Disclaimer : Les cinq G-boys ne sont malheureusement pas à moi. Mais bon… Ça va pas m'empêcher de les emprunter un tit peu, pour m'amuser avec. C'est vrai quoi, c'est pas comme si je les rendais pas après. Hin hin hin... D
Mais Kathleen, c'est ma mienne ! … … En même temps, je mets quiconque au défi de la supporter plus de cinq minutes. ;p
Avertissement : Ceci est ma première fic sur Gundam Wing. A force de lire des fics GW, j'ai été contaminée aussi. XD Toujours est-il que toute ma connaissance de cet univers vient de là. Pour les puristes, merci de ne pas sauter au plafond, si je me plante sur un point X ou Y, à priori, c'est pas fait exprès.
Et puis de toute façon, je torture les G-boys comme je veux, na ! ;p
Résumé : Vous pensiez qu'il était impossible de trouver un énergumène pire que Duo ? Pourtant, la nouvelle recrue que les profs ont envoyé aux cinq garçons, peut largement lui tenir tête sur la plupart des points. Demandez donc à Wufei ! Franchement, c'est à finir par se demander qui des Mads ou de Oz en veut le plus aux G-boys. Fic gravement déjantée ( pour l'instant… ;p )
Couples : 3&4, celui-là, il est sûr. Pour le reste… J'ai un OC qui se balade, 3 bishôs encore à disposition, et BEAUCOUP d'imagination. Alors, je sais pas encore ce que je vais en faire, mais au moins, j'ai pas mal de possibilités. Mwahahahaha !!! # rire de sadique psychopathe #
Reviews : Hi ! Gomen, ça faisait longtemps. Mais mon niveau de temps libre avoisinne les zéro minutes, et forcément, c'est toujours dans ces cas-là que je trouve ouates mille choses super intéressantes/importantes à faire. Je rame, quoi. Mdr.
Y'a deux nouvelles : une bonne et une mauvaise. Je commence par la bonne ? ( "bonne", ça dépend du point de vue, ok. ) Bon, ben c'est un chap en quatre parties finalement. La mauvaise ? Heuuu… Quatrième partie pas avant trèèèèès très longtemps. ( Ne faites jamais d'études supérieures. Ok, c'est super intéressant, mais ce qu'il ne disent pas : C'EST QU'ON A PLUS LE TEMPS POUR RIEEEEEN !!!! ToT ) #mode "se lamente tel le martyr moyen" OFF#
Valà, bonne lecture quand même à tous !
Onarluca : Avant dernier-chap en ligne. ( Enfin, normalement… parce que pour l'instant, entre ce que je dis et ce que je fais… ) Bizoo !
Leen : Aaaargh !!! Déjà la philo, c'est pas la joie, de base ( c'est mon avis perso, hein ), mais si en plus tu essayes de plancher péniblement sur ton sujet, et que le seul truc qui te vienne à l'esprit, c'est : "Wufeeeeei !", c'est "bonjour la loose". Mdr. Kiss ! A la prochaine !
Gayanna : Kikoo ! Oé, t'en fait pas, il va leur dire. Monsieur, fait de gros progrès en communication, depuis qu'il s'est trouvé une copine… heu… déjantée et avec beaucoup de suite dans les idées quand il s'agit de lui faire faire un truc ? On est accro ou on l'est pas… v.v Biz !
Stéphanie : Watcha ! Les 22 d'un coup ? Et ben… Ça doit commencer à faire long, l'air de rien. Mais je suis contente que ça t'ai plu. Sinon, y'a pas besoin d'attendre. Ils sont déjà ensemble, lol. Bon, ok, ça pourrait être plus "les petits oiseaux qui chantent, et des petites fleurs bleues partout", mais ça serait vachement moins intéressant si tout se passait bien, tout de suite, non ? Enfin, aujourd'hui, ils ont de la chance : c'est "Kawai Time" lol. Kissu !
Lumina : Naaan !!!! Pas Kathleen ! Mdr. Je suis pas au point de cette folle ! …… Comment ça, je suis pire ? Oo Mééééeuuuuh !!! Joker d'abord !
Je risque de pas trop épargner tes nerfs, cette fois encore, la nuit risque d'être assez dure pour Wu. Enfin, en partie… Biz, et à plus !
Lenao : Ben, oui, faut bien que ça s'arrange, si je veux faire mon "happy end". Bon, c'est pas gagné tout de suite. Mais ça s'arrange. Perso, moi non plus, je pense pas que j'aurais tenu, à la place de Kathleen. Et quand on voit comment elle peut être d'habitude, c'est d'autant plus… surprenant ? Disons qu'elle sait se calmer quand c'est important, et pis valà... et qu'elle est plus obstinée qu'un pitbull, aussi… Biz Léo !
ShinOyasumi : Le chap qui vient est un peu dans la même veine. J'espère qu'il te plaira autant que le précédent. Je compatis, pour l'ordi qui plante. Moi, je soupçonne le mien de vouloir me claquer entre les doigts d'ici pas longtemps… Y fait des bruits bizarres. Oo; Kissu !
Kamara : Vi vi, il se remue lol. Mais faut le comprendre, c'est pas forcément évident à gérer. XD Biz !
Kaorulabelle : Merci ! Voici la suite. Kiss !
Chapitre 23 : Un mur de silence ( Partie 3 )
- JE LES AI !!! s'écria Duo dès qu'il mit un pied dans la maison, le soir même.
Il agitait un sac plastique au-dessus de sa tête.
- SORTEZ LE POP-CORN, C'EST SOIREE "DVD", CE SOIR !!!!
- Hiyaaaah !!! fut la réponse enthousiaste et lointaine de Kathleen, provenant de la cuisine. Legolaaaaas !!!! ajouta t-elle ensuite, de manière plus… hystérique.
Heero qui descendait les escaliers jeta un coup d'œil inquiet et méfiant à son petit ami… Et ne reçut qu'un sourire plein de dents, pour toute réponse. Il échappa un soupir résigné.
- Tu connais pas le "Seigneur des Anneaux" ? s'enquit l'américain.
- Non.
- Tu vas adorer. Trois films version longue, totalisant pas loin de 12 heures de visionnage. Que du bonheur !
- … 12 heures ?
- Viiiiiii ! fit une Kathleen hystérique, qui alla se coller en ronronnant contre le possesseur du divin sac contenant les non moins divins films, telle le chat moyen devant une coupelle remplie de lait.
- Hey, hey, hey ! Wait a sec', little cat ! Mon pop-corn avant !
- Déjà prêt, ronronna la brunette. Salé ou caramélisé. Pis on a fait des sandwichs, et des tonnes de pancakes aussi.
Un sourire de pur bonheur se peignit sur les traits de Duo. Il enlaça son amie et la câlina avec application, limite ronronnant lui aussi.
- Nyaaaa ! Tu sais que je t'aime toi !
- Viiiiii ! Suis relativement au courant, gloussa t-elle, alors qu'un Duo d'humeur taquine, l'embrassait dans le cou. Arrête, ou Hee-chan va t'arracher les yeux, si tu continues.
- C'est pas dans son intérêt, rigola le natté au creux de son oreille.
Puis il entreprit d'aller faire amende honorable auprès du japonais de son cœur.
Qui lui cédait de plus en plus rapidement, il fallait bien le dire.
- Allez hop ! Tout le monde sur les canapés ! décréta Duo, une fois que Heero eut décidé qu'il s'était assez fait pardonner. Hee-chan, rend toi utile, et aide Leen à amener les plateaux.
Heero obéit avec un vague grommellement, de toute façon incapable de résister au sourire spécial "je-fais-fondre-mon-Soldat-Parfait", que l'autre avait rapidement mis au point.
Redoutable.
Quatre, l'autre préposé cuisine, attrapa le dernier saladier, et les quatre adolescents allèrent tranquillement rejoindre Trowa, qui patientait dans le salon.
- Laisse moi me charger du lecteur DVD, fit Heero d'une voix neutre, alors que Duo semblait décidé à s'en occuper.
- Mééééé ! Je vais pas l'abîmer ! protesta Duo. Je sais ENCORE comment ça marche !
- Je préfère, conclut Heero en s'accroupissant à ses côtés, devant le meuble télé.
Duo grommela pour la forme. Mais personne n'était dupe : Heero cherchait tout simplement une excuse pour être quasi collé au natté. Ils se chamaillèrent tendrement pour mettre le premier DVD en marche, avant de revenir vers le canapé.
- Wufei ? s'étonna Heero, en voyant le chinois se tenir sur le pas de la porte, visiblement mal à l'aise.
Il y eu un long temps de silence embarrassé, agrémenté de regards interrogateurs : Wufei les avait consciencieusement évités toute la journée.
Le jeune homme aux cheveux d'ébène froissait nerveusement entre ses doigts, le tissu de la manche de sa veste chinoise, qui lui couvrait quasiment les mains.
Kathleen revint à ce moment de la cuisine avec les paquets de chips, qu'elle était partie chercher quelques instants plus tôt. Son sourire rayonnant donna le courage à Wufei de rentrer dans le salon, la tête un peu basse.
Il s'arrêta à deux bons mètres de ses compagnons. Il lui fallut encore quelques secondes avant de pouvoir les regarder en face, et de se lancer :
« Je suis désolé, pour ce matin. Je n'aurais jamais dû vous dire des choses pareilles. Je vous ai blessés, c'était indigne de ma part. C'est juste que… ( Il marqua un temps d'arrêt, avant de continuer, les yeux baissés : ) Non. Je n'ai pas d'excuse… Pardonnez moi. »
Les quatre autres garçons échangèrent des regards embarrassés.
- Ouais, désolé de m'être énervé comme ça, ajouta Duo, en se grattant le crâne. C'était pas plus malin de ma part.
« Quatre ? »
- C'est oublié Wufei… Tu sais, nous comprenons tout à fait que nous puissions te mettre mal à l'aise. Il aurait suffit que tu nous le dises, et on aurait fait plus attention, sourit gentiment le petit blond.
- Et puis, Leen nous a déjà fait remarquer, qu'un peu plus de… discrétion des fois, ne ferait pas de mal, ajouta Trowa, les joues un peu roses en repensant à leur conversation du petit déjeuner.
- Nan, c'est juste une question de me prévenir, que j'hésite pas à migrer sur le canapé du bas, les soirs où… bon… conclut-elle, pas très à l'aise.
Silence mortifié général.
Puis Wufei fit un léger signe de tête pour les saluer, et fit mine de sortir.
- Hey, Wuffy ! Tu restes pas regarder "le Seigneur des Anneaux", avec nous ? lança joyeusement Duo.
Le chinois se retourna, et les balaya d'un regard penaud. Voyant leurs sourires amicaux, il fit un petit "oui" de la tête.
- En place tout le monde alors ! Tu nous lances ça, Hee-chan ?
- Hn.
Ils s'installèrent tous confortablement sur le canapé ou les fauteuils. D'un accord tacite, Trowa, Quatre, Duo et Heero gardèrent une distance raisonnable entre eux et leur petit ami respectif. Wufei leur jeta un coup d'œil mal à l'aise.
« Ne vous sentez pas obligés de… »
- Raaah, ça va, laisse tomber. Aucun de nous en mourra, râla Duo. Te prend pas la tête avec ça, Fei-Fei.
« Maxwell ! »
- Ça m'avait manqué, tiens, soupira le châtain, déclenchant le rire général.
Wufei se laissa tomber à coté de Kathleen, en bout de canapé, avec un air contrarié. La newtype étouffa un rire attendri, et se pencha pour lui murmurer à l'oreille :
- Je suis fière de toi.
Elle mêla ses doigts aux siens, et appuya son épaule contre la sienne. Wufei lui sourit gentiment, et porta la main de la jeune fille à ses lèvres pour l'embrasser tendrement.
- Injustice, grommela Duo pour la forme, alors que Heero lançait le film.
Puis il prit conscience de l'expression coupable de Wufei, qui fit mine de s'éloigner un peu de Kathleen. Il soupira :
- Je déconnais, Wufei. Faites ce que vous voulez, tout les deux, aucun de nous ne s'en plaindra, au contraire.
Les autres acquiescèrent avec des sourires joyeux et complices.
« Mêlez-vous de vos affaires. » ronchonna le chinois, avec une colère feinte, les faisant rire.
- Au fait, Duo, qu'est-ce qu'il y a d'aussi intéressant à ces films ? s'enquit Heero, alors que le prologue de Galadriel plantait le décor.
Duo et Kathleen échangèrent un regard malicieux.
- Les lieux de tournages sont supers…
- … l'histoire est prenante, tout comme l'ambiance…
- … et puis y'a Aragorn…
- … Legolas…
- … Boromiiiir !!! acheva Kathleen, en partant deux secondes dans un petit délire hystérique.
- Aucun goût, soupira Duo.
- Mais siii ! Il a la classe quand même. Pis c'est le seul qui a des fringues qui ressemblent à quelque chose.
- De toute façon, il…
- Tu spoiles, t'es mort, Duo ! prévint Kathleen avec un sourire Shinigami.
- J'ai rien dit, chantonna le natté en souriant.
- On peut regarder tranquillement, maintenant ? demanda Quatre avec un petit rire.
- Viiiii ! firent les deux américains en chœur, avant de se laisser absorber pleinement par l'histoire, qu'ils connaissaient sur le bout des doigts.
Wufei s'agita un peu nerveusement, lors de la scène où l'on apercevait Gollum en train d'être torturé. Kathleen lui pressa gentiment la main, dans un geste rassurant. Il lui fit un sourire penaud, avant de s'intéresser à nouveau au film. Mais ses doigts coururent un long moment sur la paume de la newtype, comme pour se calmer.
La Communauté se formait au conseil d'Elrond, lorsque Kathleen ne put que constater que le poids de Wufei pesait de plus en plus contre son épaule. Elle lui jeta un petit coup d'œil prudent : le chinois somnolait.
- Ne, Wu… chuchota t-elle en lui touchant la joue.
Il ouvrit les yeux dans un sursaut, et paniqua une seconde, avant de voir où il était et qui était à côté de lui. Un soupir soulagé s'échappa de ses lèvres.
- Va te coucher, si tu es fatigué, lui dit Kathleen à voix basse. Tu n'es pas obligé de rester, tu sais ?
Il fit vigoureusement "non" de la tête.
« Ça va. Je préfère rester là. »
Kathleen l'étudia longuement. Il serra sa main pour donner un peu plus de poids à ses mots muets. La jeune fille surprit malgré tout la peur sourde dans ses yeux.
Et elle comprit simplement.
- Allonge toi, souffla t-elle dans un sourire rassurant.
Wufei donna l'impression d'être un gamin prit en flagrant délit de mensonge. Il rougit légèrement. Finalement, après une longue hésitation, il lui obéit : il se coucha en chien de fusil contre elle, et posa avec précaution sa tête sur ses genoux. Il parut attendre avec anxiété, un quelconque commentaire, mais rien ne vint. Ce fut seulement ensuite qu'il se détendit un peu, mêlant ses doigts à ceux de Kathleen, qui avait passé un bras en travers de son torse.
Il ne put s'empêcher de rentrer légèrement la tête dans les épaules, lorsque l'autre main de la jeune fille commença à passer distraitement sur son front et dans ses cheveux. Mais il s'abandonna bientôt à ces caresses apaisantes.
Et il eut beau essayer de se concentrer sur l'écran télé, il ne mit pas longtemps à s'endormir.
- Woaaah… ! souffla Duo en se penchant sur lui, après s'être assuré qu'il dormait profondément. Il est chou quand il dort. ( Il fit un clin d'œil amusé à Kathleen. ) On dirait un bébé chien.
- Gna gna gna… Fous lui la paix, le gronda t-elle dans un rire étouffé.
Duo lui tira puérilement la langue, et alla se nicher confortablement contre Heero. Trowa en profita pour attirer Quatre contre lui, le petit blond étant loin de se faire prier. Endormi, Wufei ne risquait pas de prendre mal leurs démonstrations d'affection.
Un peu plus tard, alors que le Balrog de la Moria annonçait bruyamment sa présence, Wufei commença à s'agiter dans son sommeil, le visage figé en un gémissement silencieux, le souffle court. Il essaya de repousser le bras que Kathleen avait posé sur lui, se débattant désespérément contre ses songes. La jeune fille se mit à fredonner à mi-voix, tout en lui caressant la tête, jusqu'à ce qu'il se calme et retrouve une respiration profonde et régulière.
Personne ne fit de commentaire. Seul, Quatre eut un hochement de tête rassurant en direction de Kathleen. Traduction : tout allait bien, maintenant.
Quand le générique de fin de la "Communauté de l'Anneau" commença à défiler, pas un ne bougea.
- On regarde les "Deux Tours" dans la foulée ? proposa Duo. On va quand même pas l'obliger à se réveiller tout de suite, ajouta t-il en désignant Wufei d'un mouvement de tête.
Ils signalèrent tous leur accord, et Heero se leva de bonne grâce pour aller changer de DVD.
- Par contre, Duo, promet que tu vas limiter tes commentaires débiles, pour celui-là, fit le japonais d'un ton neutre.
- Bah, pourquoi ? Faut bien que j'attire votre attention sur les détails à la con, vous rateriez pleins de trucs sinon.
- Alors dans ce cas, je te ferais taire à ma manière, remarqua l'autre, pas concerné.
- … Tu es vraiment sûr que tu veux que je me taise ? fit Duo avec un sourire immense.
- Baka, lâcha Heero en s'asseyant, sans façon, entre les jambes de son petit ami.
Duo échappa un soupire désabusé :
- Heureusement que t'es occupée à autre chose, tit chat, parce que si tu avais fait autant de commentaires que d'habitude, j'aurais eu peur qu'Hee-chan n'utilise sa technique ultime de "clouage de bec" sur toi.
Un petit sourire sadique apparut instantanément sur les lèvres de Kathleen. Elle jeta un coup d'œil en biais à Heero, qui faisait de même.
- Mmmh… Je me demande… Ça pourrait être intéressant à tester… fit-elle pensivement.
- Je trouve aussi… renchérit le japonais avec sérieux.
Ils entendirent la mâchoire de l'américain se décrocher distinctement, et affichèrent deux larges sourires pleins de dents.
- Maismaismais, MAIS NAN ! C'EST QU'IL EN EST PAS QUESTION !!! s'insurgea Duo, lorsqu'il parvint à connecter deux neurones à moitié grillés.
- Ne tend pas…
- … des perches pareilles, Duo-chan.
La phrase avait coulée aussi naturellement que si une seule personne l'avait prononcée. Duo, après un blocage raisonnable de cinq secondes, se dégagea, et s'installa résolument entre Heero et Kathleen. Il agita un doigt sévère sous le nez du japonais.
- Toi. Tu t'approches plus d'elle à moins de trois mètres. Jamais.
- Trop tard… sourit Heero.
- … le mal est déjà fait, compléta Kathleen en rigolant.
- Quat-chaaan ! Y m'persécuuuutent !!! couina l'américain, mode "ange-innocent-portant-toute-la-misère-du-monde-sur-ses-épaules".
Quatre et Trowa se contentèrent de rire.
Heero entreprit de consoler son Shinigami, avec un sourire pas spécialement coupable.
Kathleen retourna tranquillement à son mode "kawaiiiii !!!!" intérieur et hystérique, en boucle, alors qu'elle regardait Wufei en train de dormir. Personnellement, Legolas pouvait bien aller se rhabiller, elle avait un petit copain carrément plus craquant sous la main.
… Quand il voulait bien y mettre un peu du sien.
Ils parvinrent tranquillement au bout du deuxième film, et à bout de leur stock de victuailles, même si Kathleen avait dû batailler ferme pour que Duo n'aille pas faire une descente dans les pan cakes qu'elle avait mis de côté pour le lendemain matin.
Ils allaient se mettre à tout ranger, lorsque Quatre ordonna sévèrement à Kathleen de ne pas bouger.
- On se charge de tout, reste là. Laisse le dormir encore un peu, il en a besoin.
La jeune fille soupira, se rendant à son argument.
- Et puis… continua l'empathe d'un air malicieusement innocent, il vaut peut-être mieux que vous ne soyez QUE tout les deux, à son réveil… non ?
Les quatre G-boys étouffèrent un rire devant l'air offusqué de la brunette.
- Allez tous mourir, marmonna t-elle d'un air vexé. Vous êtes irrécupérables…
Ils lui souhaitèrent "bonne nuit", limites morts de rire, et filèrent sans demander leur reste.
Elle attendit que le son de leurs pas dans les escaliers se soit tut. Puis elle entreprit de réveiller doucement Wufei, en murmurant son nom, au creux de son oreille.
Tout d'abord, le jeune homme se pelotonna un peu plus sur lui-même, avec une grimace de protestation boudeuse. Elle insista un peu, et il consentit enfin à entrouvrir les yeux. Il prit la mesure de son environnement d'un air ensommeillé.
- Il faut aller se coucher, Chibi Ryu, chuchota Kathleen.
Il ferma les yeux un instant, puis les rouvrit, signifiant qu'il avait entendu et compris. Il se redressa, s'assit, et se passa une main sur la figure, sans parvenir à se réveiller mieux que ça, pour autant. Kathleen ne put s'empêcher de sourire, et de venir s'agenouiller devant lui, pour pouvoir l'observer tout à son aise. Il était totalement au radar… Et absolument à croquer avec son air de petit garçon mal réveillé et grognon.
Il lui jeta un regard interrogateur et bougon, en voyant son expression ravie.
Kathleen eut un rire doux.
Décidément… trop… craquant…
Elle ne put résister à son envie de l'embrasser furtivement au coin des lèvres.
Elle le regretta aussitôt en voyant son regard figé, et cette fois parfaitement réveillé.
- E… Excuse moi… C'était vraiment trop… Oh là là, j'ai vraiment été en dessous de tout, gémit-elle, tête basse. Je m'étais pourtant promis…
Deux mains enserrèrent tendrement son visage. Wufei la força à le regarder. Il fit "non" de la tête, se forçant à sourire. Mais c'était une grimace douloureuse, qui trouvait un écho triste dans ses yeux brillant de larmes.
« C'est moi, qui suis désolé, mon ange. C'est moi. Je voudrais tellement pouvoir… répondre à tes attentes… Je voudrais mais j'en suis incapable… et je te fais du mal… et ça… me fait mal aussi… Je suis désolé, Leen. Tellement désolé.... »
Ses épaules s'affaissèrent, et ses mains retombèrent lentement sur ses genoux. Kathleen les recouvrit des siennes. Elle se voulait rassurante, mais ce n'était pas très convaincant.
- Pardon… murmura Kathleen. La soirée avait pourtant été bien jusque là. J'ai tout fichu en l'air.
« Non. Elle est toujours bien. C'est la meilleure depuis longtemps, pour moi. Tu n'as rien à regretter. Et surtout pas ce baiser. »
Elle esquissa un faible sourire. Il fit de même.
- Il est tard… Plus de deux heures du matin, chuchota t-elle.
Il acquiesça et se leva, gardant la main de la jeune fille dans la sienne. Il ne voulait pas penser tout de suite à l'obscurité qui l'attendait dans sa chambre. Quand Kathleen était là, c'était plus facile.
Ils se séparèrent aux pieds des escaliers.
- Bonne nuit…
Wufei hocha la tête, articulant un « Dors bien » muet avant de se pencher vers elle et de frôler sa joue d'un baiser. Puis il s'écarta avant qu'elle ait pu faire de même, et pris la direction de sa chambre avec un sourire qui se voulait rassurant.
Kathleen hésita un long moment avant de monter les escaliers.
La lumière du jardin était douce, et des centaines de fleurs recouvraient le sol, embaumant l'air de leur parfum suave. Allongé à l'ombre d'un arbre, le jeune homme contemplait le ciel et ses nuages paresseux, à travers les branches.
Des rires clairs lui parvinrent, le faisant sourire. Ils étaient joyeux et insouciants, distillant une douce chaleur dans son cœur. Il se redressa, et aperçut en contre-bas les deux silhouettes fines, qui couraient le long de la colline, pour le rejoindre. Il répondit à leurs grands signes par un éclat de rire.
Les deux jeunes filles arrivèrent au pied de l'arbre, à peine essoufflées.
- On t'a cherché partout, rit la chinoise.
- Tu te cachais ? gloussa l'occidentale aux yeux d'or.
- Qui sait… ? sourit-il, alors qu'elles se laissaient tomber près de lui, chacune d'un côté.
Les trois jeunes gens rirent de plus belle.
- Faut lui faire regretter, ça, tu crois pas ?
- Tout à fait d'accord…
Il essaya de protester, en riant, alors qu'elles le faisaient basculer sur le dos. Ses yeux croisèrent les deux regards amusés, penchés sur lui. Or et onyx. Le soleil et la nuit.
Son soleil et sa nuit.
Il glissa un bras, autour de la taille de chacune d'elles, les attirant plus près. Elles rirent un peu, mais ne se firent pas prier pour autant. Puis elles échangèrent un regard complice.
- A toi l'honneur, annonça la chinoise à sa compagne.
Les yeux de l'occidentale pétillaient de rire, lorsqu'elle se pencha sur lui, pour l'embrasser. Il céda volontiers sous l'assaut de ces lèvres douces et sucrées, resserrant impérieusement sa prise, autour de la taille menue de la jeune fille.
Les quatre mains féminines partirent effrontément en exploration de son corps, le faisant frissonner de plaisir, malgré lui. La jeune occidentale continuait de l'embrasser, laissant ses doigts s'insinuer entre les pans de sa chemise, et caresser son torse, en suivant, par jeu, le dessin de ses muscles.
Une vague de chaleur irradia agréablement en lui. Il échappa un faible gémissement de plaisir, et rendit leur baiser plus avide.
De son autre main, la jeune fille détacha le bras entourant sa taille, et le plaqua fermement dans l'herbe. Ses doigts glissèrent lentement le long de sa paume, avant de se mêler aux siens. Les yeux clos, savourant chaque seconde, il sourit avec amusement, tout en lui mordillant la lèvre inférieure.
Le baiser s'interrompit, et des ongles manucurés se plantèrent tout à coup dans sa chair, lacérant sa poitrine dans un geste à la lenteur calculée. Il échappa un grognement de surprise douloureuse.
Elles gloussèrent de nouveau, telles des hyènes ricanantes.
Il ouvrit brutalement les yeux.
Le ciel était devenu un plafond sombre. Le jardin avait disparu, remplacé par les murs oppressants d'une cellule froide et humide. Il essaya de bouger, mais resta cloué au sol. Tournant ses yeux vers ses poignets, il se rendit compte qu'ils étaient enserrés par un large ruban de soie blanche.
Couleur du deuil.
Ses chevilles étaient entravées de la même manière.
Il regarda sans comprendre ses deux compagnes.
Leurs visages tout à l'heure si clairs avait été remplacés des masques de chair lisse et uniforme, où seules des bouches ricanantes existaient encore. Des rires moqueurs et désincarnés s'en échappaient, et tintaient désagréablement.
- Pourquoi ?! s'écria t-il, furieux.
Ou effrayé ?
Elles ne répondirent pas, riant toujours. Elles disparaissaient petit à petit.
- Pourquoi faites-vous cela ?! Ne me laissez pas seul !!! cria t-il, sentant une panique sans bornes monter régulièrement en lui, l'étouffant petit à petit.
Il ne voulait plus. Il ne voulait plus être seul.
Seul dans le noir. Avec ses peurs.
Il ferma les yeux de toutes ses forces.
Si c'était un rêve… Si c'était un rêve, il voulait se réveiller tout de suite.
- Tu es à moi, chaton. Et je vais te briser, susurra une voix venimeuse à son oreille.
Non, non ! Assez ! Il ne pouvait pas en supporter plus !!!
Il rouvrit les yeux, et prit conscience des dizaines et des dizaines de silhouettes indistinctes qui l'encerclaient.
- Pile ou face ?
La phrase fut reprise sur sa droite, puis derrière lui, puis elle vint de partout à la fois, murmurée par des centaines de voix en même temps.
- Assez ! Assez ! cria t-il inutilement.
Une première silhouette s'agenouilla à côté de lui, et ses mains glaciales se mirent à aller et venir sur son corps entravé. Puis une deuxième la rejoignit, faisant de même. Puis une troisième. Puis une quatrième. Bientôt, il ne parvint plus à les compter. Il se mit à hurler comme un dément, envahit par un froid mortel et écœurant. Il se débattit de toutes ses forces, en vain.
Il hurla, encore et encore…
… et se réveilla en sursaut, dans la pénombre silencieuse de sa chambre, le corps recouvert d'une sueur glacée, le visage ruisselant de larmes.
Tremblant violemment, Wufei enfouit sa tête entre ses genoux, luttant contre la nausée qui lui retournait l'estomac et le cœur, et essayant de retrouver une respiration normale.
Encore ce rêve horrible. Encore lui, comme toutes les nuits. Comme chaque fois qu'il fermait les yeux.
Il pleura sans un bruit, avec des sanglots de terreur éperdue.
Ça ne l'apaisa pas pour autant.
Il releva la tête, la vue brouillée de larmes, et fixa la porte de la pièce. Un espoir fou étreignit son cœur.
D'ici quelques instants, la porte allait s'entrouvrir, et le visage de Kathleen apparaîtrait dans l'encadrement, et elle lui demanderait gentiment si tout allait bien.
Comme cette nuit-là… un an plus tôt… où elle l'avait surpris, alors qu'il se réveillait du cauchemar, où il revoyait la mort de Meiran, et la destruction de sa colonie.
Elle ne lui avait posé aucune question cette fois-là. Elle lui avait simplement remonté le moral. Juste en discutant. Juste en étant là. Juste en lui signifiant ainsi, qu'elle s'inquiétait un peu pour lui. Qu'il n'était pas juste la cible toute désignée de ses blagues.
A bien y repenser, c'était cette nuit-là, où il avait commencé à tomber amoureux d'elle… Même s'il avait mis du temps avant de l'admettre.
Il attendit encore, le cœur battant.
Ouvre la porte ! Ouvre la porte, je t'en prie ! supplia t-il de toutes ses forces.
En vain.
S'il te plaît ! J'ai besoin de toi ! Viens ! Demande moi si tout va bien ! Ne me laisse pas seul !!!
Il essaya de hurler, pour exorciser toute sa peur et toute sa souffrance, ou pour appeler à l'aide, mais rien ne vint déchirer le silence de sa chambre. Il se recroquevilla sur lui-même, les mains sur les oreilles, les épaules agitées par de lourds sanglots.
Tu deviens fou, Wufei. Tu deviens complètement fou. Regarde toi !
« Leeeen ! Ouvre cette porte, je t'en conjure !!! »
Arrête ! Reprend toi ! Tu rêves ! Comment veux-tu qu'elle t'entende ? Elle n'est pas télépathe !!!
Il devait s'en sortir tout seul. Il était assez fort pour ça, non ?
Je ne peux pas. Je ne peux plus !!!
« Quaaaaatre !!!! »
Kathleen protesta alors qu'on la secouait par l'épaule, et émergea lentement du sommeil. Elle tomba nez à nez avec la bouille angélique et inquiète de Quatre.
- Ten-chan ? Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda t-elle d'une voix ensommeillée, tout en se frottant les yeux.
- Il faut que tu ailles voir Wufei. Il t'appelle. Il a besoin de toi, murmura t-il très vite.
- Comment tu sais ça ? s'étonna la jeune fille.
- C'est mon empathie. Je l'entend qui m'appelle, et qui t'appelle toi, surtout. Il est terrifié. Il hurle sans cesse…
Le blond porta les mains à ses tempes avec une grimace de douleur.
- Assez ! gémit-il faiblement. J'ai entendu. Ça suffit !
Les deux mains de Kathleen se posèrent sur ses épaules.
- J'ai compris. Je descend, ne t'en fait pas. Retourne te coucher.
Il hocha la tête, et lui obéit.
La newtype descendit les escaliers quatre à quatre, et courut jusqu'à la chambre de Wufei.
- Wu-chan ? appela t-elle en ouvrant la porte.
La forme prostrée dans un coin de la pièce releva la tête. Kathleen hésita, mais n'alluma pas la lumière. De toute façon, elle n'avait jamais eu besoin d'éclairage pour évoluer quelque part. Et l'obscurité lui avait toujours parut plus douce et plus intime qu'une ampoule électrique.
- Wu ? appela t-elle de nouveau en s'avançant vers lui.
Elle perçut le mouvement silencieux de ses lèvres. Elle regretta de ne pas avoir allumé la lumière, finalement : son pouvoir ne lui permettait pas de reconnaître les mouvements de lèvres assez précisément pour pouvoir les convertir en paroles. Ou plutôt, peut-être qu'elle pouvait, mais c'était une chose qu'elle n'avait jamais travaillée.
Peut-être devrait-elle commencer à s'y intéresser ?
Qu'est-ce qu'elle pouvait lui dire ? "Qu'est-ce qui ne va pas ? " Il risquait encore de se braquer. Mauvaise idée. "Tout va bien ? " Il était clair que non. C'était stupide comme solution.
Elle allait s'agenouiller près de lui, quand il eut un geste qui la prit au dépourvut. Il tendit les bras vers elle, articulant muettement quelque chose, qu'elle ne put comprendre.
Mais son geste, lui, ne laissait aucun doute sur ce qu'il demandait.
Avec précaution, elle s'assit sur ses genoux, le laissant refermer ses bras autour d'elle. Il l'étreignit de toutes ses forces, blottissant son visage dans le creux de son cou.
Son souffle irrégulier trahissait des sanglots contenus avec peine.
Il se mit à trembler de plus en plus fort, la faisant paniquer.
- Fei… Arrête… Ne te force pas… Tu trembles…
Il resserra douloureusement son étreinte, et dit quelque chose contre son épaule.
- Fei… Je peux pas lire sur tes lèvres dans le noir. Je vais aller allumer la lumière, d'accord ?
Ses ongles lui labourèrent le dos, alors qu'il la retenait désespérément. Kathleen se mordit les lèvres pour ne pas gémir.
- Ok. Ok. Je reste là. Calme toi. Je ne bougerais pas. C'est promis, chuchota t-elle en nouant ses bras autour de son cou, et en se lovant plus confortablement contre lui.
Sa respiration glissait sur sa peau. Rapide, irrégulière.
Affolée.
Elle essaya de l'apaiser de son mieux, en le berçant doucement. Il s'accrochait désespérément à elle, dans un silence douloureux. Kathleen se prit à fredonner à voix basse. Elle esquissa un sourire triste, un instant, ayant l'impression de se retrouver quelques années en arrière, quand elle chantonnait pour aider Duo à se rendormir après ses cauchemars.
Mais cette fois, les choses semblaient autrement plus graves.
Elle aurait été incapable de dire combien de temps ils restèrent ainsi, sans bouger, mais finalement, Wufei cessa petit à petit de trembler, retrouvant un rythme de respiration régulier et calme. Il ne la relâcha pas pour autant, déplaçant juste ses bras pour rendre son étreinte plus douce.
- Ça va mieux ? chuchota l'américaine.
Elle sentit qu'il faisait légèrement "oui" de la tête. Puis il caressa son dos d'une main, traçant d'étranges arabesques. Kathleen mit quelques secondes avant de se rendre compte qu'il s'agissait de lettres.
C.I.
- Attend. Recommence plus doucement. Il me manque le début.
M.E.R.C.I.
- Ne me remercie pas pour ça. C'est normal.
C.'.E.S.T .I.M.P.O.R.T.A.N.T .P.O.U.R .M.O.I. traça t-il sur son dos, avant de resserrer un peu ses bras autour d'elle. Puis il inscrivit :
C.O.M.M.E.N.T. T.U. A.S .S.U ?
- Quatre est venu me réveiller. Il a ressenti que tu n'allais pas bien, grâce à son empathie. Il m'a dit que tu m'appelais. Alors je suis descendue… Qu'est-ce qui c'est pass ?
C.A.U.C.H.E.M.A.R.
Kathleen l'étreignit un peu plus, sans rien dire.
C.'.E.T.A.I.T. I.D.I.O.T. D.'.A.V.O.I.R. E.U. P.E.U.R. C.O.M.M.E. Ç.A.
- Bien sûr que non…
N.E. M.E. C.H.E.R.C.H.E. P.A.S. D.'.E.X.C.U.S.E.S. E.N. P.E.R.M.A.N.E.N.C.E.
- Ne cherche pas à te rabaisser en permanence, répliqua t-elle. Pourquoi serait-ce idiot d'avoir peur de ses cauchemars ? Ça ne serait plus des cauchemars, sinon.
Il ne répondit rien.
- Il n'y a pas de honte à avoir, Wu. Personne ne te méprisera pour ça. Et surtout pas moi…
Il hocha bravement la tête. Kathleen continua de caresser ses cheveux.
T.U. …
Il serra le poing, cessant d'écrire, les mâchoires crispées.
- Je ? l'encouragea t-elle à mi-voix.
Il mit une dizaine de secondes à se décider.
T.U. R.E.S.T.E.S. … S.'.I.L. T.E. P.L.A.I.T. ?
Elle sentit qu'il se tendait avec inquiétude, en attendant sa réponse.
- Oui, chuchota t-elle. Aucun problème.
Il soupira imperceptiblement de soulagement, et passa un peu ses mains sur son dos, comme pour s'assurer qu'elle était bien réelle.
Il tressaillit lorsque Kathleen essaya de se lever, et la retint contre lui de toutes ses forces. Dans la pénombre de la chambre, elle devina le regard paniqué et rempli d'incompréhension, qu'il levait sur elle.
- Je vais juste chercher mon oreiller, Fei. Je reviens.
Il fit signe que "non" avec véhémence, et se blottit derechef contre elle. Kathleen retint un soupir las.
- Donne moi juste cinq minutes, mon cœur. Ça ne sera pas long…
Il la relâcha à regret, en évitant son regard.
- Je reviens, répéta t-elle d'un air rassurant.
Il hocha la tête faiblement, et ramena ses genoux contre lui, se recroquevillant à nouveau dans son coin de mur.
Kathleen se dépêcha de remonter à l'étage.
Elle regretta un instant, de ne pas pouvoir prendre quelques minutes pour pleurer un peu. Mais elle n'avait pas le droit de se le permettre : Wufei avait besoin d'elle. Et maintenant.
Elle attrapa son oreiller et allait redescendre aussi sec quand :
- Kathleen ? Qu'est-ce qui se passe ? fit une voix dans son dos.
- Rien Duo. Je vais juste dormir avec Wufei, cette nuit. Il ne va pas très fort.
- Ah… Pas de bêtises, hein ?
- Duo ! protesta t-elle. Je te trouve un peu gonflé de dire ça !
Le jeune homme esquissa un petit sourire coupable.
- Faut bien que quelqu'un se charge du rôle de "grand frère rabat-joie et responsable", plaisanta t-il à moitié.
Elle ne put s'empêcher de glousser, un peu tristement.
- Ne t'en fait pas. Tout ira bien.
- Bon, ok… Bonne nuit.
- Toi aussi.
Elle redescendit en vitesse. Lorsqu'elle passa devant la salle de bain, elle identifia la présence de Wufei à l'intérieur : il était en train de se passer de l'eau sur le visage. Elle toqua deux fois contre le battant. Quelques secondes plus tard, un « toc toc » feutré lui répondit, et Wufei sortit de la pièce, avec un petit sourire d'excuse.
Il glissa sa main dans la sienne, et l'entraîna gentiment.
Cette fois-ci, ils allumèrent la lumière, et Kathleen regarda le lit d'un air désol : les draps étaient dans un désordre sans nom, et après vérification, elle constata qu'ils étaient glacés de sueur. Balançant son oreiller sur les couvertures, elle se mit en quête de draps propres dans l'armoire.
- Tu m'aides ?
Il acquiesça vivement, et ils refirent le lit en un rien de temps.
Ils se couchèrent l'un à côté de l'autre avec une certaine gêne, et Kathleen éteignit la lampe de chevet, les plongeant dans le noir. Elle sentit que le corps de son compagnon se crispait instantanément d'inquiétude. Elle chercha sa main à tâtons, elle l'emprisonna tendrement dans la sienne.
Il se détendit un peu.
Il se tourna sur le côté, face à elle, et suivit un instant le contour de son visage, du bout des doigts, puis il les laissa glisser jusqu'à son épaule. Il traça quelques lettres sur sa peau, avec la légèreté d'une plume.
B.O.N.N.E. N.U.I.T.
- Dors bien, Fei-chan…
Il sourit dans le noir, et pressa un peu sa main. Ensuite seulement, il trouva le courage de fermer les yeux.
Et Morphée ne mit pas longtemps avant de l'emporter.
Kathleen émergea lentement de son sommeil.
Merde ! Quelle heure était-il ?
Elle tourna la tête de gauche à droite, identifiant la chambre de Wufei, et rassemblant péniblement ses souvenirs. Ses yeux tombèrent sur le réveil.
Putain ! Déjà 10 heures ! Ça faisait une éternité qu'elle n'avait pas dormi aussi tard ! Même hier où elle avait fait la grasse matinée, elle s'était levée plus tôt !
Elle échappa un grognement contrarié, et ne prit conscience qu'à ce moment-là, du poids inhabituel d'un corps sur le sien, et des bras qui enserraient farouchement sa taille.
Wufei dormait toujours profondément, sa tête reposant sur la poitrine de la jeune fille, et à moitié allongé sur elle. Cette dernière échappa un soupir : elle ne pouvait pas bouger sans le réveiller… Et il avait vraiment besoin de dormir…
Dans ce cas, il ne lui restait plus qu'à attendre, qu'il veuille bien la lâcher.
Et c'était pas gagné.
Elle passa machinalement une main dans les cheveux du jeune homme. Ce dernier émit un soupir grognon, et se carra un peu plus contre elle, enfouissant complètement son visage dans son cou.
Ah d'accord… Bon. Ben, restait toujours le plan B : se rendormir.
Mais elle découvrit que cette solution-là était impossible aussi, à cause du souffle tranquille du chinois, qui chatouillait sa peau, et la faisait frissonner à chaque respiration. Elle abandonna la partie, avec un soupir, et se mit à lui caresser distraitement la nuque.
Elle fronça les sourcils en percevant les deux présences qui se rapprochaient. La porte de la chambre s'entrouvrit bientôt, et deux visages, aux sourires hilares et complices, s'encadrèrent dans l'entrebâillement.
- Coucou ! Bien dormi ? chuchota Duo.
- Apparemment oui, jugea Quatre, à peine plus fort.
- Dégagez ! Dehors ! Ouste ! souffla Kathleen, d'un ton furieux. Mêlez vous de vos affaires !
- Tu devrais pas te fâcher comme ça, tit chat.
- C'est vrai. On se proposait de vous apporter le petit déjeuner au lit.
- J'vous aime ! couina Kathleen aussitôt.
- Aaaaah ! Je préfère ça. Pour un peu, j'allais regretter de vous avoir laissé des pan cakes, fit Duo avec un hochement de tête.
- On t'amène ça dans cinq minutes, rit Quatre.
Ils se retirèrent en silence, rassurés d'avoir trouvé leur deux amis tendrement enlacés.
Lorsqu'ils revinrent un peu plus tard, avec un énorme plateau, ni Kathleen, ni Wufei n'avait bougé. Et Wufei dormait toujours.
- Tu l'as crevé, ma parole, plaisanta Duo.
- T'es con, asséna Kathleen, l'air fâché. C'est pas drôle.
- Oh ça va. J'étais inquiet… Je sais pas si t'as remarqué, mais il t'a griffé le dos jusqu'au sang. J'ai eu le temps de le voir, hier soir. T'en a plein ta chemise de nuit.
- Ah… souffla Kathleen avec une pointe d'embarras.
Elle n'avait pas pris le temps de s'inquiéter de ça, la veille.
- Hey ! Quat-chan ! J'avais dit pas mon Nutella ! protesta Duo en avisant tout à coup le pot sur le plateau.
- Duo… Sois un peu prêteur, pour une fois, soupira l'empathe.
- Méééé ! Y'a pas moyen !
BLAF !!!
L'oreiller s'écrasa proprement sur la figure de l'américain.
- HEY !
Il croisa les prunelles noires, mi-closes, de Wufei. Ce dernier repliait lentement son bras – après son superbe lancer - revenant le glisser autour de la taille de Kathleen.
« Laisse ce pot où il est ! » ordonna t-il dans un silence ferme.
- Et en quel honneur, je te prie ?
« La sauvegarde de ta natte ! »
Puis le chinois se pelotonna en peu plus sous les draps, et par extension, sur Kathleen.
- Hé ho ! Pas de trucs pas nets sous mon nez, vous deux ! les prévint Duo d'un air choqué.
Kathleen sortit les deux mains de sous les draps, les mettant bien en évidence.
- Là. Arrête de t'imaginer n'importe quoi. On est sages, à la différence de certains. … Et Wufei signale qu'il aimerait bien dormir encore un peu… et qu'il ne tient pas à se lever pour vous foutre dehors de force, rit Kathleen, alors que, sous les draps, Wufei traçait tout ceci, consciencieusement, sur son corps.
- Agna ? fit intelligemment Duo. T'es télépathe, maintenant ?
- Nan, on a trouvé mieux que ça. Encore merci pour le petit déj', mais si vous pouviez sortir maintenant, ça serait gentil.
- Allez Duo on y va, fit calmement Quatre en poussant son compagnon réticent vers la porte.
- JE TE PREVIENS WUFFY ! JE TOLERERAIS AUCUN TRUCS PERVERS AVANT LE MARIAGE !!!! APRES VOUS FEREZ CE QUE VOUS VOULEZ, MAIS AVANT C'EST NADA !!!! brama Duo, pendant que Quatre l'excusait d'un air déprimé, tout en parvenant tant bien que mal à refermer la porte sur eux.
- DUO NO BAKA !!!! brailla Kathleen en retour, percevant avec une pointe d'inquiétude, que le corps Wufei c'était instantanément contracté.
Elle hésita un instant. Puis :
- Excuse –le. C'est juste, qu'il était inquiet pour hier soir. Il compense comme il peut. Il ne pensait pas à mal.
Wufei se détendit un peu, et se cala un peu plus étroitement contre Kathleen, qui ne put s'empêcher de rougir. Très rapidement, la respiration du jeune homme se ralentit, reprenant le rythme régulier de celle d'un dormeur. L'américaine se prit à sourire bêtement, même si savoir qu'un petit déjeuner alléchant l'attendait à deux pas commençait à tourner au supplice.
Comme le dirait si bien Duo : FAIIIIIIM !!!!
Allez ma fille, fait un effort, pense un peu à lui : ça doit bien faire une éternité qu'il n'a pas dormi comme ça. Aie pitié, et relègue ton estomac au second plan.
Malheureusement, ledit estomac ne semblait pas être du même avis, et se mit à protester bruyamment. Wufei se redressa en sursaut, regardant vivement de gauche à droite d'un air endormi, - Hein , Quoi ? Un tremblement de terre ? – puis il s'arrêta, et essaya de prendre le temps de rassembler ses esprits.
Cela parut lui poser une difficulté certaine.
Kathleen ne put réprimer son éclat de rire. Il lui jeta un regard rempli d'un reproche grognon de sommeil. – Ça n'a rien de drôle ! J'ai du mal au réveil, et après ?! –
Elle rit de plus belle.
Il s'écarta d'elle, - Voilà, t'as gagné ! Je te fais la gueule ! – et s'assit sur le bord du lit. La jeune fille calma son fou-rire, mais pas son large sourire. Elle alla nouer ses bras autour de son cou.
- T'es vraiment trop mignon, chuchota t-elle à son oreille.
Il échappa un soupir agacé, et détourna la tête d'un air boudeur. Kathleen se mordit la lèvre inférieure, amusée.
- Tu sais… murmura t-elle, taquine. Si tu veux être crédible, quand tu fais la tête… il va falloir que tu trouves un moyen pour que tes yeux évitent de dire le contraire de ce que tu avances…
En moins d'un quart de seconde, elle se retrouva enlacée par des bras puissants, pour finir à moitié allongée sur les genoux de l'adolescent.
- Hey ! glapit-elle, avec surprise, tentant de récupérer un équilibre potable.
Wufei éclata d'un rire silencieux, tout en la retenant tant bien que mal pour qu'elle ne se vautre pas lamentablement par terre.
- Ça n'a rien de drôle ! C'est de ta faute en plus ! protesta Kathleen en se retenant à ses épaules.
Wufei s'arrêta, sans cesser de sourire pour autant. Il pencha un peu la tête sur le côté, et la contempla d'un air attendri. Kathleen se sentit rougir de manière alarmante : c'était assez déstabilisant de voir votre petit copain de vous regarder de cette manière. Attention, hein ! Ça n'avait rien de désagréable ! Juste… qu'il valait peut-être mieux réprimer votre envie folle de l'embrasser sur le champ.
- Heu… Wu… Si on continue comme ça, dans cinq minutes, je ne répond plus de rien, le prévint-elle d'une toute petite voix.
Une ombre triste voila son regard sombre. Il hocha la tête, et la libéra avec précaution, s'assurant qu'elle n'allait pas tomber.
Kathleen s'en voulut : l'espace de quelques secondes, il n'avait plus pensé au cauchemar que lui avait fait vivre Oz. L'espace de quelques secondes, il avait eu un sourire rayonnant.
Et elle avait tout fichu en l'air.
Elle voulut s'excuser. Il lui fit signe de se taire, en posant gentiment un doigt sur ses lèvres.
« Ne t'excuse pas en permanence, chaque fois que tu dis ou fais quelque chose. Ça me fait encore plus de peine… Et moi aussi je devrais faire plus attention avec toi… J'oublie un peu trop facilement que je ne suis pas le seul à souffrir de tout ça. »
Puis il laissa ses doigts courir sur le dos de sa main.
S.I. L.E.S. T.O.R.T.S. S.O.N.T. P.A.R.T.A.G.E.S. J.E. N.E. V.E.U.X. P.A.S. D.'.E.X.C.U.S.E.S.
- Ok, souffla t-elle d'un air penaud.
« Petit dèj ? » demanda t-il, en souriant franchement.
- Avec plaisir. Je meurs de faim !
« J'avais cru comprendre. ( Il souriait toujours. ) … Tu ferais presque concurrence à Maxwell, des fois. » ajouta t-il d'un air taquin.
Elle lui balança son oreiller en pleine figure, et il se protégea en riant silencieusement.
- Répète un peu si tu l'oses ! brailla t-elle, d'un air vexé.
Et il opta pour le plus sûr de bouclier, face à la rage vengeresse de la brunette : l'assiette de pan cakes !
A suivre…
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