CMEPTb

Disclaimer Aux dernières nouvelles, je ne m'appelle pas J. K. Rowling, par conséquent les personnages ne m'appartiennent pas.

Bônnnneuh lectuuuuuuuuuuuuuureuh !

Contexte :

Pour fuir une Angleterre où Lord Voldemort et ses Mangemorts font régner la terreur, des familles entières de sorciers se sont exilées. Certaines ont rejoint la Russie où elles se sont mises sous la protection de Lord Zmieïkissila. La vie est loin d'être idéale, mais elles ne sont plus dans la crainte permanente de voir une marque s'élever au-dessus de leur maison.

Dix-huit ans plus tard, ces familles vivent toujours plus ou moins cachées à Saint-Pétersbourg. Les enfants ont grandi… certains ont même terminé l'école fondée par leurs parents et sont rentrés au service de Lord Zmieïkissila. Ils portent en eux l'espoir de leurs parents de venger la trahison du gouvernement anglais, et celui de quelques uns de leurs professeurs de reprendre Hogwarts à Lord Voldemort.


I

Ginny prit le journal que lui tendait son frère et regarda l'article dont il parlait. Sur une page entière était évoqué un fait divers. Ce qui attira son attention, ce n'était pas les enfilades de lettres petites et grandes couchées sur le papier, mais ce qu'il y avait au milieu : une photo et un dessin. Ils représentaient tous les deux le même homme. Le portrait frappait par ses traits précis : le regard vivant transmettait une ambition, un désir de violence, de sang même… On ne pouvait s'empêcher de tressaillir en le regardant. Le dessin en disait plus long sur la personnalité de cet homme que la photo et tous les commentaires qui l'accompagnaient.

– "Impressionnant, non ? La voix de Ron la sortit de ses pensées.

– Oui, oui… effectivement…

– Qu'est-ce qui ne va pas ? Il y a un problème ?

– ...

– Pourtant c'est une affaire on ne peut plus simple ! …

– ...

– Bon d'accord, rectifia-t-il en voyant la grimace de sa sœur, avec un peu plus de chance que d'ordinaire… Tu fais une drôle de tête, tu as l'air de savoir quelque chose de plus. Il donna un coup de coude à sa voisine. Eh ! Qu'est-ce que tu me caches ?

– …

– Allez, dis-le moi !

– …

– Réponds-moi ! Qu'est-ce que tu sais ?"

Mais Ginny ne l'entendait déjà plus. Elle s'était plongée dans ses souvenirs confus. Cela était allé trop vite. Elle s'était imaginée jusque là que ce n'avait pu être qu'un rêve, ou plutôt un cauchemar. Et maintenant, il revenait à la charge avec cet article étalé sur une page entière… Ce ne pouvait être que la réalité, la triste réalité insaisissable du monde des vivants… L'hypothèse de pure coïncidence ne tenait plus la route. Mais la jeune fille ne semblait pas encore prête à l'accepter. Il était parfois dur d'adhérer pleinement à son destin… surtout quand ce dernier n'était ni sans peine ni sans souffrance.


II

C'était il y a quelques temps. Un mois peut-être. Ou plus encore. Il était difficile de savoir. C'était vendredi. Un vendredi ordinaire de la fin mars. Il faisait gris sans pleuvoir. Il faisait froid, sans geler. La neige tomberait à nouveau. Pâques approchait à grand pas. Elle se faisait sentir de plus en plus : les magasins commençaient à se parer pour les fêtes, les vitrines si fameuses se mettaient doucement en place, les badauds s'agglutinaient devant les mets alléchants. La routine.

C'est cette période que choisissaient les professeurs pour accabler leurs élèves de contrôles, devoirs et travaux en tout genre… sous prétexte que les vacances approchaient, avec elles la fin du trimestre. Encore une semaine ou deux…

Qu'il était difficile de se lever après quelques petites heures de sommeil. La douche froide ne faisait plus aucun effet, ce n'était même pas bon pour le corps. Plus rien ne pouvait aider à se réveiller le matin. Il faudrait une cure de sommeil pour rattraper le retard. Mais pour le moment, il fallait travailler dur et tenir bon. Avec pour seule motivation les vacances tant attendues !

Il n'y avait même plus de lait dans le frigidaire. Ron avait encore oublié de faire les courses, quelle vraie tête en l'air celui-l ! Il était censé être le responsable des courses puisque Ginny ne pouvait pas conjuguer l'école et les courses. Mais il oubliait toujours tout, sauf d'acheter un nouvel équipement pour son balai… Mais cela ne remplissait pas le frigidaire ! Plus de lait, plus de confiture. Il ne restait plus qu'un pot de gelée en réserve. Encore heureux que Ginny cachait des provisions !

Les parents n'étaient pas souvent là ces derniers temps et les jumeaux venaient d'emménager dans leur boutique de farces et attrapes. Percy avait depuis longtemps quitté la maison. Il s'était engagé du côté du gouvernement et avait pris ses distances avec sa famille qui l'avait subi comme une trahison, même si le gouvernement russe n'était pas aussi compromis que l'anglais. Ginny pensait que, s'ils étaient restés là-bas, son frère se serait aussi engagé et qu'il aurait soutenu, que même si le gouvernement soutenait Lord Voldemort, il fallait toujours faire confiance au gouvernement ! Elle ne savait pas ce qui le poussait à cet aveuglement. Il ne lui en avait jamais parlé. Il ne donnait que rarement des nouvelles. Charlie, lui, s'occupait de dragons en Roumanie. Et l'aîné, Bill, parcourait le monde en tant que responsable chez Gringotts, poste très utile pour surveiller les agissements des uns et des autres. Ron, quant à lui, ne vivait que pour le Quidditch, mais ses parents l'avaient obligé à poursuivre des études, le sport n'est pas un métier pour la vie. "Pense à ta reconversion" avait même ajouté son père. Alors il suivait des cours de logistique sans grande conviction. Il pourrait organiser les événements sportifs, avait-il justifié. Ginny n'était pas sure de savoir que faire… Son rêve était de rentrer dans le cercle restreint des Initiés autour de Lord Zmieïkissila, comme son amour Harry. Mais oserait-elle révéler à ses parents qu'elle souhaitait suivre l'Initiation ? Allait-elle avoir le courage de leur annoncer que leur seule fille, la première depuis des générations, allait les quitter pour joindre un groupe exposé aux premières lignes d'une guerre civile sans nom ? Et elle, voulait-elle vraiment sortir de la sécurité du cocon familial ?

Quelqu'un rentra dans une porte. Ce ne pouvait être que Ron. Il n'était guère agile et encore moins le matin quand il luttait, lui aussi, péniblement et sans entrain contre le sommeil. Il lui arrivait même de tomber dans les escaliers car il oubliait où il se trouvait et somnolait plus que de raison. Et rien à faire, tous les matins se ressemblaient, surtout en fin de semaine comme ce vendredi-ci.

L'horloge au-dessus de la porte indiquait 7h18. Encore en retard. Comme d'habitude ! Un yaourt, un verre de jus de citrouille, une tartine. Le tout avalé en un temps record d'une minute et trente-trois secondes. Un véritable exploit pour un vendredi matin ! Il fallait maintenant partir. Un manteau, les chaussures et le sac. En sortant de la cuisine, un regard jeté en vitesse au calendrier. S – 3. Plus que trois semaines avant son anniversaire.

Elle s'arrêta devant une petite pendule qui avait sonné à son passage. Elle se pencha pour regardait de plus près le cadran. C'était un cadeau d'une voisine sorcière adorant les miniatures. Pas indispensable mais parfois utile, bien que l'on n'ait jamais su pour quand était la prévision. La petite aiguille cette pendule du temps qu'il fait pointait sur C, comme Снег, il allait donc neiger aujourd'hui.

"C"

à retenir.


III

En ce lundi matin, premier jour d'avril, il faisait très froid. Durant la nuit, l'eau avait gelé. Il fallait donc être prudent afin de ne pas se retrouver par terre allongé de tout son long, et être ainsi le sujet de bien des sourires. Si, de plus, vous tombiez le nez dans le caniveau, il s'en trouvait toujours un pour chanter : « C'est la faute à Rousseau !!! » alors que vous auriez plutôt eu besoin d'une main tendue et d'un pied sûr pour vous relever.

Le soleil n'avait pas encore daigné pointer le bout de ses rayons, ce qui n'arrangeait rien ! Ginny sortit de chez elle. Elle dut s'agripper au lampadaire le plus proche pour ne pas finir sa glissade sur la rue et se faire écraser. Elle se remit sur pied non sans difficultés. À ce moment, une voiture freina juste devant elle. La suivante ne put s'arrêter à temps, fit un dérapage non contrôlé qui l'amena jusqu'au pare-choc du véhicule à l'arrêt où il s'encastra. Des injures fusèrent de toutes parts. Ginny s'éloigna avant que la situation ne dégénère. Vous savez tous que le verglas énerve l'homo automobilis et quand il est énervé, il explose très rapidement, suivant une loi exponentielle par rapport à son retard. En chemin, elle rentra dans une boulangerie : aujourd'hui encore Ron avait oublié de faire les courses et ce matin-là il manquait le pain. Devant elle, un vieux monsieur criait. Apparemment, l'homo automobilis n'est pas le seul à être sur les nerfs les jours de verglas ! Le pardessus de cet homme-ci sentait encore l'apprêt. Son chapeau n'avait pas un grain de poussière. Son pantalon, orné de plis parfaitement symétriques, tombait bien droit sur des chaussures de cuir fraîchement cirées et intactes de toute éraflure. Il faisait de grands gestes en s'exprimant, tout en moulinets, et menaçait de faire voler tout ce qui se trouvait à sa portée. Ginny fouilla dans ses poches. Elle y trouva suffisamment pour de quoi acheter deux petits pains. Le monsieur s'égosillait toujours. La queue perdait patience. Tout comme la jeune fille. Elle l'interrompit donc en demandant ce pourquoi elle était venue.

Elle regarda sa montre. Pour une fois elle était en avance. Elle s'arrêta au kiosque, acheta un journal et, comme il lui restait quelques pièces, un jeu à gratter. Perdu, comme d'habitude… Dehors, il se mit à pleuvoir. Cette fois-ci, elle était de nouveau en retard. Pour des raisons de sécurité, les élèves n'avaient pas l'autorisation de transplaner pour aller à l'école. Pas de poudre de cheminette non plus. Les cheminées de la petite école n'étaient pas reliées au réseau. Il n'y avait même pas suffisamment de place pour accueillir tous les élèves en permanence, alors la plupart venaient tous les matins et repartaient tous les soirs. Elle en faisait partie.

Elle prit le risque de courir malgré le verglas. Il ne restait que quelques mètres jusqu'au métro, le sigle "M" se mit à scintiller dans le brouillard matinal, à moins que ce ne soit la pollution qui règne certains jours sur la ville. Étrangement, il s'éteignit lorsque son pied se posa sur la première marche de l'escalier qui s'engouffrait sous terre. Bizarre… La lettre "M" s'imprégna en négatif dans son esprit.

"M"


IV

Cette heure et demie de potion avaient été une pure catastrophe, pensa-t-elle. Ginny se reprit immédiatement : elle avait été mortellement ennuyeuse avec le triste sentiment de ne pas avancer, de ne rien apprendre, mais de perdre le peu de bagage qu'elle avait péniblement acquis au cours de ces dernières années laborieuses. L'examen terminal à la fin de l'année ne s'annonçait guère de manière positive. La classe désespérait. La plupart ne s'en préoccupait même plus. Ils comptaient sur la chance ou leur bonne étoile. Seuls quelques-uns avaient pris le problème à bras le corps et avaient engagé un professeur particulier. Ginny ne pouvant s'autoriser ce luxe, elle travaillait plus, seule ou avec l'aide de son frère, pour compenser. Maintenant, il fallait penser à autre chose, le contrôle d'arithmancie les attendait.

Ginny se remuait les méninges. Elle obtenait un résultat invraisemblable. Un lord noir qu'elle identifiait comme Lord Voldemort avait été réduit à néant par un enfant dont les parents avaient été assassinés. Elle l'aurait su si c'était arriv ! Vraiment invraisemblable… Surtout que cet enfant serait Harry ! Elle s'inquiéta un instant avant de se rappeler qu'elle l'avait vu la veille au soir et que ses parents et sa sœur Emma allaient très bien. Bon, décidément, il y avait un problème. était-elle tombée dans le futur? Non, ses calculs indiquaient même un bébé! Elle vérifia et revérifia son raisonnement. Enfin, elle trouva la petite erreur qui change tout, celle qui vous embrouille : elle avait oublié de rentrer dans son équation le départ précipité des Potter à la découverte de la trahison de Peter Pettigrow. Tout s'arrangea finalement. Elle passa à la question suivante. Celle-ci n'était vraiment pas claire, l'énoncé était mal rédigé et il fallait se débrouiller pour avoir au final au moins la moyenne ! L'heure pressait. Ah ! Enfin une idée qu'il fallait attraper avant qu'elle ne retourne d'où elle était venue. Encore un petit calcul pour vérifier les résultats. Elle déplaça quelques billes sur son boulier mais celui-ci refusa d'obéir. Puis sans prévenir, il s'agita tout seul. La jeune fille énonça à sa machine son calcul qui fut effectué docilement. Cependant, une fois le résultat donné, Ginny ne put rien lui faire entendre et ne reçut, pour toute réponse, que le message "ERREUR". Rien à faire. Le "E" restait toujours en grand sur le boulier occupant tout l'espace disponible. Impossible de continuer dans ses conditions. Ginny s'énerva.

La lettre "E" resta.


V

Ginny était plongée dans ses pensées. Le temps était lourd, la journée s'annonçait très difficile, accablante. Les professeurs devenaient de plus en plus exigeant à l'approche du conseil de classe. La classe avait pourtant l'air attentive, mais seul un œil averti pouvait voir que peu de personnes étaient réellement en train de suivre ce qui se passait, la plupart s'intéressait à la mouche qui volait au plafond plutôt qu'à la théorie de la métamorphose.

– "Allez donc au tableau, cela vous réveillera !"

Elle sursauta. La professeur lui parlait. Elle se leva, prit au passage la craie que lui tendait Mme Puys. Que fallait-il faire ? Elle n'en avait aucune idée, faute d'avoir écouté le cours. La professeur vint à son secours en lui tendant son livre et lui désigna un exercice. La jeune fille le lut et se mit en devoir de tracer la figure. Elle suivit mot à mot l'énoncé. Elle dessina une droite verticale puis ajouta sur un côté un demi-cercle. Elle plaça quelques points et commença une explication. Elle recula de deux pas pour mieux observer la figure et … elle avait représenté, sans le vouloir, un cas particulier qui faisait qu'elle avait là, au tableau, sous ses yeux étonnés, un énorme "P" au milieu de quelques innocents points. Quelque chose n'allait pas, cela clochait, ce ne pouvait être comme ça… Ginny ne savait pas pourquoi mais elle le sentait, il manquait un élément. Elle avait dû manquer quelques maillons de la chaîne indispensable à la compréhension. Elle aurait dû s'apercevoir de ce qui n'allait pas, alors que là, elle ne faisait que frôler, à peine, à grand peine, un problème qu'elle n'arrivait même pas à définir. Dans quelle direction chercher ? Elle ne savait pas, elle n'en avait pas la moindre minuscule petite idée. C'était décidément plus compliqué que de résoudre un vulgaire petit exercice théorique de métamorphose. Elle ne voyait véritablement aucun indice, même minime, qui aurait pu la mettre sur le chemin ou du moins s'en approcher. Mais peut-être que tout cela n'était que suppositions et que ce n'était là que le résultat de son imagination fertile. À moins que… Elle pâlit. Non ! Ce ne pouvait être possible ! Cela n'avait aucun sens, aucune raison d'être.

– "Et alors Ginny, qu'en déduisez-vous ?

– …

– Il faut se coucher le soir si vous voulez être en forme le lendemain et ne pas dormir en cours ! Alors que faites-vous maintenant ?"

La voix autoritaire de la professeur l'avait complètement sortie de ses pensées, elle put enfin réfléchir à l'exercice posé.

Un "P" restait caché dans un coin de son esprit.


VI

Le cours de Mme Gadalka était difficile à décrypter ce matin. Elle était dans une phase de pessimisme fortement prononcée et distribuait donc des malheurs à tout le monde. Alors, les élèves regardaient les mouches au plafond, faisaient passer le temps comme ils pouvaient. Derrière, ils s'étaient engagés dans une bataille navale acharnée ; là, dans une équation arithmancique quelque peu sinueuse ; devant un binôme fignolait un devoir à rendre ; à côté un groupe se chamaillait à propos d'une traduction anglaise des nouvelles règles du Quidditch ; un peu plus loin toute un rangée était enrôlée dans un carré magique. Les exclamations de joie, ou de déception, étaient ponctuées des soupirs de la professeur :

- "Ah! mon pauvre garçon... une vie bien trop courte t'est réservée...

- J'aurai au moins le temps de jouer ma revanche contre les Irlandais? ria le jeune homme en réponse. Quelques filles gloussèrent. Ginny fit la moue : trop arrogant ce joueur de Quidditch et son succès n'était dû qu'à une chance insolente, à moins que ce ne soit dû au malheur incompréhensible de ses adversaires. La jeune femme soupçonnait l'équipe de s'adonner à des pratiques peu réglementaires...

- Ah!!! continua Mme Gadalka sans relever la question, toi mon petit, je te souhaite bien du courage pour supporter ton avenir... Pas bien rose tout ça! Méfie-toi des objets légers qui se déplacent tous seuls!

- Vous auriez pu me le dire plus tôt! ça m'aurait peut-être éviter de me cogner dans la porte du placard de la cuisine! se plaignit un garçon avec un cocard impressionnant. Il se plaint d'être vide..." ajouta-t-il quand la classe éclata de rire.

Ginny pensa à son frigidaire, vide lui aussi... les étals des magasins restaient désespérément vide ces derniers temps. Il fallait aller faire les courses à l'étranger. L'économie du pays n'était guère réjouissante. Et cela se ressentait sur la communauté sorcière de la ville.

- "Oh! mais vous! ma petite! vous allez traverser une période particulièrement réjouissante!"

La jeune femme sursauta quand elle comprit que cela lui était destiné. Contre toute attente, cela ne lui plût pas du tout! La professeur ne lui annonça que des merveilles pour les deux semaines à venir. Ginny fronça les sourcils. Ce ne pouvait être que de mauvaise augure! Mme Gadalka n'avait pas pour habitude de prédire du bonheur... Encore moins d'en faire tout un plat. Sa voisine lui demanda si elle était invitée au mariage. Mais à la grimace de son amie elle n'insista pas. Personne n'avait semblé remarquer ce changement. Le sujet de conversation abandonna le sujet de la cérémonie de Ginny pour la malchance incroyable de son voisin.

Son regard se perdit dans le vide. Quelqu'un intervint en posant une question qui en fit rire plus d'un. La conversation changea à nouveau de sujet et s'anima un peu plus. On suivit attentivement pendant quelques instants. Mais c'était une fausse alerte et chacun retourna à ses occupations. Les combats, les discussions, les calculs reprirent bon train. Ginny n'avait pas bougé toujours perdue dans ses pensées qui s'assombrissaient de minutes en minutes. Devant on faisait des constructions, on empilait tout ce qu'une trousse pouvait contenir en essayant de ne rien faire tomber. Une gomme, des plumes, une colle, des ciseaux, une règle… Cette tour finit par s'écrouler avec fracas sans que cela ne semblât déranger quelqu'un. Chacun vaquait à ses occupations sans se préoccuper de celles des autres. Une colle, une gomme, une règle par-dessus, puis une plume, non il glissa… Le "T" resta ainsi. Un "T"… Ginny frémit… Elle sentit la peur monter en elle. Et si la pensée qui n'avait fait que l'effleurer jusqu'à présent était juste ? "C. M. E. P. T"… Il ne manquait plus qu'un signe. Mais non, ce ne pouvait être que pure coïncidence ! Sans plus.

Pourtant le "T" était là.


VII

Cet après-midi-là, la digestion faisait son effet dans la classe. La professeur corrigeait un contrôle particulièrement catastrophique. Un rayon de soleil vint taper contre la vitre et s'engouffra dans la salle. Il réchauffa un peu la classe et surtout les cœurs. Les vacances se faisaient décidément désirer. Il restait encore une semaine entière à tenir. Ce rayon déposa un voile d'inactivité sur les élèves. Encore plus efficace que les cours de philosophie ! La professeur interrogea quelques élèves mais voyant qu'ils ne suivaient pas davantage que le reste de la classe, elle continua seule.

– "Au moins une prof sympa, ou du moins plus compatissante que les autres !" souffla sa voisine à l'oreille de Ginny. Un hochement de tête fut la seule réponse. Elle avait autre chose à penser de plus sérieux. Quelque chose qui la préoccupait. C'étaient ces signes, ce mot inachevé que Ginny ne voulait pas voir finir. Elle souhaitait ne plus en entendre parler, tandis qu'une petite voix à l'intérieur d'elle lui demandait ce qui se passerait si le mot s'achevait. Était-ce vraiment cela qui l'attendait au détour du chemin ? Ou n'était-ce que coïncidence fortuite ?

le lendemain, ce serait son anniversaire. Elle n'avait pas eu le temps d'y penser, ni de préparer quelque chose. Pourvu qu'ils n'aient pas oublié… Elle n'avait pas vu la plupart de ses amis ces temps-ci car son emploi du temps était surchargé comme le leur d'ailleurs. Elle leur téléphonerait quand même le soir pour savoir ce qu'ils feraient le lendemain soir. Il était encore possible d'organiser quelque chose. On verrait bien plus tard. Pour le moment la professeur avait fini de corriger le devoir et elle rendait les copies. Ginny eut la sienne dans les dernières. Elle écarquilla les yeux quand elle vit sa note, ou plutôt l'appréciation : à côté de la note, un petit "b". Le mot était fini. Ginny était résignée. Arrivera ce qui arrivera. Que faire ? Que pouvait-elle faire ? On ne peut s'opposer à son destin. Le sien était marqué du mot "CMEPTb" comme d'autres sont associés à "JOIE" ou "BONHEUR". Il fallait bien vivre avec. Rien ne servait de se révolter…

"CMEPTb" le destin était scellé.


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Bizzzzzzzzzzzzzzzzzz et à la prochaine