Comme à son habitude, ce matin-là, Rogue arriva devant son cachot à grands pas . Il semblait de fort mauvaise humeur mais cela ne différait que peu du reste de la semaine voire de l'année et ses élèves le savaient parfaitement.
Quand il entra dans sa salle de classe, les Gryffondors et les Serpentards de sixième année se turent immédiatement. Un silence pesant dégringola sur la pièce voûtée et Rogue se planta sur son estrade, les mains dans le dos.
Son regard balaya les dix-sept visages qui le regardaient puis il tourna les talons et agita sa baguette vers le tableau noir d'un geste sec. Aussitôt, les ingrédients et la recette pour la potion du jour, s'inscrivirent d'une main invisible, et Hermione se jeta sur sa plume pour la recopier dans son cahier.
Harry Potter, qui attendait tranquillement que son amie finisse d'écrire la recette, regarda son professeur honni. L'homme était allé s'asseoir derrière son bureau et avait entreprit de corriger des copies, sans doute pour le cours suivant.
Le Gryffondor plissa légèrement les yeux et distingua alors une marque rouge dans le cou de l'homme, comme une griffure ou une brûlure. Cela l'étonna car il ne lui connaissait pas d'amante, et pour cause, depuis un mois, le brun et le sombre professeur de potions entretenaient une liaison secrète et parfaitement interdite...
— Sortez vos manuels, grogna Rogue en se levant. Aujourd'hui, vous allez fabriquer une potion inconnue, du moins pour vous. Si vous la réussissez, vous la testerez. J'ai l'accord du Directeur, normalement, elle est sans danger.
Il y eut des murmures parmi les jeunes sorciers. En général, quand Rogue disait qu'une potion était inoffensive, celui ou celle qui avait le malheur de la tester se retrouvait avec des furoncles, des dents de cheval ou des oreilles de vache...
Harry jeta alors un coup d'œil à Hermione et la découvrit en train de regarder Malefoy, de l'autre côté de l'allée centrale. Celui-ci semblait perdu dans ses pensées, et un violent coup de coude de Pansy Parkinson le fit descendre son nuage un peu violemment. Hermione sourit puis reporta son attention sur son livre en secouant la tête.
Depuis la fin du mois de septembre, ces deux-là semblaient s'être trouvé un intérêt commun pour les livres et avaient tant bien que mal réussi à mettre de côté leur animosité mutuelle, même si pour Malefoy, la tâche semblait plus ardue qu'elle ne le laissait paraître. Pour Hermione, ça avait été compliqué au début, mais elle avait finit par se convaincre que les livres étaient la chose la plus importante dans leur étrange relation, et au fil des jours, elle avait commencé à voir le Serpentard d'un autre œil que celui de la haine.
Personne dans le château n'ignorait l'étrange relation que le Serpentard et la Gryffondor entretenaient. Ils la disaient parfaitement platonique, mais une rumeur courrait sur eux et leur prêtait des aventures charnelles secrètes et sauvages, sauvage dans le sens où ils se retrouvaient dans les coins reculés du château pour passer du temps ensemble.
Ce n'était pas pour autant qu'ils sortaient ensemble, cependant, car Malefoy semblait tenir à sa liberté , et surtout à sa réputation, mais, lorsque l'un des deux avait envie de se détendre, ils se retrouvaient tous les deux à l'abri des regards. A la surprise de tous, ils s'entendaient très bien et Dumbledore voyait cela d'un très bon œil car il avait toujours rêvé que les deux maisons rivales finissent un jour par se rapprocher.
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Durant la première heure de cours, Harry oublia Rogue et se concentra sur la formule de la potion qu'ils devaient réaliser pour la fin du cours. Hermione, à ses côtés, coupait les ingrédients au fur et à mesure que le Survivant les énumérait, Ron faisant ce jour-là équipe avec Dean, une table derrière eux.
— Les Chrysopes doivent être hachées finement, dit Harry en suivant le texte du doigt tout en pilant des yeux de scarabée dans son bol de marbre. Il ne faut pas de gros morceaux sinon la potion risque de rater...
— Comme ça ? demanda Hermione qui, pour une fois, semblait désorientée. C'est marqué où, je n'ai pas lu ça dans le livre...
Harry jeta un coup d'œil sur la pâtée de Chrysopes posée devant Hermione puis il hocha la tête avec une grimace.
— Je ne connais absolument pas les effets de cette potion... dit alors la jeune femme. Je n'en avais encore jamais entendu parlé et pourtant, j'ai lu presque tous les livres du château et...
— Bah, la coupa Harry en haussant les épaules tout en repoussant son bol d'une main. Si Rogue nous la fait faire c'est que ça ne doit pas êtres très dangereux. Au pire, celui qui va y goûter se retrouver avec des cornes pendant deux ou trois jours.
Hermione haussa les sourcils une seconde puis, à l'aide de son couteau, elle mit les Chrysopes hachées dans un bol et entreprit de prendre quelques plumes à un pigeon noir rayé de blanc enfermé dans une cage devant eux. Elle récolta un solide coup de bec et lâcha un juron tout aussi solide qui fit sourciller Rogue. Elle rougit aussitôt et jeta les deux plumes dans le chaudron rempli d'eau.
— Et après les plumes de pigeon, il faut quoi ? dit Hermione. Harry ?
— Heu... Ha oui ! Il faut trouver l'équivalent d'un verre de sang de souris jaune du désert...
Hermione resta perplexe. Elle se gratta le front puis elle regarda autour d'elle et vit que plusieurs élèves semblaient aussi désemparés qu'elle. Alors qu'elle allait lever la main, Seamus fut plus rapide qu'elle et Rogue grogna, sans pour autant levez le nez de ses copies.
— Quoi, Finnigan ? dit-il.
— Monsieur, la potion nécessite du sang de souris jaune du désert... mais où on trouve une telle bestiole ?
— Regardez autour de vous, Finnigan, grogna Rogue. Vous avez tout ce qu'il vous fait dans les bocaux et les boîtes, ouvrez les yeux !
Hermione tourna la tête sur la droite, rencontrant le regard de Malefoy qui cherchait lui aussi des souris jaunes, et la jeune femme, après avoir adressé un léger sourire au Serpentard, se tourna vers la droite et aperçut alors une grande cage en verre où sautaient de petites bestioles jaune poussin à longs poils.
— Je vais chercher une souris, signifia la brunette à Harry.
Elle se leva ensuite et se dirigea vers la cage. Elle se pencha légèrement en avant pour observer les animaux et, lorsqu'elle vit qu'elles arboraient toutes d'immenses dents de chaque côté de la mâchoire supérieure, elle sortit sa baguette et les immobilisa. Ouvrant la cage, elle en saisit une par la queue et elle retourna à sa table. Derrière elle, Pansy en prit aussi une par la queue et retourna à sa table en tenant l'animal à bout de bras, le nez froncé comme si la pauvre souris dégageait une odeur particulièrement repoussante.
— Tu la tue ou je le fais ? demanda Harry sans regarder son amie ni la souris.
— Je vais le faire, soupira Hermione. Franchement, si t'aime les animaux, faut pas être un sorcier...
Elle tira de nouveau sa baguette magique et, d'un simple sort, elle tordit le cou à la pauvre bête. Elle prit ensuite un scalpel et lui trancha la gorge d'un adroit coup de lame en plaçant la bête au-dessus d'un verre. Rapidement, le verre fut plein et Hermione s'étonna qu'un si petit corps – à peine dix centimètres sans la queue – puisse contenir autant de plasma.
— Et après ? demanda la Gryffondor.
— Il faut lui enlever ses canines et ses griffes et les broyer en une fine poudre. Tu mets la poudre dans le sang et tu brasses jusqu'à ce que ça fasse une sorte de pâte blanchâtre, dit Harry.
Hermione fronça le nez. Harry leva la tête du livre et observa le petit cadavre posé devant lui. Il soupira et prit un petit couteau très fin et très aiguisé.
— Tiens, prend le livre, je vais le faire, dit-il. La vue du sang ne me dérange pas.
— Moi non plus, dit Hermione. Tant que je ne le touche pas...
Harry sourit puis coupa dents et griffes au cadavre de la souris, et s'appliqua à broyer le tout dans son bol avec son pilon. Quand ce fut une fine poudre aussi volatile que de la farine, il la versa dans le verre de sang et remua énergiquement à l'aide d'une touillette en verre.
Hermione le regarda faire un instant puis elle reporta son attention sur le chaudron d'étain posé devant elle sur un feu magique, lui-même posé à même le carrelage de la paillasse. A l'intérieur du chaudron, de l'eau bouillonnait doucement et Hermione la remua avec la cuillère en bois, histoire de faire quelque chose en attendant que Harry ait fini son mélange. Les plumes de pigeon s'étaient racornies avec la chaleur de l'eau, chose qui était indiquée dans le livre et qui conforta Hermione sur la bonne préparation de la potion.
Quand le sang de la souris eut prit cette étrange consistance rouge très clair, Harry dit :
— Maintenant, je crois qu'on peut commencer.
— Oui, dit Hermione. On a tout, non ?
Elle se mit à énumérer les ingrédients puis, dans sa lancée, elle lut la préparation tandis que Harry mettait au fur et à mesure les éléments dans l'eau bouillante que contenait le chaudron. Hermione jeta un petit sort pour attiser le feu qui devait toujours diffuser la même chaleur sans quoi la potion risquerait de rater. Si la température variait de deux degrés, c'était fichu.
— Je viens de mettre les yeux de scarabée en poudre, dit Harry en tapotant le fond du bol pour en faire tomber les moindres particules d'insecte.
— Maintenant, il faut mettre dedans la souris... dit Hermione.
— Entière ? s'étonna Harry.
— Oui, dit Hermione. Il faut la prendre par la queue et la faire entrer lentement dans la préparation en commencent par le museau.
Harry s'exécuta, debout sur les barreaux de son tabouret pour mieux voir ce qu'il faisait. Quand il lâcha la queue de la souris, un long sifflement de vapeur monta de la préparation qui vira au bleu nuit.
Rogue leva les yeux de ses copies et son regard croisa celui de Harry qui lui adressa un discret sourire. L'homme inclina le menton, ferma les yeux une seconde puis se replongea dans son travail après avoir jeté un rapide coup d'œil circulaire à la classe. Tous étaient concentrés, mais il savait que personne n'allait réussir la potion...
— Hou, hou ! dit Hermione. Tu es là ?
— Pardon, tu disais ? demanda Harry en regardant Hermione.
— Je viens d'ajouter une autre plume de pigeon d'Afrique, dit la jeune femme en montrant sa main à nouveau picorée. Maintenant, il faut que tu mettes le sang de la souris...
Harry prit le verre et Hermione plissa le nez.
— Il faut que tu en mettes deux cuillères à café puis, quand la potion changera de couleur, j'ajouterais une quatrième plume de pigeon ensuite, il faudra remuer non-stop jusqu'à ce que la potion devienne blanche et liquide comme du lait.
— Ok, dit Harry en prenant une cuillère posée devant lui.
Il vida deux cuillères à café de sang blanchâtre dans la potion et celle-ci prit aussitôt une couleur bleu ciel. Hermione ajouta ensuite une plume de pigeon et la potion changea encore de couleur.
— Vous vous en sortez ? demanda alors Lavande en se retournant.
— Oui, oui, dit Hermione en regardant Harry brasser la potion avec sa petite cuillère pour bien délayer le sang.
— Je me demande bien ce que sont les effets de cette potion, dit alors Harry en gardant sa cuillère levée au-dessus de son verre.
— Je ne sais pas, dit Lavande. Hermione ?
— J'en sais rien, dit la brunette. Je n'ai encore jamais vu cette potion et pourtant, j'en ai lu des livres sur les potions...
Lavande et Harry acquiescèrent puis Harry replongea sa cuillère dans son verre de sang quand soudain, un affreux doute lui traversa l'esprit : combien de cuillère de sang avait-il déjà mit ? Incapable de se souvenir, il jeta un coup d'œil à Hermione qui ne le regardait pas et, pour plus de sécurité, il mit deux nouvelles cuillerées de sang sans se douter que cela modifiait les effets de cette potion...
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Harry brassa la potion devant lui rapidement puis reposa le verre de sang et la petite cuillère. Il se mordit la lèvre en jetant un coup d'œil alentours.
— Voilà, dit-il quand il vit que la préparation venait de prendre une couleur blanche immaculée avec des tons irisés comme si de fines particules de métal avaient étés rajoutées.
— Comment est votre potion ? demanda Hermione en se retournant vers Dean qui vidait le fond de son verre de sang dans le chaudron.
— Blanche maintenant, répondit Ron en fronçant le nez.
— C'est bon alors, dit Hermione en revenant à sa place. Et maintenant ? On f...
Elle fut interrompue par Rogue qui se leva.
— Vos potions doivent être terminées à présent, dit-il.
Quelques élèves acquiescèrent puis Rogue regarda le plafond quand la cloche sonna, signalant la fin de la première heure de cours de ce lundi matin.
— Allez prendre l'air dix minutes, le temps que vos potions se finissent d'elles-mêmes puis nous les testerons, lâcha le sombre professeur.
Les élèves ne se firent pas prier et se levèrent alors dans un brouhaha infernal. Tous sortirent de la salle cachot pour aller se réchauffer dans le hall d'entrée, et Harry signifia à Ron et Hermione qu'il devait demander quelque chose à Rogue et qu'il les rejoindrait plus tard. Les deux Gryffondors opinèrent et quittèrent la salle de classe et remontèrent dans les étages du château en se serrant dans leurs capes. Tous deux ignoraient parfaitement que leur meilleur ami entretenait depuis début septembre, une relation interdite avec son professeur de Potions.
Une fois que la porte se fut refermée, Harry quitta sa chaise et s'approcha du bureau de son amant. Celui-ci soupira et le regarda.
— Ça ne va pas aujourd'hui ? demanda le brun. Tu es encore plus grincheux que d'habitude...
— Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit Rogue sur un ton grinçant.
— Menteur... dit Harry. Je te connais un peu, tu sais ?
Rogue leva les yeux sur son jeune amant puis soupira de nouveau et se renversa contre le dossier de son fauteuil tandis que Harry s'asseyait sur le bureau après avoir repoussé les copies.
— Qu'est-ce que tu as ? demanda Harry en posant sa main sur celle de Rogue.
— Rien qui ne te concerne, répliqua Rogue en récupérant sa main.
— Tu m'en veux ?
— Pour quel motif ? demanda Rogue.
— Je ne sais pas, une chose que j'aurais dite ou faite... ?
— Non, non, tu n'as rien à voir dans l'histoire. C'est juste que...
— Oui ?
Rogue regarda Harry puis il baissa les yeux et serra les mâchoires.
— Très bien, t'as gagné... soupira-t-il.
— Écoute, Severus, dit alors Harry. On s'était promis de ne pas se faire de secrets... Tu t'en souviens, j'espère ?
Rogue acquiesça un peu à contrecœur. Il avait fait cette "promesse" après une nuit mouvementée et dans l'euphorie de l'action. Il le regrettait aujourd'hui.
— Tu as raison. Tu ne m'as rien caché de ton attirance pour Malefoy alors je n'ai pas le droit de te cacher quelque chose moi non plus, répondit alors Rogue. C'est un peu embarrassant parce que je ne pensais jamais t'en parler, mais puisque tu insistes...
Rogue serra la main du Gryffondor dans la sienne.
— Ce matin, juste après ton départ, j'ai reçu une lettre d'une ancienne amie de Poudlard.
— De Rya ?
— Elle-même.
Harry haussa les sourcils, surpris. Son compagnon n'avait pas beaucoup d'amis, ils se comptaient sur les doigts d'une main, à vrai dire, et il avait perdu le contact avec eux depuis bien des années...
— Mais ? Elle est censée être morte, non ?
— Oui, morte, en effet, dit Rogue d'un ton sombre. Voldemort l'a tuée devant moi, il y a une quinzaine d'années... J'avais réussi à l'entraîner avec moi, je voulais qu'elle devienne un Mangemort, mais elle a refusé et...
— Est-ce que c'est une vilaine farce ? demanda Harry en fronçant les sourcils.
— Non, je ne pense pas, dit Rogue. Rya avait une écriture bien à elle et personne à ma connaissance n'a jamais réussit à l'imiter. Même par magie. Quant à sa signature, c'est pareil... Elle est si compliquée qu'elle seule parvenait à la faire. Je ne sais pas quoi penser de cette lettre, je croyais Rya morte et enterrée, et pourtant...
Harry grimaça.
— Pourquoi Voldemort, parce que ça ne peut être que lui, ferait-il une chose pareille ? demanda Harry, une pointe de peur dans la voix. On ne peut faire revenir les morts à la vie, Severus, ça se saurait !
— Tu as peur pour nous ? demanda alors Rogue, ayant sentit le subtil changement dans la voix du Gryffondor.
— Je l'avoue, dit Harry. Si cette femme est de retour dans ta vie, tu risque de me mettre de côté...
—Pourquoi ferais-je cela ? demanda Rogue. Rya était une amie, une connaissance de classe et je la croyais morte... Du reste, tant que je ne l'aurais pas vue en chair et en os, elle sera toujours morte, dans mon esprit.
Harry se mordit la joue et hocha lentement la tête.
— Va faire un tour, je vais vous rappeler dans moins de cinq minutes, dit alors Rogue en retournant à ses copies.
— Comme tu veux, dit Harry en descendant du bureau.
Il s'apprêta à partir, mais il se ravisa au dernier moment et alla capturer les lèvres de son amant. Quand il recula, surpris, il secoua la tête.
— Tu ne te lasses jamais...
Harry sourit puis il se souvint de la marque rouge et il passa sa main dans le cou du professeur en repoussant les cheveux noirs.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Rogue. Si tu ne sors pas maintenant, tu n'auras pas de récréation...
— Ce matin, quand tu es arrivé, j'ai vu une marque rouge dans ton cou... dit Harry.
— Celle-la ? dit Rogue en penchant la tête sur le côté et en repoussant ses cheveux.
Harry vit la marque rouge et fronça les sourcils.
— C'est quoi ? Tu ne l'avais pas ce matin, si ? Je ne l'avais encore jamais vue...
— C'est que tu regarde mal, Harry, dit Rogue. J'ai cette tache depuis plusieurs années déjà...
— Et c'est quoi ? répéta Harry.
— La marque d'un mauvais sort.
— Toi aussi ?
Rogue leva les yeux sur la cicatrice en forme d'éclair et soupira en haussant les épaules.
— En quelque sorte, répondit-il. En fait, ça date de l'époque où je venais de rejoindre les Mangemorts, juste avant la mort de tes parents... Un jour, j'ai désobéit aux ordres et Voldemort m'a puni en lançant un Doloris particulièrement puissant. La marque que tu vois là est l'impact du sortilège... Inutile de préciser que j'ai souffert le martyre ce jour-là...
— Nom d'un Dragon ! s'exclama Harry. Il devait particulièrement être en colère ce jour là, le vieux serpent !
Rogue sourit légèrement puis ses cheveux retombèrent et il pressa Harry d'aller prendre l'air, ce que le Gryffondor fit d'assez mauvaise foi.
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Lorsque Rogue battit le rappel de ses élèves, les deux classes de sixième année revinrent dans la classe de classe et Rogue annonça de but en blanc qu'ils allaient à présent tester leurs potions respectives, debout devant les autres élèves, sur l'estrade. Des murmures précipités parcoururent les rangs et Rogue commença alors à faire venir les élèves deux par deux à ses côtés. L'un des deux transportait précautionneusement le chaudron rempli et, rien qu'en voyant la couleur ou la texture de certaines de Potions, Rogue savait d'avance si elle allait fonctionne ou non.
Assis dans son fauteuil professoral, il regarda donc chaque binôme défiler devant lui, plonger une petite louche dans leur chaudron puis goûter la potion. Il nota soigneusement les effets produits à chaque fois et constata avec fierté que tous les effets étaient rigoureusement les mêmes, à savoir allonger considérablement les cheveux pour les garçons et les ongles pour les filles, quand la potion était réussie, bien évidemment. Quelques élèves, donc Dean, Neville, Seamus et Ron, se retrouvèrent avec respectivement, des cornes de chèvre sur le front, des oreilles de lapin, un nez de cochon, et le comble pour Ron, une longue queue fournie de... belette.
Après le fou rire général que déclenchèrent ces manifestations magiques, ce fut au tour de Malefoy et Pansy de s'avancer vers le bureau professoral en tenant chacun leur chaudron par l'anse. Ils les déposèrent sur la petite table prévue à cet effet, et ils plongèrent chacun une louche dans l'épais liquide blanc. Pansy fut la première à boire le contenu de sa louche avec une grimace de dégoût, plus parce qu'elle se souvenait des ingrédients qui composaient la potion qu'à cause du goût qui n'était pas si désagréable, au final.
A peine eut-elle vidé sa louche que ses ongles se mirent à pousser. En quelques secondes, ils étaient devenus de longues griffes droites et blanches d'environ trente centimètres de long.
— C'est pratique, dit-elle avec un sourire en les faisant cliqueter. A toi, Drago, ajouta-t-elle en baissant les mains.
Malefoy hocha légèrement la tête puis il plongea une louche dans son chaudron et but la potion. Les yeux fermés, il attendit quelques secondes puis un soupir de soulagement s'échappa de la bouche de Pansy quand elle vit les cheveux blonds de Malefoy s'allonger jusqu'à toucher le sol.
— Parfait, au suivant, dit Rogue en notant quelque chose sur un carnet tandis que Pansy et Malefoy s'éloignaient, Pansy occupée à tresser les longs cheveux blonds de son partenaire qui grognait, pour changer, ses longs ongles ne la gênant aucunement.
Les suivants étaient Hermione et Harry et, lorsque qu'ils apportèrent leur chaudron à côté de Rogue, Hermione surprit un coup d'œil entre son ami et leur professeur, mais elle ne releva et plongea sa louche dans le chaudron en même temps que Harry.
—A trois , dit Harry en soulevant sa louche remplie de l'épais liquide blanc nacré. Un, deux, trois...
Hermione acquiesça d'un signe de la tête puis ils portèrent leurs louches à leurs lèvres...
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