C'est ma 1ère fanfic, j'espère qu'elle vous plaira. N'hésitez pas à laisser des reviews bonnes ou mauvaises.
Bonne lecture.
Chapitre 1
Les loisirs de Big D
Le soleil venait de se lever sur Privet Drive, pourtant Harry était déjà réveillé depuis plus de deux heures. C'était comme ça depuis qu'il était revenu de Poudlard. Chaque nuit, il se réveillait en sursaut après avoir vu son parrain tombé derrière le voile. Il n'arrivait bien sûr plus à se rendormir, alors dans sa tête il repassait en revue cette maudite journée en se disant que s'il avait fait telle chose comme ça ou une autre comme ça, Sirius ne serait peut-être pas mort. Mais peut-être que Sirius devait mourir ce jour-là, peut-être était-ce sa destinée.
Un hibou moyen-duc s'engouffra par la fenêtre ouverte de la chambre de Harry. Il apportait la gazette du sorcier. Harry mit les 2 noises dans la bourse accrochée aux pattes du hibou et déplia le journal.
Depuis que tout le monde était enfin d'accord de croire que Harry n'était pas un fou mais qu'il disait la vérité et que Voldemort était bel et bien de retour, la une de la gazette ne parlait plus que d'événements ayant un rapport avec le retour de Celui–Dont–On–Ne–Doit–Pas–Prononcer–Le-Nom.
Aujourd'hui, la photo de Cornelius Fudge, qui avait l'air crispé et dont les doigts n'arrêtaient pas de pianoter sur sa baguette, illustrait le gros titre :
Interview de Cornelius Fudge
Les mesures de sécurité prisent par le ministère
Par Rita Skreeter (p.3)
Harry fit une grimace. Ainsi Rita avait repris du service au sein de la gazette. Il espérait qu'elle tiendrait la promesse faite à Hermione et qu'elle ne parlerait plus jamais de Harry et ses amis en mal. Mais il pensa que oui. Elle risquait gros si le ministère découvrait qu'elle était un animagus non déclaré.
Harry se rendit donc à la page trois.
En raison des événements du mois dernier et du retour certain de Vous-Savez-Qui, nous avons décidé, mes conseillers et moi, de faire rentrer en vigueur de nouveaux décrets (Harry grimaça, se rappelant trop bien des décrets d'éducation de Fudge)
Le premier décret sera un couvre feu pour les magasins fixé à 18h, et pour les auberges fixé à 21h. Passé cet horaire reviendra à être en infraction envers la loi et sera susceptible d'être condamné à une lourde amende de 500 gallions.
Le deuxième décret concerne la protection des particuliers. Le ministère a donc décidé d'offrir une journée intensive de remise à niveau en défense contre les forces du mal pour toutes les personnes ayant quitté Poudlard, ou toute autre école magique, depuis plus de quinze ans et n'exerçant pas un métier où la maîtrise de ces sorts est exigée (comme les Aurors ou les délivreurs de sortilèges). Les personnes concernées recevront un hibou avec la date et le lieu de leur convocation. Le troisième décret ...
Harry survola le reste de l'article. Les décrets ne le concernaient pas, aucun ne parlait de Poudlard.
Il allait passer à la page suivante quand une note personnelle de Rita retint son attention.
Tous ces décrets seront mis en pratique à partir du 1er septembre de cette année. Monsieur le Ministre a également déclaré à votre reportrice préférée – moi – que la prison d'Azkaban possédait de nouveaux gardiens, mais il n'a pas voulu révéler de quelle nature sont ces derniers. Cependant une rumeur circule comme quoi ceux-ci seraient des loups-garous à transformation permanente. A votre journaliste d'éclaircir le mystère.
Rita Skeeter
Harry voyait mal comment Fudge aurait engagé des loups-garous pour s'occuper d'Azkaban avec une secrétaire d'Etat comme Ombrage qui détestait tant les hybrides. En plus des 'loups-garous à transformation permanente', Harry ne savait même pas si ça existait. Il soupira. Encore une fausse rumeur que Rita s'amusait à répandre.
Il feuilleta le reste du journal mais ne trouva rien d'autre de bien intéressant. Il n'y avait pas eu une seule attaque, une seule disparition étrange depuis que le Ministère avait déclaré le retour du Seigneur des Ténèbres et pour Harry, cela ne présageait rien de bon. Voldemort devait sûrement réfléchir à un plan encore plus horrible que les deux précédents, et aussi comment rallier des nouveaux mangemorts et récupérer les anciens en étant le plus discret possible.
Harry attendit que la famille Dursley au complet soit descendu à la cuisine pour se lever, s'habiller et descendre à son tour.
Il trouva les 3 Dursley assis autour de la table.
L'oncle Vernon lisait son journal et quand il entendit Harry entrer, il lui lança un regard et lui déclara : « Tu aurais pu te peigner ! »
Harry ne répondit rien. Il s'était pourtant peigner, mais ses cheveux devenaient de pire en pire, il n'avait même pas besoin de se passer la main dedans comme son père pour faire croire qu'il descendait d'un balai, il avait tout le temps cette tête-là sans rien faire.
La Tante Pétunia mangeait un œuf au bacon tout en se tordant le coup pour essayer de voir la tête des nouveaux voisins. Quant à Dudley, ses petits yeux de porcelet étaient déjà braqués sur la télévision.
Les Dursley faisaient comme si rien ne s'était passé l'été dernier, comme si l'attaque des Détraqueurs n'avaient pas eu lieu. La seule chose qu'avait dit l'oncle Vernon, c'était qu'il ne souhaitait plus voir aucun hibou dans sa cuisine.
Comme tous les jours, Harry partit se promener après avoir pris son petit-déjeuner. Il semblait que cette année encore, serait une année de forte sécheresse. Il n'avait pas plut depuis le début du mois de juin.
Harry enjamba la barrière du parc. Dudley avait recommencé à pratiquer son sport favori sur les enfants du quartier avec sa bande de délinquants pour l'encourager. Le parc, rénové pendant l'année, était de nouveau tout saccager et Dudley n'avait pas perdu son habitude de fumer en cachette.
Harry se coucha sur un banc. Tout le monde le prenait pour un cas désespéré qui finirait toute sa scolarité à St Brutus, alors autant jouer le jeu jusqu'au bout et ressembler à un clochard couché de cette manière. Plus rien de ce que pensait les autres le dérangeai maintenant. Après la disparition de Sirius, il ne voyait pas comment les reproches d'une grand-mère sur sa tenue pouvaient le gêner.
Il retomba dans ses sombres pensées. Il aurait tellement voulu pouvoir revenir une année en arrière. Même si le Ministère ne le croyait pas sur le retour de Voldemort, Sirius serait encore vivant.
Il y avait quand même une amélioration depuis l'an dernier. Ses amis lui envoyaient des lettres claires, ils ne lui cachaient plus rien. Mais c'était peut-être dû au fait qu'eux, n'en savaient pas plus que lui.
Harry se tourna et il sentit que quelque chose dans ses poches le gênait. Il mis la main dedans et en sortit une lettre. C'était les résultats de ses BUSES qu'il avait reçu la veille. Il avait complètement oublié qu'elle était là. Il l'ouvrit pour la relire et pour vérifier que ce qu'il avait lu hier n'était pas un simple rêve.
Cher Monsieur Potter,
J'ai l'honneur de vous informer que vous avez obtenu 10 BUSES au cours des examens de fin de cinquième année. Nous espérons que cela conviendra à la carrière que vous envisagez de faire. Veuillez envoyer, s'il vous plaît, un hibou au directeur de votre maison afin de lui désigner les matières que vous souhaitez étudier l'année prochaine, dans la limite de vos résultats. Vous trouverez les résultats plus précis de vos notes sur la feuille ci-jointe.
Directrice de la Commission des examinateurs magiques
Griselda Marchebank
Harry n'en croyait toujours pas ses yeux. 10 BUSES. Jamais il n'avait pensé en obtenir autant. Il regarda la seconde feuille.
Récapitulatif des notes obtenues par Mr Harry Potter lors de l'examen
Métamorphose théorie : E
Métamorphose pratique : O
Sortilège théorie : O
Sortilège pratique : E
DCFM théorie : O
DCFM pratique : O
Potions théorie : O
Potions pratique : O
Soins aux créatures magiques : E
Astronomie : A (Théorie : E ; Pratique : P)
Histoire de la magie : P
Divination : D
Nous rappelons qu'une buse est obtenue lorsque la note est A, E ou O.
Directrice de la Commission des examinateurs magiques
Griselda Marcheblank
Il avait obtenu un O aux deux épreuves de potions. Il pourrait donc peut-être devenir Auror. Il imagina la tête de Rogue quand il apprendrait ça. Ça le fit sourire. Ça faisant longtemps qu'il n'avait pas sourit.
Soudain il se redressa.
Il avait entendu un bruit derrière lui.
Ce ne pouvait quand même pas être Voldemort. Il avait été si discret pendant le début des vacances. Et puis il n'allait quand même pas venir l'attaquer ici, plein de moldus pourraient les voir.
Il se retourna, mais il n'y avait rien. Juste un tout petit buisson.
Ou alors, c'était peut-être quelqu'un de l'Ordre chargé de le surveiller. Peut-être Mondigus ou Tonks. Plusieurs fois, il avait essayé de voir s'il n'y avait pas quelqu'un cacher sous une cape d'invisibilité, en tâtonnant devant lui mais il n'avait jamais rien trouvé et il avait préféré arrêter pour pas qu'on le prenne en plus pour un fou, car une fois, un groupe composé de jeunes de douze-treize ans, étaient passés derrière lui alors qu'il faisait ça et l'avaient regardé d'une façon très bizarre.
Il ne pouvait même pas demander à Mrs Figg si elle était au courant de quelque chose car la tante Pétunia avait appris qu'elle était partie en vacances en Allemagne. « Ils sont tous gros là-bas » (NA : je n'ai rien contre les Allemands, en plus je vis à 20 km de la frontière) avait-elle déclaré. Elle ne doit pas regarder souvent son Dudlinouchet avait pensé Harry.
Un oiseau sortit du petit buisson.
« Fausse alerte ! » se dit-il pour lui-même. Il enleva les doigts de sa baguette, qu'il prenait toujours avec lui, même s'il n'était pas sensé faire de la magie, et il allait se recoucher quand il entendit les pas de plusieurs personnes qui courraient. Elles se rapprochaient de lui. Puis quelqu'un éclata de rire. Harry reconnu immédiatement ce rire, c'était celui de son cousin.
Mark Evans, un gamin du quartier qui devait avoir un peu plus de dix ans, passa devant Harry. Cela devait faire un moment déjà qu'il courrait car il était ruisselant de sueur et la couleur de son visage aurait pu rivaliser avec celle de l'oncle Vernon quand il est énervé. Il n'avait pas vu Harry, il fila tout droit mais il se prit les pieds dans une racine et s'affala par terre. Il voulut se relever mais il n'y parvint pas, il avait l'air d'avoir très mal à sa cheville.
Par contre, les voix des poursuiveurs se rapprochaient.
« Hé Big D ! Tu vas lui faire quoi aujourd'hui ? »
« Je sais pas... Peut-être un crochet du droit suivit d'un bon coup de poing du gauche dans le ventre. Avec de la chance, il va peut-être vomir !!! »
Ils éclatèrent tous de rire.
« Fais gaffe Dud ! Pas qui te vomisse dessus ! »
Et leurs rires repartirent de plus belle.
Harry pensa aux mangemorts, ils avaient exactement le même comportement qu'eux. Ils allaient martyriser quelqu'un et la seule chose qu'ils faisaient avant, c'était de rigoler en pensant aux tortures qu'ils allaient lui infliger. Mais Harry se rassura, même si son cousin aurait été un sorcier – heureusement, ce n'est pas le cas –, il n'aurait jamais été accepté dans la bande à Voldemort, car il aurait été qualifié de sang impur, de Sang-de-Bourbe.
Son cousin et ses supporters apparurent enfin et quand ils virent que Evans était tombé par terre, leur visage s'illuminèrent comme si Noël était arrivé en avance.
« Oh le pauvre petit chéri ! » dit Gordon avec une voix aïgue. « Il est tombé ! Il va plus pouvoir courir se réfugier dans les jupes de sa maman ! Quel dommage ! »
« Mais moi, je vais pouvoir lui casser la gueule ! » rugit Dudley avec une voix qui ressemblait fortement à celle de son père quand il était en colère contre Harry.
Mark rampa jusqu'à un arbre où il saisit une branche morte. Il la brandit devant lui comme une épée. « Je ne vais pas me laisser faire, espèce de petits ! »
Assurément l'insulte ne plus pas aux quatre autres. Malcom, Gordon et Piers se mirent à grogner et Dudley leva ses poings tout en s'approchant de Mark.
« Tu vas regretter ce que tu viens de dire ! » hurla Piers. « Dudley va te casser en deux ! »
Mark tenait toujours fermement son bâton devant lui et avait le regard de quelqu'un qui sait qu'il va souffrir mais qui se battra jusqu'au bout. 'Un vrai Gryffondor' songea Harry.
« Ça t'éclate toujours autant de frapper les plus petits que toi ! »
Ils sursautèrent. Aucun n'avait remarqué Harry.
« Tu dois te sentir fort ! » continua-t-il. « Quel bonheur de gagner à chaque fois ! Pourquoi tu ne te battrai pas pour une fois contre... je sais pas... contre Arnold MacFitt ! J'ai entendu dire qu'il était très doué en boxe ! Mais c'est vrai j'oubliais, il a dix-huit ans, il est beaucoup trop vieux pour toi ! »
Dudley sembla sortir de sa torpeur. « Dégage Potter ! »
« Qu'est-ce qu'il y a Popkin ? Tu ne veux pas que j'assiste à tes victoires ! »
En entendant Popkin, Dudley s'était tourné vers Harry. « Ne m'appelle plus jamais comme ça ou ... »
« Ou quoi ? Tu me tapes dessus ! Oserais-tu seulement ? ». Harry regardait son cousin triomphalement. Il avait tant espéré le voir un jour confronté à ce dilemme : taper Harry et s'attendre à de lourdes représailles magiques, ou ne rien faire mais passer pour un nul devant ses amis. « Oh attention ! Ne réfléchis pas trop. Ton cerveau va finir par exploser. »
« Hé Harry ! » dit Malcolm tout en ricanant. « Tu ne crois quand même pas que Dud aurait peur de te taper dessus ! »
« Je sais pas », répondit Harry. « T'as qu'à lui demandé ! »
« Dud ? »
Dudley marmonna un truc où seuls les mots 'mes parents' furent compréhensibles.
« Vous voyez » renchérit Harry. « Le Duddly chéri ne veut pas se faire gronder par son papa et sa maman ! »
« Tu vas te taire ! » hurla Dudley.
« Heu... » dit Harry en faisant semblant de réfléchir. « Heu... non ! ». Il se sentait vraiment heureux de pouvoir torturer ainsi Dudley. Mais ce n'était pas vraiment un sentiment de joie, plutôt un sentiment de vengeance.
Harry regarda Mark Evans. Il était toujours par terre et avait toujours le bout de bois devant lui, mais il semblait figé. « Je te propose un truc Big D ! Pendant que je le ramène chez lui – Harry montra Mark –, toi et tes petits amis vous partez faire un tour dans la direction opposé et je considérerait que l'incident est clos. Tu as compris ? »
Voyant que son cousin ne réagissait pas, il se tourna vers Mark et lui pris le bâton. « Je t'empreinte ceci. » Et il se retourna vers Dudley en brandissant le bâton comme si c'était sa baguette. « J'espère que tu es d'accord, sinon... »
Harry laissa sa phrase en suspend . Mais Dudley réagit tout de suite. En voyant le bâton, il devint livide et il marmonna un vague petit « oui ».
Harry s'apprêtait à se retourner pour relever Mark quand Piers parla : « Ne t'inquiètes pas Dud ! Si tu ne peux pas t'occuper de lui, nous allons le faire à ta place. Nous ne risquons rien nous. » Et Piers se positionna entre Dudley et Harry, les poings en l'air, prêt à se battre.
Mais pendant ce temps, Gordon s'était rapproché du banc où Harry était couché quelques instants auparavant. « Attends une seconde Piers ! Voyons voir ce que lisait Potter ! » Il saisit une feuille de papier. « Oh ! Une lettre ! Peut-être que Potter a une petite amie ! ... ou plutôt ... un petit ami ! » dit-il avec un sourire pervers.
Harry se rendit soudain compte qu' il avait laissé la lettre du résultat de ses BUSEs sur le banc. « Rends-moi ça Gordon ! »
« Non ! Voyons d'abord qui t'a écrit. » Harry voulut se précipiter sur Gordon mais Piers et Malcolm s'était déjà placé devant lui et l'empêchèrent de passer. « Je ne comprends rien ! Ça doit être un espèce de langage codé. Ça parle de BUSEs, de hibou... et sur la deuxième feuille, il y a écrit des trucs bizarres comme métamorphose, sortilège... »
« Je t'ai dit de me rendre ça ! »
Dudley qui avait regardé la scène, pour l'instant sans rien dire et sans rien faire, sembla se réveiller. « Venez avec moi les gars ! Pas besoin de lui casser la figure, cette lettre suffira largement. »
Ils regardèrent tous Dudley avec étonnement. « C'est toi le chef Big D ! » dit Gordon.
Et il partit en courant vers la sortie du parc avec la lettre de Harry. Dudley lui emboîta le pas, Piers et Malcolm fermèrent la marche.
« Espèce de sales moldus ! » hurla Harry.
Mais il ne prit pas la peine de les suivre. Il reverrait sa lettre. Dudley allait sûrement l'emmener à sa mère et son père pour qu'ils soient bien furieux quand il rentrerait au numéro 4 de Privet Drive.
« Comment tu les a appelés ? »
Harry sursauta. Il avait complètement oublié Mark Evans. « Ce n'était rien. Allez viens, je vais t'aider à rentrer chez toi. »
Harry pris la main de Mark, le souleva et lui tint le bras pour éviter qu'il tombe à force de marcher à cloche-pied.
« Tu n'as pas l'air si terrible pour un cas désespéré de St Brutus ! »
« Si c'est un compliment, merci. »
Ils arrivèrent en vu de la maison de Mark. Sa mère était sur le pas de la porte, en train de parler avec deux hommes. Quand elle aperçu son fils, elle hurla « Mark ! Qu'est ce qui s'est passé ? » Elle vint en courant vers eux. « C'est lui ? » demanda-t-elle en fixant Harry.
« Mais non ! J'ai trébuché sur une racine dans le parc et je me suis fais mal à la cheville. Harry m'a proposé de m'aider à rentrer. »
« Oh ! » Elle sembla étonnée et se tourna vers Harry. « Et bien merci mon garçon ! Viens donc jusqu'à la maison. »
« Tu aurais du lui dire la vérité » chuchota Harry tandis qu'il suivait la mère de Mark.
« Mais c'est la vérité » répondit Mark. « J'ai trébuché sur une racine dans le parc et je me suis fais mal à la cheville. Pas besoin de préciser que ton cousin me poursuivait. J'ai déjà assez d'ennui avec lui et sa bande. »
Harry et Mark arrivèrent au niveau des deux hommes qui parlaient avec Mrs Evans. Harry remarqua qu'ils étaient élégamment vêtus... comme des aristocrates. « Les Evans doivent avoir de la parenté avec des nobles » pensa-t-il.
« Bon et bien merci Harry de m'avoir raccompagner » dit Mark en lui tendant la main.
« Ce n'est rien » répondit Harry en la lui serrant. « Et soignes bien cette cheville. »
« Oui, oui, ne t'inquiètes pas. »
« Tu ne veux pas venir boire quelque chose » demanda Mrs Evans. « Tu as aidé mon fils, je dois te remercier. »
« Je suis désolé madame, mais il vaudrait mieux que je rentre chez moi, avant que mon oncle et ma tante commence à imaginer ... à imaginer des choses ! » Il n'allait pas dire 'à imaginer que j'ai transformer votre fils en ballon gonflable' comme il l'avait fait autrefois avec la tante Marge.
« Comme tu veux » soupira-t-elle. « A une prochaine fois peut-être »
« Oui, au revoir madame Evans, au revoir Mark »
« Salut Harry et encore merci » lui dit Mark avec un énorme sourire de gratitude.
Harry se retourna pour repartir et croisa le regard d'un des deux aristocrates. Ça le gêna. Il était sûr que l'homme avait regardé sa cicatrice. « Mais après tout » pensa-t-il « ce ne doit pas être courant de voir un gamin avec une cicatrice en forme d'éclair sur le front ». Il lança un petit sourire et partit d'un pas nonchalant vers Privet Drive sachant très bien ce qui l'attendait.
Harry arriva au n4. Il ouvrit la porte et s'attendit à voir l'oncle Vernon fondre sur lui, mais il n'y avait personne dans l'entrée.
« Etrange » dit-il.
Il distingua dans la cuisine l'ombre de la tante Pétunia s'afférer à préparer le déjeuner. Il s'apprêtait à monter dans sa chambre, pensant ainsi retarder le moment où il devrait subir les foudres de l'oncle Vernon, quand il entendit des voix qui criaient au premier « ... Honte ! Mon propre fils !... »
« Mais... »
« Ne me réponds pas ! »
Une porte claqua et Harry n'entendit plus la suite. Mais assurément, c'était Dudley qui passait un mauvais quart-d'heure et non pas lui. Harry ne put empêcher le même sentiment de vengeance qu'auparavant lui monter dans tout le corps. Pour une fois que Dudley se faisait disputer par ses parents. Harry ne se souvenait pas que ça se soit déjà produit.
La télévision du salon était allumée. Harry alla donc s'asseoir sur le canapé pour voir s'il n'y avait pas les informations sur une chaîne quelconque. Il allait saisir la télécommande quand une lettre à côté de celle-ci attira son attention. Le tampon était celui du collège de Smelting.
Mr et Mrs Dursley,
En raison de l'événement qui s'est produit la veille de la période scolaire, où votre fils a déclaré « avoir confondu son professeur de mathématiques avec un punching-ball », les membres du personnel administratif de l'école se sont donc réunis pour débattre du sort qui serait réservé à Dudley Vernon Dursley. Au cours de cette réunion, il a été décidé que Mr Dudley Dursley pourrait continuer à étudier au collège de Smelting grâce notamment à ses remarquables performances en boxe qui permettent au collège de figurer parmis les meilleurs établissements du pays dans ce sport. Cependant, des efforts sont aussi attendus du côté de Dudley : il devra suivre le régime imposé par l'infirmière pour pouvoir porter des uniformes qui ne doivent pas lui être faits sur mesure, il devra augmenter sa moyenne générale d'au moins deux points et il devra faire preuve d'une attitude respectueuse envers ses professeurs. Un autre conseil aura lieu à la fin du premier trimestre qui décidera si votre fils est définitivement réintégrer au collège ou non.
Je vous prie d'agréer mes ...
Harry rangea la lettre dans l'enveloppe. Alors comme ça Dudley avait été trop loin cette fois-ci. Ses parents ne pouvaient plus lui trouver d'excuses puisqu'ils avaient la preuve sous les yeux que Dudley n'était pas le petit ange qu'ils avaient cru avoir élevé. Et voilà pourquoi il était en train de se faire sermonner à l'étage. Les Dursley, qui avait horreur de tout ce qui avait attrait à l'imagination, étaient pourtant dedans depuis plus de seize ans, et dur en était la chute.
Mais ce qui fit le plus rire Harry, c'est la raison pour laquelle le collège acceptait de laisser une chance à Dudley « grâce notamment à ses remarquables performances en boxe » : pour le prestige de l'école. Dudley ne devait être bon qu'en sport. Une image s'imposa aux yeux de Harry : la tête de Goyle. Dudley était comme Goyle, que bon à taper sur les autres.
Il reposa la lettre lorsqu'il remarqua un gros livre, qu'il n'avait pas vu avant, posé sur la table basse. Il le saisit puis l'ouvrit. Mais ce n'était pas un livre, c'était un album photo. Un album photo remplit de photos moldus.
Les premières pages était remplies de photos en noir et blanc et d'autres donc la couleur avait passé. Elle montrait toute une petite fille mince, avec un grand cou et de longs cheveux regroupés en deux nattes. D'abord la petite fille était seule, puis sur une balançoire, puis avec un chien et enfin avec ses parents. Harry compris que ça devait être la tante Pétunia avec ses grands-parents maternels. Il tourna les autres pages pour voir s'il n'y avait pas une photo de sa mère lorsqu'elle était petite fille mais les pages suivantes étaient remplis de tête de Dudley bébé, ce qui n'intéressant pas grandement Harry. Il revint donc sur la photo où il y avait ses grands-parents.
La tante Pétunia ne lui en avait jamais parlé dans les dix ans où il avait vécu constamment dans cette maison.
BANG
Harry sursauta. Dans sa précipitation à récupérer la lettre de Smelting, la tante Pétunia, que Harry n'avait pas vu arriver, s'était cogné le genou dans un des coings de la table basse.
« Viens mettre la table ! » hurla-t-elle dans une voix qui essayait de ne pas montrer qu'elle s'était fait horriblement mal.
« De quoi sont-ils morts ? »
Assurément, ce n'était pas la réponse qu'elle attendait de Harry. « Quoi ? De quoi tu me parles ? »
« Mes grands-parents ? » précisa Harry en montrant l'album photo. « De quoi sont-ils morts ? »
Elle sembla réfléchir comme-ci cette question était au-dessus de sa connaissance mais elle se décida enfin « Elle avait une grave maladie du cœur. Il s'est fait renversé par une voiture en allant chercher des médicaments pour elle. Elle est morte quelque temps plus tard de sa maladie. Et maintenant viens mettre la table ! »
Au moins, ça avait le mérite d'être clair. C'était la première fois que la tante Pétunia parlait à Harry de ses grands-parents, cela lui faisait bizarre. Comme-ci tout d'un coup, il se rendait compte que sa tante était de sa famille et qu'elle avait bien plus de chose à partager avec Harry qu'elle ne voulait laisser l'entendre.
Il aurait voulu poser plus de questions comme 'comment s'appelaient-ils ?' ou 'étaient-ils gentils ?' mais il n'en eut pas le temps car l'oncle Vernon déboula dans le salon avec autant de violence qu'un Cognard.
Il donna deux feuilles, que Harry reconnu comme étant sa lettre des résultats des BUSEs, à la tante Pétunia puis se dirigea vers Harry « NE LAISSES PLUS JAMAIS TRAINER TES AFFAIRES ! » Il avait le visage encore plus violacé qu'à l'ordinaire « SI JAMAIS QUELQU'UN DECOUVRAIT QUELQUE CHOSE SUR TON ANORMALITE, CE SERAIT ... CE SERAIT ... NOUS TE METTRIONS IMMEDIATEMENT A LA PORTE ».
Il se retourna vers sa femme « Devant les amis de Dudley ! Imagines s'ils avaient compris quelque chose ! Heureusement que Dudley est intelligent et a vite réagit ! »
La tante Pétunia le regarda avec ses petits yeux perçants et lui jeta les deux parchemins à la figure « Viens mettre la table maintenant ! »
Le déjeuner se passa sans incident. Personne ne fit allusion à la lettre de Harry et l'oncle Vernon et la tante Pétunia se comportèrent avec Dudley comme avant, comme s'il n'allait pas être peut-être renvoyé de Smelting.
Après avoir mangé, l'oncle Vernon décida que Harry devait enlever les mauvaises herbes dans le jardin pendant que lui irait acheter au magasin de bricolage du coin, un système d'arrosage automatique. Dudley, bien sûr, pouvait faire ce qu'il voulait.
Harry se rendit donc dans le jardin. Quinze minutes plus tard, il vit passer Dudley qui venait chercher son BMX qu'il avait eu à Noël. Harry se demandait comment le vélo pouvait tenir sous le poing de Dudley. Certes, Dudley était moins gros, mais il était encore très lourd. Il se demandait aussi s'il arrivait à faire des figures ou s'il se prenait une gamelle à chaque fois. Harry étouffa un rire en imaginant la tête de Dudley collée sur le macadam.
Quelques instants plus tard, il entendit un gros BOUM, puis les cris hystériques de la tante Pétunia. Dudley venait sûrement de se casser la figure.
Après quelques mauvaises herbes enlevées en plus, il vit apparaître sa tante dans l'encadrement de la porte-fenêtre de la cuisine « Harry ! Viens là tout de suite ! »
Harry se demandait bien ce qu'il avait pu faire cette fois-ci.
« Prépare moi deux tasses de thé. Une pauvre femme à foncer dans le vélo de Dudley. Elle est dans le salon, elle a l'air d'aller bien. Elle ne veut pas que j'appelle un docteur. » En disant ça, la tante Pétunia avait plutôt l'air soulagé. « Apporte nous les tasses dans le salon et dépêche toi ! »
« Oui tante Pétunia. » Il regarda sa tante partir. 'Une pauvre femme à foncer dans le vélo de Dudley' plutôt Dudley a foncé dans cette pauvre femme.
Une fois le thé prêt, Harry remplit deux tasses et les posa sur un plateau. Il prit le plateau et se dirigea vers le salon. Comme il avait les deux mains prises, il poussa la porte avec son dos, ne voyant donc pas qui était l'invitée de la tante Pétunia. Mais quand il se retourna, la vue de la femme assise sur le canapé lui coupa le souffle... et il lâcha le plateau.
