Trouvé
Note de la Traductrice : dans le chapitre précédent, et surtout ici, on va rencontrer pas mal de fois le mot église. C'est donc le moment pour moi de faire un petit rappel : église avec une minuscule, c'est le lieu ; Église avec une majuscule, c'est l'assemblée. L'Église peut se réunir dans l'église, mais pas l'inverse (oui, je sais que je vous perturbe, mais ça m'amuse).
Réponse à Falang : oui, hein ? Non, en fait, ça s'est fait par hasard – le jour où j'ai décidé d'éditer, les trois premiers chapitres étaient traduits, alors... PS : Bestiole se passe AVANT celui-ci ! Je vais les numéroter, ça sera plus facile.
Corruption, 4ème partie
Tornade fit tout ce qu'elle put pour s'aider dans sa recherche. Elle convoqua une couverture de nuages, pour se cacher et réchauffer l'air. Elle rasa le faîte des arbres, appelant Kurt. D'abord, elle avait de l'espoir, mais alors que le soleil descendait, et que la nuit s'épaississait, elle commença à sentir la morsure du désespoir. Logan avait raison. Il n'y avait aucun moyen de trouver Diablo dans une telle obscurité. La première fois qu'elle l'avait rencontré, dans l'église, il était juste au dessus d'elles, mais quasiment invisible jusqu'à tomber dans la lumière. Il n'y avait pas de lumière ici, et elle ne pouvait pas utiliser sa lampe torche. Cela ne pourrait qu'insensibiliser le reste de sa vision. Elle voulait chercher toute la nuit, mais pouvait-il tenir aussi longtemps ? Son seul espoir était de repérer une trace qu'il aurait laissée dans la neige.
Puis, après des heures de recherche, elle arriva à une trouée. Elle vit une chemise abandonnée dans une vallée, avec des lignes creusées dans la neige ; des empreintes de pas. La chemise était bien celle de Kurt, rigide et lourde de glace. En tâtant rapidement les deux poches, elle vit que le chapelet manquait. Il avait dû le prendre avec lui, ce qui signifiait qu'il avait encore une certaine cohérence. C'était le meilleur signe qu'elle ait eu. Elle laissa tomber son propre sac, prit celui de Kurt sur son dos, à la place, puis se mit courir dans la forêt trop dense pour voler à l'intérieur. La piste qu'il avait laissée oscillait de droite et de gauche, comme celle d'une homme ivre. Il n'allait pas bien. Il n'avait pas pu aller loin. Devant elle, quelque part, elle entendit des coups de feu. Elle accéléra, suivant du mieux qu'elle pouvait la piste de Kurt.
Dites-moi qu'il n'a pas été touché, dites-moi qu'il n'a pas été touché, pria-t-elle.
La trace s'arrêta quelques minutes plus tard dans une dépression, où Kurt était sans doute tombé. A son soulagement, il n'y avait pas de sang. A partir de là, Kurt avait été traîné. Elle suivit la tranchée dans la neige, le long d'un flanc de falaise, où elle semblait s'achever dans le pan de roche. Qu'est-ce que... Il était impossible qu'il se soit téléporté dans son état ! Ororo en était sûre ! Il devait y avoir une entrée là, quelque part.
Elle sortit sa lampe pour la première fois de la soirée et fouilla l'endroit. Il y avait bien une porte devant elle, conçue pour se fondre dans la roche. Elle ouvrit violemment le battant non verrouillée. De la lumière l'éblouit, et elle entendit un cri de surprise devant elle. Une fraction de seconde plus tard, elle s'habitua à la lumière, et vit Kurt étendu par terre à moins d'un mètre d'elle, torse nu, une couverture hâtivement jetée sur sa taille et ses jambes. Une femme enceinte sidérée, épuisée, était agenouillée devant sa poitrine, en train de faire un massage cardiaque.
Ororo ne se soucia même pas de fermer la porte derrière elle. Elle jeta le sac à terre, tomba à genoux, et prit immédiatement le relais pour les compressions. Au lieu du sombre indigo, la peau de Kurt était d'un mauve pâle. Sa poitrine était à peine tiède sous ses doigts, là où les mains de la femme avaient été, mais glacée ailleurs. La femme à côté d'elle recula, laissant à Ororo de la place pour travailler.
" Depuis combien de temps est-il comme ça ? " demanda Ororo, essayant de garder une voix stable.
" Peu près cinq minutes. " répondit la femme, essoufflée. " Un ami à vous ? "
Ororo s'arrêta, et la femme respira deux fois pour Kurt. Ororo écouta la poitrine de Kurt, et sentit son ventre se nouer. Cinq minutes de massage, et son cœur ne battait toujours pas. Elle n'avait pas d'équipement pour traiter une hypothermie sévère, et le bon samaritain ne devait pas l'avoir non plus.
" Il nous faut un défibrillateur. " murmura Tornade.
" Je n'en ai pas. " dit la femme. " Si j'en avais un, je l'aurais utilisé. "
Tornade ferma les yeux. Le tonnerre gronda très près. La femme regarda par la porte, surprise, puis regarda Tornade. Celle-ci ouvrit les yeux, et ils étaient blanc comme du lait.
" Vous devez me faire confiance. " dit-elle doucement, continuant le massage cardiaque. " Ecartez-vous. "
Le tonnerre gronda à nouveau, encore plus près. En fait, juste au dessus. Le femme s'écarta craintivement, fixant la porte, alors que l'électricité commençait à soulever les cheveux de Tornade.
Si je me trompe, pensa Tornade, Kurt mourra. Si je ne vais pas assez fort, Kurt mourra. Si je ne canalise pas précisément la foudre, Kurt mourra. Et si je ne fais rien, Kurt mourra.
Un éclair se rua par la porte, à travers Tornade, et dans la poitrine de Kurt. Le corps entier de Kurt se souleva, son dos se cambra, ses membres convulsèrent. Ses cheveux humides commencèrent à fumer. Il retomba au sol. Le dos de Tornade fumait, ses bras tremblaient. Elle chercha un battement. Rien. Elle se maudit pour ses réserves et plaça ses mains sur toute la poitrine de Kurt, au lieu de seulement son sternum. Un autre craquement, une odeur d'ozone. Une part de l'éclair s'écarta et frappa le mur à seulement quelques centimètres de l'oreille du bon samaritain. Elle cria de terreur.
Kurt convulsa à nouveau. Puis il toussa. Ses paupières tressaillirent, même si elle ne se soulevèrent pas. Ororo enleva prudemment ses mains et regarda avec un soulagement incommensurable la poitrine de Kurt se lever et se baisser enfin toute seule. Elle chercha un pouls. Lent, mais présent. Elle regarda le bon samaritain, qui serrait sa petite fille et les fixait elle et Kurt.
" Vous allez amener un autre éclair ici ? " demanda-t-elle doucement.
Les yeux d'Ororo changèrent de blanc à bleu. " Non. "
La femme avala sa salive, puis se mit lourdement sur ses pieds, s'agrippant à tout ce qu'elle pouvait atteindre. Elle était enceinte d'au mois six mois, peut-être sept ou huit.
" Très bien. " dit-elle, sa voix reprenant des forces. " Je vais remplir les bouillottes. Nous devons réchauffer sa poitrine. On ne s'occupe pas des membres pour l'instant. " Elle alla dans une autre pièce, probablement la cuisine. " Et il y a un lit de camp dans le placard. Et des couvertures. "
" J'ai une couverture de survie. " lui dit Ororo. " Ça sera mieux. Et merci d'avoir sauvé la vie de Kurt. "
Elle entendit l'eau couler dans la pièce voisine. La voix de la femme revint. " Quand on l'aura stabilisé, j'aurai une masse de questions à vous poser. "
Ororo hocha la tête et alla vers son sac. " Je peux seulement imaginer. "
(SAUT DE PARAGRAPHE)
Ce n'était pas que Kurt ne soit pas habitué aux églises. Et le fait qu'il soit seul, agenouillé dans le chœur, était également normal. Les églises étaient supposées être pour des communautés, il le savait, mais la vie était plus simple pour tout le monde s'il priait seul. C'était un peu bizarre qu'il ne puisse pas bouger la mâchoire, alors il murmurait ses prières à travers ses dents serrées. Sûrement Dieu ne lui en voudrait pas.
La chose étrange était que Ororo était à côté de lui, le regardant prier, une main à l'arrière de sa tête. Encore plus étrange, le prêtre devant lui était une femme. Elle tenait le calice dans une main et elle le toucha sur le front. Son contact libéra sa mâchoire.
" Des petites gorgées, trésor. " dit le prêtre. " Allez. "
Il leva les yeux et vit Malicia dans les habits du prêtre. Rogue en prêtre ? Elle leva le calice vers ses lèvres. Ce n'était pas du vin, c'était une sorte de punch chaud et sucré. Il ouvrit les yeux, même s'il ne se rappelait pas les avoir fermés, et vit quelqu'un d'entièrement différent. C'était une femme adulte, totalement différente de Malicia. Seul le lourd accent du sud était le même. Elle pressait un gobelet contre ses lèvres, à demi rempli d'un liquide rouge et sucré. Par réflexe, il finit les deux gorgées qui restaient. Il essaya de bouger, mais son corps semblait de plomb, et il était enroulé dans des couvertures, serrant ses bras contre lui. Il tourna la tête et se trouva face à Ororo, assise à son chevet.
" Kurt ? " demanda-t-elle prudemment. " Tu es vraiment réveillé ? Tu m'entends ? "
" Oui. " murmura-t-il.
" Quel est mon nom ? "
" Ororo.
" Compte à rebours de 100 par 7. "
" Tu veux que je... fasse des maths ? "
" Fais-moi plaisir. "
" 100... 93... 86... 79... "
Elle sourit avec soulagement. " Bienvenue de retour chez les vivants, Kurt. "
Il soupira et ferma les yeux.
" Kurt, tu es réveillé ? " demanda Ororo, de nouveau inquiète.
" Oui. " souffla Kurt. " Je suis réveillé. Je suis juste fatigué. "
Après une pause, elle parla de nouveau. " Je vais prendre ta température. Ça risque de te chatouiller l'oreille. "
Ça chatouilla, un peu. Il garda sagement la tête immobile le temps que la température soit mesurée.
" Hypothermie ? " demanda-t-il doucement.
" La pire que j'aie jamais vue. " lui dit Ororo. Il y eut un bip dans l'oreille de Kurt, et l'irritation fut enlevée. " Eh bien, tu es de retour au dessus de 35 degrés. "
Il ouvrit les yeux de surprise. " De retour ? J'étais où avant ? "
" Température de la pièce. "
Un frisson parcourut son corps. Bientôt il tremblait de nouveau. Ce n'était pas une sensation agréable. Il grimaça.
" Oh, oh. " fit l'étrangère. " On ferait mieux de l'attacher à nouveau. "
Avant que ses dents commencent à s'entrechoquer, il sentit une bande qu'on serrait autour de sa tête. Les muscles de sa mâchoire se contractèrent, mais la mâchoire restant fermée, il n'y avait pas de risque que ses dents pointues lui ouvrent les lèvres. D'après le picotement qu'il sentit en grimaçant, c'était déjà arrivé une fois.
" Danke. " dit-il travers ses dents serrées.
Le tremblement passa en quelques secondes, et elles relâchèrent la bande pour qu'il puisse parler librement.
" Vous êtes infirmière ? " demanda-t-il à la femme.
Elle secoua la tête et sourit. " Non, je trouve juste tellement d'idiots sur mon paillasson avec des engelures et de l'hypothermie que je suis devenue très bonne pour le traiter. Je m'appelle Beth. Voici ma fille, Ambre. "
Elle montra une petite fille, probablement trois au quatre ans, qui jouait avec sa poupée sur un tapis de laine tressée. Kurt cligna des yeux. Est-ce qu'il voyait des choses ? La petite était nettement asiatique, alors que Beth était aussi blanche qu'on pouvait l'être. Peut-être qu'Ambre avait été adoptée ?
" Kurt, est-ce que tu sens tes doigts et tes orteils ? " demanda Ororo.
Kurt se concentra là-dessus, remuant ses extrémités, puis ses membres, tout doucement. La couverture de survie craqua alors qu'il bougeait. Il leva un peu la tête.
" Je sens même ma queue. " sourit-il. " Peut-être que j'ai échappé aux engelures ? "
" Peut-être que tu as de la chance d'être en vie. " lui dit Ororo d'un ton sec. " Au nom de ciel, Kurt, qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi es-tu parti ainsi ? "
Kurt soupira et reposa la tête sur le lit de camp. " Je ne sais pas. "
Avant qu'Ororo puise l'interroger plus avant, la porte de l'extérieur s'ouvrit. Beth se leva et cria, une main sur la bouche, alors que Logan entrait, avec l'homme qu'ils avaient sauvé plus tôt. Il marchait avec l'aide de Logan, mais juste un peu.
" TOSHI ! " hurla Beth.
Elle courut vers lui et le serra contre elle. Toshiro lui rendit son étreinte. Ils commencèrent tous les deux à trembler. Ambre était là aussi, les bras serrés autour de leurs jambes, criant " papa " encore et encore. Beth sanglotait qu'elle avait eu si peur, qu'elle le pensait mort, que ça faisait des jours qu'il était absent. De son côté, Toshiro la serrait avec la force d'un homme désespéré, des larmes roulant sur ses joues.
" Femme sans foi " toussa-t-il, essayant de sourire. " Je suis parti juste deux jours, et tu ramènes déjà un autre homme à la maison. "
" Quand tu envoies un éclair, chérie, tu ne fais pas les choses à moitié. " dit doucement Logan en allant vers Ororo. " Tu avais vraiment besoin de deux éclairs ? "
La mâchoire d'Ororo tomba. Elle pointa Toshiro et Beth. " Tu veux dire... il... c'est ici qu'il vit ? "
" Tout a semblé mener jusqu'à la petite maison camouflée dans la grande forêt, n'est-ce pas ? " demanda Logan en réponse. " Maintenant tu sais pourquoi je ne crois pas aux coïncidences. " Il s'agenouilla pour se mettre à hauteur d'yeux d'Ororo et baissa les yeux vers Kurt. " Hé, farfadet, comment tu vas ? "
Kurt sourit. " Lamentable. Merci de demander. "
" Un de vous sait quelque chose à propos des tirs à un kilomètre d'ici, à peu près ? "
Ororo eut l'air inquiet. " J'ai entendu ce qui semblait être un échange de tirs quelque part dans les parages, près de la piste de Kurt. Une autre victime ? "
" Pas encore. C'est une des odeurs que j'ai captée sur le premier gars qu'on a trouvé. C'est sûr qu'elle est foutrement loin d'être innocente. Toshi dit qu'il l'a reconnue. Une saloperie du KKK, l'Église de l'Identité Chrétienne. De la manière dont il en parlait, si elle avait été là, je n'aurais pas donné cher de sa peau. "
" Je perds le nombre des coïncidences. " murmura Kurt. " Peut-être qu'on devrait les noter. "
" La balle a arraché une partie de son épaule. " continua Logan. " Elle sera morte dans à peu près deux heures. "
" Je me demande pourquoi je ne l'ai pas vue en arrivant ? " fit Ororo, quelque peu détachée.
" Tes traces venaient d'un autre endroit, chérie. Tu es venue par l'est, elle est allée au sud. Toshiro et moi sommes venus par le sud, alors on lui est rentrés dedans. "
Il regarda à nouveau Toshiro. L'homme semblait avec un peu calmé Beth. Elle l'autorisait à marcher, avec son aide, et il vint vers le petit groupe. Il regarda Kurt, calme mais un peu perplexe.
" Alors, vous êtes le 'sauvage' responsable de ma survie. " dit-il d'une voix douce et respectueuse.
Kurt leva les yeux vers Logan, perplexe. Logan haussa les épaules et sourit d'un air qui fit comprendre à Kurt qu'il devait avoir partie prise à la déclaration de Toshiro.
" Excusez-moi " dit Toshiro " Je m'inclinerais bien devant vous pour vous montrer mon respect, mais ce ne serait pas indiqué dans mon état. Je vous dois une grande dette d'honneur, monsieur Wagner. Vous serez toujours le bienvenu ici. "
La petite Ambre tira sur le pantalon de son père. Quand il baissa les yeux, elle montra Kurt et dit " Et il a une queue, aussi ! "
(SAUT DE PARAGRAPHE)
Bien qu'il restât beaucoup de questions sans réponse, il se faisait très tard, et ils avaient deux patients à traiter. Toshiro était presque en aussi mauvais état que Kurt, même si c'était des coups reçus au lieu de l'hypothermie. Malgré leurs protestations, tous deux furent déclarés " pas en état de discuter ", nourris de soupe et de pain de maïs, et envoyés directement au lit. Dans le cas de Kurt, il eut la chambre d'amis, au lit beaucoup plus vaste et confortable que le lit de camp. C'était une pièce simple et chaleureuse. Une croix traditionnelle, faite d'allumettes (T/N : je vous jure que je n'invente rien !) était accrochée au dessus de la tête du lit, et l'édredon que Kurt tira jusqu'à son cou avait été fait à la main. Tout avait un aspect rustique et chaud. Le sommeil vint aisément.
Quand Kurt reprit lentement connaissance, il sentit des doigts légers sur sa queue. A un moment durant son sommeil, sa queue avait dû se faufiler hors de l'amas de couvertures, car quelqu'un passait ses petits doigts dessus. Il ne put s'empêcher de soupirer, sourire, et secoua la tête. Il savait qui ça devait être. Il fascinait ou terrifiait toujours les jeunes enfants ; il n'y avait pas de milieu. Mais avant qu'il puisse se tourner, ou libérer sa queue de la prise de son " ravisseur ", il entendit le claquement d'une poignée de porte, vit de la lumière à travers ses paupières, et entendit quelqu'un crier de surprise.
" Ambre ! " gronda la voix de Beth. " Tu ne dois pas faire ça ! "
Kurt roula sur le dos, en profitant pour ôter doucement sa queue des mains d'Ambre. Ambre regarda la queue s'écarter, puis leva les yeux vers sa mère en colère et rougissante.
" Marmelade dit rien quand je lui caresse la queue. " objecta-t-elle.
Beth portait un plateau de nourriture, qu'elle posa sur une table adjacente. " Marmelade est un chat ! Tu ne peux pas caresser comme ça... le... l'appendice d'un homme ! "
Elle rougit encore d'avantage, réalisant vivement la tournure de sa phrase. Kurt se redressa lentement en position assise, adossé à la tête du lit, sa queue disparaissait sous les couvertures. Ambre le regarda d'un air coupable.
" Je suis désolée monsieur Wargneur " dit-elle.
" Ce n'est pas grave. " dit-il. Il agita un doigt devant son visage. " Mais la prochaine fois, demande la permission d'accord ? Je ne suis pas un chat. "
Le visage de la petite fille s'éclaircit et elle ouvrit la bouche, mais sa mère l'arrêta. " Non, tu ne peux pas caresser sa queue maintenant ! Laisse cet homme se réveiller et s'habiller, jeune fille ! Maintenant ouste ! "
Ambre leva les épaules et sortit de la pièce, contournant Logan alors qu'ils passait la porte. Beth était toujours écarlate.
" Je suis désolée, monsieur. " s'excusa-t-elle. " J'espère qu'elle ne vous a pas trop gêné. "
Kurt fit signe que ça ne le dérangeait pas. " La pointe de ma queue n'est pas si sensible que ça. Elle aurait pu aussi bien tenir ma main. Il n'y a ni gêne ni embarras. "
Beth poussa un immense soupir de soulagement, au grand amusement de Logan.
Logan prit une chaise et s'assit. " Mange, Kurt. On va faire une petite réunion en bas, si tu te sens d'attaque. "
Kurt hocha la tête. " Ça ira. "
Pour dire la vérité, après avoir mangé, il ne se sentait pas " d'attaque ". Presque tout faisait mal, et il était encore très affaibli par son expérience, mais il savait que ce n'était pas une réunion sociale. Sous le regard attentif de Logan, il descendit le couloir, une volée de marches, et entra dans le repaire. Leur famille d'accueil, et Ororo, attendaient là. Ororo sembla contente de le voir, mais elle était nerveuse, ses yeux volant de coin en coin. Aucune des pièces que Kurt avait vue ne possédait de fenêtre, cette pièce comprise. Cela devait terroriser la pauvre femme.
Kurt se percha sur le dossier du canapé et, à son habitude, reposa mollement ses bras sur ses genoux. " J'imagine que je vous dois une explication. "
" Tu en as une ? " demanda Ororo, plus inquiète qu'accusatrice.
Kurt haussa les épaules et baissa la tête. " Non. J'essaie encore de démêler tout ça. "
" Eh bien, pendant que tu démêles, je pense que nous on va rassembler nos idées. Comme tu as dit, il y a trop de coïncidences ici. "
Toshiro prit la parole. Il était couvert de bleus, mais l'inflammation avait bien diminué sur son visage.
" Je ne me souviens pas d'avoir été capturé, mais d'après vos descriptions- " il regarda Logan " et le corps que nous avons trouvé cette nuit, je n'ai aucun doute sur leur identité. "
Beth tressaillit légèrement. " Chéri, ce n'est pas le moment de faire des jeux de mots. " (T/N : pour ceux qui comme moi n'ont pas réagi du premier coup, le jeu de mot est sur " identité ", à cause du nom du groupe. Ça y est ?)
" Je ne l'entendais pas dans ce sens, mais c'est vrai. Logan a trop bien décrit la canne de ton oncle pour qu'il reste des doutes. "
Beth devint écarlate, ses yeux brûlant de colère. " Oncle Fred a ramené ses vieux copains du Klan pour te tabasser ? "
Toshiro hocha la tête.
" Il semblerait que vous et votre oncle ne soyez pas en très bons termes. " commenta Logan.
" Mon oncle Fred est un vieil homme amer, haineux, anticlérical et complètement tordu ! " aboya-t-elle. " Quand il a découvert que j'épousais Toshi il a tout fait pour saboter ça ! Il a fait des menaces par téléphones, envoyé des lettres d'injures... "
Toshiro posa une main sur le bras de sa femme et l'arrêta dans sa tirade.
" Pour conclure " finit calmement Toshiro " après qu'il ait menacé directement ma femme et ma fille l'année dernière, il n'a plus été autorisé à s'approcher à moins de 150 mètres de nous, d'après l'ordre du tribunal. Il n'est pas autorisé non plus à pénétrer dans la propriété. La femme que nous avons trouvée cette nuit était sa petite amie. Apparemment, elle voulait lui prouver son amour. "
" Est-ce que c'est pour ça que cet endroit est si bien camouflé ? " demanda Ororo. " Je n'aurais jamais pensé que ce soit une maison. Ça ressemble plus à une partie de la colline. "
La voix de Toshiro était douce. " Au départ, c'était juste pour être en harmonie avec l'environnement. Maintenant, c'est un abri. Peu de personnes connaissent son emplacement. Clara a dû être renseignée par son... amant. "
" Je ne me soucie pas autant de ces gars que de leur chef. " lui dit Logan. " Ce bâtard peut se téléporter, et il a été assez fort pour vaincre Kurt. "
Kurt baissa les yeux et détourna le regard au commentaire de Logan.
" Vous savez, ça n'a toujours aucun sens pour moi. " commenta Ororo. " Comment un homme noir pouvait mener une réunion du Klan ? "
Logan la fixa. " Tu te moques de moi ? Il était si blanc qu'il se confondait avec la neige ! "
Ororo secoua lentement la tête, ses yeux ne quittant pas ceux de Logan. " Logan... L'homme que j'ai vu mesurait près de deux mètres dix, la peau très, très sombre, avec des robes et des tresses africaines. J'ai pensé qu'il était Tutsi. Qu'as-tu vu ? "
Logan se reprit rapidement. " A peu près la même hauteur, nordique, des cheveux longs. Un visage très doux, des robes blanches. On a tous vu quelque chose de différent, n'est-ce pas ? "
Ils regardèrent tous les deux Kurt, qui fixait le sol, les sourcils froncés. Après un moment d'hésitation, il répondit à leur question muette d'un ton mystérieux et rude.
" Je n'ai pas vu ça. "
" Qu'as-tu vu ? " demanda Ororo.
Il leva la tête et les regarda avec un air de colère difficilement réprimée. " Je ne me souviens pas précisément, mais je sais que je n'ai pas vu ce que vous avez décrit. "
Ororo échafauda plusieurs raisonnements tumultueux dans son esprit. Un télépathe illusionniste ? Avec des pouvoirs soniques et une téléportation de groupe ? Qui que ce soit, il était incroyablement puissant. Mais qu'espérait-il accomplir en se liant à un petit groupe isolé de racistes ? Quelqu'un comme Magnéto aurait éliminé ce genre de personne, plutôt que de les utiliser. Ils pouvaient soudain s'attaquer à un mutant.
Et pourquoi mettait-il Kurt dans un état pareil ? Le mettait-il délibérément au bord de la crise ? Il avait semblé extrêmement heureux de le noyer dans la rivière le soir précédent.
Logan se tourna vers Ororo. " Tu as déjà appelé le prof ? "
Ororo acquiesça, regardant toujours Kurt qui fixait à nouveau le sol, les sourcils froncés, comme essayant très dur de se rappeler quelque chose.
" Je l'ai fait la nuit dernière avec le téléphone de la maison. " dit-elle. " Je l'ai mis au courant de la situation. Il a dit qu'il m'appellerait s'il trouvait quelque chose. Je ne l'ai pas entendu depuis. "
Logan acquiesça, se souvenant de combien il avait été difficile de traquer Kurt la première fois. Les téléporteurs devaient mettre un sacré bordel dans le cerveau de Charlie. Il jeta un coup d'œil à Toshiro et Beth, pour voir comment ils supportaient ça. Contrairement aux Drake, ils semblaient le prendre plutôt bien. Ils étaient nerveux, c'était compréhensible, mais ils faisaient de leur mieux pour le supprimer. En fait, Beth surtout semblait se sentir coupable d'être nerveuse ainsi. Maintenant, combien de choses pouvaient-ils dire devant eux ?
" Votre oncle et ses petits copains " dit Logan " Où se rencontrent-ils ? "
" Ils avaient l'habitude d'utiliser la vieille église de l'Identité à 50 kilomètres d'ici. " répondit Beth. " Mais la police y est restée pendant toute une semaine. Ils ont même obtenu un mandat de perquisition. Le shérif Wilson a dit que l'endroit était totalement vide, comme si personne n'y était entré depuis des mois. Il n'y a pas de voitures là-bas, et personne n'est jamais entré ou sorti. "
Ororo avait un pressentiment désagréable. " Ma question peut vous paraître bizarre, mais est-ce que les équipes de surveillance ont eu des problèmes avec leur équipement ? Les radios, les ordinateurs, tout ce qui est électronique ? "
Toshiro et Beth se regardèrent avec surprise.
" Comment avez-vous deviné ? " demanda Beth en réponse.
Logan repoussa l'envie de jurer devant la gamine. Il se leva et commença à marcher dans la pièce.
Ororo soupira. " Le chef peut téléporter un large groupe de personnes. Quand il l'a fait devant nous, il a provoqué un trouble magnétique qui a grillé tous nos appareil électroniques. "
" Toujours besoin de ta liste des coïncidences, Kurt ? " demanda Logan à voix haute en marchant.
Kurt, les yeux toujours fixé au sol, répondit " Non. "
" Êtes-vous en train de dire... Cet homme est un mutant ? " demanda Toshiro, éberlué. " Dirigeant le Klan ? "
" Vous avez entendu ce que le Klan dit à propos des mutant ? " ajouta Beth. " Ils enfonceraient un pieu dans son cœur ! Ils ne le laisseraient jamais approcher de l'église, encore moins mener ! "
" Ces membres du Klan. " dit Kurt. " Ils se pensent généralement religieux, n'est-ce pas ? "
Tous se turent. Logan, marchant toujours, eut un rire amer, secouant la tête.
" Tu penses qu'il se ferait passer pour un ange ou un truc du genre ? " demanda-t-il à Kurt.
" Les fanatiques sont faciles à manipuler, du moment que vous les nourrissez avec ce qu'ils ont envie d'entendre. " répondit pour lui Ororo. " S'il est arrivé et qu'il les a félicités, 'béni' leurs efforts, rendu facile de tuer sans être repéré... "
" Ils l'auront vu comme la validation de leurs blasphèmes. " feula Kurt entre ses dents serrées. " C'est ce qu'il fait. Ça doit être ce qu'il fait. "
" Mais... s'il peut vraiment se téléporter " dit Toshiro " comment peut-il être attrapé ? "
" Croyez-moi " dit sèchement Kurt " C'est possible. " Il regarda Logan sans lever la tête. " Quand est-ce qu'on part ? "
" Tu te sens en forme ? " demanda Logan en réponse. " Tu n'as eu que quinze heures pour te reposer. "
" Essaie de m'arrêter, Logan. "
A conclure...
Traduction de l'allemand pour ceux qui auraient oublié depuis 'Bestiole' : Danke Merci
