Salut la compagnie. Me revoilà avec un Crossover ^^ et oui. Mais non, ce n'est pas la suite de Betwenn the World : the old magic.

Il s'agit d'un autre chemin qui aurait pu être pris. On change un détail, on attend quelque instant, on prend une autre décision et les fils des moires changent alors tout le sens d'une tapisserie.

Harry Potter est la propriété de J.K. Rowling et the Witcher est tiré de l'oeuvre de Andrzej Sapkowski

Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser des commentaires sur cette nouvelle aventure.

Pour ceux qui attendaient la suite des aventures de Mandos comme promis, elle arrivera et vous serez les premiers au courant.


Chapitre 1 :

La nuit orageuse lui rappelait ces nuits où il devait attendre sous les pluies torrentielles que lui et sa mère trouvent un abri et de quoi se nourrir. Il faisait froid, trop d'eaux, ses bottes s'enfonçant dans la boue.

Il resserra contre lui la cape sombre et remonta la lanterne pour éclairer son chemin. Au moins, en atteignant la ville, il pourrait avoir de quoi manger, se souler et dormir. 22 ans et déjà l'impression d'avoir vécu trois vies. La première, fils d'une pute, détester des enfants et des adultes, pointé du doigts et passé à tabac. La seconde, chien des rues, survivant au mieux dans la misère, la pègre et détestant le monde. Aujourd'hui, soldat, loyal et patriote. Il était un soldat qui n'avait qu'un seul mot d'ordre : obéir à son roi et protéger son pays. On lui avait offert une vie. On l'avait sorti de la rue. Alors, si on lui demandait de tuer, il le ferait si ça protégeait son pays et les habitants de celui-ci. Il trouverait la mort pour la Téméria.

Il était Vernon Roche, Jeune lieutenant des armées de Téméria, un chien du roi Foltest. Il devait sa place à ce roi. Et il était bon dans ce qu'il faisait. Alors, qu'on le traite de fils de pute ou d'autres noms, ça ne le dérangeait pas. Il donnait simplement alors la leçon à l'erreur qui était fait.

Et c'était pour la Téméria qu'il était actuellement sur les routes boueuses, dans les marais de Velen, pour retourner à Wyzima. Un traitre avait voulu vendre son pays ? Il ne l'avait pas laisser s'en tirer vivant. Et puis, les ordres sont des ordres.

Il releva la tête, entendant plusieurs grognements. Il grogna, posant la main à son épée et gardant particulièrement attention à ce qui l'entourait. Si c'était un de ces elfes armés, il lui ferait connaitre l'erreur de l'attaquer. Si c'était un monstre, il en allait de même.

Seulement, il ne s'attendait pas à ce que la foudre tombe presque sur lui, l'envoyant au sol et sa monture en panique loin. Tous résonnaient. Il grimaça, émergeant de la boue et frottant son visage en tentant de repérer quoique ce soit avec la tête qui résonnait, la vue qui avait des flashs de lumières. C'était comme s'il était tombé au centre d'un orage, emprisonné entre les éclats de foudres. Puis, tout s'arrêta. Il put enfin distinguer quelque chose.

Il se redressa et regarda l'arbre en feu qui aurait pu être lui en fait. Il grimaça en fixant les éclats de bois qui l'avaient frappé. Et surtout le second arbre décapité derrière lui. Il avait eu définitivement de la chance. Il tendit la main vers sa lanterne encore intacte, étonnamment.

Cependant, il sentit un souci. La pluie semblait comme plier autour du coin et une étrange lueur émergeait. C'était une lueur verte pale, presque bleutée. Puis, là, par-dessus les sons des gouttes se déversant dans les arbres et la boue, des pleurs. Il entendait distinctement des pleurs d'enfant. Qui serait idiot pour avoir un enfant sous ce temps ? Il avança vers, l'arme à la main et la lanterne éclairant devant lui. Puis, là, des objets qui n'avaient rien à faire dans un marais. Il resta interdit, fixant les tissus et le verre éparpillé sur le chemin ainsi plusieurs arbres comme soufflé par un impact violent. Il trouva même ce qui devait être les restes d'un couffin pour un bambin.

Il leva la lanterne plus haut, distinguant quelque chose. Il jura, voyant bien un corps. Il se précipita, reconnaissant la silhouette d'une femme et surtout, du sang. Il nota aussi dans un coin de son esprit que la pluie semblait éviter de toucher la femme, comme si de la magie opérait. Il la souleva juste pour la tourner, face vers le ciel. C'est là qu'il trouva d'où venait les cris. La femme avait comme enveloppé de son corps, un bambin. Il était clair qu'elle le protégeait lorsqu'elle fut attaquée. Celui-ci avait les cheveux noirs, les yeux vert émeraude en larmes, une cicatrice sur le coin du front en forme d'un éclair, descendant jusqu'au-dessus de l'œil.

Une colère monta en lui. Qui oserait avoir la bassesse de scarifier un enfant et attaquer une mère ? Il attrapa ce dernier, qui cria encore plus fort de peur. Il était clair que tout faisait actuellement peur au bambin. Mais, il devait aussi vérifier l'état de sa mère. Était-elle encore en vie ? Respirait-elle ? Est-ce que … ?

Il s'arrêta, voyant alors mieux les petites pointes dépassant des cheveux du bambin. Le bambin était un elfe. Il grogna mais il avait commencé. Et sa propre mère tenterait de l'étrangler de la tombe si il laissait un nourrisson de … un an à peu près sous la pluie ainsi que ce qui était sa mère. L'enfant hoqueta dès qu'il le coinça contre son armure et sous sa cape. Il le tint au mieux. Il était soldat, pas nourrice. Mais, le bambin sembla se calmer, s'accrochant même à l'épais tissus de sa tenue en hoquetant. De son autre main, il posa les doigts sur le cou de la femme.

Il sentit alors un battement irrégulier mais présent. Il rattrapa sa lanterne et la posa un peu plus au-dessus pour mieux voir. Il ne put retenir de contempler la femme. La femme était bien une elfe lorsqu'il souleva un peu la tête. Le visage était comme taillé dans le marbre, la peau claire rosée malgré la pâleur du manque de sang. Les cheveux roux ondulaient jusqu'en dessous des épaules. Elle portait une tenue étrange et nota alors l'origine de la blessure. Il y avait comme une marque de brulure au-dessus de l'épaule gauche. Il fronça le nez. C'était clairement un acte de magie qui avait été fait contre la femme.

- Maaa ?

Il pencha les yeux vers les deux émeraudes qui le fixaient. L'enfant avait définitivement un an voir plus. Celui-ci commença à bouger contre lui, tentant de se défaire de sa prise pour revenir à l'étreinte de sa mère. Il commençait même à avoir du mal à le tenir en fait.

- Tu te calmes, galopin.

Il reposa l'enfant contre sa mère et utilisa le tissu bleu qui semblait servir de couverture d'enfant pour le garder au chaud. Il avisa la femme un instant avant de grogner et aller chercher sa monture. Il allait vraiment faire ce qu'il était en train de faire ? Aider un elfe ? Enfin, aider une elfe ? Les grognements de monstres se rapprochaient. Non. Même s'il n'était pas un appréciateur les non-humains, il était clair que la femme avait été agressée et laissée là avec son enfant. Il était peut-être un salaud, mais il y a une fine ligne entre être un salaud et être un monstre. Les enfants, même non humains, restent des enfants.

Il récupéra rapidement dans la selle une bande et sa dague. D'un coup sec, il découpa le coté de la tenue de la femme et banda au mieux avant de prendre une de ses chemises pour la passer à l'inconsciente. L'enfant s'était endormi contre sa couverture. Il souleva le corps de la femme et la posa contre la croupe avant de revenir vers le bambin. Celui-ci tenait fermement un bout de bois taillé. Celui-ci était trop finement taillé pour avoir été fait par un arbre naturellement. Peut être était-ce ce qui servait pour nouer les cheveux roux et soyeux de la femme. Il rangea l'objet à sa ceinture. Il pourrait avoir des informations sur la femme en trouvant l'artisan qui avait taillé le bois aussi finement. Il attrapa celui-ci et le fixa un moment. Il y avait quelque chose d'étrange dans le morceau de bois en fait. Il ne savait pas réellement quoi.

- Bordel de merde. Je suis en train de faire quoi, moi ? Viens, monstruosité.

- Da ?

- Da ? … Qu'est ce que tu es en train de me dire toi ?

- Da !

Il attrapa le bambin qui explosa de rire. Puis, pointa derrière lui en tapant dans ses mains. Un frisson le traversa, entendant alors le grognement. Il tourna les yeux et regarda le noyeur. Il lança sa lanterne qui s'éclata contre la créature. L'huile se répandit et s'enflamma, lui donnant alors le temps de sauter sur la croupe de sa monture et partir en tenant toujours l'enfant pleurant contre lui. il bénit d'avoir pris une lanterne malgré le prix car un torche n'aurait pas le même effet.

Dès qu'il fut à nouveau sur la route au galop, la pluie recommença à tomber. À un tournant, il leva les yeux vers le bosquet d'arbre où il avait trouvé la femme. Il vit alors ce qu'il n'avait pas vu depuis le dessous. Il y avait un étrange portail qui termina de se refermer au-dessus des arbres.

Il aperçut les lueurs de la ville après un petit moment. En quelques minutes, il avait rejoint l'auberge la plus proche. Seulement, dès qu'il passa la porte avec l'elfe dans les bras, l'aubergiste lui indiqua qu'il ne servait pas des choses comme cela. Il eut un tic au niveau de l'œil. Et avec le morpion qui éternuait à cause du froid. Menacer d'envoyer au trou avait été la solution la moins dérangeante. Il regarda le bambin babillant dans le lit où sa mère reposait à présent mais pas encore sorti d'affaire. Le médecin annonça qu'il ne savait ce qu'elle avait. Il avait tenté de soigner la blessure mais elle ne se réveillerait pas. C'était comme si l'elfe avait été ensorcelée.

Il fut seul avec la femme inconsciente. Elle ne devait pas avoir plus de 20 ans peut être. Aucun signe indiquant d'où elle pouvait venir. Et les vêtements même étaient étranges maintenant qu'il les regardait. Il avait coincé l'enfant entre plusieurs coussins et sa mère.

Il pourrait la laisser là, après tout. Il l'avait emmené à la ville la plus proche après Velen. Il devait encore rendre des comptes à Wyzima. Il descendit en fermant la porte derrière lui. Il avait besoin de manger quelque chose et sortir de la pièce.

Il attrapa le bol de l'aubergiste et resta dans un coin sombre de la taverne, écoutant d'une oreille à moitié attentive les discussions. Il ne dormirait pas dans la même pièce qu'une elfe. Encore moins avec son bambin qui semblait oublier ce que voulait dire le mot dormir. Il termina son repas et demanda une bouteille de vodka. À ce stade-là, il avait besoin de boire.

Il resta un long moment alors que les derniers clients partaient et que la nuit avançait. La pluie battait encore son plein à l'extérieur. Il fronça les yeux, voyant alors un des hommes qui l'avait vu arriver s'installer à sa table avec son verre.

- Alors camarade … on est dans les elfes ?

- Non. Trouvé dans les marais … un putain de con de mage l'avait surement attaqué.

- T'as pas l'air d'la vouloir.

Il fronça les yeux, notant que l'homme se grattait le pantalon avec un œil assez écœurant. Ça lui rappelait les clients qui harcelaient sa mère avant de lui foutre un coup à lui car il gênait. Et l'homme semblait définitivement vouloir profiter d'une femme clairement blessée pour satisfaire un besoin nauséabond. Il serra son verre dans sa main et continua d'ignorer l'outre à vin en face de lui. Et celui-ci ne sembla même pas s'en rendre compte puisqu'il s'approcha un peu plus de lui, comme voulant partager un secret. L'odeur de l'alcool monta à son nez dès que l'haleine lui envahi l'espace. Il avait une envie de lui enfoncer son épée dans le gosier jusqu'à la garde.

- J'peux t'proposer un truc. Tu me la laisses, tu pars et …

- Dégage.

- Allons camarade … une chose comme ça. T'en a pas d'intérêt … et …

- J'ai dit. Dégage.

Il venait d'attraper le col de l'homme, lui écrasant la tête contre la table et plantant la dague à un doigt de son cou. L'homme paniqua et partit. Mais, il connaissait ce genre d'homme. Ça ne se déplaçait jamais seul. Il récupéra sa bouteille et regarda alors les lueurs du jour.

Il n'y avait qu'un seul endroit pour l'elfe jusqu'à son réveil, c'était le temple de Melitele. Mais, il devait faire son rapport à Wyzima rapidement. Pourquoi se prenait il autant la peine ? Il rentra dans la chambre, le pas légèrement tremblant à cause de l'alcool. Le galopin s'était endormi. Bien pour lui. De son coté, il n'avait pas fermé l'œil. Il réfléchit un moment avant de se souvenir que plusieurs prêtresses se trouvaient actuellement à la capitale. Il n'aurait qu'à confier la femme à ces dernières ainsi que son fils sans avoir à déroger à sa mission. Il resta appuyé contre la chaise, tentant de trouver un repos qu'il n'aurait pas. Cependant, il entendit pleurer. Il tourna les yeux et vit l'enfant commencer à s'agiter et se mettre à pleurer comme si la mort elle même était venu le voir. Il grimaça, voyant que la panique n'allait pas s'arrêter simplement. Il pourrait très bien le laisser pleurer. Mais les cris de terreur allaient surement réveiller la ville si cela continuait ainsi.

Il attrapa le petit corps qui bougeait dans le lit. L'enfant eut alors le regard terrifié lorsqu'il le prit. Il avait déjà vu ce regard dans certain de ses adversaires mais jamais chez un enfant. Surtout voir un pareil regard dans celui d'un bambin. C'était celui de la mort prochaine qui allait le frapper. Qu'Est-ce qu'avait vu cet enfant pour connaitre la terreur de la mort sans savoir parler ni comprendre ce qu'il lui était dit ? L'enfant le reconnut comme quelqu'un qui ne lui ferait pas de mal. Il se retrouva avec l'enfant s'accrochant à lui comme si le monde autours était un danger. Il se retrouva désemparé par pareil action. Pourquoi lui ? Il se souvenait ce que faisait sa mère pour calmer la terreur qu'il avait parfois, très jeune. Il grimaça et passa sa main contre le dos de l'enfant à présent calé contre son épaule, la tête contre le cœur pour qu'il en entende les battements. Ceci calma alors l'enfant qui hoqueta petit à petit avant de s'arrêter.

Il nota alors le mouvement dans la rue. Il grogna en attrapant le corps de la femme elfe à nouveau. Il préférait se charger de protéger une non-humaine qu'une femme subisse le viol. Il posa un instant l'enfant sur le lit puis refit son sac qu'il mit sur son épaule. il attrapa la femme elfe et la hissa au mieux avant de prendre l'enfant, le calant contre sa mère, entre ses bras. Il descendit les marches et sortit par la porte des cuisines en laissant assez pour la nuit sur la table. Le bambin tenta d'attraper sa chaine mais il le remonta assez vite pour éviter qu'il fasse du bruit. Il rentra dans les écuries et repartit assez rapidement.

- Daada ?

- Tu as fini de m'appeler comme cela ?

- Da ?

- Non.

Il entendit le grognement de l'estomac de l'enfant qui commença à pleurer petit à petit. Il frotta son nez alors qu'il avait le corps de la femme contre lui, dans son dos. Il l'avait accroché avec une corde pour qu'elle ne tombe pas durant la chevaucher.

Il attrapa une pomme dans sa besace et coupa un morceau. Il n'était pas sûr que l'enfant puisse manger cela mais il n'avait rien de mieux à proposer. Il eut un léger soulagement en entendant que l'enfant arrête de pleurer et grignote le fruit. Si l'enfant avait pleuré trop longtemps, il allait surement trouver le trou le plus proche et y foutre les deux en s'en lavant les mains.


Il fallut plusieurs heures avant qu'il n'arrive à Wyzima. L'un des soldats de la porte le fixa très étrangement avec son chargement à moitié couvert par la cape.

- Lieutenant Roche … ?

- Fermez-la, soldat et ouvrez la porte. J'ai un message pour le roi.

- Et … ça ?

- Ça ? Un problème sur la route.

- Da ?

- Toi, ferme-la.

- Daaaaaa.

Le garçon se mit à nouveau à rire, bougeant contre lui pour attraper sa main. Il regarda cela en se demandant pourquoi un enfant elfe avait-il aussi confiance en lui ? Il passa les portes en ignorant le regard surpris des deux gardes. Il ne pouvait pas amener la femme dans l'infirmerie de la caserne. Ce ne serait pas une bonne idée même si il était sûr que le vieux médecin militaire ne verrait pas d'inconvénient à soigner la femme. Il avait fait un serment de soigner quiconque en avait besoin. La seule solution qu'il avait pour la femme était de l'emmener aux prêtresses de Metilete. Il arriva jusqu'à l'une des maisons des prêtresse de Melitele de la ville et trouva bien les quelques prêtresses se préparant à partir.

- Halte !

Les femmes se tournèrent vers lui surprises et l'une d'elle, ancienne, croisa les bras en haussant un sourcil.

- Un souci soldat ? Ou vous avez besoin que l'on vous indique que vos camarades ont déjà assez fait savoir leur demandes …

- Non. J'ai quelqu'un qui doit être emmené au temple.

Il descendit l'elfe avec plus ou moins d'attention. Les deux jeunes prêtresses se précipitèrent et la vieille femme lui donna un regard assez sombre. Il plissa le nez. Il n'aimait pas réellement le regard qu'il avait dès qu'il termina de détacher la femme de son dos en gardant la calamité dans ses bras sans que celui ci ne tombe au sol.

- Quoi, Bordel ?

- Qu'avez-vous fait à cette femme ?

- Merde ? Vous pensez que j'ai le temps de faire ça à une elfe ? Allez-vous faire foutre. Je l'ai trouvé à la sortie des marais de Velen. J'aurais aussi bien pu la laisser à la ville d'avant mais des putains de cons voulaient s'y vider. Surtout avec ça avec elle.

Il tira le gamin qu'il avait sous le bras. Et le mouvement fit à nouveau rire celui-ci. La vieille femme le regarda alors très étrangement avant de se pencher vers la femme toujours inconsciente et blafarde. Il n'était même pas sûr que la femme s'en sorte. Il avait senti le souffle faible lorsqu'elle fut sur son dos.

- Oh … Pauvre enfant. Comme si on avait tenté de la bruler en ne visant que son cœur. Vous dites à la sortie des marais de Velen ?

- Ça peut vous foutre quoi ? Oui. Dans un bosquet dans la tempête avec des monstres non loin et l'autre mioche, là, qui pleurait à faire fuir les Leshens avoisinants. Et surement l'œuvre d'un mage.

Il tenta de mettre le moutard entre les mains de la vieille femme mais celle-ci se pencha à nouveau vers l'elfe inconsciente. Elle grogna avant d'aboyer à ses deux consœurs.

- Mettez la dans la charrette immédiatement. Il faut l'emmener d'urgence au temple. Il semblerait qu'elle lutte contre un sort.

- Oui, mère Nenneke.

Il tenta à nouveau de tendre l'enfant mais la femme se tourna vers lui.

- Gardez l'enfant pour l'instant. Nous ne pouvons l'emmener.

Il resta un instant en silence en absorbant les paroles avant de s'exclamer. Elle venait de dire quoi ? Elle était sérieuse ou venait-elle de lui dire de garder l'enfant à cet instant ?

- Quoi ?!

- Nous avons des blessés et plusieurs cas graves de maladies qui seraient mortelles pour un enfant de cet âge. Sa mère est clairement incapable de s'en charger et je ne peux mettre mes filles à s'en occuper. Nous avons trop peu de main.

- J'ai une tête à savoir quoi faire avec ça ?

- Vous avez bien réussi sur une journée et une nuit. C'est la même chose mais plus longtemps, rétorqua la femme avec sarcasme.

- Je suis soldat, plaida-t-il.

- Et moi prêtresse et soigneuse. Je n'ai pas le temps de me charger d'un enfant qui a l'air très clairement attaché à vous.

Il regarda l'enfant qui tentait encore une fois de s'accrocher à lui. La femme ajouta aussi qu'il serait difficile de s'occuper d'un enfant sur la route avec les attaques des derniers jours. Il grimaça, n'ayant pu dire quoi que ce soit à cette femme qui démonta le moindre de ses arguments contre lui. À la fin, il ne se rendit même pas compte qu'il s'était fait avoir. Il regarda la charrette partant sur la route avec la promesse de la vieille folle de lui transmettre dès que la mère reprendrait conscience. Il passa sa main sur son visage avec désespoirs avant de tourner des talons. Il avait un rapport à faire. Cependant, un point lui vint en baissant les yeux sur l'elfe à présent dans ses bras.

Foltest avait très clairement dit qu'il détestait les non-humains. La prêtresse avait dit que la mère pourrait tout aussi bien mourir à cause du sort qu'elle avait pris. Il pouvait laisser le gamin à l'entrée du ghetto de Wyzima et ne pas s'en inquiéter. Mais, dès que l'idée traversa son esprit, ce ne fut que les railleries qu'il reçut dans sa jeunesse qui lui tordit le cœur qu'il pensait avoir bien enfoncer dans sa poitrine. Si un enfant, sans mère, était laissé là-bas, personne ne s'en occuperait. Il le laisserait crever. Et si la mère revient chercher son enfant et qu'elle ne le retrouvait pas ? Et puis, lui, réussirait-il à laisser un enfant mourir dans de telles conditions ? Lorsque son esprit accepta ce simple fait, il poussa un cri vers le ciel.

- BORDEL DE MERDE !

- Daaaaaa !

- Et ça te fait rire toi ?

L'œil vert s'illumina dès qu'il lui parla et les petites mains tentèrent d'attraper son chapeau. Il grogna à nouveau avant de partir vers la caserne en coinçant l'enfant contre son épaule. Il remonta la rue assez rapidement pour éviter que les habitants ne le remarquent. C'était étrange de voir un soldat avec un bébé contre lui. Beaucoup pourrait chercher à savoir ou à inventer des explications sans queue ni tête. Il passa la porte des soldats et ne dit pas un mot lorsque son officier supérieur le regarda passer. Il arriva aux cuisines et colla l'enfant entre les mains d'une des aides. Celle-ci était assez jeune mais avait déjà un enfant. Et elle était assez terrifiée de lui pour obéir en se taisant.

- Je reviens dans plusieurs heures. Qu'il ait mangé et qu'il ait pris un bain. Trouvez-lui aussi des vêtements.

- … Euh …

- C'est un ordre. À moins que vous préfériez que je m'occupe de vous ?

La jeune fille paniqua et hocha la tête. Il tourna des talons et se dirigea vers le bureau de son officier. Celui-ci clignait encore des yeux mais ne demanda rien. Il bénit pour cela et fit son rapport sans parler de … ce qu'il avait ramassé sur la route. Il devait trouver un endroit pour mettre le gosse pendant la journée ou trouver une solution sur le long terme.

Et il connaissait que trop bien les soi-disant orphelinats. Un enfant elfe aurait très vite terminé plonger dans un puits après avoir été mis dans un sac. Comme il aimait le penser, il était un salaud mais pas un monstre.

Il revint à la cuisine et trouva bien l'enfant qui était assis sagement sur le sol, utilisant le chat présent comme oreiller. Dès qu'il le vit, il agita ses mains vers lui en souriant. La jeune fille l'avait bien changé et lavé. Elle avait même pensé, étrangement, à mettre un bonnet sur la tête de l'enfant, couvrant ses oreilles pointues.

- Te voilà, monstruosité.

- C'est un adorable garçon … vous connaissez son nom ?

- … malheureusement non. Sa mère était … gravement blessée et inconsciente lorsque je les ai trouvés.

Il regarda l'enfant avec une pointe étrange lui perçant la poitrine. Si la mère trouvait la mort, il ne saurait pas comment l'enfant se nommerait. La jeune fille tendit alors un baluchon. Il attrapa celui-ci et y Trouva les affaires avec lesquels l'enfant avait été amené.

- Il peut manger des aliments moues. Vous n'aurez pas à vous inquiéter de trouver une nourrice pour le nourrir. Et … j'ai vu que c'était un non humain. Si … si sa mère est morte, vous devriez lui trouver un nom … et une famille.

- Je verrais … demain.

Il regarda l'enfant ramper vers lui comme si c'était normal. Pourquoi l'enfant lui faisait confiance ainsi ? Savait-il combien de personne il avait tué ? Il attrapa la petite chose qui tentait de se dresser en l'utilisant comme un soutien.

- Il a aussi tendance à vouloir caresser les chiens en leur donnant un nom étrange. Quelque chose sonnant comme "att ol".

- Surement de la langue ancienne. Bien. Je repasse demain matin.

- Vous pourrez le laisser là. Il ne dérange pas, dit alors un des cuistots dans un coin. Et puis, ce n'est pas comme si vous avez d'autres solutions pour l'instant.

Il repartit avec l'enfant contre son épaule à nouveau. Il arriva dans sa chambre. La pièce était petite mais ça lui suffisait. Il y avait un bureau dans un coin, au pied de la fenêtre. Un lit qui était à peu près potable et bien mieux que bien des lieux où il avait dormi. Il ouvrit le coffre au pied du lit et y posa ses armes ainsi que le baluchon de vêtements alors que l'enfant observait les fissures dans le mur en mâchonnant le morceau de pain qu'avait donné la jeune fille.

Il s'assit à coté et prit sa tête entre ses mains en grognant. Comment était-il arrivé dans cette merde ? Il jura un instant avant que l'enfant pointe alors quelque chose avec insistance en disant quelque chose en rapport avec one, et ru. Il leva la tête et vit les deux bois de cerfs contre le mur opposé, juste au-dessus du bouclier de la Téméria. Et vu la façon avec insistance que le garçon lui pointait l'objet, il devait surement vivre avec un cerf. S'il avait sauvé une des dryades du coin, il était rendu. Non. C'était une elfe et rien d'autres.

- Bon, Galopin … dors.

Il se laissa glisser dans le lit après avoir posé l'enfant dans la seconde malle qu'il avait improvisé comme un lit. L'elfe le fixa un moment, jouant avec la chemise restée en fond avant de se laisser tomber dans la petite couverture bleu clair. Il regarda le plafond en grognant. Vraiment ? Dans quoi il s'était embarqué ?


Il se réveilla le lendemain matin en entendant les pleurs de l'enfant. Il tourna la tête, regardant celui-ci assit dans le coffre, avec le regard le plus triste qu'il avait vu. Il ne put que jurer envers le créateur ou quel que soit la divinité qu'il pouvait prier si il croyait en quelque chose. L'enfant le faisait se sentir coupable. Mais, le garder pendant l'absence de sa mère, ce n'était pas possible. Il était un soldat. Il n'avait pas de famille. Et le confier à nouveau à l'aide en cuisine, ça ne pourrait pas fonctionner à chaque fois.

Il attrapa le garçon qui se colla contre lui. Il semblait avoir encore eut un cauchemar. Il était clair à présent que quoiqu'ait attaqué la mère, le fils avait tout vu. Il emmena le garçon à nouveau aux cuisines et lui trouva de quoi manger. Il avait néanmoins des responsabilités qu'il ne pouvait ignorer. Et surtout avec un enfant comme le garçon en face de lui. C'était un elfe. Et beaucoup des personnes détestaient les membres de ce peuple juste pour exister. Lui, il n'avait réellement pas d'avis dessus. Il suivait les ordres de son roi et protégerait son pays.

Il sortit de la vue du garçon qui mangeait tranquillement ce qui lui avait été donné. Il alla voir son officier à qui il donna son rapport ainsi ce qu'il avait récupéré sur l'espion dont il s'était chargé. Il se concentra uniquement sur ce qu'il avait appris de l'interrogation de celui-ci et indiqua sur la carte ainsi que les noms qu'il avait eus.

Un son à la porte interrompit les différentes discussions. Il fut surpris de voir la cuisinière, quelque peu inquiète.

- Puis-je voir le lieutenant Roche un instant ?

- Un souci ?

La femme paniqua en regardant l'officier supérieur l'interroger. Il avait surtout le droit à un regard d'autres. Il haussa un sourcil en croisant les bras. Plusieurs détournèrent la tête, inquiet. Ils avaient pensé quoi, encore ? La femme pourtant resta très élusive. Bien pour elle. Il devrait l'indiquer à l'un des membres des renseignements de la Téméria si il y avait besoin d'agent en plus. Il sortit en gardant le silence et regarda la femme. Celle-ci soupira avant de parler à voix basse.

- Il … il a commencé à pleurer et vous chercher. Il n'est pas turbulent mais, ça risque d'être compliqué de le garder dans un espace où l'on travaille.

- Bien. J'aviserais. Vous pouvez encore le garder ce matin ?

- Oui. Mais, si un des chambellans descend, ça risque de devenir plus compliquer d'expliquer sa présence.

Elle n'avait pas tort. Il revint et il lui fut demandé pourquoi la cuisinière voulait le voir. Il indiqua simplement qu'il avait eu vent de rumeurs sur un empoisonneur. Ce qui n'était pas faux, en réalité. Et une des raisons pour laquelle il avait confié à la jeune femme l'elfe, c'était qu'elle était déjà venue voir pour indiquer des personnes étranges qui sont venus dans la cuisine. Ça avait évité une tentative d'assassinat de plusieurs nobles de la cour du Roi. Ils achetèrent cela.

Il nota néanmoins le regard du vieux médecin de la garnison de Wyzima. Celui-ci était trop ancien pour ne pas noter les petits détails. Le vieux Jethro avait vu bien des choses et en avait soigné beaucoup. Il devait être aussi têtu que la vieille Nenneke du temple de Metilete, selon les rumeurs. Bien qu'un très bon chirurgien, il ne le connaissait pas assez pour discuter avec lui. Mais, au moins, le médecin était un des rares qui ne lui rappelait pas qu'il était le fils d'une pute et un gamin sauvé de la rue par Foltest. Par contre, il pouvait être une plaie pour ce qui est question des blessures. Même avec les cheveux blancs et le visage marqué par les années, l'ancien avait encore de bon réflexe et le regard vif.

Il revint à la cuisine et récupéra le garçon qui sembla s'illuminer de joie dès qu'il passa le pas du seuil. Aller savoir pourquoi mais il devait ressembler à quelqu'un que le garçon appréciait et connaissait. Mais, la jeune femme avait raison. Le laisser ici n'était pas la solution. Le garder avec lui non plus.

La femme elfe pourrait très bien le récupérer lorsqu'elle se réveillerait à l'un des orphelinats de la ville. Et puis, il était soldat, pas nounou. Il revint à ce qui lui servait de chambre et reposa le garçon sur le sol. Celui-ci commença à chercher autours de lui, surement un jouet. Il ferma la porte et plongea dans les derniers papiers qu'on lui avait donné. Il relut des informations lorsqu'il sentit contre sa jambe des petites mains le saisir. Il tourna de l'œil et trouva le bambin commencer à tenter de se hisser contre sa jambe pour tenir debout. Mais, il était encore trop jeune pour pouvoir marcher debout. L'enfant tomba au sol et se mit à rire en frappant ses mains.

- Galopin, tu essayes déjà à te déplacer ? Trop petit.

L'enfant commença à babiller en le fixant et lui tendit les mains. Il ne savait pas trop de quoi il était question et laissa sa main. Les petits doigts le saisirent fermement et le garçon commença à tirer. Il souleva le bras et le bambin fut sur ses deux pieds. Il tenta de pousser ses jambes pour avancer en l'utilisant lui comme aide. il ne put retenir un ricanement en regardant l'air concentré du garçon.

- On peut dire que tu es têtu.

Le bambin sourit à nouveau avant de se déplacer en attrapant un bord du bureau. Il le regarda un instant avant de revenir à ses documents. Il emmènerait l'elfe à l'orphelinat le prochain jour. Certes, il n'était pas très sûr de cela mais il ne pouvait pas s'occuper d'un enfant. Il était soldat, membre des forces spéciales de Téméria. Et il tuait des elfes et des non-humains. Ce serait presque être hypocrite si il s'occupait d'un.

Il s'arrêta en entendant un pleur et releva la tête. Le bambin se tenait le front en pleur. Il nota les petites mains commencer à toucher la cicatrice et les larmes devenir de plus en plus importante. Comme si l'enfant souffrait de la blessure. Et c'était quasi sûr que cela devait faire mal.

Il attrapa le garçon et regarda un peu mieux celle-ci. C'était clairement une marque faite à la lame. Mais, quelqu'un avait surement chauffé la lame pour le faire puisqu'il y avait comme une marque de brulures dessus. Si il tenait le monstre qui avait fait cela, il ne resterait rien du corps lorsqu'il aurait terminé. Mais, pour l''instant, il devait s'occuper d'un enfant qui pleurait clairement parce qu'il avait mal. Il ne savait pas quoi faire pour cela. Certes, il pouvait faire des premiers soins comme tout bon soldat après un combat. Mais il était sûr que c'était différent pour un enfant. Surtout un enfant de cet âge-là.

Il grogna en attrapant l'enfant contre lui à nouveau. C'était la seule position qu'il savait que le bambin se sentait en sécurité. Il ouvrit la porte et respira. Il était assez tard pour que les autres soient occupés. Il marcha avec sa charge en direction de l'infirmerie. Il regarda par le couloir avant de continuer à avancer et sortir dans la cour. Il traversa celle-ci et décida que passer par la porte de côté que celle principale était une meilleure idée.

Il arriva devant la maison juste devant l'une des tours du rempart. Il frappa à celle-ci et entendit les grognements du résident. La porte s'ouvrit et le vieux médecin cligna des yeux en le regardant puis regardant ce qu'il avait entre les mains.

- … Je veux savoir ?

- Va te faire foutre. Vérifie seulement ce qu'il a.

L'ancien lui fit signe de rentrer avec sa charge qui reniflait. Le médecin alluma la lumière et lui indiqua l'un des lits vides. Pour une fois qu'il n'y avait pas de patients ni les autres médecins ou soldats qui trainaient dans l'infirmerie. Jethro approcha alors de la tête du bambin la bougie et fronça les sourcils avant de le regarder.

- Tu as …

- Je ne l'ai pas fait. Tu me prends pour quoi ?

- Non. Je demandais si tu avais le fils de chien qui avait fait cela. Et laisse-moi deviner, c'est cela ce dont la jeunette voulait te parler.

Il croisa les bras en grognant mais ne dit rien. Le médecin passa les doigts sur le front et le bambin poussa un cri et le regarda en larme. Il avança mais le vieux s'écarta et alla attraper un pot dans une des étagères avant de revenir et étaler une pâte sur le front de l'enfant. Celui-ci cligna des yeux et fixa l'ancien avec plus d'attention, comme suspicieux. Il fut surpris car il pensait que le bambin ferait confiance à n'importe qui vu comment il réagissait avec lui.

- Et comment tu t'es retrouvé avec … ce morpion ? Eh Talar ! Je t'entends, crétin.

Il sursauta en voyant alors une porte s'ouvrir sur un homme portant un monocle avec une bouteille d'alcool dans la main. Il se tendit mais le médecin resta neutre en terminant de masser la blessure du gamin doucement.

- Roche ... voici Talar. Un sale gosse comme toi.

- Ça fait putain de plaisir de savoir que tu m'aimes toujours.

- Autant que la peste. Gardes cela pour toi. Roche n'a pas besoin de tes indiscrétions pour cela.

- J'étais déjà au courant. Et j'ai putain de rien à dire. Il fait ce qu'il veut.

Il resta surpris par le commentaire et nota alors que l'elfe n'avait pas lâché sa main tout le long. L'enfant s'endormit alors, le tenant. Jethro soupira en regardant le bambin à présent couché sur un lit bien trop grand pour lui.

- C'est dans quel foutoir que tu t'es foutu, gamin ?

- Trouvé une elfe avec son morpion sur les routes de Velen. Un mage semble les avoir attaqués. Mère inconsciente et pas prête de se réveiller vu les blessures de brulure proche du cœur.

- Ça me troue le cul. J'suis pas très attendri par les elfes mais, ça.

- Et je soupçonne que le putain de mage s'est amusé à le faire devant le gamin et aller jusqu'à graver à la lame chauffée sur le front.

Il sentait la rage en regardant l'enfant dormant, le tenant fermement. Il était clair qu'il semblait être une ancre pour un enfant. Le fameux Talar frotta son menton en réfléchissant avant de vider une rasade de sa bouteille et se laisser tomber sur la chaise à coté. Le médecin attrapa deux verres et les posa sur le bord du lit.

- Bon. Et tu comptes faire quoi du gosse à présent ?

- Je l'emmène demain à l'orphelinat. Sa mère le récupérera dès qu'elle reprendra conscience.

Il nota la grimace du médecin mais le fameux Talar hocha simplement la tête en buvant un nouveau coup. Il attrapa son propre verre et but le contenu. Il remercia la chaleur qui piqua le fond de sa gorge même si ce n'était pas assez pour le rendre soul jusqu'à oublier les derniers jours. Il aimerait bien.

- Ce gamin survivra pas le choc. Trop petit. Et il s'est clairement attaché à toi. On sait aussi bien comment les orphelinats traitent les elfes.

- J'en ai l'air de m'en soucier.

- Assez pour que tu m'amènes un gamin, tard le soir, pour une blessure.

Il grogna mais ne dit rien avant de récupérer le bambin. Il ne dit rien en sortant mais nota alors Talar qui le suivait. Il lui adressa un regard sombre mais l'homme leva les mains en signe de paix.

- T'as donné des points intéressants. J'pense qu'il serait foutrement intéressant de savoir ce qui est arrivé à cette femme et son gosse. Simplement parce qu'il peut être possible que le putain de mage avait d'autres cibles. T'as un truc en plus ?

Il resta surpris. Talar ajouta qu'il avait pas mal d'ami et qu'il était lui-même curieux de savoir ce qu'il avait trouvé. Il décrivit alors la femme rapidement, rousse, yeux vert émeraude, jolie Elfe pour les standards elfiques et humains. Il présenta alors le morceau de bois ciselé qu'il avait trouvé. Talar commenta qu'il n'avait jamais vu d'ouvrage aussi précis. Mais il se pencherait dessus après avoir pris une esquisse du bout de bois.


Le bâtiment était dans un des bas quartiers de la ville. Il sentit un peu un poids en regardant celui-ci alors que le garçon somnolait encore. Il avait décidé de l'emmener à l'orphelinat. D'un coté, il était soldat, il n'avait pas le temps de s'occuper d'un enfant. Mais, aussi, le bambin était un elfe et il était Vernon Roche, membre des forces spéciales. Il tuait des non-humains. Certes, jamais des enfants, mais il avait du sang sur les mains.

Il frappa à la porte et une femme ancienne ouvrit. Il grimaça en sentant l'alcool et la laideur de la femme. Celle ci le fixa très étrangement avant de regarder ce qu'il avait entre les mains.

- Vous voulez ...

- Sa mère est blessée pour l'instant. Elle ne peut s'en occuper.

- Encore une putain de bouche à nourrir. Laissez-le dans le coin. J'm'en occuperais plus tard.

Elle pointa un coin de la pièce. Il sentit ses sourcils se froncer. Il y avait plusieurs enfants déjà présents mais certains étaient clairement trop maigre. Et il constata une différence entre les humains et les deux autres enfants elfes. Ces derniers avaient des marques sur les bras. L'un des deux le vit le fixer et tenta de se faire plus petit qu'il n'était déjà. La matrone ordonna à plusieurs des enfants de faire leur tâche. Elle revint à lui alors qu'il posait le bambin. Il l'entendit grogner à cet instant.

- Encore un putain d'elfe ? On devrait les noyer lorsqu'ils naissent ceux-là. Ces saletés de non-humains.

Il arrêta son mouvement. Il nota parfaitement aussi le regard haineux pour un des jeunes garçons et terrifié pour l'autre. Le bambin se réveilla à cet instant et il fut confronté aux deux yeux verts. Il lâcha sa prise et se redressa pour sortir. Il devait sortir. Il n'était pas capable de s'occuper d'un enfant.

Il sortit entendant les pleurs derrière lui. Il marcha, décidé mais son cœur se tordait dans sa poitrine. Il entendit à nouveau les cris. Il s'arrêta en plein milieu de la rue. Dans son dos se trouvait encore la maison plus sombre que le royaume des morts.


Il grogna, appuyé contre son poing alors que le vieux médecin riait en donnant un bonbon au miel au gamin. Celui-ci était assis sur ses genoux, jouant avec le bord de son chapeau.

- Donc … tu es retourné le chercher …

- Vu l'état, autant creuser la tombe directement. Elle l'aurait tué. Les deux gamins elfes enfermés chez elle aussi.

- Je crois que tu les as emmenés chez les elfes du bas quartier.

- La ferme !

L'ancien se mit à rire à nouveau. Talar à coté, riait encore plus fort. Il avait décidé récupérer le bambin et maintenant, deux semaines s'étaient passés depuis qu'il avait dit qu'il mettrait l'elfe dans l'orphelinat. Il avait fait demi-tour pour le récupérer. Il avait vécu un enfer dans la rue. Un bambin qui pourrait avoir de la chance d'avoir une autre vie que celui de la rue.

- Bordel de Merde. Vous auriez voulu que je fasse quoi ?

- Me'de !

Il se tendit violemment. Il regarda avec les deux autres vers l'enfant sur ses genoux. Le bambin venait de dire quoi ? Celui-ci poussa un nouveau rire en attrapant son pied pour le mettre dans sa bouche. Lorsque la mère reprendra conscience, si elle découvrait que son fils venait d'apprendre un juron, elle allait le tuer. Il avait déjà vu des mères terrifiantes faire des dégâts pour protéger leur enfant.

- Bon, sortez de mon infirmerie. Roche ? Tu pourras le poser là lorsque tu ne pourras t'en occuper. Maintenant, sortez, j'ai des idiots à soigner.

Il hocha la tête avant d'emporter le galopin qui devait définitivement aller dormir. Il grogna puisqu'il s'était à présent englué avec le gamin. Mais, il ne pouvait réellement pas laisser le gamin entre les mains de n'importe qui. Il n'avait confiance en personne. À la limite, le vieux Jethro pour s'occuper du garçon lorsqu'il ne pouvait pas. Mais, tant que la mère était inconsciente, il préférait que l'enfant soit en sécurité.

Il le ramena dans sa chambre et le posa sur le sol. Talar l'avait suivi. La seule raison pour laquelle personne ne lui posait de question, c'était grâce à ce dernier. Celui-ci était revenu le voir avec un sourire en indiquant que son officier supérieur ne lui poserait aucune question. Il avait débarqué, le soir même où il était revenu avec le gamin, dans sa chambre avec une bouteille d'alcool ainsi que plusieurs jouets et vêtements. Il était en réalité l'un des officiers des services de renseignements de la Téméria. Il allait définitivement finir au bout d'une corde. Seulement, Talar indiqua simplement qu'il préférait un salaud comme lui que n'importe lequel salaud qui aurait très vite fini par tuer la mère et noyer un gosse. Surtout s'ils étaient amenés à travailler ensemble.

Donc, Talar avait fait taire son officier supérieur en lui conseillant de regarder dans l'autre sens. Après tous, ce n'était pas jusqu'à la fin des temps. Il y avait de fortes chances que la mère se réveille quand même. Il allait juste devoir se charger du garçon pendant un temps.

- Va falloir que tu lui trouves un putain de nom à ce morpion. Tu vas pas l'appelé elfe toute sa vie. C'est comme offrir la corde pour se pendre à chaque ville.

- J'ai une gueule à pouvoir trouver un nom ?

- Meeeddeee.

Les deux regardèrent le garçon qui marchait à présent dans la pièce alors qu'il lisait la prochaine mission de Foltest. Heureusement, c'était dans les environs de Wyzima ainsi, il pourrait revenir la nuit. Talar ricana en reprenant une rasade alors que l'enfant semblait parfaitement intéressé par les fissures du mur. Il attrapa la bouteille en récupérant alors la première lettre que lui avait envoyé la vieille femme. Celle-ci avait dû faire appel à un mage. La femme semblait avoir été maudite.

Il grimaça en découvrant alors que l'ancienne était en réalité la femme qu'il avait rencontrée, était la mère Nenneke. C'était celle qui avait la charge du temple de Metilete. Quoiqu'il aurait tenté, elle aurait empêché l'enfant d'y aller. Et Talar eut la gentillesse de lui donner les informations du pourquoi. Plusieurs maladies avaient décimé des habitants. Le temple accueillait de nombreux malades des zones contaminés. Et c'étaient souvent des maladies qui frappaient les très jeunes ou les anciens. Oui. Envoyer l'enfant l'aurait condamné, comme le mettre dans l'orphelinat.

- J'ai cherché un nom qui pourrait correspondre aux siens. Mais rien ne semble coller ou encore approcher du nom qu'il avait avant. Cole, Paul, Aodren, ect …

- Fait voir ta putain de liste … Ça me troue le cul. Il y en a une quantité. Qui t'a proposé celui-là ?

Il regarda le nom pointé avant de réfléchir un instant tout en retirant la flèche de la bouche du gamin. Il devra fermer fermement sa seconde caisse avec ses armes dedans. Qui aurait cru qu'un bambin pouvait demander autant d'attention ? Et surtout, qu'un enfant puisse mettre autant de chose dans sa bouche ?

- Le cuistot du roi. Cette calamité a réussi à faire se rouler sur le dos le chien de Foltest pour lui caresser le ventre alors que ce dernier n'a pas hésité à sauter à la gorge d'un assassin et lui briser la nuque pas même la semaine d'avant.

- Tu n'as qu'à l'appeler Calamité.

- Pour me faire occire par la plupart des servants ou sa mère si elle revient ? Il les a à présent sous son charme. J'ai hésité de l'amener à la magicienne de la cour pour vérifier si ce n'était pas un enchantement. Mais non. Ce gosse …

- Ce gosse est un putain d'innocent. Et le terrifiant Vernon Roche a été battu par un bambin.

Il grogna avant de revenir à la liste qui avait été fait par les propositions des quelques uns qui savaient qu'un bambin elfe était à sa charge actuellement. Cependant, l'absence de bruit l'arrêta. Il releva la tête et fut imité par l'espion. Ils jurèrent tous les deux puisque la porte était actuellement ouverte et l'elfe était absent. Comment était-ce possible ? L'enfant marchait à peine.

Il sortit dans le couloir et ne vit aucune trace du garçon en regardant des deux côtés. Talar avala une nouvelle rasade avant de pointer la direction des escaliers.

- Je descends, ce sera moins étrange que je sois trouvé en bas qu'en haut actuellement. C'est petit, ça peut pas aller bien loin.

- … avec un elfe, j'ai appris à me méfier.

Il remonta le couloir en jurant et vérifiant à chaque angle. Et personne ne semblait l'avoir vu ce qui relevait du miracle. Comment un garçon pouvait réussir à échapper à la vue d'un adulte ? Et si c'était un sort pour … il décida de monter rapidement vers les appartements du roi mais rien. Pas un bruit ni de mouvements inquiétants. Il redescendit le couloir en essayant de se rationaliser. C'était un bambin. Un bambin elfe qu'il avait amené là où des hommes tuaient des elfes. Il en avait lui-même tué mais jamais un enfant ou un civil. Il chassait les Scoia'tael, ennemis de la Téméria et rien d'autre. Ça ne devait pas être compliqué à suivre, un bébé elfe. Non ?


Eh bien si. Comment le gosse pouvait avoir disparu ? Il commençait même à paniquer au point de demander à certains des soldats s'ils n'ont pas vu passer un enfant. Plusieurs le fixèrent étrangement. D'autres indiquèrent avoir bien vu un truc petit se déplacer dans les couloirs mais n'y avaient prêté aucune attention.

À ces derniers, il les envoya s'entrainer jusqu'à recracher leur entrailles. Ils auraient dû repérer la moindre chose et l'analyser. Ils étaient censés être ceux qui gardaient le roi et pas un quelconque bourgeois.

Il continua d'arpenter les couloirs avant d'entendre des pleurs assez familiers. Il tourna la tête et vit la porte entre ouverte de la magicienne de la cour. Il eut un blanc puis quelque chose qu'il apparenta à la peur le traversa. Il avait peur pour un enfant elfe ? Un enfant elfe qu'il s'occupait maintenant depuis un moment. Il passa la porte et chercha les sources des pleurs et vit bien le gamin entre les mains de la magicienne. Il reconnut la fameuse Triss Merigold. Il racla sa gorge.

- Cette calamité est à moi, madame.

Elle tourna les yeux vers lui et le gamin tendit les bras en larme dans sa direction. il nota alors la plupart des objets au sol, comme si ils avaient volé avant de s'effondrer. La femme le regarda alors avec surprise.

- Vous saviez qu'il pouvait utiliser la magie ?

- Pardon ?

Elle posa le garçon au sol. Il commença à approcher mais elle leva la main vers lui pour l'arrêter et agita les doigts. Plusieurs étincelles prirent la forme d'une lumière. Il vit le bambin arrêter de pleurer un instant avant de rires en voyant la lueur lui tourner autours. Puis, il vit plusieurs objets s'élever et le garçon disparaitre pour apparaitre sur l'étagère en tentant d'attraper la lumière. Il faillit avoir définitivement un arrêt de son cœur en voyant le petit corps avançant sur l'étagère en équilibre. La magicienne eut un rire.

- Il m'a autant surpris. Il est tombé. C'est pourquoi il pleurait.

- Bordel de … Descends de là, morpion.

- Da ?

Il regarda le garçon pointer la lumière avec curiosité et interrogation. Il croisa les bras et haussa un sourcil. Le garçon se renfonça, comprenant peut-être qu'il avait fait une bêtise. Mais ça pouvait expliquer comment il avait disparu si vite. Il leva les bras pour attraper le petit monstre qui commençait à lui faire avoir des sueurs froides. Celui-ci se laissa attraper sans opposer de résistance. Il respira en constatant bien que le petit chapeau était bien en place par-dessus les oreilles. Au moins, on ne lui poserait pas de questions stupides sur la présence d'un bébé elfe.

- C'est le vôtre ?

Il allait néanmoins avoir le droit à celle-là.

- Non. À ma dernière mission sur Velen. J'ai ramassé ce galopin avec sa mère blessée. Celle-ci est inconsciente depuis et est à la charge du temple. Et bordel, je me suis fait avoir par la vieille folle.

- Oh … et il a un nom, ce petit bout de chou ?

- … Non. Sa mère n'a pas pu me donner son nom. Elle était inconsciente.

Il avait un certain malaise à cet instant. Et le regard de la rousse indiqua très rapidement qu'elle avait compris que non, il ne savait pas comment s'appelait l'enfant. Elle tourna des talons avant de revenir avec un livre assez ancien. Il fut surpris en lisant alors plusieurs noms sur la première page. La magicienne lui donnait le livre pour surement l'aider sur la question.

- Tenez. Certes, ce sont des noms elfes pour beaucoup mais ça peut vous donner des idées. Si … si sa mère meurt, il devrait au moins avoir le droit d'avoir un nom.

Il attrapa le livre et garda la catastrophe contre lui. Même si l'envie de le coincer sous le bras le tenait fortement. Il repartit rapidement pour remettre la calamité sur patte dans sa chambre. Mais, au coin de couloir, il se stoppa net et blêmit. Le roi était là.

- Lieutenant Roche, s'exclama le roi en commençant à s'avancer dans sa direction.

- Votre altesse.

Il chercha une solution et vit Talar ouvrir la porte à coté et lui faire signe. Il passa rapidement le livre et l'enfant qui commença à pleurer dès qu'il le lâcha. L'espion lui fit signe qu'il l'emmènerait là où il devrait être. Le roi ne sembla même pas s'être aperçu que, quelques secondes, avant, il avait quelque chose qui gigotait dans ses bras.

Il grimaça en entendant des pleurs à cet instant. Ce n'était pas une bonne chose car même le roi haussa un sourcil en fixant la direction par laquelle Talar avait embarqué le bambin. Mais il fit comme si il n'avait rien entendu.

- Nous avons une insurrection, capitaine, et j'attends de vous que vous vous en chargiez.

- Ordonnez, mon roi. Et je me chargerais des ennemis de la Téméria.

- Je sais … vous partirez demain.

Il garda un regard fixe et le roi partit avec sa suite. Il ne put que respirer après que le roi soit assez loin. C'était presque de la trahison ce qu'il faisait. Était-ce ? Il frissonna en repartant jusqu'à ce qui lui servait de chambre et poussa la porte. Il trouva le gamin assit sur le sol avec le livre en face et Talar qui riait.

- Allez gamin. Choisis.

- Tu fous quoi là ?

L'espion releva la tête, terminant de boire son verre avec un sourire et pointa alors le gamin.

- Puisqu'on n'arrive pas à décider. Il choisit, le mouflet. Par contre, j'ai un nom de famille à cause de son nid à corbeau tant que l'on ne connait pas son vrai nom. Je me suis dit que Cerbin lui irait bien. C'est corbeau dans la putain de langue elfe.

Il regarda les cheveux indisciplinés sur le haut de la tête. Oui. Ça pouvait coller avec la noirceur de la couleur et la bataille qu'étaient les cheveux. Le gamin tapa alors une page en riant. Il se pencha et regarda la main sur un prénom. Il regarda celui-ci avec une certaine surprise. Le gamin avait la main tapant sur un nom bien étrange. Il regarda la ligne d'à côté et eut une sorte de rire un peu désabuser.

- Mandos … il fallait que tu choisisses un nom d'un ancien seigneur elfe.

- Da ? Mmaa osss ?

- Il me troue le cul ce gosse.

Il releva la tête vers Talar avec un ricanement avant de dire.

- Mandos Cerbin, un gamin putain d'innocent. Achève le chef des services secrets de Téméria avec sa gueule de galopin.

Talar se mit à rire aux éclats en tapant son genou.

- Bon. J'te laisse avec notre vagabond du soir. J'garderais une oreille. Et putain, vas voir à envoyer une lettre au temple. Qu'tu décides si tu joues encore longtemps les gardes morpion ou que tu lui trouves une putain de famille qui le prendrait.

Il hocha la tête, fermant le livre et attrapant l'elfe qui s'était laissé tomber en avant pour se rouler en boule et dormir. Il le remit dans le coffre et le recouvrit d'une couverture. Il se laissa tomber sur son matelas et jeta ses bottes sur un coté. Il regarda le plafond en réfléchissant. Talar avait raison. Il devait s'inquiéter de la situation. L'aventure du jour était un bon exemple de ce qui pouvait arriver. Il devait trouver une solution plus adéquate ou savoir combien de temps la situation allait rester.

- Mandos … pas mal pour un elfe. Tant que je ne connais pas ton prénom.


Et voilàà ^^

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