de Odin à cette nouvelle témoignait de l'étendue du pouvoir de Heero quand il s'agissait de protéger ses domestiques.

-Où est le problème ?

-Je crains qu'il n'ait pas l'intention de renoncer à sa vengeance, même lorsque nous serons partis.

-Mais le visite du tsar…

-Justement. Cela n'aurait aucune importance si le tsar n'était pas attendu à Londres. Qu'en penses-tu, Odin ? As-tu une suggestion ?

Odin en avait une mais des plus irrévocables : jamais le prince ne donnerait l'ordre de le faire disparaître, définitivement.

-Ne peut-on le persuader de… ?

Comme Heero fronçait les sourcils, il reprit :

-Dans ce cas, nous ne pouvons pas le relâcher.

-C'est ce qui me semble, répondit Heero.

Un sourire inquiétant se dessina soudain sur ses lèvres. La solution qu'il envisageait le séduisait visiblement.

-Je crains que nous ne soyons obligés de le séquestrer, pendant quelques mois du moins. Nous le renverrons dans son pays avant que la Neva ne gèle.

Le visage de Odin se crispa. La perspective de subir les protestations et autres insultes de ce démon pendant des mois ne l'enchantait guère. On aurait pu le séquestrer sur place. Mais Heero envisageait de l'emmener en Russie, c'est qu'il n'en avait pas fini avec lui.

Que Diable lui trouvait-il de si excitant ?

-Mais nous risquons des ennuis à la frontière. Les autorités anglaises voudront savoir qui il est. Cela peut être dangereux.

Il ne pouvait pas se permettre de commettre d'erreurs.

-Nous dirons que c'est un domestique. Je ne vois aucune raison de ne pas profiter de ses talents, quels qu'ils soient. Il sera toujours temps d'y revenir plus tard. Pour l'instant, embarque-le à bord avec le plus grande discrétion. Cache-le dans une de mes malles : il est petit. Et prévois-lui des vêtements de voyage.

Odin acquiesça d'un vigoureux hochement de tête, soulagé que le prince maintienne le jeune homme dans un statut de domestique. La situation était ainsi plus acceptable.

-Ce sera tout ?

-Non, répondit Heero d'un ton coupant. Il ne faut pas le brutaliser. Je ne veux pas qu'il ait le plus léger hématome. Fais attention à lui et traite-le avec ménagements.

Comment le faire entrer dans une malle sans user de la force ? Se demanda Odin tandis que le prince s'éloignait. La mauvaise humeur le gagnait.

Un domestique ! Le prince était exaspéré par ce jeune homme mais, au fond, il était subjugué.

A suivre…