Harry redescendit aussi vite qu'il put, ne prenant avec lui que sa baguette et le manteau de son uniforme. Il arriva dans le parc avec une certaine appréhension du long voyage qu'ils allaient devoir faire en train, avant d'apercevoir Elisabeth adossé à un objet invisible.
- Tu en as mis du temps Harry ! lança t'elle en claquant des doigts.
Un cabriolet rouge des années soixante apparut à ses côtés, luisant comme une pomme caramel que viendrait d'être faite.
A bord ! Nous sommes légèrement en retard.
Ce n'est pas interdit de posséder un artéfact moldu modifié ? interrogea Harry en prenant place sur le siège passager.
Si, mais ce n'est pas le délit que j'enfreins le plus, renvoya t'elle avec un clin d'œil.
Le moteur se mit à ronronner comme un dragon, faisant oublier un moment que le véhicule s'était mis en mouvement. La décapotable fonçait désormais vers les grands et imposants troncs des arbres longeant la forêt interdite, si vite que la perspective d'un mauvais accident n'eut le temps de traverser que deux fois l'esprit d'Harry. La conductrice finit tout de même par enclencher la quatrième avec le levier de vitesse, ce qui fit décoller la vieille voiture qui frôla pourtant la cime des premiers arbres. Ils prirent tellement de vitesse que ses cheveux
parurent presque coiffé par la puissance du vent.
Ca va sacrément plus vite que le Poudlard express ! hurla Harry pour qu'elle l'entende.
Inutile de crier, dit elle comme si elle conduisait un simple vélo, je peu fermer la capote si le souffle te dérange.
Harry se contenta d'un hochement de tête, avant de pouvoir remercier son professeur dans une cacophonie moins précaire.
Je disais que ça va sacrément plus vite que le Poudlard express, reprit il, elle est à vous ?
Maintenant oui.
Et on va à combien là ?
Environ... ,
Dit elle en se concentrant sur le compteur où ce n'était pas seulement l'aiguille qui bougeait, le cadrant également, pour faire apparaître des chiffres cachés par le tableau de bord.
Bientôt à 500 kilomètres par heure.
Quoi ?!On risque pas d'être repéré? s'exclama Harry.
S'ils arrivent à nous voir, ils mériteraient de nous attraper.
On est furtif ? reprit il en scrutant le décor déformé qui défilait à la fenêtre.
Bien sûr ! On ne m'a pas prise dans le conseil de l'ordre pour mes stock-options.
Je m'en doute, dit il en secouant ses cheveux noirs, ...vous êtes très surprenante.
Qu'est-ce que cela sous-entend ?!
Comment faites vous pour entendre toujours tous les plus petits bruits ? laissa t'il échapper.
Certaines facultés s'acquièrent durant une vie, confia t'elle plus lentement, disons simplement que j'ai eu une meilleure audition qu'aujourd'hui durant une partie de ma vie.
Ah... , souffla t'il, c'est pas très claire.
C'est fait exprès !
Est-ce la raison pour laquelle vous avez vécu parmi le moldus ?
Elle quitta des yeux le nuage qu'ils étaient en train de traverser pour dévisager Harry.
Qu'est-ce qui te dit que j'ai fuit le monde sorcier ? dit elle à mi-voix.
A peu près rien, mais votre réponse le confirme, répondit il en tapotant la boite à gant, ...personnellement, je comprendrais qu'on veuille échapper quelques fois à cet univers.
Moi qui croyait qu'il te fascinait encore, t'en es tu déjà lassé ?
La magie m'étonne toujours de plus en plus, reprit il plus faiblement, ...les sorciers de moins en moins.
Un point que nous avons donc en commun, dit elle en relançant un sourire.
Elle enclencha sur ceci la vitesse supérieure, Harry put même voir durant un court instant les courbes d'un avion de grande ligne qu'ils doublèrent aussi vite qu'un traîneau tiré par des rênes.
Ils longèrent la Tamise un moment avant d'entrer par une de ses berges dans un hangar à moitié rempli de Magicobus. Elisabeth eut assez de mal à se résoudre qu'il fallait garer sa belle voiture entre ses mastodontes sans-permis. Ils traversèrent vite le long atrium avant d'entrer dans la fameuse salle de réunion où l'ensemble des membres les attendaient.
Mieux vaut tard que jamais ! tonna Mrs Bones, prenez place.
Ils assirent non loin d'elle. Face à eux se trouvait déjà un Dumbledore somnolant au côté d'un Percy débraillé et épuisé, qui cachait presque un petit elfe au yeux vert dans un costume cérémonial.
Kriss un bref bilan de la situation, s'il vous plait, lança la ministre.
Oui, bien sûr ! prononça difficilement un jeune homme blond qui se leva face à la grande assemblée entourant cette longue table, ...Bon ...bon, les forces de l'ombre ont commencé un processus assez étonnant depuis un moment, je parle évidemment des différents enlèvements, une douzaine, perpétrés dans tout le pays.
Pour quelle raison ? Ont-ils un lien ? demanda un militaire en costume d'époque.
Il ont toujours un lien, coupa la voix grave d'un homme ailé.
Peut-être, sûrement même, reprit Kriss, mais pour le moment nous n'avons rien trouvé. Aucun mobil ne colle, ils sont de sexes, d'âges, de classes sociales, de professions, et même d'opinions différentes. Par exemple, on trouve deux moldus, comme trois sorciers ne cachant pas leur choix sectaires.
Voldemort n'enlevait personne auparavant ? interrogea sans se retenir Harry.
Avant... vous ? précisa t'il, on peut dire qu'il était plus expéditif et que les rares kidnappings n'étaient pas fait de cette manière.
Soit plus claire pour Harry, Kriss ! dit Elisabeth.
Durant ...l'ancienne période, celle avant... , dit il en ouvrant un dossier, il envoyait un ou deux mangemorts faire le sal boulot. Il ne restait qu'une marque des ténèbres comme trace de leur visite. Tandis que maintenant on a droit à un petit peloton qui quadrille le secteur mais ne s'approche jamais de la cible, celle-ci disparaît enlevée par... , on ne sait qui... ou quoi. Le seul témoin qu'il y est eu est traumatisé et quasi sourd.
Et on a une idée sur le lieu où ils pourraient être ? reprit Harry.
Des idées on en a ! Savoir si l'une d'entre elles est vraie, c'est une autre paire de manche ! De plus depuis que nous avons perdu l'un de nos plus fidèle agent double...
Harry est au courant, coupa Kingsley qu'il n'avait pas aperçu près de Quon Quin Jin, continuez !
Oui ! ...bref ils doivent être détenus près du Vous-Savez-Qui en personne, mais chose n'est pas coutume, nous n'avons plus de nouvelle de lui depuis près d'un mois, comme s'il était parti en vacances laissant des instructions précises.
Ce qui n'est pas le cas ! rajouta Bane en tapant d'un sabot, le ciel s'assombrit de jour en jour.
Et pourquoi pas ? s'indigna une femme à la peau grisâtre dans un bassin prenant trois place.
Non en effet ce n'est pas son genre... enfin quoi qu'il en soit maintenant qu'il possède...
On ignore si c'est lui ! tronqua le chef du conseil de l'ordre, c'est en plus un problème qui ne regarde que l'ordre de Merlin !
Pas si c'est lui qui l'a ! s'écria Amélia.
Il n'en est pas capable, reprit Quon Quin Jin, n'est ce pas Albus ?
Le sorcier à la longue barbe réouvrit ses yeux et retira les deux doigts qui fermait sa bouche.
Je doute également qu'il puisse manipuler lui même ce bâton, dit il enfin, néanmoins il a déjà su se trouver des alliers fort surprenant, cela ne m'étonnerais pas qu'il ai fait appelle à l'un d'entre eux encore une fois.
Ce qui ne nous arrangerait pas du tout ! piqua Mrs. Bones, nous devrions convoquer l'assemblée extraordinaire de l'ordre.
Non ! Pas encore, les première classe se chargeront seuls de retrouver le bâton de Merlin, dit le mage asiatique en faisant naître un silence glacial, il ne faut pas attirer l'attention de la communauté sur cette perte momentanée.
Ses alliers avec cette arme sont aussi dangereux que lui, reprit Albus.
Pensez vous vraiment qu'une petite bande d'harpies auraient pu s'en emparer ? jeta amèrement un gobelin à lunette.
Il y en a de plus puissants qu'elles mon cher Ragnok, dit doucement le vieux mage.
Ce pourrait tout aussi bien être un gobelin, déclara un sorcier inconnu assez sombre.
Les gobelins ne se sont pas ralliés à Voldemort ! rugit Ragnok, ...pas encore !
Soyez plus précis dans vos menaces, reprit il.
Mais vous savez depuis longtemps quoi faire pour vous assurer notre soutien ! dit le gobelin devant le regard dégoûté du sorcier.
La réunion dura encore une petite heure, avec autant de contentieux entre sorciers et êtres magiques, avant qu'une pause soit demander pas Amélia Bones, qui invita chacun d'entre eux à sa ressourcer dans la grande antichambre rouge. Harry fut surpris par l'attitude étrange de Percy qui discutait avec Amélia Bones, et tenta de se rapprocher discrètement.
Mais nous allons reprendre dans quelques minutes ! s'exclama t'elle.
Je sais mais... , j'ai déjà préparé mon rapport que j'enverrai dés demain matin à chaque gouvernement, dit il d'une voix cassée, j'y ai déjà ajouté une note sur Briséis.
Nous n'allions pas parler de ceci M. Weasley !
Je le sais bien mais... c'est urgent !
Très bien, Kriss vous fera un compte-rendu, dit elle plus concernée, rentrez chez vous, et prenez soins d'elle.
Oui, Madame.
Harry n'en entendit pas plus vu qu'une main le tira d'un coup vers l'autre coin de la salle, celle d'un petit être fort amical.
Dobby, mais que fais-tu ?
Oh, monsieur ! Oh monsieur ! Mille excuses... encore mille excuses ! déblatéra t'il.
Mais pourquoi ?
Dobby est rouge de honte que ses semblables aient osé, reprit il aussi vite, des elfes en qui j'avais confiance, que je connaissais, des frères ! ...ont attaqué Harry Potter chez lui... ont blessé sa famille ! Oh mille excuses ! Mille excuses !
Dobby, non ! lança Harry en relevant l'elfe qui s'était mis à genoux, ce n'est nullement ta faute ni celle de tes frères. Tu es affranchi désormais et dois tout faire pour qu'ils le soient comme toi tôt ou tard ! ...de préférence avant qu'ils ne détruisent ma prochaine maison . En attendant je n'accepterais aucune excuse, est-ce claire ?
Oui... mais que pourrais-je faire pour...
Rien ! ...ou peut-être me dire qui était l'homme qui a accusé les gobelins.
Lui ? dit Dobby avec une expression de peur, ...c'est M. Jongo, le directeur du département de contrôle et de régulation des créatures magiques, il est très puissant face à des êtres comme nous.
C'est donc le patron d'Amos Diggory, pensa t'il à haute voix, il ne semble pas vraiment aimer les créatures magiques.
C'est le moins qu'on puisse dire, souffla Dobby, mais madame Bones ne peut pas le destituer sans bonne raison, il était là avant elle.
Je vois...
La réunion reprit durant une demi-heure sans qu'Harry n'apprenne rien de plus, hormis les revendications supplémentaires des nymphes du Pays de Galles, ne souhaitant pas être confondues avec celles d'Irlande. Il passa une fois de plus la nuit en compagnie du haut conseil de l'ordre dans l'aile des invités, où Bernard, comme à son habitude, avait tout préparé, même un morceau de chocolat sous l'oreiller comme si Harry avait encore onze ans.
