DISCLAIMER : Tous les personnages utilisés ainsi que l'univers de Harry Potter appartiennent à J.K.Rowling. Je ne me sers de ces personnages qu'à des fins non commerciales : il n'y a aucune intention de contrefaçon et le seul bénéfice est le plaisir de l'écriture.

La première version a été publiée dans le fanzine « les mondes magiques » en mai 2003. Donc pas de slash et un rating « G ». La fic se passe durant la 5ème année de Harry à Poudlard, sans aucune référence aux événements du livre correspondant.

Cette fic a été écrite pour l'anniversaire de Flore (Kaori…).

Coucou !!

Histoire de vous faire patienter quant à ma future fic entre Harry et Draco, ( sur laquelle j'ai du retard…) je vous mets un petit cadeau… Il s'agit de ma première fanfic sur Harry Potter. Aujourd'hui je me rends compte d'une énorme erreur sur la date d'anniversaire de Neville, donc n'y faites pas attention… C'est une petite fic en deux parties.

TROIS VOEUX

Chapitre 1 – Le rêveur

En ce lundi matin, les plumes d'oie crissaient sur les feuilles de parchemin. Les bougies de cire noire à l'odeur âcre se consumaient doucement. Dans les cachot du Professeur Snape, les soupirs discrets des élèves allaient bon train comme les trous de mémoire : qui, à part Hermione bien sûr, pouvait se vanter de ne rien avoir oublié pendant les vacances ? Un examen surprise le jour de la rentrée... Ils étaient nombreux à ne pas en mener large. Plus encore sans doute pour les élèves de Gryffondor qui savaient que le Professeur Snape ne les noterait pas avec la moindre indulgence. Cette dernière était en effet réservée exclusivement aux élèves de Serpentard…

- Allons, on se dépêche, il est presque l'heure fit Snape surveillant du coin de l'heure sa pendule au tic-tac régulier. Alors Monsieur Potter, on ignore des réponses si évidentes ?, murmura-t-il sur un ton ironique et insultant qu'il réservait à Harry. Serait-ce trop vous surestimer que d'attendre de vous un minimum de connaissances de base ? Oui, manifestement, ajouta-t-il méprisant.

Il soupira avant de retourner vers Neville. Il jeta un bref coup d'œil à sa copie avant de dire :

- Quant à vous, M. Londubat, mieux vaut ne pas en parler… Dites-vous que vous corriger à toujours été un véritable calvaire pour moi… J'ose espérer que vous allez finalement en prendre conscience cette année, pour vous améliorer… Mais j'ai hélas peu d'espoir, continua-t-il à persifler.

S'efforçant de l'ignorer, -après tout Snape ne faisait qu'essayer de le déconcentrer-, Harry tenta de répondre aux questions de l'interrogation. L'enjeu était de taille : dans un but apparemment louable et, il le subodorait, dans l'optique d'enlever des points à la maison de Gryffondor, Snape s'était promis d'accorder des cours supplémentaires à tous ceux ayant des notes insuffisantes. On pouvait déjà se demander quelles seraient les notes qu'il estimerait "insuffisantes". Snape ne voulait pas avoir "honte" de ses élèves selon ses propres termes. Non, il voulait tout simplement les humilier un peu plus : là se trouvait la subtile nuance…

Dès que la cloche sonna, Snape se jeta sur les copies des élèves de Gryffondor et les leur arracha des mains afin de les empêcher d'ajouter un seul mot, puis il prit son temps pour ramasser les copies des élèves de Serpentard. Car, comme chaque année, les élèves de Gryffondor avaient encore cours de potions avec ceux de Serpentard. Harry se demandait quel professeur était à l'origine de cet emploi du temps pour le moins contestable… Il se demandait vaguement si une pétition pourrait convaincre Dumbledore de changer ça…

- A très bientôt, M. Potter, fit Snape en guise d'au-revoir à Harry qui se hâtait vers la sortie du cachot.

Douce menace qui résonna aux oreilles de Potter… Finalement, peu importait la note qu'il aurait. Pour Snape, il faisait déjà partie des élèves devant suivre le cours supplémentaire….

Le lendemain matin, les élèves de Gryffondor avaient pour la plupart les traits tirés par le manque de sommeil. Les problèmes avaient commencé peu après minuit. Tout le monde dormait déjà quand des échos de discussion voire de disputes animées avaient filtré à travers les murs et les plafonds de la quasi-totalité des dortoirs des garçons comme des filles. On pensait bien que les murs de Poudlard étaient remplis de passages secrets, mais cette nuit-là il semblait que presque tous passaient par les murs et les plafonds de la tour de Gryffondor. Les discussions toujours inintelligibles mais de plus en plus virulentes finirent par réveiller des élèves…

- Non mais c'est pas vrai, grogna Ron, on ne peut même pas dormir tranquille ?

- Qu'est-ce que c'est que ce raffut ?, grommela Seamus. Les fantômes ont décidé de faire la fête chez nous ou quoi ?

Dans les dortoirs, les râlements allaient bon train, mais tout à coup les bruits provenant des murs s'interrompirent brutalement pour laisser place à un silence qui parut par contre-coup assourdissant. Les élèves à moitié endormis se repelotonnèrent dans leurs douillettes couvertures quand un coup de timbale retentit. Suivit aussitôt par un solo de batterie endiablé qui réveilla vraiment tout le monde. Et ça ne s'arrêtait pas. Il semblait aussi que les disputes avaient repris et dégénéraient en bagarre… On sut par la suite que des goules caméléon avaient élus domicile à Poudlard pendant l'été. Visiblement l'une d'entre elles avait suggéré aux autres de fonder un groupe de rock et elles se battaient pour être à leur instrument préféré : la batterie.

Comme disait Ron le lendemain matin, les nuits suivantes promettaient…

- L'inconvénient, dit Hermione, c'est qu'il s'agit de goules caméléon. Elles sont très difficiles à trouver et…

Elle s'interrompit à la vue de Rusard, manifestement sur le pied de guerre avec l'aide Miss Teigne : il tenait une sorte de loupe magique de la taille de deux paumes de mains réunies et il scrutait avec attention le couloir à la recherche des goules caméléons. En effet, ces dernières possédaient l'étrange particularité de se fondre dans le décor, tel le classique caméléon. Il se dirigeait droit vers la tour de Gryffondor, accompagné par le professeur McGonagall. Avec un peu de chance, le problème des goules ne tarderait pas à être réglé.

Lors du petit déjeuner ce matin-là, les bâillements des élèves de Gryffondor se multipliaient sous les regards sarcastiques des élèves de Serpentard.

Hermione, comme tous la plupart des élèves de Gryffondor, les ignora superbement et s'intéressa à la chouette hulotte qui lui apportait la gazette des sorciers à laquelle s'était abonnée l'année précédente. En première page, se déroulait le concours européen de Ballet sur balais. Une photo représentait une figure acrobatique de l'ensemble français qui avait gagné en finale. Elle avait commencé à lire attentivement un article relatant les dernières frasques du ministère de la magie, quand elle se retrouva éclaboussée du porridge de son voisin de table, Neville.

En effet, ce dernier était en train de manger une assiette de porridge lorsqu'un hibou lui jeta un colis, qu'il ne put rattraper et tomba droit dans son assiette. Neville se retrouva éclaboussé de porridge ainsi que ses plus proches voisins. Une chouette laissa tomber une lettre qui voleta également dans l'assiette de porridge. Celle-ci s'ouvrit et on put entendre la grand-mère de Neville chanter plus ou moins juste au milieu des confettis et cotillons que lançaient joyeusement l'enveloppe :

"Joyeux Anniversaire mon petit Neville, Joyeux Anniversaire mon doudou chéri !!!"

Les élèves de Gryffondor décidèrent d'un commun de ne rien dire sur le « doudou » de la grand-mère de Neville. Du moins jusqu'au lendemain.

Neville essuya tant bien que mal ses doigts collants sur sa robe de sorcier avant de saisir le colis lui beaucoup plus collant. Il déchira le papier sous les regards attentifs des élèves qui s'étaient mis à chanter Joyeux Anniversaire. On entendait surtout Fred et George qui faisaient exprès de chanter faux. Finalement au milieu du papier de soie, Neville trouva deux anneaux d'or chatoyant de mille couleurs reliés entre eux par une chaînette du même métal. Perplexe, il les contempla un moment. Mais Hermione intervient :

- Neville !! C'est génial : ta grand-mère t'a envoyé un amplifaguette ! Tu sais combien c'est rarissime d'en voir un ? On raconte souvent que Merlin en avait un. Tu comprends, le métal employé est fabriqué par les nains travaillant près du volcan de l'Etna et ils détestent vendre leurs créations. J'ai lu ça dans La Création des Objets Improbables

- Et ça sert à quoi ?, la coupa Ron et cessant de s'empiffrer pour un - petit - moment.

- Ca amplifie le pouvoir des baguettes magiques !, répondit Hermione vexée d'être interrompue.

- C'est vrai ?, s'exclama ravi Neville. Alors, avec ça, j'ai une chance d'arriver au bout des examens. Surtout avec les devoirs de métamorphoses de McGonagall. Hier, j'ai essayé de transformer un hamster en théière, mais j'ai obtenu un truc vaguement argenté qui faisait des bonds partout dès qu'une goutte d'eau bouillante l'effleurait… La prof était furieuse qu'en 5ème année je n'en sois même pas capable ! Je pense que Grand-Mère en a eu marre de mes résultats scolaires et qu'elle ait décidé de m'aider. Dommage que je ne puisse pas l'utiliser pour les cours de potions…, se lamenta-t-il un instant.

- Comment ça s'utilise ?, intervient Harry avec curiosité.

- Eh bien, on fixe un anneau à chaque extrémité de la baguette magique, de manière à ce que la chaînette soit bien tendue, expliqua Hermione d'un ton docte.

Suivant ces explications, Neville fixa l'Amplifaguette sur sa baguette. Celle-ci avait désormais un aspect un peu excentrique. Il la considéra un instant avant de lancer un sort de base, le sortilège de Lévitation.

- Wingardium Leviosa !, dit-il en faisant un mouvement de baguette vers son assiette de porridge.

Celle-ci s'envola effectivement sans tergiverser, contrairement à d'habitude, et… alla s'encastrer dans le plafond de la salle à manger de Poudlard. Par chance comme celui-ci était enchanté et représentait le ciel de dehors, on ne pouvait voir l'assiette. De plus le décollage de l'assiette ait été si rapide car personne ne s'était rendu compte de rien. Sauf les voisins de Neville, évidemment.

- Waouh ! s'exclamèrent les jumeaux Weasley. Dis Neville, tu pourras nous prêter ton amplifaguette ? T'imagines un peu ce qu'on pourrait faire avec ça ?

- Oui justement, dit Hermione. Vous allez vous attirer un tas d'ennuis avec ça. Et puis Neville, je me demande si ça ne revient pas à tricher quand même…

- Laisse tomber Hermione, dit Ron avec un haussement d'épaule. Au moins Neville n'aura plus de problème en sortilège de toutes sortes. Il faut juste que.. Que…

- Sans doute faire en sorte que ta baguette soit moins enthousiaste, conclut Harry impressionné.

Neville avait toujours les yeux aux plafond, sidéré du résultat.

- Au fait, commença Ron réalisant tout à coup quelque chose, si aujourd'hui c'est ton anniversaire, alors…

Il s'interrompit quand soudain un groupe de chouettes noires se précipitèrent vers Draco Malfoy à la table de Serpentard. Car effectivement, Draco Malfoy et Neville Londubat étaient nés le même jour de la même année. Comme quoi, tout pouvait arriver.

Au milieu de confettis et autres cotillons ensorcelés, l'une d'entre elles laissa tomber un paquet dans les mains de Draco, tandis qu'une autre lâcha une enveloppe qui s'ouvrit d'elle-même : la chanson d'anniversaire de Draco emplit la salle à manger. Le thème en était surchargé d'instruments aux accents grandioses, cœurs de nymphes et barytons, le tout formant plus un hymne à la gloire de Draco, fils unique et chéri de Lucius Malfoy, qu'une simple chanson d'anniversaire. Terriblement prévisible puisque…

- Et dire que chaque année, c'est pareil !, se lamenta Ron. Toute la journée il va pavoiser comme un coq !

D'autres chouettes laissaient tomber des paquets de friandises de toutes sortes et en quantités invraisemblables. La pluie de bonbons finit quand même par s'arrêter, Draco n'hésitant pas à récupérer ses biens dans les assiettes de ses voisins. Puis il ouvrit enfin son cadeau. Mais les élèves de Gryffondor étaient trop éloignés pour voir de quoi il s'agissait. Ils ne tardèrent pas à remarquer que Draco arborait une paire de lunettes, vraisemblablement son cadeau d'anniversaire. Mais ils ignoraient que celle-ci était magique…

Neville avait essayé différents sortilèges et avait constaté avec joie qu'il les réussissait tous. Le seul problème était convaincre sa baguette devenue très motivée sous l'effet de l'Amplifaguette d'en faire un peu moins. Quoi qu'il en fut, il avait envoyé une lettre par hibou express à sa grand-mère où il lui disait sa reconnaissance pour ce merveilleux cadeau… sous la forme d'une vingtaine de fervents "Merci !!!"

Sa joie était telle que le professeur Snape ne put la doucher complètement pendant son cours du jeudi. Dans leur programme des potions de transformation, il s'agissait cette fois de réaliser une potion Clinquante : toute chose plongée dedans devenait translucide et brillante. L'utilité avait échappé aux élèves jusqu'à ce Snape leur fasse remarquer que cette potion servait de base à une autre : celle de d'Invisibilité. Qu'ils étudieraient beaucoup plus tard. Voire jamais pour les incapables de Gryffondor si cela n'avait tenu qu'à lui.

Neville réussit cependant à obtenir une potion avant-curseur de celle d'Invisibilité : toute chose plongée dans sa potion devenait invisible… parce que dissoute dans la potion …!

- Je devrais vous plonger dedans M. Londubat !, menaça le professeur Snape. Qui sait, peut-être cela vous motiverait, vous ne croyez pas ?

- Oui Monsieur, bredouilla Neville paniqué, avant de corriger. Non, Monsieur !!, dit-il affolé. Je… je vais recommencer !!

Heureusement, la cloche sonna, annonçant la fin du cours.

- Pas si vite, M. Londubat, fit Snape. Pour le prochain cours, qui a lieu, si je ne m'abuse demain matin, vous allez me rédiger trois rouleaux de parchemins sur la potion métallisante qui sera notre sujet d'étude. Qui sait peut-être que pour une fois vous réaliserez correctement une potion ? Oh, par ailleurs, vous me ferez une potion Clinquante pour le même cours, tout en sachant que je vous interrogerai sur toutes les étapes de sa réalisation. Qui plus est, à la vue de vos résultats désastreux concernant l'interrogation de lundi, je demande à tous les élèves de Gryffondor de me rédiger une dissertation pour lundi sur la potion de méninges que nous avons étudié l'année dernière…

Hermione se mordit la lèvre pour ne pas faire remarquer que le professeur ne leur avait rendu leurs copies et qu'ils ignoraient donc si le devoir supplémentaire était justifié : une telle remarque n'aurait fait qu'aggraver les choses.

Neville se lamenta en arrivant à la salle commune des Gryffondor :

- Bon sang, je vais en avoir pour toute la nuit !!

Il soupira et prit sa baguette.

- Bon, je vais réviser mes sortilèges pour le cours de Flitwick : ça au moins je devrais y arriver sans mal, maintenant.

Il ne s'interrompit que pour aller dîner, surveillant toujours sa baguette, que les jumeaux essayaient plus ou moins discrètement de lui subtiliser en l'échangeant avec une baguette farceuse. Ou en lui proposant des contreparties avantageuses. Sans succès cependant. Après le dîner, il fila à la Bibliothèque afin de prendre quelques ouvrages sur les potions de transformation et surtout le livre "Création des Objets Improbables" dont lui avait parlé Hermione. Il voulait de documenter sur l'amplifaguette, mais il s'avéra que Hermione lui avait répété fidèlement le contenu du livre avec toutefois un peu moins de détails. C'était une nouvelle preuve de mémoire incroyable de la jeune fille.

Avant de s'occuper plus sérieusement de ses devoirs, Neville feuilleta un moment le manuscrit ancien. Ce fut ainsi qu'il tomba sur le descriptif d'un objet nommé "Le Rêveur". Si le livre était peu clair quant au pouvoir de l'objet, à savoir la possibilité de visiter en rêve des lieux réputés magiques comme une bibliothèque de magie, le sortilège permettant sa création était clairement énoncé. Le livre ajoutait que si la formule magique était simple, seuls les plus grands sorciers étaient capables de réaliser ce sortilège de création : ceci expliquait le peu d'informations connues et fiables dont disposaient les auteurs de ce livre. Cependant, il semblait que peu importait l'objet de base que l'on choisissait de transformer en "Rêveur".

Il va sans dire que Neville fut tenté.

Extrêmement tenté de faire quelque chose d'aussi difficile avec l'amplifaguette. Juste pour voir.

Comme ça, en passant.

Il attendit donc un petit moment que tous les élèves aillent se coucher, ce qui ne tarda pas car chaque nuit les goules se déchaînaient. Rusard n'avait toujours pas réussit à les déloger car elles se déplaçaient très souvent… Les élèves essayaient de grappiller la moindre miette de calme relatif pour se ruer sur leur oreiller1. Neville préféra essayer ce sortilège au calme au cas où celui-ci se passerait mal. Ce qui lui arrivait souvent…

Aussi il n'était pas loin de minuit quand il se lança enfin : il récita la formule magique tout en pointant sa baguette sur son plumier. Au moment où il eut fini d'incanter, il y eut une lumière aveuglante et comme le souffle d'une explosion qui le jeta à terre. En se relevant, il se rendit compte que sa baguette était fichue : il ne restait plus que quelques fibres de bois d'acajou retenant à grand-peine l'élément magique de sa baguette, à savoir des crins de sphinx. L'amplifaguette lui se trouvait par terre et sa couleur avait changé : on aurait dit une simple chaînette d'un métal argenté bon marché.

Au moment où Neville commençait à se dire que sa grand-mère allait l'étrangler pour de bon, pour avoir détruit sa baguette et l'amplifaguette, il regarda son plumier. Enfin ce qui avait été son plumier. Il avait sous les yeux une chaîne avec une médaille où était finement ciselé l'image d'un homme en train de dormir. Une image si délicate, si parfaite dans ses détails qu'il lui semblait presque voir l'homme respirer et qu'il ne put retenir un bâillement.

Il ne lui vint même pas à l'esprit qu'il ait pu réussir. Il contempla un bon moment l'objet tout en ressentant une envie de plus en forte d'aller dormir : toute la fatigue des dernières nuits sans sommeil et l'énergie dépensée pour ce sort se faisaient lourdement sentir. Oubliant ses devoirs pour Snape, il alla se coucher et se passa sans y penser la chaîne autour du cou. Une fois dans son lit il s'endormit en un éclair.

Neville rêvait qu'il se trouvait dans la bibliothèque de Poudlard, mais la bibliothèque du rêve était différente de celle qu'il avait l'habitude de fréquenter : les livres qui s'y trouvaient paraissaient plus vrais, plus vivants. Plus magiques aussi. Si, dans la réalité, la plupart des livres étaient couverts de poussière, s'ils avaient leurs reliures craquées et moisies, tel n'était pas le cas dans le rêve : les livres étaient neufs et semblaient pétiller de vie. On aurait dit que la magie en jaillissait dans toute sa splendeur, heureuse de ne plus se cacher. Et puis… Il y avait les murmures. Tentateurs, aguichants, les livres lui chuchotaient mille choses d'un ton suave, toutes en rapport avec le pouvoir et les connaissances interdites. Du coin de l'œil, Neville apercevaient des choses noires, des sortes d'ombres, évitant son regard. Sans doute issues des livres de magie noire de la Réserve, formellement interdite aux élèves dans la réalité. Curieux, il observa un moment ce lieu où se trouvaient tous les plus grands livres de magie. C'était étrange, car l'endroit lui paraissait bien plus grand qu'en réalité, avec infiniment davantage de livres. On aurait cru que beaucoup de livres qui se cachaient dans la réalité apparaissaient dans le rêve. Et tout ces livres essayaient de le tenter, comme espérant qu'il fasse un choix parmi eux avec une avidité étrange, qui aurait pu être inquiétante si seulement il s'en était aperçu. Neville avisa alors un petit livre à la reliure aux couleurs si changeantes que l'on aurait pu croire que c'était sa manière à lui d'attirer l'attention. Ce livre semblait abandonné sur la table d'étude où il était assis. Il n'était ni très grand ni très épais. Quant au comment du pourquoi il se trouvait ainsi dans le rêve magique de Neville, posé à ses côtés comme n'attendant que l'on veuille bon le lire… Cela ressemblait fort à une sorte de piège, un piège spécial sorcier ne pouvant être posé que dans les rêves magiques.

Quoique ce fut, l'intitulé dénotait un sérieux effort de réflexion de son auteur dans son souci de ne rien oublier pour séduire à coup sûr le lecteur : "Des trois vœux impersonnels, impossibles et a priori irréalisables que le lecteur pourra exaucer". Ce titre parut sans danger à Neville, qui se serait méfié si on lui avait proposé d'exaucer des vœux à des fins personnels. Le titre contenait une nuance d'altruisme qui correspondait davantage à sa personnalité. Il l'ouvrit donc.

Sur le première page était écrit :

"En cette première nuit ô lecteur attentif,

Quel est le vœu cher à ton cœur ?"

Neville, comme la plupart des mortels en pareil cas, ne fit aucunement attention à la petite astérisque. Cette dernière renvoyant à une phrase minuscules au bas de la page demandant que l'on veuille bien se reporter à la page 59 du présent ouvrage. Neville ne sut donc pas que page 59 il était écrit ceci : "L'énoncé du premier vœu emporte acceptation du présent contrat magique tel qu'il est développé aux pages 61, 67, 73, et 80 à 90." Et ce contrat, outre l'impossibilité de service après-vente (trop de chance que ça tourne mal) ou d'annulation ou de résiliation du contrat sauf le cas de non-paiement, le prix pour les trois vœux y était précisé en caractères une fois encore minuscules. On y ajoutait que le paiement s'effectuerait en deux versements, l'un après le deuxième vœu et l'autre après le troisième vœu2.

Mais Neville ne sut jamais tout cela.

- Mon vœu ? demanda-t-il à haute voix. Oh ça, c'est facile ! Je voudrais que…

La cloche pour le premier cours de cette journée de vendredi retentit. Neville se réveilla en sursaut dans son lit, un peu hagard. Ses camarades n'ayant pas réussi à le réveiller se trouvaient sans doute déjà en cours. Or le premier cours de la journée, c'était évidemment celui du professeur Snape. Celui pour lequel Neville n'avait pas fini ses devoirs supplémentaires… Ces précisions données, on comprendra mieux la course effrénée du jeune garçon dans les couloirs, dans une tentative pour être le moins en retard possible, à défaut de pouvoir remonter le temps. Car, naturellement, il arriva plus qu'en retard. Il s'attendait donc au pire en ouvrant la porte du cachot, et certainement pas à…

- Bonjour, M.Londubat, fit le professeur Snape de son ton doucereux habituel. Ravi que vous ayez décidé de vous joindre à nous. Prenez vite place, je vous prie.

Neville ne se le fit pas dire deux fois et fila s'asseoir. Il n'avait pas réalisé que contrairement à son habitude, Snape n'avait enlevé aucun point à Gryffondor. Et ce n'était pas tout.

- Oh, M.Londubat ?, ajouta Snape.

Neville se recroquevilla sur sa chaise, s'attendant à d'habituels devoirs supplémentaires.

- J'annule tous les devoirs supplémentaires que vous deviez me rendre. Et ceci est valable pour toute la classe quant au devoir sur la potion de méninges.

Neville en resta bouche bée pendant trente secondes. Puis il voulut connaître l'avis de son voisin de table sur ce qui venait de se produire : malheureusement, dans un geste maladroit, il cassa plusieurs fioles de verre. Et soit Snape était devenu sourd et aveugle pendant la nuit, soit il s'en fichait totalement car il ne fit aucune réflexion à Neville.

Ce fut alors que Draco Malfoy et ses deux amis arrivèrent en cours. Draco souriait largement à l'énoncé d'une quelconque méchanceté qu'il venait de dire.

- Ah, M. Malfoy, vous voilà donc enfin.

On aurait cru que la voix du professeur Snape venait soudainement de s'approcher du zéro absolu.

- En raison de votre retard, car vous êtes en retard à chaque cours, poursuivit-il, je retire dix points à Serpentard. Prenez rapidement place, vous retardez le cours.

Le sourire de Draco se crispa et disparut aussitôt. Il regarda Snape avec incrédulité.

- Je retire encore cinq points à Serpentard si vous et vos amis ne vous asseyez pas immédiatement.

Ce qu'ils firent sans tarder, mais aussi sans comprendre ce qui passait, comme tout le monde.

Voilà, voilà… J'espère que ça vous a plus !! La suite et donc la fin arrivera dans deux petites semaines… Et comme toujours dites-moi ce que vous en pensez et laissez-moi des reviews, j'y répondrais comme toujours !!

Bisous à tous !!!!


Petites notes...

1 - Comme l'auteur qui n'a pourtant pas cette excuse…

2 - On sent que l'auteur aime l'absurde. Et déteste les contrats écrits en minuscules.