Rien de Twilight ne m'appartient, hormis mes OC.

"Mesdames et Messieurs, veuillez rejoindre votre siège et boucler votre ceinture, nous allons démarrer notre décente vers l'aéroport de Seattle. Le temps est doux et légèrement ombragé." L'hotesse annonce tranquillement, et bon grés mal grés, tout le monde s'active pour rejoindre sa place.

"Ca va être cool." Je dis d'un air un peu trop enjoué pour ma soeur, qui s'aggrippe à ses cactus avec un brin de désespoir. Je n'ai pas trop envie de lui dire que, compte tenue de l'humidité du temps à Forks, je ne donne pas deux semaines à Sheev et Sauron. Demandez pas d'où viennent les noms, c'est un mystère pour moi aussi. J'ai eu le malheur de demander au bureau du journal des élèves -dont je faisais partie jusqu'à hier- de les nommer. Bien sur Charles et Amy se sont empressés de trouver des noms pourris, entrainant une vague de surnom aussi stupide qu'absurdes. Je ne devrais pas me plaindre, le petit a failli s'appeler Armagedon Destructeur des Biosphères. Bella ne reconnait offitiellement pas cela bien sûr, mais il est hors de question que je la laisse les surnommer Sunny et Summer.

"Si tu le dis." Elle grommelle, maussade. Je m'arrangerai pour mettre les deux S proche d'un radiateur, histoire que ma soeur ne tombe pas définitivement en dépression.

"On va revoir Charlie, c'est cool." J'essaie de voir le bon côté des choses, mais Bella semble déterminer à demeurer dramatique. C'est d'autant plus étrange que c'est avant tout son idée. En soit, le simple fait de le proposer à voix haute a été un choc pour Renée Phil et moi.

"Mademoiselle, pourriez-vous ranger vos plantes dans votre sac?" L'hôtesse demande poliment, avec un brin d'exaspération. Ma soeur s'exécute, comme elle l'a fait les 14 autres fois où on lui a demandé. Dans cinq minutes, Sheev et Sauron seront à nouveau libres.

A ce stade, notre surprise n'est plus un mystère.

Ma soeur aime le soleil, la chaleur. Et je pèse mes mots. On ne dirait pas comme ça, avec sa peau parfaitement blanche, mais c'est un véritable tournesol. Au début, je ne l'avais pas prise au sérieux. Et puis, j'avais remarqué qu'elle regardait les billets d'avions, se disputait beaucoup avec Renée, visiblement pas d'accord.

"C'est ridicule Bella!" J'entends encore ma mère fulminer, ma soeur pinçant les lèvres. Avec Phil, on s'arrangeait toujours pour s'échapper lorsque ces deux là se disputaient. On avait donc commencé un repli stratégique et efficace, jusqu'à ce que Bella, les lèvres toujours pincées, décide de trahir toute la confiance établie pendant ces dix sept ans de coexistence en me prenant à parti.

Merci ma jumelle chérie.

Le problème, c'est que je pensais sincèrement que Bella avait raison. C'était mieux pour tout le monde: Phil, son épouse pourrait enfin l'accompagner, Renée, pour des raisons symétriques, et pour nous aussi, on pourrait toutes les deux revoir Charlie, chose qui n'était plus vraiment arrivé depuis que Bella avait poussé sa petite crise.

Une semaine plus tard, les billets avaient été achetés, nos bagages faits, nos inscriptions achevées, et nous avions dit au revoir à tout le monde, avant de nous embarquer dans cet avion, où ma soeur est actuellement en train de bougonner tout à son soul.

Il ne faut pas s'y méprendre. Moi aussi ce départ de m'enchante pas vraiment. Quitter Charles et Amy a été assez pénible. On se connait depuis la petit section, et on avait été au journal de l'école à temps plein. Mais bon, on va revoir notre père, c'est cool.

On positive, c'est une aventure en somme.

Et ça va faire trois cool en moins de deux minutes, je devrais peut-être revoir mon optimisme à la baisse.

L'atterrissage se fait sans encombre, et nous allons tranquillement récupérer nos bagages. Nous n'en avons pas pris beaucoup, étant donné que 1. c'est cher et 2. de toute manière tous nos habits de Jacksonville seront importable. Adieux petite chemisette de mes rêves, place au pull en laine qui gratte.

Ouaip, revoir mon optimisme à la baisse était une mauvaise idée.

L'aeroport de Seattle est assez grand pour qu'il soit difficile de trouver quelqu'un dans la foule, surtout que notre vol était plein. Et il nous faut quelques minutes pour enfin trouver Charlie dans la foule. Il a le crane légèrement plus dégarni qu'avant, mais c'est bien lui. Il nous fait un signe un peu gauche de la main, comme s'il ne savait pas vraiment comment on allait réagir.

"Hello papa!" Je l'appelle avec un sourire alors que nous nous approchons de lui. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres et je lui fais la bise.

"Hello ma puce." Il me prend dans ses bras. Je lui retourne son calin.

"Salut papa." Bella dit posémment, ses cactus toujours en main.

"Salut." Il prend maladroitement Bella dans ses bras, tachant de ne pas subir les foudres et piques de Sheev et Sauron. Ca fait vraiment un bail qu'on n'est pas venu ici. Ca doit être étrange pour lui, ses deux filles de retour au bercail, avec dix ans de plus. "Allez, venez les filles."

Et c'est ainsi que nous nous mettons en route vers Forks, une petite ville de trois mille habitants et des brouettes, une petite ville de province en sorte, où il pleut presque dix mois sur douze. J'aurais peut-être dû faire comme Bella et amener des cactus. La prochaine fois qu'on ira rendre visite à maman, je ferais ça. Ou alors un crocodile. Charlie va adorer. Nous restons tous un peu silencieux, Bella tient de Charlie en matière de meublage de conversation, et je les connais assez tous les deux pour savoir que si j'essayais de m'en charger, cela ne ferait que les mettre mal à l'aise. On s'en tient donc au strict minimum. Comment va maman, le temps, notre vie d'avant, avant de laisser la place à un silence pas si inconfortable que cela aurait pu être.

"Est-ce que tu sais où on pourrait acheter une voiture au fait?" Bella demande tout à coup à Charlie. "Avec Lily on avait prévu d'en acheter une."

"Tiens donc, tu as enfin eu le permi Lily?" Mon père sourit dans le rétroviseur

"C'est en court." Je grince des dents. Contrairement à ma soeur, je ne suis décidémment pas faite pour conduire. Etre derrière un volant me met mal à l'aise. J'ai tenté de repousser l'échéance le plus possible, mais je vais devoir me résoudre à apprendre à conduire tôt ou tard. Une journalsite qui ne sait pas conduire, c'est quand même vachement la looze.

"Le vieux Billy a eu un accident, et il vend sa Chevrolet."

"Elle a quel âge?"

"Elle est comme neuve, Billy l'a bricolé." Charlie essaie d'éviter la question, peine perdue avec Bella "Je crois qu'il l'a acheté dans les années 80, mais le modèle doit dater des années 50. Mais elle est résistante, Jacob aime bidouiller les voitures."

Jacob, ce nom me dit quelque chose, oui, le fils de Billy, on faisait des gateaux de boue, un truc du style.

"Super! Il l'a vend combien?" Je dis, ma soeur étant visiblement obstinée à être ronchonte toute la soirée.

"Je vous l'offre, cadeau de bienvenu."

"Woah, c'est super gentil papa!"

"Oui, c'est vraiment gentil." Elle sourit quand même. Bon cette journée n'est peut-être pas complêtement fichue. C'est ce que je me dis lorsque nous arrivons enfin à la maison.

C'est étrange, dans ma tête, cette maison, c'est les vacances. Je peux presque sentir l'odeur de la mer, de la pluie, le sable mouillé, jurant avec mon poncho jaune criard. En arrivant à l'intérieur, je me rends compte que rien n'a changé. Les murs sont toujours de ce jaune et lila pastel dont maman avait badijoner les murs dans une tentative d'apporter de la lumière dans la maison, quelques photos de nous, à des stages de laideure adolescente plus ou moins prononcée. Argh, il a laissé la photo de cinquième! Noooon, j'avais encore mon appareil dentaire aux élastiques roses -une mauvaise idée avec le recul mais à l'époque j'avais trouvé ça cool. Il faudra que j'en touche deux mots à Charlie. Bella a l'air d'être de mon avis, elle me donne un coup de coude et lève les yeux au ciel.

Charlie est déjà à la moitié des escaliers, nous lui emboitons le pas.

"Je vous ai fait de la place dans la salle de bain."

"Cool, cool." Je dis de manière assez absente. Je viens de réaliser un truc. Il y a deux pièces à l'étage, sans compter la salle de bain.

On va partager une chambre.

Mes suppositions s'avèrent correctes -évident je sais, j'ai souvent raison, mais Bella aurait pu décider de dormir dans la salle de bain, qui sait?. La chambre pour bébé n'a pas vraiment changé, hormis les berceaux remplacés par deux lits placés à des murs opposés, deux petits bureaux face aux fenètres... très Baudelairien tout ça.

"La vendeuse a choisi les couvres lits, vous aimez bien le violet, n'est-ce pas?"

"Ouais, carrément." Je dis, Bella se contente de hocher la tête. Allez, quand même, fait un effort Bella! Ca crève les yeux que papa se donne beaucoup de mal.

"C'est cool, merci." Elle finit par dire en voyant ma tête.

"Ok, je vais laisser vous installer." Charlie finit par dire nerveusement, avant de s'en aller. C'est typique de Charlie, il n'aime pas s'attarder. Bella a le bon goût d'attendre qu'il soit redescendu et que j'ai fermé la porte pour se laisser tomber sur le lit et soupirer.

"N'en rajoute pas quand même, c'est pas la mort."

"Tu te rends compte que la dernière fois qu'on a partagé une chambre, on devait avoir dix ans."

"Oui, jusqu'au jour où j'en ai eu marre que ta parlote me réveille H24. De nous deux, c'est moi qui vait le moins dormir, donc techniquement ce serait à moi de me plaindre."

"Je ne t'en empêche pas."

"Maaaaais, je suis ravie de partager mon espace de vie avec ma soeur chérie." Je sors de mon sac tous les posters et autres affiches sur lesquelles j'ai pu mettre la main dessus. "On aura qu'à acheter un paravent. Et je vais investir dans des boules quies."

"Mmmh." Elle n'a pas l'air très convaincue. Moi non plus. Je sais pertinement que les boules ne seront pas suffisantes, pour avoir déjà essayé. Ce qu'il me faudrait, c'est un casque de construction, mais allez dormir avec l'équivalent d'un casque de moto sur la tête.

"Bella, c'est pas la mort."

"Je sais." Elle dit, toujours sans grande conviction.

"Et c'était ton idée."

"Tu étais d'accord." Elle me regarde d'un air accusateur.

" Et je suis ravie d'être là. C'est cool de revoir Charlie, on va pouvoir vraiment se connaître."

"Je sais. C'est juste..." Elle soupire en regardant par la fenêtre. Le temps avait été jusqu'alors assez clément, mais une bruine vient de se lever et le crachin commence à doucement taper contre le toit. Yeay. Ca change de Jacksonville. "C'est beaucoup de changement."

"Maaaaaais ça va bien se passer. Regarde, là, on met un paravent anti-bruit." Je commence a tracer ma vision dans le vide, en rebroussant le poil de la moquette. "Comme ça on peut rêver de Micheal Corner tout à notre soule. Ensuite, ici et là, on met des lampes solaire, pour la vitamine D. Et la, près du radiateur, Sauron et Sheev."

"C'est Sunny et Summer."

"Aux dernière nouvelles, ce n'est pas ce que leurs étiquettes disent."

"Attends un peu que j'ai mis la main sur un décollant de chantier." Elle me menace, l'index inquisiteur. "Il est hors de question que mes cactus s'appelent ainsi!"

"Très bien très bien, tu ne t'es pas encore décidée sur leur prénom. Bref, on les met là, comme ça ils ne dépériront pas. En plus, ça fera une sur défense contre les voleurs éventuels."

"Tu as trop regardé maman j'ai raté l'avion." Elle lève les yeux au ciel, mais je commence à voir l'ébauche d'un sourire se dessiner sur ses lèvres.

"Alors, c'est un super film déjà. Bref, ça, en combinant la quantité de poster et photo qu'on a apporté, on va avoir une super chambre."

"Ok, tu m'a convaincue." Elle se lève et commence à déballer ses affaires. Je finis de déballer mon tourne disque et ait mis la main sur mes vinyls, si bien que la suite du rangement se fait en musique et dans une assez bonne humeur. Le seul petit hic arrive lorsque nous rangeons nos vêtement dans la commode minuscule, mais finalement après une reconfiguration entière de rangement et quelques exercices d'équilibristes pour faire tenir nos T-shirts non pas en pile horizontales mais verticales, nous finissons par tout faire rentrer, pile à temps pour le dinner.

L'odeur de pizza embaume la cuisine et la salle de séjour. Miam. La soirée se déroule ensuite de manière assez tranquille, après un repas assez calme, nous montons nous coucher. Bella met une éternité dans la salle de bain, j'essaie de ne pas trop regretter la triple salle de bain de Jacksonville, mais en me rappelant que 1. avec la parlotte de Bella et mon absence de coton, je ne vais pas dormir et 2. nous allons devoir nous partager la salle de bain, je commence à légèrement paniquer sur mon état d'éveil demain matin. Le premier jour, première impression.

C'est finalement une heure plus tard que je me glisse sous ma couette, la bruine transformée en véritable pluie, et je ferme les yeux, en priant pour ne pas avoir à utiliser mon anti-cerne.

Author's note:

Salut à toi, oh lecteur/lectrice invertébré/e! Tout d'abord, j'espère que ce chapitre t'a plu. Il y a une histoire derrière cette histoire. En gros, j'avais plein d'histoires sur le feu, dans une belle petite clé USB qui... a décidé du jour au lendemain de rendre l'âme. Imagine mon terrassement -au sens primaire du mot. Bref, cette histoire, c'est pour m'en remettre. Je n'ai pas l'intention de me prendre la tête avec. J'essaie simplement de reprendre du plaisir à écrire. Il y a un scénario bien sûr, mais le style ne sera pas aussi travaillé que d'habitude.

J'en profite aussi pour un ENORME WARNING: mon personnage, Lily, ne vivra pas la même aventure que Bella, elle n'apprendra pas que les vampires existent au bouquin 1, elle ne se fera pas plaquer par un Cullen, etc. Ca risque d'être frustrant, donc je préfère vous prévenir.

N'hésite pas à laisser une petite review, ça fait toujours plaisir et ça motive vachement pour poursuivre l'écriture.

Une review= une petite llama heureuse. Tu vois la sensation de deux loutres qui se tiennent la main? Et bien c'est la sensation que j'ai lorsque je vois une review.

Des bisous 3