Titre : Où une trêve est conclue
Auteur : BloodCountess
Résumé : Lily se rend à son fameux rancart lancé à la volée par Severus, à la Bibliothèque.
Rating : G
Content : Romance pure et simple
Feedback :
Drack: J'ai tenté de faire le plus vite possible pour écrire ce chapitre afin de te remercier pour ton magnifique dessin. Je suis vraiment désolée de n'avoir pu t'exprimer ma reconnaissance avant (damné examen de maths ;p) mais j'espère que ce chapitre me fera pardonner. Merci encore pour tout, ton support, tes superbes illustrations et ta bonne humeur!
Lou: J'ai toujours peur de ne pas prendre le temps de bien étoffer, de prendre le temps de détailler les évènements afin qu'ils ne paraissent pas précipités et d'un autre côté, j'ai l'horrible crainte de m'étendre dans des introspections trop longues qui rendent la lecture fastidieuse et ennuyeuse. Tes commentaires me rassuent toujours à ce sujet. Je suis heureuse de voir que mon Severus est crédible et qu'il ne tombe pas dans le mélo. J'essaie de me mettre dans sa peau, d'imaginer et d'anticiper ses réactions, ses répliques, avec le plus grand respect pour sa nature. Je reste une fervente lectrice et espère que l'inspiration te viendra aussi souvent que possible ;). Alors, encore une fois, merci !
Vyrses: Merci et j'espère que tu apprécieras aussi ce nouveau chapitre!
Sevina: Héhé, je me disais qu'il fallait un peu de romantisme, de temps à autre. Severus n'est pas seulement mesquin, après tout . Bonne lecture!
Zizany: Je suis ravie que malgré ton erreur, tu poursuives ta lecture et semble l'apprécier. En espérant que ma fic continuera à te plaire...
Note de l'Auteur : Petite incursion dans l'esprit de Lily Evans qui mérite elle aussi le droit de parole. Mmh, beaucoup, beaucoup de fluffiness ;p.
Chapitre VI
Où une trêve est conclue
« Attends-moi devant le portrait du moine chauve à 20h.
SS »
Lily contempla pensivement le billet pendant quelques secondes. Est-ce que c'était ça, son rancart? Sans s'être attendue à une lettre enflammée, le bout de parchemin du Slytherin la laissait perplexe. Elle s'était peut-être fait des idées, quant aux intentions du jeune homme. Peut-être n'était-il nullement attiré par elle. Elle se trouva d'ailleurs assez sotte d'avoir songé un seul instant que Severus Snape, le Slytherin-au-regard-qui-tue-et-qui-n'aime-personne-d'autre-que-lui-même, soit intéressé par elle. Pire que des illusions sur une attirance hypothétique! Peut-être souhaitait-il seulement lui donner un faux rendez-vous pour ensuite lui poser un lapin afin de pouvoir se moquer de sa crédulité?
La Gryffindor se gifla mentalement. Quelle imbécile elle faisait, à spéculer comme une amoureuse transie à propos d'un garçon pour qui elle ne ressentait rien d'autre que de la curiosité! Sa détermination reprit le dessus sur l'incertitude. Elle se rendrait au portrait du moine chauve, ce soir même, à 20 heures et attendrait de voir si Severus Snape s'y montrerait le bout du nez. Elle n'avait rien à perdre, après tout. Le pire qui pourrait lui arriver serait un peu de temps à faire le pied de grue.
Avec une nouvelle résolution, Lily se leva et passa devant le miroir de son dortoir. Mais c'était que ces cheveux étaient dans un état lamentable! Elle jeta un coup d'œil à sa montre. Elle avait à peine le temps de remettre un peu d'ordre dans sa tenue. Si elle faisait vite, elle pourrait sûrement y arriver… Et puis, cette robe n'était pas convenable. Il devait bien lui rester quelque chose de moins défraîchi… Son reflet lui adressa un clin d'œil malicieux auquel elle répondit par un rougissement outragé et une grimace. Décidément, elle sombrait dans le ridicule, ces derniers temps. Et tout cela, à cause de ce satané Severus Snape qui la mettait dans un de ces états…
-X-
19h59. Il ne restait plus qu'une minute. Lily était arrivée dix minutes à l'avance. Elle en avait passé cinq à examiner le terrain (Y avait-il aucune trace de piège? D'embuscade?) puis, les 5 suivantes à attendre en trépignant devant le tableau. L'anxiété la gagnait progressivement. Et s'il ne venait pas? Et s'il venait et qu'elle était horriblement déçue? Pouvait-elle vraiment porter foi en sa parole? Il semblait si sincère, cet après-midi! Mais s'il n'était qu'un excellent acteur? Un menteur? Un cruel? Un manipulateur? Tant de « et si… » lui trottaient dans la tête, qu'elle n'entendit pas celui qui occupait tant ses pensées arriver. Ce dernier s'éclaircit la gorge avant de la saluer :
« Bonsoir, Evans. »
L'interpellée tressaillit et fit volte-face pour tomber nez à nez avec Severus Snape. Celui-ci esquissa un petit sourire crispé qui disparut la seconde d'après. Il s'éclaircit de nouveau la gorge.
« R… ravi que tu… tu aies pu venir, Evans, » déclara-t-il, ses yeux plongés dans l'observation apparemment passionnante du bout de ses souliers.
Lily hocha la tête avec un sourire timide. Si elle n'avait pas été elle-même aussi nerveuse, elle aurait remarqué les mêmes symptômes que provoque la gêne chez Severus. Heureusement pour tous deux, ils étaient trop préoccupés par leurs propres inquiétudes personnelles pour se soucier de celles de l'autre parti. C'est pourquoi la Gryffindor ne trouva pas étrange le bégaiement du jeune homme et si elle avait eu l'esprit de le dénoter, elle l'aurait probablement placé sur le compte de l'inconfort qu'il ressentait à être placé en sa désagréable présence.
Sans plus attendre, Severus lui fit signe de le suivre. Elle le suivit sans se départir de son angoisse.
-X-
« Où est-ce que tu m'emmènes, Severus? » s'enquit-elle, une pointe de nervosité transperçant dans sa voix.
« Patience, Evans, » répondit-il laconiquement, bien qu'elle eut l'impression d'avoir perçu une note amusée dans sa voix.
Cela ne présageait rien de bon. Lily se tordit nerveusement les mains. Qu'est-ce qui lui assurait que le Slytherin ne l'attirait pas dans un piège? Après tout, qu'est-ce qui lui prouvait qu'il était digne de confiance? Peut-être l'emmenait-il tout droit vers Malfoy et sa petite bande qui se ferait un plaisir de s'occuper d'une petite Sang-de-Bourbe assez idiote pour s'aventurer seule…
« C'est ici, » annonça soudainement Severus.
Tirée hors de ses pensées, la Gryffindor s'immobilisa et regarda autour d'elle avec curiosité, en oubliant même ses peurs infondées. Elle se trouvait à présent dans une partie des cachots qu'elle ne connaissait pas. Elle était consciente que le château était vaste, mais jamais n'avait-elle imaginé qu'il le soit à ce point. Elle lança un regard interrogateur à Severus.
« Où sommes-nous? » demanda-t-elle.
« Dans les tréfonds de Hogwarts, là où personne ne vient jamais. »
Lily frissonna et parcourut des yeux les environs. Elle comprenait pourquoi l'endroit était désert : il y faisait froid, sombre et humide, trois caractéristiques qui ne le rendait pas particulièrement accueillant à l'occupation humaine.
« C'est peut-être l'aspect des lieux qui les repoussent…? » avança-t-elle.
Le garçon haussa les épaules.
« Ils ne savent pas ce qu'ils manquent! Bah, c'est tant mieux pour moi, au fond. Je peux y être tranquille. »
Sur ce, il s'approcha du mur devant lequel ils se tenaient et posa sa main contre, prononçant d'une voix basse :
« Pax pacis. »
Une porte apparut bientôt dans la pierre grise. Severus se tourna vers elle et lui fit signe de s'approcher. Se glissant derrière elle, il posa ses mains sur ses yeux, ce qui ne fit que renforcer l'angoisse croissante de Lily.
« Severus? Je… finalement je crois que j'avais… hum… quelque chose à faire… » commença-t-elle d'une voix paniquée.
« Trop tard, Evans, » laissa-t-il tomber.
« Non, je… je suis sérieuse. Je suis désolée de me décommander aussi brusquement mais… » tenta de nouveau Lily.
« Tu parles trop, Evans, » la taquina-t-il.
Il s'avança. Lily ne put que faire de même en titubant. Elle entendit la porte grincer alors qu'on l'ouvrait. Son cœur battait à une vitesse folle. Qu'est-ce qu'elle allait découvrir, lorsqu'elle retrouverait l'usage de ses yeux? Une affreuse salle de torture? Lucius Malfoy et sa bande lui formant un charmant petit comité d'accueil?
Finalement, Severus retira ses mains des yeux de la jeune fille… qui poussa un cri d'émerveillement devant ce qui s'étendait devant elle.
« Bienvenue dans mon antre, » dit simplement Severus.
Lily fit quelques pas en clignant des yeux. La pièce avait été complètement aménagée et dégageait la sécurité et le confort. Des torches accrochées aux murs dispensaient une lumière agréable sur la salle. Propre et bien rangée, on avait étendu un tapis sur le sol, suspendu des tapisseries aux murs. Le résultat était assez sobre, mais démontrait un goût sûr pour les belles choses, sans toutefois entrer dans le faste luxueux et clinquant. Dans un coin, on retrouvait un chaudron et une table couverte de fioles remplies de mixtures aux couleurs étranges probablement utilisées pour des expériences. Dans l'autre, on avait placé une bibliothèque aux étagères garnies de livres ainsi qu'un fauteuil à l'aspect confortable. Le mobilier était simple mais élégant. Qui aurait cru que tant de chaleur et de beauté se cachait dans les bas-fonds de Hogwarts?
Lily fit un tour sur elle-même pour mieux apprécier la pièce qui reflétait bien la personnalité de son propriétaire. Vêtu de noir d'une façon presque austère, jamais ne portait-il de vêtements criards et tapageurs. Cependant, son habillement dénotait tout de même un certain style, un raffinement particulier. Mais il y avait plus que cela. Tout comme son « antre », Severus Snape était au premier abord peu avenant, mais dissimulait quelque chose de plus à l'intérieur de lui qu'une méchanceté pure et simple. Et si son âme était semblable à l'intérieur de la pièce, Lily ne pouvait attendre de la découvrir!
Severus avait surveillé avec appréhension la réaction de Lily quant à la découverte de son refuge secret, ne sachant trop à quoi s'attendre de sa part. Jamais n'avait-il montré sa retraite à personne. Il le considérait presque comme un sanctuaire, un lieu sacré qu'il pouvait utiliser pour se reposer, travailler sur ses recherches, mettre de l'ordre dans ses idées ou seulement être tranquille. Cet endroit avait été parfait pour lui en tout point, sauf peut-être pour une seule chose : il lui manquait une présence humaine. Pas n'importe quelle présence humaine. Celle d'une personne qui pourrait comprendre sa dévotion à un lieu de sérénité tel que celui-ci, qui partagerait les mêmes intérêts que lui pour la lecture et l'expérimentation, mais plus que tout, qui accepterait de se tenir dans la même pièce que lui sans chercher à lui faire du mal.
« Oh, Severus, c'est merveilleux, » s'exclama Lily en un souffle, une fois remise de son émotion.
« Je suis heureux que tu aimes, Evans. Je me suis dit que peut-être pourrais-tu faire bon usage de ces livres… »
Il pointa la bibliothèque du doigt.
« Qui sont fatigués de n'avoir que moi pour compagnon. »
Et ils ne sont pas les seuls, ajouta-t-il mentalement.
« Un visage nouveau ne leur ferait pas de mal… Et il sera moins dispendieux et plus écologique de te prêter mes romans plutôt que de t'en acheter de nouveaux exemplaires à chacune de mes bourdes, » ajouta-t-il non sans humour.
Lily lui sourit de toutes ses dents. Elle irradiait le bonheur, Severus pouvait le sentir et il en était sincèrement ravi. Il la mit pourtant en garde :
« Je dois pourtant te prévenir que je trouverais très regrettable qu'il arrive quoi que ce soit à mon havre de paix. C'est pourquoi je te recommande la prudence. J'accorde très difficilement ma confiance, comme tu as sûrement pu le remarquer, mais une fois perdue, on ne peut plus la gagner. »
Lily porta sa main sur son cœur et clama :
« Je jure solennellement sur la tête de Godric Gryffindor que pas âme qui vive n'arrivera à m'arracher le secret de ton asile.
- Ah, ces Gryffindors, toujours obligés de donner dans le mélo… » soupira Severus en levant les yeux au ciel.
La jeune fille éclata de rire puis tendit sa main au Slytherin. Ce dernier fut pris de court et hésita un instant avant de serrer la main qu'on lui présentait.
- Est-ce donc la fin de la guerre, Mr Snape?
Severus releva un sourcil d'un air surpris.
« Bien sûr que non! Ce n'est qu'une trêve momentanée que je vous laisse pour que vous repreniez quelques forces, Miss Evans. »
Lily lui tira la langue.
« De toute évidence, vous ne manquez pas de culot, Mr Snape!
- Et vous d'infantilisme, Miss Evans, à en juger par cette grimace que vous m'avez adressé, » répliqua Severus. « Je crois bien qu'il vous faudra un peu de Wilde pour parachever votre éducation.
- Alors vous vous improvisez mon précepteur, Mr Snape? Quel honneur!
- Vous semblez une élève assez indisciplinée et quelque peu simplette, mais j'imagine qu'avec un peu d'application, pour y arriverez peut-être, » lui répondit-il.
« Vous pouvez être certain que mon but premier sera de vous faire craquer, très cher professeur, » claironna Lily.
« Vous apprendrez bien vite que j'ai énormément de patience et de sang-froid, Miss Evans, et que même votre toupet n'arrivera à m'impressionner, » l'avertit Severus.
« C'est ce qu'on verra, mais en attendant, pouvez-vous répéter votre précédente suggestion?
- Qu'est-ce que je disais? Déjà inattentive! Je serai tolérant pour cette première fois, mais que je vous n'y reprenne plus, Miss Evans. Je disais donc que notre première lecture sera.... »
