Disclaimer : Les ai demandé pour mon annif (et aussi de la neige, ne nee-chan) ! On va voir s'ils vont arriver . Jusque là, ces beaux tit bishos sont pas à moi.
Notes de l'auteur : Bonne lecture !
DEDICACE SUPER SPECIALE : A ma nee-chan et Fa : merci pour mon anniversaire ! Et merci aussi à Mithy-jedi de la part du petit padawan casinoïste :p ! et aussi à Yota (baka beta qui râle souvent mais qui fait un bon boulot).
Les réponses aux reviews se trouvent en fin de chapitre ! Fight :p :
………………………………………………………………………………………………
Chapitre 21 : Décryptage
Plusieurs petites icônes s'affichaient à présent sur l'écran. Chacune d'elle portait le nom de l'un des pilotes, ainsi que l'appellation « projet 1 » et « projet 2 ». Le jeune soldat cliqua au hasard sur l'un des dossiers.
Il déchanta rapidement, voyant apparaître devant ses yeux une quantité étonnante de caractères incompréhensibles. Des genres de symboles dansaient sur l'écran, semblant former un texte indéchiffrable.
- Merde, souffla-t-il.
Interpellé par l'expression du Japonais, Trowa s'approcha de son coéquipier. S'asseyant à ses côtés, il demanda :
- Un problème ?
- Hn. Un sérieux. Les données sont écrites en langage codé, et on est loin du langage informatique !
- Fais voir, répondit le mercenaire, déplaçant le portable face à lui.
- K'so ! Jura Heero, se levant afin de faire quelques pas rageurs dans le minuscule appartement.
Le français était, quant à lui, complètement absorbé dans son examen des caractères qui lui faisaient face. Une impression étrange l'envahit soudain lorsque son cerveau se mit en « pilote automatique ». Sans pouvoir détacher les yeux de l'écran, Trowa dénombrait à une vitesse hallucinante les différents caractères, répertoriant dans un coin de sa tête les sigles pouvant s'apparenter à une même famille. Il associa avec une facilité déconcertante les groupes de symboles pouvant former une lettre. Celui qui avait mis en place ce cryptage était très doué concernant l'invention de nouveaux sigles, ainsi qu'au point de vue de leur répartition, mais une fois les caractères « traduits », ils se lisaient de la même manière qu'un texte dont les lettres avaient été interverties. Sentant son cerveau s'emballer, Trowa arracha son regard du petit écran, se massant les tempes.
Ainsi, il ne s'était finalement pas trompé sur son « pouvoir ». Il repensa au jour où Quatre lui avait craché à la figure des mots qu'il n'avait pas voulu prendre au pied de la lettre, des mots que son cerveau avait traduit par automatisme.
De même, il se rappela les mots de J dans la vidéo, bien loin des mots qu'il avait réellement compris. Derrière ses paroles confiantes, il avait entendu la crainte du vieil homme, la crainte qu'on découvre ses agissements, la crainte et l'ambition, tout comme le dessin de Wufei l' avait confirmé.
Ce que Trowa ignorait, c'est que son don s'appliquait également aux écrits, et il venait de le découvrir. Un doute le taraudait pourtant : il n'avait pas compris Quatre jusqu'au bout, sinon leur relation aurait débuté bien plus tôt. C'était illogique.
Mais une constatation vint soudain apaiser ses doutes : Duo ne perdait-il pas tout contrôle de son pouvoir dès que des émotions fortes l'assaillaient ? De même, Quatre n'avait-il pas blessé involontairement ses amis en pleine crise d'empathie ? Il était peut-être finalement normal de ne pas pouvoir maîtriser des capacités aussi nouvelles en si peu de temps, surtout si des sentiments aussi forts que ceux qu'il éprouvait pour Quatre s'en mêlaient.
Cependant, traduire ces caractères demandait visiblement bien plus de ressource et de concentration, à en juger par la migraine qu'il sentait poindre à l'horizon. Son cerveau semblait douloureusement enfler dans sa boîte crânienne, alors qu'il avait passé à peine quelques minutes devant ces maudits symboles. Il se devait néanmoins d'avertir Heero de ses récentes trouvailles.
- Heero, je pense que je peux traduire.
- Nani ?
- Ca va demander du temps, mais une fois que mon cerveau aura assimilé le langage, je pourrai probablement lire ces dossiers comme n'importe quel texte.
- Comment ça se fait ?
- Aucune idée. Je prends cette capacité comme elle vient. J'en étais pas sûr donc je vous en ai pas encore parlé, mais il semblerait que je dispose moi aussi de quelques atouts supplémentaires, argua le mercenaire.
- Hn. Bien. Si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à demander.
- Ok. Je crois qu'on ne sera pas trop de cinq ! Il y a des centaines de pages à traduire et à réécrire, et on ne dispose que d'un seul ordinateur. Pour commencer, il nous faudrait une imprimante, histoire de diviser le travail.
- Hn. On est un peu à court de liquide en fait. Dès que Duo revient avec les câbles, je me charge de la connexion internet. Je pourrai alors pirater deux ou trois comptes et aller acheter une imprimante.
- Parfait, de mon côté, je me charge de dresser un tableau qui vous permettra de remplacer chaque groupe de symbole par des lettres. Si on bosse tous d'arrache-pied, on saura bientôt ce sur quoi portent ces fameuses donnés.
- Ryoukai !
……………………………………………………………………………………………………………………….
- Tadaima ! cria le natté d'un ton enjoué avant de refermer la porte derrière lui.
- Okaeri Duo-kun, répondit Heero, l'aidant à se débarrasser des sacs encombrant ses bras. Tu as tout trouvé ?
- Yep, no problem ! Fit-il avant d'étaler sur la table le contenu des deux sacs en papiers. J'ai aussi acheté quelques fusibles et autre matériel électrique, au cas où il y aurait des dérives.
- Des dérives, ne ? Commenta le japonais, arquant un sourcil sous le regard amusé du mercenaire.
Duo rougit. Tentant de se rattraper tant bien que mal, il bredouilla :
- Dérives ? J'ai dit « dérives » ? Je voulais dire « dérivations », enfin tu vois, si tu dois brancher tel truc sur un autre truc. Enfin, ce genre de choses quoi.
- Baka ! Répondit Heero, effleurant malgré tout la joue du natté dans un geste tendre.
Mais très vite le ton professionnel du soldat résonna au sein de la pièce :
- On a passé les barrières informatiques, mais les données sont écrites dans un langage codé, langage que Trowa semble pouvoir déchiffrer. Va falloir qu'on s'y mette tous.
- Hum. Je vois, murmura le natté, pensif. Quatre et Wufei ne sont pas encore rentrés ?
Il fut interrompu par un chinois croulant sous les provisions.
- Si ! On est là !
Duo pouffa devant le jeune dragon submergé par les paquets. Il éclata franchement de rire lorsque Trowa passa à côté de lui sans un regard pour décharger Quatre. Devant le regard outré que lançait Wufei au jeune mercenaire, Duo consentit néanmoins à tendre une main secourable au jeune chinois.
- Allez, passe moi tes sacs, Fei, je vais les porter à la cuisine.
- WU-FEI, Maxwell !
- Nope, y a pas moyen, tu ne porteras jamais mon nom, ch'uis déjà pris! Plaisanta le natté avant de détaler vers la cuisine.
……………………………………………………………………………………………………………………….
Heero détailla la montagne d'aliment à présents sortis des sacs. Passant chaque paquet de biscuit ou autre à Quatre, qui les rangeait à l'endroit approprié, alternant entre frigo et armoires, il s'étonna de voir la quantité industrielle de provisions :
- Quatre ? Il y avait à peine vingt mots sur la liste !
- Oui je sais, mais j'ai pensé à quelques petites choses supplémentaires.
- Pas étonnant qu'on soit à sec, maugréa Heero. Des marshmallows ??
Quatre partit d'un petit rire cristallin tout en expliquant :
- Vi ! Quand Duo déprime sec, donne-lui un paquet de ces sucreries et il te saute au cou ! Ca lui redonne le sourire.
- Hn. Et tout ça c'est quoi ?
- Des feuilles et des crayons pour Wufei, il vaut mieux qu'il ne tombe pas à cours.
- Ah. Je me demande comment tu fais pour penser à tout…
- J'ai pas de mérite, je le fais sans réfléchir, sourit le petit blond. Ah au fait, je nous ai pris des sandwichs pour ce midi, et ce soir, c'est toi qui es relégué aux fourneaux ! Il y a tout ce qui faut pour que tu nous prépares ton fameux poulet aigre-doux . (1)
- Ok. Faut bien qu'on mange. Mais on a pas mal de travail qui nous attend. Vaut mieux s'y mettre rapidement.
……………………………………………………………………………………………………………………….
Après avoir installé les connexions nécessaires, Heero prit soin de renflouer juste assez leur compte personnel. Malgré sa réluctance à commettre un acte allant à l'encontre de ses principes, il ne pouvait considérer l'argent pris à Oz comme de l'argent « volé ». Il rassembla donc une somme considérable afin d'être sûr de pouvoir se procurer le matériel nécessaire à leur nouvelle mission. Décidément, les missions qu'ils effectuaient à titre personnel se faisaient de plus en plus nombreuses, et il en éprouvait quelque part une grande satisfaction.
L'idée de déterminer par eux même leurs priorités les rendaient plus responsables de leurs actes, plus humains aussi. Après tout, pourquoi devaient-ils être uniquement les instruments de têtes pensantes ? A eux tous, ils rassemblaient bien assez de capacités, d'intelligences et de connaissances pour être à même de choisir les batailles à mener. Après tout, pourquoi avoir accepté ce fait établi ? Pourquoi ne choisissaient-ils pas eux mêmes les missions qu'ils voulaient effectuer, parmi celles que leur proposaient les Mads ? Peu à peu, une idée vint germer dans l'esprit du soldat parfait, idée qu'il comptait bien développer plus tard, après en avoir parlé à ses compagnons.
……………………………………………………………………………………………………………………….
Dans l'après-midi, après avoir été mis au courant des récentes découvertes de Trowa et Heero, les autres pilotes s' étaient organisés afin de débuter au plus vite la traduction des données. Duo et Wufei furent chargés de l' achat de l'imprimante, tandis que Quatre fut désigné « aide de camp » par son mercenaire.
Heero s'était, quant à lui, replié dans la cuisine afin de préparer le repas du soir, et de laisser un peu d'intimité à ses deux amis par la même occasion.
Dans le salon, Trowa dictait à son petit blond les observations nécessaires au décryptage des données.
- Il va falloir s'organiser. A mon avis, on devrait traduire chacun un dossier pour commencer. J'irai certainement plus vite que vous, je pourrai donner un coup de main au plus lent.
- Oui, on verra ça au moment même. Quand Duo et Wufei seront de retour, on commencera par tout imprimer et classer par dossier. Ensuite, on divise le tout en cinq et on traduit à l'aide de ton tableau, c'est bien ça ?
- Hm. Je vais commencer par prendre des notes pour que le tableau soit le plus clair possible. Une fois les sigles groupés et changés en lettre, le décryptage ne devrait pas poser de problèmes.
- Ok. Ca va ta tête ? Demanda le petit blond en se levant.
- Hm. Ca devrait aller, merci, tenshi, répondit Trowa.
Quelques heures plus tard, après des explications avisées de la part du mercenaire, ils se mirent au travail, enthousiasmés de voir enfin leurs recherches proches d'aboutir.
………………………………………………………………………………………………………………………
Trowa dodelinait, s'assoupissant devant ses feuilles, tandis que Quatre somnolait, la tête confortablement posée les genoux du mercenaire. Duo scanna la seconde moitié de la pièce du regard : Wufei s'était endormi dans le canapé, tenant encore entre ses mains la liasse de feuille qu'il venait de traduire, et Heero était probablement dans la cuisine, occupé à préparer ce qui était devenu leur seule arme afin de lutter contre la fatigue : du café.
Trois jours. Trois jours qu'ils travaillent sans relâche, s'autorisant à peine quelques heures de repos par nuit. Tous avaient été abasourdis de découvrir, petit à petit, que J était finalement bien plus impliqué dans leurs nouvelles capacités qu'ils ne le pensaient. Mettant bout à bout des passages de leurs traductions respectives, ils avaient compris que J avait effectué bon nombre de modifications sur eux, leur injectant lors de leur dernière visite médicale ces produits respectivement appelés « Mako » et « Trilum C ». D'après les notes de J, les autres Mads semblaient intéressés par les effets que produiraient ses expériences sur leurs pilotes, mais refusaient de prendre le risque de réellement les tester sur eux. Ils n'en restaient pas moins impliqués, jugeant préférable de taire cette histoire plutôt que de contacter les pilotes afin de leur donner d'éventuelles explications.
Duo se leva à contrecœur, déposant soigneusement ses papiers parmi ceux qui jonchaient déjà le sol, tentant malgré tout de les garder en ordre. Ils venaient de finir leurs traductions, restait maintenant plus qu'à rassembler toutes leurs notes afin de les examiner dans leur intégralité. Le natté se fraya un chemin au travers de la pièce, étouffant au maximum le bruit de ses pas sur le sol afin de ne pas réveiller ses trois équipiers.
Il parvint finalement à la cuisine, cherchant son soldat. Duo trouva ce dernier devant le percolateur, regardant distraitement les gouttes de liquide noir se distiller pour venir s'écraser dans le fond du récipient. Passant ses bras autour de la taille du japonais, Duo enfouit son nez dans la nuque de ce dernier, respirant pleinement ce parfum ambré qui semblait perpétuellement se dégager de son ami.
- Tu sens bon 'ro.
- Hn, pas autant que toi, murmura le soldat.
Heero se retourna brusquement et emprisonna le visage du natté entre ses mains. Tout en gardant une main délicatement posée sur la joue de Duo, il se recula, cherchant à capturer de son regard l'intégralité du visage du natté. Duo frissonna légèrement sous les yeux du japonais, sentant soudainement une faiblesse s'insinuer au creux de ses genoux.
- 'ro ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Le jeune soldat pressa légèrement son pousse sur les lèvres du natté. Il en parcourut la peau douce et chaude en une simple et douce caresse. Se reculant à nouveau, Heero souleva légèrement l'américain afin de l'asseoir sur le plan de travail, dos à la cafetière qui officiait toujours, émettant de léger toussotement. Ecartant les jambes de l'américain, le soldat se fondit contre lui, effleurant son nez des quelques mèches brunes désordonnées qui balayaient son front. Ce geste n'avait rien d'érotique aux yeux des deux pilotes. Ils se sentaient simplement enveloppés par cette vague de douceur qui semblait planer autour d'eux, les enfermant dans une bulle ouatée, loin du reste du monde, loin de tout, proche de rien, juste tous les deux.
Heero avait simplement senti le besoin urgent de regarder ce beau visage, de sentir ce corps chaud contre le sien, juste s'assurer qu'il était là, qu'il existait. Sentant un vide étrange se former au creux de son estomac, Heero lutta pour garder une respiration régulière. Ces sentiments étranges, cet amour irraisonné qu'il ressentait pour le natté conduisait parfois son esprit aux portes du néant, comme si rien n'existait, comme si sa chair, chaque parcelle de sa peau, n'était là que pour se fondre contre Duo ; comme si son âme se mêlait doucement à celle de son ami, comme les notes d'une partition se mêlent et s'entraînent pour former une mélodie fascinante, entêtante, dont on ne peut s'échapper.
Posant à nouveau sa main contre la joue du natté, Heero ancra tendrement son regard dans les deux améthystes qui lui faisaient face. Il sentit l'ensemble de son corps trembler légèrement, alors qu'il détaillait chaque trait du visage de Duo. Il contempla d'abord cette mâchoire fine, presque féminine, marquée de ces minuscules fossettes creusés par les sourires de son compagnon. Il dirigea ensuite ses yeux vers ses lèvres fines, qui semblaient toujours si douces et fraîches, mais en même temps brûlantes et dévorantes. Osant à peine les toucher, Heero les effleura du bout des doigts, de peur de se brûler, ou peut-être de peur de voir Duo disparaître.
L'américain dévisageait lui aussi son partenaire, un peu secoué par les battements sourds et irréguliers qui raisonnaient dans sa poitrine. Juste en le regardant… Juste en se noyant dans ces yeux bleus, aussi profond et insondables que l'océan, juste comme ça, il aurait pu rendre son dernier souffle, comme si plus rien n'avait d'importance, comme si juste ces yeux posés sur lui effaçaient tout sur leur passage, régnaient en maître dans un royaume déjà conquis. Il ne restait rien, rien d'autre que cette gigantesque vague qui emportait tout, ce feu dévastateur qui ne brûlait pourtant pas. Il ne restait rien que cet amour irrationnel qui lui emplissait les poumons, occultant tout oxygène, cet amour à présent aussi vital que l'air, aussi mortel qu'un poison auquel il ne pouvait échapper.
Heero continua à observer le natté, glissant maintenant son regard le long de son nez, petit et légèrement retroussé, définitivement adorable, puis vers son front, orné de quelques mèches s'échappant de sa tresse. Dégageant le visage de l'américain, Heero effleura ses tempes en une caresse volatile, à peine perceptible. Duo trembla sous les doigts du soldat, sentant qu'ils partageaient là quelque chose allant au-delà de tout ce qu'ils avaient déjà pu ressentir. Heero admira alors les yeux du natté, de grands yeux rieurs, pourtant toujours emplis de cette étincelle de mélancolie de par leur couleur. Cette couleur oscillant entre bleu et mauve, entre calme et douceur, pourtant marquée d'une touche violine, violente et sombre, rendait ce regard unique. Ce regard, tendre et envoûtant, lui coupait le souffle.
La voix du japonais s'éleva doucement, grave et mélodieuse, alors qu'il formulait ses pensées dans un doux murmure :
- (2) Totemo… Totemo kirei da…, souffla-t-il du bout des lèvres.
Appuyant légèrement son visage contre la main du japonais afin de sentir un peu plus la chaleur de ses doigts, Duo tendit lui aussi l'une de ses mains pour venir effleurer la joue de son soldat. D'une douce pression sur sa nuque, il attira Heero à lui, les rapprochant un peu plus encore l'un de l'autre. Heero pressa doucement ses lèvres sur le cou de Duo, y laissant un petit baiser tendre et léger. Il releva le visage lorsqu'il sentit quelque chose d'humide et chaud glisser le long de son propre cou. Plongeant son regard dans les yeux brillants de son ami, il vit de fines traces sombres couler le long des joues de son ami. Heero éleva à nouveau cette voix douce et rauque à la fois, un peu brisée par les tremblements qui agitaient son corps :
- Duo, pourquoi tu pleures ?
- Je sais pas. C'est juste que, c'est trop… Tu vois, c'est con, moi qui dit toujours « Boy's don't cry », là je pleure sans même être triste.
- Pourquoi alors ?
- A cause de toi.
- De moi ?
- La manière dont tu me touches, dont tu me regardes, ta voix quand tu me parles doucement comme ça. Ce que je ressens quand tu fais ça. C'est juste… c'est comme si j'étais trop fragile pour le supporter, comme si mon cœur allait imploser. Mes poumons se bloquent, et là bizarrement y a ma gorge qui se serre, et … les larmes coulent toutes seules. Pt'êt que j'taime trop. C'est stupide, non ?
Se sentant ridicule, Duo frotta ses yeux à l'aide de sa manche dans un geste brusque. Ses larmes continuant à couler doucement, il voulut réitérer son geste, mais fut arrêté par la main du soldat. Fixant Duo, le jeune japonais passa doucement ses pouces sous les yeux de ce dernier, presque avec déférence. Sentant sa propre gorge se serrer, il articula :
- Iie Duo. C'est juste… parfait.
Le jeune soldat inclina la tête, se penchant vers son ami. Il posa doucement ses lèvres sur les siennes, dans une douce étreinte. Leurs lèvres s'entrouvrirent, laissant leurs langues s'enlacer tendrement, dans un ballet lent, lascif, langoureux et doux, juste comme si elles étaient faites pour se goûter encore et encore, antipodes, antidotes au poison qui les habitait tous deux, bien trop conscients de cet amour étrange et dévorant qu'ils partageaient. Cet amour entier et presque insupportable, presque trop lourd à porter, à éprouver, cet amour qui occultait parfois tout le reste.
Ils se dévisagèrent nouveau, enlaçant leurs doigts. Le contact, sentir leur peau se toucher, s'effleurer, peu importe de quelle manière, ils en avaient tant besoin de ce simple contact. Comme Eve avait croqué la pomme ce jour maudit des dieux, ils s'étaient goûtés, chassés du Paradis pour trouver ce néant empli d'amour, ce rien d'où tout commençait. Prenant seulement conscience du besoin qu'ils avaient l'un de l'autre, ils se regardaient, se touchaient, un peu effrayés. Heero fit doucement descendre Duo près de lui. Lui tenant toujours la main, il le mena jusqu'à leur lit, prenant soin de ne réveiller personne. S'allongeant sur le dos, il attira à lui le natté. Ce dernier s'étendit sur le corps de son ami, entre ses jambes. Il déposa son visage sur le torse de Heero, et, bercé par les battements qui résonnait dans sa poitrine, il ferma doucement les yeux. Tout deux laissèrent leurs corps se reposer, tandis que leurs âmes faisaient l'amour pour la première fois.
……………………………………………………………………………………………………………………….
Quatre, s'étant levé aux aurores, entreprit de rassembler tout les bouts de traductions qui traînaient ça et là dans la pièce. Il jeta un regard amusé à Duo, qui dormait littéralement sur Heero, se demandant comment faisait le japonais pour parvenir à dormir si paisiblement sous le poids de son natté.
Après avoir regroupé toute les traductions en un immense tas de feuilles portant différentes écritures, il alla se servir une tasse de café dans la cuisine, la cafetière étant mystérieusement restée allumée. Le petit blond revint s'installer dans un coin du salon, sa tasse dans une main, le tas de feuille dans l'autre, il débuta sa lecture.
Aux alentours de midi, Trowa émergea à son tour des limbes du sommeil. Il s'étira longuement avant de s'extirper du lit pour rejoindre son petit blond, assis non loin de là.
- 'Jour tenshi, murmura Trowa, un peu alerté par le regard vide du jeune empathe.
- 'Jour Trowa, articula Quatre.
- Tenshi ? Tout va bien ?
- Oui, je suis juste un peu… secoué. J'ai lu. J'ai tout lu. Je sais tout dans les moindres détails maintenant.
- Hm. Ca s'annonce comment ? demanda Trowa.
- C'est plutôt moche, ce que J a fait. Les choses auraient vraiment pu mal tourner pour nous. Avec le recul, je me dis qu'on s'en est bien sorti malgré tous les problèmes qu'on a eu.
- Hm. On s'est habitués à ces capacités bizarres, mais ça nous rend encore plus différents des autres. Je serai pas triste de m'en débarrasser en fait.
Le regard du jeune empathe s'adoucit tandis qu'il murmurait à mi-voix.
- Il va falloir que tu apprennes à vivre avec Trowa. C'est … permanent.
- Quoi ? Mais d'après ce que j'avais compris il s'agissait juste d'une expérience, non ?
- Si, juste une expérience, murmura Quatre. Une expérience qui laisse des traces indélébiles dans notre organisme.
Trowa se rassit sur son lit, ne sachant pas trop quelle réaction adopter. Ces nouvelles aptitudes étaient certes très utiles parfois, mais elles ne facilitaient pas pour autant la vie de tous les jours. Ils étaient tous les cinq déjà si différents de la plupart des gens de leur âge. Il allait falloir apprendre à vivre avec ces pouvoirs, les assumer, apprendre à contrôler chacun d'entre eux afin de mener une vie normale, du moins aussi normale que puisse être la vie de cinq pilotes vus comme des terroristes. Peut-être leurs pouvoirs les aideraient-ils à lutter contre Oz, mais après ? Après la guerre, ils voulaient tous mener une vie simple, se noyer dans le quotidien que la plupart des gens méprisaient, travailler, rentrer à la maison pour retrouver la personne qu'ils aimaient… Ces choses naissant de l'habitude qui leurs semblaient si inhabituelles, presque extraordinaires.
Trowa se massa les tempes, tout en vocalisant ses pensées à voix haute :
- Il va falloir tout expliquer aux autres, aussi. Si tu as déjà tout lu, tu peux peut-être nous faire un résumé ?
- Oui, bien sûr, mais on va attendre que tout le monde soit réveillé, murmura Quatre. Viens, je vais te servir une tasse de café.
Le jeune empathe se leva et se fraya un chemin jusqu'à la cuisine, déposant au passage un baiser sur les lèvres entrouvertes de son amant.
……………………………………………………………………………………………………………………….
Wufei se leva peu après Trowa. Après avoir discuté avec ses deux amis, il entreprit de réveiller Heero et Duo, qui ouvrirent difficilement les yeux. Après quelques minutes et soupirs exaspérés de la part du jeune chinois, les deux pilotes consentirent à se lever. Leurs regards se croisèrent, sous les yeux de Wufei, qui enregistrait chacune de leurs attitudes.
- Ohayo Duo-kun, murmura le japonais, serrant encore son ami dans ses bras.
- Ohyao, Hee-chan, murmura à son tour le natté, alors qu'il déposait un baiser sur le nez de son soldat.
Duo se redressa en position assise sur le lit, tandis que Heero resta allongé, laissant traîner sa main sur le ventre de l'américain tout en fixant la natte à moitié défaite de celui-ci.
Ca sera un magnifique dessin, songea Wufei, réfléchissant déjà au nom qu'il pourrait donner à ce tableau.
« Contact », souffla-t-il entre ses lèvres, s'en allant pour aller se doucher.
Une demi-heure plus tard, tous les pilotes furent rassemblés au salon, attendant impatiemment que le petit blond commence son explication. Ce dernier ne se fit pas attendre longtemps, et commença aussitôt :
- Ok, alors, je vous préviens, ça sera un peu long, hein, expliqua-t-il.
Il rassembla les quelques notes qu'il avait prises et les parcourut du regard. Relevant le regard, il reprit :
- Bon voilà, il se trouve que, comme vous le savez, on a tous été les cobayes de J. Celui-ci est responsable des changement encourus ces derniers temps. Par où commencer ? (3)
- Commence par le début Quat-chan, plaisanta Duo, cherchant à rendre l'explication de Quatre moins solennelle.
- Oui. Et bien au début, J avait pour but de tester sur nous un produit appelé « Mako ». Ce produit a pour effet de développer un certain gêne chez les êtres humains.
- Quel genre de gène ? Intervint Wufei.
- J'y viens ! Bon, comme vous le savez, certains être humains sont enclins à développer une sorte de pouvoir, comme mon empathie par exemple. Ce genre de capacité n'a toujours pas été clairement expliquée. Certains disent qu'elles résultent d'une évolution plus rapide, d'autres pensent que c'est à force de vivre dans l'espace. Toujours est-il que les gens ayant ce genre de pouvoir sont appelé new-type. Et il semblerait que le but initial de J était de faire de nous tous des new-type.
- Nani ? Souffla Heero.
- Oui, ce produit, la « mako » développe considérablement le gène responsable de cette « mutation » chez les êtres humains.
- On est donc juste tous devenus des new-types, c'est bien ça ? Demanda Duo.
- Oui, en quelque sorte, sauf que les new-types ont des pouvoirs généralement bien moins puissants que les nôtres. De plus, il était impossible pour J de prévoir quel pouvoir était, à la base, ancré en nous.
- Il a agi en aveugle, constata Trowa.
- Hm, oui. Et les résultats sont là, visiblement. D'après tout ce que vous m'avez dit et les recherches que j'ai faites pendant que vous vous prépariez, j'ai pu plus ou moins déterminer quel étaient vos pouvoirs en tant que new-type.
- Bon travail, Winner, commenta Wufei.
- Merci wufei, répondit Quatre. Donc d'après ce que j'ai pu comprendre, toi Heero, tu es dans la famille des télépathes, tu parviens à avoir un contrôle sur les gens à l'aide de la pensée, sans pour autant lire dans leur esprit. C'est une forme étrange de télépathie et télékinésie associée, conclut Quatre.
- Hn. Je vois, articula le soldat.
Quatre se tourna ensuite vers Duo :
- Toi, Duo, tu devrais pouvoir contrôler toute forme d'électricité, statique, magnétique, enfin tout, mais dans une certaine mesure évidemment. Il faudra vraiment que tu apprennes à contrôler ce pouvoir.
- Sans blague, rétorqua le natté, hésitant entre rire et consternation.
Quatre s'adressa alors à Trowa :
- Tro, ben tu as tout simplement d'énormes capacités pour ce qui es de décrypter certaines choses, orales ou écrites. Il faudrait travailler sur divers tableaux pour pouvoir découvrir jusqu'où tu peux aller.
Le jeune mercenaire hocha la tête en guise de réponse, tandis que Quatre se tournait à présent vers Wufei.
- Wufei, tu es empathe, sourit Quatre.
- Pardon ? Articula Wufei.
- Oui, à un degré totalement différent du mien. Toi tu as besoin d'un support pour exercer ton don. Voilà probablement d'où vient ton habileté pour le dessin.
- Par Nataku, murmura Wufei pour lui-même.
- Et toi tenshi ? Questionna Trowa
- Mélange entre empathie et prescience, bien que prescience ne soit pas le terme approprié, puisque ce sont des évènements déjà arrivés que je vois, à condition d'entrer en contact avec une personne ou un objet. Puisque j'étais déjà new-type, mon empathie s'est sur-développée, et ça a mené à ce genre de chose. C'est encore un peu confus, explique le petit blond.
- Je vois, murmura le mercenaire. Mais ce n'est pas fini, non ? Il y avait bien deux projets, non ?
- Oui, souffla Quatre. Il y en avait bien deux.
…………………………………………………………………………………………………...
TBC. Merci de suivre cette histoire ! Ja !
(1) Pas penser à mon indigestion, pas penser, pas penser. Lol ! Sorry, private Joke :p
(2) Traduction: vraiment très beau
(3) THE question !
Réponses aux reviews :
Black Sharne : lool ! C'est vrai qu'on était synchro!! Bien sûr que tes reviews m'encouragent ! Micii !
Miss Faust : Mdr, faut dire, je devrais arrêter de poster en pleine nuit … :p. Lool, ce n'est pas vraiment cette phrase qui est à l'origine du titre, mais plutôt un jeu de mot (stupide, j'avoue) : Si on prend le « no » en anglais, ça donne que Shinigami n'est pas baka, par contre si on le prend en japonais, ça veut dire l'inverse :p. Mais bon de toute façon j'ai pas trop réfléchi pour le titre, j'ai mis la première chose qui me venait à l'esprit (c'était la première fois que je devais mettre un titre, alors… bah j'ai improvisé :p). Vi, j'avance vite en ce moment, mais non j'avais (malheureusement) pas des chapitres écrits d'avance. Je suis juste motivée . Arigato pour ta review kawa !
Mimi yuy : Micii ! Courage pour tes fics ! Z'ai hâte de lire la suite de « haunted » pour GW et de « tatouage pour les originales, mais sans te stresser, ne ! Pas de « pression agressive ». lol. Ja Mimi !
Drusilla : Mais non tu parles pas comme une gamine ! Et vi, l'effet noël a un impact sur tout le monde, c normal ! Moi ça me booste. Micii pour ta gentille review !
Shina : Lol ! sais pas si tu peux le commander. Dois être en rupture de stock à mon avis !:p. Ben, pleins d'autre chapitre ? Pas tant que ça, on approche tout doucement de la fin. Arigato pour ta review et ton sourire (si si je t'ai vu sourire devant ton écran :p)
Kaorulabelle : Micii !
Kamara : Lol ! Si, plus vite que tu ne le penses ! :p. Arigato pour ta review ! Ja ne !
Gayana : Lool ! Décidément tu aimes le silence ! Je devrais ptêt arrêter de faire des dialogues !lol… :p Ben hee-chan et Tro c des êtres humains, alors pk pas parler de leurs histoires ? lool.
Lihiel : loool ! Mici c'est très gentil !
Alana : Y a pas de problèmes pour les reviews . C'est gentil de m'en laisse une malgré tout ! Euh, lol, suis pas sûre d'avoir bien compris la question, tu me demandes si je fais partie des êtres humains (mdrrr) ???
Lol, vi les boucles c'est une horreur ! Arigato pour ta rev ! Je suis ravie que cette histoire de plaise, et j'espère que la suite te plaira également !
Elena Raberba Winner : Naan! M'enfin te jettes pas du haut d'un pont! Baka (loool) ! Promis, je me dépêche pour la suite et micii pour ta review !
Jeri Kali : Arigato ! C'est très gentil à toi de m'avoir laissé une rev! J'espère que la suite te plaira !
10