Voilà le chapitre 3. J'ai eu beaucoup de mal à l'écrire parce que Harry est quand même beaucoup bouleversé par la mort de Siruis à la fin du tome 5.
Laissez une review bonne ou mauvaise.
Merci à Abel, mon seul reviewer. Pour l'action et le suspens, c'est dans le chapitre 4.
Bonne lecture. (j'espère)
Chapitre 3
Retour au n12
Quand ils descendirent du Magicobus au Square Grimmauld, c'était en plein milieu de l'après-midi. Pourtant, il n'y avait personne, comme si ce lieu était abandonné. Ils purent donc attendre tranquillement que la maison du n12 apparaisse pour qu'ils puissent entrer.
Les rideaux cachant les tableaux étaient toujours là. Harry se retourna vers Tonks mais c'était déjà trop tard. Elle avait déjà trébuché sur la marche d'entrée et, par le fait, heurté le porte-parapluies qui s'apprêtait à s'effondrer par terre avec un énorme bruit de casse qui réveillerait à coup sûr les portraits.
Harry voulut se boucher les oreilles mais il n'eut pas besoin de se donner cette peine, car Liv, avec un réflexe étonnant, avait saisit le porte-parapluies avant qu'il n'atteigne le sol.
« Merci » murmura Tonks.
« C'est rien » répondit Liv. Et avec un haussement d'épaule elle ajouta « en deux semaines, j'ai pris l'habitude ! »
Elles aidèrent Harry a monté ses valises dans sa chambre. Mais quand Harry revit le tableau de Phineas Nigellus vide, tous ses souvenirs remontèrent à la surface.
« Merci » dit-il. « Je pense que je vais rester un peu seul ici. »
Liv sortit immédiatement mais Tonks avait l'air de vouloir parler : « Harry... »
« S'il te plait Tonks ! Tu n'as pas dit un mot pendant tout le trajet, je voudrais pouvoir faire la même chose maintenant ! »
« Comme tu voudras ! »
Il regarda Tonks fermer la porte puis il s'effondra sur le ventre sur son lit, sa respiration étouffée par l'oreiller.
Il avait été dur avec Tonks, mais c'était pour qu'elle ne le voit pas dans cet état. Avant de revenir ici, la disparition de Sirius lui avait semblé lointaine, irréelle. Mais maintenant qu'il était dans la maison des Black, cela lui sembla plus réel que jamais.
Il se rappela les bons souvenirs qu'il avait passé ici : le nettoyage de la maison, plus un jeu qu'une corvée, les blagues véreuses de Mondingus, les maladresses de Tonks, Noël. Et c'était surtout dans cette maison que Harry avait bien pu connaître son parrain, qu'il avait rigolé avec lui sur les plaisanteries des jumeaux ou sur celles des maraudeurs que Sirius lui avait racontées. C'était ici qu'il avait su que Sirius était un véritable Gryffondor en n'acceptant pas le modèle de vie que voulaient lui imposer ses parents, c'est à dire le mode de vie 'Sang-pur'.
Oui, Sirius était un très bon Gryffondor. Il n'avait pas hésité à risquer sa liberté et sa vie en venant au Ministère de La Magie pour sauver Harry et les autres.
S'il n'avait pas été si bête. S'il avait ravalé sa fierté devant Rogue et qu'il avait bien étudié l'occlumancie, Voldemort n'aurait jamais pu posséder ses rêves.
Et s'il n'avait pas paniqué et avait été plus intelligent, il aurait pensé au miroir que Sirius lui avait offert et il aurait pu voir qu'il allait bien. Il se demandait encore comment il avait pu croire au mensonge de Kreattur.
Il se mit sur le dos. Ses yeux ruisselaient et ses joues étaient complètement trempées.
Tout était bien de sa faute si Sirius était parti. Il avait encore eu de la chance qu'un de ses amis n'ait pas été tué par un mangemort.
Les mangemorts... Tous ceux ayant participé à l'attaque étaient maintenant à Azkaban. Tous sauf Bellatrix Lestrange, la cousine de Sirius et la tante de Tonks... et de Drago Malefoy. C'était elle qui avait poussé, par un sort, Sirius à travers le voile. Harry lui en avait voulu à mort ! Tout ce qu'il avait pensé sur le moment était de le venger, de la faire souffrir. Il lui avait envoyé un sortilège impardonnable, le sortilège d'Endoloris. Il avait atteint son but mais sans grand effet. Mais c'était quand même un sortilège impardonnable. Il méritait une condamnation à perpétuité à Azkaban. Cependant, il n'avait pas eu une seule remontrance, pas même un petit mot pour lui dire que ce n'était pas bien. Harry était sûr que c'était dû au fait qu'il était le 'Survivant', 'Celui qui a Survécu'. Personne n'avait l'air de comprendre qu'il n'y était pour rien, qu'il n'avait rien de particulier mais que c'était grâce à l'amour de sa mère.
En plus de la mort de Sirius, il y avait maintenant aussi cette prophétie. Stupide prophétie. Pourquoi fallait-il qu'elle le désigne lui ? Avant même qu'il soit né, cette prophétie avait déjà décidé que sa vie serait un enfer. Cela aurait pu être Neville, mais Neville n'a aucune marque faite par Voldemort, ce qui prouve bien que c'est Harry qui a été marqué comme égal grâce à sa cicatrice en forme d'éclair sur le front.
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Harry passa le reste de l'après-midi à ruminer dans sa chambre.
Quand Liv vint le chercher pour le dîner, il n'ouvrit pas la porte et dit à travers celle-ci qu'il n'avait pas faim.
Il se leva pour se regarder dans la glace. Heureusement qu'elle ne l'avait pas vu ainsi. Il avait les yeux bouffis et énormément rouges et ses joues étaient tellement mouillées qu'on aurait dit qu'il avait pris une douche.
« Les amis sont les meilleurs des mouchoirs » lui dit le miroir.
Harry hocha la tête pour dire merci et retourna sur son lit.
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Sa nuit fut très agitée, plus qu'elle ne l'avait jamais été depuis le début des vacances il y a deux semaines.
Il revit la nuit au département des mystères, puis la nuit au cimetière et il fit un autre rêve où il se prenait pour un serpent, comme lorsqu'il avait vu Mr Weasley se faire attaqué, et il dévorait tout le monde qui croisait son chemin.
Quand il se réveilla, le jour commençait à pointer et il mit quelques instants à se rappeler où il était.
Il était dans sa chambre au n12. Il ne voulait pas rester encore toute la journée dans cette chambre. Mais voir les autres... En plus Tonks devait lui en vouloir pour lui avoir parlé ainsi la veille.
Il s'habilla et sortit discrètement dans le couloir. Il alla vers la chambre de la mère à Sirius et entra. Buck était toujours là. Harry s'inclina et Buck répondit presque immédiatement. Il s'assit à côté de l'hypogriffe qui pencha la tête pour être caressé.
« Au moins, tu ne me demandes pas si je vais bien toi ! »
Harry commença une conversation avec l'animal. « Tu n'as pas de chance à rester là enfermé ! Peut-être aurions-nous mieux fait de te laisser mourir ? La mort semble apaisante des fois. Je devrais peut-être monter au dernier étage et sauter par la fenêtre, comme ça je retrouverais mes parents et Sirius. En plus, les moldus ne me verrais pas et les membres de l'Ordre ne penseraient pas à regarder dans le jardin, j'aurais tout le temps de me vider de mon sang avant qu'on retrouve mon corps. »
L'hypogriffe lui répondit en lui donnant un petit coup de tête affectueux sur son bras.
« Je me demande pourquoi j'ai voulu aller à Gryffondor. J'aurais mieux fait de laisser le choipeau m'envoyer à Serpentard, comme ça je serais devenu ami avec Malefoy et je n'aurais plus aucun sentiment aujourd'hui, je ne souffrirais pas autant. »
Les heures défilèrent mais Harry ne bougeait toujours pas. Il n'avait pas faim, il lui semblait ne plus pouvoir avoir jamais faim.
Il devait être un peu plus de cinq heure quand il entendit de faibles coups à la porte.
Elle s'ouvrit et Liv entra. Elle la ferma délicatement comme si elle voulait ne pas faire de bruit, se retourna vers l'hypogriffe et s'inclina.
Harry se tapit dans l'ombre au fond de la pièce. Peut-être venait-elle juste voir Buck ?
Elle commença à le caresser. « Tonks m'a dit que tu te cachais ici Harry. Tu sais, tu l'as beaucoup inquiété. »
Il ne répondit pas.
Elle s'approcha de lui et lui tendit un mouchoir. « Elle n'a pas arrêté de tourner en rond toute la matinée. Elle a cassé trois verres, une assiette et elle a laissé tomber une bouteille neuve de Bieraubeurre par terre. »
Harry esquissa un sourire en imaginant la tornade ambulante que devait être Tonks.
« Ah ! Enfin autre chose que de la tristesse. »
« Laisse-moi tranquille ! Sors d'ici ! » Pourquoi le faisait-elle rire ? Il n'avait pas le droit de rire.
« Ça, il n'en ai pas question ! Tu as passé assez de temps ici à te morfondre et te lamenter sur ton sort. »
« Tu ne peux pas comprendre ! Tu ne me connais même pas » dit-il dans un murmure.
« Je ne te connais peut-être pas mais je peux comprendre ce que ça fait de perdre des personnes à qui tu tiens ! » Elle commençait à s'énerver. « Il faut que je te rappelle pourquoi je suis de retour en Angleterre ? »
« Ça m'étonnerait... » Il se mit à hurler. « ÇA M'ETONNERAIT QUE TU SOIS RESPONSABLE DE LA MORT DE LA PERSONNE A QUI TU TIENS LE PLUS, LA PERSONNE QUI N'HESTITAIT PAS A BRAVER LE DANGER ET LES INTERDITS JUSTE POUR TE VOIR OU POUR T'AIDER... » Harry s'arrêta, se rendant compte qu'il avait crié vraiment fort.
« Il fallait que ça sorte ». Elle avait dit cela d'une voix très douce.
Harry la regarda. Elle s'assit à côté de lui. Il pouvait voir ses yeux de très près maintenant. Ils étaient bruns très foncé presque noir. Il ne la connaissait pas pourtant ses yeux inspirait une telle paix, une telle confiance qu'il avait envie de tout lui dire, tous les sentiments qu'il avait sur le cœur. Cependant aucun mot ne put sortir de sa bouche alors il se contenta de hocher la tête.
« Tonks m'a raconté, elle m'a parlé de l'attaque au Ministère. Les journaux en parlaient bien sûr, mais elle m'a tout raconté dans les détails. »
« Elle t'a dit qu'ils avaient été obligés de venir nous sauver mes amis et moi parce que j'avais été assez stupide pour croire à un rêve ? »
« Harry ! Ton rêve aurait pu être réel. Il l'a été pour celui avec Mr Weasley. »
« Tu sais aussi ? »
« Euh... » Elle semblai gênée. « Quand je suis arrivée ici, il n'y avait que Tonks. Elle était en repos forcé à cause du coup qu'elle avait pris. Elle avait besoin de parler à quelqu'un alors je l'ai écouté. »
« Ça m'a l'air d'être dans tes habitudes ! »
« Ouais. Et bien elle m'a tout raconté sur sa vie, sa famille... et sur toi. Du moins ce qu'elle en savait, ta cinquième année surtout : l'attaque des détraqueurs chez toi, les rêves, le départements des mystères. Elle n'allait pas très quand je suis arrivée. Je sais pas si tu as remarqué, mais elle semble en colère à chaque fois qu'elle renverse quelque chose ? »
« Si, j'ai remaqué. Elle était en colère hier après avoir fait danser le canapé de mes voisins. »
« Elle est en colère après elle-même. Elle s'en veut de n'avoir pas su se battre, d'avoir été blessé. Elle pense qu'elle aurait pu résister plus longtemps, et aider Sirius, si elle n'avait pas été aussi maladroite. »
« Elle n'aurait pas du avoir besoin de se battre » murmura Harry. « Personne n'aurait dû devoir aller se battre... et Sirius... Sirius ne serait... ne serait pas... pas... » Il ne pouvait pas finir sa phrase. Des larmes recommencèrent à couler silencieusement sur ses joues.
« Sirius avait passé une semaine chez moi il y a deux ans. »
Harry essuya ses larmes et la regarda avec des yeux interrogateurs.
« Je t'expliquerais plus tard si tu sors de cette pièce » dit-elle avec un petit sourire. « Ce que je voulais te dire », elle reprit un air sérieux, « c'est que si j'ai appris quelque chose sur Sirius pendant cette semaine, c'était que tu étais la personne qu'il aimait le plus et qui comptait le plus à ses yeux et il n'aurait pas espéré une autre mort qu'une où il te protégeait. C'était un combattant, il voulait mourir au combat, il ne voulait pas mourir vieux et c'est un peu toi qui lui a permis que son souhait soit exaucé. Il est parti heureux Harry, il avait accompli ce qu'il devait faire sur Terre. »
« C'est pour ça qu'il n'est pas devenu un fantôme. Il avait accompli sa tâche » murmura-t-il plus pour lui-même que pour Liv.
« Tu aurais voulu qu'il devienne un fantôme ? » Elle semblait outrée. « Qu'il ne trouve jamais le repos, l'errance éternelle ? »
« J'avais tellement de chose à lui dire encore ! J'aurais voulu le remercier de s'être occupé de moi depuis qu'il s'était évadé de prison, le remercier pour m'avoir offert un Eclair de feu, pour avoir toujours été là quand j'avais quelque chose à lui demander. Je ne l'avais jamais fait et maintenant, il est trop tard, je ne pourrais plus jamais le faire ! » Il s'essuya les yeux avec colère. « Et puis... » Sa voix devint prise, il essaya de se calmer. « Et puis il y avait encore tellement de chose que je voulais lui demander sur mes parents, sur leur adolescence, sur les aventures des maraudeurs... »
« Tu te trompes Harry. Tonks m'a parlé d'un certain Rémus. Elle a l'air de beaucoup l'aimer. Elle m'a dit qu'il avait été un très bon ami avec Sirius et avec tes parents. Mais tu dois déjà le savoir ça ? »
Harry acquiesça.
« Donc tu pourra toujours demander à cette personne. Je suis sûre qu'elle sera très heureuse de te répondre. »
Harry commençait à se calmer. Liv avait raison. Sirius était mort mais tous les maraudeurs fidèles n'avaient pas disparu, il restait encore le professeur Lupin. Moony... (NA : je trouve que ça fait mieux que Lunard.) « Tu as raison. »
« J'ai toujours raison. » Elle avait dit ça le plus sérieusement du monde.
Harry sourit. Finalement sa présence lui faisait du bien.
« Pense aussi que tu as des amis. Pleins d'amis... Bon, pleins d'ennemis aussi, mais ce n'est pas ça l'important ! Il faut que tu profites de ton adolescence, t'amuser avec eux, faire des conneries ! Des fois, les amis sont plus importants que la famille ! » Elle s'arrêta semblant prise dans ses pensées. Elle revint enfin sur terre : « Oui, bien plus important que la famille ! Qu'auraient-ils dit si tu te serais laissé mourir dans cette pièce ? »
Harry se rappela comment tous les Wesley et Hermione s'étaient inquiété quand il s'était réfugié à Noël dans cette pièce se croyait possédé. Et puis Hermione et Ron avait toujours été là pour lui. Toutes les années de sa scolarité. Et il y a à peine un mois, Luna, Ginny et Neville avaient tous tenu à l'accompagner. C'était ses amis. Il pensa à la seule famille qui lui restait : les Dursley. Ils auraient sûrement été indifférents à sa mort. C'était ses amis sa famille maintenant, comme cela l'avait été pour Sirius.
Soudain son ventre se mit à grogner. La faim qu'il n'avait pas eu depuis qu'il était ici commençait à le rappeler. Il revenait enfin à la vie. « Ça ne me dérangerai pas de manger quelque chose » dit-il un peu gêné.
« Pour cela il faut descendre à la cuisine. Pas question de manger dans cette pièce ! » Elle se leva. « De toute façon avec Buck, il ne te laisserai même pas toucher à ton assiette, il se jetterai littéralement dessus avant même que tu n'ais le temps de dire Quidditch ! (Merci Mrs Bibine) »
Harry accepta donc de sortir de la chambre pour se rendre à le cuisine. A peine fut-il entrer dans la pièce que deux elfes de maisons se précipitèrent sur lui.
« Bonjour Mr Potter ! »
« Enchanté de faire votre connaissance Harry Potter. » Ce deuxième elfe avait la même voix que Winky pourtant elle ne lui ressemblait pas du tout. Ils portaient tous les deux , à la manière des grecs de l'Antiquité, un drap blanc noué au niveau de l'épaule droite par une broche en argent en forme de licorne. Harry remarqua aussi la lettre E brodée, d'une couleur rouge sang, au bas de chacune des tuniques .
« Euh... Bonjour ! » Il semblait passablement déconcerté. Il se tourna vers Liv et lui demanda « Où est Kreattur ? »
« Kreattur ? Oh ! Tu dois parler de l'ancien elfe de maison. Il est partit chez la dernière famille qui lui reste. Dumbledore lui a jeté un sort pour qu'il ne puisse pas retrouvé l'emplacement de la maison comme ça il ne peut pas revenir et il ne peut pas dévoiler où se trouve le QG de l'Ordre. »
« Enfin une bonne chose ! » Harry avait vraiment un très mauvais souvenir de Kreattur.
Liv avança vers les elfes de maison. Elle montra celui qui avait la même voix que Winky et qui devait donc être une femelle. « Je te présente Dina. » Elle montra ensuite l'autre. « Et ça c'est Pilou. Ce sont mes elfes de maison. La famille de Pilou est dans ma famille depuis de nombreuses génération, quant à Dina, nous l'avons acheté pour que Pilou puisse avoir une compagne. » Elle s'avança vers la table. « Il y a encore Tigro qui doit se balader dans les étages. C'est son père » dit-elle en désignant Pilou.
« Tu as trois elfes de maison ? » demanda Harry tout étonné.
« Ouais. Pourquoi ? »
« Il faut être riche pour posséder un elfe de maison. Alors toi, si tu en as trois... Tu dois être très riche ! »
Liv répondit froidement. « Et alors ? Il y a des familles qui en ont une dizaine ! »
« Je voulais pas te vexer. Je suis désolé. »
« C'est rien. » Elle sourit. « Alors, que veux-tu manger ? » lui demanda-t-elle.
« N'importe quoi tant que c'est bon ! »
A peine eut-il dit ça que Dina se précipita vers la cuisinière pendant que Pilou lui recula sa chaise pour qu'il puisse s'asseoir.
« Asseyez-vous ! Asseyez-vous ! Pilou s'occupe de vous. Est-ce que Monsieur Harry Potter souhaite boire quelque chose ? Il y a de la Bieraubeurre, du Whisky Pur-Feu, de l'hydromel, du... »
« Merci Pilou ! » dit précipitamment Liv. « De la Bieraubeurre suffira amplement ! » Elle se tourna vers Harry en rigolant et lui chuchota : « Ils ne font pas bien la différence entre les boissons qu'ils peuvent nous proposer et celles pour adulte ! »
Harry rigola lui aussi. S'il voulait goûter du Whisky Pur-Feu avant l'âge, il savait où aller. Ron en serait sûrement ravi. Plus besoin de se rendre à la Tête de Sanglier. Harry frissonnait encore en pensant à ce bar.
Deux verres de Bieraubeurre apparurent devant eux et Dina apporta une énorme gamelle de... Harry n'aurait su où dire ce que c'était. Il y avait des espèces de longs fils jaunes, mais ce n'était pas des spaghettis, des patates, des saucisses et du lard. Il regarda l'elfe le servir puis demanda : « Qu'est ce que c'est ? »
« Ah ça ! C'est un plat français. C'est de la choucroute. Il faudra qu'elle apprenne à cuisiner quelques recettes anglaises ! »
Harry renifla, ça n'avait pas l'air de sentir mauvais. Il attaqua le plat sans plus de cérémonie pendant que Liv le regardait en buvant son verre.
Entre deux bouchées, il demanda : « Où est Tonks ? »
« Elle est de permanence de nuit ce soir au bureau des aurors. »
Il avait déjà bien mangé la moitié de son assiette quand un énorme 'BOUM' retentit dans le hall d'entrée suivit par des hurlements que Harry n'avait plus entendu depuis Noël dernier.
« MONSTRE ! AFFREUSE CREATURE ! INDIGNE DE FOULER LE SOL DE MA MAISON ! »
Une voix de jeune garçon s'éleva. « OH LA FERME ! T'AS PAS VU TA TÊTE ! »
Harry se tourna vers Liv avec un regard interrogateur.
« Mon frère ! » dit–elle avec un haussement d'épaule qui se voulait résigné.
La porte s'ouvrit brutalement. Un petit garçon avec les cheveux et les yeux de même couleur que ceux de sa sœur pénétra comme une tornade dans la cuisine. Comme sa sœur, si Harry l'avait croisé dans la rue, il l'aurait prit pour un parfait moldu et non pour un sorcier déguisé. Il avait un jeans large qui lui tombait et un tee-shirt de marque Nike, le même que celui de Dudley mais en moins gros. Harry pensa que Mrs Weasley devrait demander conseil à Liv et à son frère pour tout ce qui concerne les vêtements moldus car étant issus d'une famille de sorcier, c'était étonnant qu'ils s'habillent si bien.
Le garçon vint s'asseoir au bout de la table. Sa sœur lui lança un regard de reproches.
Il la regarda avec un petit air de chien battu et lui dit « raté une marche ! ».
Liv eut un rire ironique puis se tourna vers Harry. « Harry je te présente mon frère. Chris. »
Harry lui fit un petit signe de tête « Bonjour. »
« Salut ! ... Tu es enfin sorti de la chambre à la mère Black ? »
« Chris ! Laisse-le tranquille ! »
Il haussa les épaules. « Désolé. »
« Ce n'est rien. » Harry termina son repas et se servit un autre verre de Bieraubeurre. Soudain, Dina apparut entre lui et Chris.
« Est-ce que maître Chrisostome désire un verre ? »
Chris fit une grimace. « Je t'ai déjà dit que c'était Chris ! Pas besoin du 'ostome' et du 'maître' ! ... Mais je veux bien un verre ».
L'elfe de maison se précipita vers le buffet, sortit un verre et l'apporta au jeune garçon. « Voilà maître. »
Il soupira. « Merci Dina. »
Pendant ce temps Harry était parti dans ses pensées. Il se demandait comment Hermione réagirait quand elle apprendrait qu'ils avaient maintenant trois elfes de maison à leur disposition. Elle serait sûrement folle. Elle leur tricoterait sans aucun doute sur-le-champ des bonnets de sa création. Ou bien elle...
« Wou ouh ! Harry tu dors ? » Chris le regardait bizarrement. Ça devait faire un moment qu'il essayait de lui parler.
« Non. Désolé. Qu'est-ce que tu disais ? »
« Je te demandais si tu pouvais me passer le pot de Bieraubeurre ? » Harry s'exécuta et Chris se remplit son verre à ras-bord. « Tu es sûr que ça va ? »
« Oui, oui. Merci. ... Je pensais juste à ... » Il ne pouvais pas simplement leur dire que sa meilleure amie tenterait sûrement de libérer leurs serviteurs. Ils risqueraient de mal réagir. « Je me demandais juste si vous saviez quelque chose sur les agissements de l'ordre en ce moment ? »
« Oh nous avons quelques infos » répondit Liv en le regardant avec un sourire farceur. « Des oreilles à rallonge sont tombées 'par hasard' dans nos mains. Et comme les Weasley ne sont pas là, aucun membre de l'ordre ne se méfie ! »
« Vous connaissez les Weasley ? Et l'histoire des oreilles à rallonge ? »
« Oui. Mrs Weasley nous gardait mon frère et moi autrefois quand nos parents ne pouvaient pas faire autrement. J'ai croisé les jumeaux sur le chemin de traverse. Ils m'ont montré leur boutique et tous les produits qu'ils avaient inventé. C'est vraiment formidable ce qu'ils font. Et puis ils m'ont fourni une paire d'oreilles en disant que c'était un 'cadeau de la maison' ! »
« C'est bien un coup des jumeaux ! Si leur mère apprend qu'ils ont réussi à faire entrer une paire d'oreilles sous ce toit, elle va les tuer sur-le-champ ! »
« C'est clair ! ... Bon ! Revenons aux nouvelles de l'ordre. Lors de la dernière réunion, c'était il y a une semaine, un peu plus je crois, ils ont parlé de la réussite pour l'instant de la reprise des tours de garde... »
Harry lui coupa la parole. « Ça, ça devait être pour moi. »
« Ah non ! Toi c'était Mondingus qui te surveillais. Je crois que c'était parce qu'il voulait se rattraper après ce qui était arrivé l'an dernier. »
« Tout seul ? Comment faisait-il ? Il fallait bien qu'il se repose un peu ? »
« Si j'ai bien compris, il a créé un champ de présence sur ta maison. A chaque fois que tu sortais de chez toi, ça baguette produisait des étincelles vertes. Ça l'évitait de rester tout le temps sur place. »
« Malin Mondingus »
« C'est une idée d'un certain 'fauteuil'. »
« Fol'œil. C'est vrai que c'était un peu trop intelligent pour que ça vienne de Mondingus ! »
Ils éclatèrent tous les trois de rire. Quand ils se furent enfin calmé, Harry reprit : « Donc ce n'était pas pour moi les tours de garde ? »
« Non. »
« Tu ne sais pas pourquoi ils font ça ? »
« Pas la moindre idée ! Chris ? »
« J'en ai pas plus entendu que toi. »
« Dommage ! Ils ont parlé de quoi d'autre ? »
« Le certain 'Fol'œil' c'est ça ? » Harry acquiesça. « Il a dit que pour l'instant, les membres pouvaient prendre un peu de repos car ça serait sûrement calme en ce moment. Il a dit que Voldemort avait perdu ses mangemorts les plus fidèles et les plus influents sur notre société, qu'il lui faudrait donc un peu de temps pour se refaire et que pendant ce temps là, rien d'exceptionnel ne se passerait. »
« Il a perdu tous ses mangemorts les plus puissants sauf une. Sûrement la pire. »
« Qui ? »
« Bellatrix Lestrange. Elle serait bonne à enfermer dans un asile psychiatrique tellement qu'elle est folle. Elle aime uniquement faire souffrir les autres ! Ça doit être le but de sa vie ! » Il avait presque crié à la fin. Il avait tellement besoin de déverser sa haine sur cette femme. Liv ne savait pas quoi dire. Un silence complet se fit pendant plus d'une minute. Ce fut finalement Chris qui y mit fin.
« Qu'est-ce qu'un 'asile pchiatroiaque' ? »
« 'Psychiatrique'. Chez les moldus, c'est un endroit où on enferme les gens qui sont fous et déséquilibrés. »
« Un peu comme Azkaban ? »
Harry ne répondit pas. Bellatrix avait déjà été enfermée à Azkaban. Il préféra changer de sujet « Ils ont parlé encore d'autres choses ? ».
« Des trucs sans importance. McGonagall s'énervant sur la façon de Fudge de traiter le retour de Voldemort alors qu'il l'avait nié pendant un an. Un auror disant que c'était la panique au Ministère. Tu vois, pas bien de choses intéressantes ! »
« Et Rogue ? »
« Quoi Rogue ? »
« C'est le professeur de potion de Poudlard. As-tu entendu quelque chose venant de lui ? » Harry voulait surtout savoir s'il n'avait pas dit du mal de son parrain maintenant qu'il était mort, comme quoi cela faisait un bon débarras, qu'il était inutile.
« Je ne crois pas que ce Rogue ait été présent aux réunions qu'il y a eu depuis que nous sommes ici. »
« Attention quand nous serons de retour à Poudlard, ce professeur est une vraie furie. Il n'aime que ceux de sa maison, c'est à dire les Serpentard ! Il désavantage tous les autres. Au fait tu sais dans quelle maison tu vas aller ? »
« McGonagall m'a dit qu'elle m'amènerait la chose qui permet de décider au j'irais la prochaine fois qu'elle viendrait. Elle a dit que je ne ferais pas ça le jour de la rentrée pour que je ne me fasse pas remarquer par les autres élèves. Quant à mon frère, lui, il fera ça dans les règles puisqu'il ne va qu'en première année. »
« Ouais ! Et ça m'énerve parce que les premières années n'ont pas le droit d'avoir leur propre balai. A Beauxbâtons, c'était autorisé. »
« Tu aimes le Quidditch ? » demanda Harry.
« Si j'aime ? Tu rigoles, j'adore ! J'espère que je serais aussi doué que ma sœur. Elle était poursuiveuse et depuis qu'elle était à Beauxbâtons et jouait chez les Dragons, l'équipe n'a pas perdu une fois le championnat ! »
« Les Dragons ? »
« C'était mon dortoir. A Beauxbâtons, les élèves sont répartis en dortoir : les Dragons, les Cyclones, les Requins et les Scorpions. Tous se rapportent à un élément, les dragons crachent du Feu, les cyclones sont composés d'Air, les requins vivent dans l'Eau et les Scorpions se cachent sous Terre, et chaque dortoir à sa couleur spécifique pour qu'on puisse se repérer entre nous. Mais c'est pas comme à Poudlard, il n'y a pas autant de rivalité car on n'est pas placé selon nos caractères mais par tirage au sort. »
« Si tu es à Gryffondor, tu pourras te présenter comme poursuiveuse, il nous en faut deux. Pour les autres maisons je sais pas. »
« Tu joues toi ? »
« Peut-être. J'étais attrapeur mais j'ai été suspendu. »
« Pourquoi ? »
Harry ne voulait pas trop entrer dans les détails. « Une bagarre. »
Chris semblait vouloir en savoir plus. « Avec ... » Il ne put pas finir sa phrase, un oiseau des îles débarqua dans la cuisine en passant par la cheminée.
« Raki ! C'est notre oiseau postal ! C'est quand même plus joli qu'un hibou ! » Elle décrocha l'enveloppe de sa patte. Elle ouvrit la lettre et commença à la lire. Le sourire qu'elle affichait se dissipa rapidement.
« Ça va pas ? »
« Si, si. C'est une amie de France. » Elle se leva brutalement et se dirigea vers la porte. « Je reviens. »
Chris se leva. « Liv attends. » Mais sa sœur était déjà partie. Il se dépêcha d'aller la rejoindre.
Harry se retrouva tout seul avec l'oiseau. Il l'observa. C'était un oiseau tropical aux couleurs vives. Il avait la certitude de l'avoir déjà vu quelque part mais il n'arrivait plus à se rappeler où. Il resta à attendre dans la cuisine en creusant sa mémoire pour essayer de se souvenir.
