Chapitre 3 : premier baiser
Le sommeil d'Hermione fut agité cette nuit là, elle eut du mal à s'endormir, trop de pensées se bousculant dans sa tête.
Le réveil fut pire encore, puisqu'elle avait un peu bu la veille, et une gueule de bois commença à faire effet (malheureusement). Elle descendit donc au rez de chaussé pour prendre son petit déjeuner, la tête entre les mains.
- Bonjour Hermione ! s'écria Mme Weasley en la voyant.
Elle paraissait aussi fraîche qu'une rose, et lui souriait chaleureusement.
- B'jour, marmonna Hermione en s'asseyant à la table encore vide. Mais comment faites-vous pour paraître si... Si..
- Si bien réveillée ? D'attaque pour une nouvelle journée merveilleuse ? L'amour, Hermione, c'est le remède à tout. L'amour, dit-elle d'une voix rêveuse alors que Mr Weasley descendit l'escalier en courant presque.
- Je suis en retard mais ça n'a pas d'importance ! dit-il en embrassant sa femme. Molly, tu es magnifique ! Bon, je vous laisse, à ce soir !
Et il disparut en transplanant.
- Aahh, l'amour, soupira Mme Weasley. Il n'y a que ça de vrai.
Ca dépend pour qui, pensa Hermione, en beurrant sa tartine. Moi l'amour, je m'en serrai bien passé...
Toute la nuit, elle s'était tournée et retournée dans son lit, réfléchissant à tout ce qui s'était passé avec Ron, depuis qu'elle le connaissait, et une chose l'avait frappé, une chose qu'elle ne pouvait pas renié: ELLE L'AIMAIT.
Oui, elle l'aimait, cette constatation l'avait troublée, mais maintenant tout s'éclairait. Peut-être meme l'aimait-elle dès les premiers jours ? En tout cas, c'était trop tard, elle ne pouvait pas revenir en arrière, il fallait faire avec !
- Eh bien, tu m'as l'air bien pensive, dis-moi ? dit Mme Weasley en fronçant les sourcils. Est-ce que ça va ?
- Oui oui, ne vous en faites pas, tout va bien !
Elle lui sourit et ajouta:
- Je ne supporte pas très bien les lendemains de fêtes...
Mme Weasley hocha la tête et retourna à ses casseroles.
Soudain, un grand bruit se fit entendre au premier étage, suivit d'affreux jurons. Hermione leva la tête, étonnée, et n'eut pas à attendre longtemps.
Ron dévalait l'escalier, poursuivant Coquecigrue qui voletait joyeusement.
- Attends un peu que je t'attrape ! menaça-t-il le hibou en lui montrant le poing. De son autre main, il se frottait le crâne. Espèce de sale petit oiseau stupide ! Viens ici tout de suite!
Ne faisant pas attention à Hermione et à sa mère, il courait après Coq qui avait décidé de faire le tour de la cuisine.
- Tu vas me le payer !
- Ron ! Veux-tu te calmer immédiatement!
Ron s'arrêta tout à coup, se tourna vers sa mère et la regarda avec des yeux ronds.
- C'est mieux, et maintenant explique-nous ce qui se passe !
Il fronça les sourcils et ses yeux s'agrandirent de surprise quand ils se posèrent sur Hermione. Ses oreilles devinrent toutes rouges.
- Nous attendons, dit Mme Weasley en croisant les bras.
Pendant ce temps, Coquecigrue s'était perché en haut d'une armoire et hululait joyeusement. Ron lui décocha un regard meurtrier.
- Rien, ce n'est rien, dit-il en se massant le crâne.
- Je n'en suis pas si sure, ça va chauffer pour toi, Ronald Weasley, si tu ne t'explique pas tout de suite ! explosa Mme Weasley.
A ce moment là, Harry descendit l'escalier a toute allure, suivi de Ginny.
- Fais un peu moins de bruit maman, tu vas réveiller les autres ! dit Ginny.
- Tu vas peut-être pouvoir m'expliquer Harry ? dit Mme Weasley en se tournant vers lui.
- Et bien, heu.. commença Harry en regardant Ron. Il a reçu un colis de Coq et l'oiseau lui a laissé tomber le paquet sur la tête heu.. Voilà...
- Quel était ce colis ? demanda Mme Weasley d'un ton doucereux qui ressemblait étrangement à celui de Rogue.
- Heu.. C'était rien, juste un petit truc sans importance..
- Je ne pense pas qu'il était petit vu la bosse qu'il t'a fait !
En effet, Ron avait une énorme bosse sur le front qui continuait d'augmenter de volume.
- Eh bien en fait, c'était..
Tout à coup, il y eut deux grand POP et Fred et Georges apparurent de part et d'autres de leur mère.
- Maman, je t'en prie, ne sois pas trop sévère avec nous.
- Oui, c'était juste pour voir si ça marchait bien, c'est tout !
- Mais de quoi parlez-vous tous les deux ? gronda Mme Weasley.
Fred et Georges, qui se tortillaient, s'arrêtèrent soudain et se tournèrent vers Ron.
- Tu ne lui a rien dit ? demanda Fred.
- Heu.. Non pas encore ...
Georges se donna un grande claque tandis que Mme Weasley mettait ses mains sur ses hanches, l'air furieux.
- J'exige immédiatement des explications ! Si personne me dit rien, j'en prends un au hasard et il regrettera d'être sorti de mon ventre !
- Bon alors, maman ,si personne ne t'as rien dit (Fred jeta un regard furieux à Ron), je pense que tu devrais plutôt t'asseoir...
- Oui, oui, excellente idée ça, assois-toi, tu sera mieux, approuva Georges à grand renforts d'hochements de tête.
- Je ne veux pas m'asseoir ! Je veux des explications ! Et tout de suite !
Les deux jumeaux se regardèrent et Georges ouvrit la bouche.
- Ben voilà maman, en fait, heu.. Tu te rappelle de notre projet... tu sais, pour le magasin de farces et attrape.. Ben, on a eu l'idée de faire ça en réseau pour commencer... Les gens passent des commandes et ils reçoivent tout chez eux... Mais on voulait d'abord tester si les lettres, le courrier, les hiboux et tout marcher correctement, si les colis étaient bien reçu, alors Ron a passé une commande pour voir et... et voilà, il faut qu'on dresse mieux les hiboux finalement...
- Eh ! C'est vous qui voulaient prendre Coq à l'essai, je vous l'ai prêté ! se défendit Ron. Il est idiot cet hiboux! ajouta-t-il en se tournant vers l'intéressé. Tu vas me le payer, stupide animal !
- Heu.. Maman ? dit timidement Ginny.
Hermione vit que Mme Weasley était sous le choc. De toute évidence elle ne pensait pas que l'histoire de magasin de leurs fils était sérieuse, jusqu'à maintenant du moins...
- Mais.. Mais... baltibula-t-elle. Maintenant que Dumbledore est revenue, je pensais que vous alliez terminer vos études! Vous n'avez plus qu'une seule année !
Hermione échangea un regard avec Ron et Harry. Ca promettait d'être une grosse scène de ménage...
- Ginny, Ron, Harry et Hermione, montez dans votre chambre, ordonna Mme Weasley sans quitter les jumeaux des yeux. J'ai quelque chose à régler avec ses deux là...
Ils ne se le firent pas répéter deux fois et grimpèrent l'escalier quatre à quatre, pour aller se réfigier dans la chambre de Ron. Ce dernier ferma la porte une fois que tout le monde fut à l'intérieur.
- Ouf, on l'a échappé belle, soupira-t-il.
Les cris de Mme Weasley retentirent alors.
- Une honte... la famille... de vrais cancres... j'avais cru que... quelles idioties.. votre père, fou furieux...
- Aïe ! je n'aimerai pas être à la place de Fred et de Georges...
- Vous le saviez, explosa Hermione qui se retenait depuis qu'ils étaient montés au premier étage. Vous le saviez et vous ne me l'avez même pas dit ! J'aurais pu être au courant !
- Mais de quoi tu parles ? demanda Ron en fronçant les sourcils.
- Je parles de leur histoire de bon de commande, de magasins et que sais-je encore !? Pourquoi vous ne m'avez rien dit ?
- Heu.. On avait un peu l'esprit ailleurs..
- Oui, c'est vrai, on pensait à autre chose... dit Harry en hochant la tête, venant à la rescousse de son ami.
- Ah oui vraiment, vous pensiez à autre chose ? Et qui y a-t-il de plus important que cette histoire? demanda-t-elle en se tournant vers Harry.
Hermione entendit Ron marmonnait un "finalement je crois que je préfère redescendre" et se retourna vers lui.
- Alors, j'attends...
- On pensait à vous deux ! lâcha-t-il enfin.
- Nous deux ? Ginny et moi ? Mais de quoi tu parles ?
Hermione n'y comprenait plus rien.
- A vous deux, oui c'est ça, dit brusquement Harry. A toi et à Ginny, on voulait ps vous le dire mais.. heu.. En fait, on pensait heu..
- Faire une fête !
Tout le monde se tourna vers Ron.
- C'est ça oui, on voulait faire une fête, à la maison, et on se demandait si on devait vous le dire ou vous faire la surprise ! Voilà, c'est ça! dit- il, triomphant.
- Une fête ? dit Ginny, méfiante. Alors, qu'on vient juste de sortir d'un mariage?
- Eh bien oui, pourquoi pas ? C'est vrai quoi, on a bien le droit de s'amuser... plaida Harry.
- Vous êtes sûr que c'est ça ? dit Ginny en fronçant les sourcils. Vous ne vous moquez pas de nous ?
- N.. Non, pas du tout...dit Harry en se tortillant les mains. Puis il remarqua son geste et les fourra dans ses poches.
- C'est vrai ça ? Vraiment ?
Ginny en rapprocha de Harry, si près que son nez touchait presque celui du jeune homme. Harry semblait se ratatiner sur place. Hermione salua la technique d'intimidation.
- Bien sûr, d'ailleurs tu peux demander à Fred et Georges, ils sont au courant même !
Hermione vit Ron qui fronçait les sourcils en regardant Harry et Ginny. Il ne semblait pas comprendre se qui était en train de se passer...
- Très bien ,je décide de te laisser le bénéfice du doute, tant que je ne leur aurais pas parler, dit Ginny, magnanime.
Hermione se retint de rire tandis que Ginny retournait s'asseoir sur le lit.
Elle vit aussi Harry et Ron échangeaient un regard de soulagement, mais décida de ne rien dire, pour ne pas envenimé les choses. Elle interrogerait Ron plus tard, peut-être même à la manière de Ginny...
Le dîner, ce soir là, ne se passa pas sans tension. Mme Weasley ne cessait de jeter des coups d'œil furieux à ses deux fils. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, Mr Weasley prit la nouvelle beaucoup mieux que sa femme, et essaya même de la calmer, sans trop de réussite cependant...
Personne n'osait parler, de peur de s'attirer les foudres de Mme Weasley, et donc ce fut dans une sombre humeur, qu'une fois le dîner terminé, tout le monde alla se coucher.
- Ron, viens ici tout de suite, marmonna Mme Weasley alors que celui-ci montait déjà l'escalier. Il s'avança donc vers sa mère prudemment. Hermione, qui n'avait pas fini son dessert, assistait à la scène.
- Oui ?
- Je veux que tu m'apporte ce colis, et plus vite que ça, dit sa mère.
- Mais maman je..
- Je ne veux rien entendre, dépêche-toi de me l'apporter !
Ce fut donc en traînant les pieds qu'il monta l'escalier. Il redescendit quelques instants plus tard, tenant dans ses bras une grande boite en carton encore fermé.
- J'ai pas eut le temps de l'ouvrir, glissa-t-il à Hermione au passage.
Il la posa sur la table et Hermione remarqua qu'elle remuait...
- Ouvre la, ordonna Mme Weasley d'un ton sec.
Précautionneusement, il donna deux coups avec sa baguette magique sur la boite, qui s'ouvrit dans un bruit de pétards.
Une farandole d'étincelles jaillirent alors du carton et éclairèrent la pièce. Il y avait des loups qui couraient dans les airs, des dragons qui crachaient des flammes vertes, des grenouilles qui sautaient partout etc... Et tout cela, bien sûr, n'était pas vrai. Tout cela était en feu d'artifice.
Une fois le spectacle terminé, Ron se pencha dans la boite et en sortit toutes sortes de bonbons, de fausses baguettes magiques, des crèmes canaris et bien d'autres choses encore... Hermione remarqua même des pralines longues langues.
- Bien bien bien... Alors Ron, il y a tout ce que tu avais commandé ? demanda Mme Weasley d'un ton très doux.
- Heu.. Oui oui, il me semble bien...
- IL TE SEMBLE BIEN ! s'emporta-t-elle. J'aurais cru que tu ne t'abaisserai pas à leur niveau, Ron, tu es préfet quand même !
- Heu...
- Allez monte dans ta chambre, je ne veux plus voir personne ! Toi aussi Hermione s'il te plaît, dit-elle en se tournant vers celle-ci. Peux-tu me laisser ?
- Heu.. Bien sûr, bien sûr !
Et elle suivit Ron qui avait déjà filé dans les escaliers.
Ils étaient arrivés au premier étage et elle ouvrait la bouche pour dire quelque chose quand Ron la coupa:
- S'il te plaît, pas maintenant, pas toi aussi, j'en ai marre...
- Mais quand même tu aurais pu...
- Arrête, j'ai pas envie de me faire encore renvoyé alors ne dis rien...
- Mais...
Il lui mit un doigt sur les lèvres et la regarda dans les yeux.
- Hermione, je sais très bien ce que tu vas me dire, et j'ai pas envie d'avoir encore des reproches. J'ai eut ma dose aujourd'hui. Alors s'il te plaît, j'aurais plutôt besoin de réconfort...
- De réconfort, mais quoi par exemple? demanda-t-elle alors qu'il se rapprochait.
- De ça.
Et il l'embrassa. Ce fut un baisé très doux, très tendre, et qui laissa Hermione tremblante. Puis il s'éloigna et la fixa.
- Ca faisait longtemps que j'en avais envie, expliqua-t-il. Tant pis si je t'ai choqué, mais j'en peux plus de faire semblant, Hermione. Je suis fou de toi, c'est ce que j'ai essayé de te dire la dernière fois. Tu ne partage peut-être pas mes sentiment, ajouta-t-il devant son silence, mais au moins je te les ai dit.
Il se dirigea vers la porte de sa chambre et avant de l'ouvrir, il se tourna une dernière fois vers elle.
- Réfléchis à ce que je viens de dire et donne-moi ta réponse demain. Est- ce que tu veux sortir avec moi ?
Et il entra dans sa chambre, la laissant planté au milieu du couloir, complètement ahurie.
Hermione scrutait le plafond, couchée dans son lit, comme si la réponse qu'elle cherchait tant allait s'y afficher. Mais non, rien à faire, il restait vierge. La réponse tant désirée restait invisible. Peut-être était- ce un message ? Peut-être cela valait-il dire qu'il fallait qu'elle trouve toute seule.
Elle aimait Ron, ça, elle en était persuadée, mais elle n'avait jamais vraiment pensé qu'il puisse éprouver les mêmes sentiments qu'elle.
"Une petite minute, il n'a jamais dit qu'il t'aimait, se dit-elle. Il a seulement dit qu'il était fou de toi."
Mais même cette constatation ne pouvait calmer le sentiment d'allégresse qui montait en elle. Ron l'avait embrassé ! Il lui avait demandé d'être sa petite amie ! C'était à peine si elle osait rêvé d'un futur commun avec lui, et là..
"Là, pensa-t-elle, ce n'est pas une demande en mariage, alors du calme !"
Elle sourit dans le noir. Décidément, l'avenir promettait d'être passionnant...
Le sommeil d'Hermione fut agité cette nuit là, elle eut du mal à s'endormir, trop de pensées se bousculant dans sa tête.
Le réveil fut pire encore, puisqu'elle avait un peu bu la veille, et une gueule de bois commença à faire effet (malheureusement). Elle descendit donc au rez de chaussé pour prendre son petit déjeuner, la tête entre les mains.
- Bonjour Hermione ! s'écria Mme Weasley en la voyant.
Elle paraissait aussi fraîche qu'une rose, et lui souriait chaleureusement.
- B'jour, marmonna Hermione en s'asseyant à la table encore vide. Mais comment faites-vous pour paraître si... Si..
- Si bien réveillée ? D'attaque pour une nouvelle journée merveilleuse ? L'amour, Hermione, c'est le remède à tout. L'amour, dit-elle d'une voix rêveuse alors que Mr Weasley descendit l'escalier en courant presque.
- Je suis en retard mais ça n'a pas d'importance ! dit-il en embrassant sa femme. Molly, tu es magnifique ! Bon, je vous laisse, à ce soir !
Et il disparut en transplanant.
- Aahh, l'amour, soupira Mme Weasley. Il n'y a que ça de vrai.
Ca dépend pour qui, pensa Hermione, en beurrant sa tartine. Moi l'amour, je m'en serrai bien passé...
Toute la nuit, elle s'était tournée et retournée dans son lit, réfléchissant à tout ce qui s'était passé avec Ron, depuis qu'elle le connaissait, et une chose l'avait frappé, une chose qu'elle ne pouvait pas renié: ELLE L'AIMAIT.
Oui, elle l'aimait, cette constatation l'avait troublée, mais maintenant tout s'éclairait. Peut-être meme l'aimait-elle dès les premiers jours ? En tout cas, c'était trop tard, elle ne pouvait pas revenir en arrière, il fallait faire avec !
- Eh bien, tu m'as l'air bien pensive, dis-moi ? dit Mme Weasley en fronçant les sourcils. Est-ce que ça va ?
- Oui oui, ne vous en faites pas, tout va bien !
Elle lui sourit et ajouta:
- Je ne supporte pas très bien les lendemains de fêtes...
Mme Weasley hocha la tête et retourna à ses casseroles.
Soudain, un grand bruit se fit entendre au premier étage, suivit d'affreux jurons. Hermione leva la tête, étonnée, et n'eut pas à attendre longtemps.
Ron dévalait l'escalier, poursuivant Coquecigrue qui voletait joyeusement.
- Attends un peu que je t'attrape ! menaça-t-il le hibou en lui montrant le poing. De son autre main, il se frottait le crâne. Espèce de sale petit oiseau stupide ! Viens ici tout de suite!
Ne faisant pas attention à Hermione et à sa mère, il courait après Coq qui avait décidé de faire le tour de la cuisine.
- Tu vas me le payer !
- Ron ! Veux-tu te calmer immédiatement!
Ron s'arrêta tout à coup, se tourna vers sa mère et la regarda avec des yeux ronds.
- C'est mieux, et maintenant explique-nous ce qui se passe !
Il fronça les sourcils et ses yeux s'agrandirent de surprise quand ils se posèrent sur Hermione. Ses oreilles devinrent toutes rouges.
- Nous attendons, dit Mme Weasley en croisant les bras.
Pendant ce temps, Coquecigrue s'était perché en haut d'une armoire et hululait joyeusement. Ron lui décocha un regard meurtrier.
- Rien, ce n'est rien, dit-il en se massant le crâne.
- Je n'en suis pas si sure, ça va chauffer pour toi, Ronald Weasley, si tu ne t'explique pas tout de suite ! explosa Mme Weasley.
A ce moment là, Harry descendit l'escalier a toute allure, suivi de Ginny.
- Fais un peu moins de bruit maman, tu vas réveiller les autres ! dit Ginny.
- Tu vas peut-être pouvoir m'expliquer Harry ? dit Mme Weasley en se tournant vers lui.
- Et bien, heu.. commença Harry en regardant Ron. Il a reçu un colis de Coq et l'oiseau lui a laissé tomber le paquet sur la tête heu.. Voilà...
- Quel était ce colis ? demanda Mme Weasley d'un ton doucereux qui ressemblait étrangement à celui de Rogue.
- Heu.. C'était rien, juste un petit truc sans importance..
- Je ne pense pas qu'il était petit vu la bosse qu'il t'a fait !
En effet, Ron avait une énorme bosse sur le front qui continuait d'augmenter de volume.
- Eh bien en fait, c'était..
Tout à coup, il y eut deux grand POP et Fred et Georges apparurent de part et d'autres de leur mère.
- Maman, je t'en prie, ne sois pas trop sévère avec nous.
- Oui, c'était juste pour voir si ça marchait bien, c'est tout !
- Mais de quoi parlez-vous tous les deux ? gronda Mme Weasley.
Fred et Georges, qui se tortillaient, s'arrêtèrent soudain et se tournèrent vers Ron.
- Tu ne lui a rien dit ? demanda Fred.
- Heu.. Non pas encore ...
Georges se donna un grande claque tandis que Mme Weasley mettait ses mains sur ses hanches, l'air furieux.
- J'exige immédiatement des explications ! Si personne me dit rien, j'en prends un au hasard et il regrettera d'être sorti de mon ventre !
- Bon alors, maman ,si personne ne t'as rien dit (Fred jeta un regard furieux à Ron), je pense que tu devrais plutôt t'asseoir...
- Oui, oui, excellente idée ça, assois-toi, tu sera mieux, approuva Georges à grand renforts d'hochements de tête.
- Je ne veux pas m'asseoir ! Je veux des explications ! Et tout de suite !
Les deux jumeaux se regardèrent et Georges ouvrit la bouche.
- Ben voilà maman, en fait, heu.. Tu te rappelle de notre projet... tu sais, pour le magasin de farces et attrape.. Ben, on a eu l'idée de faire ça en réseau pour commencer... Les gens passent des commandes et ils reçoivent tout chez eux... Mais on voulait d'abord tester si les lettres, le courrier, les hiboux et tout marcher correctement, si les colis étaient bien reçu, alors Ron a passé une commande pour voir et... et voilà, il faut qu'on dresse mieux les hiboux finalement...
- Eh ! C'est vous qui voulaient prendre Coq à l'essai, je vous l'ai prêté ! se défendit Ron. Il est idiot cet hiboux! ajouta-t-il en se tournant vers l'intéressé. Tu vas me le payer, stupide animal !
- Heu.. Maman ? dit timidement Ginny.
Hermione vit que Mme Weasley était sous le choc. De toute évidence elle ne pensait pas que l'histoire de magasin de leurs fils était sérieuse, jusqu'à maintenant du moins...
- Mais.. Mais... baltibula-t-elle. Maintenant que Dumbledore est revenue, je pensais que vous alliez terminer vos études! Vous n'avez plus qu'une seule année !
Hermione échangea un regard avec Ron et Harry. Ca promettait d'être une grosse scène de ménage...
- Ginny, Ron, Harry et Hermione, montez dans votre chambre, ordonna Mme Weasley sans quitter les jumeaux des yeux. J'ai quelque chose à régler avec ses deux là...
Ils ne se le firent pas répéter deux fois et grimpèrent l'escalier quatre à quatre, pour aller se réfigier dans la chambre de Ron. Ce dernier ferma la porte une fois que tout le monde fut à l'intérieur.
- Ouf, on l'a échappé belle, soupira-t-il.
Les cris de Mme Weasley retentirent alors.
- Une honte... la famille... de vrais cancres... j'avais cru que... quelles idioties.. votre père, fou furieux...
- Aïe ! je n'aimerai pas être à la place de Fred et de Georges...
- Vous le saviez, explosa Hermione qui se retenait depuis qu'ils étaient montés au premier étage. Vous le saviez et vous ne me l'avez même pas dit ! J'aurais pu être au courant !
- Mais de quoi tu parles ? demanda Ron en fronçant les sourcils.
- Je parles de leur histoire de bon de commande, de magasins et que sais-je encore !? Pourquoi vous ne m'avez rien dit ?
- Heu.. On avait un peu l'esprit ailleurs..
- Oui, c'est vrai, on pensait à autre chose... dit Harry en hochant la tête, venant à la rescousse de son ami.
- Ah oui vraiment, vous pensiez à autre chose ? Et qui y a-t-il de plus important que cette histoire? demanda-t-elle en se tournant vers Harry.
Hermione entendit Ron marmonnait un "finalement je crois que je préfère redescendre" et se retourna vers lui.
- Alors, j'attends...
- On pensait à vous deux ! lâcha-t-il enfin.
- Nous deux ? Ginny et moi ? Mais de quoi tu parles ?
Hermione n'y comprenait plus rien.
- A vous deux, oui c'est ça, dit brusquement Harry. A toi et à Ginny, on voulait ps vous le dire mais.. heu.. En fait, on pensait heu..
- Faire une fête !
Tout le monde se tourna vers Ron.
- C'est ça oui, on voulait faire une fête, à la maison, et on se demandait si on devait vous le dire ou vous faire la surprise ! Voilà, c'est ça! dit- il, triomphant.
- Une fête ? dit Ginny, méfiante. Alors, qu'on vient juste de sortir d'un mariage?
- Eh bien oui, pourquoi pas ? C'est vrai quoi, on a bien le droit de s'amuser... plaida Harry.
- Vous êtes sûr que c'est ça ? dit Ginny en fronçant les sourcils. Vous ne vous moquez pas de nous ?
- N.. Non, pas du tout...dit Harry en se tortillant les mains. Puis il remarqua son geste et les fourra dans ses poches.
- C'est vrai ça ? Vraiment ?
Ginny en rapprocha de Harry, si près que son nez touchait presque celui du jeune homme. Harry semblait se ratatiner sur place. Hermione salua la technique d'intimidation.
- Bien sûr, d'ailleurs tu peux demander à Fred et Georges, ils sont au courant même !
Hermione vit Ron qui fronçait les sourcils en regardant Harry et Ginny. Il ne semblait pas comprendre se qui était en train de se passer...
- Très bien ,je décide de te laisser le bénéfice du doute, tant que je ne leur aurais pas parler, dit Ginny, magnanime.
Hermione se retint de rire tandis que Ginny retournait s'asseoir sur le lit.
Elle vit aussi Harry et Ron échangeaient un regard de soulagement, mais décida de ne rien dire, pour ne pas envenimé les choses. Elle interrogerait Ron plus tard, peut-être même à la manière de Ginny...
Le dîner, ce soir là, ne se passa pas sans tension. Mme Weasley ne cessait de jeter des coups d'œil furieux à ses deux fils. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, Mr Weasley prit la nouvelle beaucoup mieux que sa femme, et essaya même de la calmer, sans trop de réussite cependant...
Personne n'osait parler, de peur de s'attirer les foudres de Mme Weasley, et donc ce fut dans une sombre humeur, qu'une fois le dîner terminé, tout le monde alla se coucher.
- Ron, viens ici tout de suite, marmonna Mme Weasley alors que celui-ci montait déjà l'escalier. Il s'avança donc vers sa mère prudemment. Hermione, qui n'avait pas fini son dessert, assistait à la scène.
- Oui ?
- Je veux que tu m'apporte ce colis, et plus vite que ça, dit sa mère.
- Mais maman je..
- Je ne veux rien entendre, dépêche-toi de me l'apporter !
Ce fut donc en traînant les pieds qu'il monta l'escalier. Il redescendit quelques instants plus tard, tenant dans ses bras une grande boite en carton encore fermé.
- J'ai pas eut le temps de l'ouvrir, glissa-t-il à Hermione au passage.
Il la posa sur la table et Hermione remarqua qu'elle remuait...
- Ouvre la, ordonna Mme Weasley d'un ton sec.
Précautionneusement, il donna deux coups avec sa baguette magique sur la boite, qui s'ouvrit dans un bruit de pétards.
Une farandole d'étincelles jaillirent alors du carton et éclairèrent la pièce. Il y avait des loups qui couraient dans les airs, des dragons qui crachaient des flammes vertes, des grenouilles qui sautaient partout etc... Et tout cela, bien sûr, n'était pas vrai. Tout cela était en feu d'artifice.
Une fois le spectacle terminé, Ron se pencha dans la boite et en sortit toutes sortes de bonbons, de fausses baguettes magiques, des crèmes canaris et bien d'autres choses encore... Hermione remarqua même des pralines longues langues.
- Bien bien bien... Alors Ron, il y a tout ce que tu avais commandé ? demanda Mme Weasley d'un ton très doux.
- Heu.. Oui oui, il me semble bien...
- IL TE SEMBLE BIEN ! s'emporta-t-elle. J'aurais cru que tu ne t'abaisserai pas à leur niveau, Ron, tu es préfet quand même !
- Heu...
- Allez monte dans ta chambre, je ne veux plus voir personne ! Toi aussi Hermione s'il te plaît, dit-elle en se tournant vers celle-ci. Peux-tu me laisser ?
- Heu.. Bien sûr, bien sûr !
Et elle suivit Ron qui avait déjà filé dans les escaliers.
Ils étaient arrivés au premier étage et elle ouvrait la bouche pour dire quelque chose quand Ron la coupa:
- S'il te plaît, pas maintenant, pas toi aussi, j'en ai marre...
- Mais quand même tu aurais pu...
- Arrête, j'ai pas envie de me faire encore renvoyé alors ne dis rien...
- Mais...
Il lui mit un doigt sur les lèvres et la regarda dans les yeux.
- Hermione, je sais très bien ce que tu vas me dire, et j'ai pas envie d'avoir encore des reproches. J'ai eut ma dose aujourd'hui. Alors s'il te plaît, j'aurais plutôt besoin de réconfort...
- De réconfort, mais quoi par exemple? demanda-t-elle alors qu'il se rapprochait.
- De ça.
Et il l'embrassa. Ce fut un baisé très doux, très tendre, et qui laissa Hermione tremblante. Puis il s'éloigna et la fixa.
- Ca faisait longtemps que j'en avais envie, expliqua-t-il. Tant pis si je t'ai choqué, mais j'en peux plus de faire semblant, Hermione. Je suis fou de toi, c'est ce que j'ai essayé de te dire la dernière fois. Tu ne partage peut-être pas mes sentiment, ajouta-t-il devant son silence, mais au moins je te les ai dit.
Il se dirigea vers la porte de sa chambre et avant de l'ouvrir, il se tourna une dernière fois vers elle.
- Réfléchis à ce que je viens de dire et donne-moi ta réponse demain. Est- ce que tu veux sortir avec moi ?
Et il entra dans sa chambre, la laissant planté au milieu du couloir, complètement ahurie.
Hermione scrutait le plafond, couchée dans son lit, comme si la réponse qu'elle cherchait tant allait s'y afficher. Mais non, rien à faire, il restait vierge. La réponse tant désirée restait invisible. Peut-être était- ce un message ? Peut-être cela valait-il dire qu'il fallait qu'elle trouve toute seule.
Elle aimait Ron, ça, elle en était persuadée, mais elle n'avait jamais vraiment pensé qu'il puisse éprouver les mêmes sentiments qu'elle.
"Une petite minute, il n'a jamais dit qu'il t'aimait, se dit-elle. Il a seulement dit qu'il était fou de toi."
Mais même cette constatation ne pouvait calmer le sentiment d'allégresse qui montait en elle. Ron l'avait embrassé ! Il lui avait demandé d'être sa petite amie ! C'était à peine si elle osait rêvé d'un futur commun avec lui, et là..
"Là, pensa-t-elle, ce n'est pas une demande en mariage, alors du calme !"
Elle sourit dans le noir. Décidément, l'avenir promettait d'être passionnant...
