Chap 28 : Vol au-dessus d'un nid de furies

Harry et George analysaient les démarches des nouveaux venus avec appréhension, en effet le plus fou des supporters du mage noir, ne se déplaçait jamais pour une simple visite amical. Ce fut avec un regain d'anxiété qu'ils virent le dandy, aux yeux désormais aussi noirs qu'Adrian, se diriger vers l'arrière de l'établissement, là où s'étaient engouffrés Rouscov et Fred.

Je suis Pyrite, il ne me reconnaîtra pas moi ! suggéra Harry en se levant, occupe-toi de ses deux gorilles.

C'est trop dangereux ! répliqua George en le suivant lentement entre les tables.

C'est notre seule chance, et puis j'ai une affaire personnelle à régler avec ce violoniste de pacotille.

Quand Harry tenta de passer dans les coulisses, aucun des deux mangemorts n'eut le temps de dire le moindre mot, ils furent bien trop rapidement bâillonnés et attachés aux murs par la baguette de George pour le faire.

Harry marchait lentement à travers l'étroit couloir, son arme devant lui, s'apprêtant à fuser dans les toilettes pour porter main forte à ses amis, mais bien avant qu'il soit devant la porte, un cri suraigu le cloua sur place. Une furie jaillit de la pièce et plana au dessus de lui tandis qu'il s'effondrait sur le sol en protégeant ses oreilles. Pyrite sortit immédiatement après, apparemment hors d'effet des hurlements transcendants, et enjamba la silhouette d'Harper sans y prêter attention tout en remettant des gants blancs sortis de sa poche intérieure. Quand Harry put quelques secondes plus tard se relever, il courut droit vers les sanitaires, mais ce qu'il vit en premier lui glaça le sang. Une paire de gants ensanglantés à même le sol, quelques pas plus à gauche reposait la dépouille de Mondigus, poignardé en plein cœur. Alors qu'il venait de repérer le corps inconscient de Fred, un aigle le frôla à toutes vitesse et se rua hors de la salle.

Il n'hésita qu'un instant à suivre le rapace, traversant le pub en sautant au-dessus des chaises et des clients encore accroupis au plancher depuis la furie.

Sorts Fred d'ici, il est blessé ! cria t'il avant de bondir hors du bar.

Pyrite avait certes disparu, mais Harry, même au sol parvenait encore à suivre le parcours de l'aigle et de la femme hurlante, ne cessant de s'élever vers les épais nuages noirs. De retour sur le chemin de traverse, il n'eut d'autre choix dans son esprit que d'attirer un des balais de quidditch se trouvant dans la vitrine du magasin de sport, il n'attendit pas de l'avoir dans les mains pour sauter en l'air et commencer son envol. Il ne lui fallut que peu de temps pour les rattraper, hélas dés leur entrée dans les nuées, la visibilité devint très vite nulle et la faible présence d'étoiles n'aidaient en rien.

La seule chose qui le guidait, sans qu'il sache d'où cela provenait, était les bruits haletants et puissants d'une respiration bovine qui couvrait presque les coups d'éclair qui claquaient au rythme d'un gallot. Mais ces horribles sons n'étaient pas comparables avec les cries perçants qu'il entendit trop vite, volant entre elles sans s'en rendre compte, il faillit entrer en collision avec ce qui lui sembla être la paroi d'un galion ou d'un immeuble en bois. Il longea celle-ci en passant devant plusieurs fenêtres fermées par des barreaux avant de ralentir face à une ouverture d'où sortirent trois d'entre elles.

Fuiez ! fuiez ! hurla une voix qu'il ne reconnut pas sur l'instant.

Grâce à celle-ci il esquiva de justesse une d'entre elles qui fondit sur lui, se replongeant dans l'obscurité du nuage, aussitôt libéré de ses poursuivantes qu'il repartit à l'assaut de ce bâtiment volant, se dirigeant droit vers son toit. Une fois revenu à porté de vue, il eut la mauvaise surprise de retrouver debout sur cette surface de bois à peine bombée comme si de rien n'était, le mage très élégant qui venait d'assassiner un des membres de l'ordre du phœnix, celui-ci était enchanté de revoir apparaître ce sorcier barbu. Harry évita les deux premiers tires de Pyrite avant que le troisième ne brise en deux sa monture et ne le fasse tomber sur un des coins de ce vaisseau, tandis qu'il s'agrippait de toutes ses forces au rebord pour ne pas tomber, M.Pennec vint l'observer de plus près comme s'il avait un doute sur son identité de simple inconnu, laissant Harry entrevoir ses yeux devenus aussi noirs que deux boules de plomb depuis leur dernière rencontre.

Encore vous ? interrogea-t-il d'une voix impersonnelle.

Désolé ! c'est pour savoir, à quel arrêt faut il quitter le bus pour se rendre au Muséum ? rétorqua Harry en tentant de monter sur la passerelle.

Celui-ci, Terminus tout le monde descend !

Le mangemort ne fit rien pour le faire lâcher prise, mais déjà deux furies s'en chargeaient avec leur voix. Ce qui aurait marché si tel un faucon, Rouscov n'avait piqué sur l'une d'entre elles pour l'aveugler et griffa l'autre au visage également, mais même lui ne put résister au vacarme d'une troisième, ce qui lui fit perdre connaissance, en le faisant tomber alors qu'il retrouvait sa forme humaine. Harry ignora ce qui le poussa à se jeter à la poursuite de Rouscov encore une fois vers une mort certaine, mais une idée lui vint assez rapidement, pendant qu'il plongeait pour attraper son camarade. Une fois Rouscov dans ses bras, il ferma les yeux et se concentra le plus fort possible sur son désir le plus cher :

Plus haut ! cria t'il en transplanant cinquante mètres au-dessus

Plus haut ! répéta t'il dans sa tête espérant ralentir sa chute.

Il transplana ainsi une dizaine de fois dans les aires avant de se rappeler une phrase de M. Flash,

J'ai soif ! s'écria t'il à nouveau avant de percuter les flots de la Tamise à une certaine vitesse.

Il essaya de maintenir la tête de son ami hors de l'eau, alors qu'une Jaguar volante s'approchait délicatement d'eux pour les reprendre à bord. Harry y découvrit les deux frères mais également la jeune femme qu'ils avaient rencontrée dans le Pub, sans qu'elle ait perdu son regard psychédélique.

Mais qu'est ce qui t'a pris Harry de suivre Rouscov ? s'interloquèrent en chœur les jumeaux en prenant la direction du centre ville.

J'allais pas le laisser suivre seul une furie et un mangemort, dit il le souffle court, surtout qu'en haut ils étaient plus nombreux.

Quoi ?

Oui, elles gardent toutes une sorte de... de grand... navire, où j'ai même cru entendre la voix de... Bill !?

Ce devait être Oz, coupa Fred, la prison volante de Voldemort, Mondigus nous en a parlé, c'est là qu'il avait capturé l'une d'entre-elles, ...pour Dumas.

On ferait peut-être mieux de ne pas rentrer tout de suite au magasin, reprit George, j'ai d'ailleurs une idée.

Ils garèrent le véhicule sur un stationnement interdit, et sonnèrent, tout en tenant le corps inconscient de leur compagnon, à la porte d'un immeuble apparemment banale, mais dés que la porte s'ouvrit, Harry crut entrer dans le bureau international du syndicat vétérinaire des cirques médiévaux aquatiques orientales, tous ces adjectifs ne sont pas de trop pour illustrer le peu d'orthodoxie qui vivait dans ces murs intérieurs faits en terre cuite et en céramique. La nouvelle porte à laquelle ils sonnèrent était elle plus en contraste avec cette ambiance gitane et bon vivant, et ce ne fut pas étonnant que celui qui l'ouvrit était tout autant différent des habitants qu'ils croisèrent dans les escaliers.

Fred, George ?! que faites vous ici ? interrogea t'il en les apercevant portant Rouscov.

Salut Percy, tu veux bien te pousser sur le côté, on doit entrer, répliquèrent il en entrant.

Il eut quand même une légère réaction d'étonnement en voyant suivre Harry qui escortait la Jempster.

Qui êtes vous ?! son nouvel amant ? vous avez un sacret culot de venir ici ! s'exclama t'il envers Harry.

Quoi ? répondit il avant de se rappeler qu'il n'avait pas sa propre apparence, ...non, non ! c'est moi... Harry !

Oui, coupa George, on a du le maquiller pour le sortir sans risque !

Ce qui est raté ! rajouta Fred en allongeant leur protégé.

Mais de quoi vous parler... essaya t'il de demander.

Peu importe ! reprirent ils en chœur, on veut voir notre nièce !

Mélissa , relança Harry

Oui... Mélissa, gémit celle-ci encore dans sa transe.

Alors ne faites pas autant de bruit ! ...elle dort, dit il avec le premier sourire qu'on ait pu voir de sa part depuis très longtemps.

Harry écouta en moins d'une heure tous les progrès de cette ravissante petite fille en moins d'une année, tout ce dont Percy pouvait se souvenir, la façon dont Ron avait découvert grâce à Harry la naissance de la petite et son escapade pour assister à la cérémonie qui fit de lui son parrain, et apprit la triste histoire de la relation entre Percy et Salomé, la chute inéducable vers la dépendance. Mais une autre révélation surprit bien plus nos héros dés que Rouscov retrouva ses esprits.

Comment ça ?!

Oui, c'était ma mère que j'avais demandé à Mondigus de retrouver, expliqua t'il sans grand entrain.

Donc celle qui s'est enfuie du bar était...

C'était elle, j'en suis sûr ! répliqua t'il.

Harry resta seul, tenant la jeune Mélissa, regardant les trois frères Weasley, s'occuper du jeune mage. Quand la voix de Dumbledore revint dans la tête d'Harry, « Il faut maintenant que tu cherches ce qui t'a poussé à faire ces choix, l'élément essentiel qui t'a différencié de lui ...»

Bien sûr... souffla t'il en plongeant son regard dans celui de l'enfant, c'est ma mère...

Quoi ?

Rien... rien... , bredouilla t'il en levant ses yeux, Percy, y a t'il des archives de souvenir au ministère ?

Bien sûr dans le département des mystères, sous la salle des cerveaux, répondit il, mais on y entre pas comme cela !

C'est à dire ?

Soit appartenir simplement à ce département, soit et c'est une exception de cette salle, tout citoyen britannique ayant reçu un titre de l'ordre du Merlin peut y avoir accès.

Rouscov ?

Je ne suis pas britannique ! réclama t'il, j'espérais que mon accent te l'aurait indiqué.

Mais pourquoi faire ? dit enfin Fred, question que chacun se posait.

C'est pas grave... , j'ai une autre idée et de toute façon, c'est trop personnel... , dit il en cogitant, Percy tu es toujours Bureau de la coopération internationale ? tu pourrais me rendre un service demain quand j'aurai retrouver ma tête habituelle ?

Ça dépend lequel ?

A côté de ce que je mijote, Briséis passera pour une mauvaise blague, dit il en reposant la petite dans son lit, je vais te dicter une lettre qu'on devra envoyer dés maintenant.

Harry... , j'ai bien peur de ne pas te suivre, dit il en restant plus perplexe que jamais.

N'aie aucune crainte et n'hésite pas à en rajouter, le ridicule joue pour nous.

Le lendemain matin, Harry et les jumeaux étaient retourner sur le chemin de traverse, Rouscov était lui parti chercher dans un endroit qu'il n'avouerait jamais connaître quelque chose d'essentiel pour le plan, laissant Mélissa et Salomé sous la responsabilité d'une baby-sitter tandis que Percy se rendait au ministère.

Harry devait passer la matinée en compagnie des frères Weasley dans l'attente des délais qu'imposait son stratagème, mais il ne put se résoudre à rattraper ses heures de sommeil et préféra donc sillonner les coins et recoins du marché. Quand à sa plus grande surprise, il retomba sur la mystérieuse Lady Nott entrant dans ce qui semblait être une boutique en travaux. Pousser par la même curiosité, et les paroles rongeuses de Rita Skeeter, il la suivit sans prendre conscience de ses actes.

Vous ?! s'interloqua t'elle, mais vous êtes purement stupide ou quoi ? Silencio ! Experliamus ! Certis !

Harry se retrouva mué, dépourvu de baguette, projeté et attaché au mur d'un placard qui se referma. Harry pouvait toujours voir quelques brides d'images entre les lames de bois, et ce fut avec étonnement qu'il entrevit la posture de Mélinda se tourner de nouveau vers l'entrée alors que des pas s'approchaient.

M. Blaise... que me vaut cette désagréable visite ?

Ah ! Mélinda ! toujours aussi charmante, pourquoi te dérangerais-je ?

Exactement ! j'ai enfermé Harry Potter dans ce placard et je m'apprêtais à le torturer !

Le mangemort scruta attentivement l'armoire puis sourit pour montrer qu'il avait comprit l'ironie de la phrase.

Ma chère Mélinda, je suis ici pour de bonnes raisons, te rappeler de verser ta participation à notre cause.

Quelle nouvelle participation ? interrogea t'elle en serrant ses dents.

Oui les derniers versements ne t'ont pas étaient demandé par respect pour l'acte héroïque de ton fils qui est retourné une deuxième fois à Azkaban, néanmoins rassure-toi on m'a dit que s'était très fréquentable ces temps-ci.

T'entends tu parler certaine fois ? on croirait avoir à faire à un récolteur de fond pour un nouveau temple et pas à un missionnaire du pire sorcier qui ait jamais foulé le sol de cette île.

Attention à tes paroles, reprit il sans son ton mielleux.

C'est à toi de faire attention ! à qui crois-tu parler ici ? dit elle rendant sa voix plus grave que nature, je ne financerai plus les agissements de votre groupe d'arriérés mentaux !

Groupe dont a fait partie ton tendre époux je te rappelle, relança t'il peu sûr de lui, et même si tu n'étais pas d'accord avec lui, tu ne souhaites tout de même pas que son nom soit souillé par les quelques actes stupides qu'il a commis pour nous ?

Vous n'oseriez pas ! il m'a déjà promis qu'il...

Qu'il ne divulguerait pas les preuves en échange d'un soutien financier... « régulier », dit il en insistant sur le dernier mot, je te laisses le temps de réfléchir, mais prends vite ta décision !

Sorts de ma propriété ! se contenta t'elle de crier en retenant sa hargne.

Une fois la porte du magasin refermée, elle ouvrit celle du placard et détacha Harry.

Sois gentil Harry, retourne d'où tu viens et ne parle de ça à personne !

Vous n'êtes pas obligé de le faire... soupira t'il en massant ses poignés endoloris.

Tu ignores ce que le chantage est capable de faire !

Je suis peut-être mal placé, mais Alberfort m'avait décrit une femme puissante et indomptable par quiconque.

Tu as raison Harry, dit elle sans joie, tu es très mal placé ! maintenant retourne près des Weasley !