Chapitre onze : Shoan contre Ren.

Après avoir laissé Jeanne seule pour se reposer, Yoh retourna dans le bâtiment où il avait élu domicile avec son groupe. Durant tout le trajet, il avait ressassé la façon dont il allait annoncer à Ren de quelle manière il allait devoir procéder pour lui permettre de se battre contre Hao. Il devait tout simplement lui dire qu'il allait devoir mourir encore une fois. Plein d'idées noires en tête, il actionna la poignée et il fut accueilli par des cris... de joie et une pluie de cotillon. Ryu se jeta sur lui et le leva sur ses épaules. Puis il lui fit faire le tour de la pièce en criant « le boss est le plus fort !!! » à tue-tête. Tout le monde était réuni et fêter sa victoire. Le prochain match n'avait lieu que le lendemain et tous semblaient très heureux de pouvoir faire la fête. Même Ren, d'ordinaire solitaire, s'était joint à eux. Ne voulant briser cet instant de joie, Yoh décida d'attendre la fin de la fête pour annoncer à Ren ce qui allait lui arriver.

La fête dura jusque tard dans la nuit et lorsqu'Horohoro s'écroula complètement saoul, Anna décida qu'il était temps d'aller se coucher. Alors que tous regagner leur chambre, Yoh rattrapa Ren et l'emmena à l'égard pour lui parler.

-Ren, il faut que je te dise quelque chose.

-Et bien vas-y.

-Tu as un plan pour demain ?

-Non, assura celui-ci, pas le moindre. J'essaierais au moins de lui déchirer sa cape, ajouta-t-il en haussant les épaules.

Yoh soupira et dit.

-Ne joue pas aux idiots. Tu sais aussi bien que moi que si tu y vas, tu mourras.

Ren ne dit rien. Il tourna les talons et s'apprêta à partir.

-Je sais, mais je n'ai pas le choix. Je ne me dégonflerais pas.

-Et si je te disais que j'avais un moyen pour que tu deviennes plus fort que jamais ?

-C'est comme ça que tu as obtenu cette puissance ?

-Oui, dit Yoh calmement.

-Pour tout te dire, j'étais venu à cette fête pour savoir comment tu t'y étais pris. Alors vas-y, explique.

Yoh inspira à fond. Il avait déjà fait son choix, mais il continuait à douter.

-J'ai rencontrer le Great Spirit.

-Encore ?

-Non c'était différends. Je suis mort Ren. Et je suis revenu.

-Ah ! Et tu sais comment faire pour que je meure c'est ça ? Je résisterais je te préviens.

-Je ne suis pas mort en combat. Viens avec moi.

Il l'emmena dans une chambre vide et le fit allonger sur le lit.

-C'est une technique pache que le Great Spirit m'a enseigné. Je ne sais pas si j'ai le droit mais tu dois survivre. Ce sera dangereux. Tu es sûr de vouloir... ?

-Vas-y.

Yoh leva les mains au plafond comme Silva l'avait fait et ses mains se mirent à briller. Puis il les abattit sur le torse de Ren et le cœur de celui-ci cessa instantanément de battre. Ren ferma les yeux et il sentit son âme se détacher. Un appel que Yoh connaissait bien se fit entendre et il intima à Ren de le suivre. Son âme se mit à dériver, ballotter par le vent, et après un long voyage, il se retrouva face au Great Spirit.

-Que fais tu là, toi ? demanda la voix.

-Je...Je ne sais pas trop. Yoh m'a fait venir et...

-Je ne veux pas t'aider. Tu es comme Hao, tu as tué pour ton plaisir. Je refuse.

Yoh, sentant que Ren avait des ennuis se concentra. Il ferma les yeux et inspira profondément. Puis il imagina son corps vide comme une coquille et son esprit se matérialisa près de celui de Ren.

-Coucou, dit il.

Ren se tourna vers lui. Dans ses yeux brûlait une rage féroce.

-Toi... Tu m'as fait mourir pour rien. Je vais te tuer Yoh !!!

-A...Attends Ren, laisse moi parler avec le Great Spirit !

Ren croisa les bras en signe d'approbation et toisa Yoh avec colère.

-G..Great Spirit ? Qu'est ce qui se passe ?

-Asakura Yoh, comment as-tu pu m'envoyer ce garçon qui a donné la mort ? Je refuse de l'aider, par quelque façon que ce soit.

-Mais, G. S, vous savez bien que Ren a changer, non ? Vous qui savez tout, lisez en son cœur et vous verrez.

La voix se fit attendre et reprit quelques instants plus tard.

-C'est vrai que la méchanceté semble disparue. Mais elle est tapie au fond de son cœur. Elle reviendra.

-Jamais, hurla Ren.

Il n'avait pas parlé depuis tout à l'heure, mais là il n'en pouvait plus.

-Ca suffit. Je ne redeviendrais pas comme avant. Je refuse. Je me déteste déjà assez comme ça d'avoir tué des gens innocents. Si vous ne voulez pas m'aider, tant pis, je me débrouillerais seul.

Il tourna les talons et Yoh le regarda, navré.

-Attends, dit la voix.

Ren s'interrompit.

-Je ne sais pas si je peux avoir confiance en toi, mais Yoh lui, je lui fait confiance. Je vais donc t'aider pour lui. Si tu tournes mal, tu le regretteras, c'est promis.

Ren se retourna et sourit à Yoh, qui leva son pouce en signe de victoire. Ren allez lui répondre quand un mal de crâne épouvantable le prit. Il avait trop mal. Il sentait que son crâne allait exploser. Il serra sa tête dans ses mains aussi fort qu'il put et sombra dans l'inconscience.

Il se réveilla allongé sur un lit, fixant le plafond au dessus de sa tête.

-Je...Je suis revenu ?

Il se leva et prit sa tête dans ses mains. Son mal de tête avait disparu. Mais ses mains semblaient différentes. Ses bras aussi, tout comme son corps tout entier. Il se leva et s'approcha d'un miroir qui pendait tristement au mur voisin. Il regarda son visage et retint un cri de surprise. Il était plus vieux, dans les vingt ans et il avait des cheveux longs, noué en catogan.

-Beurk ! Quel manque de goût. On dirait Silva !

On frappa à la porte et quelqu'un entra. Ren ouvrit de grands yeux ronds en reconnaissant Faust.

-Ce n'est pas Faust, se dit il à lui-même. Je ne sais pas où je suis, mais ce n'est pas mon époque.

-Allez viens Shoan. C'est l'heure.

-Shoan ?

-Ben oui Shoan. Comme moi c'est Shimon. Allez arrête de jouer aux idiots et viens.

Il l'attrapa par le bras et le traîna hors de la pièce, puis le long d'un couloir qui donnait sur une grande porte. La porte s'ouvrit peu à peu et la lumière envahie le couloir sombre. Ren se protégea les yeux et il sentit des mains le pousser au creux du dos.

-Allez vas-y.

A peine entrer sur le ring, la porte se referma. Un homme se tenait face à lui.

-Yoh ? Non c'est...Pas Yoh en tout cas.

-Tu es prêt Shoan ? C'est l'heure.

-Allons-y, dit Ren.

Mais ce n'était pas lui qui avait parlé. Un combat rapide et violent s'engagea, mais Ren n'en vit que le premier coup. Il sentit son esprit aspiré de nouveau et il quitta son corps une seconde fois, pour se retrouver au sol prêt de Yoh. Il était de retour près du Great Spirit.

-C'était il y a combien d'années ? demanda immédiatement le jeune garçon.

-Tu es plus vif que Yoh a ce que je vois.

Yoh se frotta la nuque en riant et expliqua.

-J'ai mis deux fois plus de temps que toi à comprendre.

-Ca c'est passé il y a 500 ans. Lors du dernier Shaman Fight, et tu as vu le début de la finale. Mais tu n'es pas là pour ça. Tu es là pour avoir plus de furyoku pas vrai ?

-Oui, en effet.

-Alors ferme les yeux.

Ren s'exécuta et ferma les yeux.

-Respire à fond à présent.

Ren, se sentant ridicule, le fit tout de même et se relaxa tant bien que mal.

-Maintenant sens chaque vaisseau sanguin de ton corps, chaque aspérité. Et cherche en une creuse.

Ren resta sans rien dire durant plusieurs minutes.

-Je...Je l'ai.

-Enfonce ton esprit dedans comme un couteau et tranche là de haut en bas.

Ren s'exécuta une fois encore et il sentit quelque chose cédé sous la pression de son esprit. Une explosion se produisit en lui et il tomba au sol.

-Qu'est ce que...Commença Yoh.

-Ce n'est rien. Il n'a pas tenu le choc. Il va se réveiller bientôt.

En effet, Ren se releva quelques instants plus tard.

-Ca va Ren ?

-R...Ren ? Oh oui, bien sur.

Ren regarda ses mains. Il sentait une puissance plus grande que jamais.

-C'est donc ça, la résurrection.

-Bon j'y vais, je t'attends près de ton corps, Ren.

-Ok.

L'image de Yoh trembla quelques secondes puis disparue.

-Retourne dans ton corps à présent, dit la voix.

Ren se sentit aspiré vers son corps, mais il n'avait pas peur. Il se sentait plus joyeux que jamais. Une fois l'image du Great Spirit disparu, il se dit à lui-même.

-Tu m'as emprunté mon corps un moment. A présent c'est mon tour.

Et Shoan explosa de rire.