Disclaimer : les personnages n'appartiennent ni à l'auteur, ni à moi. L'histoire est l'oeuvre de Mouseisi, qui revendique cependant les habitudes alimentaires de Carl et espère bien s'approprier Dracula un de ces jours... Bref, je ne suis que l'humble traductrice et rien n'est à moi !

Pas le temps pour les réponses aux reviews, désolée ! Ce sera pour la semaine prochaine !!

L'aimer ne peut être vrai : chapitre 11

Mon doux prince

Malgré ce spectacle, Dracula décida de contenir son ressentiment. La colère l'avait déjà conduit trop loin aujourd'hui. Un peu plus tôt, il avait violenté Anna. Et maintenant, il venait d'insulter son frère.

- S'il vous plait, ne m'en voulez pas… demanda-t-il à Anna. Tant de gens me détestent déjà… Je suis vraiment désolé. Je n'aurais pas du me laisser emporter.

Il semblait aussi navré qu'un chiot qu'on aurait grondé. Anna baissa les yeux pour cacher les larmes qui coulaient le long de ses joues. Puis, en voyant les débris du collier, elle murmura :

- Et moi, je n'aurais pas du casser le collier. Je suis désolée, moi aussi…

- Ne vous inquiétez pas.

Il leva la main et la chaîne sembla voler jusqu'à lui, se réparant d'elle-même. Il s'avança vers Anna et lui remit le collier. Puis il la tourna vers lui afin qu'elle lui fit face. Pendant un instant, le temps parut s'arrêter.

Les yeux brillants d'Anna étaient encore rouges de la douleur qu'il avait provoquée. Les siens, semblables à deux lacs noirs, encore plus ténébreux qu'à leur habitude, scintillaient.

La lumière des bougies paraissait danser joyeusement sur les murs. Les deux seuls êtres présents dans la pièce s'aimaient mais ne le savaient pas. N'importe quel observateur extérieur aurait bien remarqué le désir et l'amour dans leurs yeux.

- Il est peut-être un monstre, songea Anna. Mais je crois qu'il y a un côté sombre en chacun de nous. Il ne parvient simplement pas à maîtriser le sien. Il n'est pas un monstre à mes yeux.

- Elle est tellement innocente. Elle ne m'aime pas, elle aime ce maudit Van Helsing… Non, il n'est pas maudit. C'est l'homme le plus chanceux de la terre. Oh… Je donnerais n'importe quoi pour qu'elle me regarde toujours comme elle le fait en ce moment. Mais si elle le fait à présent, c'est juste parce qu'elle est bouleversée… railla la raison de Dracula.

Il était sur le point de détourner les yeux lorsqu'il sentit les petites mains d'Anna se glisser dans les siennes, grandes et froides. Ses mains étaient si chaudes… Aucune goutte de sang n'y circulait, mais il y avait de la tendresse et de l'amour. Dracula étreignit doucement ces mains délicates.

- Je ne vous quitterai plus…murmura-t-elle.

Dracula ne savait plus si ses oreilles étaient devenues indignes de confiances ou s'il avait bien compris ce qu'Anna avait dit. Pour la première fois, il se sentit vraiment heureux. Quelqu'un, Anna, veillait sur lui et ne le quitterait pas.

- Merci, dit-il. Mais pourquoi voulez-vous rester auprès d'un monstre tel que moi ?

- Vous n'êtes pas un monstre. Vous êtes mon doux prince.

Les yeux d'Anna s'illuminèrent. Dracula n'osait pas y croire. Il baissa légèrement la tête, tandis qu'Anna levait la sienne. Et, pendant quelques instants délicieux, leurs lèvres se rencontrèrent. Ce simple baiser rendit Dracula plus heureux qu'aucun autre homme. Les lèvres d'Anna étaient si douces. Les siennes étaient froides mais semblaient se réchauffer à leur contact ; leur tiédeur se répandait en lui. Il se sentit à nouveau vivant, pour la première fois depuis qu'il avait vendu son âme au diable et que son corps avait perdu toute chaleur. Il ressentait la chaleur d'Anna et il lui semblait qu'il n'aurait plus jamais froid.

Leurs lèvres se quittèrent et Anna sourit à son prince charmant.

- Merci. Vous m'avez fait me sentir à nouveau vivant, dit Dracula en souriant.

Il souriait !

- Vraiment ? demanda Anna, un peu gênée.

Elle n'osa pas le questionner sur sa remarque.

- Oui, répondit-il. Il faudrait que vous le fassiez plus souvent, ajouta-t-il avec un petit rire.

Anna baissa les yeux en souriant. Il ne voulait pas l'embarrasser ; il voulait être attentionné.

- Le soleil va bientôt se lever. Je ne tiens pas à ce que vous soyez plus blessée que vous ne l'êtes déjà, dit-il en prenant le menton d'Anna dans ses mains et en souriant.

- Oui. Et plus aucun nuit à passer seule ? demanda-t-elle en riant.

- Non, plus aucune nuit à passer seul…

Il lui tapota le nez puis la mena jusqu'au cercueil dans le profond silence de la chambre. Il l'aida à s'y installer puis l'y rejoignit et ferma le couvercle.

- Faites de beaux rêves, Anna, murmura-t-il.

Il n'entendit pas de réponse, car il s'endormit aussitôt.


Anna savait que cela risquait de tout détruire, mais il fallait qu'elle le fasse. Elle vérifia que Dracula était bien endormi et sortit du cercueil. Elle s'enveloppa dans une cape noire. La pendule lui indiqua qu'il lui restait deux heures avant que l'aube ne paraisse. Cela suffirait. Elle ouvrit silencieusement la porte et se retourna pour regarder le visage paisible de Dracula.

- Faites de beaux rêves mon doux prince. Je veillerai toujours sur vous, murmura-t-elle avant de refermer la porte derrière elle.

Elle se précipita vers les écuries où elle sella un cheval. Puis, sans un regard en arrière, elle ordonna à sa monture de s'élancer au dehors. Le cheval galopa pendant une vingtaine de minutes. Anna en descendit ensuite vivement et l'attacha. Elle resta cachée et frappa discrètement à la porte de la petite maison de bois. Le visage ensommeillé de Carl apparut dans l'encadrement.

- Anna ? fit-il dans un souffle.

Il la laissa entrer. Elle enleva le capuchon de sa cape et regarda Carl droit dans les yeux.

- Où est Van Helsing ? demanda-t-elle.

Carl leva la tête et répondit :

- je vais le chercher.

Il se rua hors de la pièce. Anna entendit des chuchotements puis des bruits de pas, et Van Helsing se retrouva face à elle.

- Anna ? s'écria-t-il comme Carl l'avait fait.

- Van Helsing. Je suis venue vous dire que je dois rester avec Dracula. Promettez-moi que vous n'essaierez pas de lui faire du mal, déclara-t-elle.

- Pourquoi ? Pourquoi devez-vous rester avec LUI ? répliqua-t-il en haussant le ton.

- Il a besoin de moi, répondit-elle. Je sais que ça paraît insensé mais je pense que je peux l'aider. Ne vous inquiétez pas. Je vais bien et vous êtes dans mon coeur à chaque instant.

Elle se hissa sur la pointe des pieds et l'embrassa. Ce baiser n'avait pas le goût de celui qu'elle avait partagé avec Dracula, mais il était tout aussi marqué par l'émotion. Par le chagrin.

Elle partit sans rien ajouter. Elle se mit en selle et retourna au galop jusqu'au château. Elle rentra le cheval à l'écurie puis 'empressa de regagner la chambre. Elle ôta sa cape, grimpa dans le cercueil et se blottit contre Dracula. Il dormait toujours profondément mais passa naturellement ses bras autour de la taille d'Anna. Elle se blottit contre lui et s'endormit.


A suivre…