Disclaimer : le monde de Harry Potter ne m'appartient pas, il a été créé par JKRowling
Chapitre 1 :
Il était 18 heures quand Eris quitta l'appartement des Davies. Elle avait passé la journée à s'occuper de leurs deux enfants, et n'avait qu'une hâte, rentrer chez elle pour lire le dernier tome des Harry Potter, sorti la veille. Elle marchait à vive allure vers son arrêt de bus quand elle vit le grand véhicule rouge s'arrêter au loin, vomir une demie douzaine de zombies en costume trois pièces, et repartir aussitôt.
- Il ne manquait plus que ça, soupira la jeune fille en fermant ses yeux bleus.
Sachant que son prochain bus n'arriverait pas avant une vingtaine de minutes, elle prit une ruelle pour rejoindre un quartier marchand et vagabonder. Elle n'était pas revenue dans ce quartier de Londres depuis un moment, et c'est avec stupéfaction qu'elle découvrit une boutique qu'elle n'avait jamais vu auparavant. L'enseigne annonçait "Le paradis du petit geek" et Eris ne pouvait qu'approuver. La devanture était composée d'une bibliothèque basse en bois de chêne, remplie de livres fantastiques aux éditions uniques. Un Silmarillion relié de cuir noir et de gravures argentés lui fit un clin d'oeil insistant, mais c'est une autre partie de la vitrine qui l'avait faite s'arrêter. Sur un immense fauteuil qui aurait bien pu être la réplique de celui de Hagrid, se trouvait une malle aux armoiries de Poudlard, et à l'intérieur de laquelle étaient disposées des baguettes dans leur écrin de velours. Elle entra dans la boutique déserte. Des centaines de bandes dessinées étaient rangées sur des étagères immenses partout autour d'elle. Heureusement avec la sortie du dernier tome Harry Potter la veille, le rayon était indiqué grâce à des stickers en forme de baguette sur le sol. Elle resta bouche bée un instant quand elle y parvint, devant la quantité d'objets présents. Des capes, des écharpes, le choixpeau, le monstrueux livre des monstres, des dizaines d'éditions spéciales des six premiers tomes… Eris était aux anges.
Elle ressortit dix minutes plus tard avec la malle dans laquelle elle avait mis un exemplaire des potions de grands pouvoirs illustré, la baguette de Remus Lupin, une plume et de l'encre. Extatique, même rater son bus pour la deuxième fois de la soirée n'entama pas sa bonne humeur.
Lorsqu'elle rentra chez elle une heure plus tard, elle fut accueillie par les sourires moqueurs de ses parents, la voyant tenter de cacher ses achats.
- Il me semble t'avoir vu partir moins chargée ce matin, dit sa mère, ses cheveux roux attachés en chignon, comme à chaque fois qu'elle cuisinait.
Eris marmonna quelque chose d'inintelligible, mal à l'aise, pendant que son père tentait de cacher un rire que ses yeux noisettes ne parvenaient pas à dissimuler.
- Pour une fois qu'elle trouve quelque chose qui lui plaît, répondit son père, c'est à ça que servent les petits boulot ma Charlotte.
Du haut de ses seize ans, Eris adressa un sourire à son père qui lui accorda un clin d'œil complice.
- Allez viens mettre la table, continua t-il en se levant du canapé, tandis que sa femme lui assénait une grimace en se plaignant qu'elle n'avait même plus le droit de taquinet sa fille.
Tout en saisissant trois assiettes, Eris raconta sa journée et la découverte du magasin. Mr et Mrs Greenfield étaient un couple de médecins qui s'était rencontré en internat. Ils ne s'étaient plus quittés depuis vingt ans et avaient fondé un cabinet ensemble. Charlotte Greenfield était une petite femme replette aux yeux verts amande, le visage joliement couverts de tâches de rousseurs. Son mari Daniel lui, était un homme élancé rasé de prêt et aux cheveux blonds toujours bien coiffés.
C'était à huit ans, alors qu'elle regardait sa mère attacher ses beaux cheveux bouclés pour préparer un gâteau, qu'elle demanda pourquoi, contrairement à ses camarades, elle n'avait pas la tignasse de sa mère, ou les yeux de son père. Charlotte Greenfield s'était figée et lui avait demandé de rester dans la cuisine avant de partir chercher son mari. Il avait été difficile pour la petite fille qu'elle était de comprendre ce qu'était l'adoption, mais après une longue conversation, Eris avait eu sa réponse. Elle savait que ses cheveux noirs, ses yeux bleus acier et ses pommettes hautes lui venaient d'un autre père et d'une autre mère, quelque part ailleurs.
A deux heures du matin, Eris regardait le plafond d'un air hébété. Elle n'arrivait pas à croire que cette saga soit terminée. Cela faisait plus d'une heure qu'elle tentait de s'endormir, en vain. Elle se redressa et saisit sa nouvelle malle pour la mettre sur ses genoux et l'ouvrir. Rien ne semblait enlever le goût amer de la mort de certains personnages. Tonks, Remus, Hagrid… Eris soupira en prenant la baguette du professeur Lupin. Ce n'est qu'une histoire, se dit-elle, ce n'est pas comme si elle pouvait changer quoi que ce soit… Une nausée l'envahit et elle ferma les yeux. Comment pouvait-elle se montrer si émotive, c'était ridicule. Elle prit une grande inspiration, mais un vertige la fit chanceler. Après quelques secondes, elle rouvrit les yeux et découvrit avec étonnement qu'elle était intégralement enveloppée d'une lumière argentée.
- Mais qu'est-ce que… eut-elle le temps de dire d'une voix stridente avant de se sentir tomber en arrière.
Eris se réveilla brusquement en poussant un cri rauque. Quelqu'un venait manifestement de se prendre les pieds sur son corps endormi et de s'effondrer. Elle ouvrit les yeux, face contre terre, et essaya de distinguer quelque chose autour d'elle. Se souvenant brusquement de sa récente et déconcertante expérience dans sa chambre, elle prit peur et se demanda un instant si elle était devenue aveugle tant la pièce était sombre. Eris réussit à se lever et, tentant de discerner la personne l'ayant réveillée de manière si peu cavalière, trouva une fenêtre ouverte laissant passer un faible rayon de lune.
- Relève toi Peter ! Qu'est-ce que tu fabriques ? chuchota une voix pressante venant de la droite.
- Il, il y a quelqu'un ! répondit une voix chevrotante.
- Il faut qu'on file ! dépêche toi, dit une troisième voix.
- Qui êtes-vous ? lança Eris en essayant de les distinguer dans la pénombre. Où est qu'on est ?
- On est au sixième étage, lui répondit une quatrième voix, dans l'aile ouest.
Sixième étage de l'aile ouest, mais qu'est-ce que cela voulait dire ? Comment avait-elle quitté sa chambre ?
- Remus qu'est-ce que tu fais ? Cesse de discuter et vient !
Le sang d'Eris ne fit qu'un tour et elle sentit ses jambes se dérober sous elle.
Peter et Remus ? Remus Lupin ?