Note des auteures : Voici la suite... On approche doucement mais sûrement de la fin...

Bonne lecture,

Yzan & Lili.


~12. Le cours des choses.~

Décembre - Mustaphu.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Hiroshi sortit de la cabine en courant, s'écriant dans le couloir :

- C'est laquelle papou ?! C'est celle-là ?

- Non, grogna Katsuki en voyant son fils désigner l'une des trois portes noires disséminées dans le couloir. C'est celle tout au fond.

Hiro se précipita jusqu'à la porte désignée et trépigna devant, pressant son père de le rejoindre, père qui bougonna derrière la pile de cartons qu'il avait dans les bras.

- Tu pourrais aider !

- Mais les cartons sont trop lourds, protesta Hiro. Je suis petit moi, toi tu es fort !

- Profites-en, ricana Katsuki tout en posant ses cartons devant la porte pour pouvoir la déverrouiller. Bientôt, toi aussi tu seras assez fort pour porter ces fichus cartons !

A peine eut-il ouvert qu'Hiro se précipita à l'intérieur, dépassant le petit vestibule pour s'extasier sur le grand séjour et la cuisine américaine ouverte sur celui-ci.

- T'as vu, Papou !? Comment on est super haut ! s'exclama le petit bonhomme le nez collé contre la baie vitrée menant à la terrasse. On est dans le ciel !

- J'ai vu, rigola Katsuki en se débarrassant des cartons qu'il posa sur l'îlot central de la cuisine. Tu veux voir ta chambre ?

- Oh oui !

Hiro se précipita à la suite de Katsuki dans l'unique couloir partant du séjour. Ouvrant une à une les portes blanches, l'adulte présenta les diverses pièces au plus jeune :

- Là, c'est la buanderie.

- Pour la machine à laver ?

- C'est ça. Là, c'est la salle de bain.

- Elle est super grande !

- Les toilettes.

- Oh ! C'est des toilettes électriques ! Y'a pleins de boutons !

- Joue pas avec ! Je t'expliquerai comment t'en servir plus tard ! Va pas les bousiller dès maintenant ! Là, c'est ma chambre. Et là, c'est la tienne.

Hiroshi se précipita dans la pièce encore vide de tous meubles, seules les portes coulissantes visibles sur le pan de mur à côté de la porte témoignant de l'existence d'un placard intégré. Ravi, le petit bonhomme explora sa chambre, s'extasiant sur la vue qu'il avait depuis sa fenêtre et sur les volets électriques qu'il testa. Appuyé contre le chambranle de la porte, Katsuki sourit doucement en voyant son fils tournoyer en riant au milieu de la pièce.

Et dire que sept heures auparavant, le garçonnet pleurait toutes les larmes de son corps dans les bras de Mahoro et Katsuma, arguant qu'il ne voulait pas quitter Nabu entre deux reniflements sonores. Katsuki avait finalement accepté la proposition de Hawks. La nouvelle avait ravi tout son entourage qui s'était empressé de lui apporter son aide pour trouver un logement. Sans même bouger de Nabu, Katsuki avait visité des dizaines d'appartements, grâce aux appels visios, avant de finalement choisir celui-ci.

C'était près de l'école où irait Hiro. Ce n'était pas trop loin de son agence. Il y avait trois chambres, une grande terrasse, et c'était au dernier étage de l'immeuble. Un autre plus non négligeable : Deku habitait dans l'immeuble voisin. En effet, dès que Katsuki avait eu son emploi du temps, Izuku avait négocié avec son supérieur (Endevor) pour arranger le sien, afin de pouvoir s'occuper d'Hiro les soirs et les week-ends où Katsuki travaillerait. Le fait d'habiter proches l'un de l'autre faciliterait les choses pour le petit bonhomme.

Avant de plier bagages, Katsuki avait tenu à trouver un héros pour le remplacer sur Nabu. C'était All Might qui avait mis la main sur le successeur parfait : les Wild Wild Pussycats. Depuis la fin de la guerre, le quatuor aspirait à plus de tranquillité, et Nabu leur sembla parfait. Ils furent totalement conquis après avoir passé un week-end sur l'île où Katsuki leur expliqua tout ce qui les attendait.

Katsuma et Kota avaient rapidement sympathisé, finissant d'achever de convaincre le quatuor. Katsuki avait fait promettre aux héros de prendre bien soin des deux morveux, et de continuer à entraîner Katsuma. Une fois rassuré sur le sort de Mahoro et son frère, et sur la sécurité des habitants de l'île, Katsuki avait plié bagages. Les au revoir avaient été déchirants entre les trois enfants. Bon nombres d'habitants étaient venus prêter main forte à leur héros, Dynamight, pour transporter les nombreux cartons et meubles jusqu'au bateau, lui offrant multitudes de cadeaux d'adieu, et lui promettant de suivre ses futurs exploits dans la grande ville.

- Papou ! interpella Hiro, sortant Katsuki de ses pensées. Ils vont dormir où Mahoro et Katsuma quand ils viendront ?

Avec un sourire, Katsuki montra la dernière chambre, Hiro l'examinant attentivement pour s'assurer que son frère et sa sœur de cœur seraient bien installés quand ils viendraient pendant les vacances d'été, chose que Mr Shimano et Katsuki avaient décidés avant le départ de Nabu pour tempérer cette séparation difficile entre les trois enfants.

- Katsuki ! On pose ça où ? rugit une voix attirant le blond dans son séjour.

- C'est écrit sur les cartons, abruti, râla le blond en voyant la pile de cartons derrière laquelle disparaissait Eijiro.

- C'est écrit quoi sur les miens ? demanda le héros à l'alter de durcissement.

- Hi... ro ! répondit la voix enfantine d'Hiroshi en lisant le nom écrit au marqueur noir. C'est dans ma chambre. Viens, je vais te montrer où c'est !

- Parfait, décida Katsuki. Hiro, tu leur dis où poser les cartons, je descends.

- Oui Papou !

En sortant de l'appartement, Katsuki croisa Hanta et Izuku qui portaient la gazinière digne des plus grands chefs que Katsuki s'était offerte et n'avait absolument pas voulu laisser sur Nabu. Le piano de cuisine était lourd et encombrant, et les deux héros devaient user de leurs alters pour le porter.

- Faites gaffe c'est fragile, les prévint le blond en les dépassant.

- Oui... Kacchan, souffla Izuku avec un sourire.

Katsuki ne s'attarda pas et descendit rapidement au rez-de-chaussée, y retrouvant ses parents ainsi que Inko, All Might et Denki en train de décharger le camion déjà pratiquement vide. Tout le monde était venu donner un coup de main, autant dire qu'à seize paires de bras et presque autant d'alters, ça allait vite. Son déménagement entre I-Island et Nabu n'avait pas été aussi rapide.

~oOo~

La sonnette fit sursauter Katsuki qui râla immédiatement. Qui venait le déranger pendant son dernier jour de repos avant de commencer à l'agence de Hawks ? Agacé, il posa le rouleau qu'il tenait dans le bac à peinture et sortit de la chambre d'Hiro pour aller ouvrir.

- Quoi ? grogna-t-il dans l'interphone.

- C'est moi, Kacchan, lui répondit la voix enjouée d'Izuku.

Avec un soupir, Katsuki appuya sur l'interrupteur ouvrant la porte de l'immeuble, il déverrouilla la porte de son appartement et repartit en direction de la chambre de son fils. Quand Izuku signala son arrivée, il lança un "Je suis là", continuant ce qu'il faisait. Izuku suivit la voix grave de son ami d'enfance et s'arrêta devant la porte de la pièce où se trouvait le blond.

Vêtu d'un débardeur noir, d'un pantalon souple gris foncé remonté jusqu'aux genoux et pieds nus, Katsuki peignait les murs de la chambre de son enfant, ceux-ci passant d'un blanc immaculé à un lumineux orange pâle.

- Qu'est-ce que tu fous là ? grogna le peintre amateur sans même se retourner.

- Je suis venu voir si tu avais besoin d'aide pour finir d'emménager, avoua Izuku.

- Tu bossais pas aujourd'hui ? s'étonna Katsuki.

- Si, mais j'ai négocié pour avoir mon après-midi de libre. C'est joli comme couleur.

- C'est Hiro qui a choisi, répondit platement le blond. Si tu veux aider, y'a un pinceau là !

Souriant, Izuku se saisit du pinceau désigné et se mit à l'ouvrage. Tous les meubles avaient été poussés au milieu de la pièce et recouverts d'une bâche, le parquet couleur de miel était lui aussi protégé par une bâche.

- Je serai venu plus tôt si tu m'avais appelé, fit remarquer Izuku.

- Je suis capable de peindre une foutue chambre tout seul, râla Katsuki.

- Mais ça ira plus vite à deux, argumenta Izuku.

- Sauf si tu causes au lieu de peindre, protesta le blond. Je voudrais avoir fini avant d'aller le chercher à l'école.

- Ça s'est bien passé ce matin ? s'enquit Deku sachant qu'aujourd'hui c'était le premier jour d'Hiro dans sa nouvelle école.

- Il flippait un peu, admit Katsuki. On saura ce soir si ça s'est bien passé.

Ce que Katsuki ne dit pas à Izuku, c'était que lui aussi appréhendait ce premier jour. Hiro se ferait-il des amis ? Arriverait-il à s'intégrer dans une classe où tous se connaissaient depuis plusieurs mois ? Pour oublier ses inquiétudes, autant que pour faire plaisir à son marmot, Katsuki avait donc décidé de redécorer la chambre d'Hiro. Il avait même laissé son fils choisir la couleur des murs, se gardant le droit de décider de la teinte exacte de ladite couleur.

- Je pourrais venir le chercher avec toi ? demanda Izuku.

- Ouais, confirma Katsuki. De toute façon, faut que les instits voient ta tronche au moins une fois avec moi. Sinon, elles le laisseront pas partir seul avec toi quand tu iras le chercher.

- Tu as désigné qui d'autre pour pouvoir le récupérer ?

- Aizawa-sensei, mes parents, ta mère et Eijiro. J'ai dû fournir leurs photos et une copie de leurs papiers d'identités. Et il faudra qu'ils viennent avec moi un soir ou un matin aussi.

- C'est bien non ? Ça prouve qu'ils prennent au sérieux la sécurité des enfants dans cette école.

- Au prix qu'elle me coûte cette putain d'école, y'a intérêt !

- Je pourrai...

- Non !

- Mais Kacchan...

- Non !

Izuku se planta devant Katsuki, les deux mains sur les hanches et les sourcils froncés. Cette discussion, il l'avait déjà eu plus d'une fois avec Katsuki. Et si jusqu'à présent, Izuku n'avait pas trop insisté, maintenant que Katsuki et Hiroshi habitaient tout près de chez lui et qu'il pourrait s'occuper plus souvent du petit bonhomme, il ne comptait pas lâcher le morceau. Il voulait aider Katsuki à élever leur fils, et pas juste en le gardant de temps en temps.

- C'est aussi mon fils, claqua-t-il d'un ton décidé. C'est pas normal que ce soit toi qui payes toujours tout ! Tu veux pas que je te verse une pension alimentaire, tu veux pas que je paye l'école avec toi, tu veux jamais qu'on partage les frais. Je veux participer !

- Tu le couvres déjà de cadeaux, râla Katsuki.

- Parce que c'est la seule chose que tu me laisses faire ! tonna Izuku. C'est le seul moyen que tu me laisses pour t'aider.

- J'ai pas besoin de ton aide !

- Je sais ça ! Je sais que tu es parfaitement capable de tout gérer tout seul, assura Izuku. Tu l'as parfaitement fait pendant cinq ans. Mais je suis là maintenant ! Et j'ai pas l'intention de me cantonner au rôle de père noël !

L'image, ridicule, d'Izuku vêtu d'un habit rouge et blanc avec une longue barbe blanche et un gros bidon surgit dans l'esprit de Katsuki qui éclata de rire. Surpris par l'hilarité soudaine du blond, Izuku sentit toute sa colère retomber comme un soufflé. En voyant le visage hilare de son ami d'enfance, Izuku eut brusquement envie de l'embrasser. Depuis le message encourageant d'Eijiro lui disant de ne rien lâcher, Izuku avait continué à voler de temps à autres quelques chastes baisers à Katsuki, laissant parfois ses mains s'attarder dans le dos, sur les épaules, les bras ou les reins du blond.

Katsuki ne l'avait jamais repoussé, se contentant de froncer les sourcils de temps en temps. Cela faisait une semaine que le blond avait emménagé près de chez lui, Izuku saisissant chaque prétexte pour s'inviter dans l'appartement, même en l'absence d'Hiroshi. Cédant à son envie, Izuku saisit l'avant du débardeur noir de Katsuki, et d'un geste sûr il ramena le blond près de lui et plaqua ses lèvres contre celles de celui qu'il aimait.

Ne s'attendant pas à cet assaut si soudain, Katsuki resta figé quelques secondes. Ce fut quand Izuku se recula doucement qu'il bougea enfin. Agrippant sans douceur les cheveux bouclés de son nerd personnel, il le ramena à lui en râlant :

- Mais fais ça bien, putain !

Et sans attendre de réponse, il embrassa Izuku à pleine bouche, ne perdant pas une seconde pour aller conquérir l'antre chaude et humide qui le tentait depuis déjà trop longtemps.

Après sa discussion avec Eijiro, Katsuki avait admis éprouver un peu plus que de l'amitié pour le sale nerd qui lui collait aux basques depuis sa plus tendre enfance. Et lors de ses séances de travaux manuels en solitaire sous sa couette, il avait bien été obligé de reconnaître désirer cet abruti aux cheveux bouclés et aux grands yeux verts. Et il commençait à en avoir plus que marre de ces chastes baisers bien sages et de ces timides attouchements à peine aventureux. La patience, ce n'était définitivement pas son point fort. Il voulait plus, beaucoup plus… et il aurait plus ! Inutile de compter sur son ami d'enfance pour passer à la vitesse supérieure. On n'était jamais si bien servi que par soi-même !

Les mains d'Izuku glissèrent dans le dos de Katsuki, s'accrochant au débardeur de ce dernier avec force pour le rapprocher encore plus de lui. Pas que Katsuki veuille s'éloigner de cette délicieuse bouche qu'il dévorait voracement, ses mains agrippant la nuque et les boucles vertes d'Izuku, le pinceau de peinture tombé au sol et oublié depuis longtemps. Un grognement échappa au blond quand il fut poussé vers l'arrière, son corps toujours collé à celui de Deku.

Un bruit de plastique brisé et la sensation désagréable de quelque chose de visqueux et froid sur son pied nu alerta Katsuki. Se détachant d'Izuku, juste assez pour jeter un œil au sol, il comprit rapidement le problème. Il venait de marcher dans le bac de peinture, qui avait cassé, répandant la peinture partout sur la bâche.

- Et merde ! râla-t-il.

Se détachant définitivement de son nerd personnel, Katsuki attrapa un torchon et entreprit de nettoyer le carnage avant que ça ne tourne au massacre complet. Izuku piqua un sprint jusqu'à la cuisine et revint avec tous les torchons qu'il trouva, les sacrifiant sans remords pour éviter plus de dégâts. Mais en revenant, il glissa sur la bâche qui protégeait le parquet et s'étala de tout son long sur le sol.

Katsuki se laissa tomber sur le parquet bâché, éclatant de rire, aux premières loges pour assister à cette chute ridicule, la tâche de peinture complètement oubliée. Tout en se relevant, Izuku s'empressa d'étaler les torchons sur les restes d'orange pâle, avant de se saisir du pied du blond hilare, le fusillant des yeux parce qu'il se foutait ouvertement de lui.

- Oh putain ! souffla ce dernier tout en cherchant à reprendre son souffle. T'es vraiment pas doué, Deku !

- Ça va, bouda ce dernier en essuyant la peinture sur le pied de Katsuki. J'ai glissé, ça peut arriver à tout le monde.

Depuis le sol où il était étendu sur le dos, Katsuki jeta un regard moqueur à celui qui lui nettoyait si consciencieusement le pied. La moue boudeuse de ce dernier le fit sourire un peu plus. Leur dispute d'un peu plus tôt lui revint en mémoire et Katsuki se décida.

- La cantine et les activités extra-scolaires, lâcha-t-il.

Devant le regard surpris d'Izuku qui ne comprenait pas d'où ça sortait, il précisa :

- Si je te laisse payer la cantine et les activités extra-scolaires, ça te va ?

Le sourire d'Izuku fut si lumineux que Katsuki plissa les yeux, ébloui.

- Oui, et la garderie !

- La garderie ? s'étonna le blond.

- Je sais que tu vas devoir payer des frais de garderie les soirs où on finit plus tard et où personne ne pourra le récupérer à temps, donc je payerai ça aussi.

- Si tu veux, abdiqua Katsuki.

Se relevant, le blond signala quand même qu'il fallait se magner un peu s'ils voulaient avoir fini cette foutue chambre avant d'aller chercher Hiro à l'école. Tout en reprenant son pinceau pour se remettre à l'ouvrage, Katsuki clarifia un dernier point :

- Et arrêtes de faire ton timide putain ! On a déjà fait bien pire que s'embrasser ou se tripoter un peu. Si j'étais pas d'accord avec ça, je t'aurai jeté par la fenêtre depuis longtemps abruti ! Et fais moi penser à te filer un double des clés, ça m'évitera d'avoir à chaque fois à venir t'ouvrir, vu que tu squattes souvent.

Incapable de se retenir, Izuku enlaça Katsuki, embrassant le coin de sa mâchoire tout en soufflant un merci éperdu. Parce que oui, venant de Katsuki, c'était ce qui se rapprochait le plus d'une déclaration. Et maintenant qu'Izuku savait avec certitude que le blond partageait, au moins un peu, ses sentiments, il comptait bien en profiter. Ce fut totalement extatique qu'Izuku finit de peindre le pan de mur qu'il avait commencé.

Quelques heures plus tard, Hiro sautillait partout en chantant qu'il adorait sa nouvelle chambre. Il fut totalement ravi qu'Izuku reste pour le dîner, racontant à ses deux papas sa première journée d'école. Les deux adultes écoutèrent le plus jeune avec soulagement, Hiro s'était fait un ami dès le premier jour et adorait sa nouvelle maîtresse. Tout s'annonçait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le petit garçon.

~oOo~

Janvier - Mustaphu.

" En direct de la voie rapide, où un groupe de trois criminels est en train de prendre la fuite après le braquage d'une bijouterie. Ils sont talonnés de près par un héros dont on n'avait plus entendu parler depuis longtemps : Dynamight ! Souvenez vous de ce jeune héros explosif qui a activement participé à faire tomber la ligue et All for One. Disparu pendant six ans, il est de retour ! En tant que nouvel acolyte de Hawks et..."

Assis dans le canapé couleur chocolat du salon de son autre père, Hiro serrait fort son doudou Red Riot contre lui, les yeux rivés sur l'écran de télévision où son papou évitait que ne se produisent des accidents de la route tout en poursuivant des vilains. C'était la première fois qu'il voyait réellement son héros de papou à l'œuvre. Il était tout à la fois excité au possible, admiratif et terrifié. Son papou passait à la télé ! Son papou était si fort ! Si rapide ! Les vilains n'avaient pas la moindre chance !

Mais ça restait son papou qui lui faisait des câlins, des bisous et des cookies. Et si le voir agir en héros lui donnait envie de hurler de joie et d'aller se vanter des exploits de Dynamight auprès de la terre entière, le voir éviter les attaques des criminels lui faisait très peur. Et s'il était blessé ? Et si les vilains étaient trop forts ? En voyant l'un des criminels tendre le bras vers Dynamight, Hiro hurla :

- Attention Papou !

A l'écran, Dynamight esquiva le jet visqueux lancé par son adversaire et sauta sur le toit de la camionnette des fuyards. Quelques secondes suffirent pour que le véhicule soit immobilisé par le héros explosif, et moins de deux minutes plus tard, les trois voleurs étaient menottés et prêts à être confiés à la police qui arrivait toutes sirènes hurlantes. Pour sa première intervention particulièrement médiatisée, Dynamight avait été brillant.

- Il a réussi ! s'exclama Hiro extatique. T'as vu ça Papa ? Papou est trop fort !

- J'ai vu oui, sourit Izuku en ébouriffant les cheveux de son fils. Et oui, ton papou est très fort.

- Il a arrêté trois vilains ! poursuivit Hiro un immense sourire aux lèvres. Tout seul en plus !

Izuku sourit un peu plus devant les yeux brillants du petit bonhomme. Il allait entendre parler des exploits de Katsuki toute la soirée.

C'était la première fois qu'Hiro dormirait chez Izuku. C'était le premier week-end pendant lequel Katsuki travaillait presque non-stop, et Hiro passait donc les deux jours et la nuit chez lui. C'était une grande première pour Izuku tout comme pour Hiro. Habituellement, Katsuki n'était jamais loin, ni jamais absent très longtemps. Il avait d'ailleurs fallu les supplications conjointes des deux concernés pour que Katsuki accepte de ne pas pointer le bout de son nez dans l'appartement d'Izuku dès que sa journée serait finie. Bien que ravi de la confiance que lui accordait enfin son amoureux, Izuku espérait que tout se passerait bien et qu'Hiro dormirait bien dans la chambre qu'il avait préparé exprès pour lui.

- Oh ! Regarde ! C'est Papou !

L'exclamation attira de nouveau son attention vers l'écran où le journaliste s'était approché de Dynamight pour lui poser des questions.

- Dynamight, bravo pour cette intervention réussie avec brio. Dites-moi : où étiez-vous passé durant tout ce temps ?

- Ah ? répondit la voix grave de Katsuki. Qu'est-ce que ça peut foutre ? L'important c'est pas d'où je viens, mais où je vais !

- Et vous allez où ?

- Au sommet !

Sur cette déclaration assénée avec un rictus arrogant, Dynamight tourna les talons et s'envola au-dessus de la foule de badauds en une explosion retentissante. Le journaliste rit un peu et conclut le direct en disant :

- On suivra votre ascension Dynamight !

Dans son canapé, Izuku se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire, amusé par la répartie cinglante de Katsuki et son arrogance.

Tout en prêtant une oreille attentive à Hiro qui commentait encore et encore l'intervention de son papou, Izuku envoya un message à Kacchan :

- Au sommet ? Tu doutes de rien. Il y a de la concurrence je te signale.

- A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, abruti de sale nerd ! Comment va Hiro ?

Tout en riant discrètement, Izuku s'empressa de répondre.

- Je crois que tu viens de détrôner Red Riot dans le classement des héros préférés d'Hiro, qui va très bien, rassure-toi.

- Tu vois, une intervention diffusée à la télé et j'ai déjà atteint le sommet d'un classement. Accroche-toi à ta place dans le classement, Deku ! Je vais te la piquer à grands coups de pieds au cul !

- J'ai hâte de voir ça Kacchan !

Laissant son téléphone pour l'instant, Izuku décida qu'il était grand temps de préparer à manger, et se dirigea vers sa cuisine. Quand il passa à table, Hiro parlait encore de Dynamight.

- C'est quoi ? demanda-t-il en regardant le contenu de son assiette d'un air méfiant.

- Du katsudon, lui répondit Izuku avec un sourire. Tu aimes ça non ?

- Oui, répondit Hiro avec un grand sourire.

Hiroshi goûta le plat du bout des lèvres sous l'œil inquiet de son père. Izuku savait qu'il était bien moins doué en cuisine que Katsuki, mais il espérait sincèrement que son fils aimerait son repas. Aussi vit-il, avec soulagement, le petit bonhomme manger tout le contenu de son assiette, en babillant sur l'intervention diffusée plus tôt à la télé. Ils venaient à peine de finir leur repas quand le téléphone d'Izuku sonna.

Découvrant le nom qui s'affichait sur l'écran, Izuku décrocha rapidement, acceptant l'appel vidéo.

- C'est Papou ? demanda Hiro en voyant le geste que fit Izuku pour lui dire de venir.

- Ouais, c'est moi, répondit une voix grave depuis le portable.

- Papou ! Je t'ai vu à la télé ! s'écria Hiro en prenant le téléphone dans ses petites mains. T'es trop fort !

- Et alors le nain de jardin, tu en doutais ? râla Katsuki à l'autre bout de la ligne.

Izuku s'éloigna pour faire la vaisselle, laissant un peu d'intimité aux deux hommes de sa vie. Un doux sourire éclaira son visage quand ses pensées se tournèrent vers un certain blond aux yeux écarlates et à l'alter explosif. Sa relation avec Katsuki avançait doucement mais sûrement. S'ils n'avaient pas encore été plus loin que quelques câlins, prenant le temps de se découvrir mutuellement, ils ressemblaient de plus en plus à un couple, du moins du point de vue d'Izuku.

Le porteur du One for All passait toutes ses soirées libres chez le duo Bakugo, ainsi que tous ses jours de repos aussi, vivant plus souvent chez eux que chez lui. Katsuki avait renoncé à lui sortir un futon dans la chambre d'amis, partageant son lit avec lui quand Izuku avait la flemme ou pas envie de rentrer chez lui, ce qui arrivait très souvent. Hiro et Katsuki l'intégraient tout naturellement dans leur quotidien. Et Izuku en était comblé.

Il avait même failli pleurer de bonheur quand ils avaient été faire les courses au supermarché tous les trois ensemble, ce qui bien sûr avait fait hurler de rire Katsuki qui l'avait traité de pleurnichard. Mais pour Izuku, faire les courses ensemble au supermarché, c'était le summum de la vie de famille pour lui, alors le faire avec celui qu'il aimait et leur fils avait été un grand moment d'émotion.

Fermant le robinet car il avait terminé sa vaisselle, Izuku rejoignit le salon où il trouva Hiro assis devant le canapé, tenant le téléphone devant lui. A pas de loups, Izuku s'approcha pour entendre ce que son fils chuchotait, du moins autant qu'un gamin de presque six ans était capable de chuchoter.

- Et alors ? fit la voix rauque de Katsuki. T'aimes plus ça, le katsudon ?

- Si, souffla Hiro. Mais le tien est meilleur ! Mais j'ai fait comme tu m'as dit, j'ai tout mangé et j'ai pas dit que c'était pas trop bon.

Vexé, Izuku glissa sa tête sur l'épaule enfantine en faisant la moue.

- Puisque c'est comme ça, je te ferai plus de katsudon ! Kacchan, pourquoi tu lui as dit ça ? Je sais cuisiner !

- La dernière fois que tu as voulu faire des nouilles sautées t'as ruiné mon wok, rétorqua Katsuki moqueur. Allez, je dois y aller, soyez sages tous les deux !

- Attends Papou ! s'écria Hiro. Câlin, bisous !

- Je charge Deku de te les faire pour moi, ok ?

Hiro hocha la tête et l'écran devint noir, signe que la communication était finie.

- Alors comme ça mon katsudon n'était pas bon ? bouda Izuku.

- J'ai tout mangé quand même, argumenta Hiro.

Puis, il se tortilla sous les doigts taquins de son père qui le chatouillait, avant d'éclater de rire en le suppliant d'arrêter.

Dans l'une des cellules de la prison la plus sécurisée du Japon, Dabi ricana.

- Au sommet hein ? Toujours aussi arrogant ce blondinet. T'as entendu Shigaraki ?

Quelques portes plus loin, une voix amusée lui répondit :

- Il est de retour alors ? Et toujours aussi ambitieux.

- Avoue que tu aurais été déçu s'il était devenu modeste, répliqua Dabi avec un léger rictus.

- Très déçu, admit Shigaraki avec un rire de psychopathe.

- La ferme, grogna le gardien chargé de leur section tout en éteignant la télé qu'il avait allumée à la demande de l'un des prisonniers.

Dans la prison, chaque section était équipée d'une télévision commune. Installée dans le couloir, elle obligeait les prisonniers à se coller contre les barreaux des portes de leurs cellules pour la voir. Les gardiens ne l'allumaient que quand les occupants de la section qu'ils surveillaient étaient sages et parfois, ils leur laissaient même choisir le programme. Mais, le moindre commentaire ou la moindre protestation des prisonniers étaient punis par l'extinction de l'appareil.

- Bakugo-kun est trop classe ! s'extasia Mahoro, ses devoirs totalement oubliés.

- T'as vu comment il a évité que la voiture rouge ne percute la verte ? répondit Katsuma avec enthousiasme. C'était très fort !

- Ah ah ! Je vois que vous êtes fans, rit Mandalay en finissant de mettre la table, aidé par Kota.

- Je préfère Deku, rétorqua Kota.

- Bakugo-kun est plus beau, répliqua Mahoro, et plus classe !

- Je savais que tu avais le béguin pour lui, se moqua Katsuma.

- Pas du tout, protesta Mahoro en rougissant.

Mandalay éclata de rire, laissant le frère et la sœur se disputer gentiment, Kota se joignant à Katsuma pour embarrasser l'adolescente. L'héroïne ne regrettait pas son choix d'être venue s'installer sur Nabu. Elle savait que ses acolytes : Pixie, Tora et Tornoko, étaient tout aussi heureux qu'elle. Ici, ils pouvaient offrir une plus grande stabilité de vie à Kota, et ne risquaient plus leur vie chaque jour. De plus, Pixie avait enfin trouvé l'amour ici, à Nabu, et Kota n'était jamais seul, les enfants Shimano et lui étant rapidement devenus inséparables.

~oOo~

Mars - Mustaphu.

Tout en entrant dans l'immeuble, Izuku ne quitta pas des yeux son portable où il regardait une rediffusion de la dernière intervention de Dynamight. Depuis son grand retour, le héros explosif avait beaucoup fait parler de lui, enchaînant les missions avec succès et s'attirant de plus en plus la sympathie du public. Les journalistes adoraient le franc parler et le langage fleuri du jeune héros qui savait en jouer intelligemment.

Izuku se souvint avec amusement de la crise de fou rire monumentale d'Eijiro et Denki le jour où Dynamight avait demandé à un journaliste :

- Vous êtes à votre max là ? Vos putains de questions sont toutes aussi débiles ?

Red Riot et Chargebolt, présents à ce moment, ayant prêtés main forte à Dynamight, avaient rit si fort de la tête du journaliste qu'ils avaient été incapable de tenir debout. Et c'était Dynamight qui les avait embarqués avec lui en partant, les traînant au sol par le col de leurs costumes.

Oui, Dynamight faisait parler de lui et Izuku était certain que le prochain classement des héros verrait le nouveau venu se hisser directement dans la première moitié du classement. Izuku était infiniment fier de Katsuki pour ça, pas qu'il ait douté une seule seconde de la capacité du blond à monter rapidement les échelons. Kacchan était génial après tout. Il avait hâte de savoir à quelle place son ami d'enfance avait réussi à se hisser.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Izuku rangea son téléphone, s'engageant dans le couloir jusqu'à la porte de l'appartement des Bakugo. Sortant les clés de sa poche, il déverrouilla la porte et entra dans l'appartement. En entendant le bruit infernal qui résonnait dans le logement, il s'empressa de refermer la porte derrière lui, sachant que Katsuki avait fait insonoriser tout l'appartement avant d'y emménager.

Izuku pouvait assurer que l'insonorisation était parfaite, il n'avait strictement rien entendu du vacarme depuis le couloir. Il se déchaussa rapidement et s'avança silencieusement jusqu'au séjour, pressé de voir ce que les deux occupants de l'appartement étaient en train de faire. Vu ce qu'il entendait, ils devaient être en train de chanter, une chanson en vogue d'un quelconque groupe de J-pop. Arrivé à l'entrée du séjour, il se mordit fortement les lèvres pour ne pas éclater de rire devant la scène qu'il découvrit.

Debout, entre la table basse et le canapé, face à la télé, Katsuki et Hiro chantaient à pleins poumons en reproduisant la chorégraphie du groupe visible sur l'écran de télé. Si Katsuki chantait juste et dansait bien, Hiro sautillait plus qu'il ne se déhanchait, agitant les bras dans tous les sens et chantait un mot sur trois ou quatre, le reste étant un mélange de sons dissonants. Mais le père et le fils avaient tous deux un large sourire sur le visage et échangeaient des regards complices.

Katsuki tendit les mains, attrapant celles d'Hiro, et tira son fils à lui, le faisant glisser au sol entre ses jambes écartées. Hiro éclata de rire quand son père le ramena devant lui avec force, le faisant sauter en l'air. L'adulte lâcha les mains du plus jeune pour le saisir par la taille avant qu'il ne tombe.

- Encore ! s'exclama le petit bonhomme ravi.

Celui-ci éclata de rire quand il se retrouva soudainement la tête en bas, ses chevilles fermement tenues par les mains paternelles. Son tee-shirt subit la gravité, dévoilant son ventre aux rondeurs enfantines. L'hilarité d'Hiro augmenta quand Katsuki plaqua sa bouche sur le bidon découvert et souffla bruyamment dessus.

- Papou ! rit-il. Moi aussi je veux faire !

Conciliant, Katsuki rapprocha le petit corps du sien, permettant ainsi à son nain de jardin de soulever son débardeur pour lui souffler, en bavant, sur le ventre.

Ce fut un éclat de rire ne leur appartenant pas qui attira l'attention du duo, leurs regards se tournant vers l'origine du bruit sans que leurs bouches ne se décollent du ventre de l'autre.

- Papa ! s'exclama Hiroshi en reconnaissant Izuku qui riait de bon cœur à l'entrée du séjour.

Sans un mot, Katsuki remit son fils à l'endroit avant de le reposer au sol, le laissant se précipiter vers son père pour lui sauter au cou.

- T'es là depuis longtemps ? demanda-t-il pendant qu'Izuku réceptionnait Hiro dans ses bras, acceptant le bisou baveux de ce dernier.

- Quelques minutes, avoua Izuku en souriant. Vous étiez trop mignons tous les deux, j'ai pas voulu vous interrompre.

- Tsss, râla Katsuki en baissant le son de la télévision, une légère rougeur envahissant ses joues. Sale nerd...

Izuku rit doucement, se retenant d'aller embrasser Kacchan qu'il trouvait bien trop craquant pour son propre bien. Même si leur relation avait bien évoluée, ils restaient discrets, gardant les marques d'affection pour quand ils étaient seuls. A défaut de pouvoir faire ce qu'il voulait avec Katsuki, Izuku se concentra sur le petit bonhomme dans ses bras, qui lui racontait sa journée d'école et comment il avait réussi à convaincre son papou de le laisser veiller jusqu'au retour d'Izuku puisqu'il n'avait pas école le lendemain.

Assis sur l'un des tabourets hauts de la cuisine, tout en finissant son repas que Katsuki lui avait gardé au chaud, Izuku fixait le dos du blond qui préparait son bento pour le lendemain. Hiro avait été mis au lit, non sans sa dose de câlins et de bisous habituelle, Katsuki estimant qu'il avait veillé bien assez tard. Sans un mot, Izuku glissa de son tabouret et alla enlacer le blond, ses bras enserrant avec douceur la taille masculine.

- Quoi ? grogna Katsuki en refermant le bento qu'il venait de préparer.

- Rien, répondit Izuku. J'ai juste envie d'un câlin moi aussi.

La tête blonde se tourna vers lui, un léger rictus moqueur aux coins des lèvres. Rictus qu'Izuku s'empressa de faire disparaître sous un baiser. Baiser que Katsuki ne tarda pas à approfondir, se retournant dans les bras de Deku pour lui faire face.

- Au fait, souffla Izuku en se détachant de la bouche brûlante de son amoureux. Félicitations pour ton intervention du jour. Tu as été brillant !

- Évidemment, répliqua Katsuki en reprenant en otage les lèvres de son nerd personnel.

Ce dernier sourit moqueusement dans le baiser, gémissant pitoyablement quand son blond lui pinça la taille en représailles.

- Toujours aussi modeste, réussit à pouffer Izuku entre deux baisers.

- Pourquoi je serai modeste ? rétorqua Katsuki en poussant Izuku hors de la cuisine. Je suis le meilleur, c'est tout !

Devant le sourire amusé d'Izuku, Katsuki grogna et le poussa plus fort dans le couloir.

- Va falloir que je te rappelle à quel point je suis bon en tout, hein ! Sale nerd !

Le rire d'Izuku se perdit dans la bouche brûlante du blond. A peine la porte de la chambre claqua-t-elle dans leurs dos, que les deux jeunes hommes se déshabillèrent mutuellement, avides l'un de l'autre. Il ne fallut pas longtemps à Izuku pour confirmer que Kacchan était le meilleur en tout, surtout quand il utilisait sa bouche et ses mains de cette façon. Quand leurs corps s'unirent enfin, Izuku ne pensa plus à rien à part à l'orgasme que son amant passionné fit monter en lui.

Quand Izuku ouvrit les yeux, il soupira en constatant que c'était encore la nuit. Un simple coup d'œil au réveil posé sur la table de nuit lui apprit qu'il était presque trois heures du matin. Avec un discret soupir, il quitta le lit et alla soulager sa vessie, grimaçant un peu au tiraillement qu'il ressentit dans son postérieur. Katsuki n'y avait pas été de main morte, pas qu'il s'en soit plaint, bien au contraire.

Sa vessie soulagée, il retourna au lit, se glissant avec délectation sous la couette bien chaude et contre le corps assoupi du blond. Un léger sourire étira ses lèvres en constatant que ce dernier avait repoussé la couette, ayant probablement trop chaud. A sa décharge, Katsuki était une véritable bouillotte, pas étonnant qu'il finisse souvent sa nuit hors de la couette.

Ses yeux s'étant habitués à l'obscurité, Izuku observa le visage aux traits fins et détendus de celui qu'il aimait. Oui, leur relation avait bien évoluée depuis le retour de Katsuki à Mustaphu. Izuku passait plus de temps chez son amant que chez lui, et les nuits où il dormait seul se faisaient de plus en plus rares. Il envisageait même d'emménager carrément chez Katsuki, mais n'avait pas encore osé en parler avec le concerné.

Un doux sourire éclaira son visage quand il remarqua que le tee-shirt de Katsuki était relevé, dévoilant ses abdominaux. Avec une infinie tendresse, Izuku alla redessiner la fine cicatrice qui barrait le bas ventre du blond. Elle était à peine visible. Il fallait savoir qu'elle était là pour la voir. Mais Izuku savait qu'elle était là, et cette cicatrice il l'adorait. Ce n'était pas la seule qui parsemait le corps athlétique de son amant, mais celle-ci était la plus belle à ses yeux.

Même s'il avait vu toutes les photos prises durant la grossesse de Katsuki et celles prises depuis la naissance d'Hiro, Izuku regrettait vraiment de ne pas avoir pu être présent au côté de son ami d'enfance durant toute cette période. Il avait eu une fois le malheur de dire au blond qu'il était magnifique avec son gros bidon d'homme enceint et il s'était pris un regard noir digne du très très irascible Katsuki Bakugo. Sans compter les réflexions pleines de grâce du concerné.

Aussi Izuku n'avait-il plus jamais fait de remarque sur le sujet, se contentant d'admirer les photos, et les quelques vidéos que Mélissa et David lui avaient envoyées, en silence. Non, pour lui Katsuki ne ressemblait absolument pas à une baleine échouée ou à un hippopotame obèse. Laissant son doigt dériver de la fine cicatrice aux abdos ciselés, Izuku regretta un court instant que Kacchan ne puisse plus porter d'enfant. Il lui en aurait fait un deuxième avec grand plaisir. Et il l'aurait bichonné durant toute la grossesse !

Un cri soudain fit sursauter le blond qui se redressa vivement et sauta du lit à une vitesse hallucinante pour quelqu'un qui dormait profondément moins d'une seconde auparavant.

- Planque la poubelle, grogna-t-il avant de quitter la chambre.

Tout en prêtant l'oreille aux gémissements étouffés de l'autre côté du mur, Izuku se baissa pour glisser la poubelle sous le lit. Si Katsuki n'était pas si maniaque, cette poubelle n'aurait aucune utilité songea-t-il. Mais voilà, son amant était maniaque, et il était absolument hors de question de dormir dans des draps tâchés de substances visqueuses. Le port du préservatif était donc non négociable.

Une seule fois, ils l'avaient oublié. Et au lieu d'un repos post-coïtal bien mérité, Izuku avait été obligé d'aider Katsuki à changer les draps. La poubelle avait donc son utilité, évitant au jeune couple de sortir du lit pour aller jeter les preuves de leur passion dans la poubelle de la salle de bain ou celle de la cuisine. Mais, il était hors de question qu'Hiro tombe là-dessus. Izuku glissa donc ladite poubelle sous le lit, juste au moment où Katsuki revenait dans la chambre, un petit bonhomme larmoyant dans les bras.

Hiro se retrouva dans le lit paternel, entouré de ses deux papas qui le rassurèrent, calmant son angoisse due à un vilain cauchemar. Il se rendormit, son doudou Red Riot bien serré tout contre lui, la main de Katsuki lui caressant les cheveux et celle d'Izuku posée sur son ventre. Croisant le regard tendre que son amoureux posait sur leur fils, Izuku sentit une immense bouffée de bonheur l'envahir, et incapable de se retenir, il soupira :

- Je t'aime Kacchan.

Ledit Kacchan ouvrit de grands yeux, surpris par la déclaration inattendue. Il plongea ses prunelles rubis dans celles émeraudes de son ami d'enfance, y lisant toute sa sincérité et bien trop d'affection pour ne pas rougir jusqu'aux oreilles.

- Tsss, grogna-t-il. Abruti de Deku... Pareil...

Le dernier mot avait été soufflé en un murmure pendant que la tête blonde s'abaissait légèrement rompant le contact visuel avec son partenaire.

Mais Izuku l'entendit et il se pencha par-dessus le petit corps niché entre eux pour voler un chaste baiser à son si précieux Kacchan. Il entremêla leurs doigts au-dessus de la chevelure ébouriffée d'Hiro et ferma les yeux, retrouvant enfin le sommeil sous le regard vigilant et protecteur du blond. Quand le réveil sonna, Katsuki n'était plus là, étant déjà parti travailler, laissant son fils et son amoureux dormir tout leur saoul.

~oOo~

Juin - Mustaphu.

Hiroshi sortit en courant de la classe, suivant ses camarades tout aussi pressés que lui. Arrivé dans la cour, il chercha rapidement des yeux une silhouette familière devant la grille et ne tarda pas à la trouver, en train de discuter avec la directrice.

- Tonton Shota ! cria Hiro tout en se jetant dans les bras de l'adulte.

- Salut toi, soupira Aizawa en réceptionnant son "neveu". Tu n'as rien oublié ?

- Non ! Je pourrais avoir une gaufre pour le goûter ?

Aizawa posa le petit bonhomme au sol tout en levant les yeux au ciel, mais céda. Prenant la petite main d'Hiro dans la sienne, il s'éloigna de l'école tout en écoutant le garçonnet lui raconter sa journée, celui-ci se vantant de savoir compter plus loin que tous les autres élèves de sa classe. Un léger rictus ourla les lèvres du brun à l'entente du ton rempli de fierté du gamin de six ans. Nul doute qu'il avait hérité de la modestie naturelle de son papou celui-là.

Le duo s'arrêta dans une épicerie pour acheter la gaufre promise et reprit le chemin de l'appartement d'Aizawa. Depuis la chute d'All for One, l'internat de Yuei avait été maintenu mais n'était plus obligatoire, permettant ainsi aux étudiants habitant loin d'y loger gratuitement pour leur éviter de devoir trouver un logement en ville ou de faire de trop longs trajets. Mais Aizawa avait pu reprendre un logement extérieur, n'étant de garde que quelques nuits par mois.

Une vingtaine de minutes en bus et quelques minutes de marche à pied plus tard, Hiro se précipita dans l'appartement de son tonton, cherchant immédiatement Eri. Il fut déçu quand il apprit que sa grande sœur de cœur n'était pas encore rentrée du collège. Mais sa déception fut vite oubliée quand Aizawa lui proposa de l'aider à faire le dessert pour le dîner. Ravi, Hiro prêta donc main forte au héros effaceur pour faire des mochis fait maison.

Quand Eri arriva, elle trouva son père adoptif et son petit frère de cœur couverts de farine, le plus jeune riant aux éclats sous le regard amusé du plus vieux. Elle fut accueillie par l'habituel saut dans les bras d'Hiro, petit missile ambulant, et vite entraînée dans les jeux enfantins de ce dernier. Aizawa sourit en voyant sa pupille se plier docilement aux exigences d'Hiroshi, lui-même ne pouvant refuser quand il fut désigné d'office pour tourner la roue du jeu Twister auquel les deux enfants voulaient jouer.

- Hiro, main droite sur le bleu, lâcha Aizawa en souriant.

Il observa, amusé, le bambin se tortiller pour atteindre le rond bleu avec sa petite main, se contorsionnant autant que possible pour toucher son but sans bouger ses trois autres membres. Dans une position toute aussi grotesque, Eri surveilla avec attention que son petit frère de cœur ne trichait pas.

La petite main atteignit enfin son but, et Eri fit une petite moue déçue. Elle était presque sûre qu'Hiro serait obligé de décaler son pied gauche et donc de perdre.

- Eri, pied droit sur le vert, annonça Aizawa.

Repérant la pastille verte, Eri se tortilla pour l'atteindre, se retrouvant dans un équilibre instable. Et ce qui devait arriver arriva : Eri chuta, écrasant Hiro par la même occasion.

Loin de protester, ce dernier éclata de rire en annonçant, sans modestie aucune, sa victoire.

- Je t'ai laissé gagner, bouda faussement Eri.

- Non ! Même pas vrai d'abord, protesta Hiro avec force.

- Oh si ! assura Eri. Sinon tu aurais pleuré comme un bébé !

- Je suis pas un bébé, tempêta le petit bonhomme. Je suis grand maintenant, j'ai six ans !

- C'est vrai, reprit Eri avec un sourire. Donc si tu es grand, je peux faire ça ?

Et sans attendre, l'adolescente attrapa un coussin du canapé pour le lancer sur le plus jeune. Celui-ci éclata de rire et renvoya le coussin avec force. Aizawa assista à la course poursuite des deux sales mômes sous sa garde à travers tout son séjour, voyant les coussins ornant son canapé voler à travers la pièce. Il appréciait ces moments où son appartement résonnait de rires enfantins, ces moments où Eri jouait comme l'enfant qu'elle n'était plus vraiment et n'avait jamais réellement été.

C'était lui qui avait la garde d'Hiro pour la soirée, Katsuki et Izuku travaillant tard. Le couple Bakugo séniors n'avait pas pu se libérer, Masaru organisant un défilé avec sa nouvelle ligne de vêtements destinée exclusivement aux porteurs. Le couturier avait longuement travaillé dessus, ne se souvenant que trop bien des difficultés que son fils avait rencontrées pour s'habiller durant sa grossesse. Inko et All Might étaient partis passer une semaine sur I-Island, rendant visite à David. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, et Aizawa ne voyait aucun inconvénient à jouer au baby-sitter de temps en temps. Eri adorait Hiro et c'était aussi l'occasion pour les deux gosses de passer du temps ensemble.

Tout en surveillant du coin de l'œil que ses coussins restaient intacts, Aizawa se leva et alla finir de préparer le dîner. Il exigea que les coussins retrouvent leurs places initiales et que le Twister soit rangé avant de passer à table. Il servit Hiro et Eri qui se racontaient des anecdotes d'écoles et faisaient déjà des projets pour les grandes vacances, vacances que Katsuma et Mahoro Shimano viendraient passer, en grande partie, chez Katsuki.

C'était vendredi soir, Aizawa ne chercha donc pas à mettre Hiro au lit, sachant que Katsuki viendrait le chercher dès qu'il aurait fini sa journée. Eri et Hiro se disputèrent sur le programme télé et Aizawa trouva un compromis en leur proposant un dessin animé sur des adolescents devenant des héros pour sauver le monde. Eri se cala dans le canapé, Hiro blotti contre elle, un plaid les recouvrant, et tous deux plongèrent dans les aventures rocambolesques des Nouveaux Héros.

Quand Katsuki arriva, Hiro s'était endormi avant même la fin du film et Eri lisait tranquillement, ayant refusé de bouger pour ne pas réveiller le petit bonhomme.

- Salut la naine, dit Katsuki en souriant à l'adolescente.

- Salut Katsuki-kun, lui répondit Eri avec un sourire. Je suis plus si petite que ça tu sais...

- Tu resteras toujours la naine pour moi, assura Katsuki.

Il ricana quand Eri lui tira la langue puis se pencha pour récupérer son fils qui papillonna vaguement des paupières en soupirant :

- Papou ?

- Ouais, on va rentrer à la maison, ok ?

- Hmmm, souffla Hiro en se blottissant dans les bras de son père, son doudou Red Riot toujours bien serré dans sa main.

- Si j'avais su qu'il ne le lâcherai jamais, s'amusa Aizawa en désignant le doudou, j'aurai essayé d'en trouver une de Todoroki à la place.

- Je ne me serai pas empêché de l'exploser, assura Katsuki. Et je me serai même démerdé pour que ce soit à vous qu'il en veuille !

- Sale gosse, lâcha Aizawa en levant les yeux au ciel.

- Il parait ouais, ricana le blond.

- Comment tu as fait pour avoir un fils aussi adorable ? demanda Aizawa d'un ton moqueur.

- Attendez qu'il ait quinze ans et on verra si vous le trouverez toujours aussi adorable, asséna Katsuki. Surtout s'il est dans votre classe...

- Fais moi penser à prendre ma retraite avant, se lamenta Aizawa. J'en ai déjà eu bien assez avec ses deux pères !

Les deux adultes ricanèrent en chœur, pendant que Katsuki récupérait les affaires de son fils. Enfiler le manteau à un Hiro à moitié endormi ne fut pas chose aisée, mais Katsuki avait l'habitude et il réussit à habiller chaudement son fils avant de sortir de l'appartement. Il salua son ancien professeur et Eri puis s'engouffra dans l'ascenseur devant le ramener au rez-de-chaussée.

Il quitta l'immeuble et se dirigea vers sa voiture garée un peu plus loin, son fils bien calé dans ses bras et le cartable de ce dernier glissé sur l'une de ses épaules. Il sortait les clés pour déverrouiller sa petite citadine quand il entendit soudain une voix l'interpeller :

- Kacchan !

Surpris, il se retourna pour voir Deku arriver, encore vêtu de sa tenue de héros et l'air paniqué.

- Deku ? s'étonna-t-il. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Découvrant l'inquiétude dans les prunelles de jades de son amant, Katsuki se crispa. Tout à coup, il eut un mauvais pressentiment, un très mauvais pressentiment. Deku le rejoignit rapidement et lui agrippa le bras avec force, l'inquiétant encore davantage.

- Je suis venu te trouver dès que j'ai su, dit Deku avec urgence. Shigaraki s'est évadé.

A suivre...


Commentaire des auteures :

Oui, fin du chapitre ! Tout à fait ! Pour toute protestation, nous vous invitons à laisser une review XD Ou à prendre votre mal en patience jusqu'au prochain chapitre. Na ! C'est comme ça !


Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :

- Quoi ? s'insurge Hawks, faisant sursauter les deux auteures. Pas de lemon ?

- Et c'est quoi ce baiser interrompu par un bac de peinture ? proteste Mitsuki.

- Ben quoi ? s'étonne Lili en toute innocence. C'est très bien le coup du bac à peinture, non ?

- Et puis non, pas de lemon ! confirme Yzan. Et vous plaignez pas ! On a sous-entendu qu'ils couchaient ensemble, c'est déjà bien ! Vu la tonalité de l'histoire, on allait pas vous planter un lemon de quinze pages maintenant ! Il se passe rien ou presque rien pendant onze chapitres, alors pourquoi on en aurait fait un là. On en a même pas fait un sur leur folle soirée alcoolisée à l'origine de toute l'histoire ! Donc, non, pas de lemon.

- Mais pourquoi avoir sous-entendu que c'était moi en dessous ? se lamente Izuku.

- De quoi tu te plains, merde ! rugit Katsuki. Pour toi, elles sous-entendent. Mais pour moi, c'est clairement écrit noir sur blanc, putain !

- Ben, en fait, explique Lili, l'idée c'est que vous alternez... en fonction de vos envies quoi...

- Oui, voilà, tout à fait, confirme Yzan. Vous, au final, c'est l'alternance.

Pendant que les deux auteures font face aux diverses récriminations des personnages, Aizawa soupire et souffle :

- En tout cas, moi je suis content qu'elles ne m'aient pas mis en couple avec quelqu'un.

- Alors en fait, intervint All Might, il semblerait que ce ne soit dû qu'à une hésitation de leur part. Elles te voient bien avec Midnight, mais (non, on ne spoilera pas)... Du coup, après il restait Present Mic ou Hawks... Elles te verraient bien avec Hawks dans cette histoire, ou avec Présent Mic aussi... Bref, elles n'arrivaient vraiment pas à se décider. Et comme elles n'y arrivaient pas, et bien ta vie de couple n'a pas été décrite. Et vous, vous en pensez quoi vous, amis lecteurs ? Hawks ou Present Mic avec Aizawa ?


Prochain chapitre :

Chapitre 13 - Complications.

" Je serai l'appât !"

" Un programme hyper romantique quoi."

" Ton papou fait des câlins à ton papa ?"