Chap 3 : La mort de Janus
La main un peu tremblante, Harry poussa délicatement la porte, qu'il referma grâce à un enchantement dés qu'il en franchit le seuil, avant même de se tourner vers celle qu'il l'avait invité à entrer. Une femme distinguée et élégante d'un certain âge, assise sur un fauteuil au chevet de son professeur, que ses cheveux gris et ce semi-sourire lui rappelaient.
Dans quel état vous êtes vous mis ! s'exclama t'elle, tout ceci pour un simple masque.
Qui êtes vous ? demanda hésitant Harry.
Disons, une vieille amie qui venait prendre de ses nouvelles, qui sont, grâce à vous, bonnes aujourd'hui, dit elle en se levant, Certis !
Des cordes apparurent sur les drap du lit et allèrent attacher les différents membres de Dumbledore.
Quand tu lui mettras ce masque, fais bien attention ! prononça t'elle d'une voix fébrile, le plus dangereux , c'est ses doigts et ses yeux.
Comment savez vous pour le masque ? continua Harry.
Ah ! j'ai beaucoup de relations, avoua t'elle avec malice, relations qui sont d'ailleurs très impressionnées par votre exploit M. Potter.
Et vous êtes donc gentiment venue m'accueillir ?
Oui, mais pas seulement j'avais une petite affaire à régler avec Albus, reprit elle, ...si cela n'est pas trop te demander, prend soin de lui... bien sûr comme tu l'as fait aujourd'hui. Il croit toujours devoir jouer le héros solitaire, ...ça ne vous rappelle personne ?
Dit elle avant de se pencher sur le directeur pour lui baiser le front, et lui remonter sa couverture.
Promis, Mélinda ? lança Harry face à une femme laissant échapper un petit sourire pendant qu'elle disparaissait tel un fantôme.
Harry prit ce sourire pour un oui, ravit d'en savoir de plus en plus sur la vie du si mystérieux Albus Dumbledore.
Il ouvrit la boite en ébène et sortit ce masque de jade, d'un vert impénétrable, seuls les yeux jaunes soleil semblaient hors propos. L'observant attentivement comme s'il s'agissait d'un simple bijou, des pierres parfaitement polis, une symétrie quasi magique et une sorte de fissure en forme d'éclaire sur la partie supérieur, un hasard de circonstance. Il lui semblait entendre les guérisseurs faire une bonne centaine d'incantations pour ouvrire la porte tandis qu'il s'avançait lentement vers le grand mage, il posa sur son visage, avec autant de stress que de précaution, l'artéfact.
Après une douzaine de secondes interminables, son corps entra dans une sorte de convulsion avant que le masque disparaisse dans les pores de la peau de son maître. Un crie grave transcenda tout l'étage, dés que les secousses cessèrent.
Les yeux d'un bleu insondable cachés depuis des semaines par ses paupières, faisaient désormais place à deux boules jaunes. D'un mouvement d'index, un des bouquins de médecine sur une étagère vola directement vers Harry, qui l'évita de justesse, bondissant sur ses mains pour les maintenir immobiles, mais le regard de bronze propulsa les deux chaises présentes sur son dos. Harry, heureusement pour ses vertèbres, fut pris d'un éclaire de génie en détournant sa vue vers l'horloge tremblante, jusqu'à ce que ses aiguilles freinent leur course. Elles n'étaient pas les seules à ne plus respecter les lois du temps, une dizaine d'objets ayant pour unique trajectoire ses pauvres omoplates s'étaient stoppé en vol. Harry se surprit à regarder son propre corps au dessus de celui du possédé tout autant immobile, étant à présent une sorte de spectre transparent, passant à travers toutes les matières mais ne parvenant pas à sortir de cette pièce.
Voldemort !, ...Voldemo..., Cria Harry avant qu'une espèce de détraqueur brumeux entre dans la pièce par le plafond et ne serre violemment le coup (apparemment astral) d'Harry.
Je ne peux pas te tuer dans ce plan, rugit l'ombre, mais soigne ton langage si tu ne souhaites pas souffrir.
Harry n'avait pas dit un mot de plus après que la longue main ait lâché emprise, hormis ceci.
Heu... la formule...
Le code, Harry !
La formule...
Attention Harry, et n'oublie pas qui est pressé maintenant, répondit il en fixant le vieil homme barbu.
D'accord, ...Sorbet citron.
Encore un code ridicule, comme c'est étonnant !
Votre plus grand point faible le manque d'humour, lança Harry.
Combien de fois t'a t'on averti aujourd'hui ? Oublies tu donc que j'ai tout ce que je désir alors que toi tu attend encore tout de moi.
C'est donc vrai, depuis toutes ces années, encore maintenant qu'il est dans un lit d'Hôpital et même quand il sera six pied sous terre, vous le craignez donc autant, ...le seigneur des ténèbres a peur de son vieil enseignant..., Harry prononça lentement toute cette phrase devant la stature impassible du monstre.
Eamate Camara Tokrone ! jeta t'il avant de devenir indiscernable.
Harry regarda de nouveau l'horloge, dans le but de reprendre une existence plus matériel, mais avant que la moindre aiguille ne bouge, cette dernière lui arriva en pleine figure le projetant au sol.
Eamate Camara Tokrone ! clama t'il avant que la lampe face de même.
La pièce avait retrouvé son calme quand Harry releva la tête, le masque vert, cachant le nez aquilin, avait perdu tout son éclat. Harry le retira au plus vite pour le replacer dans sa boite pour ensuite dénouer les liens ayant retenu le directeur.
Il resta un long moment ainsi, à regarder le visage ridé mais serein du vieillard, attendant sûrement que le miracle se produise, ce qui prit un petit moment !
Je déteste ces lits, glissa dans un souffle le vieil homme en ouvrant les yeux, surtout les oreillers en plumes de perroquet auxquelles je suis allergique qu'ils utilisent toujours. Rien de mieux que le nylon pour passer une bonne nuit.
A peine réveillé et vous faites le difficile !
Tu as changé... dit il le regard troublé en tentant de se redresser, ...combien de temps s'est écoulé ?
Trop, beaucoup trop, répondit doucement Harry, mais ça n'a plus d'importance, vous êtes sain, sauf et réveillé.
Mais les bruits venant de la porte n'avait pas cessé, au contraire ils se faisaient de plus en plus intenses, les médicomages devaient désormais utiliser des sorts plus puissants, ce que le professeur comprit vite.
Devrais-tu être en cours ? demanda songeur Albus.
Non, c'est le vacances, ...les grandes vacances.
Ah, oui... longtemps quand même, dans ce cas je présume que tu as une raison quant à mon « réveil » ? et mon sommeil ?
C'est une longue histoire ! lança Harry.
J'ai tout mon temps.
Pas moi, ils vont finir pas ouvrir cette porte, avoua t'il gêné, on reparlera de ça plus tard, je vais devoir y aller, reposez vous !
J'ai dormis assez longtemps, répliqua t'il.
Ah, j'oubliais ...votre montre, elle a un peu changé, mais rassurez vous elle ne donne toujours pas l'heure.
Harry...
Non, coupa-t-il voyant son regard encore plus profond que d'habitude, cette fois ci c'est à moi de dire, je sais...
Il sortit de son sac sa cape d'invisibilité et se plaça contre le mur à la droite de la porte avant de murmurer, « Alohomora ». une bonne demi douzaine d'hommes en blouse blanche se ramassèrent littéralement sur le parquet, en essayant d'enfoncer cette porte ouverte, plusieurs infirmières coururent vers Dumbledore pour vérifier son état, pendant que plusieurs responsables scrutaient la salle à la recherche du jeune turbulent qui s'y était installé. Harry glissa sans encombre hors de la chambre et traversa le couloir en bousculant deux médecins qui n'y firent même pas attention, il préféra tout de même attendre que le chemin se libère plus avant de continuer son parcours vers la sortie. Il prit donc un petit corridor vers des salles plus sombres, une salle d'attente selon le jugement d'Harry, ce qui lui convenait parfaitement dans cette circonstance. Il fut pourtant surpris d'apercevoir au bout d'un moment, une touffe rousse familière, appartenant à un certain Percy Weasley, plutôt soucieux et impatient ne cessant de regarder l'horloge et l'infirmière de garde. Harry ne savait pas quoi penser de son comportement, bizarre, il n'y avait aucun doute, mais ne trahissant pas le moindre trait de méchanceté, au contraire il paraissait inquiet pour une tierce personne, qui vu l'endroit où ils se trouvaient ne pouvait pas être Dumbledore. Cette scène déraisonnée prit fin quand une seconde infirmière ouvrit une porte bleue au dessus de quoi un pentacle de même couleur brillait. Harry l'aurait bien suivi si son désire de sortir de cette clinique n'était pas revenu en lui, il rebroussa donc chemin espérant que les allées seraient déjà plus vides.
Hélas pour lui son plan ne prenait pas en compte les œils magiques voyant à travers la matière.
Harry, nous te cherchions partout, tonna une voix roc comme un rabot.
Maugrey ?! répondit-il l'âme déchue, comment va la chasse aux mangemorts ?
Fol'œil ! le petit est ici ? interrogea un Arthur Weasley tout affolé, ...heu, Harry tu vas bien au moins ?
Harry retira sa cape sans attirer d'autre regard grâce à l'agitation que créait la chambre 28.
Oh ! voyons Harry, jura M. Weasley, ta disparition nous a fait si peur ! à nous tous, même tes moldus se sont inquiétés
Ils craignaient plus de voir débarquer de nouveau Maugrey que de me voir mourir, dit il sans y croire au fond de lui.
Les rumeurs vont bon train, garçon, relança Fol'œil, il paraît que tu as ameuté Voldemort et toute sa coure.
Ça se pourrait, avoua t'il à mi-voix.
Quoi qu'il en soit, j'ai ordre de te mener sur le champ dans le bureau d'Amélia Bones, reprit Arthur, elle a retourné la moitié du ministère pour te retrouver.
Comment mieux te jurer que ta petite fugue ne passera pas inaperçu ? souffla Fol'œil en le tirant vers la sortie.
Le nombre de sorciers du ministère attendant dans le hall était impressionnant, tous le regardèrent avec soulagement, comme s'ils avaient retrouvé la vieille photo de leur mariage, leur alliance, ou pour certain, leur enfant. Il va sans dire qu'il fut aisé de choisir un véhicule pour rejoindre le ministère parmi la dizaine de vieilles voitures identiques, couleur émeraude, garées dans la petite rue.
Une préférée, garçon ?, interrogea la voix brisée.
La vert, répondit Harry.
