Merci à Ticcy38 pour sa reviews :) thanks a lot


Frodon était allé se réfugier dans les cimes de la montagne, la plus haute bien sur, afin d'écrire. Sa mésaventure le jour de l'orage ne lui avait pas passé l'envie de s'y rendre. Le soleil cognait fort. Le porteur de l'anneau avait très chaud. Gandalf lui avait déconseillé de se mettre torse-nu sous peine d'attraper un coup de soleil. Pour l'heure, tout ce que voulait Frodon, c'était boire. C'est la qu'il remarqua un détail insolite auquel il n'avait jamais attaché d'importance. C'était en allant se réfugier sous l'ombre d'un gros rocher qu'il remarqua un petit puit. Le petit puit se remarquait seulement de l'autre coté de la pierre géante, c'est à dire du coté de l'ombre. Il était dissimulé par un coté de la pierre, et Frodon ne voyait qu'une partie de son contour. Tout content de cette découverte, il s'en approcha. Il allait pouvoir boire un petit peu. Le petit hobbit s'en approcha. Le puit était vraiment très petit. Il y avait un seau, tout au bout. C'était un petit seau. Ce seau avait la taille des seaux de plage que les enfants utilisent pour construire des châteaux de sables. Frodon le saisit et le fit descendre. Il semblait avoir un peu d'eau. Il se demanda d'ou. La fonte des neiges ? Y avait-il déjà eu de la neige ici ? Frodon était incapable de répondre à cette question. Il ne savait plus depuis combien de temps il était la, sur cette île. La pluie ? C'était le plus probable. L'eau était pure, fraîche et bonne. Quand Frodon voulut en reboire pour étancher sa soif, le seau qu'il ramenait cette fois fut vide. Surpris, le hobbit recula, regarda le ciel, toujours aussi bleu, et changea de place pour essayer de voir le fond. Il ne le vit pas. Puis d'un mouvement un brusque, il fit tomber un caillou dans le puit. La descente de ce petit caillou fut longue et il y eu des échos. Les yeux de Frodon ne le distinguait plus. Et puis soudain, un bruit se fit entendre. Frodon leva les yeux une nouvelle fois, cherchant d'ou ça venait. Le ciel était toujours aussi bleu. Quand il se pencha de nouveau, le niveau de l'eau montait, montait, montait…

- Comment est-ce possible ?, s'écria l'ancien porteur de l'anneau. Il y a deux minutes à peine, il n'y avait plus d'eau !

Le niveau de l'eau était très haut, à un mètre plus bas de Frodon. Puis l'eau arrêta de clapoter et soudain laissa apparaître un visage. Frodon se pencha et le dévisagea. L'émotion le submergea tandis qu'il reconnaissait les cheveux de la personne qui avait le visage penché sur quelque chose. Le petit hobbit reconnaissait, à quelques petits détails près, ou était située cette personne. Cet endroit, il le connaissait. A la couleur de la table. Ou plutôt, du bureau. C'était son bureau, à Cul de Sac. Et les cheveux appartenaient à Samwise Gamegie. Frodon ignorait si c'était une vision, un rêve ou la réalité. Il n'osait y croire. Frodon murmura pour lui-même :

- Y a-t-il plus belle beauté que la magie ? Oh, Sam…

Et… Sam leva la tête ! Stupéfait, Frodon recula. Sam semblait le fixer. Hésitant, il balbutia :

- Monsieur Frodon ?

Le petit hobbit se pencha de nouveau. Sam s'écria de nouveau :

- Monsieur Frodon ? C'est vous ? Est-ce une vision ? Est-ce un beau rêve ?

Frodon eut un petit sourire :

- C'est un rêve seulement connu de nous deux, Sam. Je suis aussi surpris que toi. Dis-moi, d'ou me vois-tu ? Vois-tu quelque chose autour de moi ?

Sam secoua la tête :

- Non, monsieur Frodon. Vous apparaissez à la place du tableau vous représentant, le dernier que vous ayez fait faire avant de partir. Je l'ai acheté et accroché ici, dans votre bureau. Je ne vois rien autour de vous, si ce n'est que du gris. Et vous, monsieur Frodon, comment avez-vous fait pour me voir ? D'ou me voyez vous ?

Frodon éclata de rire :

- Par le plus grand des hasards, Sam. J'ai fait accidentellement tombé un caillou dans un puit sur la hauteur d'une montagne de Valinor. Le niveau de l'eau, alors qu'il n'y en avait plus, est soudainement monté. Et je t'ai vu.

- Je n'arrive pas à croire que vous soyez réel, monsieur Frodon.

- Peu importe, Sam. J'ai moi-même du mal à y croire. Mais j'en suis très heureux. Si tu savais tout ce que je languis la comté, toi, Rosie, Merry, Pippin… Raconte-moi donc un peu ce qu'il se produit en Comté.

Tandis que Sam racontait, Frodon n'écoutait déjà plus. Il était seulement heureux d'entendre la voix de son ami. Cette voix qui l'avait secourue, qui l'avait aidée, qui était toujours la pendant deux ans. Emu, deux larmes s'échappèrent de ses yeux et coulèrent le long de ses joues. Il eut conscience d'un regret de Sam qui lui confiait :

- Ce qui m'attriste, monsieur Frodon, c'est que plus personne ne parle de vous. Comme si vous n'existiez plus. Comme si rien n'arrivait. J'ai le sentiment d'être un survivant, le seul à pouvoir faire vivre votre mémoire. Heureusement, parfois, Merry et Pippin viennent et leurs racontent un peu leurs aventures. Mais ça laisse un vide, monsieur Frodon.

Les deux larmes de Frodon coulèrent et tombèrent dans le puit. Les deux larmes tombèrent sur le papier de Sam, la ou il écrivait. Les larmes s'imprégnèrent et tachèrent le papier jaunatre. Sam ne fit pas un mouvement pour les enlever. Il toucha une goutte, cela semblait une goutte d'eau, il l'a toucha du bout du doigt, à peine. Pour en sentir la réalité. Et puis Frodon le consola un peu :

- Sans doute, Sam, ne m'a-t-on pas oublié. Simplement, le temps passe, les gens en parlent moins, c'est ainsi que le fil de la vie reprends l'esprit de tous.

Sam baissa les yeux et lui désigna le livre qu'il avait d'ouvert :

- Vous vous souvenez, Monsieur Frodon ? Vous y avez écrit nos aventures et vous m'avez dit que ce livre n'était pas terminé, vous m'avez invité à y raconter mes aventures. C'est ce que je fais, tous les soirs, en votre mémoire. J'aurais aimé que vous puissiez le lire, vous savez, mais j'ai décidé que je le laisserais à ma femme et à mes enfants. Pour ma mémoire et la votre. C'est dommage…

- Non, je pense que tu as raison. Ta famille sera si triste le jour ou tu partiras. Mais n'y pense pas, vis surtout ! Vis.

- Souvent, le soir, je lis nos aventures que vous avez si bien raconté et je pense à vous, Monsieur Frodon. Ces aventures me paraissent à la fois si proches et si lointaines. Parfois, je me demande si nous l'avons vraiment vécu.

- Je le comprends. Parfois, moi-même je le remets en cause et me pose cette question.

- C'est beau ou vous êtes, monsieur Frodon ?

- Oui, c'est magnifique. Je me promène souvent, je lis ce que Bilbon écrit, moi-même j'écris toujours. Il y a la mer, quand il fait beau, je vais me baigner. Il y a des forêts, c'est tranquille, et je vais observer les écureuils. Parfois, le temps est long. Je n'ai rien de particulier à faire. Mais tu sais, je m'y suis vite accoutumé. Je profite de la douceur de la vie. En revanche, mon épaule me fait toujours un peu souffrir. Cela dit, ça va mieux.

- Vous m'en voyez ravi, Monsieur Frodon.

- Comment va ta famille, Sam ?

- Tout le monde va bien. Nous allons avoir un autre enfant, bientôt, avec Rosie !

- Es-tu toujours jardinier ou as-tu embauché quelqu'un pour t'occuper de mon jardin ?

- Non, Monsieur Frodon, je n'ai plus beaucoup de temps. Je suis maire, maintenant. Mais le week-end, mon jardinier est en repos, alors c'est moi qui m'en occupe.

Un petit coup de vent fit comprendre à Frodon que le temps passait vite malgré tout. Il frissonna et dit à Sam :

- Je vais partir, Sam, il est temps. Gandalf et Bilbon vont s'inquiéter s'ils ne me voient pas revenir. Déjà que je leurs ai déjà fait le coup…

- Qu'est-il arriver ?

- Je me suis fait surprendre par l'orage, se mit à rire Frodon.

- Vous n'êtes pas prudent, Monsieur Frodon ! Vous devriez faire attention ! , s'écria Sam. Comment vont Bilbon et Gandalf ? Et Elrond et la belle Galadriel ?

- Tout le monde va bien. Comme je te le disais, la vie est douce, à Valinor.

- Vous allez revenir me parler, Monsieur Frodon ?

Hésitation perceptible de Frodon. L'ancien porteur de l'anneau se demanda s'il était bien raisonnable de venir parler à son ami régulièrement. Mais il était si heureux de l'avoir retrouvé ! Il ne se posa pas la question longtemps :

- Oui, Sam, je reviendrais. Mais je ne peux pas te le promettre, s'il pleut, je ne pourrais pas sortir. Et puis… Gandalf et les autres vont se poser des questions… J'essayerais de revenir à un après-midi comme celui-ci. A quel moment de la journée es-tu, toi ? Tu en es au matin ?

- Non, Monsieur Frodon, le soir, entre seize et dix-huit heures. C'est l'idéal.

- Si je ne te vois pas, je repartirais. Je ne voudrais pas faire peur à ta famille.

- C'est gentil, Monsieur Frodon, d'y penser.

- Au revoir Sam, bonne soirée.

Sam le salua et sorti du bureau. Frodon s'écarta du puit. Puis il se demanda si la vision du bureau serait encore la. Elle l'était. Il saisit un caillou et le lança dans le puit. C'est ce qu'il fallait faire. L'eau tourbillonna et descendit. Il en resta à nouveau qu'un fond.

Frodon leva les yeux : le ciel commençait à pâlir.

Il se faisait tard et l'ancien porteur de l'anneau comprit qu'il était temps de rentrer chez lui.

Tout en rentrant, il eut le temps de réfléchir à cette nouvelle découverte. Il avait trouvé un truc pour avoir des nouvelles de la comté. Cette nouvelle le rendait tout joyeux. Bien sur, il n'en parlerait pas à Gandalf. Le magicien, bien que son ami, était parfois un peu rabat-joie. En fait, ils l'étaient tous un peu. Et puis c'était son secret, son jardin secret. Frodon regretta de ne pas l'avoir découvert plus tôt.

Gandalf, Bilbon, les elfes… Tous virent en Frodon une lueur pétillante inhabituelle dans ses yeux… Quand ils lui demandèrent si tout allait bien, Frodon répondit que oui, mais ne s'étala pas dans les détails. Il resta très réservé.