Auteur : Isabel Night

Traductrice : Yami Flo

Disclaimer : Rien ici ne m'appartient si ce n'est la traduction. Le reste est soit à Isabel Night, soit à Hajime Yadate.

Sortilèges et Souvenirs

Les mortels disent que parfois, la mort peut aider les vivants. Pour l'instant, je ne sais pas si c'est toujours vrai, mais avec la mort de Badamon, j'ai un accès libre à tous ses livres. Cependant, les livres par lesquels je suis intéressé ne sont pas les gros livres épais qui détiennent la sagesse, mais les livres à couverture de cuir qui recèlent tous ses sortilèges, chants et incantations. Pour l'instant, je n'ai toujours pas trouvé ce que je recherchais. Bien sur, quand j'aurais atteint mon but, je serais capable de…

'ARRETE CA !' me disait la part subconsciente de mon esprit d'une voix tranchante et grondante. 'Tu as fouillé tout les livres de Sorts de Badamon au moins trois fois, et tu n'as toujours pas trouver ce que tu cherches.'

Bien sur, je sais ce que je vais faire une fois que j'aurais trouvé ce que je cherche, mais jusqu'à présent, je n'ai pas remporté de succès. Peut-être que Cale avait raison lorsqu'il m'a dit que je recherchais une chose impossible ; mais même alors, depuis quand cela m'a-t-il empêché d'entreprendre quelque chose ? Bien sur, Sekhmet a seulement haussé les épaules et, un peu brusquement devrais-je ajouter, m'a dit que ce que j'essayais de faire était impossible pour tout être humain, mortel ou immortel, qui existerait jamais. Sekhmet m'a expliqué que les mortels qualifieraient cela comme de « jouer à Dieu », ce qui les horrifie sans fin. Bien sur, les mortels sont étranges pour commencer ; ils condamneraient mon intention et les conséquences qui en suivraient, mais ils sympathiseraient avec mon raisonnement. Après plus de 400 ans, j'en suis même venu à tenter de comprendre ses restrictions stupides ; cependant, cela a seulement pris quelques mois à une seule personne…

'ARRETE CA !' Hurle mon esprit, 'Tu vas seulement te souvenir de la douleur. Ce sont les bons souvenirs dont tu veux te rappeler.'

Bien sur, mon esprit a raison ; ce sont les bons souvenirs qui me conduisent à trouver ce que je cherche, mais il y a aussi…d'autres souvenirs…qui m'y poussent encore plus. Des souvenirs de sa voix frénétiques, désespérée de nous sauver tous les trois de cette fichu tête flottante que nous avions l'habitude d'appeler Maître…cette même voix, calme, nous promettant à tous les trois la liberté…le jour où il nous a mentalement murmuré ses adieux…

'ARRETE CA, ARRETE CA, ARRETE CA, ARRETE CA...' Continue de me crier mon esprit, 'Tu conserves cet espoir et tu ne trouveras jamais ce que tu recherches.'

Alors je tente d'effacer ces souvenirs, ce qui, de toute façon, ne marche pas. Voyant que je n'irais nulle part avec mon cerveau ayant trop travaillé, je referme le livre de cuir brun ; et frotte mes yeux fatigués. Le soleil est entrain de descendre, et je dois aller dormir. Mais tandis que je pars, je souris, sachant que les livres de cette pièce m'attendront encore demain ; je sais aussi que ce que je recherche doit m'attendre tout aussi bien.

Je soupire intérieurement ; ne trouvez-vous pas cela étrange ? Toute cette douleur et ce drame, simplement pour trouver un sort, un chant ou une incantation capable de ramener les morts à la vie.