Disclaimer : Les cinq G-boys ne sont malheureusement pas à moi. Mais bon… Ça va pas m'empêcher de les emprunter un tit peu, pour m'amuser avec. C'est vrai quoi, c'est pas comme si je les rendais pas après. Hin hin hin... D

Mais Kathleen, c'est ma mienne ! … … En même temps, je mets quiconque au défi de la supporter plus de cinq minutes. ;p

Avertissement : Ceci est ma première fic sur Gundam Wing. A force de lire des fics GW, j'ai été contaminée aussi. XD Toujours est-il que toute ma connaissance de cet univers vient de là. Pour les puristes, merci de ne pas sauter au plafond, si je me plante sur un point X ou Y, à priori, c'est pas fait exprès.

Et puis de toute façon, je torture les G-boys comme je veux, na ! ;p

Résumé : Vous pensiez qu'il était impossible de trouver un énergumène pire que Duo ? Pourtant, la nouvelle recrue que les profs ont envoyé aux cinq garçons, peut largement lui tenir tête sur la plupart des points. Demandez donc à Wufei ! Franchement, c'est à finir par se demander qui des Mads ou de Oz en veut le plus aux G-boys. Fic gravement déjantée ( pour l'instant… ;p )

Couples : 3&4, celui-là, il est sûr. Pour le reste… J'ai un OC qui se balade, 3 bishôs encore à disposition, et BEAUCOUP d'imagination. Alors, je sais pas encore ce que je vais en faire, mais au moins, j'ai pas mal de possibilités. Mwahahahaha !!! #rire de sadique psychopathe#

Reviews : Petite annonce importante : je vais pas pouvoir tenir le rythme d'un chapitre par semaine pour les trois-quatre derniers. La raison est toute simple : j'ai repris les cours, et ça s'annonce trèèès chargé niveau boulot. Alors je pense que je pourrais pas consacrer beaucoup de temps à mes fics. Désolée, va falloir être patient. J'essaierais de mettre un chap toutes les deux semaines, mais je garantis rien. Enfin voilà, place aux RAR !

Kamara : Marf, ouais, ils vont le payer, ces Ozzies. Y'a du dégât massif d'annoncé, hin, hin, hin. Biz !

Lenao : Je te rassure, c'est sauvetage de dragon, au programme d'aujourd'hui. Mais, le côté apocalyptique ( j'aime bien ce mot, lol ) j'avais prévenu au départ, il me semble, ne ? # la fille qui essaye de sauver sa peau #. Kiss !

Onarluca : Merci pour le compliment. J'essaye de faire des updates régulières, mais avec la reprise des cours, ça va être coton pour tenir des délais, mdr. Enfin, voilà déjà un chap de plus. Bizoo !

Leen : Heuuuu… Leen, rend ce bazooka à Trowa tout de suite, s'il te plaît. Il va en avoir besoin là… # cours se planquer courageusement dans Deathscythe # ;) Kissu !

Lumina : Voilà, chap 20 aujourd'hui, comme je te l'avais dit. ;) Tu vas avoir de quoi t'occuper pour décompresser de ton DS, mdr. Pas encore pu attaquer la looongue liste de fics que tu m'as passée, lol. ( Cours, update et boulot, trop pas le temps. -.-; ) A plus sur msn ! Biz !

Bibou : 25 chapitres ? Oulà, ça fait un peu beaucoup, là quand-même. J'avais plutôt prévu trois plus un épilogue. Enfin, ça dépendra de comment se laisse faire le dragon traumatisé. ( Wufei, qui fait la gueule depuis les deux chapitres précédents : Il te dit « Merde ! » le dragon traumatisé ! – Luinil, sweatdrop : Bon, ben c'est pas gagné… ) Kissu !


Chapitre 20 : Je sais où je suis, je sais où je vais !

Il avisa la porte entrouverte avec une certaine surprise. Puis il eut un petit serrement de cœur en entrevoyant la coupable de l'intrusion.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Quatre à mi-voix en entrant dans la pièce.

Kathleen tourna vers lui un regard embarrassé.

- Je mets un peu d'ordre dans les affaires de Wufei. On avait fait son sac à la va-vite.

- … Tu fouilles.

- Non, je… ! … Bon, ok. Je fouille.

Elle se détourna vers le sac et les affaires éparpillées avec un air triste. Quatre vint s'asseoir à côté d'elle.

- J'essaye de comprendre. D'en apprendre un peu plus sur lui… fit Kathleen d'une petite voix. Il y a tellement de choses que je voudrais lui demander. A propos de lui. Mais je… je sais même pas si je pourrais lui poser toutes ces questions, un jour… Je ne sais même pas s'il est encore vivant ! s'écria t-elle en commençant à pleurer.

Quatre l'enlaça aussitôt, contenant son propre chagrin.

- Wufei est vivant, Leen-chan. Je peux te l'assurer…

- Co… comment peux-tu savoir ?

- Grâce à mon empathie.

- Mais tu… Wufei est beaucoup trop loin… non ?

- Je n'ai pas besoin d'être à proximité de lui… J'ai un lien particulier, avec les gens qui comptent pour moi. S'ils meurent, où qu'ils soient, je le ressens immédiatement. Parce que c'est comme si on m'enlevait une partie de moi… Bien sûr, je ne sais pas si Wufei est blessé ou non, et je n'ai aucune idée de l'endroit où il se trouve. Mais il est vivant, Leen. Il est vivant…

- Je… je voudrais tellement qu'il soit là… Même si c'est pour m'engueuler, ou me poursuivre en me menaçant avec son sabre, ou pour se chamailler avec Duo… Mais je voudrais juste qu'il soit là… Il me manque tellement… !

- Il nous manque à tous, Leen-chan…

Elle s'autorisa quelques pleurs silencieux, lovée contre lui.

- Aie confiance en Heero. Il a trouvé où Shenlong a été stocké. Il trouvera où est retenu Wufei. Ce n'est plus qu'une question d'heures. Ne t'en fait pas… la rassura l'empathe à voix basse.

Elle acquiesça bravement, avant se dégager doucement. Mais la main de Quatre resta sur son épaule, et elle lui sourit avec reconnaissance.

- Duo est en train de dormir ?

- Mmh. Il a pas mal d'heures à rattraper. Son statut de marmotte a plutôt souffert ces derniers temps, à cause de moi.

L'arabe eut un petit sourire forcé.

- Dis… Ten-chan… Tu connais la signification de ceci ?

Elle lui montra une chemise du chinois, avant de continuer :

- Il n'a que des vêtements blancs, mis à part l'ensemble bleu-roi là-bas, que je ne l'ai encore jamais vu porter, d'ailleurs. Ça a bien un sens, n'est-ce pas ?

- Pour autant que je sache… Le blanc est la couleur du deuil, pour les chinois… il me semble… Mais j'ignore quel deuil il peut porter. Du plus loin que je me souvienne, je l'ai toujours vu en blanc…

- La couleur du deuil… répéta pensivement Kathleen. ( Elle toucha du bout des doigts, une espèce de petite armoire en bois laqué et minutieusement décorée. ) Ce doit être son deuil, à elle, alors…

- …Elle ?

- Meiran, expliqua paisiblement Kathleen. Sa femme. Elle est tombée en combattant Oz… Il devait vraiment l'aimer beaucoup, pour continuer à porter son deuil…

- Sa… femme… Je ne savais pas, que… Wufei avait été marié....

Kathleen ouvrit les battants de l'autel avec précaution, déférence même, dévoilant une photo en noir et blanc, et un petit peigne en ivoire, finement travaillé.

- Si tu veux mon avis, ce devait être un mariage arrangé, sourit-elle doucement. Vu leurs têtes !

Elle rit faiblement. Un rire triste, mais non dénué de tendresse.

Quatre étudia la photo. Il reconnu sans mal Wufei, même si ce Wufei-là était plus jeune. Il était en costume d'apparat, tout comme la jeune fille à ses côtés. Le blondinet ne put s'empêcher de sourire à son tour. Les deux enfants, se regardaient en coin, d'un air contrarié. Très contrarié, même. Meiran allait jusqu'à montrer légèrement les dents, comme un chien qui mourrait d'envie de mordre. Wufei, lui, conservait cette expression pincée que Quatre lui avait si souvent vu quand il était furieux, mais qu'il maîtrisait sa colère.

- Elle était belle, n'est-ce pas ? murmura Kathleen.

- Oui, très, admit Quatre, ne sachant pas trop quelle réponse son amie aurait préférée entendre, et se rabattant donc sur la sincérité. Mais elle avait l'air d'avoir un caractère bien trempée… comme toi…

- Quoi qu'il en dise, on dirait bien que Wu a une nette préférence pour les filles impossibles à vivre, rit la newtype.

- On dirait bien…

Décidant de mettre enfin un terme à ses investigations, Kathleen entreprit de ranger soigneusement les vêtements épars. Quatre lui adjoignit aussitôt son aide.

Tout à coup, un cri lointain, rompit le silence qui les entourait.

Et indéniablement un cri de joie.

Quatre et Kathleen échangèrent un regard surpris, retenant leur souffle. Puis dans un même mouvement, ils délaissèrent les affaires de Wufei encore par terre, et sortirent dans le couloir.

Dans la seconde qui suivait, une tornade châtain se jetait sur Kathleen, et la faisait tournoyer dans les airs en riant.

- Il l'a trouvé, Imouto ! Je t'avais bien dit qu'il y arriverait ! Heero a trouvé Wufei ! s'écria Duo.

- VIIIIIII !!!!

Kathleen hésitait entre rire et larmes, sans parvenir à trouver comment exprimer son soulagement, serrant l'américain à l'étouffer.

Heero les rejoignit à ce moment, un soupçon de sourire victorieux sur les lèvres.

- On va le chercher, alors ?! Ne, Hee-chan ?!

- Evidement, baka, fit l'asiatique en ébouriffant fraternellement les cheveux de la jeune fille. Juste le temps de prévoir une stratégie et on y va.

Et une tornade noire et rouge se jeta au cou du japonais, en riant de bonheur.


Une première ombre se laissa tomber sans un bruit sur le sol, sortant du conduit d'aération. Une seconde, un peu plus frèle, le rejoignit tout aussi discrètement. Ils se mirent à trotter en silence le long du couloir.

Ils s'immobilisèrent devant une porte.

- Ici, ça ira ? chuchota Duo.

Kathleen acquiesça en silence.

L'américain sortit son matériel de crochetage.

- Alarme électronique quelconque ?

- Duo… C'est un placard à balais…

- Hey ! s'insurgea l'autre à voix basse. C'est pas moi qui peut savoir ce qu'il y a derrière les portes !

- Gna gna gna… C'est une serrure toute bête. Je ressens aucun dispositif bizarre.

Duo eut raison de ladite serrure en un instant. Les deux américains se glissèrent dans la petite pièce.

« Vous êtes en place ? » demanda Heero dans leurs écouteurs.

- Yep ! répondit Duo dans un souffle. Y'a plus qu'à laisser faire miss "radar".

- Gna gna gna…

Kathleen ferma les yeux, et se concentra sur son pouvoir, étudiant chaque sensation qu'elle recevait. Même les plus éloignées. Peu à peu, elle visualisa mentalement tout le plan du bâtiment. Les gardes qui faisaient leurs rondes… Elle se limita petit à petit à la zone des cellules. Il y avait plusieurs prisonniers, mais elle identifia quelle présence était Wufei, en un instant.

Heero ne s'était pas trompé. Il était bien là !

Elle rouvrit les yeux, et croisa le regard améthyste de Duo avec un petit sourire victorieux.

- Je sais où je suis, je sais où je vais, annonça t-elle.

- Bon, les gars, on est partis, prévint Duo. Rien à signaler dans le couloir, Leen ?

- Nope. La voie est libre.

Ils ressortirent, et prirent la direction des sous-sol l'un derrière l'autre, Kathleen en tête.

- Un garde arrive sur la droite, souffla t-elle tout à coup.

- Recevons le comme il se doit, sourit le Shinigami.

Il passa devant la jeune fille, la forçant doucement à se plaquer contre le mur avant de l'imiter. Il sortit un couteau à cran d'arrêt, tous ses muscles prêts à réagir au quart de tour.

Le garde tourna au coin, et l'américain se planta devant lui, presque à lui rentrer dedans. #1

- Coucou ! lança t-il joyeusement.

Et le garde se trouva affublé d'un deuxième sourire. Il s'effondra en émettant des gargouillis sanglants.

- Merde Duo ! T'en fous partout ! C'est vachement discret une flaque de sang sur le sol ! l'engueula Kathleen à voix basse.

- Et alors ? C'est pas comme si on avait pas des serpillières à portée de main, plaisanta l'autre.

Elle le dévisagea d'un air déprimé, n'osant pas se demander s'il était sérieux ou pas.

Malheureusement, il avait l'air aussi sérieux que Duo Maxwell pouvait l'être.

- Duo… Omae o korosu… !

- Hey ! C'est copyrighté Hee-chan, ça !

« Duo no baka ! Omae o korosu ! »

- Tiens, qu'est-ce que je disais ! soupira le Shinigami en traînant le cadavre sur la distance qui les séparait du placard à balais.

- Mais c'est qu'il le fait en plus, marmonna Kathleen, blasée.

Avec un soupir résigné, elle l'aida à transporter le corps.

- Heureusement que Heero a piraté la vidéo surveillance. T'aurais pas pu JUSTE l'assommer, non ?

- Au moins, il y a aucun risque qu'il se réveille après avoir été enfermé. Il attirera pas ses petits copains avec ses cris.

Duo semblait décidé à avoir le dernier mot, de toute façon. Et pour une fois, Kathleen le lui laissa volontiers. Elle n'avait aucune envie de se chamailler avec lui pour l'instant.

Ils en reparleraient après avoir sorti Wufei de là....

Ils reprirent leur progression, après avoir fait place nette. Et cette fois-ci, ils prirent bien soin d'éviter les gardes, Kathleen toujours en tête.

- C'est encore loin ? souffla Duo.

- Presque… chuchota Kathleen. Encore un escalier à descendre, et c'est la deuxième cellule à gauche.

Ils sursautèrent à la légère exclamation de Heero dans leurs oreillettes.

- Qu'est-ce qu'il y a, Hee-chan ?

« Je viens de voir Zechs et Lady Une. Mais ils sont loin de vous pour l'instant. ( Il y eut un petit silence. ) Et ils semblent être en réunion. Apparemment, ils vont être occupés un moment. Ils ne devraient pas vous inquiéter. »

- Excellente nouvelle, grinça Duo.

Les deux américains surprirent les trois gardes en faction dans le quartier des prisonniers, et s'en débarrassèrent avec leur efficacité légendaire de Shinigami.

- Laquelle tu disais ?

- Celle-là ! Deuxième à gauche.

Leur conversation ne dépassaient jamais le stade de chuchotements.

- Rien à signaler ?

- Serrure tout ce qu'il y a de plus normale. Caméras à l'intérieur. Aucun soucis à se faire.

- Great !

Duo s'acharna quelques instants pour faire pivoter les clenches. La porte blindée s'ouvrit avec un léger grincement.

- Faudra peut-être qu'un jour ils pensent à mettre des serrures électroniques. Les manuelles sont vraiment trop simples pour moi !

- Depuis quand les serrures électroniques te posent-elles une quelconque difficulté ? fit Kathleen, un rien surprise. ( Puis son air vira au soupçonneux. ) Ne me dis pas que tu leur a fait croire que tu étais un incapable en informatique !

« … »

- Argh ! T'étais pas obligée de me griller, Koneko-chan !

- Crétin ! Fallait me prévenir que tu voulais conserver une absence de crédibilité totale dans le groupe ! râla t-elle en entrant dans la cellule.

Duo prit le temps de lui tirer la langue avant de la suivre.

Leurs yeux mirent quelques secondes avant de s'habituer à l'obscurité.

Quelques secondes avant de distinguer la couchette et la forme recroquevillée dessus.

Kathleen faillit échapper un cri, alors que son pouvoir lui donnait un aperçu plus précis de l'état de leur compagnon. Duo lui serra le bras in extremis, signifiant clairement : Ce n'est pas le moment ! Calme toi !

Ils s'agenouillèrent au chevet de leur ami.

- Wu ? appela Kathleen d'une toute petite voix.

Pas de réaction. Duo réprima un juron entre ses dents. Kathleen réprima ses larmes. Elle passa une main sur la tête de Wufei avec une infinie douceur, l'autre lui tenant le poignet.

- Pouls ?

- Très faible… Duo, il est… il a…

Elle se tut, incapable d'aller plus loin, étouffée par des sanglots de plus en plus durs à retenir.

- Je sais…

Duo s'agita quelques instants, pour enlever le vieux prototype de harnais MG que Kathleen avait ressorti de son carton à rabiots, pour les besoins de la mission.

- Aide moi à lui mettre. Ça me sera plus facile de le porter si son poids est annulé par gravité.

Kathleen hocha bravement la tête. Ils le manipulèrent avec précaution, bien conscients que, malgré tout, ils devaient lui faire souffrir le martyr. Mais Wufei n'échappa pas une seule plainte.

Tout juste si ses paupières frémirent, lorsque Duo le hissa sur son dos.

- Duo… gémit Kathleen.

- Je mets quoi comme paramètres, coupa l'américain.

La jeune fille se força à maîtriser sa peur et son chagrin. Elle rentra rapidement dans la télécommande, les valeurs permettant d'annuler plus ou moins le poids de Wufei. Mais malgré cela, la mobilité de Duo allait être réduite. C'était à elle que revenait la tâche de les sortir tout les trois d'ici.

- Ne traînons pas.

Elle hocha la tête et partit devant, le natté sur ses talons. Elle avait fermé les yeux, se basant uniquement sur son sens "radar" pour se diriger. Jusqu'à ce que…

- Shit !

- Quoi ?

- Ils nous ont coincés !

- Hein ? Comment ça ?

- Y'a pas trente-six trajets possible pour sortir. Et je ressens un groupe de neuf personnes venir vers nous. On ne peut pas faire demi-tour, sinon on tombe sur les gardes qu'on a évité jusque là. On a aucun moyen de leur échapper. On est coincés !

« Lady Une et Zechs sont parmi eux, » crut bon de signaler Heero.

- Shit !

Ils échangèrent un regard où ne planait aucune ambiguïté : ils allaient devoir se battre.

- Mets toi le long du mur, ordonna Kathleen en dégainant les deux automatiques de ses holsters.

Duo obéit en grimaçant. La jeune fille resta au centre du couloir, les yeux clos. Ils attendirent, immobiles, durant d'interminables minutes. Jusqu'à ce que Kathleen lèvent ses deux armes.

Une seconde. Deux.

Les premiers gardes tournèrent au coin. Une série de balles mortellement ajustées les accueillit, les laissant sur le carreau.

- REPLIEZ-VOUS ! cria la voix grave de Zechs.

Le temps qu'ils s'abritent dans le couloir précédent, Kathleen eut le temps d'enclencher son harnais MG, inversant la gravité autour d'elle. Elle se mit à courir sur le plafond. Elle dérapa sur un mètre, armes au poing, et se retrouva face au couloir où les Ozzies s'étaient abrités. Une nouvelle salve lui permit d'aligner trois gardes de plus.

Elle pianota une nouvelle commande, le temps d'éviter les balles de Lady Une, de Zechs et du dernier garde restant. Elle atterrit en souplesse sur le sol avec un saut périlleux, se remettant à tirer au moment même où ses pointes de pieds touchaient terre. #2 Seul le garde fut mis hors service : Zechs se plaqua contre le mur in extremis, et elle manqua Lady Une de peu, lui éraflant seulement la joue.

Les tirs des deux officiers la forcèrent à battre en retraite dans le couloir où attendaient Duo et Wufei. De plus, un autre problème de taille se profilait.

Elle recula de quelques pas rapides, se retourna, mit Duo en joue. Celui-ci se jeta sur le sol, et une fraction de seconde plus tard, deux coups secs claquèrent, scellant le sort des deux Ozzies qui menaçaient de prendre les trois pilotes à revers.

Kathleen se jeta sur le côté presque aussitôt, s'écartant de la trajectoire de l'arme de Duo. Le natté fit feu et ne rata pas Lady Une qui s'écroula avec un cri de rage avant de sombrer dans l'inconscience.

Ne restait que Zechs.

Et les trois soldats se tenaient mutuellement en joue. Le souffle court pour les deux plus jeunes d'entre eux.

Duo jaugea la situation en un rapide coup d'œil : Zechs menaçait Kathleen de son arme. Si jamais lui ou son amie essayait de tirer sur le blond, elle en pâtirait gravement, à coup sûr.

- Shit ! grinça l'américain.

Ce fut le seul son qui déchira le silence oppressant tombé entre eux trois. Zechs et Kathleen se mesuraient du regard.

« Ils ont repéré ma présence dans leur système ! s'écria Heero dans leurs écouteurs. Je peux pas contrôler plus longtemps leur surveillance vidéo ! Vous allez avoir tous leurs renforts sur le dos ! »

- FUCKING HELL ! TU TROUVES QUE C'EST VRAIMENT LE MOMENT POUR NOUS SORTIR UN TRUC PAREIL !!! cria Duo, en frappant le sol du poing, des sanglots de rage impuissante perçant légèrement dans sa voix.

Zechs et Kathleen ne disaient toujours rien.

La jeune fille repéra l'imperceptible mouvement de tête du blond. Si elle douta quelques instants, elle n'en laissa rien paraître. Son bras droit bougea rapidement en demi-cercle, son pistolet crachant trois coups de feu. Les trois caméras du couloir rendirent l'âme avec des crépitement d'étincelles, et une fumée pathétique.

Zechs baissa son arme et la rangea tranquillement. Kathleen se contenta de diriger la sienne vers le sol, lançant un regard à l'Ozzie qui signifiait clairement : "Et maintenant, quoi ?"

Zechs esquissa un sourire amusé, et s'inclina très bas.

- Je ne pensais pas vous retrouver ici… Mademoiselle O'Keefe.

- What ?

Duo se tourna avec surprise vers une Kathleen écarlate.

- C'est quoi cette histoire ?

La jeune fille eut un rire nerveux et embarrassé au possible.

- Trop long à t'expliquer, couina t-elle en désespoir de cause.

- Nous nous sommes rencontrés lors… d'un mal masqué… Qui a dégénéré sous votre action, si je me souviens bien, messieurs les pilotes de Gundams …

- Ah… Celui-là, comprit Duo, en se remettant sur ses pieds, réinstallant plus confortablement Wufei sur son dos.

- J'en déduis… que vous êtes l'utilisatrice de ce mystérieux MS, mademoiselle.

- J'en ai peur, Lieutenant.

- Votre petite démonstration de l'autre jour était impressionnante. Celle d'aujourd'hui ne l'était pas moins.

- Merci, balbutia Kathleen, un peu désarçonnée par son amabilité sereine.

- Dites ! C'est pas pour jouer les troubles-fête ni rien, coupa Duo, mais je rappelle au petit chat qu'on doit filer ! Et en vitesse ! Je doute que le dragon soit en état d'attendre plus longtemps que vous en ayez fini avec toutes vos politesses !

- Vous ne sortirez pas d'ici, vivants… signala Zechs.

- Ah ouais ? Combien tu paries, Blondie ?

- … en tout cas, pas sans un otage, acheva calmement l'autre.

Duo en resta comme deux rond de flan. Pas mieux du côté de Kathleen.

- Attendez…. Vous êtes en train de vous proposez sérieusement pour être notre otage ? Il est où le piège ! s'écria le châtain.

- Il n'y a pas de piège, répliqua tranquillement Zechs. Simplement, je n'ai aucune envie de voir mourir une jeune homme de la trempe de votre ami. C'est votre unique chance de lui sauver la vie, et vous ne vous en tirerez pas seuls, maintenant… Laissez moi vous aider.

Kathleen et Duo échangèrent un long regard. Finalement, le natté échappa un soupir agacé :

- C'est pas comme si on avait le choix. Tit chat ?

- Je vous promet de ne pas être trop brutale, Lieutenant, sourit Kathleen, en s'emparant d'un bras de Zechs qu'elle immobilisa, et appuyant le canon de son automatique au milieu de son dos. Allons-y !

- La meilleur option de fuite est… commença Zechs.

- … par le hangar numéro 5. On sais, coupa la jeune fille.

Merquise sourit, secrètement impressionné. Il ne pouvait s'empêcher d'admirer ces gamins prêts à tout, mais parfaitement conscients de ce qu'ils faisaient.

- Hey ! 01 ! On sera au point de rendez-vous d'ici cinq minutes, prévint Duo. Soyez prêts !

« Ryokai ! »

Les trois pilotes et leur otage volontaire remontèrent les couloirs sans rencontrer de résistance, les ordres de Zechs se chargeant d'étouffer la moindre tentative d'agression. Ils ne mirent pas longtemps à atteindre le hangar 5.

- 01 ?! s'écria Duo en dévalant la passerelle, couvert par Kathleen et Zechs.

Dans la seconde qui suivait, la porte d'acier était pulvérisée par une explosion. Une jeep jaillit dans le hangar, tout phares allumés, et s'immobilisa au milieu dans un fulgurant dérapage qui fit hurler pneus et freins.

- Montez ! cria Heero derrière le volant, pendant que Trowa, debout à côté de lui s'appliquait à recharger son bazooka.

Duo ne se le fit pas dire deux fois. Il sauta agilement à l'arrière, Wufei sur le dos.

- Vous allez devoir suivre le mouvement, Lieutenant, prévint Kathleen en tirant Zechs avec elle, continuant à se servir de lui comme d'un bouclier.

Le blond esquissa juste un sourire et se laissa faire sans trop protester. Ils grimpèrent tout les deux en un instant.

- Démarre ! rugit Duo.

Heero écrasa le champignon, et le moteur protesta dans un ronflement assourdissant. Puis la jeep bondit en avant vers la sortie.

Trowa et Duo échangèrent de place, le français passant à l'arrière. Trowa mit un genou à terre, assurant sa position. Il visa avec soin. Lorsque les premiers véhicules de leurs poursuivants apparurent, il tira, semant la destruction parmi les Ozzies.

- Wahou ! Joli tir Trowa ! exulta Duo, cramponné au montant du pare-brise.

Sans la conduite sportive de Heero, Kathleen aurait bien oser se détendre, et laisser libre cours à son inquiétude. Mais entre les virages serrés, à pleine vitesse, du japonais, et le problème "Zechs" qu'il restait toujours à résoudre, on ne pouvait pas dire qu'il s'agissait précisément du moment idéal.

- Tu m'expliques ce qu'il fiche là, lui ! cria Heero pour couvrir les bruits conjugués du vent et du moteur, gardant les yeux rivés sur la bande d'asphalte défoncée qui faisait office de route.

- Tu trouve qu'on a eu le choix ?! répondit Kathleen.

- Et que veux-tu qu'on en fasse, maintenant ?! ragea le japonais.

Bonne question. Qu'est-ce qu'ils allaient faire de Zechs ?

- Je te préviens ! Si tu penses une seule micro-seconde à lui loger une balle dans la tête, ou un autre truc du genre, tu oublies !

- C'est un ennemi ! Encombrant, par dessus le marché ! On peut pas prendre le risque de le laisser nous identifier !

- Rien à foutre ! Question de conscience ! Sans lui, on s'en serait jamais sortis !

- T'es inconsciente ou quoi ?! Même à ce baka natté, ça lui viendrait pas à l'esprit, un truc pareil !

- Oh ça va ! Je t'en prie !

- 01 ! La route, merde !

Heero redressa in extremis, et ses passagers allèrent s'entasser les uns sur les autres sur le côté, manquant de passer par-dessus bord pour Quatre.

- Fais gaffe bordel ! Je te rappelle qu'il y en a un qui est pas en état de supporter ce genre d'âneries !

- Omae o korosu !

- Essaye que, pour voir !

- ARRETEZ TOUT LES DEUX ! s'époumona Quatre, interrompant la dispute qui allait crescendo.

Kathleen et Heero lui jetèrent un regard contrarié.

- Si on le laisse s'en aller indemne, ça va attirer des ennuis à tout le monde, fit Heero, un ton en dessous. Aussi bien nous, que lui.

- Alors ne me laissez pas partir indemne, conclut tranquillement Zechs.

Heero l'étudia longuement dans le rétroviseur.

- Qu'est-ce qui nous garantit que vous n'êtes pas en train de nous mener en bateau ?

Zechs haussa les épaules.

- Vous avez ma parole d'honneur.

Au regard acéré qu'il lui rendit dans le rétroviseur, le japonais était loin d'être satisfait par sa proposition.

- Je lui fais confiance.

- Hn. Tu m'excuseras, mais ton jugement seul ne me suffit pas, 06.

Kathleen haussa les épaules sans rien dire. Elle comprenait tout à fait.

- 02 ?

Duo ne répondit pas tout de suite, mordillant nerveusement l'ongle de son pouce. Finalement, il échappa un soupir, et admit à contre-cœur :

- Il a eu des dizaines de fois l'occasion de nous piéger, tout à l'heure. Il l'a pas fait. Je lui laisse le bénéfice du doute.

- Hn.

- Il est sincère, coupa Quatre, qui n'avait pas cessé de scruter Zechs depuis un bon moment. Il ne parlera pas.

Cet avis-là, Heero ne pouvait pas ne pas en tenir compte. Il pila brutalement sur le bord de la route.

- 06 ! Colle-lui une balle dans la jambe, et on le laisse là !

- T'es malade ?!

- A prendre ou à laisser !

- Super… ! grogna Kathleen.

Elle se tourna vers Zechs avec une mine embarrassée.

- Dépêche toi ! gronda Heero.

Kathleen arma son automatique. Elle le pointa vers Merquise et lui fit signe de descendre. Elle sauta à terre à sa suite. Ils se firent face. Zechs semblait parfaitement serein.

- Excusez moi, murmura Kathleen à son intention tout en visant avec soin.

Le blond inclina la tête un instant, et la jeune fille tira. Zechs s'écroula, trahit par la jambe qu'elle venait de toucher.

- 06 !

- Deux secondes !

Kathleen se précipita auprès de Merquise, et lui retira sa ceinture en un instant. Elle lui improvisa un garrot bien serré. Zechs échappa un rire doux, malgré son expression crispée de douleur.

- Je ne pouvais décemment pas vous laisser ainsi, Lieutenant, glissa la newtype avec l'ombre d'un sourire.

- Vous êtes vraiment surprenante… et vous me devez toujours une valse, rappela t-il dans un souffle moqueur.

Un rire silencieux agita les épaules de Kathleen.

- Si nos routes se recroisent lors d'une soirée mondaine, je vous promet de m'acquitter de cette dette, Lieutenant…

Et sur ce, elle remonta agilement dans la jeep, qui démarra en trombe.


L'irremplaçable Sally leur avait donné rendez-vous à une dizaine de kilomètres de là. Elle les attendaient dans un village en ruines avec une ambulance, et deux infirmiers en qui elle avaient une absolue confiance. Dès que les cinq jeunes l'avaient appelée, la veille, pour lui expliquer ce qu'il en était, elle avait fait jouer de ses relations occultes dans le milieu hospitalier pour trouver un hôpital, non loin d'ici, qui accepterait Wufei sans poser de question. Et sans trahir sa présence pour autant.

Elle vit arriver la jeep conduite par Heero, avec soulagement, mêlé d'une nouvelle inquiétude, en voyant les mines sombres des cinq adolescents.

- Vous avez réussi ?

Heero fit juste « oui » de la tête, mais aucun visage ne s'éclaira. De plus en plus inquiète, la chinoise alla jeter un coup d'œil à l'arrière. Elle se mordit la lèvre inférieure, en découvrant la forme recroquevillée, enveloppée d'une couverture, qui était blottie entre Kathleen et Quatre. Les seuls mouvements trahissant une trace de vie quelconque dans ce corps, étaient les frissons intermittents, causés par la fièvre.

La jeune femme se secoua, poussée par les expressions perdues et désespérées des cinq adolescents. La situation les dépassaient totalement.

Seule la doctoresse était en mesure de faire quoi que ce soit.

Elle fit signe aux deux infirmiers de venir l'aider. Avec précaution, ils placèrent Wufei sur un brancard, et le transportèrent jusqu'à l'ambulance.

- Vous nous suivez ? demanda Sally à Heero.

Celui-ci confirma d'un hochement de tête silencieux.

La jeune femme rejoignit le blessé, à l'arrière de l'ambulance, pour pouvoir lui porter un semblant de soins pendant le trajet. Les deux véhicules démarrèrent l'un derrière l'autre.

Duo repassa à l'arrière, et se coula contre Kathleen, l'enlaçant tendrement.

- T'en fais pas, tit chat, lui murmura t-il à l'oreille, faisant taire ses propres craintes. Wuffy est pas du genre à laisser tomber. Ça va aller…

Sans un mot, elle glissa ses mains dans son dos, et ses doigts s'agrippèrent désespérément à sa veste.

Elle aurait tant voulu le croire…


Kathleen se laissa retomber sur la banquette de la salle d'attente, qu'elle occupait avec les quatre autres G-boys depuis leur arrivée.

- Coma artificiel ? #3 répéta t-elle, sans y croire.

Les quatre garçons ne paraissaient pas moins assommés qu'elle.

Sally hocha la tête.

- C'est pour qu'il ne souffre pas. Et juste pour une semaine, expliqua t-elle d'une voix douce.

- Et… Et s'il ne se réveillait pas ?!

- Il y a toujours un risque, avoua Sally, mais c'est ce qu'il y a de mieux pour lui, je vous assure. S'il reste conscient… Il a subit bien assez de choses comme ça… Et on seraient obligés de le maintenir en permanence sous calmants… Dans une semaine, son corps aura commencer à se remettre, et j'espère qu'il n'aura plus de fièvre. Cela lui sera un peu plus supportable… Vous savez bien comment il est… ajouta t-elle dans une maigre tentative de les dérider un peu.

- Ouais… Il va être infernal, sourit Kathleen.

Puis elle cacha son visage dans ses mains, et éclata en sanglots. Quatre, assis à coté d'elle, la prit dans ses bras pour la consoler.

- On… On peut aller le voir ? demanda Duo, à mi-voix, couvant tristement la brunette du regard.

- Oui… Mais pas longtemps… Et j'aime autant vous prévenir… Il n'est pas en état de reconnaître qui que ce soit…

Ils encaissèrent l'annonce en silence.

- Ok… fit Duo. Koneko-chan ?

Kathleen fit « oui » de la tête et essuya ses larmes. Elle se leva, et emboîta le pas à Duo. Mais aucun des trois autres ne les suivirent.

- Ils sont partis. Qu'est-ce qu'il y a d'autre que tu refuses de nous dire, Sally ? interrogea Quatre d'une voix calme et pourtant angoissée.

La doctoresse soupira. Evidement ! Ce n'était même pas la peine d'espérer pouvoir leur cacher des choses ! Surtout avec un sixième sens comme celui du petit blond !

Elle s'assit sur la banquette d'en face, laissant enfin transparaître toute l'ampleur de ses craintes. Elle n'avait pas voulu en parler devant Kathleen. Pas tout de suite, du moins. A la manière dont les garçons masquaient leur propre anxiété, pour entourer la jeune fille et la rassurer, elle devinait que Wufei avait une importance toute particulière pour elle.

Une partie d'elle même avait été heureuse de cette découverte. Elle avait beaucoup d'affection pour le jeune chinois : elle avait tendance à le considérer un peu comme un petit frère, et elle savait que c'était, en quelque sorte, réciproque. Il lui avait confié beaucoup de choses. Surtout ces derniers temps, et entre autres à propos de Kathleen.

Elle repensa à la fois où, prétextant une foulure à un entraînement, il était passé la voir à l'improviste. Son poignet se portait comme un charme, et elle avait donc compris qu'il voulait lui parler de quelque chose d'important. Mais qu'il avait absolument besoin d'une excuse pour s'imposer chez elle comme ça.


- Flash Back -

Sally Pô, releva les yeux vers les prunelles sombres de son jeune compatriote, et le considéra, les sourcils froncés.

- Ton poignet n'a rien, constata t-elle, attendant une explication valable à ce dérangement intempestif.

Wufei dégagea l'articulation fautive, et ramena son bras contre lui. Etrangement… désorienté… et coupable… Il resta silencieux. Sally échappa un soupir, faussement agacée, prise de cours par une attitude qu'elle ne lui connaissait pas.

- Allons… Dis-moi ce qui ne va pas… Pour que tu sois venu me voir comme ça, avec un mensonge aussi dérisoire, c'est quelque chose d'important, non ?

Wufei évita son regard, la tête baissée.

- Wufei…

- Elle est partie… lâcha t-il dans un souffle.

- Hein ? De quoi tu parles ?

- De cette onna stupide ! Kathleen ! explosa t-il. Elle est partie !!! #4

Sally le dévisagea avec des yeux ronds. Elle avait dû rater quelque chose, là....

Wufei se prit la tête à deux mains, les coudes appuyés sur ses genoux.

- Cette idiote est partie, répéta t-il, d'une voix bizarrement étranglée. Et je comprend pas… je comprend pas pourquoi… Pourquoi ça me fait ça, Sally ?!

- Pourquoi ça te fait quoi, Wufei ? demanda la doctoresse en le prenant par les épaules.

- Ça ! Cette douleur insupportable, l ! ( Il appuya son poing sur sa poitrine. ) Je comprend pas !

La chinoise commença à entrevoir le problème.

- Bon… Je nous fais un thé, et tu vas me raconter toute cette histoire en détails, d'accord ?

Il acquiesça dans un mouvement de tête imperceptible.

Elle revint bientôt, et lui colla une tasse brûlante dans les mains avant de s'installer confortablement face à lui.

- Pourquoi Kathleen est-elle partie ? ( Elle repensa furtivement à l'engueulade musclée de Heero quelques semaines plus tôt, lorsque Duo avait été blessé. Est-ce que ça avait un rapport avec ça ? ) Il s'est passé quelque chose ?

L'expression coupable de Wufei s'accentua, et il acquiesça misérablement. Sally en déduisit que dans l'affaire, Heero ne devait pas être le seul fautif.

- Tu y es pour quelque chose ?

- … Pas seulement moi… Duo et Heero aussi… On…

Il se tut, une grimace de honte infinie altérant ses traits.

- Qu'est-ce que vous avez fait ? demanda Sally d'une voix douce.

Il baissa la tête, incapable de dire un mot.

- Tu ne peux pas m'en parler ?

Il fit signe que « non » sans lever les yeux.

- C'était… grave ?

Il fit « oui ».

- Tu regrettes ?

Il fit « oui ».

Sally posa sa tasse, et s'agenouilla devant lui.

- Elle… te manque ?

- Non ! s'écria t-il. Je suis enfin débarrassé de ses blagues idiotes et incessantes ! Enfin tranquille ! Je ne suis plus dérangé à tout bout de champ ! Je… !

Il s'interrompit brutalement, les yeux écarquillés, en constatant que Sally le toisait d'un air sévère. Et qu'elle n'était pas dupe pour deux sous. Les épaules de l'adolescent s'affaissèrent doucement.

- Il… il n'y a pas une journée où je ne la cherche pas du regard… avoua t-il d'une petite voix. Pas une journée, où sa présence ne manque pas…… Je crois que… Je crois que j'aurais bien voulu lui parler de Meïran… un jour…

Sally compris ce que ce simple fait représentait pour lui. Ce qu'il impliquait… Elle posa une main compréhensive sur la joue du garçon.

- Je m'en veux tellement, Sally, gémit Wufei, qui retenait ses larmes derrière ses paupières closes. Elle me manque tellement… !

- Il faudra que tu lui dises…

- Hein ?

- Il faudra que tu lui dises ce que tu ressens, quand tu la reverras.

Une grimace amère apparut sur les traits du Wufei.

- Qu'est-ce qui te fais croire que je la reverrai ? Elle ne doit avoir aucune envie de revoir l'un de nous. Elle doit nous détester. On lui a donné toutes les raisons pour ça.

- Pourquoi tu ne la chercherais pas ?

- Pour quoi faire ?

- T'excuser. Lui parler. Que sais-je encore !

Wufei considéra son thé d'un air absent.

- … Je ne saurais pas quoi lui dire… chuchota t-il.

- Dis lui que tu l'aimes.

- Je ne l'aimes pas.

- Tu crois ?

- Ce n'est pas comme pour Meïran.

- Ce n'est pas Meïran.

- Ça ne change rien. Elle me rend dingue chaque fois qu'elle est là.

- Pourtant, tu ne peux pas te passer d'elle…

Il resta silencieux un instant, avant d'admettre à contre-cœur que oui. Puis il ajouta :

- De toute façon, même si je le faisais, elle se moquerait de moi…

- Qu'est-ce qui te fais croire ça ?

-Elle… n'a d'yeux que pour Duo. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Et lui aussi, il l'aime. Il n'y a qu'à voir dans quel état son départ l'a mis, lui.

- C'est à dire ?

- Il passe ses journées dans sa chambre. Tout juste si il mange, quand on lui amène quelque chose… On ne l'entend plus du tout…

- Et comment vont les autres ?

Wufei haussa les épaules.

- Trowa et Quatre vont plutôt bien. Eux… ils étaient au courant qu'elle partait. Nous… ça nous est tombé dessus d'un coup… Je ne m'imaginais pas que ça me ferait un tel effet…

De nouveau, son expression se fit désorientée.

- Et Heero ? demanda Sally que toutes ses nouvelles inquiétaient légèrement : c'était probablement la première fois qu'il régnait un tel malaise entre les cinq pilotes.

- Heero ? Je ne sais pas… On le voit encore moins que d'habitude… Il traîne par mal autour de Wing… Je sais pas… Il est un peu comme moi, je crois… Aussi perdu, je veux dire… Elle doit lui manquer, à lui aussi… Elle s'était rendue indispensable sans même qu'on s'en rende compte. Et même si on était fâchés, au moins… elle était là....

Il ferma les yeux avec une grimace douloureuse.

- Au moins, elle était là… répéta t-il dans un sanglot.


- Sally ? appela Quatre, tirant la doctoresse de sa rêverie.

Elle lui offrit un petit sourire forcé, et ramena ses bras autour d'elle.

- Je ne voulais pas le dire tout de suite à Kathleen. Je n'en avais pas le courage… Il faudra… que vous soyez très prudents avec Wufei, quand il se réveillera…

- Pourquoi ? souffla l'arabe, effrayé par ce que son empathie lui montrait des sentiments de la jeune femme.

Sally prit une profonde inspiration avant de se lancer.

- Les examens que nous lui avons faits ont montrés qu'il a été violé… Personne ne peut savoir comment il réagira après ça. Alors… vous allez devoir faire attention…

Une expression horrifiée passa sur le visage angélique de Quatre. Instinctivement, il chercha Trowa du regard. Le français, le visage neutre, vint s'asseoir près de lui, et lui prit doucement la main. Mais ses yeux étaient loin d'être aussi impassibles que son expression.

- Ne vous inquiétez pas. Wufei est un soldat, il…

- Tout le monde n'a pas suivit TON entraînement, Heero ! s'écria Quatre, partagé entre colère et chagrin. Peut-être que TOI, ce genre de chose ne te ferait ni chaud, ni froid, mais je sais que MOI, je ne le supporterais pas ! Et connaissant Wufei, il y des chances pour que…

Il se tut un instant, et acheva dans un souffle :

- … pour qu'il ne le supporte pas non plus…

- C'est ce que je crains… avoua Sally. Et j'ai peur qu'il fasse le vide autour de lui. Ou du moins qu'il essaye. Sachant comment il peut être des fois, ça ne… sera pas évident… pour aucun d'entre vous…

- Et pour Kathleen en particulier… ajouta Quatre, voyant où Sally voulait en venir.

La chinoise acquiesça en silence.


Kathleen et Duo pénétrèrent dans la chambre qu'occupait Wufei. Une grosse machine émettait des "bip" réguliers, juste à côté du lit blanc. L'un comme l'autre, ils échappèrent un frisson : Ils n'aimaient pas spécialement les hôpitaux. Le silence feutré et l'odeur des médicaments, les mettaient mal à l'aise, ainsi que pas mal de souvenirs douloureux.

Ils pourraient rajouter à leur longue collection, l'image étrange de leur ami, comme perdu dans un lit immaculé, qui paraissait immense tellement le jeune chinois était amaigri.

Au moins, il semblait dormir paisiblement…

A pas de loup, Kathleen vint s'asseoir sur le bord du matelas, et le contempla un long moment. Cela la rassura de le voir si calme, même s'il n'était pas loin de ressembler à une momie, tellement il était recouvert de bandages.

Elle étouffa un rire brisé alors que cette comparaison comique et assez malvenue s'imposait à elle.

- Leen… ça va ? s'inquiéta Duo.

Elle lui fit signe que « oui », même si ce n'était pas spécialement convaincant. Duo vint s'asseoir à côté d'elle, et passa un bras protecteur autour de ses épaules. Elle se blottit contre lui un instant, pour le remercier. Il lui sourit faiblement.

Kathleen se tourna de nouveau vers Wufei, et tendit une main pour lui caresser tendrement la joue. Elle le frôla à peine. Wufei sursauta et entrouvrit brutalement les yeux. Son regard fiévreux mais dans le vague, bougeait rapidement de gauche à droite comme celui d'un animal acculé au bord d'un précipice, et cherchant par tous les moyens une issue. Il secoua maladroitement la tête pour échapper au léger contact sur sa peau.

Il s'était mis à trembler violemment.

Kathleen recula, un peu prise au dépourvu… mais pas vraiment surprise par cette réaction.

- Wu… appela t-elle doucement. Calme toi. Tout va bien, tu n'as plus rien à craindre…

Elle essaya une seconde fois de toucher son visage, et elle ne récolta que de nouveaux mouvements de têtes paniqués. Elle n'insista pas.

Les bras de Duo se refermèrent sur sa taille, et il vint appuyer sa joue contre sa nuque. Il l'étreignit sans rien dire.

Elle posa une main sur les siennes, et leurs doigts se mêlèrent instinctivement. Comme toujours.

Kathleen enveloppait Wufei d'un regard triste. Le jeune homme tremblait toujours, mais elle ne savait pas quoi faire pour l'apaiser : le moindre contact semblait avoir un effet terrifiant sur lui.

La plus petite tentative d'imaginer ce qu'il avait fallu pour qu'il en arrive là, la rendait malade.

Elle posa sa main encore libre sur le drap, juste à côté de celle de Wufei que l'on avait plâtrée. Assez proche pour percevoir sa chaleur, mais pas assez pour le toucher.

C'était encore plus douloureux comme ça, mais elle ne pouvait pas se résoudre à le laisser seul.

Les doigts libres de Wufei bougèrent légèrement. Ils rencontrèrent sa peau… et se rétractèrent vivement. Peureusement.

Elle ne bougea pas.

Avec appréhension, les doigts s'étendirent à nouveau, et touchèrent le dos de sa main. Ils reculèrent un peu. Se ré-avancèrent timidement. Tout le corps de Wufei était craintivement tendu. Inquiet. Son regard flou ne parvenait à se fixer sur rien. Il accrocha finalement les silhouettes de Kathleen et Duo, y riva ses yeux un instant, puis il ferma lentement ses paupières. Ses doigts continuaient leur exploration tremblante du dos de la main de la jeune fille, puis rencontrèrent ses doigts. Il les frôla maladroitement, pour finalement les emprisonner entre les siens.

Le jeune chinois échappa un long soupir plaintif, et ses tremblements s'apaisèrent petit à petit.

Kathleen et Duo esquissèrent un sourire soulagé… Le premier depuis une éternité d'angoisse…

A suivre…


#1 : Rentrer dedans, hein ! Pas rentre-dedans ! XD

#2 : Matrix Style ! Yeah !!!

#3 : Sais pas si c'est possible, mais après tout, c'est censé être un minimum dans le futur, alors on va dire que oui. v-v

#4 : Ouiiii, je sais. C'est trèèèèès loin, ça. Désolée, hein : Inspiration subite de coller un flash-back comme ça, ici. ;


Reviews onegaï :3