Disclaimer : Poudlard, Severus Rogue, Albus Dumbledore, la RITM appartiennent à J.K. Rowling, et je ne les emprunte pas à des fins douteuses... La chanson "Chelsea Morning" est de Joni Mitchell. Le reste est à moi !
Réponses aux reviews :
Docteur Gribouille : merci beaucoup !! J'adore les compliments, surtout de ta part !! Je trouve que Lucius est un véritable pou de dire ça à notre Sevy adoré, surtout devant Blanche… Heureusement qu'elle est bien trop intelligente pour se laisser influencer par de tels propos ! "Raison et sentiment" c'est vraiment beau, mais je préfère "orgueil et préjugés" Mr Darcy est tellement… Il n'y a pas de mot pour le décrire. Il est presque aussi séduisant que Mr Rochester de Jane Eyre (que je suis en train de relire pour 16824635 fois…) Gros bisous à toi aussi et bonne lecture !
Vivi : ouais, une nouvelle revieweuse ! Oui, j'aime beaucoup Alan Rickman : c'est un home très séduisant, un excellent acteur et un très bon réalisateur. Que demander de plus ? Je crois que c'est l'homme idéal !! Il était adorable dans "raison et sentiment" mais je le préfère en méchant dans "Robin des Bois, prince des voleurs"…
Llewlann : encore une nouvelle revieweuse ! Tu as bien fait de ne pas rester dans l'ombre !! Ca fait très plaisir de voir que ce qu'on a écrit plait ! Merci beaucoup pour tes compliments ! Les souffrances des personnages vont prendre fin dans ce chapitre. Encore que…
U $ Hermy : je crois bien que notre cher prof de potions est en train de tomber sous le charme de la pétillante infirmière… Voilà la suite !!
Petite Dilly : c'est un peu cliché (du genre on sait déjà comment ça va finir avant même d'avoir commencé) mais c'est la meilleure recette pour les histoires d'amour ! Bonne chance pour tes études à toi aussi !
Bonne lecture à toutes les admiratrices du merveilleux Severus Rogue et à tous les fans de Joni Mitchell !!
Épisode 9 : "Autant en emporte le vent"
Rappelons d'abord qu'avant d'être un film culte (Victor Flemming, 1939), "Autant en emporte le vent" a été un livre (Margaret Mitchell, 1936) Je pense que tout le monde sait qu'il s'agit d'une fresque historique, prenant place pendant la guerre de Sécession, et racontant les déboires d'une civilisation "balayée par le vent"...
Si le livre et le film sont très longs (respectivement environ 1200 pages et 3h45), ce ne sera pas le cas de ce chapitre, qui reste d'être le plus court de la totalité !! Petite remarque : c'est aussi l'avant-dernier...
Le titre ne correspond pas très bien, mais, puisque c'est mon film préféré, je n'ai pas pu résister au plaisir de m'imaginer Rogue en Rhett Butler fier et sarcastique, et Blanche en Scarlett volontaire et impétueuse !! On s'y croirait presque non ? Il ne manque que les costumes...
- Il vaudrait mieux éviter de s'aventurer par-là, dit Rogue en désignant la sombre forêt.
- La Forêt Interdite, murmura Blanche. C'est bien comme ça que vous l'appelez, n'est-ce pas ? Un drôle de nom… J'y suis allée et ça n'était pas si terrible que ça !
- Vous n'auriez jamais du y aller ! lança Rogue sur un ton plein de réprimandes et qui n'avait rien de doux.
Blanche parut irritée de ce changement.
- Vous auriez peut-être préféré que je laisse ce gamin seul dans la forêt, en pleine nuit ? C'était pourtant un élève de votre maison !
Elle resta silencieuse quelques instants, le temps de lui laisser encaisser la critique.
- D'ailleurs, reprit-elle, je me demande bien comment il s'y est pris pour sortir des quartiers des Serpentards et tromper votre vigilance… Comment avez-vous fait pour ne pas vous en apercevoir tout de suite ? Si ses amis n'étaient pas venus nous prévenir, il y serait peut-être resté !
La remarque le piqua au vif. Il détestait qu'on remette en cause ses capacités d'enseignant.
- Vous croyez peut-être que je peux surveiller ces énergumènes 24 heures sur 24 ? Ils sont censés dormir, la nuit, figurez-vous !
- Et vous, vous êtes censé les protéger, figurez-vous ! Et il ne me semble pas que c'est ce que vous avez fait cette nuit-là ! Heureusement que j'étais là, sinon…
- Oh oui ! l'interrompit-il en aboyant. Heureusement que vous étiez là pour foncer tête baissée dans la forêt, quitte à nous faire prendre encore plus de risque à tous ! Y compris à vous-même !
- Oh, arrêtez un peu ! Vous n'allez pas me faire croire que vous avez eu peur pour moi ! lança-t-elle d'un ton amer.
- Bien sûr que j'ai eu peur pour vous ! s'écria-t-il.
Sa réponse le surprit autant qu'elle.
- Tout le monde a eu peur pour vous… s'empressa-t-il d'ajouter.
- Il n'y avait rien à craindre… répondit-elle, en haussant les épaules.
Mais sa voix avait perdu de son courroux et était plus douce.
- Je suis plutôt douée avec les animaux… reprit-elle, encore plus calmement.
- Je sais, répliqua Rogue sèchement.
- Ah bon ?
Elle paraissait vraiment étonnée.
- Le directeur m'en a parlé, expliqua Rogue.
- Vraiment ? Albus vous parle de moi ?
- Il a du le mentionner en passant, à propos de vos yeux…
- Oh…
Il y eut un long silence embarrassé. Rogue finit par le briser.
- Il est très tard… Je vais rentrer… Bonsoir.
- Et bien… Bonsoir… Oh attendez ! Je… Je peux vous raccompagner ?
Rogue s'immobilisa, ne sachant vraiment pas quoi répondre.
- Euh… C'est inutile. Je trouverai mon chemin seul, répondit-il rudement.
Il sut tout de suite que ce n'était pas la réponse que Blanche attendait. Mais elle se contenta de lui souhaiter une bonne nuit et le regarda s'éloigner sans rien ajouter.
Mais, dès qu'il fut suffisamment loin, elle murmura, comme pour elle-même :
- Idiot…
Les sous-sols du château n'étaient pas plus sombres que d'habitude, mais ils le paraissaient pourtant aux yeux du professeur de potions, dont l'humeur n'était pas plus lumineuse.
- Idiote, pensa-t-il.
Tout le monde avait eu peur la nuit où ce gamin avait entrepris de visiter la Forêt Interdite. Les préfets avaient eu peur pour l'élève et la réputation de l'école qu'ils devaient représenter. Les autres élèves avaient eu peur pour leur propre sécurité. Dumbledore… En fait, si le directeur avait éprouvé de l'anxiété, il n'en avait rien laissé paraître. Et lui, le professeur de potions, le directeur des Serpentards, il avait eu peur. Pour l'élève ? Pour elle ?
Il soupira et jeta le paquet de livres destinés au directeur sur un coin de son bureau.
Il n'avait absolument aucune raison de penser à cette fille. D'ailleurs, il allait s'efforcer de ne pas y penser.
Il rentra dans ses appartements. Ces quelques pièces dont il avait la jouissance exclusive ne lui apportaient aucun réconfort. C'était le même genre de décor que le dortoir dans lequel il avait passé sept ans, la convivialité juvénile en moins. Il vivait dans les couleurs vert et argent depuis si longtemps qu'il n'y prêtait même plus attention. En y réfléchissant, il avait passé plus de la moitié de sa vie dans cette école, dans ses sous-sols froids et humides, d'abord comme élève se fondant dans la masse, puis en tant que professeur qu'on évitait soigneusement de croiser. Finalement, il avait l'impression d'appartenir à Poudlard, au même titre que les tableaux, les fantômes, les pierres du château et les arbres de la Forêt Interdite.
La Forêt Interdite… Aussitôt, les yeux violets et le sourire de Blanche lui vinrent à l'esprit. Il soupira à nouveau puis secoua violemment la tête comme pour effacer cette image.
Mais s'efforcer de ne pas penser à quelqu'un, c'est y penser malgré soi…
Il était couché depuis une heure et la phrase de Blanche continuait à lui trotter dans la tête, faisant fi de tous ses efforts pour la chasser.
"Je peux vous raccompagner ?"
Il l'entendait encore parfaitement, comme si elle était à ses côtés et répétait sans cesse cette question entêtante.
Il n'y avait rien qui indiquait une quelconque raillerie ou de l hauteur dans cette question. Blanche avait même eu l'air plutôt franc en le lui demandant. Alors pourquoi s'était braqué et lui avait-il répondu avec tant de dédain ?
Il se retourna en grognant, donnant au passage un coup de poing rageur dans son oreiller.
Ca ne lui aurait pourtant pas vraiment déplu d'être raccompagné par elle… Même si ses appartements étaient lugubres et indignes de recevoir une demoiselle.
Soudain, il repoussa les couvertures d'un geste vif. Il se leva et s'habilla en hâte. Un regard sur sa montre l'informa qu'il était près d'une heure. Il jeta un dernier coup d'oeil dans un miroir pour s'assurer que son allure n'était pas trop disgracieuse. Le reflet ne lui plut guère, mais il ne s'y attarda pas. Il n'était plus temps de songer à une amélioration.
Il referma discrètement la porte de sa chambre, priant pour qu'aucun élève de Serpentard n'ait besoin de lui dans l'immédiat…
Blanche n'était pas restée longtemps dans le parc après le départ de son collègue. Elle était rentrée directement dans son bureau, aucun élève n'étant remis à ses bons soins cette nuit-là. Elle avait simplement remis en place les potions médicinales qu'elle venait d'acheter, puis déposer la boîte d'esquimaux au citron sur le bureau, après avoir renouveler le sort de congélation, dont les effets commençaient à faiblir.
Elle alluma le poste de radio et se prépara une tasse de thé, en écoutant le programme spécial "musique Moldue" que diffusait la RITM en nocturne, tous les samedis. Elle soupira en pensant qu'elle aurait volontiers partagé son thé avec le ténébreux Severus Rogue.
Si elle l'avait d'abord trouvé étrange, lorsqu'elle l'avait rencontré à Sainte-Mangouste, il ne lui en avait pas paru moins attirant. Il avait un charme indéfinissable, qui ne la laissait pas indifférente. Bien sûr, la découverte de la marque sur son bras avait nettement refroidi ses aspirations. Mais, ce soir, bien qu'il se soit montré peu aimable, voire franchement goujat en premier lieu, elle avait fini par trouver sa compagnie agréable et aurait même apprécié que la visite du parc se prolonge…
Mais ce n'était, à l'évidence, pas le cas de Severus Rogue…
Il était presque une heure du matin. Elle n'avait rien à faire, aucun élève à soigner, aucun remède à préparer, pas assez de courage pour faire ses bagages, et il était trop tard pour essayer de contacter sa mère par cheminette pour lui raconter ses états d'âme. Elle augmenta le volume de la radio d'un coup de baguette, s'installa dans un grand fauteuil et tenta de réfléchir. Mais elle n'était pas d'humeur à cogiter et elle s'assoupit rapidement, bercée par la voix suave de Joni Mitchell (1)
Il y avait du tapage à l'extérieur de l'infirmerie. Blanche se leva et alla ouvrir. Elle fut surprise de constater que toutes les lanternes du corridor brillaient, alors qu'elles étaient supposées être en veilleuse à cette heure de la nuit. Il y avait des bruits d'agitation, mais personne n'était visible.
Soudain, Dumbledore, vêtu d'une chemise de nuit en flanelle mauve surgit de nulle part. Il mangeait en esquimau au citron en souriant. Il s'approcha d'elle de son pas allègre et l'informa d'un ton joyeux que "Severus avait disparu dans la forêt !". Prise au dépourvu, tant par le ton sur lequel la nouvelle lui était annoncée, que par la nouvelle elle-même, elle se précipita dans l'infirmerie pour aller chercher sa cape. A son grand étonnement, sa propre mère était installée dans le fauteuil qu'elle venait de quitter. Elle lui tendait un esquimau au citron en souriant, et la priait de lui raconter ses histoires de coeur. Elle avait un air légèrement décalé, comme celui qu'arborait Dumbledore, dans le couloir.
Blanche, de plus en plus surprise, ne prit pas le temps de se demander ce que sa mère faisait là. Elle refusa l'esquimau et chercha sa cape des yeux. Mais elle ne la trouva nulle part. Sa mère lui proposa un nouvel esquimau au citron, avec plus d'insistance cette fois. Blanche voulut la repousser mais elle reçut trois petits coups sur la tempe…
Toc toc toc.
Blanche ouvrit les yeux. Elle était avachie dans son fauteuil, il n'y avait aucun bruit audible dans le couloir en ce moment, et sa mère n'était certainement pas à Poudlard en train de distribuer des esquimaux au citron… Elle avait simplement rêvé…
Toc toc toc.
Les trois coups retentirent à nouveau. Il lui fallut un certain temps avant d'émerger de sa léthargie et de comprendre qu'on frappait à la porte. Elle se leva précipitamment, se prit les pieds dans sa cape qui traînait par terre, mais parvint finalement à la porte qu'elle ouvrit brusquement. Elle avait pensé qu'un préfet lui amenait un élève malade, mais ce n'était pas le cas.
- Severus ?
C'était bien lui qui se tenait dans l'embrasure de la porte.
- Vous n'avez pas disparu ? demanda Blanche.
Surpris de la question, il la dévisagea.
- Euh… Apparemment non…
- Oh ! Excusez-moi… J'ai fait un drôle de rêve à propos de forêt et d'esquimaux au citron qui avaient disparu. Non, c'était vous qui aviez disparu… Oh, je ne sais plus…
Rogue fronça les sourcils.
- Excusez-moi de vous avoir réveillée, répondit-il après un silence.
Elle le fit entrer, masquant un long bâillement.
- Je ne dormais pas ! lança-t-elle en s'efforçant d'avoir l'air frais et dispos.
- Vous rêviez sans dormir ? demanda Rogue d'un air incrédule.
- Ah… Euh… Oui, en quelque sorte… Qu'est-ce qui vous amène ? Un élève malade ?
- Non…
Blanche eut l'impression qu'il rougissait légèrement, mais elle mit cela sur le compte de sa somnolence qui embrouillait ses capacités de raisonnement.
- Je… Vos yeux… reprit Rogue. Vous m'avez dit que c'était la marque de je-ne-sais-plus-trop quoi…
- Oui, répondit Blanche en réprimant un nouveau bâillement.
Elle remarqua que Rogue avait l'air nettement plus éveillé qu'elle, bien que ne parût pas trouver ses mots mieux qu'elle.
- Je voulais simplement vous dire que… Que je les trouve très jolis…
La fatigue de Blanche se dissipa d'un seul coup. Avait-elle bien entendu Rogue, le professeur de potions que tout le monde redoutait à cause de sa froideur et de sa partialité, lui faire un compliment ?
Elle écarquilla les yeux et le vit clairement rougir. Elle chercha quelque chose à répondre, mais elle n'était pas vraiment habituée à ce genre de situations…
- Oh… Merci… Moi, je trouve que vous avez de très belles mains.
C'était la première chose qui lui était passée par la tête. Mais, en regardant pour vérifier qu'elle n'avait rien dit de stupide, elle s'aperçut qu'il avait effectivement de belles mains.
Il y eut un silence plus qu'embarrassant, pendant lequel Blanche hésita longuement à faire ce dont elle avait envie. Puis, finalement, voyant qu'il ne se décidait pas à faire le premier pas, elle s'approcha de lui et glissa ses mains dans les siennes. Elle se hissa sur la pointe des pieds, approcha son visage souriant du sien et murmura :
- Vous avez bien fait de revenir…
Un véritable sourire se dessina sur les lèvres de Severus Rogue lorsqu'elles rencontrèrent celles de Blanche.
Le chant artificiel d'un coq brisa la quiétude du sommeil du professeur de potions. Il lui semblait avoir dormi mieux que jamais. Pourtant…
Il tendit l'oreille et perçut à nouveau le son strident d'un coq inexpérimenté. Au cours des nombreuses années qu'il avait passées à Poudlard, il n'avait encore jamais été réveillé par un coq chantant (mal)
Il ouvrit les yeux et fut ébloui par une clarté soudaine et totalement inattendue. Le soleil ne brillait jamais comme ça, dans ses appartements privés, quelle que soit l'heure de la journée.
Dès que ses yeux se furent habitués à la lumière, il put discerner le mobilier et l'agencement de la pièce. L'infirmerie…
S'était-il donc si gravement blessé qu'il ne se souvenait même plus comment il était arrivé là ?
- Cocorico !
Une voix masculine, lointaine et assourdie, parvint jusqu'à lui depuis un coin de la pièce, sous la forme d'une mauvaise imitation de la volaille qui l'avait tiré hors des bras de Morphée.
- Vous écoutez la RITM, nous sommes dimanche matin, il est 6 heures ! Bonne journée et bienvenue à tous !
Rogue voulut se retourner dans son lit pour échapper aux salutations du présentateur, mais il heurta quelque chose. Ou plutôt quelqu'un…
Le coq criard ne l'avait pas extirpé des bras de Morphée, mais plus exactement des bras de… Blanche ?
En effet, Blanche dormait paisiblement contre lui, un sourire prospère aux lèvres.
Tous les évènements de la soirée passée revinrent à l'esprit du maître de potion…
Alors, il soupira et se laissa retomber sur l'oreiller. La respiration de Blanche était douce et agréable. Il faisait bon… Et il était encore si tôt…
Il passa un bras autour des épaules de la jeune femme et l'embrassa. Il la sentit frissonner dans son sommeil.
- Une dédicace spéciale à tous les amoureux : "Chelsea Morning" de Joni Mitchell ! Bon dimanche ! (2)
La voix du présentateur laissa place à une douce mélodie. Severus Rogue resserra son étreinte et ferma les yeux.
Lorsque la radio annonça 8 heures, le professeur de potions jugea préférable de se lever. Il s'habillait prestement et embrassa Blanche qui somnolait toujours. Mais, au moment d'ouvrir la porte, un bruit de goutte à goutte attira son attention. Sur un coin du bureau, juste devant la fenêtre, dans un rayon de soleil, une boîte en carton ramolli baignait dans une mare miroitante. Des gouttes d'eau glissaient du bureau jusqu'au sol, dans un flic-flac intempestif.
Rogue sourit en pensant à la tête de Dumbledore quand il verrait l'état de ses esquimaux au citron (A/N : soyez sincères : combien d'entre vous se sont demandé ce qui était advenu des fameux esquimaux au citron ? Je vous rappelle quand même qu'ils sont au coeur de l'intrigue !)
Les effets du sort de congélation s'étaient estompés au cours de la nuit et les glaces Moldues s'étaient transformées en une flaque d'eau sucrée aromatisée au citron.
Mais Blanche saurait bien trouver une excuse acceptable, pensa Rogue.
- J'espère qu'il avait des réserves… dit une voix derrière lui.
Il se retourna pour trouver Blanche enroulée dans un drap.
- Je ne crois pas, répondit-il. Il va se demander ce qu'on a fait…
Blanche éclata de rire.
- Ce n'est pas drôle ! répliqua-t-il d'un air faussement choqué. Il est d'une humeur exécrable s'il n'a pas sa dose de sorbet au citron !
Elle rit de plus belle.
- Tant qu'il n'oublie ma fête de départ, je le pardonne, dit-elle. Tu viendras ?
Il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras.
- Bien sûr.
Il sentit un petit pincement au coeur. Elle partait déjà ce soir… Voyant son sourire s'effacer, elle se blottit contre lui et murmura :
- Je ne t'oublierai pas, tu sais…
Rogue referma délicatement la porte de l'infirmerie. Heureusement, il était encore assez tôt pour un dimanche matin et il n'y avait personne dans les couloirs. Personne sauf…
- Tiens, bonjour Severus !
Le concerné se figea sur place.
- Euh… Bonjour, Monsieur le Directeur… (A/N : qui d'autre ???)
- Vous allez bien ? demanda Dumbledore en clignant des yeux d'une façon un peu trop appuyée pour qu'elle soit naturelle.
- Bien. Très bien.
- Vraiment ? Comme vous sortiez de l'infirmerie, je me suis dis que vous étiez peut-être souffrant…
Rogue, à sa plus grande honte, vira au rouge Gryffondor.
- Non… J'étais seulement…
Il n'était pas doué pour trouver des excuses de secours à la dernière minute.
- Oh, mais ça ne me regarde, mon cher Severus ! répondit Dumbledore en souriant d'un air entendu. Ca ne me regarde pas…
Rogue resta pétrifié. Se pouvait-il que…
Mais, soudain, il remarqua que le directeur tenait quelque chose dans sa main
- Un esquimau au citron ???
- Ah oui ! Quel dommage que je vous aie envoyé en chercher hier après-midi, car, voyez-vous, j'en ai reçu une pleine cargaison au dîner… De quoi tenir un siège ! Mais, comme vous n'étiez pas rentré, j'ai pensé que vous aviez trouvé une compagnie plus distrayante que la mienne et que votre soirée n'était pas perdue… J'étais ravi d'avoir mes esquimaux à ce moment là, voyez-vous parce que je souffrais d'un violent mal de tête et c'est un remède souverain. Ca m'a évité un détour par l'infirmerie…
Il s'arrêta et balaya le couloir du regard. Puis, comme Rogue ne répondait pas, il poursuivit :
- Au fait, c'est très étrange, j'ai fait un drôle de rêve cette nuit : vous aviez disparu dans la Forêt Interdite à cause d'une invasion d'esquimaux au citron et… Ma foi, j'ai oublié… Ca ne devait pas être très important… Je vais quand même demander à Sybille son interprétation. Je vous préviendrai si elle prédit votre mort imminente ! Tenez, vous voulez un esquimau au citron ? j'en ai plein les poches ! J'ai jeté un sort de congélation sur mes poches pour qu'ils ne fondent pas. Ce serait tellement dommage ! Prenez-en un, vous verrez, c'est très bon !
Sans lui laisser le temps de répondre, il lui en tendit un, puis 'éloigna rapidement, souriant et chantonnant.
Rogue examina le papier coloré qui enveloppait l'esquimau puis le déchira. La glace avait un goût sucré et acidulé.
- C'est vrai que ce n'est pas mauvais, pensa-t-il.
PAUSE
(1) Chanteuse Moldue bien connue. Si, si , je vous assure ! Vela m'a gentiment fait remarquer que c'était une illustre inconnue pour les francophones de notre génération. C'est à se demander comment je la connais…
(2) Décidément Joni Mitchell m'a bien inspirée pour ce chapitre ! Au début, je voulais que Sev et Blanche écoutent ma chanson préférée "River" mais c'est vraiment une chanson trop triste pour ce genre de situation, alors j'en ai choisi une autre, beaucoup plus joyeuse et insouciante !! De plus, je trouve qu'elle fait très "typique Moldu", tout en montrant qu'il y a beaucoup de similitudes antres la vie quotidienne des sorciers et celle des Moldus !
Pour information, voici les paroles de "Chelsea Morning" :
Woke up, it was a Chelsea morning,
And the first thing that I heard
Was a song outside my window,
And the traffic wrote the words
It came ringing up like Christmas bells,
And rapping up like pipes and drums
Oh, won't you stay
We'll put on the day
And we'll wear it till the night comes
Woke up, it was a Chelsea morning,
And the first thing that I saw
Was the sun through yellow curtains,
And a rainbow on the wall
Blue, red, green and gold to welcome you,
Crimson crystal beads to beckon
Oh, won't you stay
We'll put on the day
There's a sun show every second
Now the curtains open
On a portrait of today
And the streets are paved with passers-by
And pigeons fly
And papers lie
Waiting to blow away
Woke up it was a Chelsea morning,
And the first thing I knew
There was milk and toast and honey,
And a bowl of oranges too
And the sun poured like butterscotch,
And stuck to all my senses
Oh, won't you stay
We'll put on the day
And we'll talk in present tenses
When the curtain closes,
And the rainbow runs away
I will bring you incense owls by night
By candlelight
By jewel-light
If only you will stay
Pretty baby, won't you
Wake up, it's a Chelsea morning
Pardon pour l'overdose d'esquimaux au citron… Je crois que je suis sherbet lemon addicted !
Voilà, c'était le dernier épisode ! Toutefois, j'ai un petit bonus en réserve pour ceux que ça intéresse…
