Disclaimer : Poudlard, Sainte-Mangouste, Severus Rogue, Albus Dumbledore, etc appartiennent à J.K. Rowling, et je ne les emprunte pas à des fins douteuses... Le reste est à moi !
Maintenant que Blanche est arrivée à Poudlard, vous imaginez qu'il va se passer des trucs intéressants. Mais n'oubliez que, pour l'instant, Rogue et elle se détestent (cordialement, comme dirait Dumbledore...) ! Bonne lecture à toutes les fans du remarquable professeur Rogue et à tous les élèves farceurs !!
Réponse aux reviews :
Cécile Rogue : merci ! Je dois être un peu sadique !!! Je ne sais pas exactement ce que notre professeur Rogue a contre les français. Peut-être une mauvaise expérience ? Mais son appréciation risque d'être mise à l'épreuve…
Falang : merci ! Notre cher prof de potions va être de plus en plus coinc
Lewlann : merci et bienvenue ! Je suis très flattée de tes compliments…
Cixy : mais non il ne souffre pas ! Bon, OK, peut-être un peu, mais c'est pour son bien… Peut-être que Rogue n'est pas tout à fait humain... Il me semble un peu trop tordu pour être normal ! Dumbledore m'amuse beaucoup. C'est le personnage sur lequel je préfère écrire. Pour Max, je t'avoue que j'ai déjà la plupart des idées dans ma tête, mais je n'ai absolument pas le temps de les coucher sur papier (cours, master, TP d'anat… Vois ce qui t'attend !) En tous cas, merci beaucoup !
Un grand merci aussi à Dr Gribouille pour son soutien !
Épisode 4 : "Abyme"
- Daren, Fery et Pratt, levez-vous !
Les trois élèves que le professeur Rogue surveillait du coin de l'oeil depuis un bon quart d'heure, venaient d'éclater de rire, sans retenue, sans le moindre scrupule. Il n'y avait rien de tel pour titiller un professeur déjà fort peu enclin au rire et à la bonne humeur.
Le professeur en question se leva donc majestueusement de sa chaise et traversa la salle de classe, à la vitesse de l'éclair, dans un tourbillon de robes noires. Lorsqu'il s'arrêta face aux trois élèves interpellés, l'expression de son visage n'était pas des plus rassurantes. Pourtant, les élèves se regardaient en réprimant des sourires, à peine masqués par l'épaisse fumée violette qui s'échappait du chaudron.
- Qu'avez-vous mis dans ce chaudron ? demanda méchamment le professeur.
- Rien d'autre que ce qui est écrit au tableau, monsieur ! s'exclama le plus petit des trois.
Le leader... Une tête à claques qui méritait pire châtiment que d'être enfermé pendant une semaine sans eau ni nourriture, dans les toilettes de Mimi Geignarde, avec, pour seule compagnie, les ignobles hurlements de l'infâme revenante.
Rogue réfléchissait à la terrible punition qu'il pourrait infliger à ces trois rebelles, lorsqu'il remarqua que le liquide dans leur chaudron commençait à émettre d'étranges bulles pourpres. Pourpres ? En ce moment, le professeur de potions avait la couleur violette en horreur.
- Qu'avez-vous mis dans ce chaudron ? répéta-t-il d'un ton encore plus rude (si c'est possible)
Il agrémenta sa question d'un regard de pure haine, qui parut légèrement déstabiliser les trois hors-la-loi.
Remarquant que de nombreux regards indiscrets se braquaient à présent sur lui, il grogna au reste de la classe de reprendre le travail en silence. Il était temps de montrer à ses sales gamins qu'il savait maintenir l'ordre dans SES cachots...
Il interrogea le meneur du groupuscule récalcitrant, Daren, d'un regard plus noir que l'aura d'un Détraqueur.
- Mais... Je... Peut-être que deux racines de gingembre sont tombées dans le chaudron au lieu d'une seule...
Un fin sourire se dessina sur les lèvres de Daren. Rogue serra les dents et les poings pour éviter de hurler et de balancer l'élève responsable de sa fureur de l'autre côté du mur.
Mais Daren ricana sans retenue. Ce fut l'audace de trop pour le maître des potions, qui peinait déjà en temps normal pour conserver son sang froid face à de pareils imbéciles.
Ce petit idiot ne savait pas ce qu'il risquait en surdosant cette potion en gingembre...
En dessous, les bulles violacées se faisaient plus abondantes te plus volumineuses. Rogue coupa le feu magique, mais l'ébullition se poursuivit.
- Cinquante points en moins... gronda le professeur.
Daren voulut protester.
- Cinquante points, chacun bien évidemment... ajouta-t-il avec un sourire sadique.
Maintenant, ça lui faisait presque plaisir d'avoir une potion à la limite de l'explosion sous les yeux. Tous les prétextes étaient bons pour enlever des points aux autres maisons !
- Vous vouliez dire quelque chose, peut-être, Mr Daren ?
L'élève secoua piteusement la tête.
- Et nous ajusterons vos retenues respectives avec le professeur Dumbledore, n'est-ce pas ?
Les eux subordonnés de Daren écarquillèrent les yeux, révoltés face à cette injustice. Après tout, c'était l'idée de leur leader... Ils n'avaient fait que suivre...
Mais Daren lui-même restait calme et tentait de soutenir le regard haineux de son professeur.
- A présent, reprit ce dernier en haussant la voix de manière à être entendu à l'ensemble des élèves, nos apprentis sorciers vont tester leur création, afin de démontrer clairement à leurs camarades pourquoi une seule racine de gingembre est amplement suffisante...
Et tant pis pour ce que le directeur dirait de ses méthodes tyranniques ("inappropriées" selon Dumbledore) Rogue savait bien que cela ne tuerait (malheureusement) pas les élèves. Mais ses yeux brillaient de plaisir à l'idée de voir ces trois cafards répugnants de bêtise, se transformer en bubons mauves géants, devant tous leurs amis...
- A vous l'honneur, Daren... lança-t-il à l'élève en lui tendant une louche d'une propreté douteuse.
Daren, bien que téméraire, prit l'ustensile e tremblant. Il la plongea dans le chaudron, non sans manifester un certain dégoût.
- Messieurs, poursuivit Rogue à l'adresse des deux autres dissidents. Je vous laisse apprécier le résultat de votre oeuvre sur votre complice, avant de vous autoriser à essayer à votre tour.
Ses yeux brillèrent d'excitation. Daren approchait lentement la louche de s abouche, visiblement écoeuré par l'odeur nauséabonde qui s'échappait désormais du liquide. Le parfum était à mi-chemin entre le fruit moisi en décomposition et l'haleine d'un Scroutt à pétard agonisant...
Rogue lui-même pinça les lèvres de dégoût. Mais ce n'était pas cette odeur pestilentielle qui allait lui gâcher son plaisir. D'ici quelques secondes...
BANG !
Il y eut un courant d'air d'une puissance extraordinaire et le professeur se retrouva à plusieurs mètres d l'endroit où il se tenait initialement, un peu sonné et toujours empêtré dans ces détestables exhalaisons.
Des éclats de rire retentirent. Rogue scruta la pièce et repéra rapidement un petit groupe d'élèves, à plat ventre par terre, recouverts d'uns substance violette visqueuse, et apparemment écroulés de rire.
Il avait attendu trop longtemps. La potion, instable, avait explosé sans prévenir. Les élèves les plus proches étaient rhabillés en violets des pieds à la tête et répandaient un parfum franchement fétide...
Et ils riaient. Ils riaient ces crétins !
Mais, d'ici quelques minutes, les innombrables pustules qui recouvriraient leur peau ne leur paraîtraient plus aussi propres au rire...
Le professeur esquissa un sourire noir et se gratta le menton. Le menton ? Il interrompit son geste. Il n'était pas dans ses habitudes de se gratter le menton pour réfléchir... Pourtant, son menton le démangeait bel et bien...
NON !
Et pourtant si... Il avait été aux premières loges et il était évident qu'il avait reçu des projections de la potion ratée...
Il regretta soudain de ne pas avoir de miroir sous la main. Mais, c'était peut-être mieux ainsi... L'état de ses mains, qui se couvrait progressivement de petites cloques violettes, suffisait à lui donner une idée générale de l'ensemble.
- TOUT LE MONDE DEHORS ! hurla-t-il en se tapissant dans un coin d'ombre.
Si l'un des élèves surprenait les conséquences de l'accident sur lui, c'en était fini de son pouvoir de répression sur ces sales gamins, aux idées plus stupides, plus inventives et plus dévastatrices les unes que les autres...
Quelques éclats de rire se brisèrent, rapidement remplacés par des chuchotements.
- Le cours est terminé ! Ceux qui ont été atteints vont à l'infirmerie. Les autres... DEHORS !
Les élèves ne se firent pas prier pour quitter ces cachots, dont l'odeur était encore pire que d'habitude. Dès que le dernier de ces petits imbéciles fut sorti, Rogue verrouilla soigneusement la porte et fonça vers sa réserve personnelle.
Épines de porc-épic, trèfles en poudre et eau déminéralisée. C'était tout ce dont il avait besoin pour se débarrasser en un clin d'oeil de ce fléau mauve et puant.
Il remplit un petit chaudron d'eau distillée et le mit à chauffer à feu doux. Puis il versa soigneusement trois pincées de poudre de trèfles, ouvrit la boîte d'épines de porc-épic et...
Vide.
Vide. Complètement vide. Il n'en restait plus une seule. Pas moyen de confectionner la moindre potion de guérison... Il fallait pourtant bien qu'il se débarrasse de ces pustules violettes qui bourgeonnaient un peu partout sur sa peau et répandaient une odeur à la limite de l'écoeurement. Il en apparaissait de plus en plus... Il ne pouvait pas rester ainsi !
Il n'y avait plus qu'une seule solution : sortir et aller à l'infirmerie. Madame Pomfresh était douée en potions, sa discrétion était exemplaire et sa réserve toujours dans un ordre parfait. Madame Pomfresh...
Mais... Elle n'était pas là... C'était cette femme qui la remplaçait... Cette française qui parlait hait et claquait les portes à toute volée...
Il mourrait de honte en se présentant devant elle pour lui demander un service. Se résoudre à cette extrémité, c'était s'avouer vaincu face à elle, c'était laisser de côté sa dignité de britannique flegmatique et cynique.
Et pourtant...
Il passa en revue l'ensemble de ses réserves. Étant le mélange sulfureux dont il avait était aspergé, rien n'était plus indiqué que les épines de porc-épic, rien d'autre b'était susceptible de remplacer cet ingrédient miracle...
Il n'avait plus le choix. Il n'allait pas rester terré dans ses cachots jusqu'à ce que les effets se dissipent naturellement. Ca risquait de prendre des jours !
Il soupira, releva le col de sa robe de sorcier; prit son courage à deux mains et se décida à aller à l'infirmerie...
Il avait attendu suffisamment longtemps pour que les élèves atteints aient eu le temps de sortir de l'infirmerie. Il aurait sans doute la chance d'être le seul "patient" à cette heure où la plupart des étudiants attendaient le dîner dans leurs salles communes respectives.
Il faisait très sombre dans les corridors du château, mais le professeur se tapissait malgré tout contre les murs, souhaitant se fondre dans l'ombre et passer le plus inaperçu possible.
Il inspira profondément avant de frapper à la porte de l'infirmerie. Silence. Aucune réponse, aucun bruit. Où était-elle encore passée ? Quelle irresponsabilité ! Quitter ainsi son poste, alors qu'on pouvait avoir besoin d'elle à tout moment !
Après une minute d'hésitation, il ouvrit silencieusement la porte. La salle d'infirmerie était vide. Aucun son ne provenait de la porte à demi-close derrière laquelle se trouvait le bureau de l'infirmière.
Rogue respira l'effluve frais qui flottait dans la pièce. Comparé à l'odeur pestilentielle qui irradiait de se boutons, le parfum de l'infirmerie était un délice.
- Yerk ! Mais c'est un vrai fléau, cette puanteur !
La voix franche de la nouvelle infirmière retentit depuis le bureau. La porte s'ouvrit brusquement, et Blanche débarqua, une bombe de désodorisant magique (résultat garanti) à la main.
- Oh mon Dieu ! s'écria-t-elle, abasourdie mais amusée, en voyant le professeur de potions couvert de pustules mauves. Professeur Rogue ? Vous êtes dans un sacré état !
Devant tant d'impolitesse et si peu de retenue, Rogue écarquilla les yeux. Blanche rougit légèrement.
- Je ne voulais pas... balbutia-t-elle. C'est juste que...
- Laissez tomber ! grinça-t-il. Je suppose que ces sales gamins sont déjà venus vous voir. Alors donnez-moi seulement une dose d'épines de porc-épic et je m'en vais.
- Des épines de porc-épic ? répéta-t-elle. Vous savez que ça peut provoquer de graves réactions allergiques ? J'ai préparé une recette à base de moustaches de chat noir et d'algues japonaises.
- Non merci. Je me contenterai d'épines de porc-épic, que je supporte parfaitement, et je préparerai ma potion moi-même.
Les coins de la bouche de Blanche s'étirèrent en un charmant sourire.
- Je n'ai pas l'habitude d'utiliser ce genre d'ingrédients. De toutes façons, le personnel médical, ici, c'est moi. C'est donc à moi qu'incombe la lourde tâche de prendre les décisions. Et je ne vous laisserai pas repartir sans vous avoir examiné au préalable. Déshabillez-vous.
- Pardon ?
Le digne et respectable professeur de potions écarquilla les yeux au maximum. Se déshabiller devant elle ? Mais, elle était malade !
- J'ai dit "déshabillez-vous" !
C'était sans doute une mauvaise plaisanterie. Enfin, c'était ce qu'il espérait...
Devant l'expression de stupéfaction de son patient, Blanche soupira et ajouta :
- Par pitié, ne prenez pas cet air de donzelle effarouchée ! J'en ai vu d'autres !
Indigné, Rogue mit quelques instants avant de répondre :
- C'est hors de question.
- Comme vous voudrez ! Soit vous vous déshabillez pour que je puisse apprécier l'ampleur des dégâts et vous administrer mon antidote ; soit vous vous entêtez et vous serez obligés de garder ces horribles pustules violettes pendant une bonne semaine, voire plus... A vous de voir !
Elle le regarda droit dans les yeux, comme pour le défier.
- J'ai oublié de vous préciser que l'éruption risque de se propager au reste du corps, y compris aux parties non exposées, si aucun remède n'est fourni dans les heures suivant la contamination. En outre, il se peut que vous réagissiez de manière totalement non conventionnelle à cette "invention" de vos élèves, ce qui risquerait de vous mettre dans une potion extrêmement délicate, si vous voyez ce que je veux dire. Mais, cela, vous devez le savoir, Monsieur-le-professeur-de-potions ?
Elle lui offrit un grand sourire satisfait. Il lui jeta en retour un regard de haine brute.
- Je la déteste, pensa-t-il en déboutonnant sa robe de sorcier.
Pauvre Severus... Blanche (et moi aussi !) s'en donne à coeur joie avec ce patient récalcitrant ! Mais, n'ayez pas l'esprit mal placé, il ne va rien se passer dans l'infirmerie ! En tous cas, pas tout de suite !
Thaele Ellia
