Autrice : Kyûrane
Source : Gundam Wing... Les pauvres... w
Genre : One-shot, violence, torture mentale et physique, angst... Que du beau ! Les fans du genre y verront une allusion yaoï...
Couples : regarde ailleurs Hum... Repassez plus tard ! ; Bon, à la rigueur, une allusion, mais faut avoir de l'imagination...
Disclaimer : Pas à moi malheureusement... Mais je crois qu'ils ne vont pas s'en plaindre ;;;
Note rajoutée plus tard : Encore marchi pour tes conseils ma Vy, ça m'a beaucoup aidé...
Ko, cette fic t'es dédiée... Joyeux anniversaire ma louloute préférée
" Sed qui mordere
cadaver sustinuit, nil nunquam hac carne libentius edit ;
nam scelere in tanto ne
quaeras et dubites an prima voluptatem gula senserit ;
ultimus autem qui stetit,
absumpto iam toto corpore, ductis per terram digitis aliquid de sanguine gustat.
"
(Juvénal, Satire XV)
" Mais celui qui a eu le
courage de mordre dans un cadavre ne mange plus jamais rien qui lui semble
meilleur que la chair humaine.
Inutile de te demander si,
lors de ce crime incroyable, le premier qui y goûta fut le seul à s'en régaler,
puisque, quand vint le tour du dernier, celui-ci,
voyant que tout le mort
avait déjà été dévoré, mouilla ses doigts dans le sang qui couvrait la terre
pour ne point être privé d'y goûter. "
Bloody Interlace Fates
31 Octobre
C'est aujourd'hui que je l'ai
trouvée.
Enfin.
Cette partie de moi que je
cherchais depuis tant d'années...
Si longtemps...
Depuis ce moment... Ce terrible
moment...
La nuit où ma vie a définitivement
basculé dans l'ombre de la Grande Faucheuse.
L'instant où j'ai réalisé que
toutes les atrocités qui jalonnaient déjà mon existence n'étaient que
broutilles comparées à ce qui m'attendait...
Je revois encore ces images,
terribles par nature, horribles dans leur netteté incroyable.
Elles sont du feu, les flammes
qui me ravagent l'esprit, le fer rouge qui me marque à jamais...
Elles me hantent.
Chaque nuit elles reviennent.
Inéluctablement.
Et chaque nuit, je revis ces
quelques minutes que je voudrais noyer dans l'oubli éternel...
Comme si j'y étais...
Je ressens encore le sentiment
d'urgence qui m'étreignait le coeur, la boule d'angoisse et de peur qui me
bloquait la gorge tandis que je me pressai vers l'église dans cette maudite
armure mobile, si indispensable aux rebelles qui occupaient notre petit coin de
Paradis.
Ce tas de ferraille qui était
notre espoir de paix, enfin...
Espoir qui partit en fumée en même
temps que l'église.
Le reste, il ne m'en reste que
quelques lambeaux, comme si tout cela n'avait été qu'un rêve...
Un rêve qui avait rapidement
tourné au cauchemar.
Les dernières centaines de mètres
parcourues en catastrophe, la vue du bâtiment transformé en un gigantesque
brasier infernal...
A ce moment-là, je crois que même
après avoir vu ce paysage de désolation, il me restait encore un souffle d'espérance.
Je me souviens m'être rué à l'intérieur
pour rechercher les survivants, poussé par l'incroyable force de l'espoir
enfantin...
Le corps intérieur de l'église était
encore épargné par les flammes quand j'y pénétrai.
Mais plus une parcelle de vie
n'y était présente.
Ils étaient tous là, gisant sur
le sol baigné de sang, frappés en plein vol par l'aile vengeresse de la Mort.
Je me rappelle m'être approché du
corps de Soeur Helen, tremblant de peur et d'incompréhension...
Comment... Comment pouvait-elle être
morte ? Elle... si douce... si gentille... si compréhensive... Ce n'était pas
possible... Elle devait avoir survécu !
Mon esprit ne pouvait se résoudre
à cette vérité, il se rebellait, ruait dans les brancards, refusait le mors de
la toute-puissant loi qui régissait le sort de l'humanité...
Mais il dut bien s'incliner
lorsque ma main entra en contact avec la peau, autrefois si douce de Soeur
Helen.
Elle était froide.
Mortellement froide.
Et les doigts que je portai
ensuite à hauteur de mes yeux étaient tachés de sang.
Son sang.
Si rouge.
Si hypnotisant.
Si... attirant.
Je ne sais comment j'en ai trouvé
la force, mais je réussis à la retourner, elle qui était jusque-là face contre
terre.
Je n'aurais pas du.
Parce que je n'ai pas pu
supporter la vision de son corps mutilé.
Traversé par de longues balafres
suintant la mort.
Déchiré par les blessures béantes.
De ce morceau de chair réduit en
vulgaire charpie.
De cette bouche tordue en un
dernier rictus effroyable de supplication.
De ce semblant de visage ne reflétant
que la terreur la plus absolue.
De ces yeux auparavant si bleus
et tranquilles, devenus ternes et gris dans les dernières affres de la Mort.
Et c'est là que j'ai compris.
Compris qu'elle était vraiment
partie.
Pour toujours.
Et que je restais là.
Seul.
Qu'ils m'avaient tous laissé.
Abandonné.
Une fois de plus.
Alors j'ai hurlé.
Hurlé à la mort, comme un loup,
durant de longues minutes.
Hurlé mon désespoir.
Ma rage.
Et ma haine.
Contre ce Dieu cruel qui
s'acharnait sur ses plus humbles serviteurs.
Et sur moi par la même occasion.
Je n'ai véritablement repris mes
esprits que lorsque la voûte commença à s'effondrer. Des morceaux de bois
enflammés tombaient autour de moi, sans qu'un seul ne me touchât.
Tout aurait pourtant été si
simple si...
Alors je suis sorti.
Comme un fantôme.
Je n'ai emporté avec moi que la
croix en argent du Père Maxwell.
Pour garder un peu de cette joie
passée près de mon coeur. Une preuve de mon existence.
Ce fut quand je débouchai dans
la rue que je la vis pour la première fois.
Elle était si belle.
Si gracieuse.
Sa silhouette élancée se découpait
en ombre chinoise sur le fond rougeoyant.
Je la sentais m'appeller au plus
profond de moi.
Elle me conjurait de la
rejoindre...
Et, en sa compagnie, de laisser
enfin sortir cette fureur qui me brûlait les entrailles.
J'était attiré.
Irrésistiblement.
Je l'aurais fait.
je crois vraiment que je
l'aurais fait.
S'il n'avait pas été là.
Car elle n'était pas seule.
Un homme se trouvait à ses côtés,
la tenant fermement par la main.
Un homme couvert de sang de la tête
aux pieds.
Je me rappelle surtout de ses
yeux...
Des yeux de dément.
Ils me fixaient sans ciller d'un
regard d'une fixité effrayante.
Je crus y déceler une brève
lueur de haine mêlée de jalousie...
Mais peut-être n'était-ce que le
miroir de ce qui devait se refléter dans les miens.
Oui.
Parce qu'à cet instant, je
n'avais qu'une envie.
Tuer ce type.
L'éventrer, lui arracher les
tripes, lui fendre le crâne en deux, lui lacérer le visage !!!
Je lui en voulais mortellement
de se trouver là, vivant alors que les miens ne respiraient plus...
Et surtout...
je le maudissais de la posséder.
Elle.
Cette beauté, cette merveille.
Elle m'appellait à l'aide, me
suppliait de venir la délivrer...
Mais l'homme avait réagi avant
que je n'aie pu esquisser le moindre mouvement, et, tournant les talons, avait
disparu dans les profondeurs de la nuit écarlate.
Je ne l'avais jamais revue
depuis.
J'avais même presque fini par
l'oublier purement et simplement...
Jusqu'à aujourd'hui.
Malgré mon activité terroriste
qui me prenait la majeure partie de mon temps, je cherchai.
Je cherchai des responsables.
Des coupables.
Des têtes qui DEVAIENT tomber.
Parce que... malgré tout ce
qu'on m'inculqua...
La pitié par exemple.
Ou le pardon.
Je sentait toujours au plus
profond de mon âme un partie de moi qui réclamait vengeance à corps et à cris...
Une partie de moi qui luttait
sans cesse pour refaire surface et déchaîner sa fureur meurtrière contre ce
monde qui n'avait eu de cesse de me rabaisser et m'écraser comme un vulgaire
insecte depuis ma naissance.
Ce fut presque par hasard que je
trouvai sa trace.
Un mot-clé tapé à la va-vite
lors d'une mission mineure, un mauvais lien...
Et la page de rapport sur "l'incident
de l'église Maxwell" s'afficha sous mes yeux.
Tout y était.
Depuis l'organisation de
l'attaque jusqu'au soldat insignifiant devant participer à la boucherie.
Mais quelque chose clochait.
L'attaque n'avait jamais eu lieu.
Elle n'avait jamais été ordonnée.
Car un incendie avait ravagé les
lieux deux jours auparavant.
Sans raison apparente.
Le rapport se terminait là.
Le temps me pressant, je dus
partir, n'emportant en mémoire que le nom du planificateur de la mission avortée.
Parce qu'il me fallait une réponse.
A tout prix.
La preuve qu'ils n'étaient pas
morts par la faute d'un vulgaire psychopathe errant.
Qu'ils n'étaient pas morts pour
rien.
Alors j'ai demandé de l'aide à Heero.
Et il n'a pas osé me la refuser.
Quelques dizaines de minutes
plus tard, j'avais son adresse et le récapitulatif de sa carrière toute entière.
Un brillant capitaine.
Mais qui n'exerçait plus depuis
l'année de l'incendie de l'église.
Le soir même j'étais chez lui.
C'était un endroit mal famé,
sombre et délabré.
Le genre de quartier qu'on
pouvait trouver sur L2 sans beaucoup chercher.
La porte était fermée à double
tour par une simple serrure.
Rien qui ne me fasse peur.
Lorsque j'entrai, ce fut comme
si une chape de plomb me tombait sur le coeur.
Même si j'étais bien incapable
de m'expliquer pourquoi.
La pièce était plongée dans la pénombre
et sentait le renfermé.
Ce ne fut que quand mes yeux
s'habituèrent à l'obscurité que je compris pour quelle raison ma gorge s'était
brusquement nouée...
C'était comme si une bête
sauvage avait été lâchée dans la pièce.
Le peu de mobilier gisait par
terre, fracassé.
Deux coussins avaient été éventrés,
laissant un nombre incalculable de plumes éparpillées un peu partout, au milieu
des bouts de tissu déchiquetés.
Le papier peint tombait en
lambeaux, lacéré de toute part comme par des griffes monstrueuses.
Et surtout...
Surtout...
Les murs étaient couvertes de
sang.
Du séché en grande quantité.
Mais également du frais.
Encore liquide et chaud.
Dégoulinant goutte à goutte
jusqu'au sol souillé.
Une personne un peu peureuse se
serait enfuite immédiatement.
Une normale également.
Et même une courageuse
d'ailleurs.
Je crois que je me serais barré aussi.
Si je n'avais pas été retenu,
presque malgré moi.
Pourtant, mes sens me hurlaient
de quitter cet endroit au plus vite.
Mais je n'ai pas pu.
J'étais attiré par l'autre pièce
de l'appartement dévasté.
Attiré par le reflet argenté qui
transcendait la noirceur environnante.
Et l'odeur métallique du sang,
si caractéristique de la présence de la Mort.
Attiré tel un papillon de nuit
l'est pas la vive lumière.
Irrésistiblement.
Ou par le moucheron hypnotisé par
le regard de l'araignée tueuse.
Inconsciemment.
Alors, malgré mon instinct le
plus primitif qui m'enjoignait de prendre mes jambes à mon cou, j'avançai.
Pour découvrir le plus horrible
et à la fois le plus magnifique tableau qu'il m'eut été permi de voir dans ma
vie, pourtant déjà saturée de scènes du même acabit.
Au milieu des morceaux de verre
brisé et des objets renversés comme par une violente explosion.
Il était ici.
L'homme.
Le même que cette nuit maudite.
Et il était mort.
Empalé.
Epinglé contre le mur comme le
serait un insecte de collection.
Et c'était tout récent.
A peine quelques dizaines de
minutes.
Ses yeux déments avaient roulé au
fond de leur orbite, révulsés.
Sa bouche était en un dernier
long et muet râle de douleur, sa langue ressortait bleue à présent...
Son visage et son torse étaient
recouverts de griffures d'ongles comme si l'homme avait voulu faire un sortir
un démon de son corps par ses larges blessures ensanglantées...
Puis venait la lame qui avait définitivement
coupé net le fil de sa vie.
C'est à ce moment que je la
remarquai vraiment.
Elle se trouvait là elle aussi.
Inchangée après toutes ces années.
Toujours aussi belle, avec sa
chevelure d'argent tachée de sang et ses courbes parfaites...
J'éprouvai l'irrépressible
besoin de la toucher, la palper pour me convaincre que tout ceci était bien réel...
Elle se laissa faire, docile,
charmeuse...
Ce premier contact...
Fut un des plus singuliers que
j'ai jamais ressenti.
Ce fut comme si une décharge d'électricité
m'avait traversé de la tête aux pieds...
Un intense mélange de sensation
de plaisir, de répulsion, de chaleur, de froid, de liberté soudaine et de
captivité nouvelle.
Le sentiment d'être enfin
complet, et à la fois dépossédé de ce que l'on a de plus cher au monde...
L'image d'un passage grand
ouvert et d'un coffret précieux dont on aurait perdu la clé...
Je la lâchai brusquement.
Ce courant de pures émotions
m'avait laissé pantelant, pratiquement vidé de mes forces.
Vampirisé.
Totalement.
Je la touchai à nouveau.
Elle n'était plus que douceur et
miel... Le goût doux-amer s'était volatilisée comme par magie.
J'en viens même à me demander si
je ne l'ai pas rêvé.
Elle, un toucher désagréable ?
Jamais de la vie !
Je l'ai serrée un peu plus fort,
puis doucement détachée de l'homme...
Elle m'a suivi sans opposer de résistance.
Son sourire éclatant me fit
comprendre qu'elle me suivrait jusqu'au bout du monde si je le désirais...
Et c'est comme ça que j'ai décidé
de la garder avec moi.
Je n'ai jeté qu'un dernier coup
d'oeil distrait à l'homme avant de sortir, de quitter ce lieu sordide.
Et curieusement...
Je n'éprouvai aucune pitié devant
ce corps désarticulé à présent effondré à mes pieds.
Mais plutôt une joie malsaine,
mystérieuse, comme le serait celle d'un mari venant d'assassiner l'amant de sa
femme.
Si plaisante...
Si jouissive...
Je l'ai gardée tout contre moi
durant l'ensemble du trajet du retour.
Je ne voulais pas la perdre, pas
maintenant que nous nous étions enfin retrouvés, complétés...
Quand je suis arrivé dans notre
planque, il n'y avait que Quatre qui m'attendait à la porte d'entrée.
Le seul à s'occuper de moi.
Comme toujours.
Le seul à s'inquiéter.
Il n'a pas posé de questions.
Ni sur mon voyage, ni sur elle.
Mais j'ai bien lu la réprobation
au fond de ses yeux...
Je n'en ai que faire !
Car maintenant...
Elle est à moi.
7 Novembre
Une semaine déjà que je l'ai ramenée de cet appartement, et j'ai déjà l'impression qu'elle a toujours été avec moi, à mes côtés...
Son arrivée a suscité quelques
remous dans mes relations avec mes coéquipiers...
Entre Wufei qui tempêtait contre
moi, soutenant qu'elle n'avait rien à faire ici, Quatre qui ne disait rien lui,
mais qui m'adressait des reproches silencieux, encore plus lourds de
signification...
Et alors ? Je ne me promène pas
avec un sabre toute la journée moi ! Et je ne m'amuse pas à lire dans les pensées
des autres sans leur autorisation !
Heero ? Mais enfin, à quoi
pensez-vous ? Tant que ça ne dérange pas le bon déroulement des missions de môssieur,
il n'y a aucun problème ! Je suis sûr que même si je me ramenais en chemise à fleurs
il n'y trouverais rien à redire tant que je fais mon boulot...
Quant à Trowa...
Trowa c'est Trowa. Il n'a rien
vu, rien entendu... Quelquefois, je me demande s'il se rend compte qu'il vit
avec 4 adolescents tellement il est... impassible.
Mais ils ont fini par accepter
l'idée qu'elle demeurait avec nous désormais...
Ils y ont bien été obligés !
Car de toute façon, jamais je
n'aurais cédé...
Jamais je n'aurais renoncé à elle...
Je sais bien qu'ils ne
m'approuvent pas... Heero ne s'en est pas caché d'ailleurs !
Mais après tout, c'est MA VIE !!!
Je ne leur demande pas de bénir
chacune de mes décisions !
Je veux seulement qu'on me
laisse choisir !
C'est à moi de voir ce qui est
bon ou pas pour mon intérêt...
Ce n'est pas parce que je donne
l'impression d'avoir l'âge mental d'un gamin de 10 ans qu'ils doivent me
materner !
Je suis un pilote ! Je suis
aussi capable qu'eux bordel !!!
...
Ah...
Mais qu'est-ce que je ferais
sans elle ?...
24 Novembre
Beaucoup d'âmes se sont envolées
aujourd'hui.
Oz a réussi à localiser un de
nos points de rassemblement, et lancé une violente attaque en plein milieu de
la nuit.
Personne n'y était préparé.
Les résistants, les hommes des
environs, les réfugiés...
Ils sont tous morts.
C'a été un coup dur pour nous
tous, comme un raz-de marée balayant notre courage en quelques instants...
Je crois que nous ne sommes
jamais passés aussi près de la reddition pure et simple, l'abandon complet.
Parce que, c'est vrai ! A quoi
bon se battre pour un idéal, si fragile qu'un souffle d'enfant endormi pourrait
le briser, lorsque cela engendre encore plus de victimes que la conservation de
l'ancien système, aussi mauvais soit-il ?...
Nous sommes déchirés en deux,
littéralement.
Et j'ai peur.
Peur que notre groupe si soudé subisse
le même sort...
C'est peut-être idiot mais... J'ai
un mauvais pressentiment.
L'impression que l'un d'entre
nous devra mourir avant la fin de la guerre, quel que soit le groupe qui
remportera la victoire...
...
Pourquoi faut-il que les pages
de l'Histoire s'écrivent toujours en lettres de sang ?...
...
Oui, je déprime, et alors ? J'en
ai bien le droit de temps en temps non ?!
Je ne suis pas comme un certaine
personne que je ne nommerai pas, moi.
...
Heureusement qu'elle est avec
moi...
Elle est toujours présente à mes
côtés lorsque je me sens mal, comme si elle prévoyait tout ce qui allait
m'arriver.
A chque fois que je la touche,
un peu de chaleur m'envahit, réchauffant peu à peu mon esprit engourdi par
toutes ses sinistres pensées...
C'est bien simple : je ne peux
plus m'en passer...
11 Décembre
Rentré de mission.
Encore une, oui.
Mon moral est remonté en flèche
depuis la dernière fois. A vrai dire, je crois que je ne me suis jamais aussi
bien porté.
On pourrait comparer mes
habitudes journalières avec celles du mari rentrant du travail guilleret, se
sachant attendu par une confortable paire de pantoufles moelleuses, un bon
repas, et une femme aimante...
C'est devenu un vrai rituel
maintenant.
Lorsque je suis de retour de
mission, je n'ai qu'un désir, la revoir.
L'admirer, au moins une fois
encore.
Alors, à chaque fois, je cours
jusqu'à l'entrée de ma chambre, haletant, le coeur cognant fortement dans ma
poitrine.
Il ne cesse de battre la chamade
qu'à l'instant où mes yeux rencontrent ses courbes parfaites...
Je reste quelques minutes à la
contempler sereinement, soulagé, sans esquisser le moindre mouvement...
Mais l'envie se fait trop forte.
Je ne peux alors m'empêcher de
me précipiter vers elle et de la toucher, de la caresser sensuellement, de
laisser courir mes doigts sur son corps...
Son contact glacé et glissant éveille
inévitablement en moi un long frisson, qui naît à la base de mon cou pour
mourir au bout de mes jambes après m'avoir traversé lentement par vagues
successives.
Je ne peux alors la relâcher...
Je la serre tout contre mon
coeur en baisant ses cheveux d'argent durant d'interminables minutes.
En sa compagnie, le temps se
distord, obéissant aux caprices d'une Déesse invisible, ainsi, quelques
instants suffisent à me plonger dans un abîme de plaisir où je voudrais me
noyer...
Maheureusement, les meilleures
choses ont toutes une fin, et, à un moment où un autre, je suis toujours séparé
d'elle par la force des éléments...
Mon coeur souffre alors le
martyr sans sa présence rassurante, je ne peux rester longtemps loin d'elle...
Elle est ma raison de vivre : si
je ne revenais pas d'une mission, plus jamais je n'aurais l'occasion de passer
quelques secondes courtes, mais enchanteresses avec elle...
C'est ma plus grande crainte.
Je ne peux pas vivre sans
elle.
Elle est ma dépendance, les chaînes
qui me retiennent à la Vie...
...
Mais ces combats au loin me
laissent tellement en manque...
12 Décembre
Je vais l'emmener au combat avec moi.
15 Décembre
C'était grandiose.
Comment ai-je fait pour ne pas
m'apercevoir plus tôt que ?...
Autant commencer par le
commencement.
C'était il y a deux jours.
Je l'avais emmenée au front avec
moi, pour la première fois.
Une mission-suicide.
L'un d'entre nous devait assurer
les arrières des autres en tuant tout soldat approchant.
La base en grouillait.
C'aurait dû être Heero.
Ce fut moi.
Poussé par une force
inexplicable...
Personne n'a protesté.
Parce qu'elle était avec moi.
Bizarrement, je n'avais pas peur.
Aucune crainte.
Parce qu'elle était avec moi.
Je les avais senti arriver de
loin.
Mais cela ne m'étonnait plus.
Depuis quelques temps déjà mes six
sens s'étaient développés de manière considérable.
Comme durant la phase finale
d'une transformation.
Ils étaient nombreux.
Très nombreux.
Quelque part, au plus profond de
mon être, quelque chose me soufflait que cela ne pouvait être une coïncidence,
l'oeuvre du hasard...
Ce n'en était pas une.
C'était le destin.
Le destin qui voulait m'ouvrir
les yeux.
Me dévoiler qui j'avais vraiment
à mes côtés.
Un instant j'ai craint pour elle.
A tort.
Elle se trouvait dans son élément.
Et soudain, je la vis telle
qu'elle était véritablement, son apparence première.
Une femme sublime, élancée, aux
muscles fins, virevoltant au milieu des soldats en riant...
Ses orbes écarlates visaient
remarquablement bien, ses coups étaient vifs et précis, toujours mortels.
Sa longue chevelure argentée
ondulait tout en suivant chacun de ses mouvements gracieux.
Le tissu noir dont Elle était
entièrement revêtue épousait parfaitement les lignes de son corps...
Son parfum résultait d'un subtil
mélange de sang et de mort, enivrant...
Envoûtant.
Mais le plus frappant était le
plaisir manifeste qu'Elle prenait à ôter la vie, hautaine, d'une manière désinvolte,
presque dédaigneuse...
La Cruauté transcendait sa beauté
!
Plus les soldats tombaient, et
plus Elle semblait lumineuse, vivante, puissante...
Un dernier mouvement de poignet
et tout était fini.
Elle se retourna alors vers moi,
et me sourit de ses dents si blanches qu'on aurait dit une rangée de perles étincelantes...
Elle sembla vouloir me dire
quelque chose, mais je n'entendis jamais sa voix...
Les murs de la pièce se mirent à
tournoyer soudainement, me donnant une impression intense de vertige...
Puis les couleurs se fondirent
brusquement en une seule, me laissant sombrer dans le néant réparateur où je
m'enfonçais en emportant de justesse mon nom crié par la voix de Quatre...
Ce n'est que 48h plus tard que
j'ai repris connaissance.
J'avais l'impression de m'être
complètement vidé de mon énergie en un seul coup...
La fatigue m'assaillit aussitôt,
tel un essaim d'abeilles sur un pot de miel...
Depuis, je me traîne.
Je crois même d'ailleurs que je
vais aller me recoucher...
19 Janvier
J'ai mis plus de deux semaines à
me remettre complètement d'aplomb.
Sally y a perdu son latin.
Elle m'a dit que j'étais dans le
même état qu'une personne ayant brûlé en quelques minutes l'équivalent de plus
des 9/10 de mon énergie.
Il paraît que c'est
techniquement impossible.
Rassurant non ?
Mais ce n'est pas le pire.
Depuis ce jour, les autres me
regardent différemment.
Oh, presque imperceptiblement,
mais quand même.
Comme s'ils cachaient le fond de
leurs pensées dès mon arrivée dans la pièce.
Je veux savoir de quoi il s'agit.
23 Janvier
De la crainte.
C'est de la crainte qui se reflète
dans leurs yeux.
Et ils ne m'en ont rien dit.
Ils n'ont même pas essayé de me
parler.
Il n'y a donc qu'en Elle que je
puisse avoir confiance ?...
2 Février
J'ai réussi à coincer Quatre
dans un coin, et à lui demander ce qui n'allait pas?
Il n'a même pas osé me regarder
en face;
"Je vois deux âmes en toi
Duo. Enfin, ce qui s'approche de deux âmes."
Que répondre à cela ?
Il a ajouté qu'il avait peur
pour moi...
Parce que je n'étais plus le même
depuis qu'Elle était là.
...
Bien sûr que j'ai changé.
Ma vie a un sens maintenant.
Elle.
Quand je lui ai répondu ça, il a
tourné les talons et s'est enfui en courant.
Je crois bien qu'il pleurait.
18 Mars
Je le hais.
Comment a-t-il pu ?!!!
Alors que j'étais tranquillement
en train de Lui parler, Heero est entré en coup de vent dans la chambre.
Il s'est interposé entre Elle et
moi, et m'a balancé au visage :
" Tu n'as pas bientôt fini
?! Arrête ce petit jeu Duo ! Tout de suite ! Cesse de te leurrer ! Cesse de
t'enfermer des heures avec elle ! Tu nous fait tous souffrir en agissant de la
sorte ! Parle-nous bon sang !! Mais sois honnête avec toi-même !!!"
Leur parler ?
Mais c'étaient eux qui m'évitent
soigneusement depuis trois mois !
Eux qui ne sont pas honnêtes
avec eux-mêmes !
Et ils se permettent de me
donner des leçons ?!
Mais Elle, Elle est bien plus présente
qu'eux ! Et je devrais arrêter deme confier à Elle ?! Alors que c'est la seule
qui me comprends ?!!!
Je n'ai même pas pris la peine
de lui répondre.
Je L'ai prise par la main et je
suis sorti en l'ignorant royalement.
20 Mars
J'ai changé de chambre.
Je ne supportais plus son regard
sur chacune de mes actions.
Sa manière de m'observer avec
pitié.
Ses tentatives pour méloigner
d'Elle.
Parce que c'est ce qu'ils
cherchent tous.
Nous séparer.
...
Jamais je ne les laisserai faire.
28 Avril
Pourquoi ?
POURQUOI ?!!!
Non...
Elle n'a pas le droit de
m'abandonner...
Pas Elle...
Pas Elle aussi !!!!
...
C'est impossible.
Et pourtant...
Pourquoi, lorsque je me suis
retrouvé en face de ce colonel, ce Zechs Merquise...
Pourquoi ai-je eu l'impression
qu'Elle allait de son côté ?
Que Son attention se tendait
vers lui ?
Qu'Elle glissait
hors de moi pour ne plus jamais y revenir ?
POURQUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
?!!!!!!!!!!!!!!!!
...
Ah Elle veut me quitter ?...
Dans ce cas, il ne me reste plus
qu'à lui prouver que je vaux mieux que lui !
Que je peux lui apporter
plus que lui.
Plus de morts.
4 Mai
27 aujourd'hui.
7 Mai
4 de plus que la dernière fois.
10 Mai
45.
15 Mai
Ils sont partis.
En rentrant aujourd'hui, je n'ai
trouvé personne.
Il n'y avait sur la table de
cuisine qu'un petit bout de papier et une coupure de journal relatant les
pertes chez Oz suite à ma dernière incursion, ainsi que les circonstances de
leur mort.
"On ne peut plus supporter
cela. Rends-nous le vrai Duo."
C'étaient les seules
inscriptions sur la feuille.
...
Ridicule.
Alors comme ça ils sont partis ?
Tant mieux.
22 Mai
54.
31 Mai
62.
2 Juin
86.
9 Juin
93.
12 Juin
107.
17 Juin
121.
21 Juin
139.
Elle n'a jamais été aussi
resplendissante.
Je me sens moi-même dans une
forme extraordinaire.
25 Juin
158.
&&&&&
Duo était en train d'achever
le dernier soldat lorsqu' Heero apparut silencieusement dans l'embrasure de la
porte.
Sentant une présence dans son
dos, l'américain fit immédiatement volte-face, les muscles bandés, prêt à frapper.
Ce fut un choc pour le
japonais que de constater le piteux état de son ex-coéquipier.
Ce dernier était d'une
maigreur à faire peur, les os saillant sous sa peau au teint d'albâtre, comme
vidée de la moindre goutte de Vie.
Il n'était plus que l'ombre
de celui qu'il était encore il y avait moins d'un an.
Ses grand yeux cernés enfoncés
profondément dans leur orbite ne reflétaient plus l'étincelle de joie et
d'insouciance qui le caractérisait autrefois, mais une lueur de folie.
Ce n'était plus homme qui se
tenait en face de lui, mais une bête sauvage, prête à bondir sur sa proie au
moindre geste brusque de la part de celle-ci.
"Duo... "
Ce n'était qu'un souffle,
presque imperceptible.
"Ne me regarde pas comme
ça ! Avec..." Il lâcha le mot avec une répugnance visible. "Pitié ! Je
suis celui que je veux être ! Alors laisse-moi tranquille et va-t-en !
- C'est faux... Duo, ce n'est
pas ta volonté, c'est la sienne !
- Arrête ! Tu ne sais même
pas de quoi tu parles !
- Duo, j'ai lu ce que tu
marquais dans ton journal !... C'est de sa faute ! Tout a commencé avec elle,
et tu le sais très bien !
- Tais-toi !
- Je ne veux pas de ce Duo-là
! Reviens-nous ! Redevient celui que tu étais avant ! Le VRAI Duo !
- J'ai dit...
- Alors abandonne-la ! Résiste
à son influence ! Je sais que c'est dur, mais tu en as la force ! ABANDONNE-LA !!!
- TAIS-TOI !!!!"
La suite, Duo la vécut au
travers d'un brouillard opaque, écarlate.
Il se laissa totalement
submerger par Elle...
Mais s'il ne vit rien, il
ressentit tout.
La lame acérée creusant de
longs et sanglants sillons...
La peau mate se déchirant
sous la violence de l'attaque...
Le sang coulant doucement des
blessures, puis de plus en plus vite, dessinant de mystérieuses arabesques sur
le torse et les avant-bras bronzés...
La chair brusquement mise à vif...
Le cri d'abord contenu, puis
lâché malgré soi sous le coup de l'accumulation de la douleur pure...
Le broullard se dissipa quand
le hurlement s'échappa enfin des lèvres de son vis-à-vis.
Lorsque Duo recouvra la vue,
ce fut pour découvrir le japonais tombé à genoux devant lui.
Cela lui fit une drôle
d'impression...
Ce corps soumi...
Ce corps lacéré de toute part...
Cette intense souffrance se
reflétant dans ses yeux...
Ces yeux levés vers lui,
presque suppliants...
Cet esprit dompté, à sa merci...
Une impression de déjà-vu.
Comme s'il avait déjà vécu
cette scène...
Mais pas avec la même
personne.
"Soeur Helen..."
Il se laissa tomber en face
d'Heero.
Il était fasciné.
Totalement fasciné par ce
corps qui souffrait, par cet esprit soumi à sa volonté...
Il voulait tout toucher,
palper...
Les blessures béantes.
La peau qui se refroidissait
peu à peu, laissant s'échapper inéluctablement la chaleur de la Vie...
Ses doigts couraient sur le
torse, les bras, le visage ensanglanté du japonais incapable de réagir,
provoquant de longs frissons douloureux qui le traversaient de part en part.
Il était particulièrement
attiré par le sang.
Si brillant, se détachant si
nettement...
Ce ne fut d'abord qu'un bout
de langue qui goûta la saveur de ce liquide si précieux...
C'était sucré et amer en même
temps, laissant un goût métallique au fond de la gorge...
Et c'était bon.
Bientôt, sa langue se reposa
sur la peau bronzée, se mit à suivre langoureusement les dessins compliqués des
ruisseaux écarlates, arrachant des gémissements sourds au brun.
Ouis, il commença à remonter
vers le visage, s'attardant un peu au niveau du cou qu'il lècha
consciencieusement avant d'arriver à la bouche rougie.
Là, il s'attaqua aux lèvres,
les mordillant jusqu'au sang avant de glisser sa langue entre elles pour goûter
à l'intérieur de la bouche, étouffant en même temps la plainte qui sourdait,
tandis que ses mains descendaient doucement dans le dos du japonais...
&&&&&&
3 Juillet
A peine 32. Petite forme.
J'ai rencontré Heero aujourd'hui.
Enfin c'est plutôt lui qui est
venu me chercher.
Pour me séparer d'Elle, encore
une fois.
...
Affaire réglée.
Il ne reviendra plus.
&&&&&&
L'homme releva la tête du
journal. Puis secoua la tête.
A peine cinq lignes ?
Pourtant...
Pourtant il se souvenait fort
bien de ce 3 Juillet...
Ce jour où il avait vu arriver
en catastrophe trois pilotes de gundam sans armure mobile, complètement désepérés...
Ils soutenaient que 02 était présent
dans la base, que 01 allait essayer de l'empêcher de faire un nouveau massacre
et qu'il fallait absolument éviter la confrontation.
Pressé par le temps, il avait
vite décidé de leur faire confiance,et ils avaient rapidement localisé la
partie de la base visée...
Mais pas assez vite.
Lorsqu'ils étaient arrivés sur
place, il était déjà trop tard...
Heero Yuy était péniblement
adossé à un mur rougi de sang, son sang, les paupières closes.
04 s'était précipité vers lui en
larmes.
Il l'avait secoué en lui disant
qu'il n'avait pas le droit de mourir, que Duo avait encore besoin de lui...
01 avait alors entrouvert
douloureusement les yeux, et déclaré dans un souffle :
"C'est trop tard..."
Avant de sombrer dans
l'inconscience...
Il n'avait jamais su si le jeune
homme parlait de lui ou de son ex-coéquipier.
Et ne le saurait probablement
jamais.
Car à présent, la vie d'un des
hommes les plus craints par Oz ne tenait plus qu'à quelques fils et machines
qui faisaient battre son coeur artificiellement.
Le pilote 01, connu sous le
pseudonyme d'Heero Yuy, était plongé dans un profond coma...
Et nul n'était capable de dire
s'il en sortirait un jour...
Suite à cet évènement, les trois
pilotes restants avaient cessé toute activité terroriste pour demeurer aux côtés
de leur leader, anéantis.
Il n'aurait jamais cru cela
possible...
Ces jeunes hommes... Non, ces
combattants... Ces combattants devenus légendaires...
Paraître si défaits... Si
abattus...
Le guerrier chinois à la si
grande fierté était complètement effondré, incapable de prononcer la moindre
parole, hébété.
Le jeune stratège, qui pleurait
toutes les larmes de son corps nuits et jours au chevet du japonais.
L'équilibriste, l'impassible,
qui ne cachait aucunement le désespoir qui se lisait dans ses yeux.
Ils n'étaient que des hommes.
Ils n'étaient pas invulnérables.
L'opinion publique en avait été complètement
bouleversée : on n'éprouvait plus que pitié pour ces adolescents marqués à vie
par le malheur et la souffrance...
L'homme soupira, puis reprit sa lecture.
&&&&&&
19 Juillet
179. Rien à signaler.
4 Août
92. Baisse de performance.
Il va falloir arranger ça. Je ne
veux pas qu'Elle s'ennuie.
21 Août
Il y en avait trop. Je n'ai pas compté.
1 Septembre
Ce n'est pas marrant. Il n'y a
jamais personne qui arrive à tenir plus de deux minutes.
Quand est-ce que je trouverai
quelqu'un d'assez fort pour m'amuser ?
Quelqu'un dans le genre d'Heero...
Mais lui ne reviendra plus.
...
Comment je sais ça moi ?!!
2 Septembre
J'ai beau chercher, je ne trouve
pas...
Qu'est-ce qui s'est passé ce
jour-là ?
...
Je me rappelle juste avoir entamé
une discussion, et après...
Plus rien.
Le trou noir.
...
Qu'est-ce que je lui ai fait ?!
4 Septembre
J'ai appris par les médias ce
qu'il est devenu.
Dans le coma.
Coma dépassé.
Mon Dieu, mais qu'est-ce que
j'ai fait ?!
8 Septembre
J'ai l'impression de le voir
partout.
Pourquoi est-ce que son image ne
me quitte pas ?
Et ce sourire amer... Triste... Si
loin de son attitude habituelle...
16 Septembre
Il faut que je sache.
Aujourd'hui encore...
A travers le jeune homme qui m'a
fait face quelques instants avant qu'Elle ne souffle la flamme de sa vie.
C'était lui que je voyais.
Ses yeux emplis de douleur...
Ses yeux incrédules...
Ses yeux reflétant ma trahison.
...
Ses yeux bleus superposés à d'autres...
Rouges ceux-là.
Bleu...
Rouge...
Violets. Comme les miens.
24 Septembre
Je n'en peux plus.
Il faut que ça s'arrête.
Il faut que je fasse cesser tout
ça.
26 Septembre
JE N'Y ARRIVE PAS .
Elle ne veut pas m'obéir.
Je ne La contrôle plus.
C'est Sa volonté qui fait plier
la mienne.
Et ça continue.
7 Octobre
Elle est trop forte.
Elle EST moi.
Et Elle ne veut plus sortir.
Et ça continue, encore et encore.
La pluie de sang qui accroît sa
force.
11 Octobre
Je n'ai pas le droit de me décourager.
Je ne peux pas abandonner.
Trouver une solution...
Et ça continue.
Son esprit qui boit la conséquence
de mes faiblesses.
30 Octobre
Les dés sont jetés.
Si cela ne réussit pas, jamais
je ne pourrais être libéré.
Elle me rongera l'âme peu à peu,
et je redeviendrai cette bête sauvage qui a scellé le destin d'Heero.
Et je ne veux pas.
Je sais que sa volonté se relâche
imperceptiblement lorsqu'elle est totalement repue...
Ce sera le moment ou jamais.
Alors je partirai pour mon
dernier voyage.
En l'emmenant avec moi.
Demain.
Mais avant...
Avant je tenais à m'excuser.
Pour toutes ces vies que j'ai
prises.
Et celles que je prendrai encore
demain.
Pour toutes les larmes qui ont été
versées par ma faute.
Toute la douleur qu'ont engendrée
mes actions.
Je ne cherche pas à me justifier.
Seulement à soulager mon âme
avant le grand saut.
Quatre, Trowa, Wufei, pardonnez-moi.
Heero...
On ne se reverra sûrement pas au
Paradis où je n'ai pas ma place mais...
Sache que ma dernière pensée
sera pour toi.
Ton heure n'est pas encore venue.
Tu t'en sortiras, j'en suis sûr.
Parce que tu es fort toi...
Adieu...
P.S. : A la personne qui
trouvera ce journal.
Ne La touchez
jamais.
Quoi qu'il arrive.
Ne La touchez
jamais.
&&&&&&
Zechs referma le journal en
soupirant profondément.
Toutes ces émotions, ces parties
de la vie de 02 c'était...
Ces espérances...
Ces craintes...
Et ces cauchemars devenus
finalement réalité...
Quelle histoire...
Il ne s'attendait certe pas à cela
lorsqu'il avait décidé de prendre 02 en filature cette nuit, après le dernier
massacre plus sanglant encore que les autres...
Il l'avait vu rentrer précipitamment
dans cet appartement, comme s'il avait le Diable aux trousses...
Et n'en était jamais ressorti.
Quand, à bout de patience, il
avait finalement forcé la porte, il était tombé sur le plus horrible et à la
fois le plus magnifique tableau qu'il eut vu de sa vie...
Le pilote Duo Maxwell...
Mort.
Un sourire crispé mais serein
aux lèvres.
Comme si la mort l'avait soulagé
d'un lourd fardeau.
Empalé.
Sur une faux...
Une si magnifique faux...
Qui était pourtant la cause des
tueries les plus violentes de cette dernière année selon le journal de 02.
...
Quelle pitié.
Avoir fini son existence complètement
fou...
Avoir détruit sa vie pour une
Pensée, une Folie, une Illusion...
Maintenant, le chapitre était définitivement
clos.
Et Oz gagnait la partie.
Zechs se rapprocha du corps de l'américain.
Mais pourtant...
Quel magnifique objet...
Si... attirant.
La courbe si parfaite...
Le métal si pur...
Il tendit doucement la main.
Ce fut comme si une décharge
d'électricité l'avait traversé de la tête aux pieds...
Un intense mélange de
sensation de plaisir, de répulsion, de chaleur, de froid, de liberté soudaine
et de captivité nouvelle.
Le sentiment d'être enfin
complet, et à la fois...
Owari
Kyûrane : s'effondre sur son
clavier FINIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!
Heero : oO
Duo : Oo
Kyûrane : Enfin... Vait pouvoir
aller dormir ! Yatta ! Paske 3h45 de sommeil chaque nuit, ça me
suffit pas... v.v
Heero : ... s'apprête à dire
quelque chose, mais se tait finalement
Kyûrane : C'est bien ça mon Hee-chan
Critique pas, Vy s'en chargera Et... Ah, vi, ne pas oublier le plus
important : JOYEUX ANNIVERSAIRE KO !!! Alors vala, k-do pour toi, j'espère
qu'il te plaira... Désolée si ce n'est pas parfait, mais j'ai été un peu pressée
par le temps... ;;; ( Et par ma mère au passage... . Mais bon, passons...
)Et bonne lecture !
Quant à toi, lecteur de passage,
si tu a quelque chose à me dire, moi, pauvre autrice empêtrée dans ses débuts
difficiles, n'hésite pas ! Car non seulement tu auras fait une bonne action en
me rendant heureuse, mais tu m'auras aidée à m'améliorer, pour que la prochaine
soit plus réussie !
