Disclaimer : Pour changer : Ils sont toujours pas à moi --
Notes de l'auteur : Bonne lecture !
Les réponses aux reviews se trouvent en fin de chapitre ! Let's go :
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Chapitre 18 : Déclic
Derrière la vitre, Heero leva le regard vers le ciel. La lune était pleine. Ses sens exacerbés, il se retourna.
Un bref coup d'œil permit au soldat de constater que quatre cordes descendaient de la trappe. Quatre cordes, huit soldats selon les déplacements d'air et l'odeur de sueur mêlée à celle de vieux documents. Ca faisait un bon moment que ses adversaires étaient cachés dans la salle des archives. Heero ricana intérieurement à l'idée qu'il leur avait fallu près de dix minutes pour se rendre compte que Duo et lui étaient dans la pièce qu'ils surveillaient.
Tandis que les soldats se plaçaient stratégiquement tout autour de lui, le japonais prit malgré tout quelques secondes pour observer les alentours : plafonds, murs, sol, ordinateurs. Rien, mis à part cette trappe à présent ouverte. Il n'y avait donc ni caméras, ni détecteurs. Ces ozzies avaient donc dû les repérer à l'ouie. Il était soulagé. Peut-être le croyaient-ils seul ? Peut-être n'avaient ils pas entendu deux personnes bien distinctes dans la pièce ? La couverture des autres et de Duo serait alors sauvegardée.
Mais comment ? Comment avaient-ils pu savoir qu'ils se trouvaient là ? Comment avaient-ils pu être assez informés pour mettre au point un piège aussi astucieux ?
COMMENT ???
Un des soldats éleva subitement la voix, sans comprendre lui-même pourquoi :
- T'aimerais bien le savoir, non ? Articula-t-il avant de maîtriser ses paroles.
Surpris, Heero dévisagea son interlocuteur. Les autres soldats n'avaient pas bougé, tout aussi étonné que lui d'entendre leur collègue lui indiquer si ouvertement qu'ils n'avaient pas eu trop de mal à le repérer. Etrangement, ils semblaient le redouter. Ils étaient huit contre un, tous armés d'un gun, et pourtant ils n'agissaient pas. Pourquoi ? Un éclair de compréhension traversa soudain son regard, à mesure qu'il se remémorait ces dernières semaines. Il se rappela comment il avait incité Duo à le suivre dans la chambre après avoir fait la connaissance de Nicolas, comment il arrivait à plus ou moins imposé ses pensées au natté, afin que celui-ci le comprenne sans qu'il ne doive parler, comment il avait terrifié ce jeune homme à la cafétéria, pas plus tard que ce soir. Tout cela était probablement lié avec leurs nouvelles compétences. Peut-être avait-il une chance finalement.
Sûr de lui, Heero utilisa pour la première fois consciemment cette nouvelle force qui émanait de lui, cette aura qui semblait pouvoir contrôler l'esprit des personnes l'entourant. Il poussa sa concentration au maximum, tentant de semer le trouble chez ses adversaires, les forçant à l'immobilité. Son stratagème semblait fonctionner. Aucun d'entre eux n'avait encore pointé son arme sur lui. Envahi par la certitude qu'il maîtrisait ses huit adversaires, le japonais s'approcha de l'un d'entre eux. Ancrant son regard d'acier dans celui désemparé de son vis-à-vis, Heero durcit d'avantage l'emprise qu'il exerçait sur le mental du soldat, le soumettant totalement.
Parle. De quoi êtes-vous au courant ? Comment avez-vous pu tendre ce piège ?
Son adversaire se crispa, signe qu'il avait bel et bien entendu les questions de Heero. Le soldat écarquilla les yeux, semblant perdu entre le contrôle qu'exerçait Heero et sa propre volonté. Le jeune japonais n'abandonna pas, répétant inlassablement les questions dans son esprit, de façon à les transmettre à son opposant.
Parle !
Ce fut sous le regard surpris de ses équipiers réduits au silence et à l'immobilité que le soldat éleva la voix :
- Le général … C'était son idée. Il n'était sûr de rien, mais l'échec de la dernière mission visant à supprimer la connexion lui a mis la puce à l'oreille, paraît-il.
Continue.
- Lorsque vous avez éliminé notre taupe, Ben Adams, vous avez mordu à l'hameçon. Ca a permis au général de confirmer ses soupçons. Vous étiez visiblement au courant du vol des fichiers des Mads. Ensuite, il a exploité toutes les possibilités pour vous coincer. Il a posté des unités spéciales dans toutes ses bases, centres de recrutement, et bien entendu, ici, dans le cas où vous auriez remonté la piste jusqu'à cette université.
Heero se détendit légèrement. Ainsi Treize n'avait fait qu'exploiter certaines possibilités. Il avait agit intelligemment, certes, mais en aveugle. Il dépendait des informations que lui ramèneraient ses soldats. Il avait donc la possibilité de couvrir ses amis.
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Duo n'avait eu aucun mal à descendre le long de la façade du bâtiment administratif, s'aidant uniquement de ses ongles. Il utilisait instinctivement ses nouvelles capacités lorsque la situation l'exigeait. Il avait bondit sur un arbre situé un peu plus loin, lui permettant de regagner le sol sans la moindre écorchure.
Pourtant chacun de se muscles étaient tendus à l'extrêmes, résultat de cette rage impuissante qui l'habitait. Il continua malgré tout à courir silencieusement, étouffant sa colère au même titre que le bruit de ses pas.
Au bout d'une minute à peine, il rejoignit Wufei à qui il intima le silence par un bref signe de tête. Un geste muet incita le chinois à le suivre, quittant son poste. Ils atteignirent l'entrée principale et, récupérant Trowa et Quatre au passage, regagnèrent rapidement la chambre du natté.
Ce ne fut qu'une fois la porte fermée et verrouillée que le jeune arabe s'autorisa à briser le silence imposé de Duo :
- Duo ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- On s'est fait piéger. Des soldats nous attendaient. On s'en est pas rendu compte tout de suite parce qu'ils étaient cachés dans la salle des archives, un étage au-dessus de nous. Il y avait une sorte de trappe, et ils sont descendus par là…
Le natté avait parlé très calmement, relatant les évènements à ses équipiers d'un ton monocorde, le regard perdu, fixant un point inexistant à l'horizon. Malgré l'attitude étrange de l'américain, Wufei continua à l'interroger :
- Et où est Heero ?
- Il est toujours là-bas. Je suppose que superman n'en fera qu'une bouchée et aura tôt fait de nous rejoindre, dit-il ironiquement.
- Shazi ! Il faut aller le chercher, et plus vite que ça ! Articula Wufei, se dirigeant vers la porte.
Il interrompit son geste, surpris par le ton dur et cassant de Duo, qui pour l'heure n'avait rien à envier au détachement légendaire du soldat parfait :
- Non. C'est trop tard. Soit il les a eu, soit il s'est fait avoir. Ca sert à rien de se mettre tout les quatre en danger pour rien.
Trowa observait la scène d'un air concerné. Tout dans l'attitude de l'américain sonnait faux. Il avait beau savoir que Duo ne laisserait jamais Heero aux mains de Oz, il n'en comprenait par pour autant le dédain qu'il affichait en ce moment. Il voulut parler, mais son amant ne lui en laissa pas l'occasion. Le devançant, Quatre s'énerva :
- Mais bon sang, qu'est-ce qu'il t'arrive Duo ?!
Voulant l'obliger à lui faire face, le petit blond se saisit du coude de son équipier. Mais à peine avait-il effleuré le bras du natté qu'un flot discontinu d'image s'imposa devant ses yeux, par flashs, lui transmettant une pléiade de sensations aussi distinctes les unes que les autres. Il avait déjà vécu cette expérience, le jour où Heero avait blessé son meilleur ami, le jour où il avait posé sa paume sur la poignée de leur chambre. Il avait vu ce qu'il s'était passé : la dispute, la morsure, la fuite de Duo. Aujourd'hui, c'était à une toute autre scène qu'il assistait, ressentant en plus les sentiments du natté à chacun de ces instants.
Il vit son ami entrer dans le bureau en compagnie du soldat parfait, leurs regards convergeant sans raison apparente vers un genre de placard, un sourire au coin des lèvres. Complicité, amour. Une autre image se superposa à celle-là : la lueur pâle de l'écran jouant sur la peau de Heero, qui fixe l'ordinateur d'un air confiant, tandis que Duo se rapproche de lui, promenant son regard le long des murs. Ennui, anxiété.
Encore une autre scène, moins saccadée, moins discontinue : Heero qui referme une fenêtre, regardant tristement Duo à l'extérieur. Des paumes qui cherchent à se frôler malgré la vitre, des regards qui s'enlacent. Duo montre des marques qu'il porte sur la peau, puis arrache la croix qu'il garde en permanence autour du cou, la déposant sur la corniche, juste avant de se retourner. Peur, impuissance, amour, appartenance, résignation, impuissance, colère.
Ce qu'il venait de voir poussait le jeune empathe à croire que le soldats parfait avait cherché à protéger le natté, voulant le mettre à l'abri d'une attaque qu'il devinait meurtrière. Il avait dû calculer leurs chances, pratiquement nulles face à une petite dizaine de soldats armés, même pour eux, le soldat et l'assassin parfaits.
Quatre vacilla sous le flots de sentiments disparates qu'il recevait de plein fouet, aussi intenses et puissants qu'une pluie de coups. Il porta la main à sa poitrine et recula face au visage fermé du natté. Trowa se redressa, voulant aider Quatre, mais ce dernier lui fit signe de rester en retrait. L'empathe plongea ses yeux dans le regard vide de Duo. Il murmura tristement son prénom, refusant cette façade qu'il leur imposait.
Duo devait être tiraillé entre inquiétude et colère, entre amour et haine. Afficher l'un de ses faux sourire était trop dur, il préférait se barricader derrière une façade indifférente. Malgré tout, Quatre ressentait la peine que Duo n'affichait pas, il entendait ce hurlement qui restait tapis au fond de sa gorge, cette colère qu'il n'exprimait pas, et ça ne plaisait pas du tout au jeune arabe. Changeant de tactique, Quatre déchira un peu plus le pull du natté, découvrant totalement la base de son cou.
- Où est ta croix ?
Le natté serra les poings, mais ne répondit pas. Sa mâchoire se crispa, tandis qu'il continuait à fixer un point imaginaire, cherchant à échapper au regard acéré du blond.
- DUO ! C'est quoi ces marques ? Demanda-t-il d'un ton sec.
A nouveau, le natté resta silencieux, tremblant imperceptiblement.
Quatre continua, empruntant un ton ironique :
- T'as des secrets Duo ? Ces marques ressemblent curieusement à des suçons, non ? Tu t'amuses bien toi pendant les missions ! Dis-moi, c'est Nicolas que tu te tapes ? Ou bien une des filles qui te dévorent du regard pendant les repas ?
Quatre recula sous l'impact, le visage crispé. La gifle était partie toute seule. Wufei observait la scène sans mots dire, attendant la suite. Trowa ne bougea pas non plus, comprenant parfaitement où voulait en venir son amant.
Quatre releva le visage vers Duo, le défiant du regard. L'américain laissa alors libre cours à sa colère :
- Ce sont ses marques à lui ! Ce sont les marques de ce connard ! Et tu sais quoi Quat-chan ? Je l'ai laissé faire ! J'ai senti son besoin de le faire, et…C'était juste moi, je pensais que ça voulait dire quelque chose. Je pensais qu'on se comprenait.
Duo sentit ses forces l'abandonner à mesure qu'il se déchargeait de ses sentiments contradictoires. Il se laissa peu à peu glisser sur le sol, soutenu par son meilleur ami qui l'entourait de ses bras. Oubliant Trowa et Wufei qui étaient restés silencieux, le natté continua à parler, les sons à moitié étouffés contre l'épaule du blond :
- Et ce bâtard joue au super héros, bordel ! Il devrait le savoir, non ? Il devrait savoir que je ne supporterais pas de le perdre. J'ai rien pu faire, Quatre ! Il m'a complètement dominé, il m'a obligé à me barrer. Comme si j'étais pas capable de me défendre. Moi aussi je peux le protéger. Je le déteste Quatre ! Je le hais ! Je le hais… Acheva-t-il dans un murmure.
Quatre ne prononça pas un mot, se contentant de bercer doucement son meilleur ami. Au bout de quelques minutes, il l'aida à se relever et à s'étendre sur le lit. Récupérant le CD dans sa combinaison, il fit mine de l'apporter à Trowa, tout en chuchotant :
- Ca me rappelle quelque chose cette attitude, ne ? Cette fois-ci, tu peux l'utiliser, ta technique pour endormir.
Le jeune mercenaire esquissa un sourire et s'approcha de Duo. Il pressa deux doigts sur un point précis à la base de sa nuque. Duo était à présent profondément endormi. Epuisé, ce dernier ne risquait pas de se réveiller aussi rapidement que Quatre lorsque le mercenaire avait utilisé cette technique sur son amant dans le but de le protéger.
Trowa s'installa sur le lit de Heero et alluma le laptop de ce dernier. Après avoir introduit divers mots de passe, il eut accès à la session du soldat. Une petite icône clignotait en bas à droite de l'écran, probablement un mail des Mads. Il fit signe à Wufei d'approcher et cliqua dessus. Une vidéo démarra immédiatement. Elle contenait un message vocal de J, intimant à son pilote l'ordre de lui donner des nouvelles au plus vite. Il avait soi-disant découvert l'un ou l'autre indice concernant leurs nouvelles aptitudes. Trowa continua à fixer l'écran quelques secondes après la fin de la vidéo. Le jeune chinois fixait lui aussi l'écran d'un air absent.
- Il est pas clair, déclara-t-il.
- Hm. Moi aussi quelque chose me dérange. Il sait peut-être qu'on a récupéré les documents.
Wufei fronça les sourcils. Se sentant incapable d'analyser la situation sans support, il fit ce qu'il avait désormais pris l'habitude de faire. Le jeune dragon se leva et alla chercher un carnet et un crayon qui traînaient sur le bureau. Il se rassit au côté du mercenaire et lui demanda de repasser la vidéo. Les yeux détaillant ce vieil homme robotisé, il commença à griffonner, laissant libre cours à son imagination.
Trowa repassa plusieurs fois la vidéo, cherchant lui aussi à décrypter ce qui le dérangeait dans l'attitude du professeur de Heero. Quatre, quant à lui, gardait un œil sur Duo, se reposant également de sa récente crise d'empathie. Il constata que ses crises se faisaient de moins en moins violentes, et qu'il parvenait à de mieux en mieux à se maîtriser face à ce don considérablement amplifié depuis quelques semaines.
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Une demi-heure plus tard, le chinois se leva et s'étira, reposant son carnet sur le lit. Trowa prit le dessin en main et l'étudia : Le visage du professeur J se trouvait représenté au centre de la feuille. La ressemblance était frappante mais rien de particulier ne ressortait du personnage en lui-même. Par contre, autour de ce dernier s'articulait un genre de toile sombre comprenant plusieurs masques typiquement asiatiques aux allures de démons, ainsi que divers symboles. Le jeune mercenaire demanda à Wufei de lui expliquer ce que représentait son esquisse. Ce dernier prit le dessin en main et l'examina attentivement.
- Tu sais, j'ai dessiné ce qui me passait par la tête, sans y prêter attention. C'est comme ça que je fais habituellement.
- Je sais, mais tu sembles interpréter pas mal de choses au travers de tes dessins, au même titre que j'ai l'impression de pouvoir découvrir ce qui se cache sous certains mots. Je voudrais juste savoir si tes impressions rejoignent les miennes.
- Ok. Alors là, à droite de J, c'est un masque chinois qu'on utilise pour représenter l'ambition. Mon peuple avait l'habitude de désigner « l'employé du mois » en déposant ce genre de masque sur son bureau. C'est une sorte de plaisanterie. Mais ici, juste à côté de ce masque, tu peux voir un Jùfù habituellement utilisé pour pratiquer la magie du yin et du yang. Celui-ci permet de retourner les passions des individus contre eux, occultant leur raison ou leur morale.
- Hm. On pourrait dire que les deux associés représentent l'ambition dévorante de J, qui occulte son bon sens. Il serait en quelque sorte aveuglé par son désir de vouloir avancer toujours plus loin dans ses recherches.
- Oui, c'est quelque chose comme ça. Là, c'est le masque de l'hypocrisie, associé au symbole de l'esclave.
- Traduction ?
- Si je dois l'appliquer à notre cas, je dirais que J nous cache ses intentions, et qu'il se sert de nous pour mener ses projets à bien. Il nous utilise, si on veut.
- Hm. Il nous utilise comme il a utilisé Heero avec son entraînement. Il a voulu faire de lui son parfait petit soldat. Et là, c'est avec nous tous qu'il s'amuse à jouer.
- Oui, mais d'après ce masque-là, symbole de la dominance, il n'est pas seul. Quand on réfléchit, les autres Mads doivent marcher avec lui, volontairement ou par obligation, sinon ils nous contacteraient.
- C'est vrai. A part J, on a aucune nouvelle des autres professeurs depuis cette fameuse mission, depuis les changements en fait. Autre chose ?
- Oui, le dernier masque, celui de la peur, avec à côté un shikigami. Le shikigami est une créature qu'on invoque et qu'on maîtrise, mais le masque de la peur insinue que malgré tout, J aurait peur de sa « créature ».
- Autrement dit, il fait de nous des êtres supérieurs, mais il craint qu'on puisse se retourner contre lui.
- Oui, si bien sûr ces hypothèses sont vérifiées. Je te le répète : je n'ai aucune garantie concernant mes dessins. Rien ne dit que mon subconscient n'interprète mes peurs.
- Ca me semble improbable. L'un dans l'autre, tes impressions rejoignent les miennes, et ce genre de déductions est tout à fait plausible. Reste à comprendre à quel jeu joue J, et quelles sont les conséquences pour nous. Commençons par essayer de décrypter ses fichiers afin de comprendre pourquoi il veut les garder hors de notre portée. Conclut le jeune mercenaire.
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Malgré le calme environnant, Heero sentait son sang circuler dans ses veines, conscient du moindre mouvement de son organisme. Il entendait les battements sourds et légèrement irréguliers de son propre cœur, résonnant dans ses tempes. Chaque pulsation semblait faire écho dans ses neurones, lui vrillant l'intérieur du crâne. De fines gouttelettes de sueur se formèrent sur son front, et vinrent coller à sa peau quelques mèches rebelles. Garder la main-mise sur ses adversaires devenait de plus en plus compliqué. Il commençait à sérieusement se fatiguer.
Pourtant, une opportunité s'offrait à lui. Son but était avant tout de protéger Duo, de protéger les autres aussi. Or, ces soldats n'étaient pas au courant de leur présence dans cette université. La seule certitude de ses adversaires était que lui, Heero Yuy, était face à eux. Les cartes étaient distribuées, il ne lui restait plus qu'à tirer profit de son jeu. Oz avait beau avoir à sa tête un dirigeant d'une intelligence supérieure, lui disposait de quelques atouts dans sa manche également.
L'adrénaline aidant, le japonais se concentra au maximum. Il fit quelques pas dans la pièce, sous le regard hébété des autres soldats, toujours immobiles. Il parla cette fois-ci à voix haute, appuyant chacun de ses dires par des ondes mentales, s'assurant que chacune de ses paroles seraient enregistrée. Mêlant subtilement vérité et mensonge, son stratagème se mit en place :
- Il est trop tard. Je dispose des données volées que votre général semble vouloir garder hors de ma portée. Il ne les a pas déchiffrées, n'est-ce pas ? Il lui aurait fallut le double du temps pour ce faire… Malheureusement pour vous, j'ai détruit la connexion. J'ai introduit un virus sur votre réseau. Tout vos fichiers sont effacés. Le seul exemplaire restant de ces fameuses donnés se trouvent dans ma poche. Dire que même seul j'ai pu contrecarrer vos plans. Quelle pitié !
Le jeune soldat dévisagea ses interlocuteurs l'un après l'autre, un rictus feint étirant ses lèvres. Les hommes restaient sans bouger, les yeux écarquillés devant lui, incapables de la moindre parole.
Relâchant son emprise sur leur mental, Heeo se ramassa sur lui même avant de bondir vers la fenêtre, l'ouvrant à la hâte. Les soldats, réalisant qu'ils étaient à nouveau maîtres de leurs corps, ne mirent pas longtemps à réagir. Ils pointèrent tous simultanément leurs armes en direction de la vitre avant faire feu, sans sommations préalables, bien entendu. Le seul bruit qui retentit fut le verre qui se brisait sous l'impact des balles, leur armes étaient munies de silencieux. Le jeune japonais avait atteint la corniche en un éclair. Il ramassa rapidement la croix que Duo avait laissé-là, avant de descendre à toutes vitesses le long de la façade. Les prises étaient rares et peu fiables, mais il était un soldat après tout. Se repérant à l'odeur de Duo, il suivit le même itinéraire que lui, ce qui lui fit gagner un temps précieux.
Une fois sur la terre ferme, Heero passa brièvement en revue les alentours. Il devait passer devant l'entrée du bâtiment pour sortir de l'université. Là, il serait à découvert, une proie facile pour les quelques soldats restés en haut tandis que les autres s'étaient lancés à sa poursuite. Qu'importe. Ses lèvres s'étirant en un sourire discret, il s'élança. Son plan fonctionnait parfaitement, et il abattait là sa dernière carte.
Courant de toutes ses forces, le jeune soldat n'avait pas besoin de se retourner pour sentir ses poursuivants ralentir. L'odeur de poudre brûlée lui emplissait les narines et le sifflement des balles venaient frôler es tympans. L'une d'entre elle l'atteignit au flan, mais ne fit que l'effleurer. Il continua à courir malgré le sang qui s'écoulait de la plaie béante. L'odeur lancinante, âpre et métallique du liquide carmin brouillait ses sens. Une fois sortit de l'université, il commença à s'essouffler, à bout de forces.
Le jeune soldat sentait toujours ses poursuivants, mais ceux-ci étaient incapable de le voir. Ils étaient bien trop loin et ne disposaient pas de son acuité olfactive. Heero maintint une main pressée sur sa blessure, tout en cherchant un endroit d'où il pourrait mettre à exécution la phase finale de son entreprise.
Il repéra une minuscule ruelle non loin de là où il se trouvait. S'y engouffrant, il prit soin de se dissimuler derrière quelques cartons et poubelles entassés là. Il sentit ses ennemis non loin de lui, parcourant les environs de long en large. Ils avaient perdu sa trace et tournaient en rond. « Parfait », pensa le japonais tout en rassemblant ses dernières forces pour se concentrer une dernière fois. Il choisit aléatoirement l'un de ses adversaires et lui intima l'ordre d'appeler son supérieur.
Appelle-le. Raconte-lui ce que tu sais.
Sans réfléchir, le soldat visé sortit un téléphone portable de sa combinaison et composa un numéro. Heero tendit l'oreille afin de saisir ses paroles :
- Allo ? Ici l'unité postée à l'université. Nous avons repéré le pilote, mais il nous a échappé. Il est en possession des données… Prévenez le général. Pardon ? Oui, il était seul. Oui, absolument certain. Ok, terminé. Acheva-t-il en raccrochant.
- Mission accomplie, murmura Heero, observant la petite croix au métal aussi brillant que les yeux de son propriétaire.
Au bout de longues minutes, les soldats finirent par quitter les lieux et le japonais se remit en marche, serrant les entrelacs d'argent dans le creux de sa paume.
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Assis contre un mur, Wufei somnolait, tandis que Trowa s'escrimait à tenter de passer les barrières informatiques protégeant les données. Il était venu à bout des plus simples d'entre elles, mais l'aide du hackeur du groupe lui manquait cruellement pour les suivantes. Pour la énième fois, l'accès aux données lui était refusé. Sans doute avait-il fait une erreur dans la démarche. Il se massa les tempes tout en fixant l'écran devenu blanc. Il fallait tout recommencer depuis le départ.
Le jeune mercenaire ferma ses yeux fatigués un instant, enfouissant son visage entre ses bras. Une douce caresse à la base de sa nuque le fit se redresser soudainement. Il se retourna, plongeant le regard dans deux aigues-marines soucieuses. Esquissant un sourire, Quatre effleura tendrement son visage avant de venir déposer un baiser sur ses lèvres entrouvertes. Assis sur le lit, Trowa attira le petit blond à lui et le serra entre ses bras.
Il lui releva le menton du bout des doigts afin de pouvoir encore goûter aux lèvres roses et fraîches de son amant.
Le jeune empathe noua ses doigts à ceux du mercenaire, profitant de leur proximité pour se lover un peu plus dans ses bras. Il laissa finalement reposer sa tête contre le torse de son amant, lorsque ce dernier murmura :
- Comment va Duo ?
- Il dort toujours. Mais d'après ce que je ressens, il est plutôt agité. Il va pas tarder à se réveiller.
Trowa se raidit, se redressant soudainement, emportant Quatre avec lui. Le jeune empathe distinguait clairement l'inquiétude percer chez son amant, sans pouvoir en déterminer la cause.
- Trowa ? Qu'est-ce qui se passe ?
- C'est Heero ! Je sens l'odeur de son sang ! On aurait pas dû le laisser seul. On aurait dû aller le chercher.
Quatre posa une main rassurante sur l'épaule de son ami, continuant toujours à voix basse pour ne pas réveiller l'américain :
- Calme-toi, il va bien. Je le sens. Il n'a pas protégé Duo pour que nous nous mettions tous en danger.
- Mais…
Le jeune mercenaire fut interrompu par le natté qui se réveillait en sursaut. Ce dernier ne prononça pas un mot en se redressant subitement, comme s'il venait de faire un cauchemar. Il se passa la main sur le visage, se remémorant les évènements de la soirée. « Heero… »
Il se tourna vers ses amis, tentant de les rassurer sur son état en leur offrant un sourire qu'ils devinaient forcé.
Mais le sourire contrit s'effaça soudainement pour faire place à une expression interdite. Lentement, il se leva et se dirigea vers la porte. Quatre et Trowa le suivirent du regard tandis que Wufei se levait à son tour.
Duo colla la paume de sa main contre la porte, fermant les yeux. Lentement, il tourna la poignée, et finit par l'ouvrir en grand. Devant lui, se tenait le soldat parfait, relativement mal en point, mais une expression soulagée dans le regard. Duo serra les dents de toutes ses forces tandis que le japonais levait devant son visage une belle croix argentée, pendant au bout d'une chaîne. Doucement, Heero murmura :
- C'est à toi ça, ne ?
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TBC J'ai droit à une review ? chibi eyes
Réponses aux review :
Kyralya : loool ! Je ne sais pas comment je fais mais je suis ravie du résultat que ça a sur toi. Moi je sais pas comment tu fais pour que tes reviews me fassent toujours autant plaisir ! . Des larmes ? Gomene Kyra ! Mais je suis contente que tu aies ressenti la tristesse que j'ai voulu faire passer dans la scène . Merci beaucoup pour tes longues (j'adore ça :p) reviews qui me donnent à chaque fois beaucoup de courage pour la suite ! Courage pour la fac :p
Miss Faust : Tu peux pas savoir comme ton soutien et ta « fidélité » me font plaisir ! Je suis vraiment très contente que tu aimes autant cette fic ! Merci mille fois !
Mimi yuy : Micii Mimi ! Une review d'un de mes auteurs préférés, c'est évident que ça me remplit de joie
(vos 3 reviews ne sont pas passées, j'ignore pourquoi. --. Mah, le plus important est que je les aies bien eues par mail. )
Gayana : Lol ! Et toi tu peux pas savoir comme je suis contente que tu sois si heureuse à chaque chapitre ! C'est vraiment génial de savoir que quelqu'un attends son chapitre et qu'il sera ravi de pouvoir le lire ! Ca me donne beaucoup de courage ! Arigato ! La couleur des yeux de Duo-kun a eu du succès à ce que je vois -
Shinigamie Yuy : Merci pour tes encouragements ! Je suis contente que ça te plaise ! Micii !
Black Sharne : lool ! Je suis ravie que ces passages t'aies collé un tel sourire ! Ca me fait vraiment plaisir. Même si tu m'assures que non, j'espère continuer à ne pas te décevoir pour la suite. Micii pour ta review !
Lily.B : Micii ! Ta review est toute mimi aussi ! Je suis contente d'arriver à faire passer les émotions des persos… Prochain lemon ? Qui a parlé d'un prochain lemon ?:p hi-mi-tsu !
Ruines : Tu sais ce qu'on dit : « tout vient à point à qui sait attendre » (ou un truc comme ça,, lol !) Pis Wuwu, il a son sabre. :p. L'idée que je me fais de lui est plutôt qu'en ce moment (le moment de ma fic), il accorde plus d'importance à ses « frères » qu'à une relation sentimentale. J'espère que malgré tout la suite ne te décevra pas. Arigato pour ta review !
Kamara62 : Yatta ! Micii. C'est promis je me dépêche pour la suite et j'espère que tu continueras à la trouver passionnante. Merci pour tes reviews ! Ja ne
Drusilla : Y a pas de problèmes pour les rev. C'est pas obligatoire. Par contre je suis ravie de voir que même si tu n'en laisses pas tu suis cette fic avec enthousiasme. Micii beaucoup c'est adorable. Promis je me dépêche pour les updates (malgré mes examens --)
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