Disclaimer : Poudlard, Sainte-Mangouste, Severus Rogue, Albus Dumbledore et le reste du personnel de Poudlard appartiennent à J.K. Rowling, et je ne les emprunte pas à des fins douteuses... Le reste est à moi !


Merci à l'unique revieweuse du chapitre précédent : Kytice (merci beaucoup et pardon pour le retard ! Je suis vraiment débordée et je ne peux pas mettre à jour aussi régulièrement que je le voudrais… En plus, mon ordinateur est dans le coma ! Encore désolée !)

Merci aussi à mon loup préféré (Tu crois que notre Severus a besoin d'être décoincé ? Je le trouve très mignon comme ça…) !

Bonne lecture à toutes les admiratrices du fascinant Severus Rogue ! Mais notre adorable prof de potions a-t-il encore des fans ??? J'ai l'impression d'être en panne de reviews et ça me démotive… Alors si vous aimez le professeur Rogue, n'hésitez pas à cliquer en bas à gauche pour me faire un petit coucou !


Épisode 5 : "Jeu mortel"

"Jeu mortel" est un roman pour enfants d'Elvire Murail, plus connue sous le pseudonyme de Moka. Je dois avouer que j'aime particulièrement les livres normalement destinés aux enfants. Surtout ceux de Moka ! Donc je voulais absolument qu'un de mes chapitres porte le titre de l'une de ses oeuvres. J'ai hésité entre plusieurs : "La marque du diable" (vous allez vite comprendre pourquoi ? ), "Le petit coeur bris", "L'enfant des ombres"... Mais finalement, j'ai choisi "Jeu mortel" parce que c'est mon préféré. L'histoire se passe dans un pensionnat pour fille, à notre époque, autour d'étranges apparitions. Il s'agit d'une sorte de roman policier très étrange, qui plaira à tous ceux qui aiment les virées nocturnes dans les cimetières et les chasses au trésor dans les églises abandonnées !!


- Vous pouvez garder vos sous-vêtements, précisa l'infirmière, un sourire aux lèvres.

Le professeur rosit légèrement et grogna quelque chose d'imperceptible mais qui ne paraissait pas très poli. Être obligé de se dévêtir devant une sale petite pimbêche qui ne se gênait pas pour le regarder avec ses yeux bizarres... Honte suprême ! Il ne manquait plus qu'un élève le surprenne dans cette situation embarrassante...

Il s'assit au bord d'un lit, tandis que la jeune femme enfilait une paire de gants. La scène avait un petit goût de déjà-vu...

- Vos brûlures ne sont pas encore totalement guéries, murmura l'infirmière en observant attentivement son patient.

Celui-ci ne prit pas la peine de répondre.

- Où avez eu toutes ces cicatrices ? demanda-t-elle en désignant les diverses marques parsemées sur le corps du professeur.

- Ca ne vous regarde pas ! lança-t-il sèchement.

Une petite fille gâtée comme elle ne pourrait jamais comprendre quoi que ce soit aux douleurs de la guerre.

Blanche haussa les épaules, comme la réponse ne l'intéressait finalement pas.

- Seuls vos bras et votre cou ont été atteints par la potion. Vous avez de la chance ! s'exclama-t-elle.

Tu parles d'une chance... pensa-t-il.

- Je m'en réjouis... répondit-il avec un profond mépris.

- Votre enthousiasme fait peur à voir ! répliqua-t-elle avec un sourire égayé. Tout me paraît en très bon état... Enfin, c'est relatif ! je vais appliquer l'émulsion sur les cloques. Elles se résorberont d'ici vingt à trente minutes. Ensuite, je vous prescrirai une potion pour prévenir une nouvelle éruption. Il ne faudra surtout pas toucher aux boutons jusqu'à ce qu'ils aient complètement disparu !

Elle ouvrit un flacon, prit un morceau de coton et commença à badigeonner consciencieusement.

Comment une femme au tempérament si vif et sanguin réussissait-elle à être délicate avec ses patients ? se demanda Rogue.

Elle appliquait soigneusement le remède sur son cou. C'était presque agréable...

- Qu'y a-t-il dans cette potion ? demanda-t-il pour rompre le silence.

Pas qu'il n'aimât pas le silence... Non, au contraire ! Seulement... Être à demi nu devant une stricte inconnue dans un silence de plomb, c'était quelque peu gênant.

- Ne vous inquiétez pas ! dit-elle en passant au bras droit. Je choisis mes ingrédients avec grand soin...

- Ca sent la vase...

- Exact. C'est à cause des algues que j'utilise. Des algues, des feuilles de saule écrasées pour l'asepsie, de l'écorce de frêne en poudre. Pratiquement que des ingrédients végétaux. Donnez-moi votre autre bras. Vous voyez, les premiers effets sont déjà visibles.

- Je ne connais pas cette recette... laissa échapper le maître de potions, visiblement intéressé. Pratiquement que des ingrédients d'origine végétale, vous dites ?

- Oui, à part les moustaches de chat noir et la bile de tatou, il n'y a que des extraits de plantes.

De la bile de tatou ? Rogue tressaillit.

Le seul ingrédient capable de révéler la Marque des Ténèbres.

- Ca ne va pas ? demanda l'infirmière en voyant son patient s'immobiliser et pâlir.

Elle suivit la trajectoire des yeux noirs et posa son regard sur le bras gauche qu'elle soignait.

Elle fit un bond soudain en arrière, renversant le flacon de potion au passage.

Ses lèvres bougèrent silencieusement, tandis qu'elle jetait un regard à la fois horrifié et haineux à Rogue.

Ce dernier se leva précipitamment, se jeta sur ses robes et se rhabilla en une fraction de seconde.

- Donnez-moi la potion ! ordonna-t-il d'un ton menaçant.

Mais le sombre reflet qui brillait sur son bras avait suffi à immobiliser Blanche. Terrorisée, elle n'osa pas bouger d'un cil.

- Donnez-moi cette foutue potion ! hurla-t-il.

La voix grave de l'obscur professeur retentit dans la pièce. L'écho se répercuta jusque dans le couloir. Il craignit tout à coup qu'on l'eut entendu. Mais, pour l'instant, il y avait un problème plus grave et plus immédiat.

Blanche, sans le quitter des yeux, tendit la main vers une étagère. Rogue s'y précipita.

- La bouteille verte... murmura-t-elle d'une voix faible.

Il s'en empara et se dirigea vers la porte de sortie. Mais, devant l'expression mortifiée de la jeune femme, il hésita. Devait-il lui dire quelque chose ? La remercier ? La menacer ?

Il ne savait lequel d'entre eux était en position de faiblesse face à l'autre...

- Vous ne pouvez rien contre moi, dit-il simplement, sans se retourner vers elle.

Sa vois lui sembla beaucoup plus tendue que d'habitude. Il ne savait même pas pourquoi il avait dit ça...

Il sortit et ferma doucement la porte, évitant de faire le moindre bruit. Il tenait toujours la bouteille verte serrée dans son poing.

Le soleil s'était couché. Les couloirs du château étaient plus sombres et déserts que lorsqu'il était arrivé. Toujours aucun bruit, rien n'indiquant la présence éventuelle d'un élève ou d'un professeur. A l'intérieur de l'infirmerie une porte claqua, suivie d'un bruit de verre brisé.

Severus Rogue soupira et marcha vers ses cachots, bien décidé à ne pas reparaître avant le lendemain.


Blanche claqua la porte de son bureau avec force et s'effondra dans un fauteuil, renversant une série de fioles au passage.

Cet homme... Si sombre, si mystérieux... Et si sûr de lui...

Elle l'avait soigné à Sainte-Mangouste, et ici, à Poudlard. Elle le côtoyait, il la côtoyait. Il enseignait à des enfants, il semblait avoir la confiance de Dumbledore.

Et pourtant, il portait la Marque des Ténèbres...

Et pourtant, il était un Mangemort...

Il avait été. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait été anéanti. Les Mangemorts n'étaient plus. A sa connaissance, tous les partisans connus du seigneur des ténèbres avaient tous été emprisonnés à Azkaban, là d'où l'on ne revient jamais. Enfin, c'était ce qu'elle avait cru jusqu'à présent.

Et pourtant, celui-ci était là, libre, sous le toit de Dumbledore...

Dumbledore... Le plus grand sorcier du monde... L'ami intime de sa famille... Presque un grand-père de substitution pour elle... cet homme, ce grand homme, s'était battu contre les forces du Mal, quitte à subir de multiples blessures, pertes et souffrances...

Une partie de l'estime qu'elle lui portait venait de s'écrouler. Dumbledore était, selon elle, la personne qui lui paraissait la plus réfléchie et la plus digne de confiance, malgré des dehors dissipés et un peu farfelus. Et elle venait de comprendre qu'il était, lui aussi, susceptible d'erreur. Il avait donné crédit à un homme dont il ignorait la véritable nature. Il s'était fourvoyé. Pour elle, c'était inconcevable...

Elle devait le prévenir. Elle le devait. Même si elle devait risquer sa peau pour ça.

Le directeur méritait de connaître la vérité, même si cela devait le mettre face à ses erreurs.

Blanche attendit quelques minutes puis se décida à sortir, encore tremblante. Rogue pouvait l'attendre derrière la porte de l'infirmerie, dans le but de lui jeter un sortilège d'amnésie... OU pire... Elle frémit à cette idée, mais rassembla tout son courage et poussa la porte.

Le couloir paraissait absolument désert. C'était l'heure du dîner. Tout le monde devait déjà être dans la Grande Salle, en train de manger. Le souvenir de la Marque luisant sur le bras de cet homme lui avait ôté tout appétit.

Un homme qui devait être à peine plus vieux qu'elle, et qui en paraissait pourtant plus, à cause de ses traits tirés, de son apparence peu soignée et de ses allures de rapace prêt à fondre sur sa proie au moindre signe de faiblesse... Blanche trembla à nouveau mais secoua la tête pour se reprendre.

Cet homme avait adhéré au Mal, il l'avait soutenu. Son bras meurtri et marqué à jamais en était la preuve indéniable.

Blanche ouvrit discrètement la petite porte dérobée qui menait à la partie de la Grande Salle où était installée la table des professeurs. Aussitôt, elle fut assaillie par le bruit typique et joyeux des élèves qui mangeaient en bavardant.

Mais, la première chose qu'elle remarqua, ce furent les deux places laissées vacantes : la sienne et celle de Rogue. Son éruption cutanée n'avait sans doute pas été enrayée suffisamment rapidement pour qu'il ose venir se montrer ce soir et plaider lâchement sa cause auprès du directeur qu'il avait trahi... Blanche en tremblait de rage.

Mais, lorsqu'il la vit, Dumbledore lui fit signe d'approcher. Il avait l'air aussi courtois et charmant qu'habituellement.

- Bonsoir, Blanche ! lança-t-il gaiement. Vous n'êtes pas avec Severus ?

- Euh... Non... Mais je...

Elle s'arrêta en voyant une déception à peine dissimulée passer sur le visage du directeur.

-Il faut que je vous parle, poursuivit-elle. A propos de lui... C'est très urgent, Monsieur le Directeur...

Dumbledore balaya l'ensemble de la salle d'un regard circulaire, comme pour s'assurer que tout allait bien parmi les élèves. Puis il se leva et entraîna la jeune femme à l'extérieur, après s'être excusé auprès des professeurs McGonagall et Chourave qui étaient assises à ses côtés.

- Je suppose que vous venez me parler de cette affaire de... boutons violets...

Il eut un petit rire amusé.

- Bien regrettable affaire... continua-t-il. J'en ai entendu parler. Vous savez, les rumeurs vont vite ici ! je comprends tout à fait que Severus ne souhaite pas se présenter aux yeux de ses élèves sous cet aspect... euh... peu ragoûtant...

Il sourit à Blanche, mais celle-ci, trop troublé pour goûter la plaisanterie, resta de marbre.

- Il ne s'agit pas de cela, Albus. C'est quelque chose d'autrement plus grave... Je ne sais vraiment pas par où commencer...

- Commencez donc pas le début ! proposa-t-il joyeusement. Mais, faites vite... Il y a de la tarte au citron au dessert et j'ai peur que Filius ma prenne ma part si je ne reviens pas à temps !

- Oh Albus ! C'est terrible ! Severus Rogue...

Elle regarda tout autour d'eux pour vérifier que personne e pouvait les entendre.

- Il... C'est un... Un Mangemort !

- C'était, corrigea le directeur d'un ton parfaitement neutre et sans exprimer la moindre surprise.

- Mais...

Blanche resta bouche bée devant le visage impassible que lui offrait Dumbledore.

- Mais...

- Oui, oui, ma chère Blanche, je le sais. Et c'est d'ailleurs en raison de ce "statut spécial" que Severus est ici, à nos côtés.

- Mais...

- Vous pensiez vraiment que je n'étais pas au courant ? Vous m'étonnez beaucoup... Comme si j'étais aussi tête en l'air.. Enfin, j'avoue que...

- Mais, Albus ! Il faut le dénoncer au Ministère ! Il peut être dangereux...

- Dangereux ? Je n'en doute pas. Mais pas envers quelqu'un présent dans ce château.

Face au silence hébété de son interlocutrice, il reprit :

- Il faut que vous compreniez que j'en sais plus quiconque sur Severus Rogue. Peut-être même plus que lui-même. En cette qualité, je me permets de lui accorder toute ma confiance. Et je me flatte d'être un excellent juge de la nature.

Il fixa Blanche de ses yeux perçants et conclut :

- Par conséquent, vous n'avez aucune crainte à avoir, à partir du moment où vous croyez en moi. En tous cas, je vous remercie de votre sollicitude ! Si je n'avais pas été au courant, vous m'auriez été d'une aide plus que précieuse !

- Mais...

- Faites-moi confiance et ne trahissez pas la confiance que j'ai en vous en allant raconter notre petit secret à tout va. Ou je me verrai forcé d'user de méthodes plus efficaces. Maintenant, vous m'excuserez, mais je crains que ma part de tarte au citron ne m'attende pas !

Il sourit à la jeune femme et s'éloigna.

- Albus ! Attendez ! cria-t-elle pour le retenir. Juste... Je voudrais juste vous poser une question, s'il vous plait...

- Dites toujours !

- S'agit-il d'un choix, ou s'est-il vu infliger la Marque ?

Le vénérable directeur parut réfléchir quelques instants puis dit en souriant :

- Notre destin est parfois guidé par d'étrange choix... Et si vous souhaitez plus de renseignements, je vois conseille de vous adresser directement à l'intéressé.