Lubaos : le dieu de la lumière et de la vie
Noïa et Loïa : amies de Leïana, 12 ans
Leïana : Une orpheline qui souhaite devenir une magicienne
Durbaï : Le maître magicien de Leïana
Dinaïa : La femme de Subaï, fille d'un général et d'une magicienne
Subaï : Le mari de Dinaïa, fils d'un magicien et d'une prêtresse
Doraï : Orphelin dont le rêve est d'avoir des aventures de 10 ans
Diraï : Orphelin dont la principale ambition est de faire des exploits dans sa vie de 11 ans
Dunaïa : Orpheline intellectuelle de bientôt 11 ans
- Mademoiselle, votre maître a été choisi.
L'homme qui venait de parler ainsi devait avoir une trentaine d'années. Il aurait pu être beau si ses dents n'étaient pas de travers et s'il était un peu plus propre, mais malheureusement, ce n'était pas le cas...
Il se trouvait devant une charmante jeune fille de dix ans, nommée Leïana, une brune aux yeux vert envoûtant. Leïana était ravie et souriait largement de deux rangées de dents étincelantes, ce qui était très rare dans le cas des orphelins de l'ancienne Égypte.
La maison des magiciens était une simple bâtisse sans ornements à l'extérieur, mais à l'intérieur chaque bureau avait ici une porte étincelante, ici un siège de serpents... Tout inspirait dans cet endroit la magie que chaque employé dégageait, ou bien la crainte des vengeances oubliées, par qui ? Pour quoi ?
Demoiselle Leïana, veuillez me suivre.
Bien sûr monsieur le gardien.
L'enfant avait parlé d'une voix fluette mais très douce, qui inspirait le bonheur enfantin et l'innocence.
Elle suivit comme hypnotisée le gardien jusqu'à un couloir où le gardien s'arrêta net.
Que faites-vous ? demanda la jeune fille.
Ici se trouve le couloir de la magie. Seuls les magiciens et les apprentis peuvent s'y rendre. Continuez seule. Votre maître vous attend devant sa porte.
Le couloir de la magie était désert. Leïana avait un peu peur dans ce sinistre endroit mais elle ne laissa rien paraître et continua son chemin. Une voix grave l'interrompit dans ses sombres pensées.
Leïana. Est-ce bien votre nom ?
Monsieur, êtes-vous mon maître ?
Bien sûr qu'oui. Je me nomme Durbaï.
Je me nomme Leïana, maître.
Je le sais. Entre et lis la première page de ce livre. Elle me révélera certains de tes pouvoirs.
Leïana s'exécuta aussitôt. Elle n'avait pas fini la première phrase que l'enfant se mit à luire et à tournoyer dans la pièce. Durbaï était stupéfié. Quoi ? Un tel pouvoir dans les mains d'une si petite fille ?
Arrête de lire, vite !
Bien maître.
Leïana était inquiète lorsqu'elle atterrit dans le fauteuil amortisseur.
Maître, qu'ai-je fait ?
D'abord, appelle-moi Durbaï. Ensuite, je ne te révélerai qu'un pouvoir : celui de guérir et de faire guérir. C'est un pouvoir extrêmement puissant, tu sais. Voudrais-tu que je te raconte une légende ?
Oh oui maî... Durbaï.
Bien.
Le maître de Leïana fit apparaître un grand cercle où se déroulaient des images.
Voilà.
Comment avez-vous fait Durbaï ? C'est si bien fait !
Je t'expliquerai.
Merci monsieur Durbaï.
Il y a bien longtemps, les Égyptiens vivaient tous en parfaite harmonie. Ils ne croyaient qu'en deux dieux, Danose et Lubaos. Danose montrait les choses sombres, la tristesse, la colère, la mort, mais aussi la science et les voyages. Lubaos était lumineux, il symbolisait la joie, la clarté, la vie, le sport mais aussi le combat et le sang. Ces deux dieux étaient amis.
Rare de nos jours, Durbaï.
Si on veut. Chacun son opinion. Un jour, les temples furent profanés, les dieux oubliés, les esprits des divinités volés. Le chaos régnait. Bien des années plus tard, on n'avait pas retrouvé les dieux ni leurs esprits. Or, il y avait de nouvelles divinités, nos divinités actuelles. La guilde des magiciens a toujours décidé de partir à leur recherche, mais personne n'a accompli sa mission. Tous nos apprentis sont encore maintenant partis faire des enquêtes. Mais aucune n'a marché.
Oh !
Aucune. Nos apprentis sont maintenant revenus, et bon nombre sont partis de notre école. Les autres sont morts pendant l'enquête ou bien n'ont pas souhaité devenir maîtres. Notre Académie est presque vide. Nous n'avons que trois apprentis.
Trois seulement ?
Trois seulement. Regarde dans ce livre l'enveloppe qui est dans la dernière page.
Bien sûr Durbaï.
Leïana était fasciné par le mystère de la légende. On le sentait dans elle, dans son expression.
Lorsqu'elle ouvrit encore le livre, un fin paquet s'échappa de la dernière page.
Est-ce cette enveloppe ?
Oui. Ouvre-la.
Elle contenait trois feuilles. Un relatait la légende, un enveloppait une petite clé et le troisième était vierge.
Que dois-je en faire ?
Remets la légende dans l'enveloppe, prends ces habits de magicien, place la clé dans une boucle de la ceinture et garde le papyrus vierge.
Lorsque l'enfant fut habillée, elle se contempla et fut saisie d'admiration.
Que c'est beau !
Il y avait une tunique rouge, une draperie orange et une ceinture rose ainsi que des sandales en cuir jaune. Leïana était captivée surtout par la douceur de la tunique.
Veux-tu aussi une perruque ou une coiffe ?
Une coiffe si vous voulez, Durbaï.
Dis-moi tu.
D'accord, je te tutoie.
Bien. Tu as le choix entre ces deux chapeaux et cette esclave.
Il y avait un chapeau en roseau tressé, un morceau de soie avec des fils d'or et une petite fille de douze ans, pas beaucoup plus âgée que Leïana.
Je choisis l'esclave.
Bon choix. Elle a douze ans, elle n'est pas magicienne mais elle m'assiste dans quelques opérations. Elle s'appelle Noïa. Je souhaite emmener dans notre quête Loïa, la sœur jumelle de Noïa.
Sans problème. Répondit Leïana.
Le problème est résolu. Nous partirons donc demain matin à six heures. Bonne nuit Leïana. Souhaites-tu dormir dans le dortoir des magiciennes ?
Oui s'il te plaît Durbaï.
Alors suis-moi.
Ils se séparèrent au bout d'un hall parallèle au couloir de la magie et dormirent tranquillement.
