Disclaimer : Pas à moi, pas à moi, pas à moi (j'essaye de me convaincre :p)

Notes de l'auteur : A LIRE ABSOLUMENT la note (4) en fin de chapitre !!! Ben voilà, j'espère que ce chapitre vous plaira

Mimi Yuy : Miciiii pour ton accord et ce chapitre est tout spécialement pour toi !

Les réponses aux reviews se trouvent en fin de chapitre ! Let's go :

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Chapitre 15 : Réveil

Duo s'étira paresseusement, prenant soin d'exécuter ce geste avec une lenteur toute calculée. Il contracta doucement chacun de ses muscles avant de les relâcher, émettant un léger soupir de contentement. Bien que la lumière semblait déjà avoir envahi la chambre, il refusa d'ouvrir les yeux, par crainte sans doute de se voir éloigné de ce cocon de chaleur.

Un sourire tendre vint fleurir sur ses lèvres lorsque sa main rencontra la peau douce et chaude d'un bras étranger. Profitant de cet état de semi-sommeil, il s'approcha un peu plus du corps allongé à côté du sien, cherchant à capter la chaleur qui s'en dégageait. Duo le sentit se redresser légèrement sans pour autant changer de position. Il sentit également son regard posé sur lui, le regard de Heero, parce que c'était bien aux côté de Heero qu'il avait dormi. Pourquoi feindre la surprise alors qu'à peine sorti des limbes du sommeil, il s'était souvenu de cette nuit.

/Dors avec moi/, avait-il dit. Si Heero voulait sentir son odeur mêlée à la sienne, c'était une solution toute désignée après tout. Combien de fois lui-même n'avait-il pas dormi dans le lit du japonais afin d'être enveloppé par son parfum lorsqu'il partait en mission solo, lui voler une petite part de lui lors de ces nuits passées dans l'inquiétude. Alors pourquoi pas ?

Heero avait relevé le regard, surpris par cette proposition.

- On verra, avait-il dit en se relevant, un peu déstabilisé.

Il avait ensuite disparu derrière la porte de la salle de bain.

Entendant le bruit caractéristique de l'eau qui s'écoule, le natté avait conclu que Heero était à son tour parti prendre une douche. Il s'était alors glissé bien au chaud sous les couvertures, prenant garde de se coller tout à fait contre le mur, du côté droit du lit, afin de faire une place au soldat parfait si celui-ci voulait dormir avec lui.

Duo avait d'abord fait mine de s'endormir, attendant patiemment le retour du japonais, puis il avait finalement rouvert les yeux, préférant jouer la carte de l'honnêteté. Couché sur le dos, le natté fixait le plafond d'un air absent lorsque Heero s'était enfin décidé à sortir de la salle d'eau.

Hésitant, il s'était d'abord assis sur le matelas, poussé une fois de plus par son besoin de tester, d'être sûr que Duo consentait à partager son lit. Rassuré de voir Heero considérer sérieusement sa proposition, le natté s'était enfouis confortablement sous la couette avant de murmurer d'une voix ensommeillée :

- Allez, viens Hee-chan, j'suis fatigué.

Le soldat avait alors sentit ses doutes s'évaporer au son de cette voix si attendrissante. Il s'était à son tour glissé sous l'épaisse couverture, à une distance respectable de son coéquipier, mais néanmoins réduite par l'étroitesse du lit.

Le sommeil aidant, il avait peu à peu sombré dans un univers doux et onirique, enveloppé par l'odeur rassurante de Duo imprimée dans les draps. Il allait s'endormir pour de bon lorsque le natté s'était soudainement retourné, en quête de chaleur. Bloquant sa respiration de peur de le réveiller, Heero avait sentit un poids se poser sur son torse, et une main baladeuse agripper son tee-shirt. Il avait souri en sentant le souffle léger de son ami dans son cou, de même qu'il avait légèrement remué, s'autorisant à glisser ses doigts dans les quelques mèches qui s'échappaient de sa natte à moitié défaite, la caressant inconsciemment. Le soldat avait à nouveau respiré, enfouissant son visage dans les cheveux de celui qui le prenait pour un oreiller, profitant de cette délicieuse senteur de miel.

Duo, lui, avait continué à dormir paisiblement, bercé par une respiration apaisante et les battements réguliers d'un cœur qui n'était pas le sien, mais qui pourtant lui appartenait.

Prenant conscience qu'il était réveillé depuis plusieurs minutes et ne sentant pas le moindre mouvement à ses côtés, Duo se risqua à ouvrir un œil encore embrumé. Son regard s'abîma aussitôt dans deux lacs d'un bleu sombre, bridés par un sourire pourtant invisible sur les lèvres de son coéquipier.

- Heu...salut !

- Hn.

- T'as bien dormi ?

- Hn...hai.

- Ca fait longtemps que t'es réveillé ?

- Une heure.

- Une heure ?! Pourquoi tu t'es pas levé ?

- A ton avis ?

- Hum... Parce que tu as passé tout ce temps à admirer mon beau visage endormi, hypnotisé par mon air tellement attendrissant, ironisa Duo.

- Baka ! Omae wo Korosu !

- Hai, hai! Ca faisait longtemps! Alors, pourquoi tu t'es pas levé ?

- Premièrement, je n'avais pas cours. Deuxièmement, tu 'es décidé à lâcher mon tee-shirt il y a peine cinq minutes !

- Ha, heu... Gomen, rougit Duo, baissant les yeux.

Il avait oublié, ou plutôt il pensait que ce genre d'attitude infantile avait disparu. Petit, il agissait toujours ainsi, agrippant de toutes ses forces un bout de tissus ou une peluche lorsqu'il dormait, tout comme il agrippait un pan de la robe de sœur Helen lorsqu'elle venait le border, à l'orphelinat. Sans doute était-ce dû à cette peur irrationnelle de perdre ceux qu'il aime. La mort ne se jouait-elle pas de lui, son Dieu, emportant l'un après l'autre tous ceux qui lui étaient proche, le laissant toujours derrière elle ?

La voix de Heero le sortit de ses sombres pensées :

- Duo ?

- Vi ? répondit aussitôt le natté d'un air faussement enjoué.

- Toi par contre, tu ferais bien de te lever.

- Nani ?

Duo s'éjecta littéralement du lit en avisant le réveil, constatant qu'il lui restait à peine quelques minutes pour se préparer et rejoindre son cours de littérature. Il passa précipitamment au-dessus de Heero et partit s'enfermer dans la salle de bain.

Il en ressortit quelques minutes plus tard, douché, habillé et coiffé, sous les yeux ébahis du soldat parfait. Attrapant au passage son sac de cours, Duo mit rapidement ses chaussures avant de sortir.

- A tantôt Hee-chan, lança-t-il avant de refermer la porte.

- Je suis amoureux d'un courant d'air, murmura Heero pour lui-même.

/Tiens ! Ca me fait penser à quelque chose... Hum, courant d'air ? Air ? K'so ! Mon devoir !/

Heero regarda sa montre. Il lui restait environ deux heures avant son cours de poésie. Deux heures pour écrire un poème qui satisferait son professeur...

Il se doucha et se vêtit uniquement d'un pantalon noir avant de s'asseoir au bureau, devant une feuille blanche(1). Une demi-heure s'écoula sans que le moindre mot ne vienne remplir cette page désespérément vierge.

/K'so ! Je ferais mieux d'abandonner. Après tout, je ne suis pas poète !/

Il releva le visage afin de profiter du filet de vent qui s'écoulait par la fenêtre entrouverte. Il ferma les yeux un instant, pensant au souffle léger de Duo qui l'avait bercée durant cette nuit.

/Duo...bien sûr./

Une ébauche de sourire naquit dans ses yeux, alors que son stylo courrait sur le papier, prêt cette fois-ci à faire couler beaucoup d'encre.

Un poème, en rimes ou en prose, du moment que c'est soi que l'on expose.

Je peux renoncer au vers, si les sonorités sont belles, si les mots s'emmêlent,

si les images et les sons se répondent, si c'est mon âme que je sonde.

Décrire au travers d'un élément cette personne si spéciale.

Je ne serai que l'architecte et toi mon œuvre. Modeste Dédale, c'est toi Icare qui t'envoles vers le soleil.

Montre-moi ton univers, mène moi vers le ciel. Inspire-moi, deviens mon prophète. Prête-moi tes ailes, fais de moi un poète.

Mais un élément pourrait-il décrire ce feu glacial qui me consume l'âme ?

De quel élément naît cette douce mélancolie dans ton regard, ce torrent de flamme qui me damne ? Pourquoi ne choisirais-je qu'un élément ? Il serait injuste de parler de toi si simplement, de te réduire, mon amour, à un seul élément, si dans chacun d'eux, c'est toi que je vois.

D'abord il y a la terre, cette part en toi qui t'enracines à notre univers.

Un sentiment d'appartenance, même si ce n'est que pour un passage éphémère.

Tout comme elle, tu dégages cette force tranquille qui fais de toi une terre d'asile.

Subtile et féminine, la terre supporte ce qui croît sous la voûte céleste.

Toi, sur ton cou gracile, tu supportes mes lèvres sans un geste.

L'homme a marqué sa terre comme je t'ai marqué, j'ai fait de toi mon territoire, ma terre d'accueil, le paradis paisible où le guerrier viens se reposer.

Symbole d'opulence et d'appétit de vivre, la terre a laissé sa marque en toi.

Elle t'a donné ton sourire et tes mots, ceux que tu prononces pour nous apaiser, nous rassurer.

Mais tout comme tu comprends mes silences, je peux lire, mon ange, les mots que tu ne prononce pas.

Puis vient l'eau. Quand je la regarde, ce sont tes yeux que je vois.

Entre le mauve et le bleu, je plonge dans cet univers aqueux, et tout n'est plus que calme et douceur.

Comme si l'eau l'entravait, ta voix se fait plus grave, elle ondule et me trouble, une pierre que l'on a jeté à la surface, qui trouble l'image si parfaite que je m'étais faite.

Fluide et apaisante, l'eau est du domaine des rêves, lieu de révélation d'une réalité dissimulée. Tout n'est plus que reflets ou apparences, changements et inconstances, au rythme du courant.

Mais comme toi, je peux briser les masques, démonter ton armure et laver tes blessures.

Après le feu fait son œuvre. Ce brasier qui anime ton regard et qui abrite ton âme.

Destructeur ou purificateur, le dieu de la mort est né dans les flammes.

Le feu qui donne cette couleur dorée à tes cheveux, à ta natte qui danse sur ton corps quand tu t'enflammes.

La lave qui coule dans mes veines, qui me réchauffe et me brûle, comme cette nuit-là.

La nuit où la mort s'est contée à moi, ou comme la nuit où son dieu s'est laissé marquer.

Ce feu qui naît dans mes reins, au creux de mon ventre et qui brûle mon âme aussi sûrement que mon corps.

Lorsque cette chaleur abrupte s'empare de moi et que tes yeux me répondent, lorsque ton odeur me dit de te prendre et que mes sens grondent, je souffrirais milles morts pour une seule dans ton corps.

Finalement le vent ou l'air, qui balaye tout. L'air qui peut être tempête ou caresse, comme toi.

Si on l'affronte de face, il fait naître les larmes.

Peut-être un simple réflexe physiologique, mais on s'épanche, on rend les armes, sans chercher la logique.

Le vent qui s'élève dans un souffle ou un cri déchirant, qui rompt le silence.

Plus rien n'est immobile, chaque chose prend vie. L'air m'apporte ton odeur, me transmet la couleur de ton âme.

Le vent prend et donne. Il caresse ou fouette. Changeant, inconstant, surprenant, mais entier.

Le cinquième élément, celui que l'on préfère ignorer.

Sans nom, comme toi, Dieu autoproclamé, comme toi.

Le cinquième élément, celui que les sages nomment « Akasha ».

L'énergie pure qui réside en tout être vivant, en chaque élément.

Il est tout ce qui a été ou ce qui sera,

source de vie ou de mort, comme toi tu l'es, pour moi.

Ange ou démon, enfant de la lune et du soleil.

Mariage ténébreux dont ne résultent qu'ombres et lumières.

Nourri dans les entrailles de la terre.

Elevé dans la clarté du ciel,

Lavé dans les eaux pures,

Et séché par le vent,

Mon éternelle blessure,

Maîtresse de mes tourments.

Blessé au cœur ou à l'âme.

Tu es mon unique faille.

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Le jeune fille soupira pour la douzième fois au détour d'un couloir. Bon sang il n'était quand même pas si difficile à trouver ! Elle avait parcouru tous les couloirs du bâtiment, sans résultat. Trowa n'était pas vraiment du genre à prendre un bain de foule, mais elle se décida finalement à chercher du côté de la cafétéria.

Une fois arrivée, elle le vit assis nonchalamment à une table isolée. Il regardait distraitement par l'une des baies vitrées, mâchouillant un crayon déjà usé, visiblement bien loin de s'occuper des partitions étalées devant lui.

- TROWA BARTON !

Celui-ci se saisit et tourna violemment la tête dans sa direction, manquant de peu d'avaler son crayon. Il toussa bruyamment alors que la jeune fille approchait.

- Arieh ?! T'étais pas obligée de hurler, marmonna-t-il.

- Je sais. Je suis sur les nerfs. Je viens de passer une demi-heure à te chercher partout !

- Hm.

- Pourtant j'étais persuadée que t'étais pas du genre à traîner à la cafétéria...

- Y'avait pas beaucoup de monde.

- ... et d'après ce que m'avait expliqué Quatre, t'es plutôt solitaire et...

- Hein ?

- Ah ! Là soudain ça t'intéresse quand on parle de Quatre !

- Mais non ! s'exclama Trowa, un peu trop vivement.

- Mais oui, c'est ça. De toutes façons, c'est un des seuls à qui tu daignes tenir une conversation entière.

- Arieh, viens-en au fait. Pourquoi tu me cherchais ?

- Ah oui ! Quatre était censé te rejoindre dans votre chambre d'ici une heure, non ?

- Si.

- Il pourra pas venir. Le professeur lui a demandé de rester plus longtemps pour revoir certains morceaux et il m'a demandé de te prévenir.

- Ah...Ok. Merci.

- De rien! Bon, devant ton air si engageant, je me vois contrainte de te faire la conversation pour t'occuper! (2)

- ...

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Duo entra précipitamment dans l'amphithéâtre et alla rejoindre une place au fond de la salle. Nicolas lui adressa un sourire avant de venir s'installer à côté de lui.

- Salut ! T'as l'air essoufflé.

- Vi ! Je me suis levé un peu tard ce matin. J'ai dû me dépêcher.

Nicolas, qui avait des attitudes aussi familières que celles du natté, passa un bras autour de ses épaules pour le narguer d'un air malicieux :

- Ah bon ? Et qui est l'heureuse élue qui a eu la chance de partager ta couche ?

- Ca n'a rien à voir, le repoussa Duo, rigolant malgré tout.

Son camarade revint à la charge en lui frottant le crâne :

- Tu en es bien sûr ?

- Vi ! Aïe, non ! pas les cheveux, jamais les cheveux !(3) J'ai très bien dormi, déclara Duo, ne pouvant s'empêcher de sourire.

Le jeune homme reprit soudain un air sérieux, voyant le professeur entrer. Celui-ci était un homme grand aux cheveux légèrement grisonnants. Malgré son imposante stature, il émanait de lui une incroyable douceur. Le natté appréciait beaucoup son professeur de littérature, qui semblait toujours se montrer très patient avec les élèves. Celui-ci se plaça au centre de l'estrade et commença son cours :

- Bien, comme je vous l'ai dit au cours précédent, nous allons lire divers romans au cours de cette année. Il est évident qu'il va nous falloir étudier différents genres afin de nous construire un certain esprit critique dans ce domaine. Apprenez à avoir l'esprit ouvert et ne jugez jamais un livre avant de l'avoir lu. Sachez doser votre jugement sans pour autant avoir honte de vos opinions. Il me paraît légèrement hypocrite de vous demander de faire montre d'une objectivité totale et absolue, car il me semble normal d'être plus ou moins touché par un récit selon son expérience personnelle, seulement tâchez de faire preuve d'intelligence dans vos réflexions. Bon, trêve de bavardages, je vais vous introduire le premier roman que nous allons aborder. Il date d'avant les colonies. Son titre est « Derrière les murs de Pierre »(4), un des premier romans écrits par un auteur extrêmement célèbre ayant travaillé sous pseudonyme. Il traite de la relation qui s'établit entre deux garçons qui sont envoyés pour diverses raisons dans une maison de correction, ainsi que de l'évolution de la dite relation au travers des expériences qu'ils vont vivre. Je vous demande de le lire et de m'écrire un commentaire judicieux sur le sujet. Vous avez un mois. Ne soufflez pas ! Je m'estime très large de vous donner tout ce temps ! Vous pourrez vous procurer chacun un exemplaire au service d'impression du bâtiment principal, ne traînez pas !

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Le jeune homme releva le nez de son bouquin en voyant entrer un petit blond essoufflé.

- Quatre ?

- Trowa ! Je me suis dépêché, mais j'ai dû rester à cause du professeur et...

- Je sais, Arieh m'a prévenu.

- Ah ! J'avais peur qu'elle ne te trouve pas.

- Et ben non, elle m'a trouvé, indubitablement, déclara-t-il, se remémorant la manière dont la jeune fille l'avait abordé.

- Des nouvelles des autres ?

- Non, j'ai vu personne

- Hum.

Quatre vint s'asseoir sur le lit du mercenaire, s'appuyant contre le mur. Il inclina légèrement la tête, scrutant Trowa d'un œil inquisiteur. Lorsque ce dernier croisa son regard, il lui offrit un sourire empli de tendresse avant de le questionner :

- Que penses-tu de la situation?

- J'en pense pas grand chose ! Wufei est vexé, Heero a manqué de discernement et Duo protège Heero, je ne sais pas vraiment ce qu'il pense de tout ça.

- C'est un bon résumé, plaisanta Quatre afin de détendre l'atmosphère qu'il sentait de plus en plus pesante.

- Ca n'a surtout rien d'amusant ! articula Trowa avant de se lever brusquement.

Il laissa le jeune empathe sur le lit, visiblement déconcerté et sortit de la chambre.

- Trowa ?

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Heero arpentait les couloirs en attendant son cours de poésie. Il relut une dernière fois son poème avant de le ranger dans son sac. Il passa devant la salle de cours du natté d'où sortaient quelques élèves et aperçut non loin de là son baka, adossé à un mur, en grande conversation avec Nicolas.

Apercevant le japonais, Duo se redressa d'un mouvement souple, faisant flotter sa natte autour de lui. L'odeur se dégageant du jeune homme parvint jusqu'à Heero qui ferma les yeux afin de mieux profiter du parfum de son coéquipier. Mais il sortit rapidement de sa torpeur olfactive, agacé par une odeur se mêlant imperceptiblement à celle du natté.

/Nicolas/ pensa-t-il, tentant d'ignorer la petite pointe de jalousie qui venait de paraître dans son esprit.

Duo se rendit compte du temps d'arrêt qu'avait marqué Heero en l'approchant. Se doutant parfaitement de la raison de cette soudaine pause, il laissa Nicolas une minute et se dirigea vers Heero, perdu dans ses pensées.

Passant derrière lui, il glissa ses bras autour des épaules du soldat et appuya une seconde son torse contre le dos de son équipier. Il approcha sa bouche à hauteur de son oreille et murmura :

- Ton odeur et ta marque son toujours sur moi Heero. Alors ne stresse pas !

Heero releva un regard surpris vers son ami, sans trouver de réponse. Il lui adressa un léger sourire, puis Duo repartit vers sa salle de cours, non sans lui glisser encore quelques mots :

- Déjà que je suis obligé de porter un pull à col-roulé pendant au moins une semaine, acheva-t-il en tirant la langue avant de disparaître derrière le couloir.

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Le petit blond resta assis sur le lit, perplexe. Mais qu'est-ce qu'il arrivait à Trowa pour qu'il réagisse comme ça ? Il se sentait vexé. Trowa avait visiblement déchargé sur lui les ressentiments accumulés d'une mauvaise journée.

Le jeune mercenaire semblait perpétuellement être tiraillé entre deux attitudes. Il était parfois froid et distant, évitant le moindre contact physique, et d'autres fois, lorsque le jeune empathe n'allait pas bien, il préférait remplacer chaque mot par des gestes affectueux plus tendres les uns que les autres. Le jeune mercenaire était probablement préoccupé par toutes ces histoires, il n'était pas insensible après tout. Quatre avait pris un ton décontracté pour en parler. Il avait peut-être paru trop détaché. Peut-être que Trowa pensait qu'il prenait les choses à la légère, ou qu'il se reposait trop sur lui.

Quatre se releva, décidé. Il ne pouvait pas laisser les choses comme ça. Il devait aller s'excuser, faire comprendre au jeune mercenaire qu'il s'inquiétait aussi pour lui.

De son côté, Trowa avait trouvé refuge à la cafétéria, au même endroit que durant la matinée, mis à part qu'à cette heure elle était nettement plus peuplée. Il regardait une fois de plus pensivement au travers de la baie vitrée, se tordant nerveusement les mains.

Mais bon sang pourquoi avait-il réagi comme ça ? Quatre avait été purement et simplement la cible de sa mauvaise humeur. Le temps qu'il avait passé à l'université avait été à la fois un rêve et une cauchemar. D'abord cette mission plus que floue, les Mads qui ne daignaient pas leur donner d'informations précises, ensuite leur groupe qui éclatait littéralement. Personne n'était vraiment responsable, mais en même temps, chacun s'était enfermé dans un silence rassurant, occultant les évènements qui les effrayaient, acceptant tout et n'importe quoi comme étant « normal ». Qu'est-ce qui était normal ? Leurs aptitudes, leurs pouvoirs, leurs relations ?

Il s'était considérablement rapproché de Quatre, ce qui renforçait ses sentiments à son égard. Cette relation douce et confiante qu'ils avaient instaurés le rendait heureux mais également torturé. Devait-il accepter ses sentiments à l'égard de son ange ? Il était un homme nom de Dieu ! Il était un homme et surtout il était censé éprouver des sentiments pour une femme. Alors pourquoi son ventre se nouait-il si abominablement lorsqu'il frôlait le petit blond ? Pourquoi un simple geste d'amitié le mettait mal à l'aise ? Qu'en penserait Quatre s'il connaissait ce désir aussi incontrôlable qu'inavouable ? Est-ce qu'il le dégoûterait autant qu'il se dégoûte lui-même ? Pourquoi les sentiments qu'il devinait entre Heero et Duo lui paressaient normaux, alors qu'ils étaient considérés comme immoraux par la plupart des gens ?

Le jeune mercenaire se prit la tête entre les mains, tentant d'ignorer le nœud qui se formait dans son estomac, lui donnant la nausée. Comment pouvait-il être à ce point ignoble ? Comment pouvait-il se prétendre être l'ami de Quatre ? Toute leur relation n'était-elle pas basée sur le mensonge ?

- Trowa !

Le jeune mercenaire fut surpris pour la deuxième fois de la journée à l'appel de son nom. Il redressa la tête pour croiser le regard inquiet de Quatre. Ce dernier se posta en face de lui, cherchant ses mots :

- Trowa, je suis désolé. Je ne prends pas les choses à la légère. Je...

Le petit blond ne savait pas vraiment quoi ajouter. Il avait du mal à comprendre pourquoi le visage du mercenaire restait fermé. Ne sachant plus quoi faire, il s'accroupit et emprisonna les mains de Trowa dans les siennes.

Ce dernier se sentit défaillir, ses dernières réflexions refusant de quitter son esprit. Il repoussa violemment Quatre qui perdit l'équilibre. Celui-ci maintenant assis lamentablement sur le sol releva des yeux embués vers le jeune français. Il ne rencontra qu'un regard dur et froid.

- NE ME TOUCHE PAS, hurla celui-ci.

Les élèves présents aux alentours avaient désormais les yeux rivés sur eux. Certains ricanaient tandis que d'autres s'agglutinaient pour venir admirer la scène.

Quatre se sentit misérable, honteux. Il venait se faire proprement jeter par Trowa. Il se releva doucement, fixant avec attention le sol afin de ne pas dévoiler son expression meurtrie. Il serra les poings et sortit lentement, se frayant un passage parmi les curieux. Il remit son chagrin à plus tard, il ne voulait pas se donner en spectacle devant les étudiants qu'il croisait. Une fois à l'abri des couloirs non loin des chambres. Il se laissa glisser contre un mur, remontant instinctivement les genoux contre sa poitrine dans une recherche vaine de protection. A l'abri des regards et se maudissant d'être si sensible, il laissa libre cours à ses larmes.

A la cafétéria, Trowa restait pétrifié. Comment avait-il pu faire une chose pareille, prononcer ces mots, et devant tout le monde en plus ? Il entendit un ricanement sonore derrière lui et un jeune homme l'interpella :

- Beau brun, si t'en veux plus de ta gonzesse je la veux bien moi !

Un autre garçon surenchérit :

- Hey, les tapettes ! Vous êtes pas obligé de venir régler vos histoires de couples publiquement !

Le jeune mercenaire se releva avec lenteur. Il esquissa un sourire mauvais avant de fracasser la figure du garçon le plus proche de lui contre le mur dans un craquement sonore. Il pivota légèrement et envoya son genou dans l' estomac du second, sifflant entre ses dents :

- Tu le touches, t'es mort.

Il se redressa et mit ses mains dans ses poches, se dirigeant vers la sortie. Il n'eut pas à se frayer un chemin à travers les élèves. Ceux-ci s'écartaient sur son passage.

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Heero entra distraitement dans la chambre, se massant la nuque. Les deux heures de poésie qu'il venait de suivre l'avaient assommé. Non pas qu'il n'aimait pas le cours, mais il avait du mal à se faire à l'analyse des poèmes. Comment pouvait-on analyser ce qu'une personne avait voulu faire passer au travers d'un texte ? L'orthographe, la grammaire, la concordance des temps, voilà des matières tangibles dotées de règles précises qu'on pouvait corriger. Mais comment peut-on se permettre de corriger les sentiments ? Décidément, il avait beau aimer la poésie, il ne s'y faisait pas. Enfin, l'important était finalement que son professeur avait semblé apprécier son devoir. Il n'en demandait pas plus.

Le jeune soldat parcourut la chambre des yeux pour y trouver le natté, affalé sur son lit, plongé dans ce qui semblait être un roman. L'assassin ne semblait même pas l'avoir remarqué.

- Ne Duo ?

- Hm ? ha Hee-chan ! Okaeri nasai.

- Hn.. Qu'est-ce que tu lis? Demanda-t-il en s'approchant.

- Un bouquin pour l'école. Ca s'appelle « derrière les murs de Pierre ».

- Hn...

Il s'attendait à ce que Duo lui fasse le récit complet de sa journée mais ce dernier préféra se replonger dans son livre. Le soldat tourna quelques minutes en rond, faisant semblant de ranger ses affaires avant de venir s'asseoir au bureau, non loin du lit de Duo.

- Duo ?

- Hm ?

- Ca a l'air intéressant ton truc.

- Oui ! C'est vraiment passionnant, et puis tu sais c'est l'histoire de deux garçons. Ils me font penser à nous quelque part, enfin certains aspects de leur personnalité.

- Ah. Pourquoi ?

- Et bien au début le premier ne supporte pas l'attitude indifférente de l'autre et il essaye d'attirer son attention, pour qu'ils deviennent amis. Mais bon là c'est que le début et c'est très résumé.

- Je vois.

Duo reposa son livre et s'étira.

- Hee-chan ?

- Hn ?

- Qu'est-ce qu'on va faire avec les autres ? Il faut quand même qu'on la finisse cette mission. Et, heu... Je pense que même si Wufei n'est pas très diplomate, il a raison dans le fond. L'attitude des Mads est quand même étrange. Qu'est-ce que t'en penses ?

- Hai. Tu as raison. Je pense que la clé du problème se trouve dans ces fameux fichiers qu'on a pas le droit de décoder. Il faudrait qu'on mette la main dessus avant que Oz ne trouve le moyen de supprimer définitivement la connexion entre leur réseau et celui de l'université. On pourrait profiter de cette connexion et infiltrer les fichiers de Oz, récupérer les documents et ensuite envoyer un virus pour bousiller les réseaux de Oz.

- Ok, mais on en fait quoi des fichiers une fois qu'on les a ?

- Je n'en sais rien. Soit on suit les ordres des Mads, soit on essaye de les décoder nous-même, mais ça ne va pas être une partie de plaisir, si même les machines de Oz mettent plusieurs mois !

- Hum. Faut voir si les Mads ont réellement quelque chose à cacher. Je te propose un truc : Tu envoies un mail à J, demandant plus d'information sur la mission, et on décide selon sa réponse.

- Ryoukai ! Ca me semble une bonne idée. A mon avis, la connexion est accessible de la salle où il y avait heu... le placard.

Duo réprima un sourire et l'encouragea à continuer.

- On a conclu que le type de l'autre jour était certainement un ozzie et visiblement, il savait où chercher, ne ?

- Ouais, sûrement. En tout cas c'est là qu'il faut commencer les recherches.

- Hai !

- Et, pour les autres, on fait quoi ? Tu vas pas rester fâché avec Wufei, si ?

- Non. J'étais sur les nerfs. Il m'a fait réaliser à quel point j'étais manipulable et ça m'a mis en colère.

- Iie ! On s'est tous planté sur ce coup-là. Aucun d'entre nous n'a cherché plus loin que le bout de son nez. Quatre a raison, il y a trop de non-dits entre nous.

- Hn.

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Le jeune dragon arracha une énième feuille de son carnet de dessin, d'un mouvement rageur. Reprenant son crayon en main, il recommença à griffonner furieusement sur le papier. De grands traits sombres s'étalaient sur la feuille sans grande coordination, avant de zébrer entièrement le dessin qui ne ressemblait plus à rien. Enervé, il jeta son carnet à travers la pièce.

/Bande d'imbéciles !/

Il s'adossa plus confortablement contre son lit, se prenant la tête entre les mains. Quelques mèches rebelles s'échappaient de sa coiffure habituellement impeccable, accentuant ses traits fatigués. Il n'avait pas dormi de la nuit, dessinant sans relâche sa dispute de la veille avec Heero. Mais sa colère l'empêchait de rendre correctement la situation, l'empêchant par la même occasion de comprendre un tant soit peu l'état d'esprit de ses coéquipiers.

Il avisa les dizaines de croquis qui s'étalaient à ses pieds. Quelle pagaille, autant dans ses dessins que dans leur vie. Heero, d'habitude si logique et réfléchi qui semblait ne pas vouloir comprendre que quelque chose clochait. Duo, tantôt froid et distant, tantôt soumis ou protecteur. Ces deux-là leur en avait fait voir avec leurs histoires ! Et la mission dans tout ça ? Pourquoi aucun d'entre eux ne réagissait à ces phénomènes étranges qui se produisaient ? Pourquoi n'essayaient-ils pas d'obtenir plus d'informations de la part des Mads ? Pourquoi leur état n'inquiétait absolument pas J qui était pourtant le premier à leur faire subir toutes sortes de tests ?

Et Quatre, le stratège, leur conscience qui pétait un plomb dès que la situation se corsait à cause de ses crises d'empathie ? Et Trowa qui se contentait d'observer tout ça de loin, protégeant avant tout le petit blond. Il regarda les dessins qui les représentaient tous les deux avant de soupirer, découragé. Ces deux-là aussi n'allaient pas tarder à se déchirer. Il n'avait même pas besoin de ses dessins. N'importe qui aurait vu qu'ils s'aimaient. Alors pourquoi un tel sentiment de gêne entre eux ? Pourquoi Trowa s'écartait systématiquement lorsqu'ils se frôlaient ? Et la lueur de colère mêlée à de l'incompréhension qui brillaient dans les yeux de Quatre à ces moments-là ?

Ni eux, ni Heero et Duo n'arrivait à tout gérer en même temps, leurs sentiments d'une part et leurs pouvoirs d'autre part. Lui seul n'était touché que par un des deux aspects. Lui qui n'était pas tourmenté par ses sentiments, il pouvait réfléchir calmement au problème. Mais eux devaient tout concilier en même temps, ce n'était certainement pas facile. Ca n'avançait à rien de se disputer bêtement.

Ne s'étaient-ils pas associés afin d'être plus forts ? N'avaient-ils pas passé ensemble plus d'une année, construisant ce lien indéfectible qui les unissait ? Avant de vouloir être amis, avant de vouloir être amants, n'étaient-ils pas frères ? Chacun d'eux avait avant tout trouvé une famille, un point d'ancrage, en ses compagnons. Terroristes élevés pour la guerre, armes utilisées plus ou moins consciemment pour un avenir meilleur, mais avant tout, frères d'armes.

Wufei se leva soudainement, souriant. Il s'étira et regarda par la fenêtre. Se sentant empli d'une détermination nouvelle, il murmura :

- Je vous salue bien bas, mes frères.

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TBC... review , onegai?

Notes de l'auteur :

(1) L'angoisse ! lol :p

(2) Ah ben oui, c'est évident ! :p

(3) Copyright Spikeïƒ, ne yota ?

(4) IMPORTANT: "Derrière les murs de pierre" est une fic originale qui existe vraiment ! C'est une fic écrite par Mimi Yuy qui est absolument géniale ( cet avis n'engage que moi, même si beaucoup le partage ) ! Donc tout ceux qui l'ont pas lu, je vous conseille ardemment d'aller faire un petit détour sur fictionpress ou sur le site de Mimi (que vous trouverez dans son profil) pour découvrir cette merveille ! (Ne vous attendez pas au commentaire de Duo parce que je ne compte pas l'écrire. Par contre rien ne vous empêche de faire part à Mimi de vos propres commentaires ! ). Je tiens aussi à dire que j'ai voulu de ma propre initiative faire un clin d'œil à la fic de Mimi (je lui ai quand même demandé son accord) parce que j'adore son travail et que ses récits m'ont bien souvent remonté le moral ! N'allez pas y voir un coup de pub ou quoique ce soit. Ja ne

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Réponses aux reviews :

Miss Faust : Mdrrr. Mourir noyée dans la bave Yurk ... Trop drôle ! Je trouve vraiment adorable que tu suives chaque chapitre avec tant d'entrain ! Ca me donne envie de me dépêcher et (essayer ) de faire un bon chapitre... Alors j'espère que la suite te plaira tout autant. Ja ne !

Kamara : Vi ! C'est vrai que les loups font comme ça... mais ils urinent aussi pour marquer leur territoire...hum ? mdrrr ! T'imagines Hee-chan faire ça ? Lol ! Mais t'inquiètes, on a tous un petit côté obsédé, ne ? Arigato pour tes reviews Kamara !

Kyralya : Lol ! Vi c'est vrai qu'on a fait la remarque, que c'était pas super clair, mais je l'avais fait exprès pour donner plus d'explication dans le débriefing, enfin l'important est que tu aies compris en lisant la suite (ouf !). Ca me fait plaisir que tu aies aimé la scène du marquage, tes encouragements me donnent une bonne dose de bonne humeur ! Arigato Kyra.

Zick : Toujours ? Moi, ben non :p lol. La suite arrive, le lemon...bah, hi-mi-tsu

Gayana : Ben vi, faut bien couper à un endroit stratégique pour pousser les lecteurs à lire la suite (enfin, j'essaye !lol). Contente que je t'aies aidé pour ce genre de scène, c'est chouette d'inspirer quelqu'un. Merci Gayana et j'espère aussi que tu auras le temps de repasser de temps en temps sur le site ! Bon courage pour la reprise des cours.

Ruines : Ben l'important (pour les poèmes) c'est qu'ils t'aient plu ! Si au moins une personne les as remarqué, c'est déjà ça de gagné, ne ? Donc merci de suivre cette fic. Arigato !

Lasgalenya Greenleaves : Mdrrr.. Vi, j'ai compris, lol... valà la suite ! Merci pour ta review !

Nadou0012 : Lol ! Vi j'essaye de faire vite ! Merci d'avoir pris le temps de me laisser une review !

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