Disclaimer : L'univers du Caméléon ne m'appartient pas. Je n'ai d'ailleurs aucune idée d'à qui il peut bien appartenir. Le flash-back n'est pas une idée originale, il est tiré de l'épisode « Le premier Noël de Jarod », mais j'ai fait la novélisation.
Chapitre 1 : Remue-ménage20/12/69
Mademoiselle Parker ouvrit la porte avec précaution. Elle passa la tête par l'entrebâillement et jeta un coup d'œil à l'intérieur. Ne voyant personne, elle entra en se dirigea vers une sorte de cage contenant trois paires de lapins de couleurs différentes, chacun séparé par une paroi. Elle les regardait quand elle entendit un bruit de pas. Elle tourna la tête pour voir un garçon s'avancer. Il avait à peu près son âge.
« Tu es Mademoiselle Parker ? », demanda-t-il.
« Je croyais que tout le monde était parti », se défendit-elle, consciente qu'elle n'aurait pas dû être là. « Personne ne doit savoir que je suis venue », ajouta-t-elle en reculant vers la sortie.
« Non, attends. Pourquoi tu es là ? », demanda le garçon.
« Maman... m'emmène de temps en temps pour que je les caresse », répondit Mademoiselle Parker, rassurée, en se rapprochant de l'enclos. « J'aimerais bien en avoir un mais mon père ne veut pas d'animaux à la maison. »
« On étudie leur comportement. Il y a trois paires de jumeaux. Regarde. »
Le garçon actionna un mécanisme qui abaissa les parois qui maintenaient les lapins séparés.
« Ils ont grandi séparément », ajouta-t-il. « Mais dans quelques secondes, ceux qui portent des gènes identiques vont se rapprocher instinctivement... Un peu comme si des aimants les attiraient. »
En effet, les lapins de la même couleur se rapprochèrent les uns des autres. Mademoiselle Parker les observait, fascinée.
« Tiens », dit encore le garçon en prenant un lapin blanc dans l'enclos et en le tendant à Mademoiselle Parker. « Touche comme il est doux. »
Mademoiselle Parker le prit en souriant et se mit à le caresser. Le garçon fit de même. Mais, soudain, le bruit d'une porte qui s'ouvre se fit entendre. Mademoiselle Parker rendit précipitamment le lapin au garçon, puis s'enfuit par où elle était venue. Le garçon la regarda partir ; de l'endroit où elle venait de disparaître entra un homme qui lança au garçon un regard agacé.
Un peu moins de trente ans plus tard, à l'avant-veille de Noël, Mademoiselle Parker était dans son salon. Un verre de vin rouge à la main, simplement vêtue d'un pyjama en soie, elle était assise dans un fauteuil, regardant dans le vide en direction du sapin. Elle était plongée dans ses souvenirs, revoyant ses Noëls avec ses parents, quand elle était encore si petite, revoyant le lapin que Jarod lui avait offert comme cadeau de Noël, quelques années auparavant, revoyant tant de choses encore...
Une guirlande se détacha de l'arbre de Noël et tomba sur le sol. Avec un soupir, Mademoiselle Parker posa son verre et se leva pour aller remettre en place la guirlande fugueuse. Elle avait saisi la décoration quand, derrière elle, une voix s'éleva.
« Posez cette guirlande et haut les mains. »
Lâchant le boa de papier brillant, elle leva les mains et, doucement, se tourna vers son interlocuteur. Il s'agissait d'un homme plutôt grand, dans les 1m80, entièrement vêtu de noir. Une cagoule de la même couleur lui recouvrait le visage. Seuls ses yeux, d'un bleu de glace, étaient visibles. Il pointait un pistolet vers elle. Une vague de panique faillit gagner Mademoiselle Parker, mais celle-ci se força à rester calme. Ce n'était pas la première fois qu'elle se trouvait dans une situation semblable. Certes, personne ne l'avait jamais attaquée chez elle, et surtout par surprise, mais ce n'était pas une raison pour paniquer.
« Qu'est-ce que vous me voulez ? », demanda-t-elle d'une voix totalement maîtrisée.
« Vous tuer », répondit l'autre sur le ton de la conversation. « Allez, déplacez-vous par-là (il indiqua sa droite) et doucement. »
Mademoiselle Parker s'exécuta, réfléchissant à une solution pour neutraliser son adversaire. Son arme était trop éloignée pour qu'elle puisse l'utiliser. L'espace d'un instant, elle se maudit de ne pas l'avoir gardée à proximité. Tant pis. Elle chercha des yeux quelque chose qui puisse lui servir. Mais elle ne trouvait pas.
« Stop ! », ordonna l'homme.
Mademoiselle Parker s'arrêta.. L'homme se rapprocha. Ses yeux la fixaient sans relâche. A l'intérieur se lisait la froide détermination du tueur. Il ne restait qu'un mètre entre lui et sa victime quand, dans un grand fracas de verre brisé, un autre homme passa à travers une porte-fenêtre et s'abattit sur le tueur. Sous l'effet de surprise, Mademoiselle recula en protégeant son visage. Le tueur, fauché par le nouvel arrivant, tira une balle qui alla se perdre dans le plafond, déclenchant une pluie de plâtre. Il tenta de se débattre mais l'autre réussit à lui prendre le fusil des mains et l'assomma avec la crosse. Il bondit ensuite sur ses pieds, attrapa Mademoiselle Parker par la main et l'entraîna à sa suite par la porte-fenêtre éventrée.
« Jarod, qu'est-ce qui se passe ? », demanda Mademoiselle Parker en courrant à perdre haleine.
Celui-ci tourna la tête quelques secondes vers elle.
« Je t'expliquerais plus tard ! Viens ! »
