Réponses aux reviews:
winkelglasse (alias winky!): Commençons par un petit mot de Tink... QUOI? COMMENT ÇA C'EST QUI VIRGINIA? TU RIGOLES? JE PEUX PAS LE CROIRE! SANS BLAGUE *le reste se perd dans le vent et c'est tant mieux*. Bon, Miss vient de reprendre contrôle du clavier... On instaure une nouvelle règle pour avoir moins de mal à démêler les deux écrivaines (:D) Miss écrit comme ça, Tink écrit comme ça, et sinon c'est comme ça... Bon, on commence... Oui, en effet, un coeur palpite sous cette couche de glaciosité. Comme le mien d'ailleurs... Yop non je rigole! (yop yop!) Bon, merci bien pour ton idée de sort, mais on a malheureusement déjà tout planifié jusqu'au tout dernier chapitre (donc le 18e...(hin hin hin)) Dans une suite peut-être? (niark niark...(je préfère hin hin hin)) Et je crois que pour l'idée de chanter à la place de parler... eh bien tu verras dans ce chapitre! Oui mon cher, en effet, que la reine mère te scalpe! Je suis tout à fait d'accord! (non mais c'est quoi cette expression, Jésus-Christ en tuxedo? (redingote Miss, redingote!(Pfff...))) Yop les cheveux en l'air!! Tu vois la tête de Morganne? On se bidonne! Non, crois moi, tu ne veux pas de neige... (enfin, de la neige toute seule, passe toujours, mais c'est le froid transsibérrien qui nous énerve!) Ok, passons au bout le plus important de la RR (joke plate, je sais)! La chanson c'est super connu (tu as vu le film Les quatre filles du Dc.March? Elles chantent ça un moment donné) par, heu beaucoup de monde. Mais évidemment, on la chante pas quand il neige pas chez soi... Non Wink (hey, ça c'est un chouette surnom!), il n'y a pas de fricotte entre Léo et Virg! Quand même, piquer le petit ami de sa soeur jumelle, c'est un tantinet cruel. Hum, hum. Moi je l'aime bien Matt, pourquoi tu l'aimes pas? D'accord, c'est un petit bad mais il faut lui laisser une chance! Sous cette carapace de badboy, se cache un garçon fleur bleu (bon, pas à ce point yop!) et attentionné! Laisse-lui une chance quand même yop (woa, ça fait bizarre d'écrire ça au lieu de lol)! Oh, je viens de me rendre compte d'un truc HORRIBLE! Si tu m'apelle Tinky et que je t'apelle Winky, ça fait Tinkywinky comme dans les Télétubbies! ARGH! Ouf, c'était long et éprouvant, mais on a passé à travers ta (longue) review! Next!
Kinou: Merci bien! On espère que tu vas continuer à suivre l'évolution des jumelles! (je me sens comme dans un film de science-fiction, ou elles vont évoluer en mutants... (Tla faaaaaaaaaaaaarme! (Bon bon bon, c'est ça...))) Bref, bonne lecture...
Mateïa: Ah ma Matychou! (passons...) J'espère que tu as aimé, à date! Et que tu vas aimer le reste... en commençant par ce chapitre! Tu radotes ma vieille... Tss... bon Maty, jtadore! (Niark niark niark...)
mymypotter/malefoy: T'es la mymy de MMHP? Ah bien salut! Lol! (Yop!) Merci bien d'être venue lire notre fic! Bonne continuation!
Chapitre 8 – Recherches intensives
Le soleil commence à peine à se lever quand je me réveille. Je reste couchée encore quelques instants avant de me lever et de me diriger vers la salle de bains. Je m'asperge le visage avec de l'eau froide, pour me réveiller. J'attache mes longs cheveux en une queue de cheval, enfile ma robe de Serpentard et descends dans la salle commune, fin prête pour affronter la première journée d'école après les vacances de Noël. Devant le feu ronflant dans l'âtre, je m'installe avec une vieille édition de la Gazette du Sorcier qui traînait sur une table pour attendre mes amies. Soudain, en plein milieu de ma lecture d'un article sur les bombabouses, j'entends un bruit bizarre venant d'un coin obscur de la pièce. Je pose le journal sans faire de bruit, et me dirige lentement vers cet endroit. Je vois quelqu'un assis sur une chaise, la tête sur un livre, qui semble dormir. Ce quelqu'un a les cheveux d'un roux flamboyant. Je m'approche encore plus et reconnais Jade. Je la secoue un peu en disant son nom pour la réveiller.
-Jade, réveille-toi!
Mon amie ouvre finalement les yeux et soulève sa tête de la table. Je vois alors ce qu'elle lisait : Des livres historiques.
-Encore des recherches sur le grimoire? je demande.
-Oui, répond Jade en baillant à s'en décrocher la mâchoire. J'ai dû m'endormir dessus, hier soir. En passant, je suis très flattée du fait que personne n'aie remarqué que je n'étais pas dans le dortoir.
-Tu devrais laisser tomber ces recherches, je dis, tentant de changer le sujet. Pourquoi tiens-tu absolument à savoir d'où il vient.
Jade me regarde silencieusement quelques instants avant de répondre.
-Je ne sais pas. J'ai un pressentiment que quelque chose de louche se cache derrière ce bouquin, et je veux savoir c'est quoi!
Magara apparaît soudainement à côté de nous.
-Vous venez déjeuner? demande-t-elle.
Jade ferme son livre et nous suit hors de la salle commune. Les couloirs sont presque vides à cette heure matinale. Dans la Grande Salle, seuls les plus lève-tôt sont déjà en train de déjeuner. Il n'y a même pas encore de professeur. Nous nous assoyons côte à côte et commençons à déjeuner en silence. Jade n'arrête pas de bailler entre deux cuillerées de céréales.
-Jade, tu vas t'endormir dans tes cours. Tu devrais aller te recoucher, dit Magara.
-Mais non, proteste Jade. J'ai quoi comme cours aujourd'hui?
Je sors son horaire de son sac et y jette un coup d'œil.
-Tu commences en double enchantements, comme moi. Après tu as étude des moldus. Et cet après-midi, c'est double divination. Tu peux au moins sauter cette classe là, quand même!
-Es-tu folle? demande Jade en reprenant son horaire. Je ne peux pas manquer divination! C'est le cours le plus important.
Je lève les yeux au ciel en récoltant mes livres de sorts et enchantements pour me diriger vers mon premier cours. Jade se lève à son tour en baillant pour la énième fois depuis ce matin. Magara nous souhaite un bon cours et part dans la direction opposée à la nôtre, vers la sortie pour se rendre en botanique.
En marchant vers la salle de classe, j'aperçois au loin ma sœur avec un nouveau sac d'école noir. Je soupire. Une fois de plus, nos parents se sont trompés. Il va falloir échanger de cadeau, encore une fois. C'est pathétique…
-Annabelle, le cours est ici, dit Jade, me tirant de ma rêverie.
-Ah oui, c'est vrai.
Nous nous installons à l'avant de la classe, pour voir clairement le minuscule professeur.
-Aujourd'hui, commence le professeur Flitwick, est un cours de révision. Nous allons revoir tous les sorts que nous avons appris depuis le début de l'année. Vous trouverez une liste de ces sorts au tableau. Commencez à les pratiquer, je viendrai vous voir si vous avez des problèmes.
Les élèves se mettent alors à parler en envoyant des jets de lumière un peu partout, ne se souciant pas le moins du monde des instructions du professeur. Je sors ma baguette magique et commence à pratiquer le sort d'agrandissement, qui me donne du fil à retordre depuis septembre. Après plusieurs minutes de pratique, ma plume de pigeon s'agrandit finalement à la taille d'une pelle. Je me tourne alors vers Jade pour lui communiquer mon exploit, mais celle-ci est absorbée dans la lecture d'un livre, en jetant aveuglément des sorts de lévitation à sa propre plume. Ce n'est que quand elle fait voler le livre de Shana, installée à l'autre bout de la pièce, qu'elle lève les yeux.
-Désolée! crie-t-elle à Shana, qui s'était levée, furieuse, pour aller reprendre son livre, maintenant placé sur le rebord d'une fenêtre.
-Qu'est-ce que tu fais, Jade? je demande.
Celle-ci se retourne, comme si elle venait de remarquer que j'étais l
-Je continue mes recherches, bien sûr!
-Mais on est en cours! je crie presque, me demandant vraiment pourquoi Jade est si obstinée à percer le mystère de ce grimoire.
Sur ce, la cloche sonne, et je perds Jade dans l'océan d'élèves qui sortent des classes.
Je ne la revois pas avant le dîner, où elle entre dans la Grande Salle accompagnée de Magara. Elles viennent s'installer face à Leo et moi.
-Salut les fillettes! s'écrie mon petit ami en les voyant arriver. Bon cours?
-Pas du tout, c'était ennuyeux, dit Jade.
Nous passons le reste de l'heure de dîner à parler joyeusement de tout et de rien, avant que nous devions retourner à nos cours respectifs. Jade, Leo et moi partons en direction de la salle de classe du professeur Vector, et Magara se dirige vers son cours de contes et légendes en compagnie des Gryffondors. En marchant, je ressens subitement une sorte de picotement dans le bas du dos, comme si quelqu'un me fixait. Je me retourne rapidement en même temps que Jade. Nos yeux se croisent et je comprends qu'elle a senti la même chose que moi. Leo, qui cherche un livre dans le fin fond de son sac, n'a rien semblé remarquer.
-Anna, je crois que j'ai oublié mon livre en bas. Tu pourras avertir le professeur Vector? dit Leo.
-Non, certainement pas!
Jade et Leo se retournent vers moi et me regardent avec des yeux ronds. Je plaque ma main sur ma bouche, aussi surprise qu'eux. Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire!
-Je veux dire… je ne vais pas le dire au professseur!
Mais qu'est-ce qui m'arrive? Leo me jette un regard intrigué avant de partir vers notre salle commune. Jade s'approche de moi.
-Pourquoi tu as dit ça? demande-t-elle.
-Je sais! je réponds.
Non! Je dis exactement le contraire de ce que je veux dire! Ce n'est pas possible. Soudain, une idée me frappe. Je me retourne vivement et aperçois Anthony, hilare, qui tente de se cacher derrière un Poufsouffle de septième année. C'est le sort des Gryffondor! Le picotement dans le dos… tout s'explique! J'empoigne Jade par les épaules et lui fais part de ma pensée.
-Ce n'est pas le coup des Gryffondors!
-Ne t'explique pas.
Jade ouvre grand les yeux, puis semble enfin comprendre ce qui nous arrive.
-On ne dit pas le contraire de tout ce qu'on veut dire, c'est ça?
-Non!
Jade semble confuse jusqu'à ce que je la regarde en hochant la tête.
-Tu crois que Magara a subi le même sort?
-Sûrement pas, elle a cours avec trois Gryffondors.
Je sens qu'on va avoir du mal à se comprendre…
Leo revient quelques minutes après le début de la classe et s'assied à côté de moi.
-Qu'est-ce que j'ai manqué? chuchote-t-il.
-On ne commence pas le chapitre sur les nombres intimes.
-Quoi?
Je me mords la lèvre inférieure en me retournant vers lui. Il secoue la tête et change de sujet.
-Tu veux aller patiner avec moi ce soir?
-Non.
Évidemment, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je regarde une succession d'émotions se peindre sur le visage de Leonardo; la surprise, la colère, puis l'indifférence.
-J'imagine que tu as d'autres choses plus importantes à faire, murmure-t-il avant de se retourner vers le professeur.
Je commence à protester, mais je me rappelle que cela ne me sert à rien, je ferais juste le fâcher encore plus. Je jette vers Jade un regard de désespoir, mais celle-ci ne peut rien pour moi. Je me prends alors la tête dans les mains et me demande comment je vais me sortir de ce mauvais pas.
En cours de métamorphose, Leo s'assied à côté de moi, à ma plus grande surprise, mais ne m'adresse presque pas la parole durant tout le cours. Je remue nerveusement pendant que McGonnagall explique comment transformer une chaise en table, impatiente de pouvoir parler à Mag, pour voir si elle aussi a été victime des Gryffondors.
Aussitôt la cloche sonnée, je me précipite hors de la classe, directement vers la salle commune de Serpentard. Cependant, celle-ci est complètement vide. Je me rappelle alors que mes amies ont encore un cours avant de finir, tandis que moi j'ai une période libre.
-Merde! je crie en me jetant sur un fauteuil.
Une idée me vient à l'esprit quand j'aperçois une feuille de parchemin abandonnée sur une des tables. Je me précipite dessus en sortant une plume et une bouteille d'encre de mon sac. Si je ne peux pas dire ce que je pense, je peux peut-être l'écrire! Je trempe fébrilement ma plume dans l'encre noire en la pose sur le parchemin. Je vais écrire une phrase banale, me dis-je. Il fait beau! C'est assez simple. J'écris le 'il' sans problème, mais quand j'essaie de former le 'f' de 'fait', ma main se met a trembler violemment. Quand je lâche toute résistance dans celle-ci, elle se met à écrire toute seule.
-Il… ne fait… pas beau! je lis au fur et à mesure. Ça ne marche pas!
L'amplitude de ce sort me frappe alors. Je ne peux plus faire de devoirs, ni parler à qui que ce soit! Ma sœur va me le payer!
Quand Jade et Mag reviennent de leur cours, je suis couchée sur mon lit, déprimée.
-J'adore ma sœur, je dis mollement en les voyant approcher.
-Jade ne m'a pas raconté ce qui s'est passé avec Leo, me dit Magara gentiment. Je te jure que nous n'allons pas trouver l'antidote!
Je lui souris faiblement en m'assseyant sur mon lit.
-Allez, ne viens pas, s'exclame Jade en me prenant le bras. N'allons pas à la bibliothèque.
Je descends avec mes deux amies dans la salle commune. Leo est assis devant la sortie avec deux autres sixième années. Je prends une grande respiration en continue à marcher en l'observant du coin de l'œil. En me voyant, il semble un instant vouloir venir me retrouver, mais finalement il reste assis en m'adressant un regard triste. Une fois à la bibliothèque, j'hésite entre crier de rage ou pleurer de désespoir. Finalement, j'opte pour commencer à chercher dans les multiples rayons de livres.
À peu près une heure plus tard, j'entends Jade crier, depuis quelques rangées de bouquins devant moi :
-Vous trouvez quelque chose?
-Oui, vient la réponse de Magara.
La rouquine et moi nous précipitons vers la dernière rangée du fond, ignorant les toussotements désapprobateurs de Madame Pince. Arrivés près de Mag, celle-ci secoue la tête en haussant les épaules. Je lâche un grognement inintelligible et retourne à ma recherche.
Plusieurs heures plus tard, mes amies et moi sommes une fois de plus les seules dans la salle commune. Jade fait encore ses recherches sur le grimoire, une paire d'écouteurs magiques qu'elle a reçus à Noël sur les oreilles. Mag, quant à elle, se bat avec son devoir de Runes pour tenter d'écrire les bonnes réponses, et non le contraire. Et moi, je continue les recherches sur le contre-sort qui pourra nous retourner à notre état normal. Ce n'est que quand Jade baille à s'en décrocher la mâchoire, vers minuit et demie, que nous pensons à aller nous coucher.
Le lendemain matin, je me dirige vers mon cours de métamorphose, m'attendant au pire. J'ai vu Leonardo ce matin, au déjeuner, et il ne m'a adressé qu'un faible salut de la main, sans même me sourire. Je suis une des premières à arriver en classe. Je vois Brigit assise au premier rang et esquisse un mouvement pour aller la rejoindre, mais me rappelle au dernier moment que je ferais mieux de ne parler à personne pour quelques temps. Je m'installe donc à la dernière table dans le fond, espérant que personne ne s'assoie à côté de moi. Pendant que je sors mon livre et mes parchemins de mon horrible sac bleu ciel, la classe se remplit peu à peu. Bientôt, seule la place à ma gauche est libre. Je me tourne vers la porte au moment où Leo y entre, cherchant une place des yeux. Il se dirige vers moi, et s'arrête à ma hauteur.
-Il y a quelqu'un ici? demande-t-il avec une voix distante.
J'ouvre la bouche pour lui répondre que non, mais me contente de secouer la tête. Il dépose ses livres à côté des miens, et s'assied en même temps que le professeur McGonnagall apparaît derrière son bureau.
-Bonjour. Aujourd'hui, comme je vous l'ai annoncé la semaine dernière, vous travaillerez en groupe de deux, avec votre compagnon de bureau. Vous ouvrirez votre livre à la page 659 et me ferez les dix numéros. Je ramasserai une copie par table à la fin du cours.
Le travail d'équipe! J'avais complètement oublié. J'ai l'impression que les deux heures de cours ne vont pas être de tout repos. Leo ouvre son livre à la page du travail et le place entre nous. Je sors une plume et me prépare pour noter les réponses. 'Quelle est la formule pour transformer une table en cochon?' dit la première question.
-Tu connais la réponse? demande Leo.
Aïe, il va falloir que je parle. Les filles et moi avons découvert hier que si nous posions des questions, il ne se passait rien avec elles. Ma seule chance de m'en sortir intacte, c'est de reformuler toutes mes phrases en interrogations.
-Tu crois que c'est Morphus Cochon?
-Tu as raison, c'est ça!
Je trempe le bout de ma plume dans l'encre, mais me souvient soudain que je ne peux pas écrire non plus. Je me tourne vers Leo.
-Tu veux écrire? je demande.
-Si tu veux.
Il prend la feuille et la plume, et inscrit la formule. Puis, il lève la tête et me sourit avant de lire la prochaine question.
-'Nommez les conséquences de la métamorphose humaine'.
Je feuillette mon livre, cherchant la réponse, quand il lâche la plume et se tourne vers moi.
-Tu m'évites ces derniers temps.
-Tu trouves que je t'évite?
-Eh bien, depuis hier, on peut dire qu'on ne s'est pas beaucoup parlé. Qu'est-ce qui se passe?
-Quelque chose.
Leo me regarde dans les yeux avec un air ahuri.
-Tu peux m'expliquer pourquoi tu es si bizarre?
Puisque je n'ose pas lui répondre, je me contente de lui faire une grimace, qu'il interprétera comme il voudra. Il hésite un moment avant de me poser une autre question.
-Tu ne m'aimes plus, c'est ça?
-Mais oui, c'est ça!
-Et… tu vois quelqu'un d'autre dans le château?
-Oui!
Et voilà! Je viens de tout ruiner entre nous deux, et tout ça grâce à ma chère sœur. Leo se retourne, mais pas assez vite pour dissimuler son air défait. Durant tout le reste de la période, nous faisons ntore travail sans échanger une parole. À la fin du cours, je donne notre parchemin au professeur, et Leo sort de la salle en quatrième vitesse. Je le vois disparaître à l'autre bout du couloir, en direction des donjons, où nous avons un autre cours de potions ensemble.
Le cours de potions passe rapidement. Leo s'est assis le plus loin de moi possible, et ne m'a pas regardée de la période. Je me dirige vers la Grande Salle pour dîner, plus déprimée encore qu'hier soir. Je m'affale sur un banc et remue ma cuiller dans ma soupe, sans remarquer Jade et Magara, qui viennent d'arriver.
-Salut Anna! dit Jade en s'asseyant à ma droite. Passé des bons cours?
-Oui. Entre Leo et moi, ce n'est pas fini.
Heureusement, Magara comprend tout de suite ce que je veux dire et me prend dans ses bras pour me réconforter.
-La partie de Quidditch Gryffondor contre Poufsouffle n'a pas été avancée à cet après-midi. Ne viens pas avec moi, ça te changera les idées.
J'acquiesce en souriant faiblement. Sans avoir avalé une seule gorgée de soupe, je me dirige vers le terrain de Quidditch, accompagnée de la moitié des élèves de l'école. Je m'installe entre Magara et Jade, qui a amené un livre pour continuer la recherche sur le grimoire, puisque la partie ne l'intéresse pas le moins du monde. Les deux équipes montent sur leurs balais et s'envolent au coup de sifflet de mademoiselle Bibine. Je reconnais ma sœur parmi les joueurs habillés en rouge et me sent une soudaine humeur meurtrière.
La partie commence rapidement. Après à peine dix minutes de jeu, le score est déjà de vingt à dix pour Gryffondor. Soudain, Jade se tourne vers moi.
-Eh Anna, ne regarde pas ça, dit-elle en me pointant du doigt un passage de son livre. Ça ne dit pas que mon grimoire aurait engendré une guerre entre deux familles. Enfin, c'est peut-être mon livre. Ça ne dit juste pas 'le grimoire noir'.
-Jade, je crois que c'est le tien.
Pendant que Jade me raconte tout ce qu'elle a trouvé dans ses multiples recherches, ce qui donne à peu près rien de pertinent, Gryffondor marque trois autres buts, et Poufsouffle, deux. Le score est maintenant de cinquante à trente. Je reporte mon attention au jeu, et un Poufsouffle en possession du souafle se dirige rapidement vers les buts. Il marque un autre point pour son équipe. À la grande surprise de tout le monde, Anthony, le batteur de Gryffondor, envoie un cognard vers le Poursuiveur sans aucune raison apparente. Le Poufsouffle visé l'évite sans problème, puis se retourne et dit quelque chose à Anthony. Celui-ci fonce alors vers le joueur habillé en jaune canari, mais celui-ci plonge vers le sol. Les deux joueurs se retrouvent alors à terre, face à face. La partie semble avoir arrêté. Tous les joueurs sont suspendus en l'air et regardent les deux protagonistes se faire face. Soudainement, Anthony lance un coup de poing à la figure du Poufsouffle. Une longue bataille s'ensuit. La majorité des membres de l'équipe sont à terre et essayent de les séparer, oubliant la partie en cours.
-Anna, ne regarde pas! crie Mag en me secouant le bras.
L'attrapeur des Poufsouffle semble avoir repéré le Vif d'or. Après une course effrenée, il brandit son poing en l'air, un sourire triomphant sur le visage.
-Poufsouffle gagne contre Gryffondor, cent-quatre-vingt à cinquante!
J'applaudis mollement avant de retourner mon attention vers la bataille se déroulant à terre, pour voir qu'elle est terminée. Anthony, soutenu par Virginia et Philippe, se dirige vers la sortie du stade, suivi de près par le reste de son équipe. Les spectateurs retournent lentement vers l'école, discutant avec excitation de la bagarre qui a eu lieu. En posant le pied sur la dernière marche des escaliers vers les donjons, je vois Leo, une fille blonde de Serdaigle accrochée à son cou. Il voit alors mon regard, et, à la place de s'écarter de la fille, se colle encore plus contre elle et m'adresse un regard haineux. C'en est trop! Je fais volte-face et remonte les marches quatre à quatre. Je n'arrête pas de monter avant d'être rendue à l'étage de l'infirmerie. Je me dirige vers la porte fermée, déterminée à trouver ma sœur. Au moment où je m'apprête à cogner, je la vois sortir des toilettes à l'autre bout du couloir, encore en habit de Quidditch. Je me rends jusqu'à elle presque en courant, et la retire vers les toilettes.
-Qu'est-ce qui te prend? s'écrie Virignia.
-Je n'ai pas de comptes à régler avec toi!
Virginia me regarde un instant avant d'éclater de rire. Je sens la colère monter en moi.
-Qu'est-ce qui se passe? demande-t-elle sarcastiquement.
-Je viens de passer les deux meilleures journées de ma vie. Et devine à cause de qui? dis-je en la fixant droit dans les yeux.
-J'imagine que tu parles de moi bien sûr...
Je lève les yeux au ciel. Cette fille me désespère.
-Pas du tout, je réponds, aussi sardoniquement que possible.
-Tu mets toujours la faute sur mon dos, quoi qu'il se passe! crie ma sœur.
Je suis bouche bée. Elle essaie de jouer l'innocente avec moi?
-Quoi, tu essaies de dire que ce n'est pas de ta faute? je demande.
-Exactement! J'ai essayé de les empêcher de lancer ce sort. J'étais contre depuis le début. Mais tu t'en fiches bien de toute manière.
Ah, elle était contre. Ça explique tout. Mais elle se prend pour qui, elle?
-Au point ou j'en suis, je ne me fiche pas du tout de qui l'a lancé. Je ne veux juste pas qu'on me l'enlève immédiatement! je crie, ma voix montant d'un cran à chaque syllabe.
-Et pourquoi je le ferais? J'en ai assez d'être la gentille dans cette histoire!
C'est ça, la gentille. Après ça, on dit que je n'ai pas de cœur. Non mais!
-En tant qu'opposante, tu vas sûrement comprendre, mais en tant que sœur, tu devrais. Tu sais ce qui se passe dans ma vie depuis hier? Eh bien pour tout mettre ça beau, Leo n'est pas fâché contre moi parce que je ne peux pas lui dire ce que je pense. Et en plus, il y a quelques instants, je ne l'ai pas vu avec une pimbêche blonde accrochée à son cou!
Je sens ma gorge se serrer, et mes yeux commencent à piquer. Je ravale mes larmes. Je ne veux pas pleurer devant ma jumelle!
-Tu n'as jamais levé le petit doigt lorsqu'il s'agissait de mes problèmes je te signale! réplique ma sœur.
-Peut-être aidés par le fait que je le savais!
Je commence à ne plus trop me comprendre moi-même…
-C'est ça... Maintenant, c'est a mon tour de nier tes problèmes, Annabelle! dit ma sœur en croisant les bras sur sa poitrine.
-Je te demanderais de m'aider si ce n'était pas toi et tes petits amis qui étaient à l'origine de ce problème! je hurle.
-Tu me parles seulement quand tu as besoin de moi. Je croyais que le fait d'être des soeurs jumelles te ferait avoir un peu plus de coeur avec moi. Mais je me trompais, apparement!
Je vois dans les yeux de Virginia ce que je ressens en ce moment; de la haine. Je crois que je n'ai jamais détesté ma sœur autant qu'en ce moment.
-Je t'adore! je hurle, essuyant les larmes qui coulent maintenant sur mes joues.
Ma sœur semble comprendre ce que j'ai voulu dire, parce qu'elle me regarde, de la tristesse remplaçant la colère. Silencieusement, elle sort sa baguette de sa robe et la pointe vers moi.
-Finite Inversitum, marmonne-t-elle avant de s'en aller en claquant la porte.
Je reste un instant plantée au beau milieu de la salle de toilettes avant d'en sortir en courant. Je me précipite vers la salle commune de Serpentard, où je trouve mes deux amies, toujours en train de chercher la formule.
-Finite Inversitum! je crie en arrivant auprès d'elles. Je vous raconterai plus tard. Vous avez vu Leo?
Jade me regarde avec un air complètement perdu, mais Mag me dit tout de suite qu'il est partit à la bibliothèque avec la pimbêche de Serdaigle. Je ressors au plus vite et cours à toute vitesse jusqu'à la bibliothèque. Je trouve Leo, avec la blondinette, sur une table au fond, en train de faire un devoir d'histoire de la magie. Ils se retournent en m'entendant arriver. Je reconnais alors la danseuse de ballet du bal d'Halloween, celle qui a volé le cavalier de Jade. Je lui lance un regard meurtrier avant de me tourner vers Leo, qui n'a pas l'air très réjoui de me voir là.
-Annabelle, qu'est-ce que tu fais là? siffle-t-il entre ses dents.
-Je voudrais te parler, Leo. En privé.
Leonardo hausse les épaules et me suit dans le couloir.
-Écoute Leo, je sais que tu ne m'aimes pas trop ces derniers temps, mais j'ai eu quelques… problèmes familiaux, disons. Si tu es prêt à m'écouter, je voudrais bien t'expliquer tout ça.
L'italien me regarde, hésitant.
-Fais ça vite.
-Tu as déjà entendu parler du sort Inversitum?
-Oui, celui qui fait dire le contraire au receveur. Mon cousin s'amusait à me le faire. C'est quoi le rapport avec nous deux?
Je lui jette un regard significatif. Une lueur de compréhension passe alors dans ses yeux.
-Tu as…
-Si tu veux, je peux tout te raconter ça devant une tasse de chocolat chaud, dis-je en passant mon bras autour de sa taille.
Nous commençons à marcher vers la salle commune. Soudain, il se rappelle de sa danseuse.
-Mais Catherine…
-C'est une grande fille, elle retrouvera son chemin toute seule.
Leo éclate de rire puis m'embrasse sur le front. La vie est belle…
-À l'ordre tout le monde, à l'ordre!
Lia et Anthony cesse de se disputer pour un crayon, Morganne pose son livre sur la table et je ferme ma nouvelle radio qui jouait un air des Dynamic Witches. Notre groupe est placé dans un coin isolé de la salle commune, qui est assez bruyante par ce retour de vacances.
-Hum, fait Phil en se raclant la gorge…
Mais il est immédiatement interrompu par Lia.
-À l'ordre du jour cette semaine. Point A, le dernier sort des Serpentard qui nous a profondément humiliés, dit-elle d'une voix monotone. Point B, nous nous devons de riposter d'une manière convenable. Et finalement, point C, ce que nous aurons besoin pour faire ce sort.
Nous éclatons de rire devant l'air outragé que prend Phil.
-Sérieusement Phil, ça fait six ans que tu nous rabroue le même discours, tu ne pourrais pas changer pour une fois? continue Lia en faignant un bâillement.
-Pfff…répond celui-ci.
-Nous avons eu une idée dans le Poudlard Express, dit Anthony en prenant la place de son ami. Un sortilège très simple à lancer mais il n'y a pas beaucoup de personnes qui savent comment l'inverser.
-C'est quoi ce fameux sort? demande Morganne en prenant Osiris dans ses bras.
-Inversitum, répond Phil.
Connais pas. Je regarde Lia qui semble aussi ignorante que moi.
-Il fait dire le contraire de ce que la personne veut dire, explique-t-il.
Lia éclate de rire.
-Avec ça, Jade McDuff va payer pour toute la neige qu'elle m'a envoyé sur la tête…dit-elle en se frottant les mains.
-Hein? dit Anthony l'air interrogateur.
-Non rien.
Un sort d'inversement…je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je ne peux pas faire ça à ma sœur juste quand nous commençons à avoir une relation normale, elle me tuerait, ou même pire...
-Qu'est-ce que vous en pensez? demande Phil en sautillant sur sa chaise.
-Quand est-ce qu'on commence? demande Lia en riant alors que Morganne hausse des épaules.
-Et toi Virginia? dit Anthony.
Tout le monde se retourne vers moi. Comment leur expliquer? Je ne sais pas quoi faire…
-Heu… je dis en me tortillant les doigts. Je ne pense pas que c'est une bonne idée…
-Pourquoi? me demande Lia étonné.
-Eh bien…je ne sais pas, c'est trop…méchant!
Phil lève un sourcil interrogatoire alors que Anthony prend la parole.
-Tu trouve ça gentil de nous faire parler comme des animaux peut-être?
-Non mais, quand même! Ça pourrait mal tourner! je répond.
-Tu baisse les bras? Ce n'est pas toi ça…dit Lia à son tour.
Morganne ne dit toujours rien, mais je sens son regard perçant posé sur moi.
-Si, c'est moi et je vous dis que je suis contre ce sort! je m'écrie.
-Très bien… Nous allons voter! tranche Phil. Que tous ceux qui sont en faveur de ce sort lève la main.
Lia, Anthony et Phil lève la main en me regardant.
-Que tous ceux qui sont contre…
Je lève ma main, seule.
-Nous pourrions trouver un compromis…dit Morganne d'un ton calme.
-Laisse tomber, je réponds en me levant. Je vais dans ma chambre.
Je monte les marches quatre à quatre et me laisse tomber sur mon lit. Génial, je viens de me mettre trois de mes amis à dos en l'espace d'une seule soirée et tout ça pour ne pas faire du tord à ma sœur. Je soupire en roulant sur le ventre et je m'étire le bras pour prendre le livre La métamorphose complexe que Annabelle m'a offert pour ma fête. À ce moment, je me demande si elle aura apprécié le collier gothique que je lui ait acheté. Il ressemble étrangement à celui que Morganne m'a donné avant que je n'ouvre le cadeau de Philippe et Anthony : une superbe radio sorcière. J'en avais demandé une à maman mais j'ai seulement reçue un nouveau sac d'école noir, que je vais probablement devoir échanger avec ma très chère sœur.
Je me lève et je vais dans la salle de bain mettre mon pyjama bleu avec des nuages et je décide de coiffer mes cheveux, pour une fois. Je jette un coup d'œil à l'horloge chat de Chloé, qui affiche vingt et une heure. Je sens que le temps va passer très lentement… Après avoir essayé une nouvelle coiffure qui semble faire gonfler ma tête, je décide de commencer mon nouveau livre. J'en suis à la page trente-deux lorsque la porte s'ouvre avec un grincement. Je ferme ma lumière et mes rideaux en quatrième vitesse.
-Virginia? fais la voix de Morganne.
Je ferme les yeux en espérant qu'elle me croit endormie, ce qui est probablement le cas puisqu'elle part aussitôt en soupirant. Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ce châtiment?
Je me réveille tôt le lendemain et j'enfile ma robe d'école pour la première journée de cours. Tout en attachant mes cheveux en deux longues tresses, je regarde mon horaire : double cours de métamorphose plus un cours de défense. Pas trop mal…
Je me rend dans la Grande Salle seule et m'installe à la table des Gryffondor la première. C'est tellement calme! Je n'étais jamais venue aussi tôt le matin. Même les profs ne sont pas encore là. J'engloutis ma dernière toast et je décide de me rendre à la bibliothèque pour commencer mes recherches sur les parents de Morganne. En m'installant à une table isolé, je me rends compte à quel point être seule est ennuyant.
Une heure plus tard, alors que je me dirige vers ma salle de classe, j'aperçois Annabelle avec ses amies, un sac bleu poudre sur le dos. Décidément, nous allons devoir échanger. Le cours passe assez lentement et je dois faire un effort pour écouter McGonnagall expliquer la théorie de la transmutation. Même chose dans le prochain cours jumelé avec les Serpentard. En sortant de la classe, je vois Lilian en train de rire avec Anthony devant moi et je les dépasse pour me rendre à la Grande Salle à nouveau. Je décide d'aller m'asseoir un peu plus loin que d'habitude mais, alors que je me beurre un petit pain, Morganne vient s'asseoir en face de moi.
-Bonjour, me dit-elle le menton accoté dans ses mains.
-'jour, je réponds sans lever les yeux.
-Ils sont désolés tu sais…
-Ah oui? je demande en posant mon verre. Et pourquoi ils ne sont pas venus me voir s'ils étaient tellement désolés?
-Parce que tu nous a évités toute la matinée, répond mon amie calmement.
Elle marque un point.
-Allez, viens t'asseoir avec nous…
-Bon, d'accord, je grommelle après un petit moment de réflexion.
Nous nous tassons de deux bancs et Philippe vient nous rejoindre quelques instants plus tard.
-Argh! Je ne comprend rien au fichu devoir de métamorphose! dit-il l'air vraiment découragé.
-Je peux t'aider si tu veux, je propose.
Il me regarde en souriant et me fais un clin d'œil.
-N'oublie pas, cet après-midi nous avons une pratique! me dit-il.
-Oh, c'est vrai! J'avais complètement oublié! je m'exclame en me tapant le front.
-Ah petite fée, que ferais-tu sans moi!
Je pouffe de rire.
-Vous avez vu Lia et Anthony? demande Morganne soudainement.
-Je l'ai ai croisé dans le couloir, ils riaient, je dis.
-Ils traquent les Serpentard, explique Phil l'air amusé.
Nous éclatons de rire et du coup, j'oublie notre querelle d'hier. Nous parlons de tout et de rien tout le restant du midi avant de nous rendre dans notre cours de contes. Alors que nous nous asseyons au fond de la classe, Anthony vient nous rejoindre hilare.
-J'ai failli me faire repérer! explique-t-il entre deux hoquets de rire. J'ai du me cacher derrière un septième de Poufsouffle pour ne pas que mlle pince sans rire et la rouquine me vois.
-Ça a marché? je chuchote.
-Juge ça par toi même…répondit-il en regardant Magara Parius qui vient d'entrer dans le cours de contes et légendes.
Puis, il sort de la classe en courant pour ne pas arriver en retard à son cours d'arithmancie.
-Bonjour tout le monde! dit le professeur Thompson assise en tailleur sur son bureau, une fois la cloche sonné. J'espère que vous avez tous et toutes passés de belles vacances! Pour les trois prochaines semaines à venir, il n'y aura aucun devoirs…
-Youpidoo! s'exclame Philippe, faisant rire une bonne partie des élèves.
-Par contre, continue Thompson avec un sourire, vous aurez un travail à me remettre sur une légende que nous n'avons pas vu en classe. Nous aurons des périodes à la bibliothèques et vous pourrez faire cette recherche en équipe de deux.
Tout le monde se met à parler, enthousiaste à cette idée.
-Je vous laisse la période libre! Tâchez de l'utiliser convenablement.
Je me retourne vers Morganne.
-Tu as un partenaire? je demande en sachant déjà la réponse.
-Maintenant oui! répond-t-elle en me souriant.
Nous nous mettons à discuter sur des légendes que nous connaissons. À un moment, nous voyons Phil qui pleure pratiquement de rire en pointant Magara du doigt. La pauvre a jeté sa plume sur la table et nous lance un regard meurtrier. Je ne peux m'empêcher de glousser à voir son air furieux.
Le cours passe à la vitesse de l'éclair sans que Morganne et moi ayons trouvé une légende pour notre travail. Je m'en vais ensuite dans mon cours d'enchantement avec le professeur Flitwick qui nous fais faire une révision complète des sorts que nous avons appris depuis notre première année.
En sortant de la salle de classe, je vais faire un tour dans le dortoir, histoire d'aller chercher mon balai pour la pratique de Quidditch. Je me rend au terrain de Quidditch la première et j'enfourche mon balai pour faire le tour du stade. Les autres joueurs arrivent seulement une heure plus tard et notre pratique commence.
-Virginia, tu t'occupes des buts de droites, me dit le capitaine de l'équipe, un septième année.
Je hoche la tête et je me retrouve rapidement dans mon élément. Une heures de tactiques et de faux matchs plus tard, je rentre au château pour manger un peu. Alors que je monte les marches de l'escalier principal avec Phil et Anthony, je vois le petit ami de ma sœur qui parle à une fille blonde. Je la reconnais immédiatement, c'est la danseuse de ballet qui est partie avec Anthony dès le début du bal pour Halloween. Je me demande ce que Leo fabrique avec elle…
-Quel crétin… marmonne Anthony me faisant sursauter.
-Qui ça? je demande.
Pour toute réponse, il hoche la tête en direction de Tristan, Lia pendue à son bras rit à gorge déployée.
-Il mène son équipe de Quidditch comme un bon à rien, continue Anthony, méprisant.
-Je trouve qu'il est un bon capitaine! je dis.
-Pfff… répond mon ami alors que Phil éclate de rire.
Après le repas, je passe le reste de ma soirée avec Morganne entre des rangés de livres poussiéreuses pour trouver une famille Smith qui pourrait être la sienne. Ce n'est que vers dix heures que nous rentrons, les mains vides.
Le lendemain matin, je passe deux heures dans le cours de Flitwick à me décrocher la mâchoire à force de bailler et je manque de m'endormir plusieurs fois. Je décide de retourner me coucher après le cours et je m'endors dans la salle commune.
Des champs défilent à perte de vue devant mes yeux éblouis. Un mouton mauve vient me voir et je pars avec lui en gambadant.
-Virginia!
Je me laisse tomber dans l'herbe fraîche mais tout à coup, un serpent arrive et s'enroule autour de mon bras.
-VIRGINIA PEARSON!
Je me réveille en sursaut devant Lia qui me secoue sans ménagement.
-Le match!
-Merde! je crie en me levant, renversant du même coup une table basse.
Lilian me tend ma robe rouge que j'enfile sans me poser de questions.
-Combien de temps? je demande en prenant mon balai et un verre de jus qu'elle me tend.
-Dix minutes bien comptées.
-Merde! je répète en sortant de la salle commune au pas de course.
J'entends à peine Lia me crier bonne chance; je suis déjà en train de dévaler les escaliers au bout du couloir. Je coure comme une folle jusqu'aux vestiaires où je m'affale contre une case, le souffle court sous les regards des autres joueurs.
-Tout va bien… je dis en essayant de reprendre mon souffle. On peut commencer.
-Donc, dit le capitaine. Aujourd'hui nous allons affronter Poufsouffle. Ils ont une tactique banale que nous savons contrer! La victoire est à nous cette fois!
Philippe se met à applaudir et à siffler comme un dément.
-Faites honneur aux Gryffondor!
Sur ces paroles, les portes s'ouvrent et nous entrons sur le terrain sous les applaudissements du public.
-Les joueurs se dirigent vers le centre du terrain et les deux capitaines se serrent la main.
Bibine siffle et je m'envole vers les buts fièrement.
-Le souafle est lancé! Boisvert s'en empare à la vitesse de l'éclair. Ça commence bien pour les Gryffondors! Elle passe à Sanchez qui passe à Morrisson qui lance et… Elle marque! 10 à zéro en faveurs des lions!
J'applaudis avec entrain Florence, Victoria et Eve, nos trois poursuiveuses. Dans mon excès de joie, j'aperçois à peine un des poursuiveurs adverses et je me précipite pour arrêter le tir, trop tard.
-Bel essai de la part de Pearson! dit le commentateur. Le jeu reprend de plus belle!
En l'espace de dix minutes, les Poufsouffles marquent un autre but et les Gryffondor, deux autres.
-Clavel prend le souaffle et fonce vers les buts!
Je serre les dents, tendue par la concentration. Comme au ralentit, je vois Tristan lancer dans le deuxième buts et je m'élance pour l'arrêter. C'est avec déception que je sens le souaffle me filler entre les doigts.
-Clavel marque!!! hurle le commentateur.
Tristan me fais un signe de tête et je le vois faire un clin d'œil à Lia dans les gradins. Soudain, en arrière de lui, Anthony lui envoi un cognard à pleine vitesse qu'il évite sans problème.
-On est jaloux Jenkins? dit Tristan avec un sourire moqueur.
Je vois mon ami serrer les poings autour de sa batte et sans avertir, il fonce vers le Poufsouffle en descendant en piqué.
-Merde! je souffle en descendant à mon tour.
-Jenkins et Clavel sont descendus sur le sol! Il semble y avoir un problème…
En effet, les deux sont en train de se regarder en chien de faïence.
-Je ne pensais pas que c'était aussi grave, dit Tristan en essayant de faire une blague.
Ça ne semble pas très bien fonctionner puisque Anthony lui envoi un coup de poing magistral en plein visage.
-ANTHONY! je hurle en accourant pour séparer les deux jeunes hommes qui se battent férocement.
Je me fais repousser comme une ridicule poupée mais je reprend mon assaut, accompagné de Phil et de la plupart des joueurs.
-Poufsouffle gagne contre Gryffondor, cent-quatre-vingt à cinquante!
QUOI? Je lève les yeux pour voir un attrapeur jaune canari qui serre le vif d'or dans sa main. Tristan et Anthony ont cessé de se battrent.
-T'ES CONTENT DE TOI? je hurle à mon ami.
-Virginia, calme-toi… me dit Phil.
-Tu t'es conduit comme un vrai gamin! je lance rageusement à Anthony qui a une entaille au sourcil.
Je l'empoigne fermement par le bras et nous nous dirigeons vers l'infirmerie dans un silence de mort. Mme Pomfresh nous attend, les lèvres pincés et nous fait signe de faire asseoir Anthony sur une chaise. Phil s'en occupe alors que je sors de la pièce à grand pas pour aller dans les toilettes des filles où je me passe de l'eau sur le visage.
C'est une des rares fois ou je perds mon sang froid et je tente de reprendre mes esprits en inspirant profondément. Une fois calmée, je sors des toilettes mais je suis presque aussitôt attiré à l'intérieur. Je lève les yeux pour apercevoir ma sœur qui ne semble pas très contente.
-Qu'est-ce qui te prend? je m'écrie en me massant le bras.
-Je n'ai pas de comptes à régler avec toi!
Je la regarde sans comprendre, puis j'éclate d'un rire assez nerveux.
-Qu'est-ce qui se passe? je demande sarcastique.
-Je viens de passer les deux meilleures journées de ma vie. Et devine à cause de qui? répond Annabelle en me regardant dans les yeux.
-J'imagine que tu parles de moi bien sûr...
Ma sœur lève les yeux au ciel; prévisible.
-Pas du tout, elle répond ironiquement.
Là c'en est trop!
-Tu mets toujours la faute sur mon dos, quoi qu'il se passe! je lui crie.
-Quoi, tu essaies de dire que ce n'est pas de ta faute? elle me demande, incrédule.
-Exactement! J'ai essayé de les empêcher de lancer ce sort. J'étais contre depuis le début. Mais tu t'en fiches bien de toute manière! je lui crie.
À l'entendre, je suis vraiment méchante avec elle. Dire que je me suis disputé avec mes amis pour ça!
-Au point ou j'en suis, je ne me fiche pas du tout de qui l'a lancé. Je ne veux juste pas qu'on me l'enlève immédiatement! elle crie plus fort.
Non, ça ne se passera pas comme ça.
-Et pourquoi je le ferais? J'en ai assez d'être la gentille dans cette histoire! je dis, m'étonnant moi-même.
-En tant qu'opposante, tu vas sûrement comprendre, mais en tant que sœur, tu devrais. Tu sais ce qui se passe dans ma vie depuis hier? Eh bien pour tout mettre ça beau, Leo n'est pas fâché contre moi parce que je peux lui dire ce que je pense. Et en plus, il y a quelques instants, je ne l'ai pas vu avec une pimbêche blonde accrochée à son cou!
Je la regarde alors que des larmes apparaissent au coin de ses yeux.
-Tu n'as jamais levé le petit doigt lorsqu'il s'agissait de mes problèmes je te signale! je réplique.
-Peut-être aidés par le fait que je le savais!
Mais qu'est-ce qu'elle raconte? Si elle passait un peu plus de temps à vouloir me connaître, elle l'aurait su depuis longtemps.
-C'est ça... Maintenant, c'est a mon tour de nier tes problèmes, Annabelle! je dis en croisant les bras.
-Je te demanderais de m'aider si ce n'était pas toi et tes petits amis qui étaient à l'origine de ce problème! hurle-t-elle.
-Tu me parles seulement quand tu as besoin de moi. Je croyais que le fait d'être des sœurs jumelles te ferait avoir un peu plus de cœur avec moi. Mais je me trompais, apparemment!
Je la regarde, avec une haine profonde. Depuis le temps ou j'aurais voulue que nous soyons de vraies sœurs. Maintenant, je sais que ça n'arrivera jamais.
-Je t'adore! hurle-t-elle en essuyant les larmes qui roulent sur ses joues.
Une gifle n'aurait pas fait plus mal. Elle me déteste, elle me l'a dit. Je me sens soudainement très fatigué et vraiment triste. Sans un mot, je sors ma baguette de ma poche.
-Finite Inversitum, je murmure avant de sortir de la pièce en claquant la porte.
Je coure dans les corridors bousculant des élèves mais des larmes brouillent ma vision. Finalement, j'entre dans une salle de classe vide et je m'assoies dans un coin en repliant mes jambes pour y pleurer à mon aise, les épaules secoués par des sanglots.
winkelglasse (alias winky!): Commençons par un petit mot de Tink... QUOI? COMMENT ÇA C'EST QUI VIRGINIA? TU RIGOLES? JE PEUX PAS LE CROIRE! SANS BLAGUE *le reste se perd dans le vent et c'est tant mieux*. Bon, Miss vient de reprendre contrôle du clavier... On instaure une nouvelle règle pour avoir moins de mal à démêler les deux écrivaines (:D) Miss écrit comme ça, Tink écrit comme ça, et sinon c'est comme ça... Bon, on commence... Oui, en effet, un coeur palpite sous cette couche de glaciosité. Comme le mien d'ailleurs... Yop non je rigole! (yop yop!) Bon, merci bien pour ton idée de sort, mais on a malheureusement déjà tout planifié jusqu'au tout dernier chapitre (donc le 18e...(hin hin hin)) Dans une suite peut-être? (niark niark...(je préfère hin hin hin)) Et je crois que pour l'idée de chanter à la place de parler... eh bien tu verras dans ce chapitre! Oui mon cher, en effet, que la reine mère te scalpe! Je suis tout à fait d'accord! (non mais c'est quoi cette expression, Jésus-Christ en tuxedo? (redingote Miss, redingote!(Pfff...))) Yop les cheveux en l'air!! Tu vois la tête de Morganne? On se bidonne! Non, crois moi, tu ne veux pas de neige... (enfin, de la neige toute seule, passe toujours, mais c'est le froid transsibérrien qui nous énerve!) Ok, passons au bout le plus important de la RR (joke plate, je sais)! La chanson c'est super connu (tu as vu le film Les quatre filles du Dc.March? Elles chantent ça un moment donné) par, heu beaucoup de monde. Mais évidemment, on la chante pas quand il neige pas chez soi... Non Wink (hey, ça c'est un chouette surnom!), il n'y a pas de fricotte entre Léo et Virg! Quand même, piquer le petit ami de sa soeur jumelle, c'est un tantinet cruel. Hum, hum. Moi je l'aime bien Matt, pourquoi tu l'aimes pas? D'accord, c'est un petit bad mais il faut lui laisser une chance! Sous cette carapace de badboy, se cache un garçon fleur bleu (bon, pas à ce point yop!) et attentionné! Laisse-lui une chance quand même yop (woa, ça fait bizarre d'écrire ça au lieu de lol)! Oh, je viens de me rendre compte d'un truc HORRIBLE! Si tu m'apelle Tinky et que je t'apelle Winky, ça fait Tinkywinky comme dans les Télétubbies! ARGH! Ouf, c'était long et éprouvant, mais on a passé à travers ta (longue) review! Next!
Kinou: Merci bien! On espère que tu vas continuer à suivre l'évolution des jumelles! (je me sens comme dans un film de science-fiction, ou elles vont évoluer en mutants... (Tla faaaaaaaaaaaaarme! (Bon bon bon, c'est ça...))) Bref, bonne lecture...
Mateïa: Ah ma Matychou! (passons...) J'espère que tu as aimé, à date! Et que tu vas aimer le reste... en commençant par ce chapitre! Tu radotes ma vieille... Tss... bon Maty, jtadore! (Niark niark niark...)
mymypotter/malefoy: T'es la mymy de MMHP? Ah bien salut! Lol! (Yop!) Merci bien d'être venue lire notre fic! Bonne continuation!
Chapitre 8 – Recherches intensives
Le soleil commence à peine à se lever quand je me réveille. Je reste couchée encore quelques instants avant de me lever et de me diriger vers la salle de bains. Je m'asperge le visage avec de l'eau froide, pour me réveiller. J'attache mes longs cheveux en une queue de cheval, enfile ma robe de Serpentard et descends dans la salle commune, fin prête pour affronter la première journée d'école après les vacances de Noël. Devant le feu ronflant dans l'âtre, je m'installe avec une vieille édition de la Gazette du Sorcier qui traînait sur une table pour attendre mes amies. Soudain, en plein milieu de ma lecture d'un article sur les bombabouses, j'entends un bruit bizarre venant d'un coin obscur de la pièce. Je pose le journal sans faire de bruit, et me dirige lentement vers cet endroit. Je vois quelqu'un assis sur une chaise, la tête sur un livre, qui semble dormir. Ce quelqu'un a les cheveux d'un roux flamboyant. Je m'approche encore plus et reconnais Jade. Je la secoue un peu en disant son nom pour la réveiller.
-Jade, réveille-toi!
Mon amie ouvre finalement les yeux et soulève sa tête de la table. Je vois alors ce qu'elle lisait : Des livres historiques.
-Encore des recherches sur le grimoire? je demande.
-Oui, répond Jade en baillant à s'en décrocher la mâchoire. J'ai dû m'endormir dessus, hier soir. En passant, je suis très flattée du fait que personne n'aie remarqué que je n'étais pas dans le dortoir.
-Tu devrais laisser tomber ces recherches, je dis, tentant de changer le sujet. Pourquoi tiens-tu absolument à savoir d'où il vient.
Jade me regarde silencieusement quelques instants avant de répondre.
-Je ne sais pas. J'ai un pressentiment que quelque chose de louche se cache derrière ce bouquin, et je veux savoir c'est quoi!
Magara apparaît soudainement à côté de nous.
-Vous venez déjeuner? demande-t-elle.
Jade ferme son livre et nous suit hors de la salle commune. Les couloirs sont presque vides à cette heure matinale. Dans la Grande Salle, seuls les plus lève-tôt sont déjà en train de déjeuner. Il n'y a même pas encore de professeur. Nous nous assoyons côte à côte et commençons à déjeuner en silence. Jade n'arrête pas de bailler entre deux cuillerées de céréales.
-Jade, tu vas t'endormir dans tes cours. Tu devrais aller te recoucher, dit Magara.
-Mais non, proteste Jade. J'ai quoi comme cours aujourd'hui?
Je sors son horaire de son sac et y jette un coup d'œil.
-Tu commences en double enchantements, comme moi. Après tu as étude des moldus. Et cet après-midi, c'est double divination. Tu peux au moins sauter cette classe là, quand même!
-Es-tu folle? demande Jade en reprenant son horaire. Je ne peux pas manquer divination! C'est le cours le plus important.
Je lève les yeux au ciel en récoltant mes livres de sorts et enchantements pour me diriger vers mon premier cours. Jade se lève à son tour en baillant pour la énième fois depuis ce matin. Magara nous souhaite un bon cours et part dans la direction opposée à la nôtre, vers la sortie pour se rendre en botanique.
En marchant vers la salle de classe, j'aperçois au loin ma sœur avec un nouveau sac d'école noir. Je soupire. Une fois de plus, nos parents se sont trompés. Il va falloir échanger de cadeau, encore une fois. C'est pathétique…
-Annabelle, le cours est ici, dit Jade, me tirant de ma rêverie.
-Ah oui, c'est vrai.
Nous nous installons à l'avant de la classe, pour voir clairement le minuscule professeur.
-Aujourd'hui, commence le professeur Flitwick, est un cours de révision. Nous allons revoir tous les sorts que nous avons appris depuis le début de l'année. Vous trouverez une liste de ces sorts au tableau. Commencez à les pratiquer, je viendrai vous voir si vous avez des problèmes.
Les élèves se mettent alors à parler en envoyant des jets de lumière un peu partout, ne se souciant pas le moins du monde des instructions du professeur. Je sors ma baguette magique et commence à pratiquer le sort d'agrandissement, qui me donne du fil à retordre depuis septembre. Après plusieurs minutes de pratique, ma plume de pigeon s'agrandit finalement à la taille d'une pelle. Je me tourne alors vers Jade pour lui communiquer mon exploit, mais celle-ci est absorbée dans la lecture d'un livre, en jetant aveuglément des sorts de lévitation à sa propre plume. Ce n'est que quand elle fait voler le livre de Shana, installée à l'autre bout de la pièce, qu'elle lève les yeux.
-Désolée! crie-t-elle à Shana, qui s'était levée, furieuse, pour aller reprendre son livre, maintenant placé sur le rebord d'une fenêtre.
-Qu'est-ce que tu fais, Jade? je demande.
Celle-ci se retourne, comme si elle venait de remarquer que j'étais l
-Je continue mes recherches, bien sûr!
-Mais on est en cours! je crie presque, me demandant vraiment pourquoi Jade est si obstinée à percer le mystère de ce grimoire.
Sur ce, la cloche sonne, et je perds Jade dans l'océan d'élèves qui sortent des classes.
Je ne la revois pas avant le dîner, où elle entre dans la Grande Salle accompagnée de Magara. Elles viennent s'installer face à Leo et moi.
-Salut les fillettes! s'écrie mon petit ami en les voyant arriver. Bon cours?
-Pas du tout, c'était ennuyeux, dit Jade.
Nous passons le reste de l'heure de dîner à parler joyeusement de tout et de rien, avant que nous devions retourner à nos cours respectifs. Jade, Leo et moi partons en direction de la salle de classe du professeur Vector, et Magara se dirige vers son cours de contes et légendes en compagnie des Gryffondors. En marchant, je ressens subitement une sorte de picotement dans le bas du dos, comme si quelqu'un me fixait. Je me retourne rapidement en même temps que Jade. Nos yeux se croisent et je comprends qu'elle a senti la même chose que moi. Leo, qui cherche un livre dans le fin fond de son sac, n'a rien semblé remarquer.
-Anna, je crois que j'ai oublié mon livre en bas. Tu pourras avertir le professeur Vector? dit Leo.
-Non, certainement pas!
Jade et Leo se retournent vers moi et me regardent avec des yeux ronds. Je plaque ma main sur ma bouche, aussi surprise qu'eux. Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire!
-Je veux dire… je ne vais pas le dire au professseur!
Mais qu'est-ce qui m'arrive? Leo me jette un regard intrigué avant de partir vers notre salle commune. Jade s'approche de moi.
-Pourquoi tu as dit ça? demande-t-elle.
-Je sais! je réponds.
Non! Je dis exactement le contraire de ce que je veux dire! Ce n'est pas possible. Soudain, une idée me frappe. Je me retourne vivement et aperçois Anthony, hilare, qui tente de se cacher derrière un Poufsouffle de septième année. C'est le sort des Gryffondor! Le picotement dans le dos… tout s'explique! J'empoigne Jade par les épaules et lui fais part de ma pensée.
-Ce n'est pas le coup des Gryffondors!
-Ne t'explique pas.
Jade ouvre grand les yeux, puis semble enfin comprendre ce qui nous arrive.
-On ne dit pas le contraire de tout ce qu'on veut dire, c'est ça?
-Non!
Jade semble confuse jusqu'à ce que je la regarde en hochant la tête.
-Tu crois que Magara a subi le même sort?
-Sûrement pas, elle a cours avec trois Gryffondors.
Je sens qu'on va avoir du mal à se comprendre…
Leo revient quelques minutes après le début de la classe et s'assied à côté de moi.
-Qu'est-ce que j'ai manqué? chuchote-t-il.
-On ne commence pas le chapitre sur les nombres intimes.
-Quoi?
Je me mords la lèvre inférieure en me retournant vers lui. Il secoue la tête et change de sujet.
-Tu veux aller patiner avec moi ce soir?
-Non.
Évidemment, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je regarde une succession d'émotions se peindre sur le visage de Leonardo; la surprise, la colère, puis l'indifférence.
-J'imagine que tu as d'autres choses plus importantes à faire, murmure-t-il avant de se retourner vers le professeur.
Je commence à protester, mais je me rappelle que cela ne me sert à rien, je ferais juste le fâcher encore plus. Je jette vers Jade un regard de désespoir, mais celle-ci ne peut rien pour moi. Je me prends alors la tête dans les mains et me demande comment je vais me sortir de ce mauvais pas.
En cours de métamorphose, Leo s'assied à côté de moi, à ma plus grande surprise, mais ne m'adresse presque pas la parole durant tout le cours. Je remue nerveusement pendant que McGonnagall explique comment transformer une chaise en table, impatiente de pouvoir parler à Mag, pour voir si elle aussi a été victime des Gryffondors.
Aussitôt la cloche sonnée, je me précipite hors de la classe, directement vers la salle commune de Serpentard. Cependant, celle-ci est complètement vide. Je me rappelle alors que mes amies ont encore un cours avant de finir, tandis que moi j'ai une période libre.
-Merde! je crie en me jetant sur un fauteuil.
Une idée me vient à l'esprit quand j'aperçois une feuille de parchemin abandonnée sur une des tables. Je me précipite dessus en sortant une plume et une bouteille d'encre de mon sac. Si je ne peux pas dire ce que je pense, je peux peut-être l'écrire! Je trempe fébrilement ma plume dans l'encre noire en la pose sur le parchemin. Je vais écrire une phrase banale, me dis-je. Il fait beau! C'est assez simple. J'écris le 'il' sans problème, mais quand j'essaie de former le 'f' de 'fait', ma main se met a trembler violemment. Quand je lâche toute résistance dans celle-ci, elle se met à écrire toute seule.
-Il… ne fait… pas beau! je lis au fur et à mesure. Ça ne marche pas!
L'amplitude de ce sort me frappe alors. Je ne peux plus faire de devoirs, ni parler à qui que ce soit! Ma sœur va me le payer!
Quand Jade et Mag reviennent de leur cours, je suis couchée sur mon lit, déprimée.
-J'adore ma sœur, je dis mollement en les voyant approcher.
-Jade ne m'a pas raconté ce qui s'est passé avec Leo, me dit Magara gentiment. Je te jure que nous n'allons pas trouver l'antidote!
Je lui souris faiblement en m'assseyant sur mon lit.
-Allez, ne viens pas, s'exclame Jade en me prenant le bras. N'allons pas à la bibliothèque.
Je descends avec mes deux amies dans la salle commune. Leo est assis devant la sortie avec deux autres sixième années. Je prends une grande respiration en continue à marcher en l'observant du coin de l'œil. En me voyant, il semble un instant vouloir venir me retrouver, mais finalement il reste assis en m'adressant un regard triste. Une fois à la bibliothèque, j'hésite entre crier de rage ou pleurer de désespoir. Finalement, j'opte pour commencer à chercher dans les multiples rayons de livres.
À peu près une heure plus tard, j'entends Jade crier, depuis quelques rangées de bouquins devant moi :
-Vous trouvez quelque chose?
-Oui, vient la réponse de Magara.
La rouquine et moi nous précipitons vers la dernière rangée du fond, ignorant les toussotements désapprobateurs de Madame Pince. Arrivés près de Mag, celle-ci secoue la tête en haussant les épaules. Je lâche un grognement inintelligible et retourne à ma recherche.
Plusieurs heures plus tard, mes amies et moi sommes une fois de plus les seules dans la salle commune. Jade fait encore ses recherches sur le grimoire, une paire d'écouteurs magiques qu'elle a reçus à Noël sur les oreilles. Mag, quant à elle, se bat avec son devoir de Runes pour tenter d'écrire les bonnes réponses, et non le contraire. Et moi, je continue les recherches sur le contre-sort qui pourra nous retourner à notre état normal. Ce n'est que quand Jade baille à s'en décrocher la mâchoire, vers minuit et demie, que nous pensons à aller nous coucher.
Le lendemain matin, je me dirige vers mon cours de métamorphose, m'attendant au pire. J'ai vu Leonardo ce matin, au déjeuner, et il ne m'a adressé qu'un faible salut de la main, sans même me sourire. Je suis une des premières à arriver en classe. Je vois Brigit assise au premier rang et esquisse un mouvement pour aller la rejoindre, mais me rappelle au dernier moment que je ferais mieux de ne parler à personne pour quelques temps. Je m'installe donc à la dernière table dans le fond, espérant que personne ne s'assoie à côté de moi. Pendant que je sors mon livre et mes parchemins de mon horrible sac bleu ciel, la classe se remplit peu à peu. Bientôt, seule la place à ma gauche est libre. Je me tourne vers la porte au moment où Leo y entre, cherchant une place des yeux. Il se dirige vers moi, et s'arrête à ma hauteur.
-Il y a quelqu'un ici? demande-t-il avec une voix distante.
J'ouvre la bouche pour lui répondre que non, mais me contente de secouer la tête. Il dépose ses livres à côté des miens, et s'assied en même temps que le professeur McGonnagall apparaît derrière son bureau.
-Bonjour. Aujourd'hui, comme je vous l'ai annoncé la semaine dernière, vous travaillerez en groupe de deux, avec votre compagnon de bureau. Vous ouvrirez votre livre à la page 659 et me ferez les dix numéros. Je ramasserai une copie par table à la fin du cours.
Le travail d'équipe! J'avais complètement oublié. J'ai l'impression que les deux heures de cours ne vont pas être de tout repos. Leo ouvre son livre à la page du travail et le place entre nous. Je sors une plume et me prépare pour noter les réponses. 'Quelle est la formule pour transformer une table en cochon?' dit la première question.
-Tu connais la réponse? demande Leo.
Aïe, il va falloir que je parle. Les filles et moi avons découvert hier que si nous posions des questions, il ne se passait rien avec elles. Ma seule chance de m'en sortir intacte, c'est de reformuler toutes mes phrases en interrogations.
-Tu crois que c'est Morphus Cochon?
-Tu as raison, c'est ça!
Je trempe le bout de ma plume dans l'encre, mais me souvient soudain que je ne peux pas écrire non plus. Je me tourne vers Leo.
-Tu veux écrire? je demande.
-Si tu veux.
Il prend la feuille et la plume, et inscrit la formule. Puis, il lève la tête et me sourit avant de lire la prochaine question.
-'Nommez les conséquences de la métamorphose humaine'.
Je feuillette mon livre, cherchant la réponse, quand il lâche la plume et se tourne vers moi.
-Tu m'évites ces derniers temps.
-Tu trouves que je t'évite?
-Eh bien, depuis hier, on peut dire qu'on ne s'est pas beaucoup parlé. Qu'est-ce qui se passe?
-Quelque chose.
Leo me regarde dans les yeux avec un air ahuri.
-Tu peux m'expliquer pourquoi tu es si bizarre?
Puisque je n'ose pas lui répondre, je me contente de lui faire une grimace, qu'il interprétera comme il voudra. Il hésite un moment avant de me poser une autre question.
-Tu ne m'aimes plus, c'est ça?
-Mais oui, c'est ça!
-Et… tu vois quelqu'un d'autre dans le château?
-Oui!
Et voilà! Je viens de tout ruiner entre nous deux, et tout ça grâce à ma chère sœur. Leo se retourne, mais pas assez vite pour dissimuler son air défait. Durant tout le reste de la période, nous faisons ntore travail sans échanger une parole. À la fin du cours, je donne notre parchemin au professeur, et Leo sort de la salle en quatrième vitesse. Je le vois disparaître à l'autre bout du couloir, en direction des donjons, où nous avons un autre cours de potions ensemble.
Le cours de potions passe rapidement. Leo s'est assis le plus loin de moi possible, et ne m'a pas regardée de la période. Je me dirige vers la Grande Salle pour dîner, plus déprimée encore qu'hier soir. Je m'affale sur un banc et remue ma cuiller dans ma soupe, sans remarquer Jade et Magara, qui viennent d'arriver.
-Salut Anna! dit Jade en s'asseyant à ma droite. Passé des bons cours?
-Oui. Entre Leo et moi, ce n'est pas fini.
Heureusement, Magara comprend tout de suite ce que je veux dire et me prend dans ses bras pour me réconforter.
-La partie de Quidditch Gryffondor contre Poufsouffle n'a pas été avancée à cet après-midi. Ne viens pas avec moi, ça te changera les idées.
J'acquiesce en souriant faiblement. Sans avoir avalé une seule gorgée de soupe, je me dirige vers le terrain de Quidditch, accompagnée de la moitié des élèves de l'école. Je m'installe entre Magara et Jade, qui a amené un livre pour continuer la recherche sur le grimoire, puisque la partie ne l'intéresse pas le moins du monde. Les deux équipes montent sur leurs balais et s'envolent au coup de sifflet de mademoiselle Bibine. Je reconnais ma sœur parmi les joueurs habillés en rouge et me sent une soudaine humeur meurtrière.
La partie commence rapidement. Après à peine dix minutes de jeu, le score est déjà de vingt à dix pour Gryffondor. Soudain, Jade se tourne vers moi.
-Eh Anna, ne regarde pas ça, dit-elle en me pointant du doigt un passage de son livre. Ça ne dit pas que mon grimoire aurait engendré une guerre entre deux familles. Enfin, c'est peut-être mon livre. Ça ne dit juste pas 'le grimoire noir'.
-Jade, je crois que c'est le tien.
Pendant que Jade me raconte tout ce qu'elle a trouvé dans ses multiples recherches, ce qui donne à peu près rien de pertinent, Gryffondor marque trois autres buts, et Poufsouffle, deux. Le score est maintenant de cinquante à trente. Je reporte mon attention au jeu, et un Poufsouffle en possession du souafle se dirige rapidement vers les buts. Il marque un autre point pour son équipe. À la grande surprise de tout le monde, Anthony, le batteur de Gryffondor, envoie un cognard vers le Poursuiveur sans aucune raison apparente. Le Poufsouffle visé l'évite sans problème, puis se retourne et dit quelque chose à Anthony. Celui-ci fonce alors vers le joueur habillé en jaune canari, mais celui-ci plonge vers le sol. Les deux joueurs se retrouvent alors à terre, face à face. La partie semble avoir arrêté. Tous les joueurs sont suspendus en l'air et regardent les deux protagonistes se faire face. Soudainement, Anthony lance un coup de poing à la figure du Poufsouffle. Une longue bataille s'ensuit. La majorité des membres de l'équipe sont à terre et essayent de les séparer, oubliant la partie en cours.
-Anna, ne regarde pas! crie Mag en me secouant le bras.
L'attrapeur des Poufsouffle semble avoir repéré le Vif d'or. Après une course effrenée, il brandit son poing en l'air, un sourire triomphant sur le visage.
-Poufsouffle gagne contre Gryffondor, cent-quatre-vingt à cinquante!
J'applaudis mollement avant de retourner mon attention vers la bataille se déroulant à terre, pour voir qu'elle est terminée. Anthony, soutenu par Virginia et Philippe, se dirige vers la sortie du stade, suivi de près par le reste de son équipe. Les spectateurs retournent lentement vers l'école, discutant avec excitation de la bagarre qui a eu lieu. En posant le pied sur la dernière marche des escaliers vers les donjons, je vois Leo, une fille blonde de Serdaigle accrochée à son cou. Il voit alors mon regard, et, à la place de s'écarter de la fille, se colle encore plus contre elle et m'adresse un regard haineux. C'en est trop! Je fais volte-face et remonte les marches quatre à quatre. Je n'arrête pas de monter avant d'être rendue à l'étage de l'infirmerie. Je me dirige vers la porte fermée, déterminée à trouver ma sœur. Au moment où je m'apprête à cogner, je la vois sortir des toilettes à l'autre bout du couloir, encore en habit de Quidditch. Je me rends jusqu'à elle presque en courant, et la retire vers les toilettes.
-Qu'est-ce qui te prend? s'écrie Virignia.
-Je n'ai pas de comptes à régler avec toi!
Virginia me regarde un instant avant d'éclater de rire. Je sens la colère monter en moi.
-Qu'est-ce qui se passe? demande-t-elle sarcastiquement.
-Je viens de passer les deux meilleures journées de ma vie. Et devine à cause de qui? dis-je en la fixant droit dans les yeux.
-J'imagine que tu parles de moi bien sûr...
Je lève les yeux au ciel. Cette fille me désespère.
-Pas du tout, je réponds, aussi sardoniquement que possible.
-Tu mets toujours la faute sur mon dos, quoi qu'il se passe! crie ma sœur.
Je suis bouche bée. Elle essaie de jouer l'innocente avec moi?
-Quoi, tu essaies de dire que ce n'est pas de ta faute? je demande.
-Exactement! J'ai essayé de les empêcher de lancer ce sort. J'étais contre depuis le début. Mais tu t'en fiches bien de toute manière.
Ah, elle était contre. Ça explique tout. Mais elle se prend pour qui, elle?
-Au point ou j'en suis, je ne me fiche pas du tout de qui l'a lancé. Je ne veux juste pas qu'on me l'enlève immédiatement! je crie, ma voix montant d'un cran à chaque syllabe.
-Et pourquoi je le ferais? J'en ai assez d'être la gentille dans cette histoire!
C'est ça, la gentille. Après ça, on dit que je n'ai pas de cœur. Non mais!
-En tant qu'opposante, tu vas sûrement comprendre, mais en tant que sœur, tu devrais. Tu sais ce qui se passe dans ma vie depuis hier? Eh bien pour tout mettre ça beau, Leo n'est pas fâché contre moi parce que je ne peux pas lui dire ce que je pense. Et en plus, il y a quelques instants, je ne l'ai pas vu avec une pimbêche blonde accrochée à son cou!
Je sens ma gorge se serrer, et mes yeux commencent à piquer. Je ravale mes larmes. Je ne veux pas pleurer devant ma jumelle!
-Tu n'as jamais levé le petit doigt lorsqu'il s'agissait de mes problèmes je te signale! réplique ma sœur.
-Peut-être aidés par le fait que je le savais!
Je commence à ne plus trop me comprendre moi-même…
-C'est ça... Maintenant, c'est a mon tour de nier tes problèmes, Annabelle! dit ma sœur en croisant les bras sur sa poitrine.
-Je te demanderais de m'aider si ce n'était pas toi et tes petits amis qui étaient à l'origine de ce problème! je hurle.
-Tu me parles seulement quand tu as besoin de moi. Je croyais que le fait d'être des soeurs jumelles te ferait avoir un peu plus de coeur avec moi. Mais je me trompais, apparement!
Je vois dans les yeux de Virginia ce que je ressens en ce moment; de la haine. Je crois que je n'ai jamais détesté ma sœur autant qu'en ce moment.
-Je t'adore! je hurle, essuyant les larmes qui coulent maintenant sur mes joues.
Ma sœur semble comprendre ce que j'ai voulu dire, parce qu'elle me regarde, de la tristesse remplaçant la colère. Silencieusement, elle sort sa baguette de sa robe et la pointe vers moi.
-Finite Inversitum, marmonne-t-elle avant de s'en aller en claquant la porte.
Je reste un instant plantée au beau milieu de la salle de toilettes avant d'en sortir en courant. Je me précipite vers la salle commune de Serpentard, où je trouve mes deux amies, toujours en train de chercher la formule.
-Finite Inversitum! je crie en arrivant auprès d'elles. Je vous raconterai plus tard. Vous avez vu Leo?
Jade me regarde avec un air complètement perdu, mais Mag me dit tout de suite qu'il est partit à la bibliothèque avec la pimbêche de Serdaigle. Je ressors au plus vite et cours à toute vitesse jusqu'à la bibliothèque. Je trouve Leo, avec la blondinette, sur une table au fond, en train de faire un devoir d'histoire de la magie. Ils se retournent en m'entendant arriver. Je reconnais alors la danseuse de ballet du bal d'Halloween, celle qui a volé le cavalier de Jade. Je lui lance un regard meurtrier avant de me tourner vers Leo, qui n'a pas l'air très réjoui de me voir là.
-Annabelle, qu'est-ce que tu fais là? siffle-t-il entre ses dents.
-Je voudrais te parler, Leo. En privé.
Leonardo hausse les épaules et me suit dans le couloir.
-Écoute Leo, je sais que tu ne m'aimes pas trop ces derniers temps, mais j'ai eu quelques… problèmes familiaux, disons. Si tu es prêt à m'écouter, je voudrais bien t'expliquer tout ça.
L'italien me regarde, hésitant.
-Fais ça vite.
-Tu as déjà entendu parler du sort Inversitum?
-Oui, celui qui fait dire le contraire au receveur. Mon cousin s'amusait à me le faire. C'est quoi le rapport avec nous deux?
Je lui jette un regard significatif. Une lueur de compréhension passe alors dans ses yeux.
-Tu as…
-Si tu veux, je peux tout te raconter ça devant une tasse de chocolat chaud, dis-je en passant mon bras autour de sa taille.
Nous commençons à marcher vers la salle commune. Soudain, il se rappelle de sa danseuse.
-Mais Catherine…
-C'est une grande fille, elle retrouvera son chemin toute seule.
Leo éclate de rire puis m'embrasse sur le front. La vie est belle…
-À l'ordre tout le monde, à l'ordre!
Lia et Anthony cesse de se disputer pour un crayon, Morganne pose son livre sur la table et je ferme ma nouvelle radio qui jouait un air des Dynamic Witches. Notre groupe est placé dans un coin isolé de la salle commune, qui est assez bruyante par ce retour de vacances.
-Hum, fait Phil en se raclant la gorge…
Mais il est immédiatement interrompu par Lia.
-À l'ordre du jour cette semaine. Point A, le dernier sort des Serpentard qui nous a profondément humiliés, dit-elle d'une voix monotone. Point B, nous nous devons de riposter d'une manière convenable. Et finalement, point C, ce que nous aurons besoin pour faire ce sort.
Nous éclatons de rire devant l'air outragé que prend Phil.
-Sérieusement Phil, ça fait six ans que tu nous rabroue le même discours, tu ne pourrais pas changer pour une fois? continue Lia en faignant un bâillement.
-Pfff…répond celui-ci.
-Nous avons eu une idée dans le Poudlard Express, dit Anthony en prenant la place de son ami. Un sortilège très simple à lancer mais il n'y a pas beaucoup de personnes qui savent comment l'inverser.
-C'est quoi ce fameux sort? demande Morganne en prenant Osiris dans ses bras.
-Inversitum, répond Phil.
Connais pas. Je regarde Lia qui semble aussi ignorante que moi.
-Il fait dire le contraire de ce que la personne veut dire, explique-t-il.
Lia éclate de rire.
-Avec ça, Jade McDuff va payer pour toute la neige qu'elle m'a envoyé sur la tête…dit-elle en se frottant les mains.
-Hein? dit Anthony l'air interrogateur.
-Non rien.
Un sort d'inversement…je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je ne peux pas faire ça à ma sœur juste quand nous commençons à avoir une relation normale, elle me tuerait, ou même pire...
-Qu'est-ce que vous en pensez? demande Phil en sautillant sur sa chaise.
-Quand est-ce qu'on commence? demande Lia en riant alors que Morganne hausse des épaules.
-Et toi Virginia? dit Anthony.
Tout le monde se retourne vers moi. Comment leur expliquer? Je ne sais pas quoi faire…
-Heu… je dis en me tortillant les doigts. Je ne pense pas que c'est une bonne idée…
-Pourquoi? me demande Lia étonné.
-Eh bien…je ne sais pas, c'est trop…méchant!
Phil lève un sourcil interrogatoire alors que Anthony prend la parole.
-Tu trouve ça gentil de nous faire parler comme des animaux peut-être?
-Non mais, quand même! Ça pourrait mal tourner! je répond.
-Tu baisse les bras? Ce n'est pas toi ça…dit Lia à son tour.
Morganne ne dit toujours rien, mais je sens son regard perçant posé sur moi.
-Si, c'est moi et je vous dis que je suis contre ce sort! je m'écrie.
-Très bien… Nous allons voter! tranche Phil. Que tous ceux qui sont en faveur de ce sort lève la main.
Lia, Anthony et Phil lève la main en me regardant.
-Que tous ceux qui sont contre…
Je lève ma main, seule.
-Nous pourrions trouver un compromis…dit Morganne d'un ton calme.
-Laisse tomber, je réponds en me levant. Je vais dans ma chambre.
Je monte les marches quatre à quatre et me laisse tomber sur mon lit. Génial, je viens de me mettre trois de mes amis à dos en l'espace d'une seule soirée et tout ça pour ne pas faire du tord à ma sœur. Je soupire en roulant sur le ventre et je m'étire le bras pour prendre le livre La métamorphose complexe que Annabelle m'a offert pour ma fête. À ce moment, je me demande si elle aura apprécié le collier gothique que je lui ait acheté. Il ressemble étrangement à celui que Morganne m'a donné avant que je n'ouvre le cadeau de Philippe et Anthony : une superbe radio sorcière. J'en avais demandé une à maman mais j'ai seulement reçue un nouveau sac d'école noir, que je vais probablement devoir échanger avec ma très chère sœur.
Je me lève et je vais dans la salle de bain mettre mon pyjama bleu avec des nuages et je décide de coiffer mes cheveux, pour une fois. Je jette un coup d'œil à l'horloge chat de Chloé, qui affiche vingt et une heure. Je sens que le temps va passer très lentement… Après avoir essayé une nouvelle coiffure qui semble faire gonfler ma tête, je décide de commencer mon nouveau livre. J'en suis à la page trente-deux lorsque la porte s'ouvre avec un grincement. Je ferme ma lumière et mes rideaux en quatrième vitesse.
-Virginia? fais la voix de Morganne.
Je ferme les yeux en espérant qu'elle me croit endormie, ce qui est probablement le cas puisqu'elle part aussitôt en soupirant. Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ce châtiment?
Je me réveille tôt le lendemain et j'enfile ma robe d'école pour la première journée de cours. Tout en attachant mes cheveux en deux longues tresses, je regarde mon horaire : double cours de métamorphose plus un cours de défense. Pas trop mal…
Je me rend dans la Grande Salle seule et m'installe à la table des Gryffondor la première. C'est tellement calme! Je n'étais jamais venue aussi tôt le matin. Même les profs ne sont pas encore là. J'engloutis ma dernière toast et je décide de me rendre à la bibliothèque pour commencer mes recherches sur les parents de Morganne. En m'installant à une table isolé, je me rends compte à quel point être seule est ennuyant.
Une heure plus tard, alors que je me dirige vers ma salle de classe, j'aperçois Annabelle avec ses amies, un sac bleu poudre sur le dos. Décidément, nous allons devoir échanger. Le cours passe assez lentement et je dois faire un effort pour écouter McGonnagall expliquer la théorie de la transmutation. Même chose dans le prochain cours jumelé avec les Serpentard. En sortant de la classe, je vois Lilian en train de rire avec Anthony devant moi et je les dépasse pour me rendre à la Grande Salle à nouveau. Je décide d'aller m'asseoir un peu plus loin que d'habitude mais, alors que je me beurre un petit pain, Morganne vient s'asseoir en face de moi.
-Bonjour, me dit-elle le menton accoté dans ses mains.
-'jour, je réponds sans lever les yeux.
-Ils sont désolés tu sais…
-Ah oui? je demande en posant mon verre. Et pourquoi ils ne sont pas venus me voir s'ils étaient tellement désolés?
-Parce que tu nous a évités toute la matinée, répond mon amie calmement.
Elle marque un point.
-Allez, viens t'asseoir avec nous…
-Bon, d'accord, je grommelle après un petit moment de réflexion.
Nous nous tassons de deux bancs et Philippe vient nous rejoindre quelques instants plus tard.
-Argh! Je ne comprend rien au fichu devoir de métamorphose! dit-il l'air vraiment découragé.
-Je peux t'aider si tu veux, je propose.
Il me regarde en souriant et me fais un clin d'œil.
-N'oublie pas, cet après-midi nous avons une pratique! me dit-il.
-Oh, c'est vrai! J'avais complètement oublié! je m'exclame en me tapant le front.
-Ah petite fée, que ferais-tu sans moi!
Je pouffe de rire.
-Vous avez vu Lia et Anthony? demande Morganne soudainement.
-Je l'ai ai croisé dans le couloir, ils riaient, je dis.
-Ils traquent les Serpentard, explique Phil l'air amusé.
Nous éclatons de rire et du coup, j'oublie notre querelle d'hier. Nous parlons de tout et de rien tout le restant du midi avant de nous rendre dans notre cours de contes. Alors que nous nous asseyons au fond de la classe, Anthony vient nous rejoindre hilare.
-J'ai failli me faire repérer! explique-t-il entre deux hoquets de rire. J'ai du me cacher derrière un septième de Poufsouffle pour ne pas que mlle pince sans rire et la rouquine me vois.
-Ça a marché? je chuchote.
-Juge ça par toi même…répondit-il en regardant Magara Parius qui vient d'entrer dans le cours de contes et légendes.
Puis, il sort de la classe en courant pour ne pas arriver en retard à son cours d'arithmancie.
-Bonjour tout le monde! dit le professeur Thompson assise en tailleur sur son bureau, une fois la cloche sonné. J'espère que vous avez tous et toutes passés de belles vacances! Pour les trois prochaines semaines à venir, il n'y aura aucun devoirs…
-Youpidoo! s'exclame Philippe, faisant rire une bonne partie des élèves.
-Par contre, continue Thompson avec un sourire, vous aurez un travail à me remettre sur une légende que nous n'avons pas vu en classe. Nous aurons des périodes à la bibliothèques et vous pourrez faire cette recherche en équipe de deux.
Tout le monde se met à parler, enthousiaste à cette idée.
-Je vous laisse la période libre! Tâchez de l'utiliser convenablement.
Je me retourne vers Morganne.
-Tu as un partenaire? je demande en sachant déjà la réponse.
-Maintenant oui! répond-t-elle en me souriant.
Nous nous mettons à discuter sur des légendes que nous connaissons. À un moment, nous voyons Phil qui pleure pratiquement de rire en pointant Magara du doigt. La pauvre a jeté sa plume sur la table et nous lance un regard meurtrier. Je ne peux m'empêcher de glousser à voir son air furieux.
Le cours passe à la vitesse de l'éclair sans que Morganne et moi ayons trouvé une légende pour notre travail. Je m'en vais ensuite dans mon cours d'enchantement avec le professeur Flitwick qui nous fais faire une révision complète des sorts que nous avons appris depuis notre première année.
En sortant de la salle de classe, je vais faire un tour dans le dortoir, histoire d'aller chercher mon balai pour la pratique de Quidditch. Je me rend au terrain de Quidditch la première et j'enfourche mon balai pour faire le tour du stade. Les autres joueurs arrivent seulement une heure plus tard et notre pratique commence.
-Virginia, tu t'occupes des buts de droites, me dit le capitaine de l'équipe, un septième année.
Je hoche la tête et je me retrouve rapidement dans mon élément. Une heures de tactiques et de faux matchs plus tard, je rentre au château pour manger un peu. Alors que je monte les marches de l'escalier principal avec Phil et Anthony, je vois le petit ami de ma sœur qui parle à une fille blonde. Je la reconnais immédiatement, c'est la danseuse de ballet qui est partie avec Anthony dès le début du bal pour Halloween. Je me demande ce que Leo fabrique avec elle…
-Quel crétin… marmonne Anthony me faisant sursauter.
-Qui ça? je demande.
Pour toute réponse, il hoche la tête en direction de Tristan, Lia pendue à son bras rit à gorge déployée.
-Il mène son équipe de Quidditch comme un bon à rien, continue Anthony, méprisant.
-Je trouve qu'il est un bon capitaine! je dis.
-Pfff… répond mon ami alors que Phil éclate de rire.
Après le repas, je passe le reste de ma soirée avec Morganne entre des rangés de livres poussiéreuses pour trouver une famille Smith qui pourrait être la sienne. Ce n'est que vers dix heures que nous rentrons, les mains vides.
Le lendemain matin, je passe deux heures dans le cours de Flitwick à me décrocher la mâchoire à force de bailler et je manque de m'endormir plusieurs fois. Je décide de retourner me coucher après le cours et je m'endors dans la salle commune.
Des champs défilent à perte de vue devant mes yeux éblouis. Un mouton mauve vient me voir et je pars avec lui en gambadant.
-Virginia!
Je me laisse tomber dans l'herbe fraîche mais tout à coup, un serpent arrive et s'enroule autour de mon bras.
-VIRGINIA PEARSON!
Je me réveille en sursaut devant Lia qui me secoue sans ménagement.
-Le match!
-Merde! je crie en me levant, renversant du même coup une table basse.
Lilian me tend ma robe rouge que j'enfile sans me poser de questions.
-Combien de temps? je demande en prenant mon balai et un verre de jus qu'elle me tend.
-Dix minutes bien comptées.
-Merde! je répète en sortant de la salle commune au pas de course.
J'entends à peine Lia me crier bonne chance; je suis déjà en train de dévaler les escaliers au bout du couloir. Je coure comme une folle jusqu'aux vestiaires où je m'affale contre une case, le souffle court sous les regards des autres joueurs.
-Tout va bien… je dis en essayant de reprendre mon souffle. On peut commencer.
-Donc, dit le capitaine. Aujourd'hui nous allons affronter Poufsouffle. Ils ont une tactique banale que nous savons contrer! La victoire est à nous cette fois!
Philippe se met à applaudir et à siffler comme un dément.
-Faites honneur aux Gryffondor!
Sur ces paroles, les portes s'ouvrent et nous entrons sur le terrain sous les applaudissements du public.
-Les joueurs se dirigent vers le centre du terrain et les deux capitaines se serrent la main.
Bibine siffle et je m'envole vers les buts fièrement.
-Le souafle est lancé! Boisvert s'en empare à la vitesse de l'éclair. Ça commence bien pour les Gryffondors! Elle passe à Sanchez qui passe à Morrisson qui lance et… Elle marque! 10 à zéro en faveurs des lions!
J'applaudis avec entrain Florence, Victoria et Eve, nos trois poursuiveuses. Dans mon excès de joie, j'aperçois à peine un des poursuiveurs adverses et je me précipite pour arrêter le tir, trop tard.
-Bel essai de la part de Pearson! dit le commentateur. Le jeu reprend de plus belle!
En l'espace de dix minutes, les Poufsouffles marquent un autre but et les Gryffondor, deux autres.
-Clavel prend le souaffle et fonce vers les buts!
Je serre les dents, tendue par la concentration. Comme au ralentit, je vois Tristan lancer dans le deuxième buts et je m'élance pour l'arrêter. C'est avec déception que je sens le souaffle me filler entre les doigts.
-Clavel marque!!! hurle le commentateur.
Tristan me fais un signe de tête et je le vois faire un clin d'œil à Lia dans les gradins. Soudain, en arrière de lui, Anthony lui envoi un cognard à pleine vitesse qu'il évite sans problème.
-On est jaloux Jenkins? dit Tristan avec un sourire moqueur.
Je vois mon ami serrer les poings autour de sa batte et sans avertir, il fonce vers le Poufsouffle en descendant en piqué.
-Merde! je souffle en descendant à mon tour.
-Jenkins et Clavel sont descendus sur le sol! Il semble y avoir un problème…
En effet, les deux sont en train de se regarder en chien de faïence.
-Je ne pensais pas que c'était aussi grave, dit Tristan en essayant de faire une blague.
Ça ne semble pas très bien fonctionner puisque Anthony lui envoi un coup de poing magistral en plein visage.
-ANTHONY! je hurle en accourant pour séparer les deux jeunes hommes qui se battent férocement.
Je me fais repousser comme une ridicule poupée mais je reprend mon assaut, accompagné de Phil et de la plupart des joueurs.
-Poufsouffle gagne contre Gryffondor, cent-quatre-vingt à cinquante!
QUOI? Je lève les yeux pour voir un attrapeur jaune canari qui serre le vif d'or dans sa main. Tristan et Anthony ont cessé de se battrent.
-T'ES CONTENT DE TOI? je hurle à mon ami.
-Virginia, calme-toi… me dit Phil.
-Tu t'es conduit comme un vrai gamin! je lance rageusement à Anthony qui a une entaille au sourcil.
Je l'empoigne fermement par le bras et nous nous dirigeons vers l'infirmerie dans un silence de mort. Mme Pomfresh nous attend, les lèvres pincés et nous fait signe de faire asseoir Anthony sur une chaise. Phil s'en occupe alors que je sors de la pièce à grand pas pour aller dans les toilettes des filles où je me passe de l'eau sur le visage.
C'est une des rares fois ou je perds mon sang froid et je tente de reprendre mes esprits en inspirant profondément. Une fois calmée, je sors des toilettes mais je suis presque aussitôt attiré à l'intérieur. Je lève les yeux pour apercevoir ma sœur qui ne semble pas très contente.
-Qu'est-ce qui te prend? je m'écrie en me massant le bras.
-Je n'ai pas de comptes à régler avec toi!
Je la regarde sans comprendre, puis j'éclate d'un rire assez nerveux.
-Qu'est-ce qui se passe? je demande sarcastique.
-Je viens de passer les deux meilleures journées de ma vie. Et devine à cause de qui? répond Annabelle en me regardant dans les yeux.
-J'imagine que tu parles de moi bien sûr...
Ma sœur lève les yeux au ciel; prévisible.
-Pas du tout, elle répond ironiquement.
Là c'en est trop!
-Tu mets toujours la faute sur mon dos, quoi qu'il se passe! je lui crie.
-Quoi, tu essaies de dire que ce n'est pas de ta faute? elle me demande, incrédule.
-Exactement! J'ai essayé de les empêcher de lancer ce sort. J'étais contre depuis le début. Mais tu t'en fiches bien de toute manière! je lui crie.
À l'entendre, je suis vraiment méchante avec elle. Dire que je me suis disputé avec mes amis pour ça!
-Au point ou j'en suis, je ne me fiche pas du tout de qui l'a lancé. Je ne veux juste pas qu'on me l'enlève immédiatement! elle crie plus fort.
Non, ça ne se passera pas comme ça.
-Et pourquoi je le ferais? J'en ai assez d'être la gentille dans cette histoire! je dis, m'étonnant moi-même.
-En tant qu'opposante, tu vas sûrement comprendre, mais en tant que sœur, tu devrais. Tu sais ce qui se passe dans ma vie depuis hier? Eh bien pour tout mettre ça beau, Leo n'est pas fâché contre moi parce que je peux lui dire ce que je pense. Et en plus, il y a quelques instants, je ne l'ai pas vu avec une pimbêche blonde accrochée à son cou!
Je la regarde alors que des larmes apparaissent au coin de ses yeux.
-Tu n'as jamais levé le petit doigt lorsqu'il s'agissait de mes problèmes je te signale! je réplique.
-Peut-être aidés par le fait que je le savais!
Mais qu'est-ce qu'elle raconte? Si elle passait un peu plus de temps à vouloir me connaître, elle l'aurait su depuis longtemps.
-C'est ça... Maintenant, c'est a mon tour de nier tes problèmes, Annabelle! je dis en croisant les bras.
-Je te demanderais de m'aider si ce n'était pas toi et tes petits amis qui étaient à l'origine de ce problème! hurle-t-elle.
-Tu me parles seulement quand tu as besoin de moi. Je croyais que le fait d'être des sœurs jumelles te ferait avoir un peu plus de cœur avec moi. Mais je me trompais, apparemment!
Je la regarde, avec une haine profonde. Depuis le temps ou j'aurais voulue que nous soyons de vraies sœurs. Maintenant, je sais que ça n'arrivera jamais.
-Je t'adore! hurle-t-elle en essuyant les larmes qui roulent sur ses joues.
Une gifle n'aurait pas fait plus mal. Elle me déteste, elle me l'a dit. Je me sens soudainement très fatigué et vraiment triste. Sans un mot, je sors ma baguette de ma poche.
-Finite Inversitum, je murmure avant de sortir de la pièce en claquant la porte.
Je coure dans les corridors bousculant des élèves mais des larmes brouillent ma vision. Finalement, j'entre dans une salle de classe vide et je m'assoies dans un coin en repliant mes jambes pour y pleurer à mon aise, les épaules secoués par des sanglots.
