Disclaimer : Les G-boys sont pas à moi.

Notes de l'auteur : JOYEUX NOEL ! Bonne lecture !

DEDICACE SUPER SPECIALE : Fa et Nee, merci d'avoir « fait neiger » pour moi, ce petit geste représente beaucoup !

MISS FAUST : Merci vraiment pour cette carte adorable, ce chapitre t'es tout spécialement dédié !

MITHY-JEDI : Merci beaucoup pour ce chapitre de « Au creux de ton corps « , c'est trop chouette !

Décidément, c'est super, même sur le net je reçois des petits cadeaux ! Yatta !

Les réponses aux reviews se trouvent en fin de chapitre ! Fight :p :

Chapitre 22: Dérives et entraînement

- Je vois, murmura le mercenaire. Mais ce n'est pas fini, non ? Il y avait bien deux projets, non ?

- Oui, souffla Quatre. Il y en avait bien deux.

Le petit blond marqua une pause, prenant soin de laisser quelques minutes de répit à ses compagnons avant de reprendre ses explications. Ils l'avaient tous écouté avec la plus grande attention, aucune marque de révolte n'était visible sur leur visage, malgré la manière dont J les avaient utilisés.

L'heure n'était pas à l'indignation. Ils apprenaient, ils apprenaient ce à quoi ils allaient devoir faire face pour le restant de leur vie. Ils apprenaient à faire leur premiers vrais pas en tant que new-types, ils apprenaient à accepter. Il fallait comprendre pour accepter. Après l'acceptation, viendraient les décisions.

Quatre se tenait debout face aux autres pilotes, assis sur les lits. Il se tordait nerveusement les mains, tout en admirant le bout de ses chaussures. Se repassant dans sa tête la suite des informations qu'il devait fourni aux pilotes, il murmurait à voix basse pour lui même. Il se devait d'être le plus clair possible, afin de ne pas embrouiller plus une affaire qui l'était déjà bien assez.

Sentant les mots s'emmêler dans son esprit à force de les répéter, Quatre reporta son attention sur l'attitude de ses amis : Wufei semblait prendre quelques notes sur un morceau de feuille, tandis que Heero entortillait gentiment la natte de Duo entre ses doigts, l'autre main posée sur le bras de son partenaire. Ces deux-là semblaient décidément incapables de cesser de se toucher.

Le jeune empathe fut interrompu dans ses réflexions par une main large et légèrement rugueuse se posant sur son bras. Baissant le regard, il rencontra l'émeraude attendrie de son amant.

- Viens t'asseoir Tenshi. T'as pas besoin d'être debout comme ça pour nous expliquer la suite. Viens juste près de nous, murmura le mercenaire en attirant le petit blond à lui, sur le lit.

Ils avaient rassemblé les lits et le canapé afin d'en faire une seule et très large couche, pour pouvoir s'asseoir tout ensemble et discuter de leurs découvertes.

Quatre se plaça aux côtés du mercenaire, faisant face à ses trois autres équipiers. Ils étaient réunis, tous les cinq, sur cette îlot de coussins et de couvertures, se dévisageant, attendant la suite. Mieux valait connaître tous les tenants et aboutissants de l'expérience avant d'émettre une opinion sur ce qu'il était bon de faire.

Jugeant la petite pause suffisante, Quatre reprit ses explications :

- Comme le disait Trowa, il y a un autre projet. Le projet de base était de tester sur nous la « mako », mais le problème était que seuls des organismes très puissants étaient aptes à supporter le développement rapide des pouvoirs. J devait donc renforcer nos organismes avant de nous injecter la « mako ». D'autre part, il avait un autre produit à tester : le « trilium C ». L'effet des composant du « trilium C » est de briser les chaînes ADN. En résumé, il a trouvé le moyen de compléter notre ADN humain en le mêlant à de l'ADN animal.

Le petit blond marqua à nouveau une pause, avisant l'expression interloquée de ses partenaires. Il reprit néanmoins rapidement, impatient de leur révéler la suite :

- J a donc fait d'une pierre deux coup, en nous injectant tout en même temps. Heero a reçu de l'ADN de loup, ce qui explique son odorat développé…

- Et sa possessivité ! L'interrompit Duo, ignorant le regard ironique de son soldat.

- Oui, reprit Quatre, Duo, toi tu as reçu de l'ADN d'une panthère noire, Trowa, de l'ADN de requin, et Wufei, celui d'un tigre. Quant à moi, j'ai écopé de la chauve-souris.

Ainsi tout s'expliquait finalement. L'explication, bien que complexe et quelque part, révoltante, les soulageait. Pouvoir mettre un nom et une raison sur les phénomènes qui se produisaient ces derniers temps les aidaient, peu à peu, à envisager la suite.

Assis tous ensembles, ils se dévisagèrent, chacun se remémorant les attitudes des autres, chacun comprenant. Malgré le poids que représentaient ces découvertes, ils se sentaient plus légers. Au moins, ils ne doutaient plus.

Wufei serra les poings, et Trowa vint poser une main rassurante sur l'épaule de son ami. Quatre se jeta dans les bras de Duo, épuisé par ses recherches, effrayé par cet avenir incertain. Heero les couva tous deux du regard, tandis qu'il ébouriffait légèrement les cheveux du petit blond. Ils étaient là les uns pour les autres. En dépit des liens très fort qui unissaient plusieurs d'entre eux, n'étaient-ils pas « frères » avant tout ?

Plongé dans ses pensées, Heero observa la scène, tentant de prendre un peu de recul. J était allé trop loin, pourtant il était persuadé que le scientifique éprouvait de l'affection pour eux. Les idées de vengeances lui parurent bien vite inutiles, fastidieuses, et surtout sources d'ennui. Leur vie, déjà peu orthodoxe, allait être bien assez remplie désormais. Les Mads les avaient réunis, ils avaient exigés que leurs pilotes travaillent ensembles. Ils avaient obéis, et ils avaient grandis, ils s'étaient construits, ensemble. Il était temps. Il était temps… de prendre leur envol.

Le jeune soldat éleva alors la voix :

- Je voudrais vous parler de quelque chose.

………………………………………………………………………………………………………………………

Wufei sortit les clefs de l'appartement du fin fond de sa poche. Transposant tous ses sacs dans l'une de ses mains, il inséra la clef dans la serrure, priant intérieurement pour ne pas être le témoin d'une scène compromettante. Depuis le jour où il avait surpris Trowa et Quatre dans la salle de bain, il avait pris le parti d'annoncer haut et fort son entrée dans chacune des pièces de la maison.

- Je suis rentré, cria-t-il depuis le pas de la porte.

N'entendant aucune réponse, il alla déposer les paquets emplis de provisions dans la cuisine et entreprit de les déballer. Quelques éclats de voix lui parvinrent cependant depuis la salle d'eau :

- Encore !

- Non

- Duooooooo !

- Mais Hee-chan, j'en ai marre, ça fait vingt fois que je le fais, j'en peux plus moi. On peut pas agrémenter ? Je sais pas, essayer quelque chose de nouveau ?

Le jeune chinois se passa une main sur le front, osant à peine imaginer ce que pouvaient bien fabriquer ses deux amis dans la salle de bain. Cette pièce était décidément un endroit très prisé dans cet appartement minuscule.

- Duo-kun, sois patient. Il faut toujours commencer par les bases avant d'aborder les techniques plus compliquées. D'après les recherches que j'ai faites, si tu es capable de faire ça, tu pourras maîtriser des choses beaucoup plus compliquées. Au moins, ici, on évite de trop gros dégâts.

- 'Ro, allumer et éteindre une lampe à l'aide de mon pouvoir, on peut pas dire que ça soit passionnant !

Wufei esquissa un sourire. Entendant les paroles du natté, il s'était rendu compte de sa méprise. Il reporta son attention sur les courses et déballa les sandwichs qu'il venait de rapporter. Duo ne serait pas mécontent d'échapper deux minutes à l'entraînement du soldat parfait pour manger un encas.

Cela faisait à présent deux semaines qu'ils résidaient tous ensemble, dans cet appartement de fortune. Depuis qu'ils avaient pris cette fameuse décision, ils s'entraînaient ensembles afin de maîtriser leurs pouvoirs.

Trowa aidait Quatre à dresser une barrière mentale constante, servant de « catalyseur ». Il autorisait ainsi le jeune empathe à lire au plus profond de lui, à découvrir ces morceaux de passé dont lui-même ne se souvenait pas. Après s'être renseignés plus avant, ils avaient établi que le don de Quatre était assez proche de la psychométrie, si ce n'est qu'il revivait non seulement les évènements du passé, mais également les émotions qui y étaient associées.

Le petit blond, quant à lui, se chargeait de dénicher toutes sortes de jeux-codés afin de développer les facultés du mercenaire. Ils se rendaient également à la piscine tous les soirs. Etant particulièrement doué en milieu aquatique, le jeune français s'était dit qu'il s'agissait là d'une aptitude peu banale à exploiter. Il faisait donc différents exercices d'endurance et de respiration. De plus, il avait besoin d'entraînement pour être apte à effectuer la partie « aquatique » de la nouvelle mission qu'ils s'étaient attribués.

Heero et Duo s'entraînaient également ensemble. Le jeune japonais tentait de renforcer son contrôle mental, tandis que le natté apprenait tant bien que mal à maîtriser l'électricité. Wufei, quant à lui, se rendait régulièrement dans un gymnase afin de développer ses capacités au combat. Il passait le reste du temps en compagnie de ses amis, dessinant de nombreuses esquisses plus vraies que nature.

Dans deux jours, ils achèveraient la mission confiée par les Mads, celle de leur rapporter les documents volés. Dans deux jours, ils retrouveraient leurs mentors. Il fallait être prêts.

Wufei se dirigea vers la salle de bain et entra directement après avoir frappé. Une légère décharge le frappa de plein fouet.

- Oups, gomen Fei, tu m'as saisi ! S'excusa le natté.

- Mouais, venez manger. J'ai rapporté des sandwichs.

Heero fit part de ses constatations à son partenaire tout en se dirigeant vers la cuisine :

- Tu vois que tu as encore besoin d'entraînement ! Tu te déconcentres beaucoup trop facilement.

- T'exagères Hee-chan, je suis quand même capable de me retenir la plupart du temps ! Argua Duo.

Le natté esquissa un sourire Shinigami à l'idée de tester la concentration du soldat à sa manière. Sortant de ses pensées, il entama son repas, constatant que Quatre et Trowa n'étaient pas encore rentrés, malgré l'heure avancée.

- Ils rentrent quand les autres ? Demanda Duo.

- Ils nous attendent là-bas, répondit le jeune japonais.

- Où ça, à la piscine ?

- Hn. La mission est dans deux jours. Demain c'est repos pour tout le monde. Ce soir, c'est quartier libre pour nous; j'ai pensé que ça t'amuserait d'aller à la piscine.

L'américain afficha un large sourire qui en disait long sur l'effet que produisait cette petite surprise. Mais à peine la joie avait-elle éclairée son visage qu'il redevint sérieux :

- Mais Hee-chan, la piscine est fermée à partir de 21 heures.

- Pas pour nous, murmura le soldat parfait. Quatre et Trowa se sont renseignés. Ils nous indiquerons comment entrer.

- Yatta ! S'exclama Duo, sur le ton d'un gosse venant de recevoir un nouveau jouet.

Le jeune chinois attrapa un carnet posé sur la table et se mit à dessiner, tandis que ses deux amis terminaient leur repas.

……………………………………………………………………………………………………………………….

Ils arrivèrent à la piscine peu après la fermeture, histoire de ne pas faire attendre trop longtemps leurs deux amis cachés non loin de l'entrée. Trowa composa rapidement un code sur un petit boîtier, ce qui eut pour effet de désactiver tous les systèmes d'alarme et de veille. Il fit un bref signe à Duo, qui se concentra sur le système électrique afin de le débrancher. Ce fut alors un jeu d'enfant de passer les larges portes automatiques permettant l'accès aux bains. Heero se concentra à son tour sur son odorat avant de déclarer qu'aucun membre du personnel ne semblait être encore à l'intérieur.

Trowa et Quatre ne s'attardèrent pas plus longtemps. Wufei les attendaient à l'appartement afin de mettre au point les derniers détails pour la mission.

Une fois à l'intérieur, Heero et Duo se dirigèrent vers les vestiaires. Le natté fut pour une fois le plus rapide et alla frapper à la cabine du soldat :

- 'Ro, j'y vais déjà !

- Hn.

Le jeune japonais acheva d'enfiler son maillot de bain, esquissant un sourire. Il ne serait pas surpris de retrouver son natté batifolant joyeusement au centre de l'étendue d'eau. Il se dirigea à son tour vers le bassin et marqua une pause, observant Duo, qui, loin de ressembler à un enfant amusé, fixait calmement la surface plane de l'eau, semblant plongé dans ses pensées.

Il était beau, accroupi devant cette étendue bleue qui se reflétait au sein de ses prunelles, leur donnant un éclat changeant, presque scintillant. Seul ces deux yeux envoûtants semblaient exister dans la salle sombre, dépourvue de toute lumière, si ce n'est les globes blanchâtres placés sous la surface de la piscine. Sa natte glissaient gracieusement par-dessus son épaule, masquant par endroits les petites traces laissées par le soldat. Heero se ressaisit devant le regard interrogateur de son ami. S'avançant vers lui, il esquissa un sourire :

- Tu ne plonges pas Duo-kun ?

- J'sais pas. Regarde comme c'est calme. Tout ce bleu, c'est… apaisant.

Le jeune soldat s'étonnait encore de découvrir chaque jour un peu plus à quel point Duo pouvait être grave et sérieux. Jour après jour, Duo se livrait à lui, dévoilant ses faces cachées, ses peurs, ses doutes, au même titre qu'il était parfois doté d'un enthousiasme débordant, encourageant, qui ne manquait jamais de rendre le sourire à ses compagnons. Mais par dessus tout, Duo était fort, et si fragile. Un cœur de porcelaine dans un corps d'acier, un homme mi-enfant, mi-Dieu, une panthère aux pattes de velours, aux griffes acérées… Duo.

- Ne Hee-chan ? Tu sais que l'eau, sur L2, c'est sacré ! C'est parce qu'il y en a pas beaucoup. Tu vois, c'est le truc là, qu'on a appris à l'école, le principe de rareté : les choses les plus précieuses sont celles qui sont rares.

- Hn. Peut-être, peut-être pas. Tout dépend de ton échelle de valeur, répondit le soldat.

- Hum. En tout cas, moi j'aime l'eau, conclut le natté.

- Alors vas-y, sourit Heero.

Duo se glissa doucement dans le bassin, évitant au maximum de faire trembler la surface. Il ondula légèrement sous l'eau, semblable à l'une de ces créatures aquatiques envoûtantes et désarmantes, qui n'existaient que dans les contes. Ces créatures qui de leur chant envoûtaient les hommes, les attirant dans leur filet. Duo, lui, aurait pu envoûter la Terre et toutes les colonies, juste avec ses yeux, se dit le japonais, avant de le rejoindre.

Pendant plus d'une heure, ils avaient joué comme des enfants. Ils avaient fait la course, s'étaient éclaboussés ou coulés, riant de leurs jeux innocents.

Mais là, sous la douche, ils redevenaient des hommes.

Les deux mains appuyées contre le carrelage immaculé, Heero profitait du jet d'eau brûlant, décontractant chacun de ses muscles. Duo était juste à côté du japonais et se rinçait les cheveux, quelques mèches débordant de sa natte venant se coller contre son visage. Il tentait tant bien que mal de détourner le regard, évitant de s'attarder sur l'expression détendue qu'affichait le japonais.

Pourtant, ses yeux glissaient inexorablement sur le corps et le visage de Heero, suivant l'une de ces nombreuses gouttes vaporeuses, qui s'acheminait de son menton jusqu'à son cou, avant de rejoindre paresseusement le creux de ses clavicules. D'autres traîtresses venaient caresser son torse hâlé, avant de se lover amoureusement dans son nombril, effleurant au passage les abdominaux bien dessinés du soldat, pour mieux se perdre au creux de son maillot sombre.

Duo promena alors discrètement son regard vers le short noir qui enserrait la taille du japonais, le même maillot que lui, modèle large et standard, mais qui laissait pourtant deviner ses courbes fermes, drapées par le tissus mouillé. Heero n'était pas grand, mais il en imposait. Les muscles déliés et puissants de son dos roulaient sous sa peau, à mesure qu'il déplaçait ses mains contre le mur pour mieux profiter du jet d'eau.

Le natté déglutit, tentant de chasser cette vague de chaleur qui s'insinuait au creux de ses reins. Il se retourna vivement à son tour face au mur, afin de masquer la rougeur de son visage. Heero haussa un sourcil devant le geste brusque de l'américain. Il vit Duo tripoter nerveusement sa natte, la ramenant par dessus son épaule afin d'en enrouler le bout autour de ses doigts, ses grands yeux légèrement assombris baissés vers le sol.

Le jeune japonais s'arracha à sa contemplation, se rappelant la raison qui lui avait fait tourner la tête vers son ami :

- Duo-Kun ? Ca va ? Pourquoi tu regardes le sol comme ça ? Demanda le soldat, un peu intrigué.

- Ah, euh… J'ai mal à la nuque, répondit Duo, se disant aussitôt que son explication était stupide.

Pourtant, le soldat parfait sourit, et vint se positionner dans son dos. Il glissa ses doigts le long de la nuque du natté, et exerça de légères pressions à l'aides de ses pouces, dessinant des cercles concentriques dans le haut de son dos.

- C'est peut-être que tu as trop nagé. Ca va mieux ? Demanda le soldat.

- Oui. Merci, répondit Duo, se faisant l'effet d'un menteur éhonté.

Promenant ses doigts sur la nuque du natté, Heero observa les petits cheveux collés sur celle-ci. Les dégageant tendrement, il ne put résister à l'envie d'y déposer les lèvres, en une caresse éphémère, presque plus légère qu'un souffle. Doucement, il se laissa parcourir par l'odeur de Duo, ce parfum de musc mélangé à cette petite touche vanillée, ce parfum entêtant qui ne quittait jamais ses pensées, à l'image de son propriétaire. Mais peu à peu, à mesure qu'il sentait Duo se crisper, une fragrance épicée, plus marquée, vint se mêler aux autres. Une odeur qui lui faisait perdre la tête, attisant ses sens.

Heero détacha soudainement de la nuque de l'américain et recula d'un pas. Duo sentit un souffle d'air froid dans son dos, signe de l'éloignement du japonais.

- 'Ro ? Murmura-t-il.

Il n'eut pas le temps de se poser plus de question qu'il se retrouva emprisonné entre ses bras, toujours dos à lui. Ce dernier avait posé les deux mains à plat contre le carrelage blanc. Approchant ses lèvres d'une oreille du natté, il la frôla tout en murmurant :

- Duo… Ton odeur, change là.

- Nani ? Mais comment tu veux que je change mon odeur ? Et puis pourquoi d'abo…

Sa voix mourut dans sa gorge, en raison du frisson qui parcourait à présent l'ensemble de son corps. Heero avait à nouveau posé ses lèvres le long de sa nuque, y laissant de petits baisers accompagnés d'une langue avide et chaude. Il trembla lorsque le souffle du japonais caressa à son tour sa nuque, se mêlant à une voix étrangement basse :

- Pourquoi ? Parce que tu m'envoies des signaux. On dirait que tu as…

Duo se figea sous paroles du soldat. Déglutissant et cherchant à masquer sa gène, il éluda la remarque de son ami.

- Tu ne m'as plus marqué, depuis l'appartement. T'en as plus besoin ?

- Si, si j'en ai besoin. J'essaye juste de me contrôler, souffla le japonais contre son cou.

- Pourquoi ?

- Il y a cette histoire d'électricité. Et…

- Et ? L'encouragea Duo.

- Et depuis qu'on est ensemble, ça devient difficile de… d'en rester là, acheva Heero dans un souffle.

Sa voix, rauque et basse, ses bras puissants, ses mots, chargés de désir ; tout, en Heero enflammait les sens du natté, faisant naître ce torrent glacé dans son estomac, lui brûlant les entrailles. Ce désir affolant lui empoisonnait l'âme et le corps, seule la peau du soldat contre la sienne parvenait à l'apaiser. Il voulait sa peau, sa chair, son cœur ; il le voulait, lui.

Détachant l'une des mains du japonais du mur, Duo la posa sur son ventre. Il pencha la tête légèrement de côté, se reposant sur le corps du soldat derrière lui, tout en lui offrant sa nuque.

- Duo.

- Je préfère ce genre d'entraînement, sourit le natté.

La protestation de Heero mourut dans sa gorge au moment où le natté se cambra. Son corps tout entier était à présent en contact avec celui de Duo. Il était inutile de chercher à cacher plus longtemps ce désir que son ami venait probablement de sentir contre ses fesses. Se laissant guider par son instinct, Heero reprit avidement le cou du natté, chauffant et mordillant la peau. Il en aspira une petite parcelle entre ses lèvres, guérissant de sa langue la douleur infligée par le suçon.

Duo se mordit la lèvre pour ne pas gémir, tandis que son ami effleurait la peau douce et chaude de son ventre, remontant de temps à autre vers son torse pour finalement aller se perdre dans sa natte. Trop léger, trop doux. Ces caresses n'étaient pas assez amples, il voulait plus, plus de caresses, plus de plaisir, plus de Heero.

- Marque-moi Heero. Marque-moi comme tu ne m'as jamais marqué, souffla-t-il en se retournant afin de faire face à son ami, brisant le contact de ses lèvres sur sa peau.

Le jeune japonais en eut le souffle coupé. Duo était une invitation à la luxure. Se passant la langue sur les lèvres, il le regardait de ses yeux sombres et envoûtants, le visage auréolé d'une natte à moitié défaite. Sans réfléchir, sa raison ayant définitivement été occultée par ses sens, il attira Duo à lui. Enfouissant son visage au creux de son cou, il lui mordilla doucement l'épaule, imprimant un mouvement lascif contre son corps. Ses muscles tendus, il plaqua l'américain à nouveau contre le mur, plus parce que ses genoux menaçaient de faiblir que dans l'idée d'être brutal.

Souriant légèrement, Duo enfouit ses mains dans les mèches désordonnées de son ami, tandis qu'il avançait le visage pour lui voler un baiser. Un effleurement, puis aussitôt un combat. Leurs langues menaient un combat passionné, non pas pour la dominance mais pour le plaisir de goûter et d'être goûtées. Elles s'enlaçaient, se repoussaient, se prenaient et étaient prises, semblant exécuter une danse guerrière, violente et sensuelle. Leurs bouches ne se séparèrent que l'espace de quelques secondes, pour reprendre un peu de ce souffle devenu beaucoup moins vital que la peau de l'autre.

Encore, encore plus. Ils en voulaient plus, plus de cet antidote, seul remède à ce désir empoisonné qui coulait dans leurs veines. Leurs respirations devinrent erratiques, tandis qu'ils s'effleuraient, se touchaient, parfois doucement, parfois moins, en quête d'absolu.

Duo enroula l'une de ses jambes autour de la taille de son partenaire, cherchant plus de contact. Comme dans ce placard étroit, Heero retint la jambe du natté contre sa hanche, laissant un soupir s'égarer sur ses lèvres. Leurs torses nus se frôlaient, se soudaient pour sentir encore leurs peaux s'apprivoiser pour mieux s'unir. Duo parcourut le dos du soldat d'une main souple, redessinant les quelques petites cicatrices qui racontaient un bout de son histoire. Des cicatrices nées d'autres mains que les siennes, nées de mains impures et impies. Désormais, seul lui pouvait laisser des cicatrices sur Heero, et seul Heero pouvait laisser sa marque sur son corps. C'était leur pacte, le pacte de leurs peaux, de leurs corps, de leurs cœurs. Seuls eux pouvaient se fondre l'un dans l'autre, répondant au virus de l'amour, au venin du désir.

Rejetant sa tête vers l'arrière suite à une caresse du japonais non loin de son entre-jambe, Duo se laissait complètement aller à sa passion, ne cherchant à occulter ce plaisir d'aucune manière. Etrangement, cela semblait suffire à faire taire son emprise sur les courants électriques. Cette emprise, elle était possédée par le japonais, possessif et possesseur légitime de cet amour et de ce corps. Prends-le. Duo descendit sa main le long des fesses rondes et musclées du japonais. Prends-moi. Il perdait la raison. Exerçant une pression contre son bassin, Duo gémit au creux de l'oreille de Heero :

- Prends-moi, murmura-t-il dans un souffle entrecoupé, avant de se laisser glisser doucement au sol.

Heero s'étendit à même le sol contre son ami, ne voulant à aucun prix briser le contact entre leurs corps échauffés. Otant le maillot du natté, devenu trop serré, il laissa errer ses doigts le long de ses chevilles, fines et douces, puis au creux de ses genoux, occasionnant un nouveau soupir de Duo. Celui-ci se redressa légèrement, attirant les lèvres du japonais afin de les souder aux siennes. Glissant ses doigts entre le tissus et la peau de Heero, il lui signifia que son maillot à lui aussi était devenu superflu.

Débarrassés de la dernière barrière à leur désir, ils s'enlacèrent presque désespérément, cherchant à ce que chaque parcelle de leur peau se fonde dans celle de l'autre. A nouveau, les effleurements se changèrent en frôlements plus passionnés, occasionnant une friction de leurs corps qui leur arrachaient à présent bien plus que des soupirs.

Heero explora de sa langue le torse imberbe de Duo, maintenant son corps fermement entre ses mains. Duo passa ses doigts dans les cheveux rebelles du soldat, perdu dans un océan de sensations, à la fois douces et violentes. Murmurant le prénom de son amant dans une demande qu'il n'avait pas conscience d'exprimer par son corps , il se cambra violemment malgré la prise du soldat, lorsque ce dernier continua son exploration. Ecartant les jambes par réflexes, Duo se mordit les lèvres pour ne pas crier lorsque le japonais accéda à sa requête, lui prodiguant de douces et humides caresses. Son corps était perdu dans un cocon de chaleur, chaleur glaciale qui semblait parcourir ses veines. Il prenait lentement conscience que tout ce plaisir déjà ressenti n'était rien par rapport à celui que Heero lui faisait découvrir. Les doigts perdus dans les cheveux du japonais, Duo guidait sans le savoir son soldat, étrangement docile, par de légères pressions. Des ondes électriques plus qu'agréables se propageaient dans son corps, n'exigeant nullement d'être libérées. C'était bon, incroyablement bon, se dit Duo, dont l'esprit ne pouvait se focaliser que sur les sensations que lui procuraient Heero.

- Heero… Viens, murmura-t-il.

Le jeune soldat n'interrompit pas ses douces attentions, tout en laissant glisser sa main le long des cuisses du natté pour le décontracter. Duo ne sentit presque aucune douleur, submergé par un plaisir bien plus grand à cet instant. S'arquant, il sentit quelque chose de beaucoup plus puissant naître au creux de son corps. Etonné lui même de ressentir autant, il murmura le nom de son amant dans un souffle, ne masquant pas sa surprise. Tout deux étaient novices, et le savaient ; cela ne les empêcheraient pas d'apprendre, ensemble.

- Heero, je…arrête.

Le japonais l'incita alors à se taire, utilisant son pouvoir afin de pénétrer l'esprit du natté. Il fut alors assailli par les pensées de son amant. Etant étroitement connecté à lui, il lisait dans son esprit comme dans son corps ; tout comme Duo s'offrait à lui, de tout son corps, de tout son cœur.

- Ressens, mon amour. Livre-toi, libère-toi.

Cette… chose, ce courant, cette onde, cette vague s'intensifia. Ce n'était plus ni chaud, ni froid, c'était rien et tout, mais c'était gigantesque. Duo se crispa et s'accrocha à Heero tandis qu'il sentait cet ultime absolu l'entourer, l'enlacer. Il s'était livré, libéré. Il était bien, entre les mains de son amour ; entre ses mains, entre ses lèvres, entre son corps. Il était la vie, il était la mort. Heero lui avait donné ce baiser mortel, il reposait en paix.

Ouvrant les yeux, il croisa les pupilles couleur de glace de son amant, ses prunelles enflammées. Ne se sentant pas le courage d'élever la voix, il laissa Heero pénétrer son esprit à nouveau.

- A moi de te donner ce baiser, à moi de te tuer, Heero. Prends la mort, et repose avec moi, repose en moi.

Il attira Heero à lui, entre ses jambes, encore légèrement secoué par ce plaisir si intense. Heero reprit ses lèvres, d'abord doucement, puis passionnément. Il attisa à nouveau cette petite flamme dans le regard de Duo. A nouveaux les caresses s'intensifièrent, et guidé par le natté, Heero se fondit en lui. Il écarquilla les yeux, étonné de se sentir aussi entier. Duo avait fermé les yeux sous le coup de la douleur, mais les rouvrit aussitôt, scrutant l'expression indescriptible de son soldat. Il était beau, les traits détendus, le regard à la fois perdu et embrasé, légèrement tremblant. D'un mouvement du bassin, Duo incita le japonais à se mouvoir. Ce dernier ondula lentement contre son amant, voulant l'habituer à sa présence.

Duo était détendu, malgré cette sensation un peu étrange de ressentir Heero en lui. Cela ne lui était pas étranger ; c'était là qu'était la place du soldat, dans son cœur, dans son corps, dans son esprit, dans son âme. C'était là que le tout et le rien s'unissait pour former… le commencement, et la fin. Comme la naissance du monde formée par le crash de molécules, assemblées presque par hasard. C'était aussi comme ça que finirait probablement le monde, dans une grande explosion. Le début, le big-bang ; La fin, l'explosion. Ils s'unissaient pour former ce qu'ils avaient toujours été : un début et une fin, une vie, un cœur, un corps.

Le jeune japonais bougeait doucement, guidé par les soupirs qu'émettait Duo. Le soldat tentait de se maîtriser un maximum pour ne pas blesser son amant. Lui aussi fut étonné de découvrir à quel point ces nouvelles sensations étaient violentes. Il se mordit la lèvre lorsque Duo poussa un cri, légèrement surpris. Mentalement, il pria sans le savoir le soldat de recommencer. Refais ça, Heero. Le jeune japonais continua, guidé par le corps et l'esprit du natté. Sentant le plaisir de son partenaire augmenter à mesure qu'il accentuait ses mouvements, Heero cessa de se maîtriser. Encore. Il sentit Duo se contracter plus encore, de même que lui ne gérait plus le plaisir qui se dilatait dans ses veines, dans son corps. Encore.

Duo… je… Essoufflé, il ne parvenait même plus à maintenir une cohérence dans ses ondes mentales, saturées par les sensations qu'il éprouvait. C'était doux et violent, tendre et brutal. C'était bon. Encore. Il sentit son corps lâcher prise à mesure que ces sensations le submergeaient, balayant de son esprit tout le reste, tout ce qui n'était pas Duo. Puis vint la naissance, la vie, et la mort. Il agrippa Duo, mourrant à petit feu au creux de son corps. Lui aussi se livra, libéré, de même que son amant. Il se redressa légèrement pour venir déposer ses lèvres sur celles de Duo, encore un peu secoué de frissons. Heero s'étendit entièrement sur lui, écoutant les battements furieux se clamer peu à peu dans la poitrine du natté, écoutant la vie s'écouler dans le cœur et le corps de son amour.

Ils avaient un peu froids, sur le sol carrelé de la salle de douche, épuisés et comblés. Il fallait reprendre une douche, se rhabiller, rentrer…Mais pas maintenant, plus tard. Duo serra le japonais dans ses bras afin de le réchauffer tendrement. Heero plongea son regard dans les améthystes souriantes de son amant et l'enlaça du regard. Les mots étaient inutiles. Ils s'aimaient, ils s'appartenaient.

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TBC :p Ja ne !

Réponses aux reviews :

Gayana : Moi aussi c'est mon passage préféré. Et c'est vrai que parfois un silence vaut tous les mots du monde… (c'est pas gagné pour les auteurs, ça ! lool). Je suis ravie qu ce passage t'aie touché. Merci pour ta review toute gentille !

Luinil Azuretoile : Micii ! Vi c'est vrai que ça doit être long à lire, ces 21 chapitres ! Mais je suis très contente que ça te plaise, et que tu trouves que j'ai progressé ! Arigato !

Kaorulabelle : Lool… Toujours court-net-précis ! Merci pour ta review.

Black Sharne : Miciii ! Oui j'ai vraiment aimé écrire le passage entre Duo et Hee-chan, ç'était…hum... transcendantal ! looooooool/ Arigato, je suis ravie que tu aies aimé !

Mithy : Encore merci et tout pleins de Chu ! Micii pour « Au creux de ton corps », c'est magnifique !

Florinoir : Micii beaucoup, je suis ravie que ça t'aie pu !!

Mimi yuy : C'est super chouette que tu aies aimé cette scène contente . Merci mimi pour cette review très gentille, et bon courage à toi aussi pour tes fics. Gambatte !

Fuu-san : Loool, vi ! J'adore quand Quatre explique les choses, c'est lui le diplomate, ne? C'est super que les fêtes te mettent de bonne humeur, moi aussi, d'où la scène dans la cuisine, lol ! Arigato pour ta gentille review !

Alana : Lool, vi je comprends certains délires, mais je ne suis pas moi-même informaticienne, donc je comprends pas tout. :p je suis ravie que ce chapitre t'ai plu. Micii !

Shirna : Bien sûr que je ferai d'autres fics ( comment résister aux chibi eyes ?)! Vous allez encore devoir me supporter quelques temps :p. Arigato pour ta review !

Kamara : Une baleine ??? Un chat ???? Loooool, y a de la confusion dans l'air ¨. La réponse à ta question sur J dans ce chapitre, j'espère que tu ne seras pas trop déçue ! Merci beaucoup pour ta review.

Lihiel : Heuuu, bonne question . Peut être juste en s'aimant très fort ? Je sais pas, c'était imagé :p. Arigato pour ta review.

Miss Faust : Kya ! Mais par pitié arrêtez de vous excuseeer ! Lool… Kya ! Tu as aimé la description des sentiments ! Merci ! Ja ne Kawa

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