Bonjour chers amis miraculers.

Me revoici le chapitre suivant ^^ J'espère que vous l'aimerez. Bonne lecture et à très bientôt. Bisous miraculeux 3

Note de l'auteure: Les réponses à vos adorables commentaires sont désormais à la fin.

CHAPITRE 89 : UNE PROMENADE DE SANTÉ

- Sers-toi de ta tête, Chat Noir !

Le félin entendit la voix de Ladybug comme si elle se trouvait auprès de lui et il sourit. Il l'imaginait très bien le regarder avec les sourcils plissés, lui exhortant à être sérieux pour une fois.

Quand il était Chat Noir, il se laissait aller. Il suivait son instinct et réfléchissait souvent après. Ladybug était là pour réparer ses erreurs et pour le retenir quand il le fallait. C'était comme ça que fonctionnait leur duo et le résultat avait toujours été concluant, quoiqu'elle puisse en dire. Il se sentait vraiment libre dans ces moments-là, quand il n'avait pas à réfléchir aux conséquences de ce qu'il faisait.

Mais, aujourd'hui, il ne voulait pas la décevoir. Il devait être sérieux et réfléchi. Il devait se comporter un plus comme Adrien et un peu moins comme Chat Noir.

Le félin prit une profonde inspiration et réfléchit aux conditions posées par les trois fées. L'une dit la vérité et les deux autres mentent. Il ne pouvait leur poser qu'une seule question chacune. Quelle question leur poserait Ladybug si elle était là ?

Il fit courir son regard sur les bois, à la recherche de l'inspiration. Il lui fallait poser une question à la réponse évidente aux deux premières pour savoir si la dernière mentait ou disait la vérité… Il pensa alors à la célèbre question "quel est le couleur du cheval blanc d'Henri IV ?" et il sourit : il avait une idée.

Un large sourire aux lèvres, Chat Noir se tourna vers la première fée, celle aux cheveux blancs.

- Mon costume est-il noir ? L'interrogea-t-il.

La fée lui rendit son sourire, ne semblant pas vraiment contrariée par sa stratégie.

- Non, répondit-elle simplement, de sa voix cristalline.

Le félin hocha la tête pour la remercier de sa réponse. Celle-ci mentait, lui restait donc encore une menteuse et celle qui disait la vérité.

Il se tourna ensuite vers la fée aux cheveux couleur de nuit, qui lui rappelait un peu la couleur des cheveux de sa Lady, puis lui posa la même question.

- Mon costume est-il noir ?

La fée garda le silence quelques instants puis voleta lentement vers lui.

- Oui, admit-elle finalement.

Chat Noir ne put empêcher ses lèvres de s'étirer dans un plus large sourire satisfait: il savait à présent que la dernière fée, celle aux cheveux roses, allait lui mentir. Il se tourna donc vers elle et lui posa sa dernière question.

- Quel chemin dois-je suivre ?

La fée lui désigna le chemin de gauche…

Le félin observa la direction indiquée et frissonna, songeant qu'elle conduisait à la mort, s'il en croyait l'écriteau. Il remercia les trois fées qui lui avaient apporté leur aide puis s'engagea dans le chemin de droite.

Au fur et à mesure de ses pas, Chat Noir voyait la forêt s'éclaircir. Étrangement, il n'aimait pas ça: la forêt donnait un semblant de protection et il avait le sentiment que s'il en franchissait l'orée, de chasseur, il deviendrait proie. Il avançait donc avec tous ses sens en alerte, la matraque à la main, prêt à en découdre.

Il arriva finalement là où la forêt se terminait et s'arrêta au dernier arbre pour observer les lieux. Le chemin qu'il empruntait se poursuivait jusqu'à une colline où il y avait un nouveau croisement. Il compta pas moins de sept directions différentes, en comptant celle sur laquelle il se trouvait.

Le félin resta à l'abri du dernier arbre pendant de longues secondes, à observer, comme l'aurait certainement fait Ladybug, mais, étant donné que rien ne semblait se passer, il décida finalement de sortir de la protection des bois pour se rendre au croisement qu'il devait inéluctablement rejoindre.

Quand il atteignit l'intersection, il constata qu'aucun panneau ne l'attendait pour l'aider. Il attendit encore un peu, au cas où un résident des lieux viendrait l'aider mais, rien ne se passant, il s'engagea finalement dans le chemin qui lui faisait face.

Quelques minutes plus tard, Chat Noir fut de nouveau arrêté dans sa progression par un immense rocher qui lui barrait la route. Il essaya de l'escalader mais,au moment où il posait son pied sur le bord de l'immense roc, il entendit un immense grondement et il se figea net, tous les sens en alerte. Il découvrit alors, avec horreur, que ce n'était pas un rocher qui lui barrait la route… mais un troll endormi.

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Il y a deux heures de cela, il y avait autant d'heures après une heure de l'après-midi, que d'heure avant une heure du matin.

Quelle heure est-il maintenant ?

Plus Ladybug relisait le problème, plus ses pensées s'embrouillaient. Elle détestait vraiment les mathématiques et l'absence de son chaton lui pesait plus qu'elle n'aurait pu le penser. Elle sentait la panique monter en elle. Elle devait se calmer et vite: chacun d'entre eux comptait sur l'autre pour réussir cette épreuve. Elle ne devait donc pas échouer. Elle n'avait pas le droit à l'échec.

Ladybug ferma donc les yeux et évoqua l'image apaisante d'Adrien lui souriant, assis à côté d'elle, occupé à lui expliquer comment résoudre un exercice donné en cours.

- Ce n'est qu'une question de logique, ici, Marinette, lui disait-il, pas seulement de mathématiques. Aie confiance en toi, comme lorsque tu portes ton costume de Ladybug.

L'héroïne ouvrit de nouveau les yeux: Adrien, son chaton, avait raison, le problème qui se posait face à elle était plus une question de logique que de véritable mathématiques. Elle pouvait le faire. Elle devait le faire.

Elle relut plusieurs fois l'intitulé du problème puis décida de suivre la logique, selon les conseils d'Adrien. Entre une heure du matin et une heure de l'après-midi, il y a douze heures. Ça c'était facile. Pour qu'il y ait autant d'heures entre les deux, il faut diviser douze par deux, ce qui fait donc six. Ladybug sourit: la réponse au problème est donc sept heures. C'était pas si difficile au final.

L'héroïne allait s'engager dans le chemin du milieu quand elle hésita, prise d'un dernier doute. Le dernier conseil d'Adrien résonna alors dans sa tête comme un signal d'alerte

- Relis toujours l'énoncé du problème avant de donner ta réponse, pour vérifier que tu n'as rien oublié !

Ladybug relit donc encore une fois l'intitulé du problème et blanchit. Adrien l'avait sauvée, une fois encore, alors qu'il n'était pas véritablement présent auprès d'elle: elle avait oublié le début dans son raisonnement, ce qui changeait tout. En effet, en ajoutant deux heures à la réponse, on passait de sept heures à neuf heures… et donc, du chemin du milieu, elle devait en réalité emprunter le chemin de gauche.

Tremblant légèrement d'avoir échappé à un funeste sort, l'héroïne s'engagea enfin sur le bon chemin, tout en se demandant ce qui allait lui arriver à présent.

Au fur et à mesure que Ladybug s'enfonçait dans les bois blanc, la forêt s'épaississait tellement devant elle que le seul endroit praticable était le chemin où elle se trouvait. Elle ne parvenait même plus à distinguer quoique ce soit qui ne soit pas un tronc d'arbre. Mais, malgré le fait qu'elle était pour ainsi dire prisonnière de la flore sylvestre, elle avait le sentiment confus et étrange d'être en sécurité.

Une trouée s'ouvrit finalement devant elle et elle entendit soudainement de la musique entraînante qui l'attira comme un aimant. Dans un état second, Ladybug suivit l'air enchanteur et déboucha dans une grande clairière. A peine avait-elle émergé de la lisière des bois qu'elle se retrouvait prise dans une ronde formée par des sorcières.

- Si tu veux sortir de là, danse, danse avec nous, chantaient-elles en cœur. Si tu veux sortir de là, trouve, trouve l'intruse parmi nous.

Ladybug lutta contre son esprit cotonneux et contre son corps qui ne voulait que danser et chanter, afin de tenter de suivre les instructions de ses partenaires de danse. Hélas, elle se rendit bientôt compte avec horreur que les sorcières se ressemblaient toutes… Évidemment, ça ne pouvait pas être facile…

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Chat Noir expira doucement de soulagement: il avait cru avoir réveillé le troll, lorsqu'il avait tenté de l'escalader, mais, apparemment, le son qu'il avait émis à ce moment-là n'était qu'un simple ronflement. Il attendit, immobile, pendant encore quelques instants puis recula de quelques pas avant de sentir comme un mur dans son dos. Il se rappela alors l'avertissement qu'il avait reçu en arrivant dans cet étrange monde: il ne pouvait pas faire marche arrière à moins d'y être invité…

Le félin tenta donc de contourner le troll mais, à chaque fois qu'il tentait de passer à droite ou à gauche, il se retrouvait de nouveau face à l'immense obstacle endormi. Il comprit bien vite qu'il ne pouvait pas sortir du chemin et qu'il devait donc trouver un moyen de passer de l'autre côté sans réveiller le troll.

Tout en cherchant une solution, Chat Noir jouait avec sa matraque, la faisant tournoyer entre ses doigts. Il sentit soudainement qu'elle lui échappait et, dans un vif mouvement pour la rattraper avant qu'elle ne tombe à terre, il appuya sur le bouton qui lui permettait de s'étendre. Il écarquilla alors les yeux, frappé par la solution qui s'offrait soudainement à lui, puis un large sourire étira ses lèvres.

Le félin recula de nouveau jusqu'à sentir dans son dos la barrière invisible qui l'empêchait de faire demi-tour, déploya sa matraque pour en faire une perche puis se mit à courir en direction du troll. À la dernière minute, il planta son instrument dans le sol et, avec l'élan qu'il avait pu prendre, décolla du sol pour survoler le troll. Au lieu de la lâcher, comme le faisaient les athlètes du saut à la perche, Chat Noir appuya sur le bouton de sa matraque pour la rétracter puis fit une pirouette afin d'atterrir souplement et silencieusement sur ses pieds.

Il plissa immédiatement le nez quand il sentit une odeur fétide envahir ses narines. Il se tourna, au ralenti, dans la direction du troll, craignant de l'avoir réveillé en atterrissant devant lui mais il découvrit avec soulagement que ce n'était pas le cas. L'odeur répugnante qu'il sentait était celle de son haleine, qui s'échappait de sa bouche entrouverte, devant laquelle le félin s'était posé.

Chat Noir se pinça le nez pour bloquer les effluves nauséabondes qui lui donnaient envie de vomir puis s'éloigna du troll avec rapidité et discrétion. Quand il estima qu'il était suffisamment loin du danger que représentait le troll, il libéra son nez et prit une satisfaisante bouffée d'air pur qui nettoya ses poumons et son conduit nasal.

Le félin poursuivit sa route mais s'arrêta bientôt de nouveau, en fronçant les sourcils: le chemin qu'il suivait avait formé une boucle pour le ramener au croisement. Son instinct lui soufflait qu'il devait vaincre le troll pour pouvoir reprendre son cheminement mais, étant donné qu'il n'était pas pressé de le faire, il préféra, dans un premier temps, tester les autres directions.

Hélas, comme il le soupçonnait, il revenait à chaque fois au croisement. Il se demandait d'ailleurs à quoi celui-ci pouvait bien servir s'il n'y avait qu'une seule direction qu'il pouvait prendre et un seul danger à affronter… Peut-être aurait-il affronté un danger différent s'il avait choisi une autre direction lorsqu'il était arrivé la première fois à ce croisement… A contrecoeur, Chat Noir prit donc de nouveau le chemin qui conduisait au troll.

Celui-ci n'avait pas bougé et semblait toujours endormi. Le félin se demanda le meilleur endroit où il devait se trouver au moment de le réveiller mais, quand il se rappela l'odeur épouvantable de son haleine, il décida de rester où il était: plus longtemps il attendrait avant de la sentir de nouveau, mieux il se porterait. Et puis, comme ça, il aurait également l'effet de surprise.

Il s'approcha furtivement de son adversaire pour l'observer et tenter de lui trouver des failles qu'il pourrait exploiter. Il remarqua alors un écriteau qu'il n'avait pas vu à son premier passage et le lut.

Te voilà prisonnier d'une boucle sans fin

Pour pouvoir t'en libérer, ce troll tu devras affronter

Bon courage !

Le dernier espoir de Chat Noir de trouver une autre solution s'envola: il devait réveiller le troll…

- HEY ! GROS BALOURD ! RÉVEILLE-TOI ! hurla le félin en jetant des cailloux en direction de la tête de son adversaire.

Il ne fallut pas longtemps au troll pour se redresser et regarder Chat Noir d'un air mavais. Ce dernier déglutit mais resserra sa prise sur sa matraque: ce n'était pas le moment de faire la poule mouillée.

Le troll était énorme et possédait force et puissance. Les atouts de Chat Noir étaient ses réflexes et sa vitesse, ce qui lui évita plus d'une fois de finir écrabouillé sous le poing massif de son adversaire. Il était vif mais savait qu'il se fatiguerait vite à ce rythme là et, surtout, qu'il ne pourrait pas gagner en ne faisant que se défendre.

Il devait se servir de sa tête, encore une fois, et tendre un piège au troll. Heureusement pour lui, le Roi -Gardien- Zacharie et sa Chevalière Cavalière -Protectrice- Karigan ne lui avaient pas interdit de se servir de son pouvoir…

Chat Noir sourit quand un plan simple mais efficace germa dans son esprit. Il espérait que ça suffirait pour briser la boucle qui le maintenait prisonnier. Il se positionna au milieu de la route, accroupi, la main portant son miraculous posée sur le sol et la seconde sur sa matraque, prêt à l'allonger.

Comme prévu, le troll fonça sur lui. Chat Noir se mit à compter mentalement. Trois. Le troll se trouvait à moins de quatre mètres de lui. Deux. Moins de trois mètres. Un. Quand son adversaire se trouva à presque deux mètres de lui et que Chat noir fut persuadé qu'il ne pourrait plus s'arrêter dans son élan, il se mit à hurler.

- Cataclysme !

Un immense trou se creusa alors dans le sol et, au moment où le troll tomba dedans, en tendant la main pour l'attraper, il se servit de sa matraque, qu'il avait allongée, pour passer au-dessus de lui et lui échapper.

Le coeur battant à tout rompre, Chat Noir attendit quelques instants mais il fut bientôt rassuré: le troll était coincé dans le trou qu'il avait fait et ne pouvait à présent que hurler de colère.

Le félin étant du bon côté de la route, il reprit son cheminement. Il constata bien vite avec soulagement qu'avoir coincé le troll était suffisant pour le libérer: il ne revint pas au croisement. Soulagé, il continua donc d'avancer vers la prochaine épreuve qui l'attendait, espérant que sa Lady s'en sortirait bien, elle aussi.

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Ladybug regardait avec une admiration béate les reflets des lucioles dans les longues chevelures noires de jais des sorcières avec qui elle dansait. Elles étaient si belles avec leur peau albâtre et leurs robes mauves. Elles portaient également le traditionnel chapeau pointu mais, contrairement aux légendes, elles n'étaient point hideuses. En réalité, elles étaient d'une beauté surnaturelle. Leur charme était aussi envoûtant que leur voix et Ladybug sombrait de plus en plus sous le coup du sortilège.

Elle était bien là. Elle y resterait bien pour danser et chanter jusqu'à la fin de sa vie. Oubliant tous les soucis qui pesaient sur ses épaules. Effaçant de ses pensées ces épreuves et cet Ordre des Gardiens. Supprimant sa culpabilité latente concernant la mémoire perdue de Maître Fu. Déserter ses devoirs de gardienne et de porteuse du Miraculous de la Coccinelle. Enterrer la souffrance provoquée par les arrestations de Papillon et du Monarch puis par leur procès. Abandonner…

L'envoûtement se brisa soudainement quand le visage de Chat Noir se grava dans l'esprit de Ladybug. NON ! Elle ne pouvait pas laisser tomber son partenaire. Pas encore une fois ! Elle ne ferait pas deux fois la même erreur.

Serrant les dents pour éviter de se faire charmer par les rires mélodieux des sorcières, ainsi que par leurs chants encore plus entêtants, Ladybug se concentra pour les détailler, les unes après les autres.

L'héroïne ne savait pas si elles étaient toutes sœurs jumelles ou s'il s'agissait d'un sort pour la duper mais, ce qu'elle pouvait constater, c'était qu'elles étaient toutes identiques. Les mêmes cheveux lisses, la même peau sans défauts, les mêmes yeux dorés… Elles étaient semblables jusqu'à leurs vêtements: cette robe mauve de teinte similaire, ces boucles d'oreilles qui brillaient doucement à la lumière, ce magnifique et hypnotisant médaillon formé par une améthyste, qui trônait à leur gorge…

Les rayons du soleil rebondissaient sur les pierres, les faisant chatoyer de mille feux, tout en provoquant des jeux de lumières sur les robes des sorcières. Ladybug avait l'impression que ce n'était plus ses compagnes de danse qu'elle entendait chanter mais la lumière elle-même. C'était si beau et émouvant qu'une larme roula le long de sa joue.

Sans même s'en rendre compte, Ladybug joignit de nouveau sa voix à celle des sorcières et son corps suivit le nouveau rythme qu'elles avaient donné à la danse. Elle riait et pleurait tour à tour, regardant les visages identiques des sorcières qui l'entouraient.

Soudainement, elle croisa un regard mi-doré, mi-argenté qui alluma des sonnettes d'alarme dans son esprit embrumé. Cette sorcière était différente des autres et cette constatation sembla familière à Ladybug, comme si elle avait besoin de cette information pour une quelconque raison.

Elle ferma les yeux pour se concentrer au maximum et les paroles d'un chant remontèrent à sa mémoire.

Si tu veux sortir de là, trouve, trouve l'intruse parmi nous.

Ladybug ouvrit brusquement les yeux. C'était ça! Elle cherchait cette sorcière pour pouvoir sortir de cette maudite clairière et fuir les chants ensorceleurs. Fébrilement, elle leva le doigt pour la désigner quand elle se rendit compte que ce n'était pas la bonne qu'elle désignait: celle-ci ne possédait pas des yeux vairons. Elle baissa alors les bras de dépit: elle avait presque réussi.

Ladybug allait de nouveau abandonner quand elle eut l'impression d'entendre la voix de Chat Noir. Tu connais déjà la moitié de la solution, Buginette, lui aurait-il dit, n'abandonne pas maintenant ! Évidemment, il avait raison: il ne lui fallait que trouver de nouveau la sorcière aux yeux vairons… et, pour cela, elle devait trouver le moyen d'empêcher les sorcières de l'hypnotiser de nouveau.

Elle s'arracha à leur étreinte et, avant que l'une d'entre elles n'ait le temps de reprendre ses bras pour l'entraîner à nouveau dans la danse, elle lança son yoyo dans les airs.

- Lucky Charm ! s'écria Ladybug.

Un casque tomba entre ses mains et l'héroïne sourit: pour une fois, la solution de la magie miraculeuse était simple et claire. En effet, pour éviter d'être ensorcelée, il lui suffisait de couper son lien avec l'origine de l'envoûtement: les chants. Avec un sourire, Ladybug posa le casque antibruit sur ses oreilles et un silence relatif s'installa dans ses oreilles. Elle entendait toujours faiblement les chants mais son esprit restait clair et vif.

Impatiente de quitter cet endroit à la fois enchanteur et dangereux, Ladybug s'empressa d'observer chacune des sorcières qui dansaient. Quand, finalement, elle saisit un éclat d'argent, du coin de son œil, sur sa droite, elle leva la main et, sans hésitation, désigna la sorcière aux yeux vairons de son index.

- Voici votre intruse.

Le silence tomba sur la clairière et les danseuses cessèrent de bouger.

- Bien joué, jeune pousse, admit finalement la sorcière, en souriant doucement. Pour te récompenser, je t'offre cette pierre de lune.

Elle lui tendit une pierre translucide qui se mit à briller de mille feux quand elle entra au contact de la main de l'héroïne. Sa lumière rappelait vraiment la lueur argentée et mystique d'un rayon de lune et Ladybug l'admira quelques secondes. Finalement, quand elle releva la tête pour demander à son interlocutrice ce qu'elle devait faire à présent, elle découvrit qu'elle était de nouveau seule.

Ladybug, ayant déjà retiré son casque, se tourna dans toutes les directions mais la seule présence qu'elle découvrit était un petit chat noir qui se dirigeait à l'autre bout de la clairière. La lumière émanant de la pierre de lune semblant la guider dans la même direction, elle suivit le petit félin en souriant: il lui rappelait son partenaire…

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Chat Noir s'était de nouveau enfoncé dans la forêt. Plus il avançait, plus les essences d'arbres devenaient hétéroclites, ce qui lui rappelait qu'il ne se trouvait pas dans une véritable forêt mais plutôt dans une forêt magique.

Finalement, au bout de plusieurs longues minutes, il arriva dans une étrange et sombre clairière. Le feuillage était si épais qu'il cachait la lumière et il ne devait qu'à son Miraculous de pouvoir distinguer où il allait. Le sol, recouvert de feuilles séchées et d'épines de conifères, craquait sous ses pas alors qu'il se rapprochait de la curiosité sylvestre qui se trouvait au centre de la clairière.

Sept troncs d'arbre nus, tous d'essence différentes, étaient alignés les uns aux autres. Ils étaient taillés approximativement à la taille du félin et, devant eux, se trouvait un nouvel écriteau.

Te voilà arrivé au bout de ta quête.

Pour pouvoir retrouver Ladybug,

Sert-toi de tes sens, ils t'ouvriront le passage.

Bon courage !

Chat Noir sentit son excitation grandir : il ne lui restait plus qu'à traverser cette épreuve et il pourrait retrouver sa Lady. Il était plus qu'impatient de la revoir et pas seulement parce qu'ils affrontaient seuls ce test. En effet, il n'aimait pas la savoir en danger sans qu'il puisse la protéger. Ce n'était pas qu'elle ne savait pas se défendre mais… ça avait toujours été son rôle de la protéger et il ne changerait ça pour rien au monde.

Le félin soupira et ferma les yeux quelques secondes pour reprendre le contrôle de son cœur: ce n'était pas le moment de laisser l'adrénaline lui monter à la tête, il devait avoir l'esprit clair pour terminer cette ultime épreuve.

Quand ses paupières se soulevèrent de nouveau, Chat Noir s'approcha des sept troncs pour les examiner: il était certain que la solution se trouvait là sinon pourquoi ces étranges arbres se trouvaient-ils ici ?

Il tourna autour de chacun d'entre eux, les passant au crible, mais, mis à part le fait qu'ils ne possédait pas de cime et n'était pas beaucoup plus grand que lui, il ne trouva rien de particulier. Il soupira de déception puis décida d'appuyer son oreille contre l'un d'entre eux, un tronc de chêne, pour tenter de déterminer s'il était creux ou non.

À peine sa main avait-elle effleuré le bois qu'une note grave d'une pureté unique dans ce monde retentit dans la clairière. Au même moment, une étincelle rouge jaillit du sommet du chêne et tourbillonna devant lui avant de disparaître.

Chat Noir n'osait plus bouger, époustouflé par le spectacle dont il venait d'être témoin. Finalement, au bout de quelques longues secondes de silence sans lumière, la curiosité fut plus forte que lui et il se précipita vers le tronc d'à côté, celui d'un bouleau, pour tenter de nouveau l'expérience. Cette fois-ci, la note fut plus aiguë et la couleur verte.

Le félin s'amusa, comme un enfant, avec chacun des troncs, découvrant petit à petit les sept couleurs de l'arc-en-ciel ainsi que les sept notes principales de la gamme. Il se laissa porter par les mélodies lumineuses qu'il pouvait former sans jamais s'en lasser.

Il se perdait dans la musique, comme lorsqu'il jouait avec ses amis de Kitty Section.

Il se figea soudainement, devant le chêne, en pensant à ses amis: il n'était pas là pour s'amuser mais pour passer un test. Rougissant de son égarement, il recula pour réfléchir à la solution de son épreuve.

Les sept couleurs de l'arc-en-ciel et les sept notes de la gamme… se pouvait-il que ce soit aussi facile que de simplement jouer la gamme, sachant que ça permettrait en même temps de dessiner un arc-en-ciel ? Ça valait le coup d'essayer mais dans quel ordre devait-il le faire et quelles seraient les conséquences s'il se trompait ?

Chat Noir déglutit, ayant perdu toute l'euphorie qui l'habitait, quelques secondes à peine auparavant. Un arc-en-ciel commençait par la couleur rouge, il devait donc logiquement jouer la gamme dans l'ordre, du plus grave au plus aigu. Inquiet de prendre la mauvaise décision mais ne pouvant rester sans rien faire, Chat Noir prit une profonde inspiration et se lança. Il navigua rapidement d'un tronc à l'autre pour faire résonner les notes dans la lugubre clairière, afin de créer les étincelles de couleur.

Chacune d'entre elles rejoignait la précédente et, quand finalement il eut appuyé sur le dernier tronc et ainsi donné vie à l'étincelle violette, les sept petites lumières se fondirent en une puissante lumière blanche, qui illumina toute la clairière et aveugla le félin.

Lorsque Chat Noir parvint à voir de nouveau, un portail s'était créé dans la lumière. Un portail au travers duquel il parvenait à voir la salle du trône du Roi Zacharie: il avait réussi.

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Ladybug poursuivait son chemin à travers la forêt de bois blanc. Petit à petit, la variété d'arbres se diversifia pour former une forêt beaucoup plus semblable à celles qu'elle connaissait. Son instinct lui soufflait que ça signifiait que la fin de ce test approchait et son stress monta encore d'un cran.

La forêt s'épaissit de plus en plus et devint de plus en plus sombre, jusqu'à ce qu'elle soit obligée de sortir de son yoyo la pierre de lune pour parvenir à voir où elle posait les pieds.

Finalement, l'héroïne arriva dans une sombre et étrange clairière où sept souches d'arbres de sept essences différentes étaient alignées les unes aux autres. En s'approchant d'elles, Ladybug s'aperçut que sept bols, emplis de liquide, étaient posés dessus.

Le but de l'épreuve paraissait assez évident: elle devait sûrement boire le contenu de l'un d'entre eux… L'héroïne se pencha vers le plus proche d'elle pour l'examiner quand une voix sortie de nul part la fit sursauter

- A ta place, j'attendrais de savoir ce qui m'attend avant d'en boire un !

Ladybug regarda partout autour d'elle, à la recherche de la personne qui lui avait parlé, avant de finalement penser à baisser les yeux. Elle découvrit alors, à côté de la souche devant laquelle elle se trouvait, un minuscule lutin vert qui lui souriait.

- Bonjour Ladybug, la salua-t-il avec une révérence digne de Chat Noir. Je m'appelle Philéas et je suis venue te donner quelques instructions pour ta dernière épreuve.

L'héroïne lui rendit son salut, se rappelant que ce monde était magique et que c'était certainement pour cette raison qu'il connaissait son nom.

- Je te remercie, Philéas, annonça-t-elle sincèrement. Que dois-je donc faire ?

Le petit lutin lui sourit, sauta sur la souche puis s'éclaircit la voix.

- Pour arriver au bout de ta quête et sortir de la Colline aux fées, d'une potion tu devras t'abreuver, commença-t-il. Seule l'une des sept aura l'effet désiré, les autres se montreront sans pitié. N'oublie pas de te méfier des apparences, elles ne sont pas toujours ce que l'on pense. Bon courage !

Philéas s'inclina de nouveau puis disparut dans un pop de fumée verte, laissant Ladybug de nouveau seule. Elle regretta la présence du petit lutin car la solitude commençait à lui peser mais ne s'appesantit par dessus: si tout se passait bien, elle allait bientôt retrouver son chaton.

Ladybug se pencha de nouveau vers le premier bol pour examiner la mixture qu'il contenait. Le liquide était quasiment transparent et il en émanait une douce odeur de rose qui ravit Ladybug. Malheureusement, elle se doutait que ce ne serait pas ce liquide qu'elle devrait boire: ce serait beaucoup trop facile.

Elle examina cinq autres bols et tomba sur divers breuvages, certains beaucoup plus alléchants que d'autres. Le deuxième était d'une de couleur blanchâtre, qui lui rappelait du lait de vache, mais dont l'odeur ressemblait plus à celle du soja fermenté… Elle grimaça de dégoût et s'empressa d'aller examiner le troisième récipient. Si le liquide qu'il contenait était complètement transparent, une forte odeur d'iode en émanait, tant et si bien qu'elle fut convaincue qu'il s'agissait d'eau de mer. Ladybug haussa les épaules: ce n'était pas ce qu'elle avait goûté de pire.

Le bol suivant l'attira comme un aimant, que ce soit par sa chaude couleur marron, ou par l'odeur caractéristique du chocolat qui en émanait. Son ventre émit un gémissement d'envie et elle se mit à saliver: elle l'aurait bien avalé immédiatement, ce bol-ci… Soupirant à fendre l'âme, elle s'éloigna du chocolat chaud pour s'approcher du contenant suivant.

Le liquide suivant était d'une couleur rouge qui l'avait tout d'abord rebutée: en effet, elle eut soudainement peur qu'il s'agisse de sang. Après tout, tout était possible dans cet étrange monde… Mais, elle s'approcha prudemment, elle s'aperçut que le parfum lui rappelait plus celui d'un jus d'orange que l'odeur métallique si caractéristique de la nourriture préférée des vampires. Elle s'empressa tout de même de se diriger vers l'avant-dernier bol, n'étant pas vraiment à l'aise avec ce breuvage.

Ladybug se pencha pour renifler l'odeur du contenu du sixième bol mais, elle ne sentit absolument rien, même quand son nez effleura la surface du liquide. Il était parfaitement transparent. C'était le ramequin le plus neutre des six qu'elle avait examiné jusqu'à présent. N'ayant rien de plus à constater, elle se dirigea finalement vers le dernier récipient, qui se trouvait à l'extrémité des souches.

Avant même de parvenir devant, elle se figea, à un pas de la dernière souche, et plissa le nez sous l'odeur nauséabonde qui émanait du contenu du bol. Elle se pinça le nez et se pencha au-dessus du liquide… pour reculer immédiatement, saisie de haut-le-cœur. Le breuvage était visqueux, granuleux et d'une horrible couleur kaki.

Au bout de quelques secondes, après avoir réussi à maîtriser sa nausée, Ladybug recula pour avoir une vue d'ensemble des différents bols, son regard se fixant malgré elle sur la dernière potion. Il lui semblait évident que c'était celle qu'elle devrait boire… Son instinct lui criait que c'était celle-ci qu'elle devait boire… sans compter que, dans ce genre de situation, c'était toujours la potion à l'apparence et à l'odeur la plus repoussante qu'il fallait boire… Néanmoins, elle prit le temps de réfléchir de nouveau avant de passer à l'action, l'odeur et l'apparence écoeurante la poussant à prendre son temps.

Philéas lui avait dit de se méfier des apparences… et, si elle suivait les apparences, elle boirait sans hésitation l'eau de rose ou le chocolat chaud… Son raisonnement lui semblait donc le bon: elle devait boire la plus infâme des potions, même si avaler le lait de soja fermenté ou la boisson qui lui faisait penser à du sang l'aurait également dégoutée…

A contrecœur, l'héroïne s'approcha donc une fois encore du bol maudit, le doute envahissant son esprit. Et si elle se trompait ? Et si à cause de son mauvais choix, elle échouait si près du but ?

Avant de changer d'avis, Ladybug prit une profonde inspiration en tournant la tête vers la forêt, puis saisit le bol et avala son liquide d'une traite. Le goût et la texture étaient aussi infects qu'ils ne laissaient présager: un mélange de terre, de brûlé et d'autres parfums auxquels elle préférait ne pas penser.

Elle commença à avoir des crampes au ventre et son corps voulut rejeter le poison gustatif dont elle venait de l'abreuver. S'était-elle trompée ? Avait-elle subi ça pour rien ? Etait-ce la fin ?

À suivre…

Prochain chapitre, Chapitre 90 : Retour à la case départ

Les commentaires et les critiques constructives sont toujours appréciées.

LadyJoyNoir: Je me suis vraiment lâché sur celui-ci XD C'est le dernier et j'ai le recul de tous les autres tests maintenant ^^ Je suis très contente que tu aimes l'histoire de ce test ^^ Aaaawwww. Merci beaucoup pour le compliment. Moi aussi je suis contente de te connaître (au présent XP). J'espère que tu aimeras également ce chapitre. Bonne lecture et à très bientôt. Bisous miraculeux 3

Emilie Narya: Je suis tellement heureuse que tu connaisses Cavalier Vert. C'est l'une de mes séries de livres préférés. Kristen Britain a tellement de talent ! (Oui c'est un peu elle qui m'a inspiré mon côté sadique: je ne me remettrais jamais de la fin du tome 4 et d'avoir du attendre 3 ans pour lire la suite... en anglais du coup XD) Et, oui, Harry Potter a bercé mon adolescence ^^ Je suis tellement heureuse que tu aimes ^^ J'espère que tu aimeras également la suite. Bonne lecture et à très bientôt. Bisous miraculeux 3

Ladylysline: Merci beaucoup 3 Je suis vraiment heureuse qu'il fasse parti de tes préférés. Je me suis lâchée pour ce test donc je suis très contente que tu l'attendais avec impatience ^^ Oui, 12 épreuves ^^ Ca a été du travail d'en faire 12 différentes mais j'espère avoir bien réussi mon pari ^^ Je suis très heureuse que tu aies aimé le voyage que je vous ai fait faire au fil des chapitres. J'ai pris beaucoup de plaisir à faire des recherches pour vous ^^ Alors Brocéliande n'était pas le tout premier mais c'était le premier où j'ai développé une histoire autour du lieu en me basant sur les légendes ^^ Je suis ravie que tu aies aimé mon clin d'oeil à ce test ^^ J'adorais le concept des meurtrières, je suis ravie que toi aussi ^^ Oui, je fais fonctionner votre imagination, mais n'est-ce pas le nom de cette Miracle Box ? XP Je suis contente que tu aimes mes Kwamis de l'imagination et mon couple fétiche de Cavalier Vert ^^ C'est vrai que Faith peut rappeler le pouvoir de Dusuu. J'aime l'idée que l'apparence peut être la même mais pas le pouvoir ^^ Et la plume est le clin d'oeil à la plume symbolique du l'écrivain. Et oui, petite surprise pour ce dernier test: alternance de POV ^^ Je voulais terminer les tests en beauté. Ravie que ça te plaise. Alors la pierre de lune est également un clin d'œil à Cavalier Vert mais bien vu pour Clochette, je n'y avais pas pensé XD Pour les papillons, je crois que l'inspiration vient de Arthur, en effet XD Pour la solution... tu verras en lisant ce chapitre ^^ J'espère que tu l'aimeras également. Bonne lecture et à très bientôt. Bisous miraculeux 3