Les nuages s'épaississaient à l'approche d'Oz, il était difficile de perdre sa position, les cries aigus de leur occupantes, le tonnerre et les effrayants souffles bovins auraient réveillé les morts. Les trois montures s'avançaient en formation serrée, prêtes à lancer un assaut dans la plus grande aveuglette. Hélas, il était évident pour chacun d'entre eux que cette situation était avantageuse pour celles qui utilisaient bien plus leur ouie que leur vue.
Et si on faisait un peu de vent ? proposa Viktor en sortant sa baguette, Imaos !
Un tourbillon de vent repoussa une vaste étendue de nuage, leur laissant apparaître la vision de deux chevaux blancs géants et squelettique, trois fois plus grands que ceux de Beauxbâtons, qui semblaient pousser l'arrière d'une sorte de calèche volante à trois étages sans roues, armés de regards opaques, d'une mâchoire aiguisée et de sabots qui foudroyaient littéralement l'air à chaque gallot.
Ca c'est une forteresse ! s'exclama Ron avant qu'une pluie de furies viennent se heurter face à leurs faibles Sonus Murus.
Qu'est-ce qu'on fait ?... elle sont nombreuses !
On arrivera pas à les affronter toutes ici, lança Harry, par contre si on détache deux ou trois des chevaux qui tires cette... chose, elle descendra sûrement !
Mais il faut quand même envoyer quelqu'un à l'intérieur, réclama Fleur, si... enfin au cas où...
J'y vais, coupa t'il, avec ton balais ! il s'attend à me voir moi. Ron, Viktor, chargez-vous des chevaux, Fleur me couvrira avant de vous rejoindre.
Il y a encore peu de temps chacun aurait discuté cette décision, remettant une énième fois la sécurité d'Harry sur le tapis, protestant mille excuses pour l'empêcher de se jeter d'un sombrale sur un balais volant. Mais aucun ne remit en cause le plan, seule la vision de minuscules coquilles entre les pieds d'Harry lorsqu'il se cramponna au manche courbé, représentant les immenses toits de Poudlard, raidirent quelque peu notre encore jeune héros.
Tu te souviens où est la porte d'entrée ? demanda Fleur en fondant dans l'essaim de fuires sur son étalon noir...
Oui bien sûr, mentit il en tachant de ne pas laisser la douzaine de mégères l'entourant prendre le dessus sur sa concentration.
Il repoussait une par une les furies en se rapprochant des barreaux de fenêtre, tandis qu'au même moment ses compagnons faisaient de leur mieux pour détruire et exploser des sangles qui liaient les dangereux Abraxans. Un seul Destructum brisa la cadenas verrouillant la petite, massive et courbée porte, laissant pénétrer Harry dans un couloir sombre digne d'une cale de bateau. Il n'entendit plus que de lointains échos des hurlements et les explosions du dehors, comme s'il s'était terré dans une grotte, alors qu'il longeait les murs dans une profonde obscurité.
Lumos ! pensa t'il assez fort tout en tenant sa baguette au niveau de ses yeux.
Une longue file de cellules lui apparurent, ainsi que leurs léthargiques prisonniers, tous humains, maigres et décrépis, la plus part furent violemment surpris par cette lumière alors que d'autres n'offraient guère de réaction, mais aucun d'entre eux ne semblait heureux de le voir, comme si sa venue prédisait le retour de leurs mal-aimées gardiennes.
Fiches le camps gamin ! clama un,
Elles vont revenir à cause de toi, relança une autre.
Mes amis s'occupent d'elles... , souffla t'il en se rendant compte qu'aucun ne l'écouter vraiment comme s'ils n'étaient plus sûrs de voir la réalité.
Harry ignorait comment il aurait supporté d'être emprisonné autant de mois, autant qu'eux, rien ne l'étonnait dans l'idée que beaucoup d'entre eux voyaient en lui une nouvelle hallucination d'un espoir vain de liberté. Malgré une part de lui même, il dut se résoudre à continuer l'exploration de ce fort volant pour neutraliser tout danger et retrouver celui-dont-personne-ne-parle. Le second étage était relié grâce à une petite passerelle, et était principalement constitué également de cellules, de tailles plus diversifiées, pour s'accommoder aux différentes espèces d'êtres et de créatures magiques qui consistaient la majorité des séquestrés. Contrairement aux premiers, l'arrivée d'Harry créa moins de rejet...
M. Harry Potter ! scanda un petit être entre un centaure et une nymphe, M. Harry Potter ! Oh monsieur ! Dobby est comblé de vous voir !
Dobby ! s'exclama Harry en courant vers lui, comment...
On pourrait en parler plus tard, coupa un sorcier aux longs cheveux roux affalé au sol.
Bill ?! s'inquiéta Harry, tu as une sale tête !
Ca ira mieux dés que tu auras ouvert cette porte, reprit il en essayant de se lever.
Alohomora ! murmura t'il du bout des lèvres, as-tu une idée d'où... d'où il peut se trouver, il vient d'enlever Hermione...
Il n'est pas passé par ici depuis des jours, répondit il un peu somnolant, mais comme tu voir je n'avais pas une vue sur tout le bâtiment, s'il est encore là ce doit être dans la grande salle du troisième. Tu vas avoir besoin d'aide.
Oui mais tu n'as pas de baguette, et il faut quelqu'un pour libérer les autres.
Comment ? tu viens de le dire, sans baguette ! rétorqua t'il.
Oh, voyons ! Fred m'a dit que c'était toi qui leur avait appris à crocheter les serrures !
Harry continua son parcours en direction de ce qui semblait être un escalier vers des lumières vertes. Avant d'arriver au nouvelle étage une énorme secousse le repoussa vers une sorte d'hublot d'où il put voir furtivement l'assaut d'un dragon qui venait de mordre à la gorge l'un des chevaux de tête, ce qui déstabilisa momentanément tout le vaisseau. Un long corridor se donnait à lui, éclairé par des flambeaux verts muraux, où il ne rencontra qu'un ridicule serpent à trois têtes (dont deux s'attaquaient à la troisième) et conduisait à une pièce spacieuse, ayant pour mur la charpente elle-même du navire sur laquelle restaient quelques morceaux de tissus brûlés, et qui n'avait pour seul meuble qu'un trône de bois noir sculpté à l'effigie d'une centaine de cobras, couleuvres et vipères. Non ! non il ne pouvait pas être arrivé trop tard, pas si tôt ! il devait... il devait être ailleurs...
Alors que des centaines de réflexions traversaient l'esprit d'Harry, un léger souffle attira son attention, quelque chose se cachait derrière le dossier du fauteuil des ténèbres.
Qui est là ? interrogea nerveusement Harry.
..., qui n'eut qu'un grognement pour réponse.
Je suis armé, Qui est là ?
Ne touchez pas à mes chevaux ! cria frustré une sorte de grosse boule de poils
La créature avait la taille d'un demi-homme, une chevelure broussailleuse dont seul son nez champignon ressortait, marchant vers Harry sur deux sabots, il implorait de ses huit doigts, que ses amis arrêtent d'importuner ses chevaux.
Je ne veux aucun mal à vos bêtes... , tentait il d'expliquer, je cherche uniquement Voldemort.
La créature comme toute personne du monde magique trembla à ce nom et courut dans un coin comme pris par une crise d'hystérie, répétant telle de la démence qu'il ne fallait plus faire de mal à ses chevaux.
Harry crut recevoir un nouveau message du mage aux yeux rouges, lorsqu'une ombre longeant le sol s'avança vers lui, mais le fait qu'il entendait encore les délires de ce sous-écuyer, lui indiqua que ce qu'il voyait n'était pas du tout l'esprit tordu de Tom Elvis Jedusor. Il ne put pas courir bien loin sans se faire rattraper par cette sorte de cape noire qui finis par lui paralyser les jambes le faisant tomber tout en continuant à l'engloutir. Les ondulations de cet animal lui rappela le vol des sinistres gardiens d'Azkaban...
Spero Patronus ! s'époumona t'il déjà pris jusqu'à la poitrine.
Le Patronus prit une trop longue seconde avant d'apparaître, le temps qu'il pense au moment où il retrouverait Hermione. Le cerf projeta avec ses cornes ce monstre voileux de l'autre coté de la pièce d'où il disparut en rampant entre les planches du mur.
Il ne restait nul part où chercher dans l'immense Oz quand Harry s'apprêta à quitter la grande salle pour rejoindre les prisonniers et son balais, mais comme sorties de nul part trois furies s'était silencieusement invitées à son inspection des lieux.
Salut, bredouilla t'il, c'est bien ici qu'on pose les plaintes pour tapage nocturne ?
Son humour ne fit pas long feu face aux trois cries qui menaçaient sérieusement son fébrile Sonus Murus. Au même instant une autre puissante secousse précédée d'une explosion plongea la forteresse dans un plus grand tumulte, la prison bascula même de 45 degrés vers la gauche, propulsant Harry vers d'épaisses poutres et le trône d'ébène vers une des trois maudites qui fut carrément écrasée. Harry ne pouvait plus rejoindre le couloir de sortie tandis qu'un multitude de flambeaux venait d'allumer un incendie à bord. Les deux dernières furies revinrent sur leur proie quand un aigle majestueux se jeta sur le visage d'une, alors que l'autre, étrangement familière, ne lâchait nullement Harry. Seul face à une il réussit à chasser temporairement cette dernière pour aller au secours de son héroïque volatile qui menaçait de flancher dans les prochaines secondes. Rouscov reprit assez difficilement forme humaine, et tentait tant bien que de mal de maintenir le charme alors que lui même était submergé par une tension qui faisait dangereusement briller ses yeux d'un bleu électrique. Un nouveau choc bouscula la scène, bombardant nos deux sorciers vers leur assaillantes alors qu'à ce moment un des chevaux géants venait d'éventrer un des murs avec sa mâchoire alors qu'il tentait d'être maîtrisé par Krum et la passagère d'un cabriolet rouge volant.
Harry et Rouscov, allongé sur le mince matelas de paille qui recouvrait toute la boiserie, et à seulement quelques mètres du trou béant sur le vide, n'étaient plus en position idéal pour refouler les mégères. A leur plus grande surprise ce fut une autre furie qui vint à elle seule faire fuir les deux autres. Une furie ?! pas exactement...
Mrs. Newman ?! s'interloqua Harry avec une voix couverte par le souffle du vent.
Elle flottait dans les aires comme les autres, montrait un regard azuré, hurlait sur-humainement, avant de venir se pencher sur eux pour s'assurer de leur bonne santé.
Ca va ?! demanda t'elle en retrouvant lentement son regard habituel.
Oui.... Oui, bafouillèrent ils l'un par la fatigue l'autre par la surprise, mais vous ?
Toutes mes séquelles sont antérieures à cette bataille, dit elle doucement avant de se rappeler la situation. Il ne reste plus qu'un Abraxan pour tirer Oz, et le feu progresse vite nous ferions mieux de quitter la prison.
Impossible il y a tous les prisonniers aux étages inférieurs !
Dans ce cas l'atterrissage va être brutal, dit elle avant de se tourner pour crier vers les silhouettes de Viktor, Ron et Fleur, Veuillez mes enfants guider ce têtu animal, délicatement vers la terre ferme !
La manœuvre fut tout sauf facile, le géant équidé montrait clairement une réticence à suivre les déviations imposées par les trois cavaliers, tandis que le petit être poilu reprit de plus belle ses plaintes convulsives pour la bonne traite de son étalon.
Le véritable malheur se produisit lorsque la forteresse volante sortit enfin de son cocon orageux, fondant directement vers une des caravelles de l'armée, la catastrophe fut de justesse évitée en redressant le cap pour permettre à la calèche volante de passer tranquillement à travers les voiles du navire, en emportant par la même les trois mats qui les suspendaient.
Les occupants furent bien plus inquiétés par ce qui attendait tout objet en perte d'altitude. L'atterrissage n'était pas évidente lorsqu'il s'agissait d'un bâtiment de trois étages, déjà en flamme, sans roue et tiré par un cheval géant vers les bois d'une forêt britannique des plus dangereuses. Il ne fut pas aussi paisible que celui du zeppelin Hindenburg à New York mais eut le mérite de ne tuer aucune des personnes qui se trouvaient à bord. Cependant le choc suffit à mettre KO plusieurs des prisonniers affaiblis et les deux dernières furies affalées à portée de flammes de l'incendie qui gagnait dés à présent les premiers arbres à leur abord.
Dehors ! hurla Elisabeth en expulsant tous les barreaux et fenêtres qui obstruaient la sortie aux passagers
Ma mère... souffla Rouscov en retournant dans le la ruine en feu.
Le son s'était comme coupé, après ses mots, n'atteignant plus la conscience d'Harry qui avait l'impression de s'être plongé dans le décor d'une fresque historique, sorciers, moldus, créatures et êtres magiques s'entraidaient à fuir loin du foyer réconciliant dans le désespoir la communauté magique. Fleur sautait folle de joie sur son épuisé époux, une centaine de fées, produisant à elles seules la lumière pour éclairer un village, extirpaient des débris leurs colonies semblables à des villes orientales sculptées sur la surface de ruches en bois précieux, Dobby portait contre sa volonté le petit protecteur poilu de chevaux et l'imposant centaure Magorian se tenait immobile au côté d'Harry, observant silencieusement les étoiles tout en frottant sa barbe blanche.
On voit bien Mars, ce soir, fit il remarquer.
Quoi ? s'exclama Harry qui venait de sortir de ses pensés.
On voit bien Mars, ce soir, reprit Magorian, il est beaucoup plus brillant que d'habitude !
Harry leva à son tour son regard vers les cieux pour apercevoir la planète rouge dans son plus beau scintillement.
La constellation qui est autour, c'est bien celle...
Celle du grand chien, coupa le centaure toujours admiratif des astres.
Mars... le grand chien... , soupira Harry, ...Quand le sinistros rencontrera le dieu de la guerre...
