Chap 23 : les chants d'Hyménée

La mi-févier était déjà arrivée, et le jour tant redouté par les amoureux également, mais certains élèves avaient la chance d'échapper à cette sortie romantique au Village de Près-au-Lard, pour cause de mariage !

Harry et les derniers Weasley à hanter Poudlard, durent se rendre dans leur plus belle tenue et leur balais dans le bureau du directeur, où celui-ci les attendait habillé d'une de ses plus belles et excentriques robes.

Prêts ? dit il en avançant toujours sa canne à la main mais leur tendant un petit chaudron en étain (taille deux).

A quitter l'école ou à prendre le portoloin ? demanda Ron avec un sourire inhabituel.

Par pitié tais-toi, soupira Ginny.

Ils arrivèrent sans surprise dans le jardin fraîchement taillé que dominait le Terrier, la décoration avait déjà été mise et rivalisait avec celle de Poudlard lors des jours de fête, de grandes guirlandes en dentelle, accueillant de nombreuses fées et lucioles, reliaient les différents arbres entre eux. Le ciel ne paraissait pas plus magnifique, le père de Fleur se vantait de l'avoir quelque peu envoûté pour qu'il ressemble à une carte postale. Une foule de gens s'amassaient au cœur du verger où la cérémonie allait avoir lieu. Les frères et sœur coururent rejoindre leur heureux grand frère, laissant Harry et Dumbledore à une marche bien plus lente.

Notre dernière discussion avait eu lieu à ce même endroit, fit remarquer Harry.

En effet ! y'a-t-il lieu d'en faire une nouvelle ? demanda malicieusement le vieux mage.

Je m'interroge sur votre réponse au service que le ministère vous a demandé ? avoua t'il un sourire aux lèvres.

J'ai bien peur de te décevoir en te révélant que j'ai clairement refusé de garder Briséis entre mes murs, je n'ai besoin de rien d'autre pour attirer Voldemort dans mon école, et surtout pas pour ce projet là !

Vous savez donc ce qu'est exactement Briséis ?

Hélas oui, et cela me déplait énormément, mais cela ne te regarde en aucun point !

La seule solution qui pourrait vaincre Voldemort sans mon aide ne me regarde pas ?!

N'aie aucune illusion sur ceci, votre prophétie ne sera pas troqué par Briséis, certaines choses sont écrites, comme le script d'un bon vieux polar des années trentes, on sait toujours que tout le monde meurt à la fin et ce qui se passe à la page suivante, mais on ignore jusqu'à la fin qui est le coupable ! c'est ce que l'on appelle le suspens.

C'est ça votre conseil, suspens ?!

Non, ceci était ma réponse mais pour un conseil je préconise « Carpe Diem » ! maintenant je crois que je suis assis à ce banc et toi à celui-ci !

Harry en resta sur ce dicton latin et alla vers son siège, s'asseoir près de...

Hermione ?! s'exclama t'il en l'apercevant en robe de gala tenant son petit bouquet de bleuet.

Harry ! ça va ?

Bien ! bien tu ... tu est accompagnée ?

Oui... Viktor me l'a proposé, il savait que j'étais invité au mariage... et puis comme il connaît Fleur, risquer sa vie dans un tournoi truqué sa crée des liens, non ? dit elle un peu gênée, ...mais toi ?

Moi quoi ?

Es-tu accompagné ?

Accompagné ? ...heu oui, dit il en scrutant toute l'assemblée, avec... avec Ginny ! ...tu m'excuses un instant.

Harry courut immédiatement retrouver Ron et sa sœur, pour tenter de trouver un peu de crédit à son histoire. Il les trouva enfin dans l'ancienne chambre de Bill, où celui-ci même ce préparait en repoussant subtilement les mains de sa mère qui tentait de le recoiffer.

Tu as dis quoi ? s'étonna Ginny.

Viktor ?! s'exclama Ron qui n'avait rien entendu depuis ce nom.

J'avais pas vraiment envie de dire que j'étais venu seul, de plus c'est techniquement faux.

Viktor ?!

Selon ton résonnement Ron est accompagné par le professeur Dumbledore !

Viktor ?! s'exclama de nouveau celui-ci.

C'est simplement un mariage, Harry, tu n'es pas obligé d'être accompagné, dit Bill d'un ton rassurant.

Mais si il dois l'être ! s'exclama Mrs. Weasley, tout bon invité vient accompagné. Cela te pose un problème ma puce ?

Non, mais...

Parfait ! coupa t'elle avant de se tourner vers son plus jeune fils, mais il faut que l'on te trouve une cavalière Ron.

A moi ? non !

J'ai bien une idée, proposa le futur marié avec un effrayant regard, si on demandé à...

Gabrielle ?! poussa Hermione à la vue de la jeune fille au côté d'un Ron aussi rouge que ses cheveux.

Oui, on a préféré rester très famille, expliqua vite la petite française en prenant le siège le plus près de l'allée.

Heureusement pour leur imagination peu fertile, la musique aux sons des clochettes annonça vite l'arrivée de la jeune mariée dans une ravissante robe simple mais d'une blancheur immaculée. Fleur marcha d'un pas sur, conduite une bonne partie du chemin par son père, elle arriva ensuite rapidement devant le petit podium improvisé où l'attendait Bill et Dedalus Diggle, ce dernier avec un splendide costume mauve.

Nous voici réunis aujourd'hui, et quelle journée ! quel symbole plus fort pour leur amour ! eux qui se sont croisés dans des circonstances peu communes, et qui ont su lier des liens que de nombreux couples rêveraient d'avoir. Est il utile de redire ce qu'est un mariage ? les moldus le voient comme un avantage social et fiscal, beaucoup d'entre nous le définisse comme la conclusion et l'apogée d'un amour, mais ce n'est en rien la conclusion ! sans être bestial, je préfère de loin la vision qu'ont certains animaux : ce ne sera plus Bill et Fleur qui viendront dîner mais « eux », il s'appèleront « nous ». Et c'est ceci que nous faisons ici, nous les unissons, non pas pour terminer leur amour mais pour le commencer ! Je suis heureux de vous avouer que c'est la plus belle partie de mon métier, et pas seulement pour le banquet !

Maître de cérémonie ! coupa agacé Mrs. Weasley, voudriez-vous bien commencer !

Désolé pour ce petit discours Molly, ne soyez pas aussi stressée, mais j'y venais, reprit il sans la moindre hésitation, William Weasley voulez vous prendre...

La cérémonie se déroula dans le silence d'une douce brise qui traversait les branches des arbres fruitiers, laissant les jeunes amoureux répondre aux questions devant leur famille respective, jusqu'au traditionnel « vous pouvez embrasser la mariée... »

La réception commença aussitôt, en deux claquements de doigts, la scène disparut et des tables apparurent entre les rangés de chaises. Un festin digne des elfes de maison, regroupant et mêlant différentes spécialités, et pas seulement des deux pays, qui aurait cru manger un jour des escargots à la sauce anglaise servis sur un couscous de semoule fin. Tandis que les différents plats servis étaient désormais retirés, une douce musique s'éleva lentement, Albus Dumbledore dirigeait un orchestre d'instruments sans musicien en plein œuvre lyrique ! ce qui attira évidemment un grand nombre de couple vers ce côté encore libre du jardin installé comme une piste de danse, le ravissement des invités à cette idée était proportionnel à leur âge, ce qui n'expliquait tout de même pas les têtes peu enthousiastes de Ron et d'Harry. Cette ambiance festive dura une petite heure le temps de quelques danses, en compagnie de Ginny pour Harry, que le ciel azur laisse place à de menaçants nuages et que plusieurs invités eurent récupéré leur forme que le déjeuner avait bien entamé.

Dés que Charlie eut réussis à courir plus de cent mètres sans s'essouffler, il cria lui même...

Quidditch ! voilà le moment le plus important d'un mariage ! hurla t'il comme pour rameuter une foule avant d'être foudroyé du regard par sa mère, ...je veux dire après la cérémonie, que les joueurs se rapprochent.

D'où les balais, s'exclama Harry en se tournant vers Ginny, je croyais qu'on ne pouvait pas y jouer ici ?

D'habitude il n'y a pas de sort de désillusion, mais pour le mariage ils ont obtenu une autorisation spéciale, pour faire de véritables matchs !

Mais sans balles ?!

Qui t'a dit que nous n'avions pas les balles ? tonna Fred qui portait avec Georges une lourde caisse.

Nous avons presque tout ce dont nous avons besoin, rajouta George en retirant le souaffle et les deux cognards de la boite.

Il nous faudrait peut-être des anneaux, scanda Fred en direction du professeur Dumbledore.

S'il le faut... , soupira t'il en frappant des mains pour faire jaillir les six cercles d'or du marais qui collait au jardin.

Il vous manque l'essentiel ! le vif d'or, s'écria Bill toujours assis à la place d'honneur près de son épouse.

Mon cadeau de mariage ! lança Viktor en brandissant un écrin, c'est une tradition d'offrir un vif d'argent aux heureux mariée !

Seulement quand l'un d'entre eux est joueur ! rétorqua Fleur pourtant ravie.

J'en suis un et ça me suffit, réclama t'il en leur offrant la petite balle grise.

Dans ce cas... Krum est dans mon équipe ! attrapeur, cria t'elle en bondissant de son siège et en raccourcissant sa robe d'un mouvement de baguette.

Ton équipe chérie ? dit surpris Bill, mais...

Qui prends tu, coupa t'elle.

Moi je ..., dit il tout d'abord gêné avant de se lever en scrutant ses invités, Fred et George vous savaient où vous mettre ! Ron rien ne doit passer ! Charlie coiffe-moi la Bulgarie au poteau ! Ginny Harry vous êtes mes ailiers !

Bill attends un instant, jeta Charlie en courant lui parler à l'oreille.

Durant cette discussion d'espion, le regard de Bill se posa sur Ron, Harry, Hermione et enfin Viktor.

Très bien, dit il en acquiesçant de la tête, Harry ! c'est toi qui me ramène mon cadeau de mariage !

A ces mots Hermione pencha sa tête comme si elle venait de rater un examen et Ron lança des encouragements virulent à Harry. Le coup de sifflet fut donné, alors qu'un temps d'orage se présentait déjà, par la nymphe qui habitait ce marais, heureuse d'y voir se dérouler quelque chose !

Arri ! c'est une joie d'enfin t'affronter, scanda Viktor en le doublant sur son Solésar 5, j'espère que ce ne sera pas trop court.

Je peux t'accorder cinq minutes pour que tu t'habitues à ton balais avant que j'attrape le vif ?

C'est drôle ! c'est le même genre de sarcasme que j'ai dit à Hermi avant qu'elle ne m'enterre de neige !

Quoi ?! s'exclama t'il en se figeant dans les aires, tu étais à Courchevel ?

Bien sûr je lui rends souvent visite, je joue désormais au Dragon-club de Gascogne, c'est à deux pas !

Harry ! hurla Fred, tu discuteras plus tard ! attrape-le !

Les poursuiveurs et les batteurs malgré la vitesse du jeu restaient sur la surface de l'étang, les points étaient plus que serré, l'amour des deux capitaines ne calmait en rien le jeu, au contraire. Mais les attrapeurs étaient bien au-dessus de cela, ...au-dessus physiquement et parcouraient l'ensemble du domaine risquant certaines fois d'enter en collision avec la demeure et des invités, car pour on ne sait quelle raison, ils semblaient s'affronter dans un duel aussi intense que sans merci ! les feintes de Wronski n'avaient plus d'intérêt à cette hauteur et avec deux joueurs d'exception. Leur balais se valant largement, ils ne pouvaient se départager que par leur talent respectif et la rage qu'ils mettaient à se concurrencer, un arbitre aurai déjà sifflé faute mutuelle pour coudoyage, boutenchoc, hochequeue... Mais bien avant que quiconque ne se soit blessé, un importun aux yeux de Charlie, vint interrompre le jeu, Dedalus souhaitait parler un instant au jeune marié.

Durant cette gênante pause, les deux adversaires avaient du mal à garder leur immobilité, alors que les petites ailes argentés étaient venu, entre eux deux, les narguer. Hélas avant qu'un d'eux ne craque, d'épouvantables cries vinrent du Terrier lui même, où les deux hommes étaient partis converser.

Tous les joueurs encore en vol y foncèrent en un éclair, mais il furent heurter par une horde féminine qui sortait de toutes les fenêtres de la maison, Harry avait crut tout d'abord à des harpies, mais leur apparence bien plus humaine, leur teint pâle, leur yeux bleus électriques, leur mains squelettiques aux longs ongles, leur robe noire en lambeau, leur faculté à planer comme des fantômes, et leur cris plus perçant que ceux d'une sirène à l'agonie, lui indiqua qu'ils s'agissaient bien d'autre chose. Les hurlements de plusieurs d'entre elles suffirent à faire tomber la plus part des sorciers, tandis que les dernières sortaient les corps inconscients de Dedalus et de Bill, les emportant vers les épais nuages gris. Harry ne put que rester que peu de temps à proximité de ces femmes sans s'évanouir également, sa chute fut à peine amortie par l'une des tables de réception, un choc qui pensa le conduire dans un rêve, alors que le cauchemar commençait...

Harry ? comment va tu ? ta tête ne te fais pas trop mal, j'espère ! lança d'un faux ton amical une voix tout autant serpentine.

Vous ?! c'est vous qui avez envoyé ces... ces choses ! cria t'il en ouvrant ces yeux sur cette salle de tissu qu'il avait vu brûler.

Des furies ! Harry, ce sont des furies ! de pauvres sorcières qui se sont laissé aveugler par la colère et la vengeance, une plaie qui ne touche que le genre féminin.

Pour quelle raison vous suivraient-elles ? interrogea t'il en s'approchant du trône en fer forgé.

Je ne suis pas le mal, Harry, seulement le chaos... et la destruction est un excellent exutoire, crois-moi, dit il en se levant.

Harry parcourait cette pièce où il ne restait que quelques tessons des draps calcinés, qui dévoilaient les semblants de murs d'un vieux bateau en bois. Pendant qu'il s'avancer, Voldemort mit ses mains par dessus le sceptre à l'effigie d'un serpent, posé sur un trépied devant lui, tandis que ses doigts l'empoigné les flammes qui y dansaient redoublèrent d'intensité.

Pourquoi ? ...pourquoi les enlever ?

Voyons Harry ! tu as toutes les cartes en mains pour découvrir mon plan !

Avez-vous vraiment besoin d'un maître de cérémonie pour découvrir le véritable sens de l'amour ?

Je suis déçu... tu ne t'intéresse pas à la bonne personne, et malgré les circonstances ça n'a rien avoir avec son mariage !

Bill ?! s'étonna Harry, mais il est... il est conjureur de sort pour...

Pour Gringott en effet, et tu devines bien ce qui y est entreposé ?

Non... vous ne pouvez pas...

Savoir où Briséis se trouve ? bien sûr que si, tonna t'il, et Bill ne résistera pas très longtemps. Le ministère n'aura rien compris avant que je ne m'en soit emparé !

Pourquoi me dites vous ceci ? demanda t'il plus inquiet.

Simplement parce que tu ne peux rien dire sans dévoiler notre petit secret ! ce qui ferait de toi leur fuite !

Gringott est l'endroit le plus sûr après Poudlard ! lança t'il comme pour le défier.

Tu parles à quelqu'un qui s'est introduit dans les deux la même année ! désormais j'ai du travail à faire tu devrais ficher le camp.

Comme s'il perdait patience, le Lord claqua des doigts et projeta l'esprit d'Harry hors de cette cale de navire. Il rouvrit ses yeux devant les visages affolés de M. Weasley, Ginny et Hermione.

Où sont les furies ? cria t'il dés qu'il aperçut un ciel plus clairsemé.

A cette question Dumbledore détourna ses yeux du zénith et jeta un regard interrogateur à Harry. Il remarqua en se redressant Fleur effondrée dans les bras de ses parents.

Tu es resté plusieurs minutes dans les pommes, dit Arthur affichant une expression déçu.

Ron ?! interrogea t'il en scrutant autour de lui.

Il a été blessé à la jambe, Molly l'a immédiatement emmené à St Mangouste !

Tu ferais peut-être mieux... commença Hermione.

D'aller prendre un verre d'eau, coupa t'il en se mettant sur ses pieds

Mais il n'alla pas du tout à la cuisine et courut directement vers le garage, où avait été rapatriée la restauration de Ginny et ses Chicaneuses.

La dernière chose qu'il entendit, après avoir défoncer la porte avec la puissante Ford Anglia, fut ...

Harry, voyons ! lança M. Weasley, tu n'as pas ton permis !