Titre : Beaucoup de bruit pour rien…

Auteur : Blaise le poussin masqué (Manu Blaise, si vous voulez ou même Manu…)

Avertissement : Slash HP/DM + pas mal d'autre…

Disclamer : J.K.Rowling a la propriété exclusive de ses personnages ! comme je trouve que c'est pas juste, j'en ai inventé d'autre, et eux, y sont à moi tout seul ! na !

Genre : Romance, Humour et autres…

Petit mot : alors, un petit renseignement d'abord : le titre vient d'une pièce de Shakespeare Much ado about nothing, parce que l'intrigue principale m'est venue en la lisant. C'est l'histoire de deux personnes qui se disputent tout le temps et finissent par tomber amoureux… en gros… Mais ma fic s'en éloigne pas mal…

*~*~*~*~*~*~*~*

Réponses Reviews !

Saael' : ahhh ! ta review du chapitre quatre ! j'ai eu si peur que tu es disparu ! snif, snif en fait c'était juste un retard de chez moi… j'étais tout triste de ne pas l'avoir… ça manque vite ton dynamisme revieweur… Moi z'aussi je suis contente d'être dans le même asile que toi ! et pour Cacile, ne t'inquiète pas, je la respecte trop, je t'aime trop, et je suis déjà deux… donc rien à craindre ! (et pis, je veux accéder au paradis du yaoi moi !) Je suis content que tu retrouves du toi dans Valentin et les autres ! ça veut dire qu'ils ne sont pas complètement abstraits !

Oups, retour en arrière, j'ai ton nouveau message (en double, merci ffnet ! moi, ça me dérange pas…) flatté beaucoup d'être imprimé… bouhouhou… vous êtes tous tellement zentil aveque moâ… *se tape sur la tête gentiment pour se remettre les esprits en place* snif, snif merci ! bisouxes très fort !

Célinette :  woaw ! une très longue review ! j'ai déjà dis que j'aimais les longues reviews ? ça me fait rire quand tu parles de dualité ! ton faussement outré mais on est pas Jekyll et Hide ! ^^ ! Sinon, je lance aussi des confettis sur ffnet. Et vraiment bon courage pour le devoir de droit !      Pour le comportement de Rogue… oui, je me disais que la guerre plus l'amour ça devait ébranler un homme… et pour ce qu'il dit sur Harry, en fait, c'est que je connais pas mal de prof, et en fait, parfois ils sont très désagréables avec un élève, mais en fait ils l'aiment bien. C'est juste pour le forcer un peu… parfois ils ont des idées bizarres les profs… Pour Valentin, je crois que ce chapitre le rend un peu moins parfait, parfait… enfin, à toi de me le dire !

Pour le français… heu… en fait, je crois pas que ce soit une langue morte ^^ ! nan, en fait, c'est parce que j'ai vu en chine un bureau dans une école qui s'appelait bureau d'étude des langues morte, latin, grec, français. Ça m'avait fait un choc quand j'avais vu ça… je m'en suis souvenu en écrivant…

Pour Harry et Draco, on en parle dans ce chapitre… j'adore la façon que tu as de les voir ! le paradis des attrapeur ! mdr ça peut être bien ça…

Mione, tu vas bientôt la voir…un ou deux chapitres je crois… sinon, pour ne pas te faire languire un peu plus, c'est tout simplement un garçon roux qu'elle essaye de ne pas voir qui l'empêche de travailler… Et oui ! elle est amoureuse à en perdre le goût du travail ! c'est bête, mais c'est comme ça ! Quant à Dorian, je peux toujours lui demander, mais j'ai l'impression que les deux ne sont pas très prêteur… maintenant, si c'est juste le bisou, et que tu as déjà quelqu'un, y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ? ^^ (et non, je ne te prends pas pour une folle comme j'espère que tu fais de même pour nous !  je connais bien la différence internet, vie « normal », nous, on dit jamais je normalement… je prends cela comme un signe de bonne humeur, et j'en suis heureux !)

Merci beaucoup de reviewer (et merci pour la pub ! je suis ta fic depuis longtemps ! j'adore !)

Bisouxes !

Nicolina : kikoo ! merci de passer me voir, j'en profite pour te redire que j'aime beaucoup ton one shot cadeau à BabyDracky ! je ne me lasserai jamais de ton bonjour ! et j'sommes pas assez ivre pour aller plus mal que si on allait mieux ! hum… bon… d'accord, j'arrête. Merci mille et mille fois ! Bisouxes !

DW alias Ptite Elfe :  alors, ça c'est bien passé ton devoir de philo ! j'espère que Célinette t'a bien aidée ! Pour rogue, la réponse est chez Célinette (je veux dire la réponse à la review de célinette ^^) j'adore la suite de ta review… en fait j'aime beaucoup quand les review me fond rire autant que les fics… ah ! alors la réplique de Valentin te plait ! et le personnage aussi, je nage dans le bonheur ! savoir pourquoi la pratique de baguette sans magie (oups, je suis contaminé…) est interdite par le ministère, en fait je ne sais pas si c'est comme ça dans le bouquin, mais ils ne le font jamais, donc, je me suis dis, pourquoi pas interdit ?

Vraiment ravi que cela t'ait plus et de ta review, car comme dirait mon arrière-grand-oncle au second degré, un récit sans review, c'est comme un baiser sans moustache ! (hum, il faudrait peut-être que je réfléchisse à l'implication de cette phrase avant de la dire comme ça…. Bon tant pis !)

Bisouxes à toi ! (et joyeux noël, bonne santé à tout aussi ! ^^ !)

Océ : donc, je suppose que tu es en vacances maintenant… merci pour ta review en Joyeux Noël à toi aussi ! je suis vraiment content que ce match t'ait plus surtout si t'habitude, tu t'ennui ! j'en reviens pas ! Ryry et Drackie sont là, dans ce chapitre, même si ça ne va pas fort… je te laisse lire !

Luffynette : merci d'être toujours là ! si tu as frémis et soupirée pendant ce chapitre, je n'ai plus qu'à te remercier ! c'est beaucoup pour ma fic ! merci !

Hanna : merci ! ça m fait plaisir de savoir que Valentin plait ! et voilà le chapitre suivant ! bisouxes !

Hat'chan : wow ! faire passer malfoy au second plan pour Valentin ! ça c'est un exploit ! merci vraiment ! Brewster a eu beaucoup de mal… mais il espère rejoindre Jordan pour commenter les matchs sur la télé sorcier. (je ne sais pas s'ils ont ça…) ce chapitre est un peu plus méditatif peut-être… enfin, je ne sais pas trop… bref, il est différent ! voilà. Bon, non mais c'est vrai, c'est à toi de me dire comment c'est ! je ne peux qu'espérer que cela ne te décevra pas ! bisouxes !

Celine.s : désolé pour l'ordre des places… Si ça peut te rassurer, ils sont très proches… et pour le match, Madame Bibine ayant eu une crise grave à la fin, le compte des points ayant été suspendu, parce qu'on ne savait plus s'il fallait compter les strikes et les essais aussi… enfin bref, on a décrété que ce serait un match nul ! voilà… sinon, ton compliment me touche beaucoup. C'est agréable de ce rendre compte que ses efforts donnent des fruits ! merci beaucoup de ta review pour ça ! bisouxes !

Sailor digitale : voilà un chapitre juste avant noël… j'espère que tu l'auras ! merci pour ta review et pour Valentin ! j'espère que la suite va te plaire ! bisouxes.

NaNa : ouf, je suis presque rassuré… pas de Zola… moi, j'aime ton imagination débridée… c'est beaucoup plus drôle comme ça ! crois-tu que la nouvelle édition du quidditch à travers les âges plaisent plus à Hermione ou à Ron… c'est un livre, mais c'est du quidditch… entre les deux, mes cœurs balancent (oui on est deux ! et un peu tordu sur internet, c'est pour ça qu'on nous a enfermé sur ombre et folie…) bonne lecture ! bisouxes…

Caro : caro ! tu es revenue ! ah, ça me fait bien plaisir ! oui, les profs n'ont pas l'air de vouloir se fatiguer… est-ce vraiment une bonne idée de laisser Valentin en faire à sa guise ? merci de ta review ! bisouxes !

Miss lulu :  merci de ta review ! ça fait toujours plaisir de voir des gens nouveau ! alors, si en plus tu me dis que ma fic est génial ! merci ! voilà la suite !

XD :  encore une nouvelle tête ! merci ! pour Draco et Harry… encore un peu de patience… mais pour le nouveau chapitre… il est là ! merci !

Drackyfrog : promis, j'ai pas explosé… du moins, seulement virtuellement… c'est drôle ce que tu me dis ! j'ai essayé d'être le plus clair possible, mais c'est vrai que je n'explique pas beaucoup… pour serre d'aigle, en fait, je n'avais pas pensé au jeu de mot ! dans ma tête, c'était plutôt, une référence au fait qu'il était animagus. Mais Marianna ne le sachant pas pense à sa maison… ouais, je sais, c'es très tordu… Désolé ! oui, fan de Shakespeare ! mais normalement ça ne doit pas gêner la compréhension, c'est juste une trame de base… (et le there is something rotten in the state of Danemark, vient bien de Shakespeare, Hamlet… pas de crainte à avoir J  ) merci beaucoup d'avoir aimer malgré les zones d'ombre ! bon sang, j'aime vraiment les reviews je crois ! à la prochaine j'espère !

Bon, alors comme on m'a fait des réflexions sur l'abus d'alcool… j'ai décidé comme Bourville de passer à l'eau ferrugineuse… donc buvons de manière saine à la santé de Nicolina ! merci encore à toi !

Woaw ! je viens de me rendre compte que j'ai mis trois heures à répondre ! ça m'a fait presque autant plaisir que d'écrire un chapitre ! merci à vous !

et Bonne lecture !

*~*~*~*~*~*~*~*

Trois jours que le match de Quidditch était passé, trois jours que les examens se déroulaient dans une bonne humeur générale, trois jours que Valentin n'arrivait pas à avancer.

On était samedi après-midi, le ciel était clair, Valentin s'était installé sur le toit avec tous les documents qui lui semblaient important. Il leur avait jeté un petit sort de stupéfixe arrangé à sa manière pour qu'ils ne s'envolent pas. Il méditait.

Tout le jeudi et tout le vendredi, Malfoy et Potter étaient restés inconscients. Harry n'avait pas été mis à l'infirmerie finalement, puisqu'elle était remplie de joueurs blessés. Il était dans une chambre au 3ème étage dans l'aile Ouest alors que Draco était dans l'aile Est au 4ème étage.

(Il l'avait appris entendant McGonagall demandé à Rogue et Barca pourquoi ils avaient mis tant de temps à préparer deux salles. Barca avait répondu très sérieusement qu'ils avaient vérifié l'état des lits. McGonagall n'avait comprit la vraie signification de la phrase qu'en voyant la rougeur qui avait brusquement envahi le visage de Rogue.)

Harry et Draco avaient interdiction formelle de quitter leur chambre, mais ils ne le savaient pas puisqu'ils n'étaient toujours pas réveillés. Madame Pomfresh commençait à trouver ça bizarre, puisqu'ils se remettaient physiquement correctement. Mais bon, tout le monde savait que Potter était très fragile et que Malfoy, même s'il était rarement malade, avait une faiblesse aristocratique.

Chose étrange, Valentin s'était renseigné, personne n'avait demandé à les voir. Ni Weasley, ni Granger, ni Crabbe, ni Goyle. C'était bizarre. Parce qu'ils étaient quand même vraiment amis. Pour Harry, Ron et Hermione, c'était très clair, mais dans une certaine mesure, ça l'était aussi pour Draco, Gregory et Vincent. Or là, silence radio.

Valentin était sûr que cela avait à voir avec son problème. Parce que si la guerre change les gens, en général, elle renforce les amitiés. Là, c'était plutôt le contraire.

Et puis il y avait toujours cette impression d'avoir raté quelque chose d'important.

Il se redressa et se pencha de nouveau sur les documents. Voyons, c'était il y a quelques jours déjà, il y a une semaine, ou plus. Les documents passaient devant ces yeux, il se remémorait leur contenu. « Non, ça c'est une piste abandonnée, ça c'est les bêtises, ça le dossier histoire, ça… Stop, retour en arrière, les brèves, ça me dit quelque chose. Voyons, non, pas les épisodes Marius-Sévérus, le coup du réverbère, Miss Teigne coincée dans la cheminé… STOP ! » Encore une fois il revint en arrière. Le réverbère, ça avait à voir avec le réverbère. Qu'est-ce que c'était déjà ? Ah oui, Ron qui se prend un réverbère dans la tête. Mais à quoi cela lui faisait-il penser ? A, à …

Valentin eut le souffle coupé devant la révélation, il se mit à fouiller frénétiquement dans ses papiers. Il en pris un, deux, dix en tout. Il les relut presque avec avidité.

Ça y est ! Il avait enfin comprit une partie du problème. Ce n'était pas trop tôt. Il fallait convoquer l'Etat-Major.

~*~*~*~

« Bon, on peut savoir pourquoi tu nous as fait venir si vite ? » Alicia tenait toujours la main de Jonathan qui essayait avec son autre main, tant bien que mal, de remettre sa chemise dans son pantalon.

Marianna était déjà assise sur l'herbe. Valentin semblait surexcité.

« Asseyez-vous et écoutez-moi. J'ai trouvé pourquoi Harry et Draco passent leur temps à se chercher des noises. En fait, tout commence avec Rosencrantz et Guildenstern. »

« Pardon ? » Alicia se demandait s'il n'était pas devenu complètement fou.

« Oui, Rosencrantz et Guildenstern. Je parle métaphoriquement bien sûr. C'est dans Hamlet de Shakespeare. Il y a Hamlet, le jeune prince, et ses deux amis d'études, Rosencrantz et Guildenstern. Le jour où Rosencrantz et Guildenstern décident de tomber amoureux et de devenir les deux inséparables, à tel point qu'on ne peut dire Rosencrantz sans penser Guildenstern et inversement, ce jour là donc, Hamlet se retrouve tout seul et se met à broyer du noir. »

« C'est vraiment ça Hamlet ? » Jonathan semblait très perturbé par cette vision de la pièce.

« Non, Johnny, ça c'est une interprétation valentinesque. Mais vas-tu nous dire maintenant où tu veux en venir ? »

Valentin gardait toujours son air radieux.

« Mais c'est très simple. Hamlet, c'est Harry d'un côté et Draco de l'autre. Rosencrantz et Guildenstern c'est Weasley et Granger, c'est Crabbe et Goyle ! »

« Tu veux dire que Ron et Hermione sortent ensemble ? »

Vigoureux hochement de tête.

« Mais alors tu veux aussi dire que Crabbe et Goyle… »

Hochement de tête encore plus vigoureux.

« Mon Dieu ! » Marianna ne pouvait plus retenir son étonnement « Ron et Hermione passe encore, c'était prévu depuis longtemps mais Crabbe et Goyle ! »

« Et oui, moi aussi quand j'en ai eu la révélation ça m'a fait un choc, mais en fait, il y a plein d'indices : ils mangeaient ensemble, et surtout, ils ont suivi un régime très strict, ils ont perdu une trentaine de kilo en quelques semaines, et cela ensemble. Ce sont des signes qui ne trompent pas ! »

« Bon, on a enfin trouvé quelque chose ! Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? »

« Je ne sas pas très bien. » Déception généralisée. « Parce que je comprends bien que Harry et Draco s'ennuient lorsqu'ils sont seuls, mais je ne comprends pas pourquoi leurs bagarres prennent d'aussi grandes proportions, et je ne sais absolument pas quoi faire pour que cela cesse. En plus… »

Il fut interrompu par un « Valentin ! » dans son dos. C'était Rogue qui arrivait.

« Valentin, Draco et Potter se sont réveillés, j'ai pensé que ça t'intéresserais d'aller leur parler. Tu en as l'autorisation. Et, heu, si tu croise Marius, dis-lui que je suis dans mon bureau. »

Valentin hocha la tête. Les autres regardèrent Rogue s'éloigner avant de se retourner vers Valentin, un sourire moqueur aux lèvres.

« Alors, Valentin, comme ça on se fait appeler par son prénom par Rogue et tutoyer en plus ? Tu es sûr que tu ne nous caches rien d'autre ? Qui est ce Marius ? »

Valentin se mit à rire

« Non, je ne cache rien d'autre ! Marius, c'est l'Homme en Blanc. Et j'ai pris l'habitude de tutoyer Sévérus pendant la guerre, j'avais arrêté lorsqu'il était mon prof, mais maintenant que je ne suis plus élève puisque j'ai passé l'examen de potion, on peut en revenir au tutoiement. Mais je vous raconterai tout ça un autre jour, il faut que je file, je vais voir Potter ! »

Il partit en courant.

« Hé, attend ! » Il n'entendit pas l'appel de Marianna. Ou s'il l'entendit, il ne prit pas la peine de s'arrêter.

« Qu'est-ce que tu voulais lui dire ? » Alicia connaissait trop Valentin pour s'étonner de ses brusques départs.

« Bah, simplement, je crois qu'il n'a rien comprit. »

« Heu… Comment ça rien comprit ? »

« Bien, pour Potter et Malfoy ! C'est évident que ce qui les rend si irritable, c'est justement la vision du bonheur des gens autour d'eux. J'imagine qu'ils ont dû jouer un rôle important pendant la guerre, et donc sans doute très difficile. Ils doivent donc se sentir assez malheureux. Maintenant, juste à côté d'eux, ils ont des gens qui s'aiment. Ces gens s'aiment visiblement tellement qu'ils en oublient complètement leur ami.

Donc, mettez-vous à leur place : vous êtes malheureux, les gens autour de vous sont heureux parce qu'ils s'aiment, et justement parce qu'ils s'aiment, ils ne vous aiment plus.

En fait, Malfoy et Potter doivent se trouver dans un grave manque affectif. D'où leur très grande irritabilité. Comme ils sont courageux, ils prennent sur eux de ne pas en vouloir à leurs amis. Ils ne veulent pas leurs faire du mal, donc ils se retournent vers quelqu'un qu'ils savent par habitude être leur ennemi.

Pour résoudre le problème, il faudrait arriver à ce qu'ils tombent amoureux d'une personne qui les aiment, mais ça, je ne vois vraiment pas comment faire. »

« Tu veux dire que la situation est désespérée ? » Alicia, émue par le triste sort des deux garçons, ou alors simplement parce que cela lui plaisait, s'était blottie dans les bras de Jonathan.

« Je ne sais pas. On peut toujours espérer que le cerveau génial de Valentin, lorsqu'il aura comprit la situation, trouve une solution… »

Jonathan sourit.

« Il m'étonnera toujours celui là. Parfois il a une intelligence qui dépasse tout le monde, et parfois, il se comporte comme un gamin, à courir dans tous les sens, sans faire attention à ce qui se passe autour de lui. Point de vue analyse des sentiments, j'ai vu plus rapide… »

« Mais c'est normal, il est trop simple lui-même. Il aime quelqu'un et ce quelqu'un l'aime, il n'en doute pas. Comment veux-tu qu'il réalise que ça peut-être plus compliqué parfois… »

« En tout cas, j'espère qu'il va trouver quelque chose pour nous sortir de là ! Sinon, la dispute Malfoy Potter va gagner toute la société, et ce n'est pas un stade qui sera détruit, mais une ville... »

« Wait and see ! Johnny chéri ! On va au Pré-au-Lard, tu viens avec nous Marianna ? »

« Non, désolée, j'ai rendez-vous avec un ami. »

« Ah bon ? un ami, hein ? » Le ton d'Alicia était plein de sous-entendu très clair. « Allez, à plus tard »

« Oui, bonne après-midi ! »

Marianna les regarda partir. S'il n'arrivait pas à régler le problème DM/HP comme il l'avait appelé, l'opération aura au moins réunie Jonathan et Alicia, qui semblaient bon pour le mariage d'ici quelques années…

*~*~*~*~*~*

Valentin entra doucement dans la chambre.

Madame Pomfresh l'avait prévenu que Harry dormait encore un peu, mais qu'il ne devait pas tarder à se réveiller.

La pièce était emplie d'un silence mélancolique. Il y avait un lit, une fenêtre à droite du lit. Quelques meubles. Les murs étaient blancs. Le sol était blanc. Le lit était blanc, ainsi que tous les autres meubles. Un blanc d'hôpital qui met mal à l'aise parce qu'il fait penser non pas à l'innocence et à la vie, mais plutôt à la mort et à l'oubli.

Le seul bruit que l'on pouvait entendre était celui d'une respiration un peu oppressée. L'atmosphère de la pièce était assez pesante. Comme s'il n'y avait que du vide et de l'absence. Ce n'était pas agréable du tout.

Valentin s'approcha du lit et regarda Harry dormir. Enfin, Harry ne dormait sûrement pas, mais il avait les yeux fermés. Valentin resta un instant comme ça, se demandant s'il avait le droit de perturber un repos si tranquille.

C'est Harry qui fini par ouvrir les yeux. Il regarda Valentin et poussa un soupir. Il se retourna sur le côté, lui tournant le dos.

Il ne voulait vraiment pas le voir. Il entendit Valentin se diriger vers la fenêtre. Maintenant, il le voyait regarder par la fenêtre. C'était Valentin qui lui tournait le dos maintenant en fait. Tant mieux, il n'aurait pas à le regarder dans les yeux.

Et bien, il ne disait rien ? Il attendait que ce soit lui, le malade, qui parle ?

Finalement, un murmure s'éleva de dessous les couvertures.

« Je crois que je n'ai pas envie de te parler. »

« Je crois que je le sais. » Valentin ne s'était toujours pas retourné, il avait répondu le plus doucement possible.

Il y eut un silence.

Bon, s'il le savait… Harry attendait que cela passe. Valentin allait bien se lasser non ? Non, il était toujours là. Mais qu'il fasse quelque chose ! Qu'il parle ou qu'il parte ! Oh ! s'il te plait va-t-en… Va-t-en… Il ne voulait pas que Valentin reste plus longtemps. Si Valentin restait encore il allait devoir réfléchir, et penser, et quitter le néant dans lequel il avait trouvé refuge. Il ne voulait pas réfléchir.

Une forme d'anxiété commençait à monter en lui. Il allait bientôt se souvenir, il allait bientôt être obligé de se souvenir… Il se recroquevillait de plus en plus dans son lit. Il retenait sa respiration.

Il ne fallait pas s'occuper de lui. Non, non, non… juste rester comme ça, dans le rien. Il fallait retrouver le sommeil, il fallait s'en aller très loin, dans le gentil oublie que l'on a lorsque l'on n'existe plus vraiment.

Non ! Il n'y arrivait plus ! Impossible, le Harry 2 était entrain de revenir, revenir le tourmenter. Ses muscles se contractaient. Sa respiration devenait saccadée. Il fallait qu'il y arrive…

Mais il y avait toujours cette présence, près de la fenêtre qui l'empêchait de tout oublier.

Le silence était pesant, mais cela voulait dire qu'il avait conscience du silence. Il avait retrouvé un contacte avec l'extérieur. C'était affreux, maintenant l'extérieur l'appelait. Il ne pouvait plus l'ignorer comme il le faisait depuis trois jours sur les conseilles de Harry 2… Il allait être attaqué rattrapé par tout ce qu'il ne voulait pas voir, c'est ce que lui disait la voie dans sa tête… Harry tentait de rester dans la chaleur de son lit. Mais ce n'était plus possible.

Il se risqua un peut plus dans le réel. Peut-être n'était-il pas aussi méchant ? Après tout, l'espoir fait vivre, mais avait-il envie de vivre ?

Tout était blanc, un peu comme un cocon. Il y avait juste Valentin qui se découpait en ombre chinoise dans la fenêtre.

Harry eut un geste de retour à la crispation. La petite voix lui disait qu'on ne peut savoir ce que veulent vraiment les gens qui existent. Mais là, il avait l'air plutôt gentil. Il était juste accoudé contre la fenêtre. Il respirait tranquillement.

Harry essaya de caler sa respiration sur celle de Valentin. Il se détendit peu à peu. Ça y est. Il était de retour à l'extérieur. Il ne pouvait pas faire autrement. Il se remit sur le dos.

Il regardait Valentin, l'ombre chinoise de Valentin plutôt. Soudain, comme si elle avait comprit qu'il était revenu complètement à un état de conscience, l'ombre de Valentin se mit à parler, d'un ton toujours très doux.

« Pourquoi tu as fais ça ? »

Harry attendit un peu avant de répondre.

« Ça quoi ? » il entendit que sa voix était plus lourde, plus pâteuse que d'habitude.

« Le suicide. Pourquoi tu as essayé de te suicider ? » La voix était douce mais perspicace. Il n'allait pas par quatre chemins… Il avait essayé de se suicider ?

Un blanc. La conversation prenait la teinte des murs. Très mauvais, ça.

« Comment… comment as-tu su ? »

La voix sembla réfléchir un peu.

« Je te connais bien Harry. Mieux que je ne le pensais moi-même. Mais ton geste était assez évident. Alors. Pourquoi ? »

Harry ne voulait pas répondre. Il aurait voulu retourner la question, mais il n'arrivait pas à parler à cette ombre. Il se sentait obligé de répondre. Pourtant il ne s'agissait pas d'un sort. On n'était pas entrain de le forcer. Il se forçait lui-même. Ça y est, une crise était entrain de le reprendre. Tout ça c'était de la faute de Valentin qui remuait les choses dont il aurait préféré ne jamais se souvenir. Harry 2 se moquait, maintenant il allait pouvoir le faire souffrir.

Une partie de Harry ne songea même pas à nier la tentative de suicide. Même si ce n'était pas au départ une tentative consciente. Oui, on ne pouvait pas dire qu'il avait décidé de se suicider. C'est après en tombant qu'il s'était rendu compte de ce qu'il voulait, mourir. Que c'était ce qu'il voulait depuis quelque temps déjà. Alors pourquoi désirait-il mourir ?

Stop, il fallait oublier les questions, il ne faut pas penser. Ça fait mal de penser. Ahhh ! mais pourquoi perdait-il toujours contre lui-même !

« Parce que… parce que je suis si fatigué… »

Fatigué ? oui… il était fatigué à en mourir. Il le savait, Valentin n'aurait pas du rester, maintenant, toutes ses pensées revenaient pour le torturer. Il était vraiment fatigué. Il ne sentait même pas les larmes qui commençaient à couler le long de ses joues, violemment, comme arrachées de ses yeux. Fatigué…

« Fatigué de… fatigué de vivre… fatigué de ne pas être heureux, fatigué de remord et de solitude et de rage et fatigué de tout ce qui fait que la vie ne vaut rien. Fatigué de choses que tu ne peux pas comprendre de toutes les façons. Fatigué d'horreur qui ne s'arrêtent pas… fatigué du passé et fatigué déjà du futur, lassé du présent… Fatigué des gens autour de moi, de leur simplicité, de leur facilité, de leur médiocrité. Fatigué, mais fatigué ! fatigué, lassé, dégoûté, fatigué… fatigué… fatigué… »

Harry avait à peine conscience de ce que Valentin s'était retourné lentement. Il s'était peu à peu redressé, en même temps que sa voix avait pris de l'ampleur, de l'assurance et de la vitesse. Les yeux fermés, il tenait sa tête entre ses mains et semblait vouloir la faire éclater en l'enserrant violemment de ses doigts.

D'ailleurs c'est ce qu'il aurait voulu faire, d'un mouvement convulsif, il la poussait de droite et de gauche. Si sa tête… pouvait soudain… se détacher !

Il sentit soudain une main lui prendre doucement les siennes tandis qu'une autre le repoussait gentiment sur son lit. Harry résista un peu, simplement en se crispant encore plus. Mais la main était douce et ferme. Il était recouché sur son lit, il n'avait plus la force de bouger. Il en arrivait à la phase de sa crise où il ne se maîtrisait plus du tout.

Il se laissa aller et ouvrit les yeux.

Valentin était penché sur lui. Ses yeux le fixaient. Il le regardait. Finalement, Harry l'entendit parler, doucement, de la façon la plus réconfortante possible, mais sans pitié, sans trop d'émotion non plus.

« Harry, je ne sais pas si je peux comprendre ou non ce que tu sens. Je ne sais pas si je peux t'aider. Je ne sais pas ce que tu as vécu, je ne sais pas ce que tu vis, et je ne sais pas ce que tu vivras. Ce que je sais, c'est que je suis ton ami. Je sais aussi que même si tes amis ne peuvent te comprendre, tu n'es pas seul. Et je sais qu'il y a quelqu'un sur cette terre qui t'aime et te comprend. »

Harry semblait hypnotisé par les yeux de Valentin. Des yeux francs et clairs. Il aimait entendre ce que lui disait Valentin. C'était drôle, c'était exactement ce qu'il voulait entendre. La voix de Valentin agissait sur son cerveau comme un calmant. Les pensées tumultueuses et agressives qui le tourmentaient depuis trois jours semblaient reculées et prendre moins d'importance. L'autre Harry se taisait aussi dans sa tête et écoutait. La voix de Valentin semblait vouloir inscrire à jamais dans son esprit son message.

« Retiens bien ça Harry, il y a quelqu'un dans le monde qui te comprend et qui t'aime. »

Une lueur d'inquiétude passa dans les yeux de Harry. Est-ce que Valentin essayait de dire autre chose que le message de paix et de bonheur ? Est-ce que Valentin au lieu de vouloir simplement sa paix essayait de lui rajouter encore un problème ?

« Non, ne t'inquiète pas, Harry, ce n'est pas moi… »

Le visage de Valentin était parcouru d'un léger sourire. Harry se détendit. Si ces paroles lui faisaient tant de bien, c'est qu'elles étaient purement désintéressées. Valentin n'essayait pas de  dire à Harry qu'il l'aimait. Harry vit Valentin se rapprocher encore de son visage. Il ferma les yeux. Il sentit le contact léger de deux lèvres sur son front. Un ancien sentiment de bonheur remonta jusqu'à sa conscience.

« Maman, je crois que maman faisait comme ça… » fut la dernière parole qu'il eut avant de s'endormir.

La porte se referma doucement.

Valentin resta un moment adossé contre la porte.

Il passa le dos de sa main sur son front. Waow, ça n'avait pas été facile.

Il faudrait qu'il réfléchisse à tout ce qu'il avait dit à Harry. La plupart avait été dit sous le coup de l'impulsion. Il avait navigué à vue. Pourvu qu'il n'ait pas fait de gaffe ! Comme par exemple embrassé Harry sur le front. Trop impulsif. Ouais. En même temps, ça ne devait pas être très grave, vu qu'Harry avait plutôt l'air d'aller mieux après qu'avant.

Donc il avait eu le même geste que la mère de Harry lorsqu'il était tout petit. Bon, il réfléchirait à tout ça plus tard. Pour l'instant, il devait se concentrer sur sa deuxième cible : Malfoy.

Valentin reprit sa marche dans les couloirs, s'efforçant de ne penser qu'au chemin qu'il empruntait.

Première à droite, seconde à gauche, escalier qui descend de deux étages, celui qui remonte et qui donne accès à la galerie 7. Tiens, il se retrouvait au deuxième étage. Ah, oui, il y a encore l'autre escalier caché dans la quatrième salle de la 5ème galerie. Comment avait-il pu oublier !

Valentin remarqua soudain une ombre blanche, qui tournait dans la galerie D.

« Professeur Barca ! »

L'ombre blanche s'arrêta.

« Ah, Monsieur Valentin ! Comment allez-vous ? »

« Très bien professeur, j'ai rencontré Severus, qui m'a demandé de vous dire que si vous le cherchiez, il était dans son bureau. »

« Ah ? il a dit ça ? C'est drôle, j'avais justement pensé à aller le voir… Hum, Valentin ? »

« Oui Professeur ? » Valentin remarqua que Marius avait baissé la voix.

« Hum, je voulais vous demander… Enfin, vous avez l'air de connaître Sevy, plutôt bien.. »

« Oui… » Valentin essayait d'encourager Barca.

« Alors, voilà, je me demandais… enfin, comment dire, heu… est-ce que tu aurais une idée… heu…vous auriez… Enfin, bref : qu'estcequejepeuxluioffrirecommecadeaudanniversairequiluifasseplaisir ? »

« Pardon ? »

« Qu'est-ce qui ferait plaisir à Sevy comme cadeau d'anniversaire ? »

Ah ! ce n'est que ça ! Valentin se sentait plutôt soulagé. Il avait craint… autre chose. Il fit le plus grand sourire possible avant de prendre une mine très sérieuse et de répondre d'un ton docte :

« Je ne peux rien dire. Il faut trouver au plus profond de son cœur ce qui fait plaisir à l'être aimé. Seul celui qui sait ce qui fait vraiment plaisir à celui qu'il aime en est digne. »

Ou celle qu'il aime, ne soyons pas sectaire rajouta-t-il en pensée.

« Valentin ! c'est pas drôle ! dis-moi ! »

Valentin hocha négativement la tête avec un petit sourire satisfait.

« Valentin, j'enlève dix points à ton exam si tu ne me dis pas ! »

« Non ! je ne cèderai pas ! »

« Bon, alors je te dis ce à quoi j'avais pensé et tu me dis si ça va, d'accord ? »

« Dis toujours. »

« Bon, j'avais pensé à l'édition originale des Discours des Potions le premier grand traité écrit sur le sujet par le célèbre maître des potions René Desflacons. »

« Quoi ? tu l'as trouvé ? pardon, vous l'avez trouvé ? Sev le cherche depuis des années ! »

« Ah ! alors, ça lui fera plaisir ! Merci beaucoup Valentin. Heu… pour la question du vouvoiement, on règlera tout ça après votre examen. D'ailleurs, à propos de l'examen, vous le passerez bientôt. Je viens d'en fixer la forme. Ce sera une conversation en Fourchelangue avec Potter. Je verrai comme ça si vous savez parler. »

« Bien, demain matin, ça va ? »

« Oui, si Potter est réveillé, ça me gène un peu de le mettre à contribution comme ça, mais bon. Donc, vous avez dit que le Professeur Rogue est dans son bureau ? »

« Oui. »

« Bien. A demain Valentin. »

Barca s'éloigna dans un vaste mouvement de robe blanche et Valentin prit enfin l'escalier dérobé. Bon, il s'était bien amusé, mais maintenant, il fallait qu'il se concentre sur Draco.

35, 36, 37, 38, 39, 40, 41… c'était à la 41ème ou 42ème marche qu'il y avait la porte derrière le portrait ? Valentin souleva deux portraits, heureusement vide de leurs habitants. Il n'y avait rien derrière.

« C'est à la 39ème marche » C'était une voix de femme très rauque et éraillée.

Valentin se retourna brusquement. Tiens, il ne savait pas qu'il y avait un poster de Blanche-Neige et les 7 nains dans cet escalier. Enfin, c'était la sorcière, il valait mieux être poli.

« Hum… Merci beaucoup madame. »

« Je vous en pris, jeune homme, tout le plaisir était pour moi. Seulement faites-moi la faveur de ne pas embrasser Blanche-Neige si vous la voyez, je voudrais qu'elle reste un peu plus longtemps morte… et c'est le baisé qui la fait éveiller vous savez et… »

« Ne vous inquiétez pas madame, je suis déjà pris » Valentin fit son plus beau sourire (celui qui faisait que Rogue, pour l'embêter, le menaçait d'en envoyer une photo à Sorcière Hebdo) et disparu derrière la tapisserie de la 39ème marche. A propos d'être pris, il fallait qu'il pense lui aussi à un cadeau d'anniversaire. Celui de Dorian était bientôt aussi.

Bon, stop. Voilà la porte.

Valentin se concentra un peu. Inspirer… expirer… On se vide la tête. On oublie tout. Il ne reste qu'une seule chose : Draco. Peut-être devrait-il faire du théâtre, il arrivait vraiment bien à changer de sujet dans sa tête.

Valentin ouvrit la porte doucement.

La pièce ressemblait beaucoup à celle dans laquelle se trouvait Potter. Là aussi tout était blanc. Seulement la fenêtre était en face du lit. Il y avait une chaise.

Valentin la prit et s'assit près du lit. Draco dormait vraiment. Il faisait visiblement des rêves peu agréables. Son visage d'habitude si lisse était maintenant contracté par la douleur. Valentin ne put se retenir. Il posa sa main fraîche sur le front de Draco. Celui-ci se détendit. Il se réveillait sans doute, mais il gardait les yeux fermés.

Il eut un sourire et murmura :

« Père… »

Puis soudain, comme réalisant ce qu'il venait de dire, Draco fronça les sourcils et ouvrit lentement les yeux. Valentin retira sa main. Draco poussa un soupir

« Ah ! c'est toi. »

Valentin ne dit rien. Draco reprit, la voix assez amère.

« Je ne sais pas si cela va te faire plaisir, mais tu as les mêmes mains que mon père. »

« Ton père avait de belles mains, même si elles ont servit à faire des choses laides. »

Draco sembla étonné et réfléchit à ce que venait de dire Valentin. Il se redressa sur son lit.

« Est-ce que tu veux dire que j'ai le droit de trouver que mon père avait de belles mains même si je n'aime pas ce qu'il en a fait ? »

« Oui. »

Un autre silence.

« Alors, ça veut dire que je peux toujours l'aimer en temps que père, même si je ne l'aime pas en temps que mangemort ? »

« Oui. » Valentin regardait Draco. Il lui semblait qu'il avait affaire à un petit enfant. Draco était assis, le menton appuyé sur ses genoux repliés devant lui. Valentin se sentit obligé de rajouter un mot. « Tu peux le faire. Mais cela doit être très difficile. Parce qu'il s'agit quand même d'une seule personne. »

Draco hocha la tête. Il était visiblement plongé dans ses pensées. Valentin décida que c'était le moment de passer à l'attaque. Enfin, le plus gentiment possible.

« Est-ce que c'est à cause de ça que tu as essayé de te suicider ? »

Draco releva la tête, les yeux grand ouvert.

« Je n'ai pas essayé de me suicider ! »

« Comment appelles-tu le fait de se jeter sur son adversaire avec une jambe cassée à trois cent mètres du sol ? »

« C'était pas moi, c'est Potter qui… » Draco s'était arrêté. Il se souvenait de la scène. Les yeux de Potter. L'hésitation. La volonté d'en finir une bonne fois pour toutes. L'attaque. La chute. Qu'est-ce qu'il voulait dire par « La volonté d'en finir une bonne fois pour toutes » ? En finir avec Potter. Seulement avec Potter ? ou en finir avec plus que ça. Avec la vie ?

Oui.

Et merde.

Valentin avait mieux vu que lui.

C'était ce que l'on pourrait appeler une tentative de suicide involontaire. Il n'y avait qu'à lui que ça arrivait ce genre de chose. Et en plus une tentative de suicide involontaire ratée.

Il aurait mieux fait de réussir. Pardon, il avait oublié qu'il ne réussissait jamais rien. Ha, ha… c'était très drôle. Il ratait même sa mort. Ha. Qu'est-ce qu'il faisait encore en vie ! Les larmes lui montaient aux yeux. Il ne voyait plus grand chose.

« Pourquoi ? »

Draco se rappela tout d'un coup que Valentin était toujours là. Il fallait qu'il se ressaisisse. Il essaya de balayer ses larmes.

« Je… je ne sais pas. Peut-être. C'est juste que… tout d'un coup, je n'ai plus rien. Mon père, mon nom… c'est ce que j'avais. Mon père, ce n'était pas que Lucius Malfoy. C'était aussi Père. Il me manque. Je crois qu'il me manque. Vraiment. »

Et voilà, il retombait. Ses larmes n'avaient visiblement toujours rien retenu du code de l'honneur des Malfoy. En plus il sentait sa température monter. Il était ridicule. Il avait honte, ce qui n'arrangeait en rien son ridicule. Il sentit deux bras le prendre. C'est vrai, c'était Valentin, Valentin le connaissait bien en fait. Il ne se retint plus de pleurer.

« Père me tenait comme ça aussi quand j'étais petit. Mais il ne peut pas y avoir que Père pour me mettre dans cet état. Il y a aussi… le reste Je n'ai plus besoin de Père normalement. Je l'ai montré dans la guerre. Il n'y a pas que ça. »

Draco commençait à avoir très mal à la tête. Mais il fallait qu'il continu à chercher. Il ne fallait pas qu'il s'arrête. C'est ce qu'il avait l'impression que lui disaient les bras qui le tenaient.

« Il n'y a pas que ça. Il y a aussi le reste. Il y a aussi le fait que je n'ai pas d'amis, que je sois seul, que les gens me méprisent ou m'ignore. Que l'on me juge alors qu'on ne me connaît pas. Il y a tous ceux qui ne savent pas tout ce que je regrette, et il y a tout ce que je regrette. Il y a ces gens dans ma tête et ceux qui n'y sont pas. Il y a ce poids qui se trouve là, juste au-dessus de moi, et qui me suit partout ! Il y a ce poids qui m'oppresse et me serre et m'encercle. Il y a moi qui n'en veux plus, et il y a moi qui ne peux le lâcher parce que c'est la preuve que j'existe ! Je veux, mais ne peux pas. Je ne veux pas… et personne ne sait que j'existe… et personne ne veut que j'existe… je n'existe pas… Oui, voilà ! en fait je n'existe pas ! Ha. Ha… Ha, ha…voilà… c'est bien… je n'existe pas… »

Draco s'était dégagé de l'étreinte de Valentin et errait sur son lit, les yeux dans le vague, il ne voyait plus rien. Il n'y avait plus rien, voilà, il avait enfin retrouvé le rien, la nullité.

Draco sentit soudain deux mains froides sur ses joues brûlantes. Les mains firent tourner sa tête. Il y avait quelque chose qui se rapprochait. Deux points bleus. Des yeux. Il y avait des yeux avec une bouche un peu plus bas qui bougeait. Elle disait quelque chose. Une voix parvenait à son oreille. Elle disait des choses bizarres. Elle disait :

« Draco, écoute-moi. Ecoute-moi ! »

Valentin ? Oui, c'était lui.

« Draco, écoute. Tu existes. Tu n'es pas seul. Draco, je veux que tu existes. Crabbe et Goyle veulent que tu existes. Tu attends plus, je le sais, tu attends qu'on ne puisse vivre sans toi. Mais cela ne se passera pas si tu reste dans ton monde. Je peux te garantir qu'il y a une personne dans le monde qui ne peut vivre que par toi, parce que chacun a sa chacune. »

Ou son chacun, pensa-t-il, mais bon, il valait mieux ne pas compliquer la situation.

Draco se mettait à trembler de tout son corps. Il essayait de se dégager, mais il n'avait plus de force. Sa protestation était faible.

« Tu dis ça pour me faire plaisir. Je sais, je sais que ce n'est pas vrai. Je sais que tout le monde me hait. Je sais que tout le monde voudrait que je sois mort. Je sais… »

Valentin le coupa fermement mais doucement, en même temps qu'il le remettait de la même manière sous ses couvertures.

« Tu ne sais rien. Je ne sais rien non plus. Ou plutôt je sais que tu souffres, et je sais que je ne peux rien faire. Je sais qu'il n'y a qu'une seule personne qui peut t'aider. Je ne sais pas qui elle est, mais je sais qu'elle existe, comme toi tu existes. »

Valentin passait sa main dans les cheveux de Draco, comme on le fait pour calmer un chaton qui a eu peur. Draco se calmait peu à peu.

Il ne pouvait s'empêcher de croire la voix. Quelque chose lui disait que ça ne servait à rien de se battre. Que la sagesse se trouvait dans ces paroles. Il voulait que ce soit vrai. Les mains qui ne quittaient pas ses cheveux le calmaient. C'était comme si elles prenaient toute la tension des derniers jours, le débarrassaient de l'embarras de sa tête.

Il ferma les yeux et continua d'écouter la voix qui lui parlait, même s'il ne comprenait plus vraiment. Les mains étaient plus calmes maintenant. Il respira lentement. S'il s'endormait maintenant, tout irait mieux le lendemain. Ses idées seraient enfin plus claires qu'elles ne l'avaient été ce moi dernier.

Il sentit juste Valentin se pencher près de son oreille et murmurer :

« Retiens bien cela, il y a quelqu'un dans le monde qui t'aime et te comprend »

Draco sourit un peu. On venait de dire quelque chose qui lui avait fait plaisir. Il ne savait déjà plus quoi.

La porte se referma doucement.

Oh ma tête ! Valentin fit quelque pas en titubant dans le couloir avant de s'appuyer contre un mur. Il n'aurait peut-être pas du enchaîner Potter et Malfoy. C'est très mauvais pour le moral. Comment avait-il fait pour mettre les deux dans un état pareil ! L'un le prenait pour sa mère, l'autre pour son père. Ensuite, il s'était tous les deux énervés, puis calmés. Pourtant il était à peu près sûr de ne pas avoir utilisé de magie. Enfin, il était sûr de ne pas avoir envoyer de sort. Mais c'est vrai qu'il se sentait complètement vidé…

Rien ne se passait normalement.

Il avait besoin d'air de façon pressante. Il repéra la fenêtre la plus proche, sortit son balai miniaturisé de sa poche, lui rendit sa taille normale et sauta.

Remonter en chandelle lui fit le plus grand bien. Le vent éclairait un peu ses pensées. Enfin, un tout petit peu.

Juste de quoi se rendre compte qu'il n'avait jamais dit autant de stupidités de sa vie. La question était plutôt comment les deux avaient réussi à le mettre dans un état pareil !

Mon dieu, comment avait-il pu s'abaisser à dire des phrases comme « il y a quelqu'un dans le monde qui t'aime et qui te comprend » !

Trois petits loopings.

Ces gamins avaient une très mauvaise influence sur lui. Ils lui faisaient dire ce qu'ils voulaient entendre. En même temps, c'était un cas de force majeur, c'était une opération de sauvetage, il avait le droit de faire tout ce qui lui semblait bon de dire pour les ramener à la vie.

Oups, marche arrière ! En balai et dans la pensée. Que venait-il de penser ? « Ils lui faisaient dire ce qu'ils voulaient entendre » ? Hum, hum, intéressant, ça. Avec quoi pouvait-on le comprendre…

Valentin redescendit à un niveau normal. Il s'assit par terre.

Avec le fait qu'ils semblent être marqués par la guerre ? Parce que les deux dans leur délire semblaient être écrasé par le poids du remord. C'était un peu étrange ça. Lui, il avait fait plein de chose pendant la guerre, mais il avait su tirer un trait. C'était fini maintenant. Bien sûr, Harry et Draco étaient au centre de la tempête, mais lui aussi, puisqu'il avait été au centre des deux centres.

Pourtant, maintenant, après la semaine de vacances qui avait été catastrophique pour son équilibre mental, il s'était dit qu'il fallait tourner la page et vivre ! Oui, bon, d'accord, ça n'avait pas été facile. Mais il avait réussi.

Valentin sortit sa baquette et se mit à en suivre des yeux les arabesques avec soins. Il avait l'impression que ça l'aidait à réfléchir.

Oui, parce que en fait pour être tout à fait honnête, il ne s'en était pas sorti tout seul. Il n'avait jamais vraiment fait attention, mais maintenant il le sentait, quelque chose l'avait aidé à s'en sortir.

Mais quoi ?

Valentin leva les yeux au loin. Tiens ! Il y avait une personne qui s'approchait. Valentin avait la vue perçante comme celle d'un aigle (ce qui était assez logique) mais il ne pouvait pas encore voir vraiment qui c'était. La personne avançait à contre jour et on ne pouvait distinguer ses traits.

Valentin sourit. Il aurait reconnu la démarche même dans le métro japonais aux heures de pointes. C'était Dorian. Heu, le Professeur Wordsworth.

Soudain son sourire se figea. Mais qu'il était bête ! Mais évidemment ! Ce qui lui avait permis de se sortir de son malaise, c'était Dorian ! Le seul et unique Dorian qui lui avait fait comprendre par sa simple présence que la vie valait la peine d'être vécue !

Mais c'était évident ! et la phrase stupide, c'était ça aussi « Il y a quelqu'un qui t'aime ! » Mais oui !

Valentin retournait vers les motifs de sa baguette, ses yeux suivant les lignes à toute vitesse.

Harry et Draco ont besoins d'être amoureux ! Il fallait leur trouver quelqu'un qui soit d'accord pour être amoureux d'eux ! Heu, oui, ça allait être difficile, et en plus ça risquait fortement de ne pas marcher.

Parce qu'il connaissait une quantité innombrable de filles qui auraient été ravie d'aimer l'un des deux garçons. Mais une simple amourette ne marcherait pas. Il fallait quelque chose de fort et de définitif.

Voyons… fort et définitif… résultat : impasse. Cela dépassait ses simples capacités. Il n'était pas capable de créer un amour durable et définitif entre deux personnes. Enfin, il ne le pensait pas du moins. Donc impasse.

Face à une impasse de réflexion, Valentin avait une méthode infaillible. Il suffisait de laisser le problème dans un coin de la tête, puis tout d'un coup lui bondir dessus alors qu'il ne s'y attend pas, et lui régler son compte.

Pour l'instant, il fallait se concentrer sur autre chose. Le décor extérieur par exemple. Par exemple la paire de chaussure juste devant soi. Une paire de chaussure ?

Valentin fit remonter son regard de la paire de chaussure à la tête qui les surmontait.

« Dorian ! heu pardon. Professeur ! »

Dorian eut un petit sourire et s'assit sur ses talons pour être à la hauteur de Valentin.

« Vous allez bien Monsieur Gray ? »

« Oui Professeur. Je viens de découvrir que je suis stupide. »

« Pardon ? »

« Je viens de découvrir que je suis stupide. »

« Heu… Puis-je vous demander pourquoi ? »

« Voyez-vous, il y a des choses évidentes qui m'ont échappé, et maintenant que je les tiens, je ne sais comment m'en sortir. »

« Val… pardon. Monsieur Gray, n'avez-vous rien retenu de ce que je vous ai appris ? Tout est dans Shakespeare. Il suffit de chercher. Tenez, voici mon livre. En plus cela me permet de vous donnez votre sujet d'examen. Vous me ferez une dissertation sur les différentes représentations de l'amour dans les pièces suivantes : La nuit des Rois, Le Songe d'une nuit d'été, et Beaucoup de bruit pour rien. Et lisez bien les pièces. Commencez par ça. Comme ça, si ça ne vous donne pas de réponse, cela vous divertira l'esprit. »

Valentin le vit se relever et repartir. Il aurait voulu le retenir, mais il ne pouvait pas encore. Pas avant la fin des examens…

Il avait dans les mains le Shakespeare de Wordsworth. Dorian devait vraiment lui faire confiance pour lui prêter son exemplaire. Valentin passa sa main sur la couverture comme il avait vu si souvent Dorian le faire. C'était doux. Il posa sa joue contre le livre. Très doux. Ses lèvres effleurèrent la surface douce de la couverture. Vraiment très doux. Comme Dorian.

Hum. Oui, bon d'accord.

Il ne pouvait pas encore se laisser aller à un sentimentalisme effréné. Enfin, c'est vrai ! Il y a encore une dissertation à faire. Mais ensuite, plus de problème ! hé, hé ! Enfin, presque plus. Bon, allez, lecture.

Pour ça, il n'y a qu'un endroit de bien, sa plate-forme sur les toits. De là, on a une belle vue. Ce n'est pas tellement qu'on la regarde, mais c'est très important de se sentir bien quand on lit.

Alors, par quoi commencer. Bon, bah, Beaucoup de bruit pour rien. C'était celle qu'il avait lu il y a le plus longtemps. Il se souvenait à peine de quoi ça parlait. Une histoire d'honneur trahi, puis retrouvé, et de mariage, accompagnée d'une intrigue secondaire dont il ne souvenait plus.

Valentin commença à lire. Il lisait vite. C'est drôle comme il avait beaucoup d'impression de déjà-vu. Mais chose étrange, comme une référence, à autre chose qu'à la pièce. Il devait être fatigué et avoir des troubles de mémoire. Comme quand on a l'impression qu'une chose c'est déjà produite avant, et tout ça et tout ça.

Il jeta son sort d'apprentissage accéléré. Maintenant il avait tout le livre dans la tête.

Quand, même ! Toujours cette impression de déjà-vu. Oui, très clairement, cette première scène entre Béatrice et Bénédicte… et puis cette autre pendant le bal. Cette manière de s'injurier lui rappelait quelque chose. Peut-être pas.

Il aimait bien le personnage du Prince. Un peu bizarre parfois, mais amusant. Particulièrement lorsqu'il décide de marier Béatrice et Bénédicte. Cela lui faisait penser à sa situation personnelle. S'il pouvait trouver deux Béatrice pour ses deux Bénédict !

Hé mais !

Bon sang, il devait vraiment être fatigué. Cela faisait une autre évidence qu'il avait failli rater. C'était pourtant l'enfance de l'art ! injure = Potter + Malfoy = Béatrice et Bénédicte = mariage à la fin !

Comment n'y avait-il pas pensé plus tôt !

Seul Harry pouvait comprendre Draco et seul Draco pouvait comprendre Harry !

Comme dans Shakespeare ils n'arrêtaient pas de se disputer.

Comme dans Shakespeare, ils se retrouvaient seuls.

Il n'y avait plus qu'à dire comme dans Shakespeare : « Je veux entreprendre un des travaux d'Hercule : il s'agit d'amener Malfoy et Potter à une montagne d'affection réciproque. Si j'y arrive, Cupidon n'est plus un archer près de moi. Sa gloire m'appartiendra et je serai seul dieu d'amour. »

Evidemment, il avait un peu changé le texte, notamment passé du nous au je, mais c'était parce qu'il était seul pour l'instant. Mais ça n'allait pas durer…

Il fallait vite prévenir les autres.

Ah oui ! il faudrait aussi réfléchir à cette coïncidence un peu trop bien tombée : Shakespeare qui tombe du ciel... Valentin ne croyait plus aux miracles depuis la guerre, mais il croyait en l'intelligence de Dorian. Il faudrait qu'il aille lui parler un jour…

Enfin pour l'instant, ce n'était pas le moment.

On allait enfin retourner à l'action.

*~*~*~*~*~*~*~*~*

Voili voulouxe !

Ouf, c'était long… je paris que tout le monde pense comme Valentin à la fin…

J'espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyés… J'ai vraiment essayé de faire ça le mieux possible, mais maintenant que je le relis, je doute. Je me demande si c'est vraiment… enfin, je n'arrive vraiment pas à juger ce chapitre… Promis, je me transforme en Dobby si c'est pas bien ! ^_^ !

Enfin, le prochain chapitre sera TRES court, pour le meilleur et pour le pire…

Oh, oui ! Valentin m'a demandé de faire passer un message. Le voilà :

« Lecteurs, lectrices… Je tiens à signaler à votre bienveillante attention le fait que, contrairement à ce qu'essaye de faire croire les *censuré* auteurs, je ne suis pas aussi lent à la détente. Il faut croire que les *censuré* et *censuré* auteurs ont voulu faire durer leur jeu sadique de lenteur de réflexion. *la phrase suivante est censurée*. Il en va de même pour Harry et Draco, mais j'ai cru comprendre que vous les connaissiez déjà. Voilà donc, lecteurs, lectrices, ce que je me devais de dire pour défendre notre réputation contre ces *censuré* d'auteurs. Dernier mot : JOYEUX NOËL ! J'espère avoir le plaisir de vous revoir bientôt. Valentin Gray. »

voilà, j'ai donc laissé parler Valentin comme il le voulait… (hé, hé, hé, vive la censure quand on l'applique soi-même…)

je vous souhaite un très JOYEUX NOËL au cas où vous liriez ce chapitre avant ce soir minuit…

merci encore de lire ! bisouxes à tout le monde !