Titre : « La feuille de saule »
Auteur : LaMartienneElfique
Disclamer : Les personnages de Harry Potter ne sont pas à moi, ils sont à J.K.R. Mon but n'est pas de faire de l'argent, je fais ça pour mon propre plaisir j'adore écrire des histoires. Merci. Bonne Lecture !
Résumé : C'est une histoire d'amour basée sur le film « You've got a mail », mais il y a néanmoins plusieurs variantes. Hermione est seule au monde, elle n'a plus d'amis et elle commence à voir la vie en noir. Toutefois, certains événements vont venir troubler sa tristesse et engendrer de nouveaux sentiments depuis longtemps oubliés.
CHAPITRE 1 : « L'interception »
Assise sur son lit baldaquin, Hermione regardait les feuilles orangées tomber des arbres de sa fenêtre d'un air rêveur. Halloween approchait à grand pas et tout le monde se réjouissait à l'avance des délices qu'il y aurait à manger lors du buffet à la fin du mois d'octobre. Cependant, dans sa chambre, Hermione ne partageait pas l'enthousiasme de ses camarades. En réalité, Halloween, ainsi que tous les autres jours de l'année, étaient devenus des jours ennuyeux et sans attrait pour elle. Au cours de l'année précédente, Harry lui avait demandé de l'accompagner au bal de Noël et elle avait dit oui sans hésiter. Lors de la soirée, Harry lui avait avoué qu'il l'aimait. Hermione en fut enchantée de l'apprendre car elle aimait Harry depuis très longtemps, bien qu'elle n'avait jamais eu le courage de le lui dire. Ils étaient donc sortis ensemble pendant quelques mois jusqu'à ce que Harry vienne la voir un peu après Pâques pour lui dire qu'il s'était trompé sur ses sentiments envers elle et qu'il ne l'aimait pas en fin de compte ou, du moins, qu'il l'aimait uniquement en tant qu'amie. Depuis ce jour, Hermione ne lui avait plus jamais adressé la parole et décida de ne plus jamais tomber amoureuse. Puis, ayant eu le cœur brisé, il lui fut difficile de se concentrer durant ses cours et ses notes diminuèrent. Toutefois, elle passa son année scolaire de justesse et les vacances lui firent oublier son histoire avec le fameux Harry Potter. Ce fut en revenant des vacances d'été qu'elle eut un nouveau choc. À cause de ses mauvaises notes de l'année précédente, le titre de Préfète en chef fut offert à Pansy Parkinson, une élève des Serpentard qu'elle méprisait tandis que le rôle Préfet en chef fut donné à Ronald Weasley. Une vague de colère monta en elle et sa haine envers Harry s'intensifia car c'était de sa faute à lui si ses notes avaient baissées ou du moins, c'est ce qu'elle croyait. Hermione décida alors de ne plus adresser la parole à Ron non plus et ce ne fut pas très difficile car il avait maintenant sa propre chambre privée. Elle se retrouva alors sans le moindre ami, mais elle prétendait y être insensible. Hermione répétait toujours qu'elle avait du travail à faire ou un livre à lire dès que quelqu'un lui parlait de ceux qui autrefois furent ses meilleurs amis et que, de toute façon, elle n'avait pas le temps d'avoir des amis. En classe, elle s'assoyait toujours à l'écart des autres, quoi que Neville venait parfois lui tenir compagnie, mais à chaque fois, elle lui disait qu'elle préférait être toute seule. Et maintenant, c'était le 27 octobres au soir et Hermione regardait le soleil se coucher à l'horizon. Pattenrond sauta sur les genoux de sa maîtresse pour lui réclamer des câlins. Hermione le caressa dans le cou en lui adressant un faible sourire. Son chat était le seul être vivant qu'elle pouvait encore considérer comme un ami. L'animal fit un bond et redescendit du lit pour aller courir après une poussière qui alla se réfugier sous une commode.
Hermione poussa un soupir et sortit quelques feuilles jaunâtres d'un tiroir ainsi que sa plume pour écrire. Elle s'allongea sur son lit en se raclant la gorge puis commença à écrire sur le papier qui était un peu usé et ternit par le temps.
Je n'ai rien à écrire de très particulier aujourd'hui et ça sera sûrement la même chose demain ainsi que le jour suivant et le jour suivant du jour suivant. Il ne se passe pas grand chose dans ma vie. D'ailleurs, il m'arrive parfois de me demander pourquoi j'existe et en quoi je peux bien être utile ici. Il n'y a personne qui remarquerait mon absence, que ce soit pour une journée ou pour toujours, j'en suis sûre. Une personne seule ne peut pas manquer à beaucoup de gens, c'est évident. En plus de ça, qui voudrait bien de quelqu'un comme moi ? Personne apparemment. Je devrais peut-être en finir une fois pour toutes. Plus le temps avance et plus j'ai l'impression que c'est l'unique chose à faire. Bien entendu, je redoute un peu d'en arriver là, mais qu'est-ce que je peux faire d'autre ? Je ne me sens pas capable de continuer à affronter la réalité telle qu'elle est encore bien longtemps. Qu'est-ce qu'on peut faire quand tout autour de soi n'est que crainte, peur et haine ? Que faire pour ne plus être seule au monde ? Que faire lorsqu'on veut faire partir la douleur, mais qu'elle reste malgré tous nos efforts ? Je ne sais pas. En fait, j'ignore si je sais quelque chose dans le fond. Peu importe, qu'est-ce que ça peut faire ? Où cela va-t-il finir ?
Un grand bruit fit sursauter Hermione qui se dépêcha de plier sa feuille et de la cacher sous son oreiller. Elle se retourna et aperçue Errol, le vieil hibou de la famille Weasley qui venait de faire tomber des livres en entrant dans le dortoir des filles. Naturellement, la pauvre bête était encore égarée et à bout de souffle. Néanmoins, Hermione saisit la lettre qu'il tenait dans son bec. Celle-ci était adressée à Ron.
« Le dortoir des garçons est de l'autre côté Errol. » Corrigea Hermione en regardant le hibou boire un peu d'eau dans le bol de Pattenrond.
« Et si tu veux apporter ce message à Ron, tu dois aller à la fenêtre de sa chambre de Préfet en chef à partir de maintenant. » Poursuivit-elle.
Errol ne semblait toutefois pas porter une bien grande attention à ce que lui disait Hermione. De toute évidence, il préférait se rassasier. Cependant, le chat de Hermione n'apprécia pas la présence de l'oiseau et encore moins le fait qu'il boive dans sa gamelle. Pattenrond hérissa ses poils sur son dos en s'approchant lentement du hibou. Hermione se dépêcha de le prendre dans ses bras et de le calmer le temps que Errol reparte. Elle s'assit à l'extrémité de son lit en caressant à nouveau son chat. Quant à Errol, il avait cessé de boire et il s'apprêtait à repartir quand il vit un petit bout de papier dépasser de sous l'oreiller de Hermione. Il fit quelques pas en direction du lit vers la lettre, ce qui eu pour effet d'énerver Pattenrond qui se mit à se débattre dans les bras de sa maîtresse pour aller attaquer le volatile. Hermione tenta de le maîtriser, mais il la griffa. Au même instant, Errol saisit la lettre dans son bec et s'envola par la fenêtre juste à temps pour éviter le coup de pattes du félin tout en laissant la lettre adressée à Ron derrière lui par la même occasion.
« Reviens ici ! » Cria Hermione en voyant le hibou partir avec sa lettre, mais il était déjà trop tard.
Dans le ciel, Errol voletait en zigzag, le souffle court. Pattenrond lui avait fait très peur et le vieil hibou avait le cœur qui battait très vite. La nuit allait tomber et il ressentait l'urgent besoin de se reposer pour se remettre de sa rencontre mouvementée avec Pattenrond. Il plana quelques secondes et se dirigea vers le terrain de Quidditch. Errol atterrit en catastrophe sur la pelouse, manquant de peu de se heurter à l'un des poteaux dorés servant à soutenir les cercles d'or qui servaient de buts lors des parties de Quidditch. Sur le terrain, l'équipe sportive des Serpentard était sur le point de quitter l'endroit. Il ne restait plus que Draco Malfoy et Madame Bibine. Le professeur ne remarqua pas Errol atterrir et poursuivit sa route vers le château. Quant à Malfoy, il avait aperçu un point noir tomber sur le sol et il alla voir de quoi il pouvait bien s'agir. Lorsqu'il vit le hibou étendu par terre avec une lettre un peu chiffonnée, il ne pu s'empêcher d'étouffer d'un petit rire.
« Alors mon petit vieux, on s'est perdu ! » Dit-il à l'attention de Errol en se penchant près de lui.
Le hibou ne fit que remuer un peu les ailes en guise de réponse. Drago saisit la lettre qui se trouvait dans le bec du volatile et vit qu'il n'y avait ni enveloppe, ni adresse. Au même instant, Errol se remit sur ses pattes en ayant un peu de difficulté à garder son équilibre. Malfoy se releva avec le bout de papier dans les mains et commença à le lire tandis que le hibou agita ses ailes avant d'aller essayer d'attraper des vers de terre en picorant le sol. Décidément, ce hibou était gravement dérangé.
« Ça va pas du tout toi. » Dit Drago d'un air grave, les yeux toujours posés sur la lettre qu'il tenait entre ses mains comme s'il s'adressait à l'auteur bien qu'on aurait pu en dire autant du hibou.
Errol poussa quelques hululements et Malfoy leva les yeux vers lui. Puis, Draco plia le mot et le fourra dans une poche de sa robe de Quidditch avant de dire au hibou de le suivre. Avide de nourriture, Errol suivit Malfoy avec entrain. Une fois devant les portes du château, Draco ordonna à Errol d'aller l'attendre devant une fenêtre du sous-sol où il y avait quelques vieux barreaux usés qui donnaient à son dortoir. Il ne pouvait pas se permettre d'entrer et de se promener dans l'école avec un hibou et surtout si ce n'était pas le sien. Quelques minutes plus tard, Malfoy avait rejoint sa chambre et il invita le hibou à manger quelques graines dans un grand bol de céramique posé sur sa table de nuit. Son grand-duc n'était pas là et il n'y avait aucun chat alors Errol grignota avec joie les petites noix. Quant à Draco, il prit une plume et un morceau de parchemin, s'assit par terre et s'adossa contre son lit. Il jeta un bref coup d'œil à Errol et commença à écrire. Au bout d'une vingtaine de minutes, il déposa enfin sa plume sur son bureau de bois et enroula le parchemin autour de la patte du hibou.
« Va porter ce message à celle qui a écrit cette lettre. » Exigea-t-il en caressant le plumage du hibou avant que celui-ci ne s'envole par la petite fenêtre en forme de demi-cercle.
Errol vola de longues minutes autour de Poudlard avant de finir par retrouver la fenêtre de la chambre de Hermione. Il se déposa sur la corniche et donna quelques coups de bec sur la vitre qui était à présent fermée. Ayant le lit le plus près de la fenêtre, Hermione fut la seule à entendre le bruit que faisait Errol en cognant pour attirer l'attention de quelqu'un. Elle souleva ses couvertures, se leva et reconnue la silhouette ébouriffée de Errol grâce à la lumière de la lune qui reflétait l'ombre du volatile. Hermione ouvrit la fenêtre d'un geste lent pour ne pas réveiller les autres filles qui dormaient. Le hibou entra aussitôt dans la chambre en battant des ailes avec frénésie.
« Du calme Errol ! Tout doux... » Chuchota-t-elle en s'approchant du hibou nerveux qui était posé sur son lit en s'assurant que Pattenrond dormait toujours sur sa douillette à côté de sa malle au bout du lit.
Hermione laissa la fenêtre légèrement entrouverte et retourna au chaud sous ses couvertures rouges et jaunes, bien qu'elles paraissaient noires la nuit. Elle jeta un regard désespéré au hibou des Weasley en se disant qu'il était à nouveau désorienté lorsque, tout à coup, son regard se posa sur le parchemin qu'il portait à sa patte gauche. Hermione le déroula tranquillement tandis que Errol alla se percher sur le rebord de la fenêtre pour dormir.
Tu me sembles bien désemparée. Je ne sais pas ce qui a pu se passer pour que tu arrives à autant broyer du noir, c'est triste. Mais tu sais, si tu n'étais plus là, il y aurait certainement une personne au moins sur terre qui regretterait ta présence, c'est certain. Quand les choses tournent mal, ça peut toujours être pire et si tu es au bout du rouleau, dis-toi qu'il ne peut rien t'arriver de pire et qu'alors, il ne peut t'arriver que du bien. Parfois on se sent très abandonné de tous et au milieu d'une foule de gens on a l'impression d'être seul au monde. À ce moment-là, les espoirs et les rêves sont très loin et il est difficile de s'accrocher. Pourtant, on est encore en vie. Tu es encore vivante et moi aussi. Je ne sais pas si ma situation est semblable à la tienne, mais je n'ai pas d'amis non plus. En fait, il n'y a que mon hibou à qui je peux me confier et c'est un peu ennuyeux par moment d'avoir une conversation avec un volatile qui ne fait que vous fixer de ses grands yeux jaunes sans jamais prononcer la moindre parole réconfortante. Quoi qu'il en soi, je suis là si tu veux te confier ou simplement discuter. Ton hibou saura où me trouver j'imagine quoi qu'il semblait un peu égaré lorsque je l'ai croisé. Peut-être à la prochaine fois.
Ce soir-là, Hermione relu la lettre une dizaine de fois au moins. Le sentiment de ne pas être seule au monde lui était d'un réconfort immense. Elle ne savait pas qui lui avait écrit cette lettre et cela n'avait pas d'importance pour elle ou du moins, pas encore. Tout ce qui lui importait, c'était le fait que pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait tout simplement bien. Hermione replia le parchemin, le glissa dans le tiroir de sa petite table de chevet en bois et s'endormit.
Le lendemain matin, lorsqu'elle se réveilla, il faisait nuageux dehors. Apparemment, il allait pleuvoir. Hermione s'habilla à la hâte, se rendit dans la Grande Salle, prit un morceau de gaufrette aux fraises et reparti dans son dortoir sous les regards perplexes des autres Gryffondor. En entrant dans sa chambre, elle vit Pattenrond jouer avec une balle de laine sur son lit. Hermione prit tous ses livres pour ses cours de la journée et partie un peu en avance pour se rendre à son cours de Métamorphose. La porte de la salle de classe était ouverte. Elle décida d'y entrer et de s'asseoir à un pupitre pour répondre à son mystérieux interlocuteur. Normalement, elle aurait été choquée d'apprendre qu'une personne avait lit ses pensées sur ce bout de papier, mais ce quelqu'un semblait la comprendre. Elle se réjouissait donc d'avoir quelqu'un à qui parler. En attendant que les autres arrivent et que le cours commence, Hermione commença alors à écrire une nouvelle lettre.
Jamais je n'aurais pensé que quelqu'un répondrait à cette lettre. En fait, elle ne devait même pas être envoyée. Ce hibou, qui soit dit en passant n'est pas le mien, l'a prise en croyant qu'il fallait l'envoyer, mais ce n'était pas le cas. Comme tu dois t'en douter puisque tu as lu ma lettre, je n'ai pas d'amis ou disons plutôt que je n'en ai plus. Alors, étant donné que je n'ai pas de hibou à qui me confier, mais seulement un chat qui passe ses journées à dormir, j'écris mes pensées sur papier. Enfin, je voulais te remercier pour ton message, il m'a fait beaucoup de bien. Quoi que c'est tout de même étrange car on ne se connaît probablement pas. En tout cas, ça m'a donné du courage et je t'en remercie. À la prochaine fois j'espère.
Hermione déposa sa plume et plia le nouveau message lorsque Draco, Crabbe et Goyle firent leur entrée dans la classe. Elle s'empressa de cacher sa lettre entre les pages d'un livre et fixa le tableau noir devant elle en espérant par, miracle, de passer inaperçue.
« Qu'est-ce que tu fais là Granger ? Potter et Weasley ne veulent plus d'une affreuse petite sang de bourbe dans leur bande ! » Se moqua Malfoy en ricanant.
Hermione ne broncha pas d'un poil. Ses yeux se remplirent de larmes qu'elle essuya aussitôt avec une manche de sa robe de sorcière dès que Draco et ses deux acolytes furent assis dans le fond de la classe. Les autres étudiants arrivèrent ensuite tour à tour et le cours commença. Seulement, les paroles de Malfoy résonnaient sans cesse dans l'esprit de Hermione. Celle-ci eût de la difficulté à se concentrer sur son cours et n'arriva pas à effectuer la métamorphose du jour comme il le fallait. McGonagall demanda à la voir à la fin de la classe.
« Est-ce que tout va bien Miss Granger ? »
« Très bien professeur. »
« Vous semblez avoir quelques difficultés en cours depuis le printemps dernier. »
« Tout va bien, je vous assure. Je fais un peu d'insomnie, c'est tout. »
« Je ne vous vois plus très souvent avec Potter et Weasley. »
« C'est que... Je dois rattraper les heures de sommeil que je perds durant la nuit. »
« Bon, mais faites attention à vous quand même. »
Hermione acquiesça et sortit de la classe en se dirigeant vers la volière. En y entrant, elle chercha Errol des yeux parmi les centaines de hiboux. Celui-ci dormait sur une branche près du sol. Hermione s'en approcha et le caressa pour le réveiller. Il émit quelques hululements lorsqu'il la vit tout en lui mordilla légèrement la main.
« Je voudrais que tu ailles porter ça à la personne qui m'a écrit la lettre hier. » Dit-elle en sortant un bout de papier de son sac à dos.
Errol prit la lettre dans son bec.
« Cette chouette grise va t'accompagner Errol. Je ne peux pas t'utiliser à chaque fois que je veux envoyer un message, tu comprends, je dois utiliser les hiboux de l'école. »
Errol lui mordilla à nouveau la main gentiment et s'envola par une fenêtre suivit de la chouette au plumage grisâtre. Quant à Hermione, elle sorti de la volière et se dirigea vers son prochain cours. Cependant, deux couloirs plus loin, elle croisa Harry qui ne devait sûrement pas aller au cours car celui-ci se trouvait dans la direction opposée. Hermione baissa les yeux en poursuivant sa route sans se soucier de la présence de Harry, mais en vain. C'était pour voir Hermione qu'il se trouvait dans ce recoin du château.
« Hermione ? » Dit-il d'un ton hésitant lorsqu'elle passa à côté de lui.
« Qu'est-ce que tu veux ? » Lui répondit-elle d'un ton plutôt amer en s'arrêtant sans pour autant lui faire face.
« Je voudrais te parler. »
Hermione se retourna et le regarda dans les yeux en fronçant les sourcils avec irritation. Cela ne plut pas à Harry car il détourna son regard un instant en soupirant, comme s'il avait redouté cette réaction. Néanmoins, il releva la tête en s'approchant un peu.
« Je... » Commença-t-il.
« Quoi ! » Demanda-t-elle, impatiente.
« Écoute, je sais que je t'ai fais de la peine l'an dernier, mais je voulais être franc avec toi c'est tout. Tu es ma meilleure amie. »
« Et tu étais le mien. » Répondit-elle, la voix tremblante avant de s'enfuir en courant dans son dortoir.
Hermione n'assista à aucun de ses cours pendant tout le reste de la journée. Depuis sa séparation avec Harry, elle ne le voyait plus comme son meilleur ami, mais comme le garçon qui lui avait brisé le cœur. Jamais elle ne pourrait faire comme si rien ne s'était passé entre eux. Hermione ne pouvait pas oublier le passé et redevenir son amie. Elle s'enferma dans sa chambre et pleura jusqu'à ce qu'un petit bruit vint interrompre ses flots de larmes aux alentours de midi. La chouette grise venait de lui apporter un message. Hermione déchira l'enveloppe et commença à lire.
Ça me fait plaisir de savoir que tu vas un peu mieux et je crois qu'on doit une fière chandelle à ce vieil hibou qui n'a évidement aucun sens de l'orientation. Il a atterrit dans un arbre tout à l'heure. Enfin, sans lui on ne pourrait pas s'écrire. Je dois t'avouer que ça fait du bien d'avoir quelqu'un avec qui parler. La solitude est une chose parfois très lourde à supporter. Sinon, contrairement à ce que tu crois, je pense qu'il y ait des chances qu'on puisse se connaître. Il n'y a pas d'autres endroits habités à l'exception de l'école de sorcellerie de Poudlard dans le coin et puisque les hiboux arrivent rapidement, tu dois sans doute étudier la magie à cette école, tout comme moi. Il y a alors de fortes chances qu'on se connaisse ou qu'on se soit déjà croisés dans les couloirs. Tu pourrais peut-être me parler un peu de toi.
Hermione sourit puis s'empressa d'écrire une réponse.
En fait, il est arrivé plusieurs choses aujourd'hui et du coup, je ne vais pas mieux. Il y a quelqu'un qui n'arrête pas de m'embêter tout le temps et j'en ai vraiment marre. Il ne se passe pas une seule semaine sans que cette personne ne me dise quelque chose de méchant. Je ne comprends pas qu'on puisse avoir du plaisir à être cruel envers les autres. Pourtant, à chaque fois, j'ai envie de répliquer quelque chose, mais je n'y arrive pas. On dirait qu'il y a un blocage, je ne sais pas quoi répondre. Puis, comme si je n'avais pas eu ma dose de malheurs pour la journée, un ex petit ami est venu me voir ce matin pour me demander si on pouvait redevenir amis. Cependant, je ne me sens pas capable de le regarder comme avant. Il m'a fait tellement souffrir que je n'arrive à ressentir que de la rancœur envers lui. Je crois que je dois être maudite. Enfin, sinon je suis en effet une étudiante à Poudlard, mais je ne sais pas trop ce que je pourrais te dire sur moi. Je ne suis pas certaine que de savoir qui je suis serait une bien bonne chose. En tout cas, tout ce que je peux te dire c'est que je suis une fille de septième année qui mène une vie plutôt pathétique avec son chat. Qu'en est-il de toi ?
Hermione glissa la feuille dans une enveloppe et s'apprêta à la donner à la chouette grise, mais elle était déjà repartie. Hermione poussa un soupir et se dirigea à nouveau vers la volière pour envoyer son message. Elle vit la chouette grise perchée sur une haute branche. Hermione lui confia sa lettre et décida d'aller manger un peu dans la Grande Salle. Elle descendit les escaliers en redoutant de recroiser Harry une autre fois, mais il n'en fut rien. Malheureusement, elle croisa quelqu'un d'autre qui était, lui, bien pire que Harry.
« Alors, pas trop déçue de ne pas avoir été nommée Préfète en chef ! » Lança Malfoy d'un ton méprisant en voyant Hermione.
« Pas du tout ! » Lui répondit-elle fermement.
« Ah, vraiment ? » Répliqua Drago d'un air sournois en s'approchant d'elle en affichant un sourire mauvais.
Le regard intense que lui lança Malfoy, qui se trouvait maintenant à seulement quelques centimètres d'elle, eu le même effet qu'un paralysant dans son sang. Hermione n'arrivait pas à lui répondre quoi que ce soit. Ses membres refusaient de lui obéir et pas un son ne sortait de sa bouche. Aucune pensée de traversait son esprit non plus. C'était comme si le temps avait soudainement stoppé. Il n'y avait que des yeux gris ardents qui l'hypnotisaient.
« Miaou ! »
Le miaulement de Miss Teigne fit sursauter les deux élèves qui se serrèrent inconsciemment dans les bras l'un de l'autre, un peu comme pour se protéger d'un éventuel danger en apercevant la chatte de leur concierge.
« Qu'est-ce qui se passe ici ! » Grogna Rusard qui apparût dans le couloir la seconde suivante en jetant un regard soupçonneux à Draco et Hermione.
Puis, réalisant qu'ils se trouvaient relativement proches, Malfoy et Hermione se lâchèrent et s'éloignèrent brusquement de l'autre en frissonnant de dégoût.
« Retenue demain soir tous les deux ! »
« Vous n'avez pas le droit ! » Protesta Hermione qui avait soudainement retrouvée la capacité de parler.
« C'est vous qui n'avez pas le droit traîner dans les corridors à cette heure et surtout pas pour s'embrasser ! »
« Quoi ! » S'exclamèrent Draco et Hermione, presque scandalisés par ce qu'ils venaient d'entendre.
« Retenue demain soir à 18h00 ! » Répéta Rusard.
Malfoy lança un regard noir à Rusard puis à Hermione, fit volte-face et disparu dans l'obscurité du couloir. Quant à Hermione, elle esquissa un faible sourire forcé à Rusard avant d'aller dans la Grande Salle pour aller se chercher de quoi manger en se rendant à son prochain cours sans le moindre signe d'enthousiasme.
Le lendemain, Hermione ne cessait de songer à sa retenue. Elle trouvait cela vraiment injustifié, mais Rusard adorait donner des retenues. C'était un peu comme son passe-temps en quelque sorte au grand désespoir des étudiants. Finalement, lors du dernier cours de la journée qui se trouvait à être celui de Flitwick, Hermione griffonna des notes un peu à la hâte, comme si elle voulait se dépêcher d'en finir avec cette mauvaise journée.
