Bonsoir !
Et oui ! UNE nouvelle histoire. Encore sur le même Monde. Mais, différente des autres.
Nous partons avec un autre personnage dans les Royaumes du nord qui accompagnera un petit garçon perdu. Mais, surprise. Je vous laisse profiter de ce nouveau Univers alternatif que mon esprit a créé avec les personnages et les Lores de chaque univers des Auteurs.
Alors, les mondes sont issus des ouvrages de J.K. Rowling et de Andrzej Sapkowski !
Laissez moi un petit commentaire si vous aimez l'histoire ^^.
Je vous rassure. Les autres histoires vont autant continuer. Et peut être d'autres apparaitront.
Chapitre 01 : le jour des morts.
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La forêt ancienne se paraît des couleurs ocres et rouges depuis plusieurs semaines. On sentait l'hiver approcher, annonçant les neiges traîtresses. Il serait bien rude car les vents froids sifflaient entre les bois, poussant à se cacher les bêtes.
La nuit même, la tempête avait secoué les grands arbres dont certains avaient fléchi. Au petit matin, l'eau ruisselait doucement entre les mousses et les pierres. Seuls les tintements de gouttes d'eau semblaient offrir une douce musique au lever du jour après la tempête.
Un bruissement de feuille et de branche alerta les animaux qui se préparaient à l'hiver. Néanmoins, les créatures des bois ne furent pas inquiétées par ce qui venait de sauter de son abri. Un vieux chêne millénaire dont les racines s'enfonçait dans les roches, prônait sur une ancienne ruine depuis longtemps à l'abandon. Caché à la vue de tous, une entrée ancienne offrait un lieu de repos et de protection aux intempéries à ceux qui en connaissaient l'existence. Mais qui irait dormir dans une ancienne ruine elfique alors que les monstres et des attaques dans les forêts pouvaient emporter la vie en une seconde ?
D'autres ombres émergèrent d'entre les racines du chênes, sortant sacs, armes et affaires. Les manteaux lourds couvraient du froid mordant. Voilà à quoi était réduit leur race fière. Ils étaient anciens et avaient vu de nombreuses saisons. Ils avaient pu voir les villes qui s'étaient construit.
Mais, ils seraient attaqués sans aucunes hontes. Normal, ils étaient des elfes. Oui. Des Aens Seidhes dans la langue des anciens. L'un des rares traits physiques qui les différenciaient des humains était juste une forme d'oreille en pointe.
- Iorveth ? L'unité est prête à partir.
- Bien.
L'elfe aux yeux verts avait pris une décision au début de l'automne. Quelque chose qu'il n'avait pas fait en presque plus de cent ans. Il allait fleurir la tombe de sa famille et hiverner dans les ruines de ce qui fut un jour son foyer avec les autres. Il n'avait pas eu la force ni le courage, mais, quelque chose, cette saison, l'avait poussé à partir vers le nord.
Ça avait fait serrer les dents à plus d'un. Il n'était pas le seul qui avait perdu des proches, cette nuit-là. Et les années suivantes, ce ne fut que le continuel massacre des siens entre les guerres et la haine des humains. Les montures qu'ils possédaient avaient été prises à des humains ou des soldats. Chacun avait du sang sur les mains. Ils ne le regrettaient pas. Ils faisaient tous pour survivre.
- Iorveth ? tu es sûr de toi ?
Le commandant de l'unité se tourna vers l'un des anciens qui le suivait sans question depuis des années. Il serra les dents avant de hocher la tête, déterminé. Ils ne devaient pas continuellement vivre dans le passé. Et il voulait fermer cette douleur qui le réveillait la nuit.
Iorveth siffla et l'ensemble des elfes présents prirent le chemin. Il leur faudrait plusieurs semaines avant d'atteindre l'ancienne cité et la préparer pour l'hiver. Personne n'y allait depuis des années. Même les humains évitaient la zone. On disait cela région qu'elle était maudite, les bois envahis par les monstres avec des faibles ressources. Les humains n'avaient attaqué que parce qu'ils voulaient tuer les elfes. Et ce traumatisme restait ancrer dans celui qu'on appelait aujourd'hui le renard.
Les humains ne comprenaient pas pourquoi les elfes pouvaient être aussi violent ? il n'y avait qu'à regarder les anciens massacres et les humains sauraient pourquoi. Iorveth avait aussi appris de Faust qu'un des seigneurs locaux avaient prévu de faire bruler les bois et couper toutes possibilités d'accès à des moulins à grain. Les soldats se préparaient à les chasser. Ce n'était pas une raison pour partir mais ça donnait une raison pour y aller même si beaucoup d'autres existaient. Ils avaient besoin d'un lieu chaud. Et même si ils avaient un lieu, Iorveth se souvenait bien des couloirs et des sources d'eaux chaudes, cachés sous les arbres.
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Il fallut deux longues semaines, longeant les routes et récupérant les vivres le long du chemin. Il fut surprenant de la chance qu'ils eurent en tombant sur une caravane de marchands qui avaient eu le malheur de se faire attaquer par deux griffons. Un sorceleur avait dû passer puisque les cadavres des deux créatures étaient laissés à l'abandon et on avait récupéré plusieurs des organes.
Iorveth ordonna qu'on fouille l'ensemble de ce qu'il restait dans les caisses et coffres. Il eut presque un sourire, trouvant des cierges ou encore des couvertures ainsi que de la nourriture. Avec cela, ils allaient avoir plus de chance de passer l'hiver sans avoir à faire connaitre leur présence aux hommes qui passeraient certainement proche des ruines.
Il faut dire que les ruines elfes recelaient toujours énormément de richesse. Que ce soit pour les mages que pour les hommes et leur cupidité. Des statuts avaient été arrachées à plusieurs temples. Des œuvres de grands maitres elfes avaient été attribué à des humains. Des lieux qui étaient leur foyer s'étaient retrouvés détruits et des cités humaines s'étaient vu construire dessus. il était bien jeune et n'avait pas vu toutes les splendeurs des anciennes grandes cité. Mais il s'en souvenait. Cédric était l'un des plus anciens de son unité et il avait connu beaucoup de choses que les hommes avaient détruit.
En arrivant à l'orée du bois, il se sentit presque hésitant. Il n'y avait que le silence en face de lui. Rares étaient les bruits des animaux qui pouvaient être entendu. Mais, il reconnaissait les monticules de pierres qui délimitaient l'entrée des immenses forêts.
Cédric posa la main sur l'épaule de Iorveth, demandant si il était prêt. Le commandant avança sans un regard. Même si son ventre se tordait. Iorveth restait un des fiers Aens seidhe.
Les ruines avaient été laissé depuis des années à l'abandon et la nature avait enveloppé les pierres. Iorveth avança dans les ruines et se tourna vers les autres, demandant à plusieurs de faire le tour. Il descendit dans les fonds des ruines avec d'autres, ouvrant les anciennes portes. Les protections qu'avaient été posés existaient toujours ?
Ils auraient donc de la chance en fait ?
Néanmoins, il trouva une porte qu'il avait vu se fermer avec la douloureuse découverte que beaucoup avaient fait. Il regarda un moment le battant puis décida quand même de passer, serrant les fleurs qu'il avait récupéré dans les jardins devenus sauvages.
La pièce était remplie des armes, posées symboliquement comme un mausolée. Faust avait dû prendre une décision grave, à l'époque, pour que les corps ne soient pas souillés par les humains. Un grand bucher avait été fait pour chaque corps. Et les armes ou objets symbolisant une personne fut amené dans cette pièce. Il s'assit devant deux objets en particuliers. Un baton de magie, brisé et un petit jouet de bambin en forme de fleur. C'était pour sa mère et sa petite sœur. On avait juste pu offrir cela à sa famille. De l'autre coté, il tenait l'épée de son père avec lui, toujours. Une façon d'avoir l'impression que l'ancien tenait son bras lorsqu'il frappait son ennemi. Enfin, c'était ce qu'il pensait à l'époque. Aujourd'hui, la lame frappait avec force et sans hésitation. Mais ça restait le souvenir de son père qui lui montrait comment la tenir et comment se protéger.
Iorveth déposa les fleurs, priant alors en face des deux objets. D'autres elfes rentrèrent, cherchèrent puis firent comme lui. Puis, les portes furent scellées à nouveau et il remonta dans les dédalles. Plusieurs pièces spacieuses et à l'abris pouvaient être utilisé. Ils auraient chauds et seraient à l'abris pour l'hiver rude. Et les réserves qu'ils avaient accumulées les feraient tenir sans avoir à mourir de faim.
L'organisation commença en silence alors que la pluie tombaient dehors. Ils n'avaient pas pu explorer l'ensemble des ruines de l'ancienne cité. Ils verraient le lendemain lorsque le jour se lèvera.
Pourtant, une étrange impression planait. C'était comme un froid étrange qui allait et venait dans les couloirs. Il se réveilla le lendemain, quelque peu fatiguer. Il s'était réveillé plusieurs fois, comme entendant des soupirs.
Et surtout, des cauchemars. Il nota que Riordain qui avait les cernes sous les yeux et d'autres. Quelque chose les avait réveillé ?
- … je ne suis pas rassuré. Est-ce une bonne idée de rester ici ?
- Il est trop tard pour faire les affaires et trouver un autre lieu et …
- IORVETH !
Il sursauta avec les autres en voyant arriver la patrouille. Et le plus surprenant fut que ce soit un nain essoufflé, pointant derrière lui en tentant de dire quelque chose. Le souffle roque empêchait que le nain ne parle. L'un des elfes qui suivit, blême comme un linge, arriva face aux deux.
- On vient de trouver des … cadavres de dh'oines de l'autre coté de la cité.
- De quoi ?
- Ils sont frais. Peut être dans la matinée de hier. Mais viens voir.
Il regarda Riordain ainsi que Cédric. Il ordonna aux soigneurs et blessés de rester et fermer les portes jusqu'à leur retour. Plusieurs des hommes restèrent aussi pour protéger en cas d'attaque. Le reste l'accompagna, arme dans les mains, jusqu'à la place trouvée par la patrouille.
En arrivant, il reconnut le puit où il jouait assez souvent avec Riordain ou Isengrim. Et là, il vit deux cadavres d'hommes adultes, portant clairement des tenues rapiécés et recousus plusieurs fois. Il y avait un sac accroché à l'un d'eux.
Les deux corps semblaient avoir été attaqué par quelque chose avec des griffes mais aussi, le froid. Il faisait anormalement froid.
Iorveth approcha d'un des deux corps et le retourna. Il fut surpris, ayant vu son lot de mort, de voir figé l'expression de terreur sur le visage. L'homme était presque mort de peur si ce n'est la fracture sur son cou qui indiquait le contraire. On l'avait soulevé du sol et brisé la nuque. Il fallait une certaine force pour le faire.
Il regarda le second corps qui avait été tranché dans le dos, tenant son sac plus qu'à sa vie, semblerait il. Il retourna celui-ci et tira le sac des bras complètement rigide. Les doigts tenaient le sac comme si la vie de la personne en dépendait. Mais, quoique soit la chose qui les a attaqué, elle n'eut que faire de ces "protections".
Il fut surpris, trouvant alors dans le sac des objets anciens.
- Des pilleurs … marmonna Cédric. On vient de trouver un autre corps dans une maison. Pareil, il est mort.
- Quelque chose semble s'être attaqué à eux. Leur campement ?
- On va le chercher.
- Je veux que vous vous déplaciez en groupe. Cédric, va vers l'est. Riordain, tu prends le nord. Je prendrais le sud ouest.
Ils se séparèrent et commencèrent à arpenter les ruines plus attentivement alors que le vent soufflait dangereusement et que les nuages noirs menaçaient au dessus de leur tête. Un des elfes l'appela, il avait entendu une monture.
Un campement fut alors découvert à l'entrée de la ville avec une charrette remplie de deux sacs d'objets elfes. Une part de lui fut satisfait de savoir que les hommes étaient morts en tentant de les voler. Mais une autre était inquiète. Qu'Est-ce qui se trouvait dans les ruines ?
- Iorveth, je viens de compter. Il devrait y avoir quatre personnes. Et on a trouvé que trois corps.
- trouvez moi le quatrième. Nous saurons ce qui se trouve alors dans les ruines. Préparez le camp néanmoins et je veux des gardes doublées.
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Cette fois ci, il ne dormit pas, écoutant attentivement le vent soufflant entre les roches. C'était comme des murmures dont on n'en saisissait pas la langue. Il mit la flute entre ses lèvres, jouant doucement. Les notes résonnèrent dans les couloirs alors qu'un de ses camarades attrapa le luth pour l'accompagner.
Un murmure résonna cette fois ci au milieu d'eux. Le feu sembla comme souffler par un souffle froid.
Quelque chose passa la porte, flottant. Iorveth cligna des yeux, surpris, regardant ce qui ressemblait à des tissus flottants dans le vide. Une longue chevelure, cachant à moitié le visage de la personne qui venait de passer le seuil du campement. Tous regardèrent surpris et prirent leurs armes. La chose tourna la tête vers chacun d'entre eux. Iorveth se tendit alors violemment. Le visage était décharné, tel un cadavre sorti de la tombe, les yeux vitreux alors qu'une couronne de fleur sécher entourait la chevelure rousse.
- UN SPECTRE DE MINUIT !
La réaction fut unanime et les elfes commencèrent à prendre leurs armes et tirer. Seulement, les flèches traversèrent le spectre qui n'avait pas bougé. La tête se tordit et la mâchoire décharnée s'ouvrit pour pousser un cri glaçant alors leur sang. Cédric ordonna le départ de tous. La créature attaqua le plus proche mais Iorveth se mit en travers de la soigneuse qui avait trébuchée de terreur.
Les griffes percutèrent la lame. La créature se retrouva nez à nez avec lui. Il sentit le souffle contre sa peau et se tendit. C'était comme sentir la haine liquide. Le spectre rugit et Iorveth se retrouva projeté contre un mur violemment.
Il gémit à l'impact et eut juste le temps de remettre en travers du chemin des doigts de la créature son arme. Il se retrouva emporter par celle-ci plus violemment qu'il n'aurait cru et fut lancé contre un autre mur.
Une flèche traversa le dos et un cri résonna. Cédric réarma son tir et cria avec Riordain et d'autres.
- Écarte toi ! Vite !
Le souffle froid frappa les hommes. Il attrapa l'une des branches dans le feu, ignorant la douleur dans son dos. il frappa le spectre qui rugit au feu commençant à bruler le linceul. la tête se tourna vers lui violemment. La force de la créature fut telle qu'il se retrouva sur le sol, l'air bloqué dans ses poumons. Son épée était hors de ses mains et la torche avait été comme souffler par le froid de la mort elle-même.
Il tourna les yeux, voyant alors la créature filer sur lui, prête à le tuer.
- IORVETH !
Il ne crut jamais qu'il aurait fermé les yeux, sachant qu'il ne pouvait pas éviter l'impact.
Seulement, rien ne se passa. La créature était comme suspendu dans les airs, au dessus de lui. Iorveth sentit à cet instant deux gouttes d'eaux glaciales. Il ouvrit l'oeil, voyant les larmes du spectre. Le spectre pleurait, la main arrêté juste avant le cœur. Il aurait pu mourir.
Les doigts semblèrent comme changer, devenant plus vivant et se posèrent sur la joue du renard. C'était comme si la créature dessinait ses traits avant la mort. Seulement, croisant à nouveau les yeux, c'était étrange. C'était comme si il pouvait voir un visage. Les yeux luisaient d'une toute petite étincelle alors que les traits se dessinaient sous la clarté de la lune.
Iorveth ouvrit la bouche, regardant un visage qui l'avait hanté pendant des années. Puis, se retrouva à voir des différences. Mais, le visage était presque aussi similaire à celui de sa mère. Il monta la main vers la joue mais la créature sembla sourire, comme soulagée.
- Écarte toi de lui, monstre...
La créature tourna la tête violemment vers Riordain et deux autres qui foncèrent sur elle. Elle rugit mais se déplaça étrangement. Elle mit les bras au dessus de Iorveth, fêlant alors dans un souffle sombre et guttural.
L'ensemble s'arrêtèrent alors que Iorveth fit quelque chose qu'il n'aurait jamais cru. Il posa la main sur le bras du spectre, l'écartant de lui pour qu'il se relève. Et le monstre le laissa faire, flottant toujours à coté de lui. L'elfe se releva doucement, ne faisant aucun geste brusque et montrant sa main aux autres de faire de même.
Il regarda la créature qui se rapprocha à nouveau de lui. Plusieurs relevèrent leur arme mais il fit signe de ne pas attaquer. Surtout que quelque chose semblait avoir calmé la créature pour une raison étrange. Et celle-ci montra sa main vers lui, comme attendant, hésitante. C'était clairement une femme.
- Iorveth...
- Attends Cédric. Elle aurait pu me tuer depuis le début. Et …
- Iorveth...
La voix était presque terrifiante mais surtout plaintive. Elle prononça encore une fois le nom sans pouvoir rien dire de plus. Une part de l'elfe sentit comme si on venait de lui transpercer le cœur. La voix était brisée, venant d'on ne sait où.
Et le spectre commença à sortir mais la main tenait le bout de sa manche, voulant qu'il la suive.
- Tu ne vas pas la suivre, quand même...
- Si. Elle aurait pu me tuer. Et … et je crois reconnaitre... ma mère, Cédric.
L'ancien regarda le visage et ouvrit la bouche, marmonnant alors un nom enfoui dans la mémoire de certain.
- Élianor ?
La créature se tourna vers le second mais secoua la tête. Elle les comprenait. Et clairement, elle disait qu'elle n'était pas l'ancienne guérisseuse de la ville. Elle tira à nouveau avec insistance et Iorveth commença à la suivre.
D'autres elfes suivirent, ne sachant pas quoi penser de ce qu'ils voyaient actuellement. Ils avaient croisé leur lot de monstres depuis la conjoncture. Mais là, c'était bien la première fois que le spectre tentait quelque chose qui n'était pas de tuer quelqu'un.
Et celle-ci les mena dans un lieu que Iorveth aurait voulu ne pas revenir. Il reconnut les ruines. Il reconnut tellement le lieu où sa mère avait supplié qu'il se cache. Et le spectre continua vers mais tourna juste avant dans le couloir effondré.
Une odeur monta à leur nez de charogne. Et ils trouvèrent les restes d'une goule ainsi que le quatrième humain. Celui-ci avait une dague dans sa main. Le spectre se tourna vers eux, comme montrant qu'elle était le responsable avant de flotter vers quelque chose de plus loin dans la petite pièce.
Plusieurs notèrent des traces étranges sur les murs, comme si on avait jeté de nombreuses choses autour ou qu'un spectre avait hurlé.
Puis, là, un gémissement maladif résonna de la femme morte, pointant quelque chose du bout de son doigt décharné. Iorveth se tordit, avançant avec plus d'empressement. Il y avait un corps enroulé dans un coin. C'était une femme, rousse, le visage creusé, les yeux vide, les insectes ayant déjà commencé à manger le corps. Il devait presque avoir deux ou trois jours. Iorveth se pencha vers mais ne trouva aucune blessure visible. Il souleva les fils et tomba en arrière. C'était une elfe. Elle devait avoir peut-être entre vingt ou cinquante ans. Avec l'état du corps, il était compliqué de savoir l'âge.
Un approcha alors la torche seulement, Iorveth nota que le spectre le tirait à nouveau. Elle se retourna dans un coin et se baissa vers quelque chose. Les mains saisirent un petit paquet de tissus avant de se retourner vers l'ensemble. Une petite main s'agita entre les couvertures, touchant la peau du visage du spectre qui avait approché son paquet de celui-ci, comme pour embrasser.
Un enfant. Un bébé était tenu actuellement par le spectre qui flotta à nouveau vers eux. Une des femmes approcha mais le spectre entoura alors ses bras protecteurs autour de l'enfant et le visage changea pour redevenir monstrueux. elle grogna littéralement contre l'elfe qui recula, mettant la main à son arme.
Mais, la créature continua d'avancer et se pencha vers Iorveth. Elle regarda à nouveau le bambin, comme le contemplant avant de le tendre.
La femme elfe était morte là. Mais son enfant était encore en vie. Elle avait refusé la mort et avait attendu, protégeant depuis des jours l'enfant ? Non. Seulement quelques jours. Et elle avait tué pour le protéger. Le brun regarda le paquet tendu sans savoir vraiment quoi faire. Pourquoi lui ? Pourquoi lui donner à lui l'enfant ? Cédric eut un sursaut de surprise, toujours concentré sur le corps de la femme. Il tira quelque chose du cou du cadavre.
- … Iorveth... ce n'est pas Elianor.
- Je le sais.
- Non. C'est Leliana... c'est ta sœur.
Un collier termina d'apparaitre du col de la femme. Une fleur délicatement gravée sur un pendentif avec un arbre derrière. Et les lettres anciennes au dos de la médaille : Leliana.
Iorveth manqua de tomber. Mais, le spectre poussa un son plaintif, tentant de lui tendre à nouveau le petit corps qui respirait doucement. Riordain poussa son camarade vers le spectre, tout aussi surpris. Le Renard tendit les bras et le petit corps y fut posé doucement. Il regarda le visage du fantôme sourire avec tendresse, se penchant vers l'enfant endormi et déposa un léger baiser contre la tempe avec amour. Puis, elle passa les bras autour du cou de Iorveth. Étrangement, ce fut chaud, accueillant. Iorveth sentit comme si on lui soufflait des vagues d'amours. C'était comme un vent chaud dans les forêts, apaisant et revigorant à la fois.
Puis, ce fut presque comme un rêve. L'ensemble de l'unité regarda le spectre reculer, semblant comme s'effriter dans un nuage de pétale de fleur. Elle leur souriait. Elle souriait en les regardant alors qu'elle disparaissait dans une douce lueur et une odeur de fleur familière. Iorveth tendit la main mais n'eut que du vent passer entre ses doigts. Il baissa les yeux vers le petit corps contre lui, emmailloté dans un tissu souple mais chaud.
Un bébé. Un tout petit bébé avec le haut des oreilles pointues, des cheveux noirs comme si l'on voyait le plumage d'un corbeau et une cicatrice faite à la lame sur le front. Une rage monta, voyant pareille blessure mais, la pâleur inquiéta plus l'ancien. L'enfant semblait avoir du mal à respirer et la main contre le front indiqua à l'adulte que le bambin souffrait d'une fièvre.
- Aylah … il a de la fièvre.
La guérisseuse approcha rapidement, posant le dos de la main contre le front de l'enfant avant d'ordonner qu'on le ramène au campement. Riordain siffla, voyant alors bien ce qui avait pu se passer. Le bambin était protégé par le spectre. Le pilleur avait entendu du bruit. Trouvant un non-humain avec sa mère morte, il allait faire comme chaque humain avec assez de bassesse pour piller les ruines elfiques que décida de tuer l'enfant. "Pour ne pas qu'il souffre" il aurait surement justifié. La mère pensait bien autrement et l'homme en avait payé le prix.
Et les autres comprirent aussi, lorsque le corps de l'elfe fut sorti de la pièce pour avoir les derniers rites. Mais, Iorveth récupéra le collier et surtout, lorsqu'il confia l'enfant à la soigneuse, vint voir le corps. La femme pouvait très bien avoir récupéré le collier de sa sœur. Personne n'avait retrouvé le corps de l'enfant. On pensait qu'elle avait été détruite par le feu comme leur père.
Il souleva les cheveux longs doucement du corps, la tournant sur le coté. Il mordit ses lèvres. Riordain tenta de garder son calme à coté, prenant son visage dans la main pour couvrir les larmes.
Il y avait un espoir qu'elle soit en vie et voilà qu'un corps leur prouvait le contraire. La morte portait une marque de naissance au coin du cou. Une petite tâche de la forme d'une étoile, presque invisible. Et la tâche était là, bien présente. Il nota alors les vêtements qui étaient bien étrange. Il n'y avait rien de pareil. Et il n'y avait aucunes traces de sévisses ou d'emprisonnements. Leliana semblait avoir vécu une bonne vie. Elle portait même un anneau à son doigt. Certes, c'était une tradition humaine mais certains elfes adoptaient la preuve d'amours. Ils ne pouvaient plus tous faire un collier pour leur compagnon pour la vie. Et les forgerons de talents ne couraient plus les forêts ni les villes aujourd'hui.
Il regarda le collier entre ses doigts. Son neveu. Il avait un neveu. Il n'y avait pas d'autres possibilité. Sa sœur avait des marques de maternité. Elle avait porté un enfant. Et elle était morte clairement en le protégeant. Mais, il n'y avait aucune marque de blessure. C'était comme si son corps s'était simplement arrêté.
Un cri perçant résonna dans le camp et les elfes se tournèrent vers les ruines. C'était étrange d'entendre le bruit d'un bambin dans un camp de Scoia'tael. Il remit le collier à sa ceinture et embrasa le bucher. Les humains avaient été jeté plus loin, dans une fosse sans nom. Une Aens Seidhe allait à présent rejoindre les cendres de ceux morts. La seule chose qu'ils avaient pu trouvé pour le mausolée, fut un étrange morceau de bois ciselé. Certainement un pic pour les cheveux que sa sœur utilisait. Il était ancien et abimé à certain endroit.
Iorveth alla voir pourquoi le petit bambin pleurant. Il ne s'aperçut même pas de ceux qui le suivaient. L'enfant pleurait, clairement mal à l'aise ou malade. Le commandant nota même qu'il ne semblait pas éveiller mais les cris étaient comme si il faisait face à la mort en personne. Peut être qu'il avait tout vu. Il donna ses doigts et la petite main les attrapa fermement. Les gémissements se calmèrent doucement alors que le commandant s'assit, regardant l'enfant, ne sachant quoi faire. Celui-ci se tourna complètement vers lui, serrant la main comme si c'était la seule chose qui le protégeait des cauchemars.
- il a une petite fièvre mais, aller savoir comment, le spectre a réussi à le nourrir pendant tout ce temps. elle ne pouvait rien faire contre le froid ou l'humidité. Elle était une des sources du froid.
- ... il s'en sortira ? Demanda faiblement Iorveth.
- Il a besoin d'attention et de soins. Et d'une famille qui le protégera.
- Je vais voir avec nos contacts si un le prendra.
L'ancienne souffla d'agacement.
- C'est ton neveu, non ?
- Et ? Je suis un scoia'tael.
- Et tu es clairement sa dernière famille. Tu vois quelqu'un d'autres qui le prendrait sans aucune arrière pensée ?
- Je ne peux pas. Maintenant, laisse-moi.
Ce fut un duel de regard pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que Aylah et Iorveth soient coupé par l'appel de l'enfant. L'ancienne pointa alors la petite table tout en s'écartant.
- Il a faim. J'ai posé un bol de lait chaud. Nourris-le.
- Tu aurais pu le faire.
- J'ai des patients, rétorqua l'ancienne en s'écartant.
Et Iorveth se retrouva seul face au petit bambin qui ouvrit doucement et difficilement les yeux. Si il y avait un doute, il n'y en avait plus aucun. Il n'y avait que leur famille pour avoir un pareil vert. Iorveth serra le morceau de tissus. Mais, il attrapa le bambin qui pleurait, appelant alors un mot "mama". Il cherchait certainement Leliana. Il le serra doucement contre lui, prenant le petit bol avec le morceau de tissus. Il n'était pas très sûr comment faire mais il avait pu le voir un nombre de fois.
L'enfant accepta le lait de chèvre avidement.
Quelqu'un se posa à coté de Iorveth, regardant alors le bambin.
- Qu'est ce que l'on fait de … ton neveu ?
- Pour l'instant, il reste, le temps de l'hiver. Au printemps, je lui cherche une famille.
- Iorveth...
- Je ne suis pas ce dont il a besoin. Si Leliana l'a protégé même dans la mort, il faut qu'il le soit aussi maintenant. Et il est clair qu'une unité de scoia'tael n'est pas un lieu pour un enfant, Cédric.
- Réfléchis y quand même.
- Par contre, intervint alors Riordain, tu vas nommer comment ce petit d'yaebl ?
Iorveth regarda son camarade étrangement pour avoir surnommé le bambin démon. Mais bon, Riordain avait grandi avec lui donc, ils étaient tous les deux capables de se souvenir quels sont les bêtises et catastrophes ils avaient fait.
Il fixa longuement le garçon, sans vraiment savoir. Le spectre ne lui avait pas dit comment se nommait son garçon. et il n'y avait pas vraiment de nom marqué sur les vêtements ou la couverture.
- Je … pourrais l'appeler comme son grand père, marmonna Iorveth en considérant la proposition.
- non. Il lui faut un nom à lui et pas celui d'un mort, objecta Cédric. J'ai beaucoup de respect pour ton père mais non, je ne pense pas qu'il voudrait qu'on nomme un enfant d'après lui.
- Tu as raison... des propositions?
Plusieurs des elfes approchèrent et commencèrent à proposer pour un petit garçon, un nom. Et certain faisait presque rire Iorveth.
- Bauldir.
- Ifrit !
- Ior junior ?
Iorveth demanda qu'on frappe celui qui venait de proposer le dernier. Plusieurs noms continuèrent sans vraiment l'attirer. Puis, un nom roula dans son esprit comme sortant des brumes.
- Nàmo ?
Le bambin tourna les yeux vers lui alors que depuis le début, il fixait sans réagir aux noms. Iorveth recommença et l'enfant bougea la tête, buvant le lait avidement. Puis, il bailla et s'enfonça contre la poitrine de celui qui le portait en cherchant de la chaleur et de la protection.
- Bien... Nàmo ce sera donc.
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Et voilà, notre histoire commence en cette Nuit sombre et Pluvieuse, mon cher Iorveth. Nous verrons ce que l'avenir te réserve.
N'oubliez pas de me laisser un petit commentaire ou un follows. C'est mon pain d'écrivain.
