Chapitre 1 Le prix d'un cœur

Le ciel était orageux, tout comme leurs cœurs. Ils étaient trois dans une chambre miteuse d'un vieux club malfamé. L'un d'eux avait donné un rendez-vous à une jeune femme. Un rendez-vous secret, comme toujours. Elle s'y était rendu comme toujours. Elle avait annulé un autre rendez-vous pour y être, mais elle y était, comme toujours. Le problème était que cette fois-ci, rien ne se passa comme toujours. Il était là. Son rendez-vous annulé. Il était dans la chambre avec son rendez-vous secret. Il y avait là un peu trop de rendez-vous pour elle.

- C'est donc vrai, murmura-t-il. Je te faisais confiance, Hermione.

- De quoi parles-tu ? Voyons, Harry ! Tu ne crois tout de même pas que lui et moi on… ?

- Je ne crois pas 'Mione, je sais. Ta présence ici confirme tout.

- Harry, tu sais bien que depuis Poudlard il fait tout pour m'embêter, pour nous embêter. Il est jaloux de notre bonheur.

- Arrête ! tonna-t-il. Il m'a tout dit. Il m'a tout raconté. Tous ces rendez-vous annulés, toutes ces fois où je te voyais avec lui sur la carte des Maraudeurs et où tu me disais qu'il t'avais une fois de plus insulté, toutes ces fois où tu allais à la bibliothèque, mais où je te trouvais dans le parc ou près de la salle sur demande. Tous ces mensonges. Il m'a dit la vérité sur tous ces mensonges.

- Il t'a mentit. Crois-moi, Harry. Je t'aime.

- C'est étrange, Hermione. Cette habilité que tu as à mentir. Ce n'est pas digne d'une Gryffondor. Et puis, comment peut-on aimer deux personnes et accepter de leur mentir ? Ce n'est pas ça l'amour.

- Tais-toi, Draco, implora-t-elle, les larmes aux yeux.

- Combien de fois tu lui a menti ? Je pari que tu ne les compte même plus. Tu vois, le problème, c'est que j'ai pris conscience avec le temps que, si tu l'aimais et que tu n'avais aucun scrupule à lui mentir, tu n'en aurais pas non plus pour moi. Tu disais l'aimer, tu ne pouvais pas choisir et j'ai accepté de vivre dans ces conditions. Je me disais que j'avais une longueur d'avance sur lui, parce que moi je savais.

Il laissa échapper un rire amer devant son expression à la fois attristée et apeurée. Les deux garçons lui faisaient face alors qu'elle n'avait pas quitté le pas de la porte depuis son arrivé.

- Tu te souviens, continua le Serpentard, cette fois où il a été collé par Rogue et où vous avez dû annuler votre folle nuit d'amour ? Votre première folle nuit d'amour ? Le soir même, j'ai eut droit à ce qu'il aurait dû avoir. Ce que je ne t'ai jamais dit c'est que c'était moi qui avait fait exploser sa potion. C'est moi qui ai dit à Rogue que Potter avait volé des ingrédients dans sa réserve, des ingrédients qui ont, comme par hasard, fait explosé la dites potion. Et toi, Hermione. Bien que je ne te l'aie jamais dit, tu t'en doutais. Mais tu ne m'aurais jamais empêcher de continuer à faire ce genre de chose n'est-ce pas ? Par contre, tu l'empêchais d'en faire autant. J'ai alors cru que c'était évident. C'était moi que tu choisirais. Tu t'étais donné à moi après tout. Tu m'avais même avoué que tu avais douté de pouvoir aller jusqu'au bout avec lui. C'était un signe, mais il a fallu que tu t'entêtes. Il a fallut que tu continues à douter. Tu savais que c'était moi qui l'envoyais toujours en retenu, mais ça t'amusait, ça t'excitait de devoir vivre dans le secret. Ça t'excitait de nous avoir tous les deux à tes pieds, prêt à tout pour toi. Mais tu vois, maintenant, il sait et moi aussi je sais. Je n'avais aucune longueur d'avance, n'est-ce pas ? Je n'en avais pas parce qu'il n'y avait rien au bout. Cette relation de menait nulle part parce que tu ne m'aimais pas, tu n'aimais aucun de nous. Tu croyais nous aimer, mais, en fait, ce que tu aimais vraiment, c'était le danger. Que serait-il arrivé si le Survivant t'avais surpris avec son ennemi ? Les deux se serait battu pour ton cœur ? Que de romantisme ! Mais voila, le Survivant et l'ennemi se sont alliés. Que feras-tu maintenant ?

- …

- Que feras-tu ? répéta-t-il.

- Que feras-tu ? demanda Harry

- Je…Je ne peux pas choisir. Je vous aime tellement, sanglota-t-elle.

- 'Mione, murmura Harry. Tu n'as pas a choisir, continua-t-il en la prenant doucement dans ses bras.

- Tu t'inquiètes pour rien, enchaîna Draco en s'approchant d'eux.

Le jeune homme s'approchait de plus en plus. Il tendit la main et essaya tendrement une larme qui coulait le long de sa joue.

- On a bien vu que tu étais incapable de vivre avec un seul de nous deux. Si tu en avais été capable, tu aurais fait ton choix il y a longtemps. C'est pourquoi, Draco et moi, on a prit un arrangement. Tu sais, la petite mise en scène du début, on en est désolé. En fait, ça fait environ un an et demi que je sais pour vous deux.

- Depuis un an et demi ?

- Tu sais, pendant les vacances de Noël en septième année ? Il m'a tout dit là. On a alors décidé qu'il fallait en tirer le meilleur. On pouvait t'avoir tous les deux et ça nous convenait. On a alors tenu ça mort.

- Je… Vous m'avez fait tellement peur. J'ai eu peur de vous perdre.

- En fait, on est un peu ici pour ça, dit Draco.

- Ouais, approuva Harry en cessant de la serrer contre lui.

- Pour ça ? Ça quoi ? interrogea-t-elle.

- Ça. Pour te faire part de notre décision. Il s'est passé beaucoup de chose en un an et demi tu sais. Comme ça avait pris ce temps pour que Harry soit mis au courant, on s'est dit qu'on allait attendre un an et demi pour te mettre au parfum.

- Je ne comprends plus rien.

- Ne t'inquiète pas, tu comprendras tout bien assez tôt. C'est Draco qui a voulu compliquer les choses, il voulait faire ça théâtralement. Je lui ai dit que tu serais perdu, mais il y tenait tellement. Alors, on va commencer par le début. Alors pendant les vacances de Noël, en septième, Draco m'a donné rendez-vous dans la salle sur demande en se faisant passer pour toi. Quand je suis arrivé, je croyais qu'il s'agissait d'un piège, mais personne d'autre n'était là. Il m'a alors tout raconté. Je ne l'ai pas cru bien sûr.

- Mais je lui ai dit quelle excuse tu trouverais le lendemain pour annuler ton rendez-vous avec lui. Il est partit, furieux. Le lendemain, tu lui a donné l'excuse que je t'avais suggéré. On s'est alors rencontré à la tour d'astronomie le soir même. Je lui ai alors tout raconté à nouveau.

- Je l'ai littéralement bombardé de question, enchaîna Harry. On a parlé toute la nuit. On a beaucoup discuté et on a prit plusieurs décisions, dont celle de ne t'en parler que dans un an et demi. On s'est même fait un horaire.

- Vous avez fait quoi ?s'exclama-t-elle, indignée.

- Un horaire, pour savoir quand on pourrait t'avoir.

- M'avoir ? Je ne suis pas un objet. Vous vous prenez pour qui ?

Les deux garçons firent un sourire énigmatique puis continuèrent en ignorant volontairement ses interventions.

- Avec un horaire, c'était plus simple. Pour les occasions spéciales, on alternait.

- Avec la guerre qui faisait rage, Draco a décidé de changer de camp, c'était plus simple pour les disponibilités. Pendant que l'un de nous allait se battre, l'autre restait avec toi.

- Mais tu avais dit que c'était parce que tu ne supportais pas de devoir te battre contre moi. Tu…

- Ensuite, interrompit Draco, on a décidé de ce qu'on pouvait faire ou ne pas faire lorsqu'on avait un rendez-vous avec toi dans la même journée. On pouvait donc t'embrasser, mais rien d'autre. Sinon, ça aurait été trop dégoûtant.

- Et très peu hygiénique.

- Vous avez…

- Puis, on a décidé que, si tu pouvais avoir deux gars, il n'y avait rien qui nous obligeait à t'offrir notre exclusivité.

Ils firent une courte pause.

- Parce que tu sais, l'amour marche dans les deux sens. Tu dois t'attendre à recevoir ce que tu donnes. Tu nous as donné un an et demi de mensonge, tu nous as donné un an et demi de faux espoir et de tromperie. On te l'a bien rendu, non ? Bien sûr, pour ce qui est de la tromperie, les filles étaient au courant, parce qu'il fallait que ce soit équitable, tu comprends. Draco était au courant, et pas moi. Elles étaient au courant, et pas toi. Alors, tu vois, on ne t'en veut pas d'avoir joué avec nous. On a pu jouer avec toi, nous aussi. Et comme le dit le proverbe : qui sème le vent, récolte la tempête. Tu as semé le vent, maintenant, il faut bien que tu récoltes une tempête.

- Une tempête digne de ce nom.

- Tu nous as fait souffrir. Tu nous as fait passer pour des idiots.

- Je… Vous disiez tout à l'heure…

- Tu vas maintenant récolter ce que tu as semé, Hermione.

- Demain, dans le DailyProphet, il y aura l'annonce de nos mariages. Bien sûr, toute l'histoire sera racontée pour que tout le monde comprenne pourquoi tu n'es pas l'heureuse élue.

- Je… Avec qui… ?

- Oh, c'est vrai, on allait oublier. Je me marie avec Ginny, elle est vraiment très heureuse tu sais. Au début, elle était plutôt choquée par toute cette histoire, elle ne comprenait pas pourquoi je ne te laissait pas, tout simplement. Avec le temps, elle s'y est faites, surtout que tu n'étais pas très franche avec elle et qu'après tu avais même voulut l'embarquer dans tes mensonges. Quant à Ron, il n'en revenait pas. Il n'imaginait pas que tu puisses te conduire ainsi.

- Et moi je me mari avec Pansy.

- Quoi ?! Avec ce bouledogue ? Voyons, Draco, tu n'es pas sérieux ? Tu me laisse moi pour cette affreuse chose dégoûtante ?

Ne dit pas de bêtise, Hermione. Elle a beaucoup changé depuis ses 14 ans. Elle est vraiment splendide, je dirais même que même toi tu parais ordinaire à ses côtés. Et elle embellit chaque jour.

- C'est un mangemort !

- Erreur, c'était. Un an avant la chute de Voldemort, elle est devenue espionne pour le compte de l'Ordre. Bien sûr, comme tu étais tenu à l'écart de tout ça, on ne t'a pas mise au courant et nous, ça nous donnait des excuses. C'était plutôt pratique, étant donner que Ginny est elle aussi membre, on partait en mission tous en même temps et ça ajoutais de la crédibilité à nos histoires. Ainsi, on a pu se servir des tonnes de fois de cette excuse.

Elle s'effondra sur le sol, en larme. Ils avaient joué avec elle. Tout comme elle l'avait fait.

- Vous êtes des monstres ! hurla-t-elle.

- Des monstres ? répéta le Serpentard. Et toi la pauvre petite victime ? Laisse-moi rire. Tu n'es qu'une garce.

- Je ne vois pas de quoi tu te plains, tu savais, toi ! s'exclama-t-elle.

- Je savais, oui, mais je croyais que tu allais prendre une décision un jour. Au lieu de ça, tu as continué à proclamer que tu ne pouvais pas choisir.

- Et là, vous espérez peut-être que je vais rester avec vous ?

- Non, Hermione. Tu n'es pas capable d'avoir un seul de nous, tu te souviens ? Et nous on est las de te partager. Et comme on doit se marier bientôt, je crois que tu as ta réponse. Il y a un an et demi, nous avons fait nos choix. Et tu n'en faisais pas parti.

- Maintenant, tu nous excuser, mais nos fiancées nous attendent.

- Est-ce qu'il est utile de mentionné que malgré le fait que la nouvelle ne soit annoncé que demain, tout le monde est déjà au courant depuis déjà longtemps ? Tu sais comment Poudlard est réputé pour colporter assez rapidement les informations qui se veulent secrètes ?

Soudain, elle se sentit faiblir. Les deux jeunes hommes devinrent flou et elle s'évanoui en tombant mollement sur le sol. Lorsqu'elle se réveilla, elle était à Poudlard. Elle se trouvait dans une pièce froide et mal éclairée. Devant elle, deux silhouette encore flou. Cependant elle les reconnut très bien, c'étaient eux.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-elle d'une voix pâteuse.

- On t'a fait boire une potion. On a alors pu créer une situation dans laquelle tu as avoué et démontré que tu n'aimais aucun de nous. Pour toi c'était comme si c'était réel alors que nous, nous contrôlions tout ce qui se passait. Nous avons inventé des évènements futurs pour savoir comment tu y réagirais. Sur le coup tu y croyais, mais ce n'était qu'un rêve. Un rêve qui nous en a dit suffisamment pour savoir que tu nous manipules. Après un moment, j'ai bien cru qu'il me mentait, mais il a suffit d'une autre approche pour tout te faire avouer. On s'est alors dit que se serait bien de te faire croire des choses. Ne t'inquiète pas, les propriétés de la potion ne te faisait croire aux évènements futurs que pour le laps de temps pendant lequel tu étais dans le rêve, expliqua Harry.

- Alors, vous n'allez pas vous marier et personne ne sait ?

- Oui et non. Oui, on ne se mariera pas, mais non, tout le monde sait.

- Quoi ? Comment ?

- Et bien Draco a mis une potion au dîner dans le jus de citrouille pour que tout ceux qui en boivent fasse le même rêve. Et ce rêve c'est ce qui vient de se passer.

- Il ne faut jamais se mesurer à un Malefoy, Granger. Nous sommes beaucoup trop perspicace pour nous laisser embarquer dans des histoires tordues avec des sangs-de-bourbes.

- Ça fait combien de temps que nous sommes ensemble ?

- Seulement un mois, Granger, répondit le Serpentard.

Sur ce, ils sortirent, la laissant sangloter sur le sol. Elle avait joué avec leurs cœurs. À force de jouer, elle avait finit par les briser, car bien qui ne l'avoua pas, cet incident ne fit qu'accroître sa haine envers les sangs impurs. Ce soir-là, elle avait payé une mince partie du prix à payer pour s'être joué d'eux. Le plus dur restaient encore à venir : le regard des autres.

Voilà, c'était mon règlement de compte avec les fanfictions de triangles amoureux où la fille sait jamais avec lequel partir, mais où a finit jamais seule. Selon moi, tous les triangles amoureux où la fille sort avec deux gars en même temps devraient se finir comme ça.

Enfin, laissez-moi votre avis ! Un petite review ça fait de mal à personne !

Ysia