Heyy bien le bonjour, j'avais pas forcément prévu d'entamer ce recueil tout de suite mais finalement, je me lance... x3 Voici donc mon recueil sur The Grandmaster of Demonic Cultivation/MDZS/etc. etc. tous les autres titres vous avez sûrement l'habitude ! o/ XD J'y posterai a priori uniquement des textes courts (moins de 2000 mots) écrits en quelques heures, ou bien pour des événements, ce genre de trucs. Je n'ai pas encore terminé ma lecture du roman, donc pour l'instant je vais surtout spammer avec des UA, mais je me rattraperai avec du canon plus tard !
Pour cette fois, je commence avec un petit OS écrit sur la base d'un thème d'une liste mise au point avec Zofra (que je remercie encore si elle passe par là ! Nos petits défis me motivent toujours à fond ! x3). Il se passe dans un univers alternatif où Lan Wangji est une sirène (de même que tous les Lan) et Wei Wuxian un humain, avec la petite spécificité que les deux espèces ne parlent pas la même langue. J'ai l'intention d'écrire un OS plus long sur ce concept à l'avenir, mais pour l'instant, je vous laisse avec ce petit texte introductif ! Merci d'être venu.e dans le coin y jeter un oeil x33
Disclaimer général : Les personnages et l'univers de MDZS appartiennent à Mo Xiang Tong Xiu.
Personnages/Pairings : Lan Wangji/Wei Wuxian
Rating : K
01 : À nouveau
Le torse hors de l'eau et le corps appuyé contre le rocher en bord de plage, Lan Wangji est aussi concentré qu'il faut l'être lorsqu'on joue mais n'arrive pas à convaincre ses paupières de se clore.
L'instrument entre ses mains est toujours le même, pourtant. Les doigts qui en pincent les cordes n'ont pas changé. Les gestes qu'il a répétés des centaines, non, des milliers de fois lui viennent avec naturel, sans qu'il ait besoin d'y réfléchir. Leur force est adéquate, leur rythme est correct, leur précision est sans faille-
Mais il y a le vent léger. La sensation de froid sur sa peau. Les mouvements plus aisés dans l'air. Les gouttelettes légères qui s'accrochent encore au corail brillant, qu'il sent couler le long de son dos. Le son qui ne l'enveloppe plus, comme au fond de l'océan où il est omniprésent et le traverse avec clarté de part en part sans que, les yeux fermés, on puisse en déterminer l'origine – mais qui, ici, le fuit s'il cesse un instant de lui prêter attention. Se cache parfois derrière le bruit des vagues. Joue avec ses sens un jeu dont lui seul connaît les règles.
Ne pas rester à la surface plus longtemps que nécessaire.
Les mots qu'il connaît par cœur depuis son plus jeune âge se rappellent à lui ; Lan Wangji ne cesse pas d'observer ses doigts glisser sur les cordes fines. Tout est si différent à la surface. Les notes qui n'ont plus rien de celles qu'il connaît, alors que le morceau reste celui qu'il a composé. Mais aussi, la musique elle-même, qui ne résonne pas en lui et ne s'apprécie pas de la même manière. Et surtout, au bout de quelques instants de plus, au moment où il aurait dû s'y attendre et pourtant comme par surprise-
Ce son qui ne ressemble à aucun autre. Si loin de tout ce que les profondeurs de l'eau ont à offrir. Lan Wangji ne l'a entendu qu'ici. Que- Sans s'en rendre compte, il redresse la tête. Que produit par lui. Ce son clair, aigu, qui passe de l'infinie douceur à l'éclat du jour en une mesure, et l'homme dont les doigts et les lèvres se posent avec dextérité sur le long instrument cylindrique pour l'en faire sortir ; ses cheveux secs encadrent un visage juvénile là où ceux de Lan Wangji, encore humides, frisent légèrement contre ses tempes. Les yeux fermés, concentré sur le morceau, il ne rit pas, mais Lan Wangji connaît sa tendance à tout trouver drôle, si loin du calme et de la retenue qui font la fierté des Lan.
Ne pas se laisser apercevoir par les humains.
Il s'appelle Wei Ying.
Il le lui a dit la première fois. Lorsque ses yeux se sont ouverts sur lui. Et Lan Wangji n'a pas su lui répondre.
Ne pas entrer en contact avec les humains.
Mais Lan Wangji est revenu, depuis. Pour l'entendre jouer sur la plage. Pour croiser son regard par-dessus les rochers. Pour l'écouter lui parler encore et encore dans des mots qui lui échappent, rire aux éclats sans se soucier de ne recevoir que de brefs signes de tête en retour. Et Lan Wangji a amené son propre instrument. Et Lan Wangji le lui a fait entendre. Et Lan Wangji a accepté d'en jouer en même temps que lui, avec lui, pour lui-
Il termine un accord qui pourrait s'avérer final et, aussitôt, l'instrument de Wei Ying reprend sa mélodie avec un entrain nouveau, une passion nouvelle. Dans l'air, ses notes n'épousent plus les courants marins mais s'harmonisent à celles de Wei Ying au moment où leurs yeux se rencontrent – c'est alors que plus que jamais Lan Wangji a envie, non, a besoin de lui parler à son tour, de l'appeler, de prononcer son nom.
Le morceau se termine et la musique fait place au silence. Dans les yeux de Wei Ying brille une lueur de satisfaction, de malice. Le cœur de Lan Wangji n'a jamais battu si fort dans sa poitrine.
« Fantastique, murmure Wei Ying – puis son sourire éclaire à nouveau tout son visage. Ah, j'en reviens pas, c'était génial ! »
Wei Ying.
Lan Wangji ne le quitte pas du regard lorsqu'il décroise ses longues jambes sur le sable, se lève, marche, s'approche. Cela fait des semaines qu'il étudie. Les livres humains, la langue humaine, pour les comprendre. Les mots humains, les sons humains- pour être en mesure de les dire. Des semaines qu'il s'éclipse en secret, sans en avertir ni son frère ni son oncle, tout ça pour remonter à la surface où il ne devrait pas se trouver et s'efforcer, essayer encore et encore de les produire – ces ondes qui ne sont pas celles du peuple de la mer, perceptibles par l'oreille humaine. Du moins, il l'espère.
Lan Wangji se recentre et, soudain, Wei Ying est face à lui contre le rocher et approche et se penche- Il pose une main sur son instrument, le complimente, se reprend, s'excuse, mais Lan Wangji n'est parvenu qu'à prendre une inspiration sèche, les yeux ouverts. La sensation de l'air dans sa gorge est inhabituelle. Celle qui étreint son estomac, beaucoup moins. La voix de Wei Ying est une mélodie à laquelle il veut s'accorder. Son rire, un instrument qu'il veut mettre en valeur dans leur symphonie.
Alors il redresse la tête, leurs yeux se croisent, et juste comme ça – le son lui échappe.
« Wei- »
Aussitôt Wei Ying se tait, écarquille les yeux, et Lan Wangji sent un poids bloquer sa gorge.
Le ton n'est pas le bon. Le volume non plus. Et pourtant Wei Ying ne regarde plus que lui, et il faut qu'il- Il faut qu'il réessaie. Encore.
« W- Wei. »
Les mèches fines qui caressent sa peau claire, à peine portées par la brise. Les doigts fins aux ongles lisses, si habiles sur son étrange instrument – qu'il a serrés en poing sous sa mâchoire nette.
Encore. Une syllabe après l'autre.
« Ying. »
Ses lèvres fines. Entrouvertes. Humides d'eau salée. À la merci des embruns sous le soleil presque couchant.
Encore. Jusqu'à ce qu'il réussisse.
« Wei. Ying. »
Au bout de la deuxième fois, les sons lui viennent plus facilement. Lui semblent plus proches de ceux qui courent sur la langue de l'humain- de l'homme qui lui fait face. Même s'il n'est pas certain d'être irréprochable, non- Même s'il sait qu'il lui reste nombre d'efforts à fournir, il-
Il ne peut pas échouer. Plus encore qu'à tous les examens de sa vie et dans toutes les paroles et les gestes qu'il effectue chaque jour auprès de son oncle et de tous les autres, il refuse d'échouer. Alors, concentré, redoublant d'efforts – il n'échouera pas.
(Sans s'en rendre compte, il a froncé les sourcils, serré les lèvres, et sa moue est presque boudeuse. Si Lan Xichen était là, si Wei Wuxian était en mesure de réfléchir, il songerait – c'est adorable.)
« Wei Ying. »
Et les vibrations de ses cordes vocales lui sont encore inconnues, mais Lan Wangji est brusquement pris de l'envie irrassasiable de les apprendre par cœur, jusqu'à ce que les provoquer devienne seconde nature ; et l'éclat qui illumine d'un coup le regard de Wei Ying ainsi que tout son visage, il ne l'a jamais vu, mais Lan Wangji décide sur-le-champ qu'il doit le voir encore, qu'il trouvera moyen, par tous les moyens, n'importe lequel, de le faire apparaître à nouveau.
Puis le rire de Wei Ying emplit l'air autour d'eux, la crique, la plage, heureux et sincère, indomptable comme les vagues qui rencontrent les rochers dans le fracas captivant qu'on n'entendrait nulle part au fond des mers – et en même temps cet espace en Lan Wangji qui était vide se comble au fond de son être.
Ne pas offrir son cœur inconsciemment.
Tout va bien.
Car Lan Wangji est on ne peut plus lucide, cette fois-ci.
