Bonsoir, bienvenue ! Bienvenue pour ce nouveau chapitre de Little Fox où l'on suit notre petit Nàmo et son oncle Iorveth.
Reviews :
- lesaccrosdelamerceri : Et encore, les moments poignants ne font que commencer ! Iorveth va pas le lacher à présent ^^.
- sebferga : Et une suite qui n'a pas été trop attendue, j'espère ^^
- Lala : Aah, la famille. Des migraines, des coups de gueules, des moments inoubliables dont certains qu'on aimerait que l'on oublie. La famille. Iorveth doit se dire qu'il est rendu avec les Faoiltiarna. Et dire que ça ne fait que commencer.
Laissez moi une petite Reviews, ça me donne le courage de continuer chaque chapitre avec entrain. Et n'oublions pas que les mondes sont issus des ouvrages de J.K. Rowling et de Andrzej Sapkowski.
A part, bien sûr, les OCs ^^
~langage~ Langue ancienne
Chapitre 04 : Connais ta meute.
La forêt de Foltsam fut en vue et Iorveth se sentit presque rassuré de la voir enfin alors que sa petite charge babillait en jouant avec les crins de la monture. Ils avaient suivi le Pontar avant de continuer au travers des bois. Des soldats patrouillaient au loin et pourraient les attaquer. On avait parlé de membres de l'Aedirn proche des forêts. C'était quand même un territoire de Téméria mais le roi de Aedirn pouvait envoyer ses hommes loins pour des raisons politiques. Il était connu que le Roi haïssait les non-humains. Il était bien responsable de nombreux morts dans les villages avec sa politique.
Iorveth regarda l'entrée des bois et siffla. Une personne leur répondit et Riordain descendit de sa monture, marchant à présent dans le sentier. Les deux ne dirent rien jusqu'à l'arrivée aux ruines cachées dans les bois. Le voyage avait été long et les discussions interminables. À la fin, Iorveth fut surpris d'apprendre que l'unité aurait voulu garder Nàmo mais respectait la volonté du commandant. Et ils la comprenaient.
En arrivant aux ruines, l'ensemble approcha mais fut réellement surpris de voir alors Nàmo dans les bras de son oncle riant copieusement. Iorveth posa le garçon sur le sol et celui-ci avança autour, sous le regard de l'ensemble.
- Il restera mais il y a des choses qui vont changer si l'on veut qu'il soit en sécurité. Et je ne veux pas que vous vous plaigniez si vous vous retrouvez à devoir le garder. Me suis-je bien fait comprendre ?
- Il reste ?
- Pour de vrai ?
- Hey ! Nàmo, t'as vu, ton oncle a récupéré son bon sens.
Iorveth ordonna au responsable de cette allégation d'aller faire une patrouille proche des marais et de ne revenir que lorsqu'il aura trouvé des roses de souvenances bleus. Chose parfaitement impossible. Cédric riait avec l'ensemble alors que le bambin semblait prêt à explorer la forêt seul. Iorveth rattrapa son neveu avant que celui-ci ne commence par disparaitre dans un buisson.
L'unité s'organisa et même rendit encore plus difficile l'accès des bois aux humains. Nàmo serait surveillé mais aussi, dès qu'il commencerait à marcher, apprendrait à survivre dans les bois. C'était la seule chose qu'ils pouvaient faire pour que le garçon survive parmi eux. Au début, ils le protégeront, puis, petit à petit, il apprendrait à être comme les autres Aens Seidhes, aujourd'hui.
Néanmoins, Iorveth fut surpris de constater une chose. Il y avait des choses étranges qui se passaient autours de Nàmo. Parfois, des plantes donnaient des fruits alors que ce n'était pas la saison. Il avait aussi, parfois, vue comme si des objets qui se déplaçaient sans explications. Et aussi, il se souvenait de quelque chose particulier avec sa sœur. Leliana était comme leur mère, elle possédait une puissance antique.
Et il avait l'impression que Nàmo était comme sa mère. Mais, pour l'instant cela ne poserait pas de problèmes. Néanmoins, si cela se révélait exacte, il faudrait trouver un mage ou une magicienne ou même un druide pour lui apprendre à maitriser la puissance. Et ça, Iorveth se sentait presque malade de le devoir. Il aurait nettement préféré que sa mère, Elianor, enseigne à son petit-fils, ou que Leliana le fasse.
L'année passa rapidement et le garçon apprenait plutôt rapidement. On lui parlait autant en nordien qu'en Hen llingue. Mais, des mots sortaient parfois étrangement. C'était comme s'il y avait une troisième langue qu'il avait appris avant.
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Iorveth continuait d'écouter les discussions des autres Scoia'tael présents. Plusieurs tentaient tant bien que mal à ne pas regarder le garçon assit à côté il jouait silencieusement avec des petits cubes de lettres. Isengrim, pour sa part, ne sembla même pas surpris de voir le garçon de quatre ans à nouveau à la réunion. Et ce dernier avait déjà mordu Yaevinn lorsque celui-ci le pointa du doigt en demandant ce qu'il faisait là.
Ce qui fit rire certain, ce fut ce que dit Iorveth : "ne le mord pas, tu ne sais pas ce qu'il a fait avec sa main". L'enfant comprit puisqu'il demanda de l'eau ensuite. L'ambiance fut assez calme par la suite, malgré la présence du jeune elfe.
Personne n'était très sûr s'il était un elfe pur ou un demi elfe. Il avait des traits elfiques bien prononcés. De la forme du visage à la maturité ou encore au déplacement silencieux dont l'enfant était capable pour se faufiler hors de la vue des adultes.
- … nous devrions donc éviter la région de Cintra pour l'instant. Et les unités à l'est de la Yagura descendent un peu plus vers le sud.
La discussion se termina sur ces mots. Nàmo tira sa manche, pointant alors les autres adultes.
- Fini ?
- Oui. On va y aller.
- Je dois dire revoir ?
- Oui. Il faut dire au revoir.
- Va fail ! Pas toi, t'es pas gentil.
Les elfes se mirent à rire alors que l'enfant tirait la langue à Yaevinn. Iorveth eut un sourire vicieux en sifflant que c'était bien son garçon. Le petit se redressa, attrapant alors son renard pour suivre avec ses petites jambes.
- Iorveth ? Puis-je te parler ?
Le Loup de Fer sembla sérieux sur la question. Iorveth laissa Nàmo suivre Toruviel qui venait de lui présenter sa main. Même si l'elfe n'était pas une des officiers, elle venait écouter et donner son avis. Après tous, elle était stationnée proche de Filavandrel. Ce dernier lui faisait confiance pour lui rapporter des nouvelles ou les décisions que prenaient le conseil. Ou elle apportait des points que l'ancien voulait que les Scoia'tael discutent.
- Alors ? Comment tu t'en sors avec Nàmo ?
- Il va... mieux. Même si parfois, ses cauchemars semblent être liés à la mort elle-même. Je crains de savoir ce qui est arrivé un jour à Leliana et en même temps, j'aimerais vraiment savoir. J'aimerais savoir si les responsables sont morts. Si Nàmo est en sécurité.
- Un idiot voulant mourir l'attaquerait. Tu l'auras avant. Et le garçon certainement aussi lorsque tu l'entraineras. Il t'imite beaucoup, à ce que j'ai vu.
- Aylah rit encore lorsqu'il a voulu monter à l'arbre alors qu'il n'avait que trois ans. Elle a osé me dire qu'il va apparaitre bientôt des filins blancs dans les cheveux de l'ensemble de l'unité.
Isengrim sentit que son camarade était bien plus vivant. Leur combat avait encore plus de sens pour lui. Mais Iorveth sentit quelque chose en plus dans le regard du Loup de fer, regardant le plus jeune des elfes présents marcher et jouer avec ce qui l'entourait.
- Un souci, Isengrim ?
- Non. Une erreur passée que je regrette encore.
La main passa instinctivement sur la marque qui barrait le visage. Ce que les gens savaient sur la cicatrice, c'était que Isengrim avait failli perdre la vie lors d'un massacre des elfes. Et il avait chassé de nombreux humains pour une raison qui était gardé secrète. Mais, après plusieurs années, le Loup avait fait son deuil.
- Quelque chose qui te reste sur la conscience ? Étrange. Je pensais que tu n'en avais pas.
- Iorveth, toi, tu es aveugle. Mais... Il y a eu une personne qui m'avait donné de l'espoir. Une humaine. Belle comme le jour. Malheureusement, la haine l'a frappé en plein coeur et je l'ai perdu.
- Je suis désolé pour ta perte.
Iorveth ne poussa pas, sentant qu'il y avait plus dans la perte. Il n'y avait qu'à voir le regard sur le jeune Nàmo. La femme devait être avec un enfant lorsqu'elle était morte. On pouvait comprendre la rage d'un des fils de Thyr.
Un rugissement résonna, faisant sursauter l'ensemble des elfes encore dans la pièce. Iorveth tourna la tête, voyant alors que Nàmo était monté avec Toruviel à l'extérieur des ruines. Le renard escalada les marches rapidement, sentant alors une odeur putride. En arrivant en haut, il vit alors avec horreur des créatures monstrueuses qui avaient déjà frappé plusieurs des gardes présents.
Iorveth attrapa son épée avec d'autres, fonçant sur les goules. Des corps avaient certainement été laissés non loin. Le renard chercha du regard s'il voyait Nàmo et si celui-ci était en sécurité. La créature quadrupède se mit en travers de son chemin, tentant de le frapper de ses griffes.
Un cri familier résonna non loin et il vit Toruviel qui tentait de partir loin du monstre mais avait chuté, Nàmo entre ses bras. Lorsque la créature arriva sur les deux, Nàmo hurla de terreur. Ce fut une sorte de lueur qui aveugla presque tous ceux qui regardaient dans la direction. Iorveth secoua la tête, frottant son visage. La goule devant lui aurait pu le tuer si Isengrim n'avait pas eu le temps de couvrir son regard, la transperça de son épée.
La dizaine de goule fut nettoyée et Iorveth approcha alors de Toruviel qui se redressa, plus surprise qu'autre chose. En face d'elle se trouvait un corps réduit en morceaux de la goule. Nàmo possédait vraiment de la magie. Iorveth jura presque intérieurement. La femme elfe tourna le petit elfe dans ses bras, endormi. La force à laquelle il avait fait appel l'avait épuisé. Et personne ne l'avait vraiment vu à part Isengrim, Iorveth et Toruviel. Rapidement, le Loup de Fer jeta de l'alcool et la torche sur le corps du monstre. Il se tourna vers l'elfe avec sérieux.
- Toruviel. Tu ne parles à personne de cela.
- Mais...
- C'est un ordre. Findabair pourrait exiger le garçon. Et étant l'une de ceux pouvant prétendre à nous diriger, certains prendraient ses désirs pour des ordres.
Les mains se resserrèrent instinctivement autour de Nàmo, protecteur. Iorveth approcha, attrapant le garçon contre lui alors que Angus arriva vers eux avec d'autres.
- Ça va ? Pas de mort ici ?
- Combien de blessés ?
- Deux morts, trois blessés. On a trouvé aussi ce qui les a attirés. Des bandits ont jeté les corps de voyageurs dans une fosse à l'autre bout des ruines. … Il y a un souci ?
- Non. Merci pour le rapport. Iorveth, je crois qu'il fut assez éprouvant pour l'enfant donc il serait temps de le mettre au lit, non ?
Iorveth profita alors de l'excuse pour garder le garçon loin des regards. Toruviel siffla qu'elle garderait le secret même de Filavandrel s'il le fallait. Elle n'aimait particulièrement pas la magicienne.
Revenant à l'unité, il en parla avec Aylah. Celle-ci sembla triste de ne pouvoir lui donner de solution. Les mages elfes étaient rares et beaucoup ne sortaient plus de leur lieu reclus dans les monts bleus pour de bonne raison. Et Iorveth savait que certains auraient un intérêt à avoir une main dans l'apprentissage d'un enfant elfe magique pour des raisons politiques. Déjà qu'il était compliqué de cacher l'existence de Nàmo en dehors des Scoia'tael.
Isengrim proposa alors simplement que Iorveth aille voir Faust. Ce dernier pourrait trouver un mage qui accepterait et qui n'était pas verser dans la politique. Il y avait aussi la femme, prêtresse, dans Flotsam mais elle ne pourrait pas aider tous les aspects de la magie. Et aller voir Findabair ou d'autres de la vallée des Fleurs donnait à Iorveth simplement de la colère.
Le soir même, le camp serait prêt pour le départ à la première heure du jour pour le Nord.
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Faust regardait Iorveth, voyant derrière la jambe du commandant la petite tête saluer en suçant son pouce. Le Faucheur eut un sourire.
- Alors, voilà donc le grand gaillard ? Tu as poussé Nàmo. Rentre Ior avant que tu ne prennes racine.
Les deux passèrent la porte et Faust ferma celle-ci en regardant autour. Le jour se levait à peine et c'était jour de marché. Iorveth avait profité d'être entre chien et loup pour escalader la muraille avec Nàmo sur le dos.
Le garçon semblait encore bien endormi, frottant ses petits yeux avec ses mains. Et Iorveth n'avait pas dormi depuis des jours. Il avait les yeux creusés, fatigués et entourés de cernes. Quelque chose s'était passé et cela inquiéta alors Faust.
- J'ai besoin de tes services.
- Caedmil à toi aussi, Iorveth. Comment vas-tu ? Ça fait plaisir de te revoir. Je vais très bien, merci.
Nàmo se mit à rire, mettant ses mains sur sa bouche en souriant. De son côté, Iorveth regarda, vraiment épuisé, l'ancien, avant de répéter quelque peu mécaniquement ce que venait de dire Faust avant de dire clairement qu'il y avait un souci. Cela inquiéta alors l'ancien qui proposa de s'assoir pour en discuter autour d'une infusion. Nàmo commença à jouer dans un coin, laissant les adultes travailler.
Iorveth but le verre mais ça ne calma pas vraiment ses nerfs. Il redressa la tête vers l'ancien.
- Nàmo est comme ma mère et ma sœur. Il possède de la magie.
- Et… ah. Oui. C'est vrai que ça peut poser souci.
- Poser souci ? Poser souci ?! La moitié des mages du nord sont des sangsues qui n'attendent qu'un gain politique et de puissance, siffla de colère Iorveth. L'autre moitié sont des idiots qui détestent les elfes. Et ne me fait pas commencer avec les Sages.
- Oui, on sait, tu en as une très haute estime.
Faust se gratta la tête, cherchant à savoir quoi répondre. Il ne savait pas vraiment. Cassandra parla à cet instant à l'étage, donnant une liste de courses à faire plutôt impressionnante. Iorveth regarda le plafond alors que l'elfe descendit et croisa les bras.
- Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais demain, ça va bientôt faire trois ans que Nàmo est avec toi, oncle Iorveth. Donc, on va profiter que tu sois là pour préparer une petite fête, non ?
- C'est vrai ? s'étonna alors Iorveth.
Les deux anciens prirent alors la décision de continuer en marchant leur discussion. Faust commença à proposer des noms de mages dont les Scoia'tael avaient fait connaissance par le passé. Iorveth donnait les arguments contre, tenant la main de Nàmo qui avait décidé de venir. Le marché était immense et les personnes allaient et venaient. Après tous, il y avait un festival qui fêtait la Samhain le lendemain et tous se préparaient.
Iorveth se tourna vers Nàmo.
- Tu restes près de moi, d'accord ? Tu ne t'éloignes pas.
- Okay.
Satisfait de la réponse, l'elfe suivit Faust autour des étales et des marchands. Ça faisait trop longtemps qu'il n'avait pas arpenté les rues d'une ville. Et avec les artifices simples de changer de vêtements et de coiffures, c'était plus facile. Après tout, les hommes avaient tendance à croire que les elfes se ressemblaient tous.
Il regarda derrière lui Nàmo qui tenait bien sa main alors que Faust discutait avec le marchand pour des fruits des bois. Entre deux étales, ils purent continuer à discuter.
- Donc, ce qu'il faudrait c'est un lieu neutre et non lié à la politique.
- Ce serait mieux. Ainsi, Nàmo pourrait toujours choisir en fait. Je ne veux pas qu'il soit obligé de vendre quoique ce soit pour faire ce qu'il veut. Encore moins qu'on le force à choisir.
- Compréhensible.
Les deux elfes continuèrent à prendre le nécessaire lorsque plusieurs éclats de voix résonnèrent non loin. Ils tournèrent la tête, voyant plusieurs des humains devenir un peu trop enthousiaste autours de saltimbanques qui jouaient de la musique, entrainant un peu la foule dans une ronde.
Iorveth bougea la tête légèrement au son des instruments, appréciant les mélodies et reconnaissant certaines.
- Si l'envie t'en prends, tu peux prendre ta flute et les rejoindre.
- Non merci, siffla le renard agacé.
- Aucun de ton unité ne le saura, s'amusa alors Faust.
Iorveth gronda contre l'ancien, manquant de faire tomber son sac de victuailles. Il ajusta sa prise sur le tissu avant de se pencher vers Nàmo pour le monter sur ses épaules. Mais, lorsqu'il baissa les yeux, l'enfant n'était plus là. Il se tourna vers Faust qui argumentait avec un des vendeurs pour avoir des sucreries. Nàmo n'était pas là non plus.
La panique prit alors le scoia'tael violemment.
- Nàmo !
Cela fit sursauter l'ensemble des personnes autour de lui et Faust se tourna net en baissant la tête. Les deux jurèrent encore plus.
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Nàmo pleurait actuellement, essayant de trouver Iorveth. Il levait la tête mais on le poussait lorsqu'il essaya de demander. Un homme manqua même de l'écraser avec sa brouette remplie. Ce dernier le fixa et grogna sombrement.
- Dégage l'elfe.
Le venin dans la voix fit se tendre l'enfant qui s'écarta encore plus de la foule qui le fixait avec dédains ou dégouts. Le garçon de quatre ans se retrouva dans une rue non loin de la foule, seul. Il regarda autour, cherchant encore la tenue verte de son oncle mais rien.
Les larmes doublèrent alors qu'il tentait de monter sur une caisse pour être plus haut comme faisait certain de l'unité dans la forêt. Les petites mains s'appuyèrent contre le bois mais il glissa dans la boue de la rue.
Il s'assit, frottant ses yeux. Un enfant ne comprenait pas pourquoi les gens l'avaient poussé. Et il était resté proche de Iorveth. Puis, quelqu'un l'avait bousculé. La main n'avait pu rattraper la manche de l'adulte. Puis, plus rien. Nàmo ne vit plus Iorveth.
- Hey, regardez-moi cette mauviette qui pleurniche !
Nàmo tourna la tête, voyant plusieurs enfants arrivés. Certains avait des bâtons ressemblant à des épées. Il frotta ses yeux, tentant de cacher ses larmes. Un des gamins leva alors le doigt en le regardant bien.
- Putain, c'est un de ces sales elfes !
- Je sais ce que l'on va faire.
- On a de quoi chasser un elfe.
L'unité avait pris le temps d'expliquer à Nàmo plusieurs choses qu'il ne comprenait pas. Il savait qu'il était un elfe et qu'il était différent des humains. On avait aussi tenté d'expliquer à un enfant la haine sans que celui-ci ne comprenne réellement ce que c'était. Et lorsqu'un des grands lui lança de la boue, il comprit une chose que les adultes lui avaient expliqué. Un jour, si quelqu'un commençait à lui faire peur ou du mal et qu'il ne savait pas se défendre, il devait courir le plus vite qu'il pouvait jusqu'à la forêt et s'y cacher. La forêt était loin mais il se mit à courir.
- Attrapez-le !
- Il va pas aller loin.
Les gamins commencèrent à courir après l'elfe bien plus jeune, lançant parfois des choses. Nàmo avait néanmoins de la chance. Parfois, avant qu'on ne le touche, il se retrouvait bien plus loin et les cris des gamins résonnaient plus en colère à chaque fois.
Il vit un grand arrivé devant lui et il ne put comprendre lorsque sa tête lui fit mal. Il s'assit, frottant sa tête et pleurant.
- Ewyrth… Ewyrth… mal.
- Mais il appelle sa mère, le con.
- C'est un fils de pute peut être…
Nàmo vit un des gamins rire, le pointant du doigt. D'autres attrapaient de la boue ou des objets. Il se replia sur lui-même, Mettant les mains sur sa tête qui lui faisait mal. Sa main était poisseuse. L'enfant regarda celle-ci, voyant un peu de liquide rouge. C'était du sang. Il avait pris une pierre en pleine tête.
Seulement, avant que la douleur ne continue, il entendit quelqu'un grogner.
- C'est quoi ce putain de bordel !
- Ta gueule Roche, retourne à ta pute de mère.
Nàmo vit un garçon un peu plus grand que lui mais pas plus grand que les autres non plus. Il avait une tenue un peu sale, bleu et grise. Pourtant, plusieurs des gamins reculèrent à l'arrivée de la personne. Celui-ci le fixa, clignant des yeux et se retourna, semblant presque aussi enragé que fut une fois son oncle contre quelqu'un qui avait tenté de lui faire du mal.
Le gamin attrapa un morceau de bois et Nàmo se roula alors encore plus lorsqu'il vit le gamin approcher. Mais, le plus âgé se mit devant lui.
- Bon, connard. Soit, tu approches de lui et je te déchausse tes putains de dents à coup de pierre, soit tu dégages avec tes copains.
- C'est un elfe.
- C'est un putain de gamin ! Il doit même pas comprendre la différence ! Et s'il saigne, va arriver quoi si ses parents apprennent que vous êtes responsables ?
- Mon père dit que les elfes sont des trouillards. Ils me font pas peur. Ce sont tous des fils de putes.
- Va te faire foutre !
Nàmo regarda alors un combat étrangement. Le plus âgé mordait, frappait, mettait des coups violents contre les autres qui partirent rapidement. Lorsque le dernier partit, il se tourna vers lui, frottant sa joue qui saignait.
- Bon, relève-toi, couillon. T'habite où ?
- … dans la forêt ?
Le garçon resta surpris de sa réponse et frotta sa tête, cherchant alors autour.
- Tes parents ?
- J'en ai plus.
- T'as personne qui s'occupe de toi ?! paniqua le garçon.
- Ewyrth Ior… mon oncle ? Le frère de ma ima. Ma maman.
- Oui. Le mot est bien oncle. Et il est où ?
Nàmo regarda autour de lui et se mit à nouveau à pleurer. Le plus âgé paniqua et tenta de le calmer sans le toucher. En fait, il aurait voulu le toucher mais s'arrêta, fixant ses mains sales alors que Nàmo, malgré sa mésaventure, portait des vêtements plus propres et en meilleure état.
Le plus âgé avait les cheveux noirs légèrement bouclés, des yeux sombre alertes et un air plus âgé qu'il ne l'était. La vie n'était jamais rose pour certaines personnes des bas-quartiers. Plusieurs bruits résonnèrent plus loin et le garçon jura. Il se pencha vers lui.
- Viens. Ils vont revenir avec d'autres et tu ne veux pas rester là. Ils jouent au putain de jeu de chasse à l'elfe. Ma mère pourrait trouver ton oncle.
- J'ai promis de ne pas le lâcher. … Trop de monde.
- Il te retrouvera. Aller, viens.
L'empressement encouragea Nàmo à suivre le garçon plus ancien et il lui attrapa la main, à la surprise de ce dernier. Il regarda l'elfe un moment avant de serrer fermement les petits doigts dans sa paume pour ne pas le perdre. Il commença à avancer dans les chemins entre les maisons. À un moment, il se glissa sous une palissade et Nàmo suivit à quatre pattes.
Ils arrivèrent devant une maison qui avait plus l'air d'un taudis. Le garçon passa le pas de la porte, tirant Nàmo à l'intérieur.
- M'man ? T'es là.
- Vernon ? Je te pensais aller au festival.
Nàmo regarda la femme qui venait de se retourner avec un sourire. Des cheveux sombres noirs longs, attaché avec des fleurs dans la tresse descendant jusqu'au bassin. Elle était pourtant pale. Elle nota alors la présence du jeune elfe avec surprise.
- Vernon ?
- Il s'est paumé et des putains de cons ont voulu jouer à chasse à l'elfe. Un lui a lancé une pierre là.
Nàmo sentit le doigt contre son front et il siffla en sentant la piqure de la douleur. La femme approcha doucement et s'accroupie pour être à son niveau. Le jeune elfe ne sut pas vraiment quoi faire et tira le plus âgé devant lui. Son geste fit rire la femme doucement. Elle tendit doucement les bras pour le soulever et le tenir contre elle.
- ~Calme, mon poussin. On va voir cette blessure puis on va trouver ta famille, d'accord ?~
Nàmo fut surpris qu'elle lui parle en Hen Llingue. Il pencha la tête et eut l'impression de pouvoir faire confiance à la femme.
- 'Kay.
- Vernon, peux-tu aller me prendre la cruche d'eau qu'on nettoie un peu vos blessures ?
Le garçon alla chercher l'objet en question alors que Nàmo se retrouva assis sur le lit. Puis, avec l'eau, la dame commença à nettoyer petit à petit le sang et les taches de boues.
- Et quel est ton nom, mon petit poussin ?
- Suis pas censé le dire …
- Je suis Élisa. Et voici Vernon.
Le jeune seidhe regarda ses pieds avant de marmonner doucement, sentant comme si quelqu'un lui soufflait chaleureusement à l'oreille qu'il pouvait faire confiance à la femme. Après tous, elle n'avait été que gentille pour l'instant.
- Suis Nàmo.
- Ravie de te rencontrer. Donc… tu peux me raconter ce qu'il s'est passé, mon poussin ?
- M'man, commença Vernon. Je pense qu'il doit pas putain d'aimer de se faire traiter de poussin.
- Mais oui, mon louveteau.
- Maman !
Nàmo regarda le plus âgé s'assoir à côté de lui, croisant les bras d'agacement. Il expliqua au mieux qu'il avait perdu son oncle dans la foule du festival alors qu'ils allaient faire des courses au marché. Élisa hocha la tête, terminant de voir s'il n'avait pas de blessures et regarda la cicatrice sur son front. Nàmo posa les mains dessus, un peu honteux.
- Il t'est arrivé putain de quoi, pour avoir ce truc moche ?
- Vernon ! On ne demande pas aux gens pourquoi ils ont des cicatrices, blessures et autres !
- Mais…
Elle donna un regard sévère et entendit parfaitement le garçon rétorquer, les bras croisés qu'elle se posait certainement aussi la question. Ce n'était pas naturel qu'un enfant l'ait. Nàmo les regarda avant de répondre simplement.
- 'Sais pas… lorsque mon oncle m'a trouvé avec ma ima morte… je l'avais. Il pense qu'un méchant monsieur me l'a faite.
- J'espère que ton oncle a frappé le responsable, dit alors fermement la femme. S'il ne l'a pas fait, je m'en chargerais avec ma poêle chaude.
- 'Sais pas.
La femme se redressa, allant alors attraper une seconde cruche un peu cassée et faire un bol de lait pour les deux garçons qu'elle versa dans les verres. Nàmo bu le sien mais nota alors que Vernon avait gardé la moitié et l'avait tendu à sa mère. Celle-ci secoua la tête, donnant un baiser sur le front du plus ancien. Puis, elle attrapa son châle et mit un petit bonnet de tissus sur la tête de Nàmo.
- Bien, nous voilà paré pour aller trouver ton oncle. Prends aussi un châle, Vernon.
Le garçon attrapa un morceau de tissus qu'il mit autour de ses épaules avant que les trois ne ressortent. Élisa demanda où ils dormaient s'ils n'étaient pas dans la forêt. Nàmo parla alors de Faust, le forgeron. La femme hocha la tête et descendit dans les quartiers des non-humains avec les deux garçons à côté d'elle. Cela ne servait rien d'aller dans le festival. Autant aller à la demeure pour trouver les adultes. Nàmo avait sa main dans celle de Vernon qui lui racontait une histoire très intéressante que le plus âgé avait entendu, il y a pas longtemps, sur des marins de Skellige.
Néanmoins, à mi-chemin, ils entendirent des éclats de voix. Elle regarda par-dessus son épaule et vit une personne sur le toit, courant comme si le diable en personne était à ses trousses. Ou, plutôt, cherchait quelque chose de vital au risque de se faire tirer dessus par les archers en patrouille.
Elle eut la confirmation en entendant alors une voix appelée avec désespoirs.
- Nàmo !
Elle attrapa le garçon dans ses bras avec le sourire.
- Je pense que j'ai retrouvé ton oncle. On l'appelle ?
- Vrai ? Ewyrth !
La voix porta dans le silence du soir alors que la musique résonnait au loin pour le début des festivités. Élisa vit la personne sur le toit manquer de tomber en se retournant. Il les vit et descendit tel un écureuil. La femme serra alors les dents, comprenant quelque chose. Nàmo avait dit vivre dans les bois. Les seuls non-humains vivants dans les bois étaient soit des bucherons, soit des scoia'tael. Et ce n'était pas les déplacements d'un bucheron.
L'elfe atterrit devant eux et Vernon siffla d'admiration.
- Whoua ! Vous avez des ailes ? Parce que putain de merde, vous avez sauté de haut sans vous casser la gueule !
- Vernon, soupira la femme, je verrais plus tard ton vocabulaire. Vous êtes l'oncle de ce petit poussin perdu ?
- Nàmo… par les anciens, souffla l'elfe.
Nàmo se débattit pour descendre et courut jusqu'à l'ancien qui l'attrapa contre lui. Il regarda la femme et fit une révérence.
- Merci dh'oine. Merci, vraiment. Aé n'te gwybod beth aé esse wedi wneud os aé heb darganfod het. (Je ne saurais pas ce que j'aurais fait si je ne l'avais pas retrouvé)
Vernon pencha la tête en ne comprenant pas la fin. Mais la femme eut alors un petit rire, montant ses doigts délicatement pour écarter les petites mèches de cheveux de Nàmo qui se lovait contre la poitrine de son oncle.
- Essea siwr taedh esse cael darganfod het. (Je suis sûre que vous l'auriez trouvé.)
L'elfe cligna des yeux et releva ces derniers vers la femme, la bouche légèrement ouverte. La femme se mit à rire encore plus fort.
- Pardonnez-moi. C'était déplacé.
- Non… juste surprenant qu'une dh'oine prenne le temps d'apprendre le Hen Llingue.
- C'était une autre vie. Bien. Voilà que ce petit poussin a retrouvé son gardien. Il est temps que nous rentrions, non ?
- Déjà ? dit alors plaintivement le garçon plus âgé.
Iorveth respira après la course folle qu'il venait d'avoir dans Wyzima. Il était même sûr qu'il avait dû surprendre plus d'un des soldats à son passage. La femme était habillée pauvrement mais surtout, il pouvait reconnaitre les vêtements d'une prostituée. Et elle venait de lui apporter son neveu et se préparait à partir alors que clairement, elle aurait bien pu continuer son travail. Et puis, le garçon à côté d'elle, son fils, semblait être son trésor. La femme vivait dans la misère mais était bien plus humaine et altruiste que le plus pieu des prêtres.
- Attendez. Je dois vous remercier. Vous ne savez pas à quel point je tiens à mon neveu.
- Ce n'est rien, vous savez…
- Venez partager le repas au moins. Pour la peine.
La femme hésita mais Nàmo décida d'attraper la main du garçon après que Iorveth l'ait laissé descendre.
Le scoia'tael arriva à la maison de Faust où Cassandra semblait se préparer à partir à son tour à la recherche. Elle respira, voyant le petit elfe arrivé, tirant un garçon plus âgé. La fille du Faucheur mit les poings sur les hanches, faisant mine d'être mécontente.
- Nàmo. Je pensais que tu étais le plus sage des trois.
- … pas ma faute. J'ai perdu ewyrth … puis, des grands m'ont lancé des pierres. Et Vernon leur a botté le cul à ces couillons.
Iorveth et Cassandra se stoppèrent net. Ils tournèrent le regard vers Nàmo avec de grands yeux alors que la pauvre femme mit la main devant les siens. Néanmoins, le fait que le jeune elfe est juré avait empêché un départ de deux scoia'tael prêt à tuer des enfants à cet instant.
- Ohlala… Vernon, souffla la femme.
- Quoi, bordel, demanda le garçon concerné.
- Il y a des mots que l'on ne doit pas répéter, comme je te l'ai expliqué. Et, encore moins, à plus petit que toi.
La femme se tourna vers les deux elfes qui fixaient toujours Nàmo, bientôt quatre-cinq ans, qui venait de jurer.
- Je suis désolée. Vernon peut être parfois… Vulgaire. C'est qu'il me suit parfois au bordel où je travaille et …
- Ne vous… inquiétez pas. Ça surprend. Bon. Nàmo, tu emmènes ton camarade à l'arrière de la boutique pour vous débarbouiller, ordonna Cassandra. Oncle Iorveth ?
- Je vais chercher Faust. Je reviens.
L'elfe sortit, laissant alors la femme face à l'elfe Cassandra. Celle-ci sourit alors, proposant que Élisa lui donne un peu d'aide pour faire le repas d'anniversaire de Nàmo. Les deux entendirent les rires d'enfants de l'autre côté de la porte et le commentaire du plus âgé disant qu'il prenait pour la première fois un vrai bain chaud.
Cassandra vit les lèvres de la femme se tordre et une légère larme menacé le coin du visage.
- Vous n'avez pas idée à quel point vous avez évité un désastre. Connaissant mon oncle, il aurait presque mis à feu et à sang Wyzima pour trouver Nàmo.
- Les parents font toujours cela pour leur enfant.
- Je suis Cassandra.
- Élisa. Je vis dans le quartier du temple. Mais, je viens rarement par ici, malheureusement.
- C'est principalement des non-humains qui y vivent.
Les rires continuèrent derrière elles alors qu'elles s'afféraient au repas. Cassandra nota le regard sur la nourriture et comprenait la faim que pouvait éprouver la femme. Elle était bien trop maigre. Néanmoins, le jeune Vernon semblait mieux nourri mais gardait une maigreur des pauvres inquiétante. Même si ils étaient des elfes, le métier de forgeron payait bien. Et Cassandra n'aimait pas voir un garçon de presque neuf ans être presque aussi maigre qu'un forçat sorti de prison.
- Je vais vous passer une de mes robes en remerciement.
- Ce n'est pas nécessaire…
- J'insiste. Nàmo est vraiment quelqu'un d'important pour beaucoup de personnes. Venez, on va vous trouvez quelque chose de plus confortable et chaud. Et j'ai la bassine dans ma chambre d'eau chaude encore.
La femme hésita clairement et il fallut plusieurs autres minutes d'arguments avant qu'elle ne cède. Cassandra donna aux deux garçons qui étaient sortis, propres et habillés, une tasse de lait chaud et leur demanda d'attendre. Les deux adultes montèrent, laissant la marmite mijoter doucement le ragout. Cassandra ouvrit la malle au pied de son lit et sortit plusieurs vêtements dont une armure. Puis, elle tira une robe bleu simple en lin, bien plus épaisse que les frusques que portaient l'humaine.
Élisa accepta de se changer un peu. Cassandra continua de chercher dans le coffre de quoi tenir les cheveux comme un ruban ou une pince de bois. Elle trouva un long morceau de tissus et se retourna. Elle nota alors le collier autour du cou de la femme qui termina de passer le col de la robe. L'elfe s'arrêta net. Le collier était familier. Il s'agissait d'une chaine en or blanc. Et il y avait un pendentif gravé avec une pierre au couleur vers émeraude. Elle n'avait pas pu voir exactement mais elle était sûre que le pendent était taillé.
- Excusez-moi… votre collier…
La femme tira sec sa tenue, se repliant légèrement sur elle-même, protégeant de la main l'objet. Ce n'était pas le geste d'un voleur prit sur le fait. Non. Il y avait du défi dans le regard. La femme se battrait clairement pour le collier en question.
- Je ne vais pas vous le prendre mais… je peux le voir ?
- C'est… un souvenir. Précieux.
- Ce qu'il représente est précieux. Permettez ?
Cassandra tira délicatement l'objet et absorba sa surprise au mieux. Elle garda un masque et proposa alors d'attacher les cheveux. Mieux qu'avec le pauvre morceau de tissu rapiécé qu'utilisait la femme. Elles redescendirent, trouvant alors Nàmo présenter sa peluche de renard au plus vieux. Le jeune garçon regarda sa mère.
- Putain… ça te va vraiment bien, maman.
- Merci mon louveteau. Bien. Vous aidez à mettre la table ?
Une toux fit tourner la tête vers Cassandra qui s'était tournée vers la marmite. Elle pointa les placards et Nàmo ouvrit celui où il y avait des assiettes. Plusieurs dizaines de minutes plus tard, Iorveth réapparut avec un second elfe derrière lui. La femme échappa alors de surprise l'assiette au sol.
- Je suis désolée ! Pardon…
La femme se baissa immédiatement pour ramasser les pièces de poteries. Faust fut surpris et regarda Iorveth puis nota les deux enfants qui terminaient de poser sur la table rangée des couverts.
- Ne vous inquiétez pas, Élisa. Ne vous faites pas mal en ramassant les morceaux, s'empressa de dire Cassandra. Adar ? voici Élisa. C'est elle qui a trouvé Nàmo. Élisa, voici mon père Faust, le forgeron du quartier.
- Oh… enchantée.
Elle présenta sa main mais Faust nota un mouvement étrange juste avant de changer de geste. Et il n'était pas le seul puisque Iorveth bougeait en gardant un œil critique à la femme sans pour autant être insultant. Il était reconnaissant qu'elle lui ait ramené Nàmo. Les trois scoia'tael savaient aussi le risque. Iorveth, même si peu reconnaissable avec un changement de vêtement, restait un scoia'tael actif. Mais la femme ne dit rien réellement, se présentant comme une des prostitués du quartier et aussi, se tourna pour présenter son garçon, Vernon.
- Vernon, veux-tu bien venir un instant ?
- Sûr !
Le garçon sauta sur ses jambes et arriva rapidement devant les deux adultes. Iorveth, à présent à l'intérieur d'une demeure mieux éclairée que la rue, fixa le garçon avec un tic nerveux. Quant à Faust, il avait perdu deux teintes de couleurs. Le garçon croisa les bras, fronçant les sourcils, comme agacé par leur silence et leur regard.
- Quoi, Bordel !?
- … bloede ysgarthiad.
Iorveth explosa de rire sur le côté, s'appuyant contre la poutre à côté de la porte alors que Faust tentait de concilier ce qu'il voyait. Il se baissa même au niveau du garçon qui se tendit.
Élisa attrapa son garçon, le mettant contre elle, clairement prête à le défendre s'il était attaqué. Faust la pointa du doigt alors.
- … Vous … et mon frère ?
- Pardon ? s'étonna alors la femme.
- Vous étiez à Cintra avant, non ?
Le silence fut assez long. Nàmo décida de le couper.
- La dame connait tonton Isengrim ?
Elle se tourna vers Nàmo puis à nouveau vers Faust avec espoir.
- Il est en vie ? 'Grim est en vie ? Il a pu sortir du massacre ?
Iorveth essuya alors son œil, encore plus amusé par la réaction. Il attrapa Nàmo, proposant alors d'aller manger quelque chose après autant d'émotion. Il se tourna vers Faust juste avant ainsi que la femme.
- Je pense que l'on va avoir une longue conversation. Votre garçon pourra prendre mon lit dans la chambre avec Nàmo. La nuit va plutôt être longue, à mon avis.
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Et voilà ^^
Oui. Vous avez un jeune Vernon Roche mignon à souhait. Et encore ^^
