Disclaimer : Poudlard, Beaubâtons, Severus Rogue, Albus Dumbledore, Lucius Malefoy, les Mangemorts appartiennent à J.K. Rowling, et je ne les emprunte pas à des fins douteuses... Mais l'histoire et la Cage aux Focifères sont à moi !
Réponses aux reviews :
Lisandra : je suis vraiment désolée d'être aussi invisible en ce moment. En fait, mes bouquins et les bancs de la fac me voient beaucoup, mais je n'ai plus vraiment de temps pour autre chose (même pas pour dormir ! c'est vraiment inhumain !) En tous cas, merci beaucoup pour ta review ! C'est un plaisir de recevoir des attentions favorables de la part de quelqu'un qui écrit aussi bien…
Dr Gribouille : pour les rimes, c'est un bon début ! Merci beaucoup pour tous tes compliments, je suis flattée ! Je crois que Dumbledore porte des lunettes en demi-lune, plus parce que ça lui donne l'air sérieux que parce qu'il est presbyte (dixit mon prof de biophysique. Tous les grands directeurs portent des lunettes en demi-lune. Le doyen de ma fac, par exemple…) Religieux, carrément ? Je devrais peut-être me lancer dans une carrière de gourou de secte, non ? Pour les esquimaux au citron, je leur réserve un sort spécial…
Cixy : merci pour ta double review ! D'après mon cours de psycho, les apprentissages ne se font que dans le plaisir et non dans la contrainte. Donc, je pense que Rogue doit s'amuser de temps en temps, mais il évite de le montrer parce que ça risquerait de casser son image austère… Dumbledore, c'est tout le contraire ! Mais c'est peut-être parce qu'il s'amuse beaucoup qu'il est aussi savant ?
Bohemio : oui, il a failli sourire. Et je crois même qu'il va vraiment sourire dans ce chapitre…
U.$ Hermy : mais non elle n'est pas tarée Blanche ! Elle a juste un caractère un peu trop bien trempé… ne t'inquiète pas trop pour notre prof de potions adoré, il s'en sortira indemne. Ou presque…
Le loup à la lune : pardon pour mon manque de culture !! Ca devait être une série géniale s'il y avait Colin Firth dans le rôle du si orgueilleux et séduisant Mr Darcy ! Ce n'est pas exactement comme ça que je l'imaginais, mais finalement, ça lui convient assez bien (mais tu ne trouves pas qu'il aurait été encore mieux en Mr Bingley ?) Merci pour ta review ! J'ai une atroce envie de lire toutes tes fics, mais mon très très épais livre de physio me sollicite à grands cris et ses mille et quelques pages me semblent très impatientes… Vivement les vacances !!
Bonne lecture à toutes les admiratrices du sombre professeur Rogue et à tous les amateurs de Quidditch !!
Épisode 8 : "Raison et sentiments"
Encore un roman de Jane Austen, comme "Orgueil et Préjugés" (chapitre 3) !! Donc encore une histoire d'amour flamboyante, avec un florilège d'émotions, de jeunes filles qui tombent en pâmoison et de jeunes gens (pas toujours jeunes, en fait) qui sont toujours là pour les secourir... Pour les plus rétifs, il existe un film, réalisé par Ang Lee, dans les années 90. Il est à noter que le rôle du merveilleux colonel Brandon (l'amoureux transi que tout le monde rejette parce qu'il est vieux) (et oui, il a presque quarante ans, c'est super vieux !! ) est d'ailleurs tenu par notre cher Alan Rickman...
Petite précision : les dialogues en gars et italique sont ceux prononcés en français.
- Oh, bien sûr, le cadre est très différent, mais Beaubâtons est un endroit tout aussi majestueux que Poudlard ! Vous pouvez me croire !
Depuis dix minutes, Blanche s'efforçait, à grand renfort de descriptions détaillées et de souvenirs, de vanter les mérites d l'école française de magie à un interlocuteur sceptique.
Il faisait à présent nuit noire. Blanche et Rogue se promenaient nonchalamment dans les rues du quartier sorcier de Londres. Blanche alimentait la conversation, que son collègue soutenait avec une politesse étonnante. Il semblait presque y prendre plaisir. Il devait s'avouer que la jeune femme n'était pas aussi futile et sans substance qu'il l'avait imaginée.
- Vous dites ça simplement pour défendre votre pays ! lança-t-il avec un sourire en coin.
- Vous n'aimez pas la France, on dirait ? Pourquoi ? Vous y avez fait un séjour déplaisant, peut-être ? C'est pourtant un pays riche d'histoire et de culture… Le pays de Nicolas Flamel, le premier pays à avoir élu une femme au poste de Ministre de la Magie !
Mais cet argument ne parut pas le convaincre.
- Et puis… Oh ! Je vous demande pardon…
Il faisait si sombre qu'elle venait de percuter un passant. L'homme, grand, avec de longs cheveux blond très clair, eut une expression sévère. Mais, soudain, ses yeux froids passèrent de la jeune femme à l'homme qui l'accompagnait et son visage s'éclaira d'un sourire hypocrite.
- Rogue ? Qu'est-ce que tu fais là, avec cette…
Son sourire s'intensifia et il prit un air affable.
- Avec cette charmante demoiselle… Lucius Malefoy, ajouta-t-il en lui tendant la main. Et vous êtes ?
Elle lui serra cordialement la main, ne remarquant pas l'expression embarrassée de son collègue.
- Blanche Dunant.
- Quel charmant accent, n'est-ce pas, Rogue ? Vous êtes française ? demanda-t-il dans un français parfait.
- C'est exact ! Vous êtes un ami de Severus ?
Lucius Malefoy leva ses yeux froids vers Rogue.
- Oui, on peut dire ça comme ça. Je suis un ami de Severus… Nous avons fait nos études ensemble à Poudlard? Vous connaissez Poudlard ?
- Oui, bien sûr ! J'y travaille !
- Tiens donc, vous travaillez avec Severus… Et que peut donc enseigner une si jolie jeune femme ?
- Oh, je ne suis pas professeur ! Je remplace Mme Pomfresh.
- Une infirmière ! s'exclama Malefoy. Comme c'est charmant…
Il sourit à Blanche, puis lança un regard plein de sous-entendus à Rogue. Mais celui-ci ne s'aperçut de rien, puisqu'il s'était détourné de la conversation à laquelle il ne comprenait pas un traître mot.
- Alors Severus, on emmène la jolie demoiselle faire une balade romantique au clair de lune ?
Il sourit de plus belle. Blanche les regarda d'un oeil amusé. Mais la tournure que prenait la discussion ne semblait du tout plaire à Rogue. Il écarquilla les yeux d'un air indigné et répondit précipitamment, en s'efforçant tant bien que mal de garder un ton neutre :
- Absolument pas, Lucius. Nous sommes en mission pour le professeur Dumbledore.
Lucius Malefoy eut une grimace de dégoût. Le remarquant, Blanche perdit son sourire et fronça les sourcils.
- Dumbledore ? répéta Malefoy. Ce vieux fou ? Ne me dis pas que…
- Qu'est-ce qui vous permet de parler comme ça de lui ? rugit Blanche.
Elle, qui, jusque là, avait semblé trouver le nouveau venu sympathique, fut scandalisée par ses propos. Lucius Malefoy parut un peu surpris de l'ardeur que la jeune femme mettait à défendre Dumbledore.
- Je n'ai rien contre lui personnellement, répondit Malefoy avec un sourire dédaigneux. Disons simplement que certaines de ses préoccupations ne sont pas des plus dignes pour un sorcier de sa position…
- Je ne vois pas ce que vous voulez dire, répliqua Blanche en serrant les dents.
Le sourire affable que Lucius Malefoy avait affiché jusqu'à présent s'effaça soudain et laissa place à une expression hautaine.
- Alors inutile d'en parler, lâcha-t-il d'un ton autoritaire.
Ses lèvres s'étirèrent en un rictus malfaisant et formèrent silencieusement les mots "sang de bourbe", suffisamment distinctement pour être compris. Son attitude exprimait un dégoût manifeste. Il sembla attendre la réaction de Blanche. Celle-ci le fusilla du regard et enfouit sa main dans sa poche pour attraper sa baguette. Mais Rogue l'arrêta d'un geste prompt.
- Nous ne voudrions pas te déranger dans tes projets nocturnes, Lucius, dit-il. Mes amitiés à Narcissa. Bonsoir.
Il s'éloigna rapidement, en tirant Blanche par la manche, tandis qu'elle lançait un dernier regard de défi à Lucius Malefoy, qui riait sournoisement.
- C'est ça, Rogue, lança-t-il dans l'obscurité. Protège ta petite amie. Pour une fois que tu en as une…
- Pourquoi vous ne m'avez pas laissée lui démonter la figure, à cet imbécile de Veracrasse puant ? s'écria Blanche dès que Lucius Malefoy fut hors de portée de voix.
Un ton de lourds reproches et de colère qui ne demandait qu'à éclater, perçait dans ses paroles. Rogue la dévisagea puis éclata d'un rire franc.
- Vous trouvez ça drôle en plus ?
- Lui démonter la figure ! Vous plaisantez j'espère ? répondit-il sans cesser de rire.
- Bien sûr que non ! Je ne supporte pas ces mentalités étroites et archaïques. C'était tellement… Si seulement… Oh ! Ca me met dans une rage folle !
Elle était si énervée qu'elle avait du mal à trouver ses mots. Elle abattit son poing droit dans sa paume gauche, d'un geste furieux et parfaitement explicite.
- Vous pourriez me remercier… reprit Rogue. Si je vous avais laissée faire, vous auriez bien été capable d'irriter le flegmatique et insensible Lucius Malefoy.
- Et alors ? rétorqua-t-elle en s'accompagnant d'un regard assassin. Je sais me défendre, figurez-vous !
Rogue s'arrêta et la regarda sévèrement.
- Vous ne comprenez pas. Il aurait pu vous tuer avec deux simples petits mots…
Avada Kedavra… pensa-t-il.
Ces deux simples petits mots résonnaient comme une mélodie qui reste dans la tête malgré tous les efforts qu'on peut mettre en oeuvre pour la chasser. Et ils laissaient un goût tristement amer dans la bouche chaque fois qu'on les prononçait…
Blanche sembla vouloir répliquer quelque chose, mais ses mots se perdirent dans l'air de la nuit. Elle resta interdite, la bouche entrouverte, les yeux rivés sur Rogue, l'air interrogateur.
Le silence obscur les enveloppa et, pendant un instant, Severus Rogue se sentit étonnamment en communion avec Blanche.
Mais il se trouva stupide et refusa ce sentiment.
- Oh je vois… finit par dire Blanche? Vous êtes plus que des camarades de classe. Vous êtes…
Elle laissa sa phrase en suspens, n'osant continuer, n'osant prononcer le mot.
- Des Mangemorts, oui, lâcha Rogue avec une expression dure et sévère qui ne s'adressait qu'à lui.
- Alors… Comment se fait-il qu'il ne soit pas incarcéré ? Il n'a pas l'air d'apprécier Dumbledore outre mesure…
Rogue eut un rire sinistre.
- Bel euphémisme… Lui, c'est l'or de ses parents qui l'a sauvé. Les généreuses "offrandes" de sa famille, puis les siennes propres, ont permis de passer l'éponge sur certaines erreurs du passé…
- Pff… fit Blanche d'un air écoeuré.
- Comme vous dites… renchérit Rogue.
- Je ne pensais pas que votre nouveau ministre - Fudge, c'est ça ? - était aussi corrompu…
- Fudge et tant d'autres…
Ils marchèrent dans l'obscurité et le silence. Mais, désormais, ce silence n'était plus aussi oppressant.
- Severus ? je peux vous appeler Severus ?
- Bien sûr.
Il avait accepté d'une manière aimable et s'en maudit aussitôt. Pour se reprendre, il ajouta, d'un ton beaucoup plus rustre :
- Je n'ai pas le choix !
Mais Blanche ne fut pas dupe et sourit.
- Les esquimaux au citron ne seront prêts que dans une demi-heure, dit-elle. En attendant… Je peux vous offrir un verre ?
Rogue hésita un instant. Puis, voyant le sourire insistant de sa collègue et l'obscurité qui les protégeait des regards indiscrets, il répondit :
- Si c'est vous qui payez, pourquoi pas ?
L'un des serveurs de la "Cage aux Focifères" déposa un jus de citrouille frappé et un verre de Firewhisky devant les deux jeunes gens.
L'endroit n'avait pas de "focifère" que le nom. Il en avait aussi le babillage bruyant et incessant, les couleurs vives et chaleureuses. L'ambiance de ce pub était donc aussi joyeuse que possible, en tout cas pour quelqu'un dont les dispositions étaient propices à la joie.
Blanche grimaça en voyant le Firewhisky.
- Ca me rappelle de mauvais souvenirs, expliqua-t-elle. Mon frère a cassé mon meilleur balai un jour où il en avait trop bu. C'était un excellent balai. Tout neuf. J'en ai pleuré. Et le capitaine de l'équipe aussi…
- Vous jouiez au Quidditch à Beaubâtons ? demanda Rogue, intéressé.
- Ouais.
- A quel poste ?
- Poursuiveuse.
- Tiens donc…
- Pourquoi ? Je parie que vous étiez gardien ?
Rogue fronça les sourcils.
- Comment vous avez deviné ? demanda-t-il.
- Vous avez le regard d'un gardien qui défie une poursuiveuse…
- Qui défie ?
- Oui. J'aurais bien aimé vous voir sur un balai…
Ses yeux pétillèrent de malice. Rogue lui trouva soudain un air étrangement familier… Elle la regarda intensément, avec un air amusé. Prenant conscience de cet examen, il rougit légèrement.
- Dommage que je doive partir demain… murmura-t-elle, visiblement peinée. Je commençais à me plaire ici…
Elle soupira profondément. Rogue ne put s'empêcher de penser qu'il était effectivement dommage qu'elle parte déjà, et de sentir déçu à cette idée. Mais il n'aurait pu dire pourquoi…
- Qu'est-ce qu'ils ont préparé ? demanda-t-elle plus joyeusement.
Rogue sortit de ses pensées.
- Pardon ?
- Albus. Qu'est-ce qu'il a préparé pour mon départ ? C'est tout à fait son genre d'organiser une petite fête ou un truc comme ça…
- Mais… Vous n'êtes pas censée être au courant ! s'écria-t-il.
Elle sourit de plus belle.
- Ah ! Je savais bien qu'il y aurait quelque chose ! Vous viendrez, n'est-ce pas ?
Rogue baissa les yeux.
- Euh… Oui, si j'ai le temps, je viendrai…
Il but une longue gorgée de Firewhisky. Après tout, si ça pouvait lui faire plaisir… Ce ne serait sans doute pas si désagréable… Et puis, elle avait un si joli sourire…
Et il se surprit à lui sourire à son tour.
Le carillon retentit à nouveau, mais il ne semblait aussi agaçant au professeur de potions. Il était près de 23 heures. A bavarder à la "Cage aux Focifères", ils n'avaient pas vu le temps passer et avait raté l'heure des esquimaux au citron. Le propriétaire de la boutique d'articles Moldus passa une tête à demi-endormie à travers la porte entrebâillée. Blanche venait de frapper bruyamment et l'avait vraisemblablement réveillé, à une heure tardive où il ne les attendait plus.
- Ah oui… dit-il d'une petite voix ensommeillée. Vous êtes les esquimaux au citron, c'est ça ? Enfin, je veux dire, vous venez chercher les esquimaux au citron ?
Blanche hocha la tête en riant. Se faire prendre pour un esquimau au citron était apparemment l'un des évènements les plus drôles qui lui soient arrivés.
Le vendeur rentra la tête en baillant. Il revint quelques instants plus tard, une boîte rectangulaire très colorée à la main.
- Il faut renouveler le sort de congélation toutes les deux heures pour qu'ils ne fondent pas. Ca fera treize mornilles, s'il vous plait.
Blanche fouilla dans sa bourse et en tira quelques pièces d'argent, qu'elle échangea contre la boîte en carton.
- Vous pouvez m'en donner une aussi, s'il vous plait ? demanda Rogue.
Le vendeur parut surpris.
- Mais, c'est que… je n'en ai plus qu'une seule boîte… Si vous m'aviez prévenu qu'il fallait en garder deux… Un client est venu en chercher tout à l'heure. Il m'a pris presque tout le lot. Je n'ai pu en garder qu'une seule boîte pour Madame…
- Ce n'est pas grave, Severus, dit Blanche calmement. Albus devrait pouvoir tenir avec ça. S'il mange trop, il va prendre du ventre ! Merci quand même, Monsieur.
Elle s'éloigna après avoir salué.
- Au fait !
Elle interpella le vendeur qui rentrait la tête en clignant des yeux.
- C'est mademoiselle, pas madame ! rectifia-t-elle.
L'homme paraissait trop fatigué pour réfléchir et se contenta de hocher la tête. Puis il rentra dans son magasin, maugréant contre les clients qui venaient le déranger à cette heure de la soirée.
- On rentre, Severus ? demanda Blanche.
Sa voix n'était pas si aiguë, ni son accent si intolérable. Il avait même quelque chose d'assez charmant…
Il acquiesça avec un léger sourire. Deux "pop" retentirent successivement dans le noir ; Blanche et Severus transplanèrent à Pré au Lard.
- Au fait, vous allez finir par me le dire ? demanda Blanche en arrivant devant la grille qui marquait l'entrée à Poudlard.
- Vous dire quoi ?
- La potion que vous fabriquiez quand vous avez échoué à Sainte-Mangouste !
- Certainement pas !
- Allez…
- Non.
- D'une manière ou d'une autre, je finirai bien par le savoir ! lança-t-elle sur un ton de défi.
- Ca m'étonnerait !
- Je vous dis que si !
- Et moi je vous dis que non !
- Que si !
- Vous êtes une insupportable gamine !
- Oh je sais… dit-elle en baissant les yeux. Ca vous ennuierait de me montrer un peu le parc du château ? Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de le visiter et ça m'ennuierait de quitter Poudlard sans l'avoir visité…
- Bien sûr, répondit Rogue avec une douceur inaccoutumée.
Et voilà, bientôt la fin ! Plus qu'un chapitre et vous saurez tout…
Biz et à bientôt !!
Thaele Ellia
