Disclaimer : Les cinq G-boys ne sont malheureusement pas à moi. Mais bon… Ça va pas m'empêcher de les emprunter un tit peu, pour m'amuser avec. C'est vrai quoi, c'est pas comme si je les rendais pas après. Hin hin hin...

Mais Kathleen, c'est ma mienne ! … … En même temps, je mets quiconque au défi de la supporter plus de cinq minutes. ;p

Avertissement : Ceci est ma première fic sur Gundam Wing. A force de lire des fics GW, j'ai été contaminée aussi. XD Toujours est-il que toute ma connaissance de cet univers vient de là. Pour les puristes, merci de ne pas sauter au plafond, si je me plante sur un point X ou Y, à priori, c'est pas fait exprès.

Et puis de toute façon, je torture les G-boys comme je veux, na ! ;p

Résumé : Vous pensiez qu'il était impossible de trouver un énergumène pire que Duo ? Pourtant, la nouvelle recrue que les profs ont envoyé aux cinq garçons, peut largement lui tenir tête sur la plupart des points. Demandez donc à Wufei ! Franchement, c'est à finir par se demander qui des Mads ou de Oz en veut le plus aux G-boys. Fic gravement déjantée ( pour l'instant… ;p )

Couples : 3&4, celui-là, il est sûr. Pour le reste… J'ai un OC qui se balade, 3 bishôs encore à disposition, et BEAUCOUP d'imagination. Alors, je sais pas encore ce que je vais en faire, mais au moins, j'ai pas mal de possibilités. Mwahahahaha !!! # rire de sadique psychopathe #

Reviews : Hello ! Update un peu plus tôt ( Update du site aussi, normalement, après la pause quatre heures, mdr. ) Finalement, j'ai réussi à boucler la partie deux. Alors voilà ! Bon par contre, espérez pas la troisième avant un moment. Surtout que je me tâte par la couper encore en deux. ( Cte chapitre à rallonge, mouarf ! ) Mais j'en suis pas encore là, lol.

Merci à tous pour vos encouragements ! ;)

Onarluca : Contente de voir que ça te plaît toujours. ;) Bizoo !

Lumina : Ah pourtant, t'avais eu droit au spoiler la veille, si t'as fait gaffe. T'aurais pu le voir venir. ;) Bon, mais si ça t'a surpris quand même, c'est bien. J'aime bien surprendre les gens, lol. Et c'est vrai que je délaisse un peu Quatre et Trowa en ce moment, mais faut bien que je m'occupe un peu des autres, nan ? Surtout que Heero, il a pas mal de retard, alors je me rattrape, mdr. Biz, et à plus !

Leen : # Masse son cou, juste pour vérifier que sa tête est bien toujours à la place qu'y faut. # Ahem… Je réclame le droit d'assurer ma défense !

Wufei : Refusé ! # Deux baffes et trois sorts de ligotage au plafond, façon saucisson sec, plus tard. ( Pas elfe pour, rien, non mais ! XD ) # Accordé....

Luinil, digne : Merci, Wufei. Ma défense, donc… Je proteste vigoureusement !!! Wufei, il est CA-SE !!! Et depuis… # compte deux secondes # deux chapitres, en plus ! Faudrait pas l'oublier trop vite !!! …… Bon par contre, j'avoue, il en bave méchamment tout de suite… ahem…

Wufei, victorieux ( mais toujours se balançant, la tête en bas ) : Ha-ah ! Je réclame justice !!! # "Zwiiing ! " caractéristique d'un sort de bâillon # MMMMH MMMMH !!!!

Luinil, sourire crétin : C'est mieux comme ça, en fait… Enfin, bon, tout ça pour dire qu'il va se faire dorloter, alors il manquerait plus qu'il vienne se plaindre, aussi.

Wufei, qui a lu le chapitre, et qui semble pas convaincu du tout : Mmmmh mmh mmmh !!!!!

Luinil, l'ignore superbement, en mode "evil", masqu sous un sourire d'ange angélique : Tu sais Leen, pour le diminutif, faut t'en prendre à Quatre, c'était son idée, après tout…

Quatre, paniqué : Maismaismais… MAIS NON !!! J'y suis pour rien moi !!!!

Luinil, air innocent, étudiant ses ongles : Qui c'est qui a du expliquer cette histoire de "string en dentelle", parce que vous aviez le même surnom avec Kathleen ? Qui c'est qui a trouvé que "Leen" c'était mieux ?

Quatre, écarlate, jette un coup d'œil inquiet à la vraie Leen : Heuuu…

Luinil, satisfaite : C'est bien ce qu'il me semblait… # Tapote sur l'épaule de Quatre avec compassion. # Je vais vous laisser, vous devez avoir plein de choses à vous dire, hein ?

Quatre, couinement pathétique : Luiniiil !!! Naaaan !!! Me laisse pas tout seul avec eeeeellle !!!! T.T

Luinil, pas concernée, note sur son calepin : Alors… sauver sa peau… # Coche # Ça, c'est fait… Etape suivante : régler mes comptes en privé avec un certain chinois… # Grand sourire sadique et pervers # Ça, ça va le faire… Chouchou-Wuffyyyy !!! Viens là, deux secondes !!! Mwahahah !!!

Wufei, pas encore complètement échappé de ses liens, panique d'un coup : Naaan !!!! C'était une blague !!! Je déconnaiiiiis !!!! T.T

Luinil, rictus inquiétant : Ben voyons… Tu sais ce qu'elle te dit, "l'objection" ?

Wufei : … T.T

Luinil, se tourne vers Leen avec un grand sourire : Bon, je te l'emprunte un peu, t'en a pas besoin, pour l'instant, ne ?

Leen, même genre de sourire pas rassurant : Ben… Nan. Pis j'ai Quatre sous la main, pour l'instant, alors ça roule.

Luinil : Paaaarfait ! Kiss ! A la prochaine !

Bibou : Heu… Techniquement, Kathleen et Wufei sont ensemble depuis… heu… le chap 18. Donc y'a pas besoin de les caser. Bon, par contre, y'a un chinois à récupérer, là, je te l'accorde. Mais étant donné que je suis fan des happy-end, y'a pas trop de soucis à se faire pour lui. Biz !

ShinOyasumi : Re kikoo ! Ça faisait quelques chapitres, qu'on t'avait plus vue. :) Contente de savoir que tu t'es pas lassée, mdr. -.- ;;;; Fei-Fei ? Oh oui, il s'en remettra, faut pas t'en faire. Ça prendre juste un peu de temps. ( # Aime torturer ses persos jusqu'au bout. # ) Kissu !

Lenao : Yep ! Duo et Heero finalement cases. Pis j'ai réussi à raccrocher les wagons avec pleins de trucs avant pour tout justifier, et bon… je suis à peu près satisfaite du résultat. -.- ;;; En tout cas, les seules choses que je vais te dire, c'est que ça ne s'annonce pas évident avec Wufei. Comment ça, t'avais déjà deviné ? XD

Sinon t'en fait pas. C'est pas que j'ai pas envie de l'écrire, cette fic : C'EST JUSTE QUE J'AI PAS LE TEMPS !!!! T.T Kiss Léo !

P.S. : C'est bien d'avoir attaqué le japonais. Je pourrais te demander plein de traductions, comme ça, lol. ;p Je rigole, accroche toi ! :D

Kamara : Lol ! Désolée de te décevoir, par de lemon Heero/Duo dans ce chapitre. Enfin… rien d'explicite, mdr.

Nan, Kathleen baisse pas les bras. Elle essaye juste d'y aller avec des pincettes, contrairement à d'habitude. Elle le lâchera pas comme ça, son dragon. Biz !

Blurp3 : Merci ! Je m'excuse encore auprès des fans du couple Duo/Kathleen, mais je trouve qu'avec Wufei, c'est mieux, et puis y'aura toujours des trucs ambigus entre nos deux américains déjantés. ( Vais peut-être vraiment finir par le faire, mon truc à quatre… #BAFFE !!# Ok, j'ai rien dit… ) Kissu !


Chapitre 22 : Un mur de silence ( Partie 2 )

Quatre avait proposé de déménager, avant que Wufei ne sorte de l'hôpital. L'appartement qu'ils occupaient pour l'instant, était bien trop petit pour accueillir une personne de plus. A plus forte raison, une personne en pleine convalescence, et qui le vivait assez mal.

Ils étaient de retour dans la petite ville où Kathleen avait laissé tous ses amis du "Vogue", et ils avaient réussi à trouver un petit pavillon dans une banlieue tranquille. La jeune fille soupçonnait que le choix du point de chute n'avait pas été innocent, mais elle ne s'en plaignait pas.

Enfin, pour l'instant, il s'agissait de finir de tout ranger, avant que Sally n'amène Wufei.

Kathleen perçut qu'une voiture se garait dans l'allée, et laissa purement et simplement, son sac à moitié vidé, en plan, au milieu de sa chambre. Elle dévala les escaliers en vitesse, et alla ouvrir.

Sally aidait Wufei à descendre du véhicule, ce qui contrariait visiblement le jeune homme. Une fois sur ses pieds, et appuyé sur sa béquille, il repoussa simplement la doctoresse. Et pas avec une douceur flagrante.

La newtype nota mentalement que vu son humeur massacrante, il allait falloir jouer finement. Et ne pas oublier qu'il supportait toujours aussi mal le moindre contact physique.

- Coucou ! La route a été bonne ? les accueillit-elle en descendant les quatre marches du perron.

- Oui. C'était assez facile à trouver. Bonjour Quatre, ajouta la chinoise en voyant l'empathe apparaître à son tour, derrière Kathleen.

- Bonjour Sally, bonjour Wufei.

Wufei hocha un peu sèchement la tête, ses traits conservant une expression pincée. Mais son regard s'était fait plus doux et soulagé dès qu'il avait aperçu Kathleen en haut des marches. Il la rejoignit près des escaliers en boitant et esquissa un petit sourire timide, en serrant un instant, ses doigts entre les siens.

Ces trois dernières semaines, ce geste furtif avait pris une dimension de tendresse que Kathleen n'aurait jamais imaginé. Et même si c'était frustrant au possible de ne pas pouvoir avoir plus que ça, elle avait appris à apprécier ce simple contact. Pour l'instant, il était incapable de faire plus, même avec toute sa bonne volonté.

Le jeune chinois entreprit de gravir les marches du perron.

- Tu veux de l'aide, Wufei ? s'inquiéta aussitôt Quatre, en voyant ses difficultés manifestes.

Un regard rendu encore plus noir par la fureur, le crucifia sur place, comme s'il venait d'énoncer le pire des sacrilèges.

- Heu, bon, c'est toi qui vois… balbutia l'empathe en battant en retraite.

La frustration accumulée de Wufei venait de lui coller une claque psychique monumentale. Genre, c'était même pas la peine de penser insister.

Le jeune homme parvint enfin en haut de l'escalier avec une grimace de douleur. Il prit quelques secondes pour souffler, sous le regard réprobateur de Sally, et sous ceux, inquiets, de ses deux amis.

- Vous… Vous voulez peut-être boire quelque chose ? proposa Quatre pour essayer de détendre l'atmosphère.

- Avec plaisir Quatre, sourit Sally.

Wufei secoua la tête, en signe de dénégation.

« Non merci. » lut l'empathe sur ses lèvres.

- Je te fais faire le tour du propriétaire ? lui demanda joyeusement Kathleen.

Il acquiesça légèrement.

- Alors suis-moi !

Glissant sa main dans la sienne, elle l'entraîna à sa suite, réglant, l'air de rien, son pas sur le sien.

- Kathleen à l'air de bien s'en sortir avec lui, murmura Quatre à l'intention de Sally.

- Tout dépend s'il a envie de la laisser faire ou non, soupira la jeune femme. Il n'est pas toujours aussi bien disposé qu'aujourd'hui.

- Ah… fit le blond, en songeant qu'il n'était pas pressé de voir les jours où Wufei serait mal disposé.

- Mais c'est vrai que Kathleen a quand même moins de difficultés que moi, à lui faire entendre raison, ajouta Sally avec un demi-sourire.

Quatre échappa un petit rire, avant d'inviter la doctoresse à s'installer sur l'un des canapés du salon.

Pendant ce temps, Kathleen guidait Wufei dans le couloir menant à la seule chambre du rez-de-chaussée, après s'être s'arrêtée deux secondes à la case salle de bains.

- On t'a installé ici, dit-elle en ouvrant la porte de la pièce. Bon par contre, tu auras peut-être à redire au niveau du rangement, mais comme je savais pas trop tes habitudes, je me suis débrouillée comme je pouvais.

Wufei laissa son regard courir sur la chambre, son visage s'adoucit légèrement en avisant son sabre sagement appuyé contre le montant du lit. Il crispa ses doigts autour de ceux de Kathleen, en réalisant qu'il s'agissait d'un lit double.

« Tu dors où ? »

- A l'étage. Y'a trois autres chambres là-haut. Mais si tu veux aller voir, je te suggère d'attendre un peu. Les deux marches du perron qui se battent en duel, c'est une chose, tout un escalier, s'en est une autre. Pigé ?

Il hocha la tête. Intérieurement, il était partagé entre soulagement et déception. Cela alimenta encore un peu sa frustration : c'était comme s'il était devenu incapable de savoir ce qu'il voulait.

Comme s'il avait cessé de s'appartenir…

Il dégagea sa main de l'étreinte de celle de l'américaine, et fit quelques pas dans la pièce, cherchant à se calmer. Puis il se retourna vers elle, et lui demanda silencieusement :

« Meiran ? »

- L'autel ? Pour l'instant, je l'ai mis à l'abri de ce placard. ( Elle lui désigna le meuble correspondant. ) Mais je suppose que c'est pas le genre de place qui…

« Merci… »

-Tu veux que je te laisse seul ? le consulta t-elle d'une petite voix.

« Oui, s'il te plaît… »

- Je serais dans le salon, si tu as besoin de moi.

« D'accord. »

Il lui fit un petit sourire. Kathleen compris le message, et quitta la pièce, refermant avec précaution derrière elle.

Elle rejoignit Quatre et Sally au salon, et se laissa tomber dans le canapé, après s'être largement servie dans les pâtisseries que l'arabe avait sorties.

- Kathleen, la réprimanda Quatre en roulant des yeux, d'un air sévère.

- Méééé ! C'est pas toi qui a passé toute la matinée à essayer de retaper Shenlong. Ça consomme niveau calories, je te signale.

Quatre émit un long soupir résigné, laissant la brunette grignoter en paix.

- Où sont les autres ? demanda Sally

- On a envoyé Heero et Duo faire les courses…

- … ce qui de mon avis, était du suicide pur et simple, commenta Kathleen. Duo, plus porte-monnaie, plus super-marché, égal gouffre insondable dans le compte en banque.

- Heero est là pour le surveiller.

- Heero est devenu totalement incapable de la moindre autorité avec lui, depuis quelques temps. T'as pas remarqué ?

Quatre parut soudainement très fatigué. Niveau amants terribles, Trowa et lui faisaient petits joueurs à côté de Duo et Heero.

- Et Trowa ?

- Mission solo pour quelques jours, répondit Kathleen, épargnant à Quatre de le faire.

Le petit blond s'inquiétait bien assez comme ça, même s'il ne l'avouait pas facilement. Il passait son temps à attendre le mail journalier que Trowa parvenait à leur faire passer, pour rassurer son ange.

Sally eut un petit mouvement de tête.

- Wufei se repose ? demanda t-elle ensuite.

- Heu, nan, je crois pas, fit Kathleen avec un certain embarras. Il… prie… je pense…

- Quelle tête de mule, maugréa plus ou moins la chinoise. Je lui ai dit et répété de se ménager, et il s'en fout.

- C'est Wu, fit doctement Kathleen, surveillant du coin de son pouvoir, ce que faisait son dragon.

Elle secoua la tête un peu déprimée : il venait de délaisser ses prières pour prendre son sabre. Et il semblait bien décidé à s'entraîner.

Effectivement, il se foutait royalement des recommandations de Sally.

- Je vais voir si il veut pas venir grignoter un truc, dit-elle en se levant.

Elle trottina jusqu'à la chambre de Wufei, et hésita un instant, avant de frapper puis de passer la tête par l'entrebâillement de la porte. Son cœur se serra, en voyant la rage impuissante mêlée de souffrance, qui altérait les traits du chinois, alors qu'il s'appuyait d'une main contre le bureau. L'autre restait contractée sur la garde du sabre.

- Fei ?

« Sors d'ici ! » dit-il en tournant à demi la tête, dans la direction de la jeune fille.

- Ne soit pas idiot…

« Sors, je te dis !!! » hurla t-il silencieusement en faisant volte-face vers elle.

Il vacilla et tomba à genoux avec une grimace de douleur aiguë. Il ne put réprimer son cri de souffrance.

Mais pas un son ne s'échappa de sa gorge.

Kathleen ravala ses larmes. Avec précaution, elle s'approcha, et voulut lui retirer son arme de la main. Il résista.

- Fei-chan, soupira t-elle, sois raisonnable. Je sais à quel point c'est frustrant de se voir tout interdire, sous prétexte que l'on est blessé. Mais si tu ne prends pas un peu soin de toi, tu mettras beaucoup plus de temps à guérir. C'est ce que tu veux ?

Il ne répondit rien. Kathleen essaya de nouveau de lui prendre le sabre, et cette fois, il la laissa faire. Elle alla ranger l'épée dans son fourreau, puis elle revint s'agenouiller près de Wufei. Elle posa doucement une main sur son épaule.

Un long frison parcourut l'échine du jeune homme.

- Tu veux venir manger quelque chose ? Quatre a sortit des pâtisseries géniales.

« J'ai pas faim. »

- Wufei… Il faudrait pourtant. Reprendre un peu de poids ne te ferais pas de mal.

« Je suis incapable d'avaler quoi que ce soit. Laisse moi maintenant. »

- … Hors de question.

Il la repoussa brutalement.

« Je voudrais dormir, si tu le permets ! Alors laisse moi ! »

- Tu veux que je t'aide, pour… ?

« Non, je ne veux pas ! Je n'ai pas besoin de ton aide pour aller m'allonger ! Fous moi la paix !!! J'en ai marre de t'avoir en permanence dans les jambes !!! »

- Bon… murmura Kathleen en se relevant. Repose toi bien.

Elle quitta la chambre sans rien dire, espérant, comme toujours, qu'il se raviserait et qu'il la retiendrait. Mais il n'en fit rien. Comme toujours.

Il était vraiment trop fier…

Elle essuya ses larmes en deux revers de manche, avant de rejoindre Sally et Quatre dans le salon.

Resté seul, Wufei ne se remit pas tout de suite sur ses pieds. Et quand il le fit, se fut avec des gestes lents et mesurés. Il atteignit péniblement le lit et s'y laissa tomber avec un soupir tremblant.

Nouvelle vague de rage impuissante.

Il se comportait comme le pire des lâches. Il avait honte de lui. De ce qu'il était devenu. Honte à en mourir. Honte au point de vouloir disparaître.

Il était devenu incapable de faire quoi que ce soit. Ni de mettre correctement un pied devant l'autre, ni même d'exprimer convenablement sa reconnaissance à la fille qu'il aimait. Tout ce qu'il trouvait à faire, c'était de passer sa colère sur elle, jusqu'à faire naître des larmes dans ses yeux magnifiques.

Il était vraiment le pire des lâches… qui s'en prenait à la seule raison qui le poussait encore à s'accrocher. A se battre encore contre le désespoir, qui menaçait de l'engloutir.

Il essaya de crier : Il n'en pouvait plus de garder tout ça en lui, sans pouvoir l'exprimer. Mais pas un son ne résonna dans la pièce.

Il cacha son visage dans l'oreiller et pleura jusqu'à épuisement.


Après quelques jours de repos complets, associés à une humeur encore plus massacrante que d'habitude, Wufei put entamer la longue série de séances de rééducation intensive que Sally lui avait prescrite. Et si son corps regagnait rapidement en souplesse, en force, et en résistance, il n'en était pas de même pour son mental. D'autant plus, qu'il n'arrivait toujours pas à proférer le moindre son.

- Peut-être a t-il besoin d'un nouveau choc émotionnel, avait suggéré Trowa, une fois. Comme moi, pour ma mémoire.

- Maybe… avait murmuré distraitement Kathleen que d'autres soucis préoccupaient.

Wufei avait enfin recommencé à s'alimenter normalement, après les crises de vomissements des premiers jours. Sally les avait prévenus : à cause de cela, l'hôpital avait du le garder sous perfusion pratiquement jusqu'à la fin de son séjour, pour lui permettre de récupérer complètement. Et Wufei en était partit avant d'avoir réglé ce problème.

Non. Le nouveau soucis de Kathleen était la découverte que le jeune homme dépassait régulièrement la dose de somnifères prescrits par Sally. Et par ailleurs aussi, la dose maximum autorisée.

Comme ce soir…

Assise au bord du lit, la newtype contemplait tristement l'asiatique profondément endormi. Sa respiration était anormalement lente, mais rien de vraiment alarmant, pourtant. Pour l'instant, en tout cas… Jusqu'au jour où, voulant fuir ses cauchemars, il mettrait sa vie en danger.

Sauf si elle l'arrêtait avant…

Il n'allait pas aimer ça.

Elle lui caressa doucement la tête, sans déclencher le moindre frisson, ni même un léger froncement de sourcils. Rien. Les somnifères faisaient pleinement leur effet.

Le regard de Kathleen se porta sur la table de nuit, et sur la petite bouteille de comprimés blancs qui s'y trouvait. Il en manquait six ce soir. Deux de plus que ce qu'avait dit Sally. Et un de trop par rapport à la dose à ne pas dépasser.

Elle prit la bouteille dans sa main, et l'étudia distraitement. Sans son pouvoir, et ce réflexe inconscient de dénombrer machinalement le contenu des récipients entrant dans son champ de perception, ils auraient sûrement mis plus longtemps à se rendre compte des écarts du jeune chinois. S'ils s'en étaient rendus compte à temps…

Elle glissa les somnifères dans sa poche. La seconde bouteille était dans la salle de bain du bas : elle la prendrait en passant.

De nouveau, elle le regarda dormir. Il semblait paisible. Mais c'était artificiel, se rappela t-elle amèrement. Comme pendant son coma provoqué.

Elle ne l'avait jamais vraiment vu dormir. De manière naturelle, en tout cas. Elle ne l'avait jamais surpris en train de faire une sieste, même pendant les jours de relâche.

Quel genre de dormeur était-il, en temps normal ?

Sûrement moins agité que Duo. En même temps, on ne pouvait pas être plus agité que Duo. Avec ou sans cauchemars, l'américain passait son temps à se tourner, se retourner et à marmonner des trucs inintelligibles. D'ailleurs, les seules fois où elle l'avait vu pleurer, c'était pendant son sommeil, quand de mauvais souvenirs revenaient le hanter, le temps d'un cauchemar. Combien de fois l'avait-elle rejoint sur sa couchette pour se pelotonner contre lui, et l'aider à se calmer ? Elle n'avait jamais compté, mais cela devait quand même faire beaucoup, après ces trois années passées ensemble, sous la tutelle de son grand-père.

Wufei aussi faisait des cauchemars, avant sa captivité. Ça, elle l'avait surpris une fois.

En même temps, les trois derniers G-boys en avaient aussi. Elle avait pu le constater dans le minuscule appartement qu'ils avaient partagé avant de venir l : pas une seule de ses nuits n'avait pas été perturbée par le sommeil agité d'un de ses compagnons. Si elle n'entendait pas, ou ne voyaient pas, ses amis cauchemarder, elle les percevaient à coup sûr. Son foutu sens radar ne dormait jamais lui.

De quoi rêvait Wufei, avant ? Quelles horreurs fuyait-il maintenant ?

- Pourquoi tu ne me confies rien, mon cœur ? murmura t-elle, en laissant ses doigts courir de nouveau sur la soie noire de ses cheveux.

Cela ne te regarde pas lui, répondrait-il sûrement.

A la fois pour la protéger, ou simplement parce qu'il était incapable de le faire.

Trop fier pour ça.

Trop blessé pour ça.

Parce qu'il ne lui restait plus que ça : ces restes d'une fierté réduite en miettes.

L'orgueilleux dragon gisait à terre et donnait l'impression de ne plus pouvoir se relever. Ou ne plus vouloir.

A quoi servait-elle, elle, dans tout ça ? Il refusait systématiquement son aide, dissimulant sa souffrance sous une attitude maussade et colérique.

Comme il l'avait toujours fait.

Mais les sillons de larmes encore humides, qui couvrait ses joues ce soir, ils ne mentaient pas, eux. Ces larmes qu'il ne s'autorisait à verser qu'en cachette. Quand comprendrait-il qu'elles ne le soulagerait pas, tant qu'il s'obstinerait à les garder pour lui ?

Kathleen soupira tristement. Elle se pencha sur lui et l'embrassa tendrement au coin des lèvres. Il ne réagit pas.

- Dors bien, mon Chibi Ryu, chuchota t-elle à son oreille, en guise de bonsoir.

Elle remonta les couvertures sur les épaules du jeune homme, et quitta la chambre sans un bruit, fermant doucement la porte derrière elle.


Wufei avait tempêté, menacé. A bout de nerfs et de fatigue, il avait même supplié. Mais Kathleen n'avait pas cédé, continuant de contrôler le nombre de somnifères, qu'elle laissait sur sa table de nuit, chaque soir.

Wufei avait décidé de lui faire la tête.

Kathleen avait décidé d'attendre que ça lui passe.

Jusqu'à cette matinée fatidique : le petit groupe profitait d'une accalmie dans leurs missions, pour s'octroyer le plaisir de traîner devant la table de petit déjeuner après une bonne grasse matinée. Ça roucoulait à droite, ça roucoulait à gauche. Enfin, autant que des G-boys puissent roucouler.

En bout de table, Kathleen comatait devant son bol de céréales, évitant autant que possible de laisser son esprit dériver vers les souvenirs torrides de la nuit passée, qu'elle avait malencontreusement perçus par pouvoir interposé.

Sans compter le fait que, non content d'être inventifs, Duo et Heero – dans la chambre à côté de la sienne – étaient particulièrement BRUYANTS !

La jeune fille piqua de plus belle du nez vers ses céréales, dissimulant son énième fard depuis le début de la journée.

N'empêche. Peut-être qu'elle devrait penser à demander à ses quatre amis d'éviter de s'envoyer en l'air, la même nuit, en même temps, ET AU MEME ETAGE QUE LE SIEN !!!

Elle pensait très sérieusement à migrer sur le canapé du bas pour limiter les dégâts, et espérer des nuits relativement tranquille.

Oh là là, cette nuit…

- Koneko-chan, ça va pas ? T'as de la fièvre ? T'es toute rouge, s'inquiéta Duo, laissant Heero espérer avaler deux bouchées de sa tartine.

Kathleen se sentit glisser à moitié sous la table, plus rouge que jamais.

- Hey, tit chat ? T'es sûre que tu vas bien ?

Les espoirs de Heero venaient de passer à trois bouchées.

- Leen-chan ? s'inquiéta Quatre, en posant une main sur son épaule.

Elle pouvait quand même pas leur balancer ça, cash, quand même.

Elle leva des "chibi eyes" suppliants vers le petit blond.

- Tu peux tout nous dire, tu sais… l'encouragea l'arabe, percevant sa gêne extrême.

- Plus jamais ça…

- Ça quoi, Koneko-chan ?

- Plusjamaistousenmêmetemps, lâcha t-elle d'une traite, écarlate au possible.

Mis à part Duo, les trois autres échangèrent des regards remplis d'une incompréhension totale. L'américain, lui, venait de connecter deux neurones et de comprendre en un éclair.

Il se terra sur sa chaise, piquant un fard monstrueux.

- Oh shit, I've forgotten…

- Ben j'aurais bien voulu oublier aussi, tu vois ! gémit Kathleen.

- Qu'est-ce que tu veux dire, tit chat ? s'enquit Heero, en posant sa moitié de tartine.

Une main de Duo le bâillonna, un poil trop tard.

- Ce que je veux dire ? C'est que je devrais peut-être soumettre à Quatre et Trowa, deux ou trois de vos idées. Je suis sûre que ça leur plairait énormément. Et puis tant que j'y suis, hein, y'a quelques trucs marrants made in Ten-chan, que Duo et toi trouverez très édifiants. Alors vous êtes bien gentils, mais à cause de vos histoires, j'ai pas pu dormir de la nuit ! Quand c'était pas une chambre, c'était l'autre ! C'est… ! c'est… ! VOUS POUVEZ MEME PAS IMAGINER A QUEL POINT C'EST EMBARRASSANT POUR MOI, D'AVOIR UNE PERCEPTION DIRECT LIVE DE VOS PETITES ACROBATIES !!!! explosa t-elle.

Gros blanc dans la cuisine.

- Plus jamais les deux couples à la fois, pitié, geignit Kathleen un ton en dessous, se prenant la tête à deux mains. Ou alors, je sais pas, faites des trucs moins… moins… oh là làààà !

Elle cacha son visage dans ses mains avec un gémissement mortifié.

Personne n'osa échanger le moindre regard, préférant s'occuper de son propre bol, tout à coup merveilleusement intéressant.

C'est là dessus que Wufei, arriva.

Il nota les cinq mines embarrassées, mais son visage ne trahit rien. Il ne leur offrit même pas un semblant de bonjour, filant directement se servir à la cafetière. Kathleen le suivit des yeux, un peu inquiète : même s'il était tiré à quatre épingles, comme d'habitude, ses traits accusaient un lourd manque de sommeil.

Peut-être devrait-elle appeler Sally pour lui demander conseil ?

- Tu sais Wuffy, c'est pas interdit de dire bonjour, remarqua Duo d'une voix neutre.

Le chinois se retourna vers lui avec un rictus moqueur et méprisant, associé au regard je-te-crucifie-sur-place-que-même-les-regards-de-la-mort-made-in-Heero-Yuy-sont-plus-en-état-de-lutter qu'il semblait avoir adopté définitivement, depuis quelques temps.

« Si je pouvais "dire" bonjour, je l'aurais fait ! » cracha t-il silencieusement.

Et il retourna à son bol de café sans rien ajouter d'autre. Un silence mal à l'aise tomba sur la petite tablée.

Le chinois alla s'installer en bout de table, face à Kathleen, sans même leur accorder un seul regard.

Le petit déjeuner s'acheva rapidement. Ils n'échangèrent plus un mot, s'observant discrètement les uns les autres. L'ambiance se refit un peu plus détendue lorsqu'ils débarrassèrent la table, et que Duo ne put s'empêcher de faire le clown, prenant son cher et tendre pour cible.

- Duooooo, omae o korosu ! gronda le japonais, à bout de patience.

- Faudrait que tu m'attrapes pour ça, répliqua le natté en filant sans demander son reste.

Heero se lança à sa poursuite. Kathleen et Quatre levèrent les yeux au plafond avec des soupirs résignés. Trowa esquissa un sourire.

Les yeux de Wufei commençaient à étinceler dangereusement.

Duo se laissa rapidement rattraper, et plaquer sur le mur. A son sourire, il avait pas mal d'idées en tête. Et vu que la même expression prédatrice était apparue sur les traits de Heero, ce dernier devait avoir plus ou moins les mêmes.

- Et maintenant ? chuchota Duo, un peu moqueur.

Heero émit un petit rire et l'embrassa sensuellement.

Un bruit de verre brisé fit sursauter tout le monde, interrompant les deux adolescents. Tous les regards se tournèrent vers Wufei et le considérèrent avec surprise. Il évita de croiser leurs yeux, serrant son poing ensanglanté. Les restes de son verre gisaient, épars, à ses pieds.

Quatre fut le plus rapide à réagir. Il attrapa le poignet de Wufei.

- Fais moi voir ça, dit-il tranquillement, tout en essayant de lui faire déplier les doigts.

Il fut brutalement repoussé en arrière.

« NE ME TOUCHE PAS ! »

Quatre chancela, plus sous l'impact émotionnel des sentiments du chinois, que sous l'impact physique. Il se prit la tête à deux mains en gémissant.

Haine. Mépris. Dégoût.

Un écœurement sans bornes.

A en être malade.

Quatre crut qu'il allait vomir.

Des bras familiers et rassurant entourèrent ses épaules. Il se blottit contre le torse de Trowa en frissonnant, reprenant peu à peu le pas sur son empathie.

- Il voulait juste t'aider, Wufei, dit le français sur un ton de reproche, serrant son ange blond contre lui.

Wufei serra les dents, les fusillant du regard.

« Vous êtes répugnants. Ne me touchez plus. Jamais. » laissa t-il tomber enfin.

Ces mots silencieux claquèrent aussi sûrement que s'il les avaient hurlé. Ses amis le considérèrent d'un air choqué, sans parvenir à articuler quoi que ce soit.

Wufei tourna les talons vers la porte. C'était sans compter sur Duo, qui avait repris ses esprits avant tout le monde. L'américain, lui barra le passage, ne prenant même pas la peine de cacher sa colère. L'autre jeune homme recula d'un pas, pour garder une distance prudente.

- Hey ! Ça te pose un problème ?! Tout le monde a toujours été correct avec toi, il me semble !

Wufei esquissa un autre pas en arrière, se plaçant inconsciemment en position de défense.

« Ne t'approche pas ! »

- Sinon, quoi ? ricana Duo, en plein mode "Shinigami".

« Vous me rendez tous malade ! » fit muettement l'autre, laissant son regard afficher toute l'étendue de ses sentiments.

- Ecoute moi bien, Wufei ! J'en ai ma claque ! J'ai jamais supporté la manière dont tu traitais Kathleen ! Mais elle a choisi de faire avec, alors je ne m'en suis pas mêlé. Je me fous également de ce que tu peux penser de moi ! Mais il est hors de question que je te laisse insulter Heero, Quatre ou Trowa de la sorte ! Tu n'as pas le droit de dire des choses pareilles !!!

- Duo, arrête ça… tenta Kathleen.

« Vous êtes des erreurs de la nature ! » asséna le chinois.

- JE T'INTERDIS DE DIRE ÇA ! cria Duo en l'attrapant brutalement par le collet.

- Duo !

- Duo-chan !

Wufei essaya vainement de lui faire lâcher prise.

- Lâche le ! ordonna Kathleen en posant une main sur l'un des poignets du natté.

Duo lui obéit visiblement à contre-cœur, la laissant s'interposer entre eux deux.

- Dis lui Koneko-chan, puisque t'es la seule que ce crétin écoute encore un peu ! gronda t-il. Dis lui que ce n'est pas vrai ! Dis lui qu'il a tort !!! C'est pas parce qu'on est pas hétéros qu'on est des monstres ! Ou alors, si il considère tout ce qui est différent de lui, comme des "erreurs de la nature", il a rien à faire avec toi, qui est newtype !!!

La gifle s'abattit douloureusement sur sa joue, imposant un silence retentissant dans la cuisine. Duo se tut brusquement, et regarda Kathleen d'un air sidéré. Derrière elle, Wufei esquissa un petit rictus victorieux…

La seconde claque ne fut pas moins magistrale que la première.

Wufei ne réagit pas tout de suite, gardant la tête dirigée vers la droite quelques instants. Puis il la tourna lentement vers la jeune fille, portant sa main valide à sa joue, sans y croire.

- C'est bon ? Vous avez fini vos conneries, tout les deux ? fit-elle d'un ton furieux. Oui ? Parfait ! ( Elle attrapa Wufei par le poignet. ) Viens, faut qu'on soigne ta main.

Trop choqué pour résister, Wufei la suivit docilement.

Duo se laissa tomber sur une chaise avec un petit sourire désabusé, tout en massant sa joue douloureuse.

- Putain, ça faisait longtemps qu'elle m'avait pas giflé. J'ai vraiment dû dépasser les bornes.

Quatre soupira.

- Evidemment, que tu es allé trop loin : Limite si tu lui as pas demandé de choisir entre son petit ami et son meilleur ami. Que voulais-tu qu'elle fasse ?

Duo haussa distraitement les épaules.

- Enfin, je voulais pas non plus qu'elle aille jusqu'à lui mettre une claque aussi… murmura t-il d'un air coupable. Il risque de mal le prendre. Je voudrais pas qu'ils se fâchent à cause de moi…

Heero vint poser une main rassurante sur son épaule, mais aucun des quatre garçons ne l'était vraiment : ils devinaient tous sans mal, que le mental de leur ami était au bord du gouffre, et qu'un rien pouvait le faire basculer…


Kathleen avait fait asseoir Wufei sur une chaise, et elle s'était elle-même installée sur le rebord de la baignoire, la "trousse de secours" à ses pieds. Elle venait de le traîner jusqu'à la salle de bain sans décocher un mot, et même encore maintenant, elle se contentait de lui dire le strict nécessaire, à savoir : comment tenir sa main pour pouvoir le soigner correctement.

Et c'était tout.

Une peur panique étranglait le cœur de l'adolescent. Une souffrance sans nom.

Elle l'avait frappé ! Elle le détestait !

« Leen ! Laisse moi une chance de me justifier ! »

Elle ignora son appel silencieux, refusant de lever ses yeux pour pouvoir lire sur ses lèvres. Il tendit une main tremblante vers elle, attrapant un pli de son pantalon noir entre ses doigts. Il tirailla dessus par petits à-coups, pour attirer son attention.

Comme il faisait pour attirer l'attention de sa mère, autrefois, songea t-il tout à coup avec un écœurement désespéré de lui-même.

Kathleen l'ignora toujours, commençant à bander soigneusement sa paume tailladée.

Non ! Regarde moi ! Regarde moi !!!

Il tirailla de nouveau sur son pantalon, un peu plus fort.

- Arrête !

Il lâcha brusquement le tissu, avec un petit recul de frayeur, face à son ton furieux. Il sentit des larmes brûlantes commencer à noyer ses yeux.

Elle lui en voulait ! Il s'en était pris à Duo. Elle ne lui pardonnerait jamais ces insultes et ce mépris pour celui qu'elle aimait plus qu'un frère. Elle le haïssait ! IL AVAIT TOUT PERDU !!!

Il baissa la tête, luttant contre ces sanglots qui l'étouffaient petit à petit. Il l'avait cherché. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui. Ce qui arrivait était juste.

… Il voulait mourir. En finir avec cette vie qui n'aurait jamais du aller plus loin que les cachots de Oz.

Il avait tant souhaité pouvoir lui dire "je t'aime", au moins une fois, mais maintenant, il était trop tard. Elle le détestait !

Des doigts frais passèrent tendrement sur sa joue meurtrie par la gifle.

- Désolée. Je n'y suis pas allée de main morte.

Il tressaillit, et leva un regard désorienté vers elle.

- Mais avoue que tu n'aurais jamais du leur dire des choses pareilles, ajouta Kathleen avec un petit sourire attristé.

Il baissa de nouveau les yeux, puis les ferma, cherchant de toutes ses forces à repousser le souvenir de cette douleur qui l'avait déchiré, quand les deux soldats l'avaient violé, tour à tour. En vain.

Il se recroquevilla sur lui-même, ramenant ses bras contre son ventre, pris de soudains haut-le-cœur.

- Wu-chan, murmura Kathleen avec une certaine inquiétude.

Spontanément, elle noua ses bras autour de ses épaules, lui chuchotant des mots rassurants à l'oreille. Il agrippa son avant-bras, envahit par une panique incontrôlable. Mais incapable de savoir si c'était parce qu'il avait peur de cette soudaine étreinte, ou si c'était parce qu'il était terrifié à l'idée qu'elle le relâche et qu'elle le laisse seul.

Kathleen ne bougea pas.

La nausée passa, le laissant étrangement épuisé et à bout de forces. Il laissa sa main sur l'avant-bras de la jeune fille, se contentant de desserrer ses doigts. Tout doucement, il se mit caresser sa peau. Elle vint poser sa tête sur son épaule, avec précaution.

- Ça ne te dérange pas, si je reste comme ça ? souffla t-elle.

Il fit signe que "non", laissant le bout de ses doigts continuer à aller et venir doucement, sur le bras autour de son cou. Le nœud dans sa gorge et dans son estomac se défit petit à petit. Au bout d'un moment, il tourna la tête vers elle. Elle se redressa, et le regarda d'un air interrogateur.

« Je suis désolé. »

Elle eut un petit sourire amer.

- Ce n'est pas à moi qu'il faut dire ça, tu sais ?

« Mais tu es fâchée après moi ! »

- Oui, un peu. Ce que tu leur as dit était injuste et horrible. Tu leur as fait de la peine. C'est normal que je t'en veuille pour ça…

« Tu me détestes ? »

Elle lut de l'inquiétude dans ses yeux. Ça l'attrista. Elle resserra un instant sa légère étreinte autour de son cou, pour le rassurer.

- Bien sûr que non. J'étais juste en colère. C'est tout.

Il ferma les yeux d'un air soulagé, ne parvenant pas totalement à étouffer son soupir.

- Hey Fei. Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement, lui chuchota t-elle dans un sourire tendre et amusé à la fois.

Il lui sourit timidement en retour. Sa main glissa le long du bras de la jeune fille pour aller chercher la sienne. Il mêla ses doigts aux siens, et les serra doucement.

- Dis, Fei… ( Il leva des yeux interrogateurs sur elle. ) Tu… Tu ne le pensais pas vraiment, ce que tu as dit, hein ?

Il détourna la tête, une expression douloureuse sur le visage. De nouveau, il se tassa un peu sur lui-même. Il ne se rendit même pas compte que sa main libre se crispait sur son ventre.

L'explication, même muette, lui coûta beaucoup, mais il se força à la donner :

« A cause d'eux, je… n'arrête pas d'y repenser… A ce que ces deux soldats m'ont… fait… ( Deux larmes solitaires glissèrent sur ses joues. ) Comment peuvent-ils… aimer "ça" ? C'était si horrible ! »

- Les conditions ne sont pas les mêmes, Fei-chan. Pour Quatre, Trowa, Duo et Heero, c'est un acte d'amour. Tu ne peux pas leur reprocher de s'aimer, si ?

« Non ! Bien sûr que non. C'est juste que… Je voudrais juste un peu… oublier… C'est tout ce que je demande. Et à cause d'eux, cela m'est impossible ! »

- Wufei…

Elle voulut se blottir un peu plus contre lui. Il la repoussa complètement, la forçant même à enlever ses bras, qui avaient entourés son cou et ses épaules jusque-là.

« Tu ne peux pas comprendre ce que ça fait ! Même si tu essayais, tu ne pourrais pas en imaginer la moitié ! »

- Explique moi, Wu. Dis-le moi. Ne garde pas tout ça en toi.

« Je… ! Je ne peux pas… Je ne veux pas… que tu souffres de ça aussi. Duo a raison. Tu supportes bien assez… »

- Ne t'occupe pas de ça ! … Si ça peut t'aider, n'hésite pas… Si ça peut t'aider… je veux bien supporter n'importe quoi… acheva t-elle, en baissant la tête, un peu embarrassée.

Le chinois la considéra avec surprise, puis il se sentit fondre de tendresse. Elle était prête à aller aussi loin, juste pour lui ?

Tu me suivrais dans mon enfer, si je te le demandais, mon ange ? … Je n'ai jamais souhaité autant de toi…

Il lui prit doucement les mains, et embrassa tendrement le creux de ses paumes.

« Tu m'aides déjà. Quand tu es avec moi, tu m'aides. Je n'exigerais rien de plus. »

Kathleen lui sourit, les yeux brillants de larmes d'émotion. Hésitante, elle rapprocha un peu son corps, du sien, avec les mains de Wufei emprisonnant les siennes, entre eux deux. Elle sonda longuement le regard d'onyx penché sur elle. Elle y vit de la peur, de l'indécision, mais aussi un désir effrayé.

Très lentement, leurs lèvres se rapprochèrent.

Lorsqu'elles se frôlèrent, Wufei ne put s'empêcher de tressaillir, et il crispa ses mains autour de celles de la jeune fille, presque à lui faire mal.

Kathleen se recula un peu, avec un petit sourire forcé. Wufei se sentait honteux.

« E… excuse moi. Je… je ne peux pas. »

Elle secoua la tête.

- Tu n'as pas à t'excuser pour ça. Je comprends, ne t'en fais pas. Et puis… y'a déjà eu un énorme progrès par rapport à d'habitude. Je n'ai pas le droit de t'en demander plus.

Il l'enveloppa d'un long regard reconnaissant, avant de venir appuyer son front contre le sien. Il n'avait toujours pas lâché ses mains, et les tenaient contre son cœur.

Ils demeurèrent immobiles ainsi, jusqu'à ce que Quatre vienne frapper timidement contre la porte, pour rappeler à Wufei, qu'il risquait d'être en retard chez la kiné.

Kathleen échappa un soupir déçu.

- Ok, c'est bon. Il arrive, lança t-elle.

Elle voulut s'écarter, mais Wufei la retint, d'une pression sur ses mains.

- Oui ? murmura t-elle. Qu'est-ce qu'il y a ?

« Merci pour tout, mon ange. »

Elle rougit.

Il sourit timidement.

« Je voulais te le dire depuis longtemps, » se justifia t-il. « Merci d'être là pour moi. Et ce, envers et contre moi… »

Il hésita un instant, puis déposa un petit baiser sur sa joue, avant de la relâcher, et de sortir pour aller à son rendez-vous, laissant une Kathleen toute chose derrière lui.

A suivre…


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