Note des auteures: Nous sommes très désolées pour l'attente! On a eu quelques problèmes... d'inspiration, disons, qui ont duré six mois... Bref, voici le nouveau chapitre! Ah, et aussi, désolées pour les apostrophes, déconne et j'ai pas envie de tout refaire...

Réponses aux reviews:
winkelglasse: Ah, ça fait un bail qu'on t'avait pas vu dans le coin, Winky! Si t'es seulement rendu au chapitre 8, t'en a encore quelques uns à lire... Plusieurs des questions que tu te poses sont répondues dans les chapitres suivants, les autres sont top-secrètes. Eh non, pas de bol, mon cher! Pour le reste de ta review, qui n'es pas axée vers le chapitre, nous n'y répondrons que quand tu nous enverras une lettre (ou un mail, à la rigueur) na! Alors active, Winky! Bonne lecture!

gaelle: Encore une fois, désolées pour l'attente, nous essaierons de faire plus vite pour le prochain chapitre (j'ai bien dit essaierons!) Menfin, bonne lecture de ce onzième chapitre, j'espère que tu vas l'aimer!

Chapitre 11
Quelle Famille!

-Annabelle!

Je me retourne en entendant quelqu'un crier mon nom, et vois la petite Rebecca qui court vers moi.

-Qu'est-ce qu'il y a? je demande.
-C'est ta soeur!
-Elle est morte?

Rebecca roule des yeux. J'ai une mauvaise influence sur les enfants, on dirait.

-Non! À cause d'elle et de ses amis, le quart de Poudlard est aveugle! Moi même je reviens de l'infirmerie, où Pomfresh m'a redonné la vue! Les cinq ont une retenue avec Rogue ce soir!

J'éclate de rire. Magara esquisse un petit sourire, signe d'extrème hilarité. Rebecca nous laisse, à moitié mortes de rire, dans le corridor devant la salle commune. Je retrouve mon calme la première après avoir ri tellement fort que j'en ai les larmes aux yeux.

-Ils sont trop nuls! dis-je alors que nous partons en direction de la Grande Salle. Je pensais au moins qu'ils seraient assez intelligents pour nous réserver le sort, mais non! Je n'en reviens pas!

Dans la Grande Salle, je vois Virginia et ses amis se faire lancer des regards meurtriers par le reste de la maison de Gryffondor. Je m’assieds à ma table en riant dans ma barbe.

-Je vais chercher à manger, dit Magara en déposant son lourd sac à ma gauche. Tu veux quoi?
-Deux crêpes, s’il-te-plaît.

Mag part vers le bout de la table chercher le déjeuner. Je reporte mon attention vers la table des Gryffondors, où une blondinette de Serdaigle est venue se rajouter à leur groupe, s’attirant des regards mauvais de toute part, sauf de Philippe. Ce n’est que quand elle se retourne pour chuchoter quelque chose à l’oreille de son voisin que je la reconnais : Catherine! Je plisse les yeux en la regardant rire, et tords une serviette en m’imaginant que c’est son cou.

Je vois alors Jade passer devant moi pour aller s’asseoir avec Brigit et Shana, à l’autre bout de la table. Elle ne m’adresse même pas un regard, et marche avec la tête haute. Je regrette maintenant de lui avoir dit des choses si méchantes. C’était peut-être un peu vrai, dans le fond, mais ce n’est pas une raison de les lui crier par la tête. Je devrais aller lui parler, cet après-midi.

Je sors de ma rêverie en voyant deux grosses crêpes recouvertes de sirop d’érable se poser devant moi. Je remercie mon amie et commence à manger. Après avoir avalé quelques bouchées, je me tourne vers Magara.

-Tu as quoi comme cours ce matin?

Mag sort son horaire de son sac et l’inspecte avant de me répondre.

-Double botanique, et étude des Moldus. Toi?
-Double enchantements et défense. Les deux cours jumelés avec les Gryffondor, je dis d’un air découragé.
-Je te plains.

Nous finissons notre déjeuner quelques minutes avant que la cloche ne sonne. Je regarde rapidement du côté de Jade, et vois que celle-ci est maintenant assise seule, ses écouteurs sur les oreilles. Elle mordille sa tranche de bacon en fixant le mur. Je soupire avant de sortir avec Mag. Nous rencontrons Leo dans l’entrée. Il m’embrasse rapidement et part avec mon amie en direction des serres de botanique, et je me fraie seule un chemin vers la salle d’Enchantements.

Quand j’arrive, la plupart des élèves sont déjà arrivés. Lilian, Morganne et Philippe sont installés à l’avant de la classe. Ils m’adressent un sourire sardonique en me voyant entrer, que je leur renvoie volontiers. Je dépose mes livres sur le dernier bureau au fond de la classe. Jade arrive quelques minutes après moi. Je vois ses yeux se poser sur la place libre à ma droite, mais elle va s’asseoir à plusieurs rangées de moi, à côté de William, le petit ami de Brigit. Le minuscule professeur Flitwick entre dans la classe et monte sur ses quatre dictionnaires.

-Bonjour tout le monde, commence-t-il de sa voix fluette. Aujourd’hui nous allons étudier le sort Sonorus, et son contre-sort. Qui le connaît?

Plusieurs personnes lèvent la main dans la classe. Morganne se fait désigner par le professeur.

-Sourdinam, dit-elle.
-Très bien, cinq points à Gryffondor. Pour les premières quinze minutes du cours, vous lirez les pages 498 à 500, pour les bases du sort. Ensuite, vous vous placerez par groupes de deux pour pratiquer.

Je lis rapidement les trois pages racontant l’histoire du Sonorus, et commence à rêvasser en regardant par la fenêtre bien avant que le quart d’heure ne se soit écoulé. Je retourne sur terre quand le professeur nous dit de se placer deux par deux. Je me tourne immédiatement vers Jade, par réflexe, mais elle s’est déjà placée avec William. Bientôt, plus personne n’est seul à part moi. Je me rassied et commence à pratiquer. J’en suis à mon quatrième Sonorus quand j’entends un grand fracas à l’avant de la classe. Je lève la tête juste à temps pour voir Flitwick tomber de son bureau, où il s’était installé pour mieux surveiller la classe. Sous les éclats de rire, plus ou moins fort dépendant de la force du Sonorus, il se relève en époussetant sa robe. Je secoue la tête et me remets à ma pratique.

Près de deux heures plus tard, à la fin du cours, j’ai l’impression d’avoir la gorge en feu, à force d’avoir lancé tous ces Sonorus. Je remets rapidement mes livres dans mon sac pour essayer de rattraper Jade pour pouvoir lui parler, mais elle est déjà partie vers son cours d’étude des Moldus. Je me rends à la salle de défense contre les forces du mal, où jke pourrai au moins parler à Leo. Celui-ci est déjà assis et m’a réservé une place. Je m’écrase à côté de lui en soupirant.

-Ça ne va pas? me demande-t-il, inquiet.
-Oui oui, juste une mauvaise journée, dis-je en sortant mes livres pour le cours.

Mon petit ami se prépare à dire autre chose quand le professeur Wichman entre et commence à parler.

-Pour commencer à vous préparer pour l’examen de fin d’année qui, mine de rien, arrive à grands pas, celui-ci sera un cours de révision. En équipe de trois, vous aller choisir un sujet que nous avons abordés durant le trimestre et vous allez écrire un texte de deux parchemins.

J’espère un moment qu’il nous laissera choisir nos équipiers, mais à mon grand dam, il sort le parchemin de la liste des élèves.

-Hum bon. Brigit Kline, Chloé Lerman et Justin Blackburn. Virginia Pearson, Morganne Smith et Leonardo Rondoli.

J’adresse un sourire encourageant à Leo, qui se lève pour aller rejoindre ma sœur et Morganne. Je reporte mon attention à Wichman en entendant mon nom.

-Annabelle Pearson, Patrick Cooney et Emmanuel Coleridge.

Je ramasse mes livres pour aller rejoindre mes deux compagnons de Serpentard, et jette un coup d’œil vers le groupe de Leo en passant. Virginia, Morganne et lui sont en train de s’esclaffer. Je lâche un petit grognement en m’asseyant à côté de Patrick.

-Salut Anna! Ça baigne? me demande-t-il.
-Non.

Les deux garçons s’échangent un regard intrigué, mais me connaissent assez pour savoir qu’il ne faut pas me parler dans ces temps-là. Nous rédigeons assidûment un texte sur les vampires, interrompus quelques instants par Shana et Liz qui semblent être à veille de se sauter au cou. À la fin de l’heure, Leo vient me retrouver.

-Ça n’a pas été trop dur avec la Fée Carabosse?
-Tu fais quoi après souper?

Je le fixe, surprise.

-Rien, pourquoi?
-Tu pourrais venir à la bibliothèque avec moi?
-Tu n’es pas capable d’y aller tout seul?
-Tu ne veux pas passer quelques temps seul avec moi?

Il marque un point. Je lui promets de le retrouver à la bibliothèque à 19 heures, ce soir, avant qu’il ne parte vers la salle commune pour finir un devoir qu’il doit remettre cet après-midi. En entrant dans la Grande Salle, je vois tout de suite Jade et Magara, installées au milieu de la table des Serpentard. Mag m’adresse un petit signe de la main, mais la rouquine ne se retourne même pas. Je m’affale à la première place libre que je trouve et sors mes écouteurs magiques. Je tapote dessus pour qu’ils jouent du Evanescence et commence mon devoir de Potions, un parchemin sur la potion de sommeil, en mangeant un croque-monsieur.

-In my field of paper flowers, je commence à chantonner avec la musique. And candy clouds of lullaby… I lie inside myself for hours… And watch my purple sky fly over me…

Je suis si absorbée dans ma musique et mon devoir que je n’entends pas la cloche sonner. Je dois courir jusqu’à mon prochain cours, Arithmancie. Après une heure de notes de cours sur les nombres intimes, je me rends en métamorphose, mon premier cours de la journée dépourvu de Gryffondor. Leo et moi nous acharnons toute l’heure à transformer notre table en cochon, sans succès. Enfin, je peux retourner à la salle commune, puisque j’ai un cours libre. Je croise Magara en chemin, qui s’en va à son cours d’histoire de la magie.

Je profite de mon heure libre pour m’avancer dans mes devoirs, allongée sur mon lit dans le dortoir. Je vois à peine le temps passer.Je remarque que les cours sont terminés seulement quand Jade ouvre la porte, un grand sourire sur le visage, qu’elle perd aussitôt qu’elle me voit. Elle dépose ses livres sur son lit et s’apprête à repartir quand je me lève.

-Jade, je voudrais te parler, dis-je.

La rouquine fige à mi-chemin entre la porte en moi.

-Je… suis désolée…

Elle se retourne en entendant mes mots, le regard glacial.

-Je n’aurais jamais dû te dire ce que j’ai dit, je continue. J’étais simplement frustrée parce que le sort ne fonctionnait pas parfaitement. Je suis vraiment désolée, j’aimerais que tu me pardonnes, mais si tu ne veux pas, je comprends tout à fait…
-Tu avais raison, dit Jade.

Je la regarde, ébahie.

-Non, justement, je n’avais pas raison! D’accord, tu es un peu tête en l’air des fois, mais c’est pour ça que je t’aime! Tu es à peu près la seule personne qui soit capable de me faire rire! Un petit sort raté, ce n’est pas une raison pour briser notre amitié.

Jade sourit un peu.

-D’accord. Je promets de faire plus attention à ce que je fais, dorénavant.
-Et moi, je promets… je commence. Qu’est-ce que je pourrais bien promettre?
-Promets de m’aider à résoudre le mystère du grimoire.

Je lui souris de toutes mes dents.

-Très bien. Je jure solonellement sur la tête de Samara que je t’aiderai à résoudre le mystère du Grimoire noir de magie noire. Si tu promets de m’aider à trouver pourquoi j’ai eu sentiment de déjà-vu quand tu m’as décrit le médaillon, au bal.
-Alors toi, Annabelle Pearson, tu dois me promettre de m’aider en Arithmancie jusqu’à la fin de l’année! Je ne comprends rien à ce cours!

Nous nous regardons quelques instants avant d’éclater de rire.

-Promets de toujours être capable de me faire rire, quelle que soit la situation, je renchéris, une fois calmée.
-Seulement si tu me promets de ne plus jamais être fâchée contre moi!
-Promis, juré craché!

Jade me regarde dans les yeux.

-Crache, dit-elle.
-Quoi?
-Crache.
-Ici?
-D’après toi?

Cette fille est folle, mais très sérieuse quand elle me dit de cracher dans le dortoir. Consciente que je n’ai pas d’autre choix que de cracher, je récolte un peu de salive au bout de ma langue et lance un petit crachat sur le plancher de pierre.

-Un peu pitoyable, mais ça peut aller. Viens on va manger, dit Jade.

Nous descendons à la salle commune, bras dessus bras dessous. À la table des Serpentards, tout est redevenu comme avant. Mag lit, Jade se goinfre, et moi je parle à Rebecca et Leonardo, qui sont venus souper avec nous.

Après avoir fini nos côtes levées, Nous nous séparons. Mag et Jade retournent au dortoir faire leurs devoirs, Rebecca va dehors avec ses amis, et Leo et moi montons à la bibliothèque pour faire sa recherche. En chemin, je vois Virginia et ses amis se diriger vers les donjons, l’air triste. Sûrement pour leur retenue. Je ris intérieurement, mais ne vais pas les narguer. J’ai mieux à faire.

Dans la bibliothèque, Leo se dirige immédiatement vers le bureau de madame Pince. Je le suis, n’ayant aucune idée de ce qu’il veut faire ici.

-La clé de la salle des registres, s’il vous plaît.

La bibliothécaire lève ses yeux et son nez crochu du livre ouvert sur sa table. Elle nous scrute chacun notre tour, puis tend une clé argentée à mon petit ami.

-Vous êtes les deuxièmes de la journée à aller dans cette salle, alors qu’aucun élève n’y est allé depuis des mois. Vous avez une recherche à faire nécessitant vos arbres généalogiques?

Sans hésiter, Leo lui sourit de toutes ses dents en hochant la tête. Il me prend alors par la main et m’entraîne derrière le dernier rayon, où une petite porte que je n’avais jamais remarquée est cachée. Derrière la porte se trouves des murs remplis de tiroirs, tous ornés d’une seule lettre dorée.

-Bienvenue à la salle des registres, là où les arbres généalogiques de tous les sorciers sont gardés.

Je suis tellement époustoufflée que je ne sais pas quoi dire. Leo rit et se dirige vers un des derniers tiroirs, qu’il ouvre et se met à fouiller dedans. Curieuse, je me dirige vers les tiroirs P, et trouve rapidement le livre de la famille Pearson. Le livre est tellement épais que je dois le soutenir à deux mains pour l’amener sur une table. Je jette un coup d’œil vers Leo, qui est maintenant assis dans un fauteuil, deux livres, encore plus épais que le mien, posés sur ses genoux., avant d’ouvrir mon arbre généalogique. Sur la première page, le tout premier Pearson, Garth, sourit de ses dents jaunes et crochues. Je lui adresse un salut militaire avant de me rendre à la dernière page, où je vois toute ma famille maternelle depuis mes grand-parents. Ma sœur et moi avons hérité du nom de notre mère parce que, comme le dit si bien ma tante Tamara, ‘Ringo n’est pas un nom à donner à des enfants’. C’est à ce moment que je remarque un petit bébé sous les photos de ma tante Joanna et son mari, Sam. Terry est son nom, d’après ce qui est marqué sous son visage grassouillet.

Je continue vers la droite, et vois les photos de mes parents. Mon père abandonne quelques instants son air de gangster pour m’adresser un sourire et un clin d’œil. En dessous, je me vois en double. En fait, je me vois, et à côté c’est Virginia. Donc, une moi plus souriante. J’adresse une superbe grimace à ma jumelle qui me sourit calmement et me désigne quelque chose du doigt. Je regarde là où elle pointe, et manque de m’étouffer. Sous mon nom, quelqu’un a écrit ‘alias Miss Pince-Sans-Rire’. C’est un coup de ma sœur, j’en mettrais ma main au feu. Puis, une idée me vient à l’esprit. Je sors une plume de mon sac et écrit sous Virginia ‘alias Fée Carabosse’. On est quitte! Pas peu fière de mon coup, je referme le gros livre et le remets dans son tiroir.

Je me retourne alors vers mon petit ami et vais le retrouver à sa table. Un des livres est ouvert devant lui, et l’autre est posé sur sa face couverture. Sur la tranche est marqué un grand W doré. Je tends la main pour voir sur quelle famille il recherche, mais il empoigne le livre avant moi et le tire vers lui.

-J’en ai besoin, dit-il pour s’excuser.
-Tu cherches qui dans les W?
-C’est Wichman, dit-il sans lever les yeux de son bouquin. Mon père dit qu’il croit connaître son frère, alors il m’a demandé de venir chercher ici.

Pour une raison quelconque, je ne crois pas trop à son excuse. Je décide cependant de ne pas me mêler de ses affaires, et m’apprête à ressortir de la salle des registres quand mon regard se pose sur le tiroir des R. Et si je cherchais l’arbre généalogique de Leo? Je pourrais en apprendre plus sur sa famille. Après quelques instants de réflexion, je décide que ce n’est pas une bonne idée. Leo pourrait me poser des questions, et de toute façon, il est italien, il ne serait donc pas dans les registres. Soupirant, je retourne dans la bibliothèque. Je pourrais peut-être continuer la recherche sur le grimoire de Jade, me dis-je. Elle m’en serait reconnaissante. Je me dirige vers le bureau de madame Pince, qui ne semble pas avoir bougé depuis tout à l’heure.

-Puis-je vous aider, mademoiselle Pearson?
-Oui. Auriez-vous par hasard des livres sur des légendes anciennes?
-Bien sûr. Vous n’avez qu’à chercher dans la base de données, dans le fond.

Ah non, pas la base de données! À contre-cœur, je me dirige vers le fond de la bibliothèque, où un pan du mur est couvert de minuscules tiroirs. Je cherche attentivement celui où le mot ‘légendes’ est écrit, et l’ouvre. Au moins une centaine de parchemins sont entassés à l’intérieur.

-Évidemment, je marmonne en commençant à feuilleter, on peut voler, mais pas trouver des livres magiquement…

Finalement, je trouve un livre correspondant à ce que je cherche. Anciennes légendes, dit le résumé, qui ne sont peut-être pas vraiment des légendes. Tout y est raconté jusqu’aux moindres détails, d’une ancienne guerre entre deux familles jusqu’à la disparition des elfes de maison pendant la guerre des Géants. Parfait, me dis-je en prenant le parchemin et en commençant à chercher dans les rayons. Des légendes qui n’en sont pas vraiment, notre grimoire pourrait bien coller dans cette description. J’arrive devant l’endroit où le livre est supposé être rangé… et vois un trou. Je vérifie mon papier une autre fois, mais en effet, je suis au bon endroit. Retenant un chapelet de jurons dignes d’un barman, je retourne voir la bibliothécaire et lui tends le parchemin contenant les indications du livre.

-Ce livre a-t-il été emprunté?

Madame Pince consulte son grand livre des emprunts.

-Oui, il a été emprunté… cet après-midi.

Ne pas se fâcher, murmure ma petite voix intérieure. Surtout ne pas se fâcher!

-Est-ce que je peux savoir qui l’a emprunté? je demande, en désespoir de cause.
-Non mademoiselle Pearson, j’ai bien peur que cette information ne soit confidentielle.

Ne pas la frapper, recommence ma petite voix intérieure. Surtout ne pas la frapper! Je lui souris – pas très sincèrement – et la remercie – encore moins sincèrement. Je retourne trouver Leo au moment où celui-ci sort de la salle des registres, son sac sur le dos et le mien, toujours aussi bleu, dans les mains. Je le reprends pour qu’il aille redonner la clé à madame Pince, et nous retournons dans les donjons de Serpentard.

-Tu as trouvé ce que tu cherchais? Je demande à l’Italien, le sortant brusquement de sa rêverie.
-Hein? Euh… quoi?

Je roule les yeux.

-Ton truc avec Wichman et ton père!
-Ah oui, ça! Finalement ce n’est pas le bon Wichman. Et toi, tu cherchais un livre en particulier à la bibliothèque?

Penser vite, penser vite!

-Oui, Jade avait besoin d’un livre sur les… étoiles pour son cours de divination.

Leonardo m’adresse un regarde soupçonneux, que je lui renvoie aussitôt. Qui se ressemble s’assemble, on dirait!

-Ce n’est qu’un espèce de... de...
-De vieux crapaud aux cheveux gras!
-Exactement!

Je vois Morganne secouer la tête. Je n’arrive toujours pas à croire que nous nous sommes fait prendre pour notre dernier tour contre les Serpentards. En fait, il était évident que le sortilège d’aveuglement n’allait pas toucher seulement ma sœur et ses amies, mais qui aurait cru que le professeur Rogue aurait lui aussi regardé le tableau de Godric Gryffondor accroché à l’entré de l’école? Pas moi en tout cas.

-Nous ferons plus attention la prochaine fois, je dis pour réconforter mes amis.
-S’il y a une prochaine fois, dit Anthony alors que nous passons devant les sabliers géants.

Je ne peux m’empêcher de baisser les yeux en voyant à quel point la pile de rubis dans le sablier des Gryffondor a diminué.

-Saleté de Rogue, ronchonne Phil.
-Quand est notre retenue déjà? demande Lia, l’air boudeur.
-Cet après-midi, de 15h à 17h, répond Morganne.
-Derek va nous tuer... geigne Phil.

Derek Hope est le capitaine de l’équipe de Quidditch et il n’apprécie pas vraiment lorsque nous devons manquer une pratique. Surtout lorsque les deux batteurs et la gardienne doivent s’absenter. Je suis certaine que Rogue a fait exprès de nous donner notre retenue aujourd’hui!

-Il va comprendre, assure Morganne.
-Comprendre quoi? Que parce que nous avons fait perdre 150 points à Gryffondor en l’espace de dix minutes, nous devons aller en retenue lundi soir avec Rogue?

Personne ne prend la peine de lui répondre. Que dire? Tous les Gryffondor sont fâchés contre nous puisque nous avons ruinés les chances d’avoir la coupe cette année.

-Nous pouvons toujours nous rattraper dans les cours, je propose.

Tout le monde me jette un regard noir et je décide de ne plus parler pour le restant du trajet.

Une fois dans la grande salle, nous nous installons au bout de la table des Gryffondors, nous attirants des regards mauvais. Ce n’était qu’une blague à la fin!

-Qu’est-ce que vous avez aujourd’hui? je demande à mes amis en me servant à déjeuner.
-Botanique, me répond Lia avec un énorme sourire.

Je comprends immédiatement qu’elle est en train de penser à son beau Tristan et je ne peux m’empêcher de sourire à mon tour.

-Et toi? je demande à Phil.

Il s’apprête à me répondre lorsqu’une fille blonde à l’air radieux s’approche de notre table. Son visage me dit vaguement quelque chose. C’est lorsqu’elle adresse un sourire enjôleur à Phil que je me souviens d’elle. C’est la fille de Serdaigle qui était partie danser avec Anthony lors de la fête costumée de l’Halloween.

-Bonjour! dit-elle joyeusement.

Je fronce des sourcils et recommence à manger sans me préoccuper d’elle.

-Ah salut Catherine! répond Phil. Ça va bien?
-Comme toujours.

Elle s’assoit à notre table, à côté de Phil, en me poussant un peu pour avoir de la place. Décidément, je n’aime pas cette fille.

-Je voulais savoir si tu as les notes du cours d’histoire de vendredi passé. J’étais malade cette journée.
-Heu, je ne suis pas vraiment la bonne personne. Je crois que je me suis endormi... répond Phil en se passant la main dans ses cheveux blonds.

Catherine éclate de rire en prenant le bras de mon ami. Je roule des yeux et me tasse un peu plus loin d’elle. À mon grand dam, elle reste presque tout le petit déjeuner et elle réussit même à obtenir un rendez-vous à la bibliothèque avec Phil. Une fois partie, Lia prend la parole.

-Je n’aime pas cette fille, dit-elle en plissant des yeux.
-Moi non plus! je m’exclame en même temps que Anthony.
-Elle est gentille, se défend Phil.
-Elle a une réputation de vipère dans l’école, je dis.
-Elle m’a laissé tombé après une danse au bal! rappelle Anthony.
-Elle sourit trop, ajoute Lia.

Blasé, Phil se tourne vers Morganne, la seule qui n’a rien dit jusqu’à maintenant.

-Et toi? Tu trouves qu’elle a de grands pieds?

Mon amie hausse des épaules en croquant sa pomme. Phil pousse un soupir.

-Je trouve que vous exagérez!
-Tu verras, dit Lia d’un ton diplomatique. Après votre rendez-vous à la bibliothèque, ce sera dans la roseraie, puis dans la tour d’astronomie, puis dans sa chambre...
-Lia! s’exclame Philippe.
-Bah quoi. Tout le monde le dit. Cette fille passe le plus clair de son temps à essayer de séduire tous les types qui sont au deuxième cycle!
-Tu dis n’importe quoi, dit Phil les sourcils froncés.

Lia lève les mains en haussant des épaules, faisant signe qu’elle n’y est pour rien.

-Tu verras! répète-t-elle.

Sur ce, la cloche sonne et nous partons tous dans nos cours de l’avant-midi qui s’avère être métamorphose dans mon cas. Je passe les deux prochaines heures à prendre des notes sur les Métamorphomages, les personnes qui peuvent changer d’apparence à volonté sans l’aide de potions. McGonagall, dans sa grande bonté, nous donne trois parchemins à remplir pour le lendemain. Génial, je sens que je vais adorer cette soirée.

Un peu plus tard, je me retrouve assise à côté de Morganne en défense contre les forces du mal.

-Comment c’était enchantement? je demande.
-Bof. Flitwick est tombé en bas de son bureau.

Je pouffe de rire et reporte mon attention sur le professeur qui nous explique ce que nous allons faire.

-En équipe de trois, vous aller choisir un sujet que nous avons abordés durant le trimestre et vous allez écrire un texte de deux parchemins.

Il nous regarde par dessus ses lunettes et attend que nous réagissions. J’entends ma sœur soupirer plus loin.

-Hum bon. Brigit Kline, Chloé Lerman et Justin Blackburn. Virginia Pearson, Morganne Smith et Leonardo Rondoli.

Je souris à mon amie et je sors une pile de parchemins en attendant que Leonardo vienne nous rejoindre. Il arrive une minute plus tard et nous fait un sourire. Tout le contraire de ma sœur.

-Avete un ‘idea per il lavoro? dit-il en s’asseyant à côté de Morganne.
-Heu, non je n’ai pas de lavabo, je réponds.

Il éclate de rire.

-Ça veut dire : vous avez une idée pour le travail, en italien, qu’il me dit.
-Oooh! je dis en riant à mon tour.
-Pourquoi pas les vampires? propose Morganne, le sourire aux lèvres.
-Mon père prétend avoir un talisman protecteur pour les chasser, dit Leonardo l’air songeur.
-Qu’est-ce qu’il font tes parents? je demande.

Il toussote un peu en bougeant sur sa chaise.

-Ils sont antiquaires magiques. Et les tiens?
-Ma mère est médicomage et mon père travail au ministère.
-Et toi? demande Leonardo à Morganne.
-Ils m’ont abandonnée, dit-elle en repoussant ses cheveux derrière son épaule.

Sa réponse jette un froid dans la conversation et je sens que le petit ami de Annabelle est très mal à l’aise.

-Ne dis pas ça! je dis à mon amie. Tu vas les retrouver, j’ajoute un peu moins fort.

Elle évite mon regard et se met à écrire sur les parchemins, se gardant de parler de ses parents en face de Leonardo. Nous nous avançons dans notre travail et finissons plus rapidement que la plupart des équipes. À côté de nous, Shana Hodge et Liz semblent vouloir s’arracher les cheveux, sous le regard inquiet de Stephen, un Serpentard.

-Mon arrière grand-père était un loup-garou! crie Liz.
-Tout le monde sait que les loups-garous ne peuvent pas avoir d’enfants, réplique Shana.
-La lycanthropie ne se transmet pas automatiquement.
-Mais voyons!
-Va voir dans mon arbre généalogique à la bibliothèque si tu ne me crois pas! C’est inscrit.
-Tu l’as trafiqué à coup sûr.
-Je ne suis pas une Serpentard moi, je ne mens pas! dit Liz, les joues rouges.

Shana se lève comme un boulet de canon et je craint un instant pour la vie de ma camarade de chambre à voir les yeux de la petite chinoise qui lancent des Avada Kedavra.

-Répète un peu, dit-elle en serrant les poings.
-Mesdemoiselles, du calme je vous prie! tonne Wichman en s’approchant. Que se passe-t-il ici pour l’amour du ciel?

La cloche sonne à ce moment, couvrant les voix de Shana et Liz qui gesticulent pour faire entendrent leur version des faits au professeur.

-Pauvre Liz, je dis en rigolant.

Mon amie ne me répond pas, le regard étrangement absent.

-Morganne? je demande en agitant ma main devant elle.
-Hein quoi? dit-elle en sursautant.
-Bon eh bien salut! dit Leonardo en partant en quatrième vitesse rejoindre ma sœur.
-Il est gentil, mais définitivement étrange.

Ne recevant pas de réponse, je me tourne vers Morganne pour m’apercevoir qu’elle est partie. Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui avec tout le monde??? Je me dépêche de remettre mes choses dans mon sac, toujours noir, et je me lance à la poursuite de la brunette que je retrouve dans le corridor avec Liz.

-Oui, à la bibliothèque, dit celle-ci.
-Hey, attendez-moi! je dis en arrivant à côté d’elles. De quoi vous parliez?
-On va manger? dit Morganne en me tirant par le bras.

D’accord. Je la connais bien Morganne et je sais qu’elle ne me mentirais jamais. Par contre, dissimuler la vérité en évitant d’en parler, c’est son genre. Bah, elle finira bien par me dire ce qui ne va pas!

-Ouaip! je dis joyeusement en la suivant.

Nous nous rendons à la grande salle où Lilian et Anthony nous attendent, assit à la table des Gryffondor. J’ai beau fouiller la salle du regard, je ne trouve pas Philippe.

-Vous avez vu Phil? je demande en me prenant à manger.
-Il s’est fait accoster par Catherine-la-magnifique après le cours de défense, marmonne Lia en mordant dans ses pommes de terres à pleines dents.
-Encore? s’exclame Morganne.
-Elle le suit partout comme un petit chien. Ça devient pathétique!
-Stop, stop, stop! je crie. Tu commences à ressembler à Miss Pince-sans-rire!

Mes amis éclatent de rire, faisant tourner des têtes dans notre direction. Étonnamment, c’est Lilian qui reprend le plus vite son sérieux.

-Le choixpeau a hésité à me mettre à Gryffondor.
-Il voulait t’envoyer où? demande Anthony, effaré.
-Serpentard.

Sous le choc, je laisse tomber ma fourchette dans mon assiette.

-Il voulait quoi? je dis lentement.
-M’envoyer à Serpentard, répète Lia. Il a dit que j’avais les qualités des deux maisons.
-Hum... dit Morganne, l’air songeuse.

Je suis époustouflée. Lilian Moore, une parfaite Serpentard? Non, non, non! Elle est LA Gryffondor par excellence! Je ne peux même pas l’imaginer dans une autre maison. Morganne reprend la conversation l’air de rien, étant donné que moi et Anthony avons perdu l’usage de la parole.

La cloche sonne alors que nous sommes encore installés à table. Lia se met à hurler, pour rien, et Morganne et moi devons courir jusqu’à notre prochain cours : contes et légendes. Une chance pour nous, le professeur Thompson nous laisse entrer sans problème et nous allons nous asseoir à côté de Phil, en nage.

-Prêt pour une période à la bibliothèque? demande Thompson.

La recherche! J’avais complètement oublié! Nous allons passer la période pour nous avancer dans notre travail qui est pour la semaine prochaine. Une fois arrivés, nous partons de notre côté, laissant Phil aller avec son partenaire.

-Alors, c’est décidé? On prend la légende des grimoires? je demande à Morganne.

Elle hoche la tête et sors un immense livre de son sac.

-Je l’ai emprunté pour trois semaines, dit-elle avec un large sourire.
-Excellent! Je vais trouver d’autres bouquins.
-Non, pas cette fois.
-Quoi? je demande, incrédule.
-Suis-moi, dit Morganne.

Elle me prend par le bras et m’amène jusqu’au bureau de madame Pince.

-Nous pourrions avoir la clé pour la salle des registres? demande mon amie poliment.

La bibliothécaire lui tend une clé bleue sans lever la tête de son livre. Sans comprendre, je me fais traîner par Morganne jusqu’au fond de la bibliothèque.

-Je peux savoir ce que tu fais? je demande.

Morganne ne répond pas et m’amène devant une petite porte en bois que je n’avais jamais remarquée. Elle insère la clé et tourne la poignée, faisant ouvrir la porte dans un grincement. J’entre dans la salle en la suivant et en levant les yeux, j’ai le souffle coupé.

La salle est immense, avec des tables et des fauteuils qui ont l’air très confortables éclairés par des petites lampes. Le plus impressionnant reste les murs. Remplis de tiroirs avec les lettres de l’alphabet gravé en or.

-Bienvenue à la salle des registres. Là où tous les arbres généalogiques d’Angleterre sont entreposés, dit Morganne avec une voix d’hôtesse de l’air.
-Wow, je souffle en regardant autour de moi. Mais quel est le rapport avec notre travail?
-Aucun! Tu ne comprend donc pas? Je vais ENFIN trouver mes parents!

Morganne se met à sautiller comme une enfant en poussant pleins de petits cris. Je ne l’ai jamais vue aussi heureuse.

-Comment tu savais que cette salle existait? je demande avec un sourire.
-Remercions Liz Sullivan et Shana Hodge pour leur dispute plus qu'instructive!

J'éclate de rire et me dirige vers la lettre S avec mon amie. En chemin, je passe devant la lettre P et, curieuse comme je suis, je ne peux m'empêcher d'ouvrir le tiroir. Morganne roule des yeux en me voyant fouiller pour trouver mon arbre généalogique. Avec un sourire, je prend un gros livre poussiéreux et je vais m'asseoir dans un fauteuil.

-Pearson... voyons voir, je murmure en feuilletant.

Je pouffe de rire en voyant une photo magique de papa qui a l'air d'un tueur en série avec sa barbe et son air sévère. À côté, maman a l'air presque trop heureuse et elle me fait des grands signes de main. Je reconnais mes trois tantes Tamara, Evelyn et Joanna qui sont toutes réunies dans le cadre photo de Tamara et qui ont l'air de discuter. Du côté de papa, oncle Sam, lié depuis peu avec sa nouvelle femme Joanna (la sœur de maman, quelle drôle d’idée!), est en train de se lustrer la moustache, comme à son habitude. Avec un cri de surprise, je m'aperçois qu'il y a un nouveau nom avec une photo d'un bébé tout joufflu et rose qui gazouille à qui mieux mieux.

-Tiens, j'ai un nouveau cousin qui s'appelle Terry.

Mon regard se pose sur ma photo qui me sourit à pleine dent et à côté, la photographie de ma sœur m'adresse un sourire glacial. Je lui fait une grimace et elle se rend dans ma photo pour me tirer les cheveux. Sale petite peste. Je prend ma plume et avec un sourire diabolique, j'inscris un nota bene sous son nom.

-Alias Miss Pince-sans-rire, je marmonne en ricanant.
-Qu'est-ce que tu caquètes? me demande Morganne.
-Oh rien, je dis en refermant le livre. Tu as trouvé quelque chose?
-Non! C'est décourageant, il y a au moins dix familles différentes de Smith.
-Fantastique, je dis en roulant des yeux.

Je retourne porter le livre de la famille en me délectant d’avance de la réaction qu’aura ma sœur jumelle en voyant ma petite note. Je regarde un instant Morganne qui s’est installée sur une grande table avec au moins dix livres et qui semble plus déterminée que jamais à trouver une piste. Je m’assois en tailleur dans le fauteuil voisin et je prend le premier livre de la pile à la recherche d’une Morganne Smith.

C’est après une demi heure que je ferme le dernier arbre généalogique, incrédule. Je jette un coup d’œil à mon amie qui est assise dans un fauteuil, les yeux fermés, en se massant les tempes.

-Ce ne sont que les arbres généalogiques des sorciers d’Angleterre tu sais, je dis.
-Je suis autant anglaise et sorcière que ta longue lignée de sang pur.
-Comment tu... je commence.
-Je le sais, c’est tout.
-Il doit y avoir une erreur, je dis lentement. Quelqu’un a sans doute emprunté l’arbre de ta famille.

Morganne ouvre les yeux et se met à ricaner.

-Ma famille? Mais quelle famille? Ils m’ont abandonnée, rayée de la liste depuis longtemps.
-Arrête de te faire du mal. Tu sais que c’est faux! je m’exclame.

Elle se lève d’un bond, renversant une chaise.

-Ah oui? Alors pourquoi je ne suis dans aucun de ces livres? Hein, pourquoi?

Voyant que je me mords la lèvre, contrariée, elle jette la pile de livres sur le sol.

-Pourquoi, pourquoi? crie-t-elle rageusement.

Je la regarde s’agiter en m’empêchant de pleurer devant sa détresse.

-Je vais te le dire moi pourquoi, dit-elle en s’approchant, les yeux brillants de larmes. Je ne suis personne. Un paquet d’os sans nom, sans famille, sans origine. Un fardeau. Une pauvre petite orpheline qui est assez stupide pour croire à l’espoir. Pour croire qu’un jour, elle aura une mère et un père qui l’aimeront. Mais je n’ai personne.

Morganne se laisse tomber dans un fauteuil et entoure son ventre de ses bras. Lentement, je m’approche et me met à genoux devant elle. Elle semble si fragile. Je passe une main dans ses longs cheveux pour lui replacer derrière l’oreille. Le même geste que fait ma mère.

-Tu oublie une chose, je murmure.

Elle lève les yeux vers moi, des larmes roulant sur ses joues.

-Quoi? demande-t-elle.
-Moi, je répond en souriant.
-Oh, Virginia.

Elle tend ses bras vers moi et je m’assoit avec elle dans le fauteuil.

-Moi je ne vais jamais t’abandonner, je dis en lui faisant deux longues nattes.
-Je sais. Je suis désolée.
-C’est pas grave.

Nous restons encore un peu dans la salle et nous retournons dans la bibliothèque pour rejoindre Phil, après avoir rangé nos livres. Nous rencontrons Lilian et Anthony dans le hall d’entrée et nous partons vers les cachots, pour notre retenue, en traînant des pieds. En entrant dans la salle de classe, Rogue nous fait un horrible sourire en pointant une trentaine de chaudrons.

-Les élèves de troisième année ont utilisé ces chaudrons pour faire de la colle magique. Malheureusement, le seul moyen de récurer ces objets réside dans ceci...

À notre plus grande horreur, il nous montre ses mains ainsi que cinq brosses à dents. Devant notre air dégoûté, il ajoute.

-Vous avez deux heures.

Magnifique, moi qui en rêvait...

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