Bonjour ! Voici ma première tentative de fanfiction inspirée de l'univers d'Avatar, Le Dernier Maître de l'Air.

Les personnages principaux sont tous tirés de l'animé de Michel Dante DiMartino et de Bryan Konietzko.

Ce récit ne prend pas en compte les événements relatés dans les Comics, même s'il peut arriver que certaines idées en proviennent à mesure que l'histoire avance

Cette histoire sera principalement focalisée sur les personnages d'Azula et de Zuko et la trame principale se situe 4 ans après les événements relatés dans la série animée.

WARNING : Zucest à venir.

Chapitre 1 –

Après la victoire

Il était tard et tout le monde était déjà parti se coucher depuis des heures quand le Seigneur du Feu décida qu'il était temps de reconduire une princesse un brin éméchée à sa chambre.

Sourd à ses protestations, Zuko la prit par le bras et lui fit traverser la pièce jusqu'à ce qu'ils aient franchi l'immense porte à double-battants qui séparait la pièce de réception du long couloir plongé dans une semi-obscurité. D'un mouvement rapide de la main, Zuko enflamma quelques une des torches alignées le long du mur afin d'éclairer leur chemin. Ils avaient beau avoir grandi dans ce palais, l'état d'ébriété dans lequel ils se trouvaient n'engageait pas à la confiance.

Desserrant son étreinte, il fit glisser sa main le long du bras d'Azula pour la refermer sur son poignet gracile. Avec un petit cri qui pouvait exprimer aussi bien la surprise que l'amusement, elle se laissa entraîner le long du corridor en gloussant légèrement.

Il ne l'avait jamais vue dans cet état. Azula était de ceux qui gardent toujours le contrôle – si l'on excluait les épisodes occasionnels de démence qui semblaient l'avoir épargnée au cours des deux dernières années, un peu avant son retour au palais où Zuko l'avait restaurée dans son statut de princesse de la Nation du Feu, lui redonnant tous les privilèges accordés à son rang.

Cependant, il n'avait pas encore souhaité officialiser son retour sur la scène politique, tout à fait lucide sur le vent d'émeute qui se serait mis à parcourir les couloirs du palais et les rues de la Caldera, sans parler des réaction outragées des habitants des autres nations, s'ils avaient découvert que le nouveau Seigneur du Feu avait redonné tout son pouvoir à la princesse dérangée et sanguinaire qui avait tenté de les anéantir quatre ans plus tôt. Même ses amis auraient essayé de le raisonner.

Pourtant, Zuko avait commencé à apprécier sa présence et ses conseils avisés en matière de stratégie militaire et commerciale. Azula possédait une intelligence politique incontestable et un sens de la diplomatie qu'il lui enviait encore. Elle savait manipuler et apaiser les membres de la Cour qui cherchaient toujours à obtenir de nouveaux avantages, en leur laissant croire qu'ils avaient obtenu satisfaction, même quand ce n'était pas le cas. Zuko devait bien admettre que c'était un trait de caractère qu'il admirait chez elle, bien qu'il ressentît à cette idée une vague de culpabilité après toutes ces années passées auprès d'amis comme Aang, Katara ou encore son oncle qui lui avaient appris les vertus de l'honnêteté et de la transparence aussi bien matière de politique que d'amitié.

Le retour d'Azula n'avait pas été facile, se rappela-t-il douloureusement. Plus d'une fois, il crut bien devoir la faire à nouveau interner. Bien que ses médecins lui eussent affirmé qu'elle était désormais beaucoup plus stable et qu'elle pourrait mener une vie normale à moins de prendre régulièrement les tisanes et les herbes qu'ils lui avaient prescrites, la jeune femme qui avait recommencé à partager sa vie dix-huit mois plus tôt s'était révélée bien différente de la petite sœur indomptable et narquoise qu'il avait connue dans sa jeunesse. Cette ancienne version d'Azula n'était pas des plus faciles à vivre, mais il s'était senti capable de la gérer à présent, aidé par son nouveau statut de Seigneur du Feu qui lui octroyait une autorité légitime sur elle.

Non. La nouvelle Azula était bien différente. Au lieu de parcourir les allées du palace en terrorisant les domestiques et les gardes ou de poursuivant son frère pour le tourmenter, au lieu de pratiquer sa maîtrise du feu jusqu'à l'épuisement sur le terrain d'entraînement – dont Zuko lui avait, dans un premier temps, interdit l'accès – elle passait le plus clair de son temps dans ses appartements, silencieuse et renfermée, prostrée en boule sur le matelas de son lit à baldaquins, ou bien assise à la fenêtre, contemplant la Caldera depuis les hauteurs. Une Azula contemplative et déprimée ne lui avait pas paru une si mauvaise chose au départ, si on la comparait à l'adolescente maniaque et désespérée qu'il avait vue lors de ses visites à l'asile. La princesse ne le dérangeait pas, c'est le moins qu'on puisse dire, mais la savoir là, enfermée dans ce silence maussade et mystérieux qu'il assimilait à une menace grandissante, avait fini par l'exaspérer au plus haut point.

Il lui avait laissé quelques jours pour se réadapter bien sûr, suivant les conseils des médecins qui lui avaient bien dit que le retour à la normale serait progressif. D'ailleurs qu'est-ce qu'était la norme pour Azula ? Etait-ce ce qu'il souhaitait ? Une sœur qui était plus une rivale qu'un soutien familial ? une sœur manipulatrice et hautaine, destructrice et cruelle, qui le détestait et le méprisait depuis l'enfance ? qui avait tout fait pour lui compliquer la vie ? Il l'avait donc laissée en paix les premiers jours, envoyant occasionnellement à sa porte un domestique terrifié, chargé de s'assurer que tout allait bien.

Elle avait décliné toutes ses propositions de se joindre à eux pour dîner. Dès le départ, Mai s'était montrée réticente à l'idée de partager des moments de convivialité avec son ancienne amie. Mais Zuko avait insisté, avec le concours de Ty Lee qui était venue séjourner au palais quelques jours à l'occasion du retour d'Azula – soi-disant dans le but d'utiliser ses compétences de guerrière Kyoshi pour garder un œil sur elle, mais Zuko soupçonnait que sa présence était davantage motivée par un désir secret de renouer des liens amicaux avec la princesse déchue. Face à cette pression, Mai avait cédé, à la condition qu'Azula garde ses distances et ses commentaires acerbes pour elle.

Il n'y avait pas eu besoin de faire de remontrances à Azula au sujet de ses sarcasmes cependant, puisqu'elle n'avait jamais daigné accepter ses invitations, ce qui irrita davantage Zuko qui s'était plié en quatre pour convaincre sa fiancée d'accepter la présence de sa sœur instable.

Ty Lee lui avait conseillé d'être patient lorsqu'il lui avait confié son agacement. Azula est encore fragile, lui avait-elle dit. Il se demanda, pas pour la première fois, si elle avait réellement pris la mesure de l'état de déterioration mentale de sa sœur. Seuls lui-même, son oncle et une poignée d'individus de confiance incluant Aang, Katara et Toph, avaient été autorisés à rendre visite à la princesse dans les deux premières années où elle était à l'asile. Zuko avait été très clair là-dessus. Il ne voulait pas que des personnes liées à son ancienne vie perturbent son parcours de soin. Revoir l'une des rare personnes en qui Azula avait eu confiance avant qu'elle la trahisse, la plongeant dans un tourbillon de folie irrémédiable, aurait pu causer une réaction disproportionnée de sa part. Les infirmiers avaient parlé au médecin des paroles incohérentes et furieuses de la princesse qui s'entretenait, des heures durant, avec des personnes qu'elle était seule à voir. A force d'observation à travers l'orifice rectangulaire percé dans la porte blindée de sa cellule capitonnée, les soignants avaient fini par identifier quelques unes des personnes à qui elle s'adressait et avaient noté des nuances dans la façon dont Azula interagissait avec ses différents « visiteurs ».

Quand les hallucinations prenaient la forme de sa mère, – ce qui arrivait apparemment quotidiennement – Azula exprimait tout d'abord une vive colère. Puis, elle finissait irrémédiablement par s'effondrer en pleurs, gémissant comme un animal blessé. Zuko, qui avait été témoin de l'une de ces scènes, en gardait un souvenir déchirant qui, encore aujourd'hui, trois ans plus tard, lui laissait l'impression que quelqu'un comprimait son cœur dans un étau.

Lorsque ses hallucinations prenaient la forme de leur père, Azula semblait se ratatiner sur place et se jetait au sol dans une attitude de contrition, n'osant même plus lever le regard vers l'homme qu'elle pensait avoir trahi, pour qui elle n'était qu'une déception, une ratée. Zuko n'avait pas assisté à cet étrange échange mais il avait été consterné par ce que ces médecins lui en avaient raconté. Il ne savait pas ce qu'en penser, lui qui avait toujours cru qu'Azula vouait un culte à l'homme qui l'avait élevée et lui avait tout appris. Il n'aurait pas pensé qu'il pût la terroriser à ce point.

Parfois, elle le voyait lui, Zuko. Il n'avait pas souhaité savoir dans quel état la mettaient ses apparitions et les médecins n'avaient pas insisté, peut-être pour son propre bien.

D'après eux, elle était également tourmentée par les fréquentes visites de ses anciennes amies, Mai et Ty Lee, dont la « présence » la mettaient dans une rage folle. C'est pourquoi Zuko n'avait pas souhaité les introduire auprès d'elle, malgré les demandes répétées de la jeune acrobate qui n'avait jamais vraiment réussi à en vouloir à la princesse pour ce qui s'était passé sur le Rocher Bouillant. En revanche, cet arrangement convenait parfaitement à Mai qui, beaucoup plus rancunière, refusait ne serait-ce que d'en entendre parler.

Dans l'année qui avait précédé son retour au palais, les compte-rendus hebdomadaires affirmaient que son état d'esprit s'était stabilisé et que la princesse ne souffrait plus que de crises de démences et d'hallucinations occasionnelles, grâce à un traitement miraculeux mis en place par des guérisseurs de la Tribu de l'Eau qui effectuaient des recherches sur des maladies de l'esprit et que Katara avait suggéré à ses médecins. Ce traitement l'avait peut-être partiellement libérée des voix et des visions qui la tourmentaient mais elle était devenue apathique et s'était refermée sur elle-même, refusant toute communication. Il ignorait si cet univers de solitude dans lequel elle s'était réfugiée était dû ou non à ce traitement. En tout cas, elle ne semblait plus représenter un danger imminent.

Zuko avait donc permis à contrecœur à Ty Lee de se rendre auprès d'Azula, non sans en avoir informé ses docteurs qui avaient eux-mêmes dûment prévenu la princesse qu'elle allait recevoir la visite de son ancienne amie. Après tout, Azula était seule depuis des années et il devait bien admettre qu'il se sentirait mieux de savoir qu'elle pouvait partager la compagnie d'autres personnes que lui, à qui elle refusait toujours de parler lorsqu'il lui rendait visite, restant résolument silencieuse lorsqu'il la promenait dans le parc qui entourait l'asile, assise sur son fauteuil roulant, engoncée dans une camisole de force, sans dire un mot, la tête renversée sur ses épaules, le visage encadré par deux grandes mèches de cheveux noirs, l'ignorant lorsqu'il essayait d'attirer son attention sur des détails qui les environnaient, comme le chant d'un oiseau ou la couleur des feuilles en automne. Il se sentait bien stupide de lui parler de choses aussi insignifiantes mais il était si gêné de ce silence buté qu'il en était réduit à ces extrémités. La promenade s'achevait dans un silence partagé. Zuko ramenait Azula devant sa cellule où l'attendait un soignant qui s'occuperait de lui ôter sa camisole après son départ. Au début, il la quittait en l'embrassant doucement sur le front mais il avait cessé en remarquant la manière dont tout son corps se tendait à ce geste. « Au revoir, Azula » murmurait-il sans attendre de réponse et il la regardait partir avec tristesse. Il savait qu'elle passerait le reste de la journée recroquevillée en position fœtale dans son lit simple, où elle resterait seule, à moins que ses amis imaginaires ne viennent lui rendre visite ? Cela arrivait encore parfois d'après les docteurs.

Au bout d'un moment, voyant que cela ne menait à rien, et ne lui causait à lui-même qu'une peine sourde, il avait espacé ses visites, non sans ressentir une profonde culpabilité.

C'est ainsi qu'il avait été plutôt soulagé de passer le flambeau à une autre personne quand il avait appris qu'Azula n'avait montré aucun signe de crises depuis trois mois et qu'elle pouvait recevoir des visites dans la salle prévue à cet effet, sans chaînes et sans camisole, après avoir reçu seulement un léger sédatif.

Iroh était déjà venu la voir deux fois pendant cette période et s'en était assuré. Il avait même réussi à discuter un peu avec Azula qui avait consenti quelques réponses lorsqu'il l'interrogeait sur sa santé ou ses activités au sein de l'institution.

Ty Lee était d'un naturel plus optimiste que Zuko, elle saurait peut-être mieux gérer la situation et entrer en communication avec Azula. La guerrière Kyoshi avait bondi de joie quand il lui avait annoncé qu'elle ferait désormais partie des personnes autorisées à rendre visite à la princesse.

Ty Lee revint toute bouleversée de cette visite. Elle avait trouvé une Azula apparemment calme qui se tenait, le dos voûté sur une simple chaise en bois dans la salle de visite, un rideau de cheveux noirs tombant sur son visage, séparée d'elle par une table métallique. Ty Lee fut soulagée de ne pas l'avoir trouvée en camisole de force, comme cela avait souvent été nécessaire d'après Zuko. Elle lui avait souri timidement et l'avait chaleureusement saluée. « Je suis heureuse de te revoir Azula, ça fait si longtemps ! »

Azula n'avait pas daigné répondre, n'avait pas même levé les yeux vers elle et avait seulement reniflé avec dédain, montrant ainsi qu'elle avait noté la présence de son ancienne meilleure amie.

Ty Lee avait essayé de lui faire la conversation, de lui poser des questions sur son quotidien, de la faire sourire en lui rappelant des souvenirs de leurs voyages… mais Azula n'avait pas réagi.

« Et si vous ameniez la princesse se promener dans le parc, ma jolie ? lui avait suggéré une soignante à la solide carrure maternelle et au visage bienveillant, ça lui fera prendre l'air ! C'est pas souvent qu'une amie vient la voir. Pas vrai, princesse ? Ça vous ferait plaisir d'aller voir les cerisiers avec votre amie ? C'est la période de la floraison ! C'est une vraie merveille. » Ty Lee s'apprêtait à accepter avec enthousiasme mais son excitation retomba quand elle posa les yeux sur le visage d'Azula qui serrait les dents et fronçait les sourcils d'un air furieux, indiquant ainsi la rage qu'elle ressentait sans doute en s'entendant parler ainsi, comme si elle était une petite fille ou une personne très âgée pour qui les promenades dans le parc miteux d'un asile de fous constituaient la seule source de distraction.

– Tu veux bien Azula ? » avait timidement proposé Ty Lee en posant une main sur son épaule.

Ce fut une erreur.

A l'instant où la main de Ty Lee la toucha, une ombre passa sur le visage d'Azula qui releva lentement la tête, regarda la main qui reposait sur son épaule et tourna vers Ty Lee un regard furieux avant de cracher un jet de flammes bleues éblouissant. Ty Lee avait fort heureusement d'excellents réflexes de défense et se jeta sur le côté avant que le feu ne puisse la frôler.

Les deux gardes qui surveillaient la salle des visites furent sur Azula en un instant et la clouèrent au sol, l'un d'eux la maintenant avec un genou fermement appuyé contre son dos. Azula hurlait et la fumée continuait de s'échapper de ses narines et des coins de sa bouche. « Dégage ! Dégage d'ici espèce de sale traîtresse ! Je ne veux plus te voir ! Laisse-moi ! Laisse-moi ! … Ne me touchez pas, bande de paysans dégénérés ! Mon père va vous tuer, je vais vous tuer, vous tu…, tuer...t-tous vo-vous c-calci-calciner... » Les sons qu'elle produisait devinrent de plus en plus inarticulés à mesure que son souffle se raccourcissait, écrasée par le poids de l'infirmier qui la maintenait au sol.

– LAISSEZ-LA ! Vous lui faites mal ! hurlait désespérément Ty Lee.

Un médecin, accouru d'on ne sait où, surgit dans la pièce flanqué de plusieurs gardes et d'aide-soignant à forte carrure tandis que les infirmières tâchaient de rassurer les visiteurs terrorisés et de gérer les autres patients, totalement paniqués par la violence de la scène qui venait de se dérouler. Il s'accroupit près de la jeune fille psychotique qui avait autrefois était l'élégante et fascinante princesse de la Nation du Feu, une jeune femme charismatique que tout le monde considérait avec respect et admiration. Il agrippa son bras et planta dans la peau blanche l'aiguille d'une seringue qui contenait sans doute un puissant sédatif.

Dix minutes plus tard, Azula était de retour dans sa cellule, profondément sédatée, séquestrée dans une camisole de force, muselée. Sidérée, les larmes aux yeux, Ty Lee contemplait par l'orifice découpé dans la porte, sa frêle silhouette, jetée au sol telle une poupée de chiffon. Seul un mouvement régulier de son dos indiquait qu'elle respirait encore.

– Cela constitue une triste régression au regard des progrès accomplis au cours des derniers mois. Elle n'avait pas réagi aussi violemment à une visite depuis au moins un an. Il vaut peut-être mieux éviter de venir la voir. Je suis certain de vos bonnes intentions, Mademoiselle Ty Lee, mais la princesse n'est visiblement pas encore capable de gérer ses sentiments à votre égard. » lui expliquait le médecin qui se tenait debout, derrière elle, dans l'antichambre de la cellule d'Azula, frottant ses lunettes embuées dans un bout de chiffon d'un air indifférent qu'il voulait sans doute professionnel mais qui contrastait lourdement avec le contenu de ses paroles.

– Est-ce que… est-ce qu'elle va guérir un jour ? demanda douloureusement Ty Lee.

– C'est impossible de le dire Mademoiselle. Elle souffre d'un mal complexe que nos connaissances actuelles ne nous permettent pas de comprendre. Mais nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, avec l'aide de son frère, le Seigneur du Feu, qui dépense sans compter pour la soigner et les bons conseils de Maître Katara qui ne manque pas de nous tenir informés des recherches effectuées par les guérisseurs de la Tribu de l'Eau qui obtiennent apparemment des résultats encourageants dans le domaine de la psychiatrie. Louons notre nouveau Seigneur du Feu et l'Avatar grâce à qui le rétablissement de la communication entre les Nations pourra faire progresser la médecine ! »

Il parlait d'un ton vif, et Ty Lee perçut une sorte d'exaltation un peu folle dans l'expression de son visage quand il évoqua Zuko et Aang. Elle se rappela alors que Zuko lui avait parlé d'un certain médecin qu'il avait réhabilité après un exil de plusieurs années. Il ne manquait pas d'enthousiasme mais sa la ferveur le mettait un peu mal à l'aise. Elle devina qu'il devait s'agir du même homme.

Mais Zuko lui avait aussi affirmé qu'il était le meilleur dans son domaine et elle ne pouvait qu'approuver ses vues progressistes sur les relations entre les quatre nations. De telles idées étaient rares parmi les savants de la Nation du Feu qui avaient toujours considéré avec mépris les pratiques des autres nations moins avancées sur le plan technologique, industriel et médical.

« Est-elle...A-t-elle toujours eu cette maladie ou bien est-elle devenue comme ça après, eh bien… tous ces événements ? l'interrogea-t-elle.

Le médecin perçut bien l'inquiétude cachée dans les paroles de la jeune guerrière. Il n'ignorait pas l'incident survenu au Rocher Bouillant qui semblait avoir été, après la trahison de Zuko, le catalyseur de la dégringolade d'Azula dans la folie.

– Dans l'état actuel de nos connaissances, c'est assez difficile à dire. Mais ne vous tourmentez pas, ma chère. La princesse allait mal au moment où vous lui avez tourné le dos. Tôt ou tard elle vous aurait blessées, vous et Dame Mai. La princesse a noté que vous étiez venue la voir. Elle sait que vous avez fait le premier pas. Malgré son état mental, c'est toujours une intelligence considérable que la sienne et elle ne manquera pas de remarquer ce genre de détail. Impossible de dire comment elle va l'apprécier cependant… Elle se mettait aussi dans des colères terribles lorsque son frère venait la voir ici dans les premiers temps de son séjour. Elle ne distinguait même pas ses hallucinations de la réalité alors et elle était attachée ou en camisole la plupart du temps. Les choses se sont calmées et elle n'essaie plus de l'attaquer. Il semblerait qu'elle ait développé à son égard une forme de confiance, bien qu'elle ne satisfasse pas entièrement notre Seigneur du Feu. Il en sera sans doute de même pour vous si vous lui laissez le temps. »

Là-dessus, Ty Lee avait tristement acquiescé, avait remercié le docteur avant de prendre congé et avait regagné le navire qui devait la ramener à la capitale où l'attendait Zuko à qui elle fit péniblement ce compte-rendu entrecoupé de larmes et de sanglots, tandis que Mai, d'un air las, lui tendait des pâtisseries que Ty Lee engouffrait machinalement, assise dans une mer de mouchoirs imbibés de larmes.

Ce soir-là, Mai, malgré l'air indifférent qu'elle avait affiché devant son amie, avait vertement reproché à Zuko son manque de discernement et de sensibilité et lui interdit de renvoyer la jeune guerrière auprès d'Azula.

– Sa simple présence est toxique ! Ta sœur corrompt tout ce qui l'approche ! Quand vas-tu le comprendre ? »

Zuko avait hoché la tête, et bien que ces paroles le blessassent, il ne savait pas comment la contredire. Il n'avait que trop souvent été lui-même le jouet des manipulations et des bassesses d'Azula. Elle avait cherché à le tuer, plus d'une fois, avait voulu tuer Mai et Katara, avait laissé leur oncle pourrir en prison. Elle avait presque tué Aang, mettant ainsi un terme au dernier espoir de paix dans le monde. Certes, elle était malade, mais pouvait-il vraiment lui pardonner ses crimes ? Y avait-il un intérêt quelconque à la laisser recouvrer la santé ?

Et au moment où il allait se convaincre qu'il valait mieux la laisser pourrir dans cet asile – c'était déjà beaucoup plus que ce qu'elle méritait au vu de ses actes – une image déchirante lui revenait. Invariablement la même. Celle d'une Azula minuscule et gémissante, effondrée dans un coin de sa cellule capitonnée, les ongles de ses mains attachées entre elles lacérant son visage – ils avaient heureusement pris la précaution de lui couper les ongles à son arrivée – , le corps secoué de spasmes violents, des yeux terrifiés embués par les larmes, le souffle court, la voix entrecoupée de sanglots tandis qu'elle essayait de lui dire quelque chose – ou bien parlait-elle à quelqu'un d'autre ? Il n'aurait su le dire.

C'est dans cet état de détresse absolue qu'il l'avait trouvée lors de sa troisième visite, près de six mois après leur Agni Kai.

Trois visites en six mois, c'était bien peu, il le savait mais jusque là, la culpabilité qu'il éprouvait avait été largement atténuée par l'euphorie de l'après-guerre, le soulagement d'être en vie, les retrouvailles inespérées avec Mai, mais également par la somme de travail et de responsabilités qui s'étaient abattues sur lui en tant que leader d'une nation dont il fallait gagner la confiance, les négociations avec le Royaume de la Terre et les Tribus de l'Eau qui demandaient réparation pour toutes les atrocités et les pertes causées par les armées de trois générations de Seigneurs du Feu mégalomanes.

Il se rassurait en se disant que la défaite d'Azula, aussi tragique fût-elle, avait été un mal nécessaire. Le régime de terreur qu'elle aurait instauré en tant que Seigneur du Feu aurait enlisé le monde dans des conflits permanents, à condition qu'Ozai eût laissé autre chose qu'un monde de cendres à diriger, après avoir exécuté leur funeste projet de raser le Royaume de la Terre. Zuko n'osait pas penser à ce qui se serait passé si Aang n'avait pas réussi à neutraliser son père.

Il repensait souvent à ce combat que Toph, Sokka et Suki lui avaient raconté avec enthousiasme et se demandait souvent ce qu'il aurait fait à la place d'Aang. Katara, à qui il avait confié ses doutes, l'avait rassuré, lui rappelant que lui aussi avait su faire preuve de clémence en laissant la vie sauve à Azula.

La question s'était posée de lui retirer sa maîtrise.

Azula était devenue ingérable. Elle crachait et jetait des flammes brûlantes à quiconque s'approchait d'elle, si bien qu'on avait dû la laisser enchaînée à la grille à laquelle l'avait attachée Katara, pendant deux jours, hurlante et délirant jusqu'à ce qu'elle tombât d'épuisement. Escorté par une Katara vigilante, plusieurs gardes, et par le médecin de la Cour qui lui avait donné un puissant sédatif, Zuko l'avait alors portée lui-même aux cachots où il l'avait posée doucement sur un matelas posé sur le sol en terre battue, contemplant avec tristesse le beau visage ravagé par les larmes qui avaient laissé de longues traînées noires sur ses joues, là où le maquillage avait coulé, les cheveux noirs et emmêlés, sommairement coupés dans un accès de folie juste avant son couronnement, semblait-il.

Elle y était restée plusieurs jours dans un état de délire extrême, s'adressant à des personnes invisibles, criant et pleurant des heures durant, marmonnant des paroles sans suite dans ses moments les plus calmes, éclatant soudainement d'un rire maniaque qui faisait sursauter ses gardiens. Même son sommeil était agité d'après les gardes qui restaient à ses côtés, à bonne distance de ses jets de flammes, dans les angles morts. Elle avait refusé toute nourriture, se contentant de boire l'eau que les gardes lui déposaient précipitamment à travers une trappe avant de retirer très vite leurs mains, comme s'ils craignaient qu'elle ne les morde, bien que la plupart du temps, elle ne notât même pas leur présence.

Enfin, Aang avait fait son apparition, accompagné d'Iroh, Sokka et Suki et après avoir entendu avec incrédulité leur récit de la défaite d'Ozai, Zuko leur avait parlé d'Azula. Vu son état, il ne se sentait pas le cœur à la jeter en prison, là où ses détracteurs auraient voulu la voir rôtir.

– T'est-il venu à l'esprit, demanda Sokka d'un air suspicieux, en amplifiant volontairement le son de sa voix, qu'elle jouait peut-être la comédie justement pour échapper à la prison ?

Tous les autres approuvèrent farouchement, tous sauf Katara, qui savait, elle, et Iroh, qui regardait son neveu d'un air étrange, comme s'il attendait d'en savoir plus.

Alors Zuko les mena aux cachots. Plutôt que de leur raconter, il préféra leur montrer.

Les cinq minutes qu'ils passèrent en présence d'Azula suffirent à chasser cette idée de leur esprit. Personne ne pouvait jouer ainsi la comédie, pas comme ça. La créature à moitié sauvage et échevelée qu'ils regardaient avec un mélange de consternation, de dégoût et de pitié n'avait plus rien de la magnétique adolescente froide et calculatrice qui avait conquis Ba Sing Se quelques mois auparavant.

Elle ressemblait à présent à un pantin désarticulé dont on aurait coupé les fils et sanglotait, à genoux, la tête contre le sol en terre battue de la cellule, toujours vêtue de l'armure qu'elle avait portée lors de son duel avec Zuko. Elle ne remarqua même pas leur présence tandis qu'elle se retournait sur le dos et se contorsionnait sur le sol dans une attitude quasiment impudique qui fit rougir Zuko de honte. Au bout d'un moment, elle sembla voir ou entendre quelque chose. Elle s'immobilisa, se redressa légèrement sur les coudes, s'assit, releva la tête et ses yeux s'agrandirent sous l'effet de la panique elle se mit à haleter péniblement. Elle retomba sur ses mains en hurlant, et recula jusqu'à son matelas, le visage déformé par une grimace qui exprimait une terreur inimaginable, le corps pris de spasmes douloureux. Elle leva un bras devant elle, comme pour se protéger d'une attaque invisible. « Non, non ! Je vous en prie, non ! ». Ses grands yeux suppliants semblaient prêts à sortir de leur orbite l'horreur qu'ils exprimaient était indicible.

Pour une fois, Sokka ne trouva rien de drôle à dire. Aang baissait la tête, les paupières closes, le visage exprimant une profonde tristesse. Toph, les pieds fermement campés dans le sol, se trouvait elle aussi à court de mots. Elle ne détecta aucune malice, aucune duplicité en Azula. Elle ne mentait pas. Suki regardait la princesse qui se tortillait à présent au sol avec des yeux ronds et une expression terrifiée. Comment pouvait-il s'agir de la même fille que celle qui les avait vaincues, elle et ses fidèles guerrières Kyoshi et qui était venue la tourmenter en prison ? Katara et Zuko se tenaient en retrait. La jeune fille avait posé sa main sur l'épaule du nouveau Seigneur du Feu pour lui affirmer son soutien.

Iroh, quant à lui, regardait sa nièce avec une expression qui mêlait l'incrédulité à la tristesse et il crut lire sur son visage quelque chose qui s'apparentait à… la culpabilité ?

Ils étaient rentrés au palais et après un long moment de silence gêné, Aang prit doucement la parole.

« Tu as raison Zuko, on ne peut pas la laisser aller en prison. Ça ne semble pas...juste.

– Mais on ne peut pas non plus la laisser comme ça, dans ce cachot, ajouta Katara.

– Tu ne voudrais quand même pas la libérer ? ajouta Sokka, incrédule. Rappelle-toi tout ce qu'elle nous a fait ! Elle est pire que Zuko ! Ne le prends pas mal, mon vieux, mais tu nous en as fait voir avant de tourner gentil ! »

Zuko eut un faible sourire à l'évocation de sa désastreuse tentative de rejoindre l'équipe de l'Avatar, et il leva une main afin de les interrompre.

– J'en ai parlé aux meilleurs médecins de la Caldera. L'un d'eux m'a parlé d'une structure sur l'île de Braise qui prend en charge les personnes qui… enfin les personnes comme elle. Apparemment cet établissement étudie les maladies de l'esprit et ils seraient en pointe en matière de recherches scientifiques. Je leur ai déjà écrit. Ils pourraient la prendre et qui sait, peut-être qu'ils pourront...la remettre sur pieds ?

– Tu veux vraiment qu'elle redevienne comme avant ? intervint Sokka, sceptique, pour qu'elle essaie tous de nous tuer et d'usurper le trône ?

– Non, non bien sûr… Mais, c'est ma sœur, je ne peux pas la laisser comme ça. Imagine si c'était Katara…

– N'essaie pas de comparer Katara à ta cinglée de sœur !

– Ne parle pas d'elle comme ça ! S'enflamma immédiatement Zuko dont tout le visage prit soudain une profonde teinte cramoisie qui s'accordait avec la partie brûlée de son visage.

– Calmez-vous tous les deux ! intervint soudain Toph On n'ira nulle part comme ça. Zuko, continue, dis-nous à quoi tu penses ! »

Il n'avait pas échappé à la jeune aveugle que Zuko avait une idée en tête, qu'il n'osait pas exprimer. Zuko s'était alors tourné vers Aang.

« Je ne peux pas la voir comme ça. Elle est...elle n'a que quinze ans ! On ne peut pas la condamner à passer sa vie en prison… tu comprends ?.

Aang hocha gravement de la tête.

– Alors je me suis demandé, poursuivit Zuko, est-ce que tu ne devrais pas lui retirer sa maîtrise ? Comme tu l'as fait pour mon p… pour Ozai ? Elle ne serait plus un danger pour personne et elle pourrait revenir à la maison, une fois guérie... »

Sokka et Suki y furent tout de suite favorables mais les autres émirent plus de réserve. Zuko supposait que c'était logique. Après tout, ni l'un ni l'autre ne maîtrisait d'élément. Mais pour Toph, Katara et Iroh, c'était bien différent. Ils se montrèrent réticents mais admirent que la question méritait d'être posée.

La maîtrise ne suffisait pas à définir une personne, mais elle était une part inaltérable de l'identité de celui qui la possédait. Nul n'ignorait la signification d'une telle perte, particulièrement pour Azula qui était la seule personne connue dans toute l'histoire à produire des flammes bleues et dont son talent pour la maîtrise du feu était sans doute la plus grande fierté.

Zuko n'allait pas se mentir. Il avait toujours envié la beauté et l'ardeur des flammes azur qui émanaient des puissantes attaques de sa sœur. Il savait aussi que l'en priver l'anéantirait. Une part honteuse de lui-même souhaitait aussi découvrir à quoi ressemblerait un monde où il ne serait pas surpassé par sa petite sœur, un monde où elle ne constituait pas une menace permanente pour lui, un monde où il pourrait enfin être le grand frère qu'elle ne l'avait jamais laissé devenir. Désespéré, il chercha le regard d'Iroh. Il aurait aimé bénéficier de ses conseils en cet instant mais n'osait pas confier ses pensées puériles en présence des autres.

Tous se tournèrent vers Aang qui était resté silencieux. Finalement, quand il vit tous les regards tournés vers lui, il parla : « La tortue-lion qui m'a montré ce pouvoir m'a expliqué que seul un but honorable pouvait me permettre d'utiliser ce pouvoir sans risque pour moi-même et pour la vie de l'autre. J'ai failli me perdre en retirant la maîtrise d'Ozai et pourtant mes intentions étaient pures. Retirer la maîtrise d'un être humain n'est pas un acte à prendre à la légère. Je...je ne sais pas si Azula mérite ce traitement… Je ne crois pas que ce soit vraiment juste... De plus, je suis convaincu qu'elle est beaucoup trop faible pour ça. Elle n'y survivrait pas."

C'est ainsi qu'ils renoncèrent à ce projet. Zuko ne demanderait jamais à Aang de se mettre en danger en lui demandant cette faveur. Certes, il était moins prompt qu'Iroh ou que l'Avatar à reconsidérer les actions d'Azula au regard de son jeune âge. Il n'était pas aussi conciliant. Elle avait beau n'avoir que quinze ans, elle était un génie et un prodige. Ne l'avait-il pas assez entendu au cours de sa vie ? Une personne dotée d'une telle intelligence n'aurait-elle pas dû percevoir l'ignominie de ses actes ? Cependant, il n'était pas sûr non plus que ses pensées soient guidées par l'honneur ou par une réelle grandeur d'âme. La jalousie qu'il ressentait encore lorsqu'il pensait à Azula obscurcissait son jugement. Il en avait conscience. Et si Aang, qu'elle avait presque tué, estimait qu'elle ne méritait pas ce châtiment, alors qui était-il pour en décider ?

Quelques jours plus tard, accompagné de Toph, d'Aang et de Katara, il se rendit aux cachots où ils trouvèrent une Azula toute recroquevillée, affaiblie et amaigrie. Il n'y eut même pas besoin de la neutraliser. On eût dit que Ty Lee avait à nouveau bloqué son Chi. Epuisée, elle ne réagit pas quand Zuko la prit dans ses bras, et l'emmena au palais où elle reçut un nouveau sédatif. Là-bas, Katara, sous la surveillance attentive de Toph, soigna les blessures qu'Azula s'était infligées à elle-même et des domestiques vinrent faire sa toilette et la changer.

Azula fut droguée jusqu'à son arrivée à l'asile. Zuko resta auprès d'elle dans la cabine du bateau qui les amenait sur l'île de Braise. Parfois elle marmonnait des paroles inintelligibles ou gémissait dans son sommeil léthargique. Il s'approchait alors d'elle et lui caressait le front ou prenait sa main dans la sienne. Il se demandait si Azula pouvait s'en rendre compte.

Arrivés à destination, Zuko, et Iroh qui l'avait accompagné, laissèrent Azula au bon soin des guérisseurs avant de s'entretenir longuement avec le médecin-chef qui leur expliqua sa théorie révolutionnaire sur le rôle des humeurs dans les troubles de l'âme. Selon lui, les quatre éléments devaient normalement cohabiter en parfaite harmonie dans l'organisme pour que le sujet reste en bonne santé. Chez Azula, les éléments se trouvaient en déséquilibre. Elle pouvait ainsi souffrir d'un dérèglement humoral qui expliquait sa folie.

Zuko ne fut pas sûr de tout comprendre mais Iroh écoutait attentivement les propos du médecin et s'occupait de répondre à ses questions pendant que l'esprit de Zuko vagabondait ailleurs. Par la fenêtre, il essaya d'apercevoir la crique que surplombait leur maison de famille. L'écho du rire cristallin d'une petite fille aux cheveux noirs ornés d'une couronne à trois pointes de la nation du feu, poursuivie par un garçon plus âgé sur la petite plage de sable fin lui parvint du fond de la mémoire. Il se massa les paupières et le front pour chasser cette image qui appartenait à un autre temps.

Lorsqu'il fallut laisser Azula, la culpabilité lui serra le cœur. Sa petite silhouette abandonnée sur le lit simple de sa cellule, son visage nu, sans le maquillage qu'elle arborait habituellement… lui donnèrent soudain l'impression qu'elle était très jeune et très vulnérable. A la voir ainsi, on ne pouvait imaginer à quel point elle était dangereuse. Il la regarda une dernière fois et murmura : « Au revoir Azula, je reviens te voir très vite » avant de quitter la pièce, le cœur dans la gorge, soutenu par son oncle.

Lorsqu'elle s'éveilla, le lendemain matin, dans la petite cellule capitonnée qui deviendrait son nouvel univers pour les trois prochaines années, elle était seule.