Disclaimer : l'univers du Caméléon ne m'appartient pas du tout.
Merci à Beautiful Strangeran et à thecheekymellypour vos reviews !
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Chapitre 4 : Réveillon.
Le danger de cette sortie eut tôt fait d'être remplacé par la joie enfantine de Noël dans l'esprit de Jarod. Melle Parker s'amusait de voir son empressement de gamin devant les décorations et les festivités de Noël. Même si elle restait sur ses gardes. Après tout, c'était elle qu'on cherchait à abattre.
Jarod finit d'acheter des marrons chauds et reprit ses paquets, qu'il avait posés sur le trottoir. Melle Parker l'attendait à deux pas de là, portant elle aussi quelques achats. Jarod la rejoignit et lui tendit le cornet de marrons.
« Tu en veux ? », demanda-t-il.
« Non », répondit Melle Parker. « On peut y aller, maintenant ? »
Jarod acquiesça. Ils remontèrent la rue jusqu'à arriver à hauteur de l'immeuble d'appartement où ils logeaient. Il se trouvait de l'autre côté de la rue. Jarod traversait la rue, suivit de Melle Parker, quand une voiture gris métallisé déboula à toute vitesse et se rua sur cette dernière. Melle Parker eut à peine le temps de se jeter sur le côté. La voiture la frôla de quelques centimètres puis disparut à un coin de rue. Melle Parker roula sur le côté et se redressa rapidement, cherchant par réflexe son arme. Jarod la rejoignit, une ride d'inquiétude lui barrant le front.
« Ça va ? », demanda-t-il.
« Oui, oui », répondit Melle Parker en acceptant son aide pour se lever.
Quelques passants, témoins de la scène, s'attroupaient déjà. Certains s'inquiétèrent de l'état de Melle Parker, et celle-ci prit sur elle de leur répondre avec gentillesse. L'adrénaline du moment retombait et elle commençait à ressentir le choc d'une attaque si soudaine. Jarod l'éloigna des badauds, qui devenaient trop pressants. Ils rentrèrent à l'appartement avec ce qui restait de leurs courses. Melle Parker était épuisée. Elle s'affala dans le canapé.
« Au moins, on sait qu'il nous a retrouvés », lança Jarod.
Melle Parker répondit par un soupir. Cette histoire commençait à l'énerver. Elle voulait en finir au plus vite.
« Tu as trouvé son numéro de téléphone ? », demanda-t-elle, la lassitude s'entendant dans sa voix.
Jarod hocha la tête tandis qu'il rangeait les achats.
« Ton frère devrait faire plus attention à ses appels téléphoniques. Ça été un jeu d'enfant. »
Melle Parker eut un petit sourire en pensant que ce qu'il considérait comme un jeu d'enfant aurait posé des problèmes à plus d'un.
« Je vais l'appeler », dit Melle Parker en se levant pour prendre le téléphone.
« Tu devrais te reposer avant », lui conseilla Jarod. Puis, comme Melle Parker avait soupiré d'impatience, il ajouta : « Tu ne le rencontreras pas avant demain, de toute façon. »
N'ayant pas envie de chicaner pour une bêtise pareille, Melle Parker capitula et alla se coucher dans la chambre.
Quand elle se réveilla, une heure et demie plus tard, et qu'elle retourna dans le salon, Melle Parker trouva Jarod aux fourneaux.
« Bien dormi ? », lui demanda celui-ci.
« Mmm oui », répondit Melle Parker.
« Le téléphone est là. Le numéro est à côté », dit Jarod en indiquant la table à manger.
Melle Parker se saisit directement du téléphone et es composa une attitude ferme et dangereuse tandis qu'elle formait le numéro. McIntyre ne fut pas long à répondre. Melle Parker entendit un « Oui, Mr Lyle ? » dénué d'expression à l'autre bout du fil.
« Désolée », dit Melle Parker d'une voix doucereuse. « Ce n'est pas lui. »
« Melle Parker, je présume », répondit le tueur, trahissant une pointe d'amusement.
« Exacte. J'ignore ce que mon frère vous a offert pour me tuer, mais je suis prête à vous offrir plus. Beaucoup plus. »
« Vraiment ? Et qu'entendez-vous par beaucoup plus ? »
« A vous de voir. Votre prix sera le mien. »
« Ce n'est pas dans mes habitudes de trahir un contrat. »
« Il y a un début à tout. »
« Votre détermination me plait. Je veux quarante millions de plus. Pour vingt millions de plus, je peux éliminer votre frère. »
« Non merci. Je m'en chargerais moi-même. Où voulez-vous que le versement se fasse ? »
« Il y a un entrepôt désaffecté à la sortie de la ville. Venez-y seule demain soir, au coucher du soleil. Ne mettez pas votre partenaire dans l'affaire. »
« Mon partenaire, comme vous dites, ne posera pas de problèmes. Soyez à l'heure. »
Sur ce, elle raccrocha. Jarod tourna la tête vers elle.
« Alors ? »
« Alors, demain soir à l'entrepôt désaffecté à la sortie de la ville. »
« Parfait. Ça nous laisse le temps de passer un réveillon tranquille. »
Melle Parker s'avisa alors qu'un sapin de Noël trônait à présent dans un coin de la pièce.
« Evidemment », dit-elle avec un demi-sourire. « Et je suppose que tu nous prépares une dinde pour souper. »
« Que serait Noël sans son sapin et sa dinde ? »
Melle Parker soupira d'amusement.
« Tu as besoin d'aide ? »
Ce fut un petit réveillon familial sans histoire. Comme pour le petit-déjeuner, Melle Parker eut une bouffée de souvenirs de son enfance. Elle pensa, avec un pincement au cœur, que c'était sans doute ainsi que sa mère aurait voulu qu'elle passe Noël, et non pas seule chez elle comme elle avait pris l'habitude de le faire. Melle Parker avait décidé de profiter un maximum de ce réveillon en mémoire de sa mère. Elle n'eut pas à se forcer outre-mesure, cela dit. Jarod était de compagnie fort agréable. Il fit en sorte de rendre la soirée la plus normale possible.
« Tu ne mérites pas que le Centre te pourchasse », dit Melle Parker à la fin de la soirée.
« Ce n'est pas moi qui le veux », se contenta de répondre Jarod.
Ils étaient tous deux assis sur le canapé, savourant une dernière coupe de champagne. Melle Parker posa sa coupe sur la table basse en face d'elle et ramena les jambes sur le fauteuil. Elle se mit de côté de façon à pouvoir regarder Jarod.
« Mais même comme ça, tu arrives à avoir une vie meilleure que la mienne. »
Jarod posa sa coupe à son tour et la regarda.
« Tu exagères un peu, non ? », dit-il.
Melle Parker laissa aller sa tête contre le dossier du canapé.
« Tu es heureux, les gens t'aiment, tu te rends utile... pas comme moi... », dit-elle en rapprochant doucement son visage de celui de Jarod.
Celui-ci se sentit irrésistiblement attiré vers elle, mais, au moment d'effleurer ses lèvres, il détourna la tête.
« Tu as trop bu », dit-il en se levant et la soulevant du fauteuil.
Melle Parker se débattit mollement puis se laissa faire. Elle savait pertinemment bien qu'elle n'avait pas trop bu. Elle s'était prise assez de cuite pour en connaître les symptômes. Néanmoins, elle ne protesta pas. Jarod la porta jusqu'à son lit.
« Allez, au dodo », lança-t-il en fermant la porte après l'avoir déposée.
Melle Parker songea qu'il valait sans doute mieux qu'il la crût bourrée.
