Chap 20 : Fleur de lys

Ce grand vase en Marbre d'une pureté rare était gravé de petites colonnes doriennes et d'inscriptions en grec ancien, il contenait une substance argentée « de la lumière à l'état liquide ou du vent à l'état solide ».

Harry y entra la pointe de sa baguette, et l'instant d'après, telle une fenêtre aérienne, les cachots de son école apparurent ainsi que quatre jeunes intrépides turbulents qui essayaient de semer un Rusard moins hargneux et plus jeune. Harry ne réfléchit que durant un instant, mais bien avant qu'il ne trouve conclusion à ses pensés, il y était entré et entamé une long chute vers le sol brumeux.

Je crois qu'on s'en est débarrassé, chuchota un Sirius pas plus âgé que treize ans.

Très bien alors suivez moi de près, souffla un garçon ressemblant trait pour trait à Harry, leur entrée est de ce côté.

Un passage secret, tu disais ? demanda un autre un peu plus rondouillard.

Oui comme nous, avec un mot de passe et tout...

Et comment on va donc faire pour y rentrer ? interrogea le plus maigre et pâle entre eux.

Voyons Lunard ! tu n'as plus confiance en moi ?! scanda Sirius malgré les gestes de James pour le faire taire.

Patmol ! tu va nous faire repérer...

Harry suivit donc cette joyeuse bande vers la trappe qu'Harry avait lui même déjà prit pour entrer cher les Serpentard.

« Nous sommes les plus fort ! », suggéra Remus

C'est un mot de passe ça ? se moqua James, essayons plutôt « Esse Serpentis », ...c'était du latin.

Pourquoi pas, « sang pur » , tenta Peter

Le directeur de Serpentard qui choisirait ceci serait un parfait crétin ! s'exclama Sirius avant de prendre une fausse voix grave, laissez faire celui qui a du sang Serpentard dans les veines, « Salazar... le plus grand d'entre tous... »

A ces mots le verrou s'ouvrit, alors qu'au même moment la silhouette d'un jeune étudiant arrivaait, mais sans qu'il est le temps de rien faire...

Petrificus Totalus ! prononcèrent Patmol et Cornedrue.

L'élève se raidit et oscilla une seconde avant de tomber sur le dos.

Oh ! c'est cette petite racaille, souffla James.

Severus ? s'étonna Remus en tentant d'aller voir de plus près.

Lunard, non ! coupa Sirius, tous les Black ont bu dans cette coupe d'or, je ne laisserai pas ce minus me faire perdre un pari face à mon père.

Je crois qu'il pleure, ajouta Peter en plissant les yeux pour mieux voir.

Et bien qu'il pleure ! nous lui donneront un surnom en conséquence après, reprit il, mais maintenant allons leur emprunter leur coupe en or et quelques unes de leurs meilleures bouteilles.

Harry aurait aimé les suivre mais tout autour de lui se brouilla et dans un tourbillon il se retrouva dans la salle de défense contre les forces du mal, où une classe déjà assise attendait la sortie de leur professeur de la réserve. Mais à son plus grand étonnement il reconnut une des filles mâchant un crayon en tripotant ses cheveux roses bonbons.

Non ! t'es sérieuse là ! s'interloqua une de ses camarade, c'est le meilleur ami de ton cousin ?

Bien sûr ! tonna t'elle.

Alors dis moi Tonks, lança une de ses voisines, pourquoi il ne t'a pas privilégiée l'an dernier ?

C'est pas son genre ! coupa Nymphadora vexée.

C'est quoi son genre ? reprit la première, parce que si c'est mettre des heures de colle pour réviser avec lui... moi je suis preneuse, vous avez vu comme il est mignon.

Par pitié Mira ! relança celle de derrière, il est marié à la prof de potions !

Et alors il a bien le droit d'aider ses élèves, non ? rétorqua t'elle, Cécile m'a dit que s'était selon Flitwick l'un des meilleurs professeurs de DCFM qu'ait eu Poudlard depuis longtemps.

Attention ! il arrive...

Toute cette discussion prit un nouveau sens aux yeux d'Harry quand le mage aux lunettes élégantes et aux cheveux décoiffés couleur jais s'assis sur le fauteuil de l'enseignant.

Papa... , expira Harry ne réussissant pas à faire vibrer ses cordes vocales.

Bien, tous les seconde année savent par quoi je commence toujours votre programme, dit il en sortant de son bureau une cage couverte d'un drap, les lutins de Cornouaille sont les aléas de cette année, et si vous saviez ou j'ai vécu, vous les prendriez au sérieux ! allons-y alors, répétez d'abords après moi, sans baguette, Mutinlutis Malipes !

Harry n'eut pas le temps de voir si les résultats de son père étaient meilleurs que ceux de Gilderoy Lockhart, le décor se floua de nouveau et l'envoya marcher sur la surface du lac, où une barque transportait à la vitesse d'une tortue, deux couples. En approchant tout s'éclaircit un instant durant lequel il entre aperçut ses parents et son parrain en compagnie d'une très jolie jeune femme, dont il cru entendre le nom... « Diane ». mais aussitôt ce paysage se défila en montrant encore une douzaine de flash-back sans même plus offrire la délicatesse de s'y poser, il ne distingua que quelques images, celles de leur mariage, celles d'une veillée au coin d'un feu, ou encore celles d'un bal . Mais avant qu'il ne tombe dans un brouillard, une pensée accepta de l'accueillir, comme ci les autres s'étaient écartaient pour elle. Il se trouvait dans la même vallée qui abritait le manoir Potter, mais à une saison qui faisait ressortir la beauté des fleurs qui la peuplaient. Il y passait sa main quand il entendit sa voix, ...sa voix à elle !

Harry ! clama t'elle en regardant dans sa direction.

Le jeune adulte regarda derrière, connaissant que trop bien les règles de cette univers, pensa voir son père venir vers elle en portant sa version réduite, mais il n'en fut rien !

Harry, viens je doit te parler ! reprit elle de cette même voix douce.

Il s'approcha sans vraiment savoir vers quoi il avançait, hormis qu'elle avait l'apparence de sa mère et la même voix que dans ces songes ! Elle s'assit sans ménager sa robe blanche sous ce chêne

Harry... mon fils... assis-toi !

Je...

Je sais que tu dois te poser beaucoup de questions, coupa t'elle toujours aussi soigneusement, et que si tu me vois aujourd'hui c'est que ce que nous craignions ce soit passé, mais toi tu as survécu et c'est le principal. J'ai peur de ne pas pouvoir te répondre, ceci n'est pas tout à fait un enregistrement ou un souvenir, c'est plutôt un rêve que j'ai souvent fait, celui où je parle avec mon grand fils de dix-sept ans, ici sous cet arbre. N'en veut à personne d'autre de ne pas t'avoir parler de cette endroit, tu n'étais sans doute pas prêt pour entendre ceci.

Entendre qu...

J'aurai voulu te bercer plus longtemps, être là à tes premiers pas, lire pour toi la lettre de Poudlard, te faire découvrire le chemin de traverse, te photographier toi et ton père pour ton premier vol, te donner l'astuce pour entrer sur le quai 9 trois quart, venir à ta remise de diplôme, bénir ton mariage, et embrasser mes petits-enfants... Au lieu de cela la vie en a décidé autrement, tu as découvert trop tard ce monde, comme moi à ton âge, côtoyant durant ta jeunesse ma chère sœur endurcie par la jalousie, ...à un détail peut-être ce fardeau qui pèse sur toi...

Elle tenta de passer ses doigts dans ses cheveux, mais ils passèrent à quelques centimètres.

... cette célébrité, ce passé, cette destiné, mais malgré cela ne perd jamais de vue l'essentiel ! vivre et aimer, crois moi, sans ces deux choses tu deviendras celui que tu combat. Quoi que tu fasse, quelque soit ton choix, sache que moi et ton père seront toujours fier de toi ...les solutions les plus simples ne sont pas forcément les meilleurs, ...vous avez vécu les même horreurs, cherche pour lui ce qui a dévié ton chemin du sien...

Que veux-tu dir...

Je t'en supplie n'oublis pas de vivre ta vie, et c'est pour cela que je te demande de ne plus revenir dans ce songe, il n'est pas bon de ressasser le passé quand on doit construire un avenir...

Mais...

Je t'en prie, dit elle en se levant, n'oublis jamais mais ne reviens plus...

Il lui fallut deux secondes à peine pour disparaître derrière l'arbre, Harry aurait bien tenter de la chercher mais tout s'assombrit pour la dernière fois, avant d'être expulsé de la pensine sur le dur parquet de la tour gardant la tanière du Maraudeur.

Harry ne comprit pas entièrement les paroles de sa mère et resta ainsi immobile, assis au sol devant la table pendant au moins une heure, sans parvenir à rétablir le calme qu'il avait perdu à la vue de son tendre sourire. Il réussit tout de même à aller enfin se coucher et a miraculeusement trouvé le sommeil dans une maison contenant les souvenirs de ses parents et un loup-garou au sous-sol.

Il se précipita, le lendemain matin, devant le tableau de Richard pour vérifier qu'il n'avait pas rêvé, puis descendit directement à la cuisine pour préparer le petit déjeuner, le sien ainsi que deux plateaux qu'il descendit à la cave sans savoir ce qu'il trouverait. Après avoir vu avec soulagement les deux corps entiers et normaux de Tonks et Lupin, allongés l'un à côté de l'autre, il se contenta d'ouvrir le verrou et de poser les plateaux devant.

Le reste des vacances se passa encore plus agréablement, il essayait d'aller secrètement discuter chaque soir une petite demi-heure avec son grand Oncle ou de recueillir quelques souvenirs au quatrième. Une gaieté inhabituelle baigna l'ouverture des cadeaux le matin de noël, plusieurs hiboux arrivèrent avec leurs présents, aussi nombreux que ceux qui repartirent pour la même mission, le plus étrange cadeau qu'il reçut était une sac en peau de Moke (un lézard capable de diminué de taille et qui a laissé cette propriété magique à sa peau). Harry contrairement au Noël précédent fut assez triste de devoir rejoindre Poudlard, mais il n'avait guère le choix à ce sujet.

Le jour tant redouté arriva, il dut se résoudre à mettre sa malle dans le traîneau et à monter au côté de Remus, ils s'envolèrent sous les au revoir de Nymphadora et reprirent route vers le Nord.

Ces deux semaines t'ont-elles plu? interrogea t'il avec son traditionnel air fatigué.

Oh ! oui !

Richard ne t'a pas trop ennuyé j'espère ? reprit il avec un sourire.

Vous étiez au courant ? s'interloqua Harry.

Tu croyais pouvoir duper une aurore et un loup-garou, je suis déçu, je croyais que tu prendrais plus de précaution... le plancher était vraiment fragile.

A ce point ?

Non... souffla t'il, il faut prendre certain risques pour découvrire la vérité, certes, mais tu aurais pu nous le dire après la première fois, non ?

Et vous vous auriez pu me dire que votre potion n'agissez plus ? demanda t'il sans le moindre trait de joie.

Elle marche encore ! ...un peu, réclama t'il comme s'il avait été accusé, je développe seulement une petite résistance à ses effets.

C'est à dire ?

Je l'ignore, avoua t'il avec une lueur de peur au fond des yeux, ...il est possible que dans quelques temps, ...elle n'agisse plus du tout... Mais tu peux faire confiance en ce bon vieux Severus ! il trouvera bien une solution pour éteindre le monstre qui est en moi, quelqu'en soit le moyen...

Ce retour ne fut pas aussi gaie que l'allée, mais la magnifique vision des tours de pierre, éclairée pas les flambeaux, refit battre leur cœur à leur approche.