Je suis vraiment désolée de ne pas publier des nouveaux chapitres plus régulièrement mais je n'ai vraiment pas le temps. Mais ne vous inquiétez pas, même s'ils tardent à venir, encore pleins de chapitres seront publiés.

Merci Abel pour ta review : pour moi, Harry en veut encore beaucoup à Dumbledore. Après la crise qu'il a faite dans son bureau en revenant du ministère, ça m'étonnerai qu'il est tout oublié en même pas deux moi. En tout cas, c'est mon opinion.

Bonne lecture.

Darla

Chapitre 6

Le livre

Will regardait alternativement Harry puis Liv. Il semblait un peu désemparé.

« Euh … Salut Will ! » tenta Harry.

Aucune réponse.

« Vous le connaissez ? » demanda Lee.

« C'est un de nos amis » répondit Liv. « On l'a rencontré lors d'une ballade chez les moldus, et par la suite, on l'a revu tous les après-midi. »

« C'est donc là que vous alliez tous les jours ! » dit Chris. Il lança un regard furieux à sa sœur : « Pourquoi tu ne m'as rien dit ? »

« Ce n'est pas le moment de parler de ça ! » dit-elle. Puis voyant que son Will et son frère n'avaient toujours pas bougé d'un poil, elle ajouta : « On devrait peut-être les faire entrer à l'intérieur. Si ça ne vous dérange pas ? » demanda-t-elle en se tournant vers Fred et George.

« Pas de problème ! Les amis de nos associés sont les biens venus dans notre boutique ! N'est ce pas Fred ? »

« Tout à fait ! De plus, un de nos bonbons devrait les remettre sur pied. »

Lee et Fred aidèrent Will à entrer dans la boutique pendant que George faisait signe à son frère de le suivre.

Dans la boutique, les clients, pour la plupart des élèves de Poudlard, les regardaient passer avec des regards curieux. Un sorcier qui accompagnait sûrement son fils ou sa fille, félicita George pour le sang-froid dont il avait fait preuve et pour la manière dont il s'était débarrassé des agitateurs.

Fred les emmena dans la salle de réunion pour qu'ils puissent s'asseoir.

La pièce était encore plus en désordre que la dernière fois que Harry était venu. Des tonnes de parchemin avec des esquisses de dessin étaient étalés sur la table. Des boîtes de bonbons, de feux d'artifices ou de gadgets étaient posés sur les chaises. Par terre, se trouvaient les inventions de Fred et George en phase de test. Il y avait même dans un coin de la pièce ce qui semblait être les restes d'un repas qui ne devaient pas dater du jour-même.

« Je ne voudrais pas passer pour un rabat-joie » dit Harry, « mais c'est pas très bien rangé ! »

« Je crois que tu as un peu raison. Si maman voyait ça, elle deviendrait folle ! » déclara George. Il se tourna vers Fred et Lee qui tenait toujours Will. « Attendez un peu, je vais arranger ça. » Il contempla à nouveau les dégâts puis prit une large inspiration. « Recurvite », les restes du repas disparurent. « Range matos », les feuilles sur la table s'empilèrent pour former une pile parfaite. « Accio », les objets par terre se retrouvèrent dans les mains de George qui les posa dans une boîte. Enfin, avec l'aide de Liv, ils retirèrent les boîtes des chaises et les posèrent dans un coin de la pièce.

« Voilà. C'est fini ! » dit-il en contempla la salle. « Nous devrions peut-être transformer la boutique en agence de femme de ménage. »

Fred le regarda de travers.

« Je plaisante ! » Fred et Lee posèrent Will sur une chaise.

Son petit frère quant à lui regardait George avec des yeux émerveillés.

« Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai une tâche sur le nez ? Je ne m'appelle pourtant pas Ronald ! » Harry repensa à sa première rencontre avec Ron pendant que George frottait son nez, ce qui eu pour conséquence de le rendre aussi rouge que ses cheveux.

« Wow ! »

Le gamin avait enfin parlé.

« Quoi wow ? »

« Je pourrais aussi faire ça moi ? » dit-il en montrant la pièce

Harry fut soulagé. Il n'avait pas l'air d'avoir été choqué par sa rencontre avec Malefoy. Mais quand était-il de Will ?

« Ouais, tu pourras. Et plein d'autres choses aussi ! »

« C'est trop géant ! N'est-ce pas Will ? »

Will le regarda mais ne répondit pas.

Harry décida de prendre les devants. « Ecoute Will, je suis désolé qu'on ne t'ait rien dit, mais on ne pouvait pas. Tu peux comprendre, tu nous as bien dit que ton frère allait aller dans une école d'art. Je te promets que si on avait su que tu étais au courant pour tout ça, on te l'aurait dit. »

« Je … Je crois qu'on ferait mieux de rentrer. »

« Pourquoi ? Tu sais, ce n'est pas parce qu'on est des sorciers que ça change quelque chose. Nous sommes toujours les personnes que tu as rencontrées dans ce restaurant. »

« Il se fait tard. Nous devons rentrer. » Il ramassa les paquets que Chris et Liv avaient rapportés de dehors. « Luc ! On y va ! Dépêche-toi ! »

« Attends » lui dit Harry.

« Peut-être à une prochaine fois Harry. Luc, dépêche-toi ! »

Le garçon semblait résigné. « Salut ! J'ai été content de vous rencontrer. »

« Nous aussi. » répondit Fred. « Même si ce fut bref. Mais n'hésite pas à venir nous revoir ! »

« LUC ! »

« J'arrive ! »

Quand ils furent partit, Harry soupira et s'assit lourdement sur la chaise qu'occupait Will : « je n'ai même pas eu l'envie de le poursuivre pour lui expliquer. »

« Ne t'inquiètes pas trop Harry » lui dit Liv. « Moi aussi, ça m'embête. Mais il était sous le choc. Son petit frère et maintenant nous. Il vient de découvrir que tout ce qu'on lui a appris depuis tout petit était faux. Il a vu des choses ici qu'il n'aurait jamais pu imaginer un jour. Il lui faudra un peu de temps mais ça lui passera. »

« J'espère que tu as raison. »

« Tu ne te rappelles déjà plus ? Je t'ai déjà dit que j'ai toujours raison ! »

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Ils arrivèrent au n°12 juste à l'heure du dîner. Tonks était déjà au travail et Lupin n'était pas là car c'était un soir de pleine lune. Ça faisait une semaine environ qu'il était de retour d'une mission pour l'Ordre. Harry avait eu beau le questionner, il n'avait obtenu aucune réponse.

Il s'était tout de suite bien entendu avec Chris et Liv. Il était même tombé de sa chaise quand il avait vu Liv pour la première fois ce qui avait fait beaucoup rire Harry qui n'avait pas hésité à lui dire après, quand elle était partie, qu'elle était un peu jeune pour lui. Lupin avait fait comme s'il n'avait pas compris.

Ce soir, ils mangeaient donc seuls.

Après le dîner, Harry alla se promener dans le salon. Il voulait encore essayer d'enlever cette maudite tapisserie. Il tira dessus mais rien n'y faisait. Il essaya pendant une demi-heure sans plus de résultat. Si Sirius n'avait pas pu y arriver, comment lui y parviendrait-il ?

Il prit un tisonnier et récupéra une grosse braise bien rouge dans la cheminée du salon. C'était peut-être l'été mais à cause des protections anti-moldus, la lumière extérieure ne pénétrait pas dans la maison. Il se dépêcha de retourner à la tapisserie. S'il ne pouvait pas l'arracher, autant essayer de brûler les noms comme il avait été fait avec ceux de Sirius ou de la mère de Tonks.

Il approcha la braise près du nom de Drago Malefoy. Du temps qu'il y était, autant commencer par son pire ennemi. Il appliqua la braise sur son nom pendant une dizaine de secondes puis observa le résultat.

Pas la moindre petite trace de brûlure.

Il renouvela l'expérience trois fois sans plus de succès.

Il s'apprêtait à essayer à un autre endroit de la toile quand Liv débarqua dans la pièce. « Ah ! Tu es là ! Viens dans ma chambre s'il te plait. J'aurais quelque chose à te montrer. »

« J'arrive dans une minute. Juste le temps de ranger ça. »

« Qu'est-ce que tu essayais de faire ? » demanda-t-elle en regardant le tisonnier. « Si tu voulais mettre le feu à la maison, c'est raté. Je crois qu'il y a un sort repousse brûlure. »

« Non, non. T'inquiètes. Je faisais rien de grave ! »

Elle le regarda avec des yeux ahuris mais sans plus poser de questions.

Une minute plus tard, Harry était devant la chambre de Liv au troisième étage. Il frappa. Ce fut Chris qui lui ouvrit la porte.

« On n'attendait plus que toi Harry. »

« Qu'est-ce qui se passe ? »

Personne ne lui répondit. Chris ferma la porte derrière lui et alla s'asseoir sur la valise de sa sœur. Liv était sur son lit, un livre ouvert à ses genoux. Harry se posta devant elle, attendant une réponse.

« Tu te rappelles la première fois qu'on est allé sur le chemin de Traverse, quand on a suivit Malefoy ? »

« Comment ferais-je pour l'oublier ! »

« Ce jour-là, j'ai acheté un livre dans la boutique où l'on s'était caché. Je ne l'avait jamais ouvert jusqu'à hier soir. Et … enfin lis, tu verras par toi-même. »

Elle lui tendit le livre. Harry le prit avec un air interrogateur puis regarda la couverture. Elle était d'un noir d'encre. Il y avait de la dorure dans chaque coin, mais aucune inscription.

« Ouvre le ! »

Harry obéit. Il regarda la première page où le titre était enfin écrit.

'Mystères de la métamorphose'

« Ça ne me dit pas plus sur le contenu de ce livre à part que ça parle de métamorphose. »

« Lis l'introduction ! Et jusqu'au bout, ne t'arrêtes pas. »

Harry tourna les pages jusqu'à l'introduction.

'Voilà maintenant environ 400 ans que Poudlard a été fondée. Les fondateurs ont voulu une école qui permette à nos enfants d'apprendre tout ce qui concerne la magie dans les moindres détails. Histoire de la magie, Divination, Runes, Arithmancie, Défense contre les forces du Mal, Métamorphose et j'en passe. Vous allez me dire que je ne vous apprends pas grand-chose. Pour l'instant c'est vrai, mais laissez moi remonter il y a 400 ans, à l'époque de notre très cher Salazar Serpentard.
Serpentard avait émis le souhait de pouvoir enseigner la magie noire à ses élèves. Souhait qu'il lui avait été refusé par les trois autres. A l'époque, il existait une matière qui n'est plus enseigné de nos jours afin d'éviter que les sorciers déclarent officielle la chasse aux moldus : le combat en duel. Cette matière portait déjà à débat du temps de nos fondateurs. Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle pensaient que certains sorts enseignés approchaient trop de la magie noire tandis que Serpentard était d'avis d'en apprendre encore plus aux élèves tant que c'était des sangs-purs, ce que je comprends parfaitement.
Une violente dispute éclata entre nos quatre fondateurs, pas aussi forte que celle qui mit fin à leur collaboration, mais quand même très forte. Serpentard pensait que les autres dissimulaient des sortilèges, des incantations aux élèves sous le sceau de la magie noire afin de protéger les moldus.
Comme à chaque fois, Serpentard ne put avoir le dernier mot.
Comme tout le monde le sait, avant de partir, Serpentard laissa derrière lui une chambre secrète ainsi qu'une bibliothèque secrète contenant des ouvrages que les trois autres fondateurs avaient catalogués dans la partie magie noire.
La chambre n'est qu'une légende. Par contre, la bibliothèque fut découverte environ 25 ans avant mon entrée à Poudlard. Mon frère fut l'heureux élu. Elle était dans la salle commune des Serpentards. Dans sa générosité, il partagea son secret avec tous les Sang-Purs.
Quand je pus enfin accéder à cette bibliothèque dans ma première année, je fus émerveiller de la quantité de livres qui s'y trouvaient. Presque autant que dans la bibliothèque de l'école. Tous traitaient de magie-noire ou de sorts plus ou moins réglementaires.
Je passais toutes mes soirées à lire. J'étais fasciné par toutes les choses que je découvrais. Des sorts oubliés depuis plus de 400 ans, des potions dont même ma grand-mère, qui était pourtant une experte en ce domaine, n'avait jamais du entendre parler de toute sa vie.
Malheureusement, le directeur de cette époque, Timelus Aiglon, un pro-Gryffondor et aimant se faire bien voir par le ministre de la Magie, un pro-moldu, eu vent de cette bibliothèque. Il ordonna de détruire par le feu tous les livres contenus dans la bibliothèque. Tout ce patrimoine que Serpentard avait légué à ses chers Sang-purs fut détruit en même pas une demi-heure.
Les murs de la bibliothèque secrète furent détruits et cette dernière contribua à agrandir la salle-commune. C'est bien là le seul petit avantage qui découla de ce massacre.
Vous allez me dire : 'Mais qu'est-ce que cette histoire du temps des fondateurs va nous expliquer le pourquoi de ce livre ?'. En fait, c'est très simple. La métamorphose était et est toujours ma passion. Dans cette bibliothèque se trouvait un livre qui m'avait fasciné. Ce livre expliquait en quelques pages un sort, comportant quelques difficultés, mais assez simple à réaliser pour quelqu'un comme moi qui était si doué dans cette matière. Ce sort était pourtant décrit par mon professeur et par tous les livres de méthode sur la métamorphose que j'avais lus jusqu'à présent comme étant très difficile à réaliser, comportant énormément de risques et pouvant avoir des conséquences désastreuses s'il venait à y avoir des ratés.
Il est vrai que les parties relatant de la dangerosité du sort sont bien réelles. Cependant, je me suis empressé de l'essayer dans ma deuxième année et le réussis en moins de trois semaines. N'oubliez pas que mon professeur et que les manuels scolaires donnaient une méthode qui aboutissait au bout de un à quatre ans.
Maintenant que je suis riche et à la retraite, je me suis dit qu'il fallait que je transmette à tous les jeunes de sang méritant, le savoir qui avait permis ma gloire et ma fortune : la transformation en Animu Gina.'

Harry tourna la page pour voir s'il y avait une suite, mais l'introduction se terminait bien sur la feuille précédente.

« C'est bien tout ça, mais ça ne me dit pas ce qu'est un 'Animu Gina' ? » demanda Harry.

« Tu n'as pas fait de runes ? » dit Liv.

« Non, j'ai pris Soin aux Créatures Magiques et Divination. »

« Ok ! Je savais pas. Et bien, 'Animu Gina' est la rune pour le mot 'Animagus'. »

Le cerveau de Harry mit quelques secondes à enregistrer l'information et à transmettre ce que ça voulait signifier.

« Donc si j'ai bien compris ce qu'il y avait écrit, ce livre explique… ». Il ne pouvait tellement pas y croire que les mots n'arrivèrent pas à sortir de sa bouche. Ce fut Chris qui l'aida à terminer.

« Il explique comment devenir un Animagi en un laps de temps record ! »

Harry devait s'asseoir. Secrètement, cela avait toujours été son rêve. Se transformer en Animagus comme son père. Mais beaucoup de chose l'en avait dissuadé : d'un, il ne savait pas comment s'y prendre. De deux, il fallait demander la permission au ministère de la Magie qui ne l'a donnerait sûrement pas à un sorcier de premier cycle et surtout pas à lui Harry Potter. Et de trois, s'il voulait faire ça illégalement, Hermione ne l'aurait sûrement pas laissé faire et il avait besoin de son savoir.

Comme un zombie, il s'approcha du lit de Liv et se laissa tomber juste à côté d'elle.

« Ça va pas Harry ? » demanda-t-elle.

« Si, si. C'est juste si inattendu et tellement merveilleux ».

« Ça t'intéresse alors ? » demanda Chris.

« Tu plaisantes si ça m'intéresse. Ça a toujours été mon rêve. »

« J'étais sûre que ça te ferait plaisir. Quand voudrais-tu commencer ? »

« Tu es vraiment prête à essayer ? »

« Oui. Mon frère aussi. »

Harry regarda Chris. Il avait l'air déterminé.

« Alors Harry, quand voudrais-tu commencer ? » redemanda Liv.

« Le plus tôt possible. »

« Nous aussi on aimerait bien, mais vois-tu, si on commence ici, ceux qui vivent là vont trouver ça bizarre. Ils ont l'habitude de nous voir sortir et si du jour au lendemain, on reste tous les trois enfermés dans la maison, ils vont se douter que l'on trafique quelque chose. »

« Et aussi, » continua Chris « quand les Weasley vont débarquer ici, dans une semaine, il va falloir qu'on s'interrompe. Ça sera pas très pratique. »

« C'était un autre truc dont on voulait te parler. On aimerait bien que ça reste entre nous trois. Si on est trop nombreux, ça sera plus dur d'apprendre la transformation. Et en plus, ce n'est pas bien qu'il y ait trop d'Animagus non déclarés qui se baladent dans les couloirs de Poudlard. Le secret serait plus dur à garder. »

Harry regardait dans le vide. Ne pas le dire à Ron et Hermione, l'idée était attrayante. Au fond de lui-même, il leur en voulant toujours de ne pas leur avoir donné de nouvelle l'été dernier. Ne pas leur dire était une sorte de vengeance. De plus, ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ?

« Ça marche. On ne dit rien aux autres. Mais Chris ? Tu ne connais pas grand chose à la métamorphose, comment vas-tu faire ? »

« J'attendrais d'avoir le niveau voulu » dit-il en soupirant. « Pour l'instant, ça ne concerne que vous deux. »

« Oh ! Je vois. Mais le gars qui a écrit ce livre parle de sa deuxième année, tu verras l'année scolaire passera vite. » Harry voyait aussi parfaitement où ils pourraient s'entraîner à devenir Animagi. Dans une certaine salle où des cours illégaux de Défense Contre les Forces du Mal avaient été donnés. « Pour l'apprentissage, on peut faire ça à Poudlard. Le livre parle de trois semaines, on aura peut-être le temps de finir avant que les entraînements de Quidditch ne reprennent. Et puis, je connais une salle secrète où l'on ne risque pas d'être dérangé… et je possède quelques atouts qui nous permettrons d'éviter les personnes à éviter. »

Harry regarda Liv . Sa dernière phrase la laissait perplexe, devant se demander quels étaient ses atouts. Mais Harry n'avait pas l'intention de lui dire, il voulait la laisser mariner jusqu'à la rentrée.

Il reporta son attention sur le livre. Malefoy avait été utile finalement pour une fois. Sans lui, Liv n'aurait jamais acheté ce livre et ils n'auraient jamais pu tenter l'expérience. C'était quand même étrange, ce dit-il, que ce livre ce soit retrouvé dans cette boutique, qu'il ne soit pas resté dans les rayonnages d'une bibliothèque privée d'un riche 'Sang-Pur'. Il feuilleta vite fait le livre. En arrivant à la dernière page, il vit écrit à la main sur l'intérieur de la couverture, en grand, la lettre 'N'.

« N ? »

« Oui, ce livre doit daté de la période de la Grande Terreur, c'est pour ça qu'il a du se retrouver dans ce magasin. »

« La Grande Terreur ? »

« Ne me dit pas qu'il n'y a pas d'Histoire de la Magie à Poudlard ? J'adore cette matière ! » dit Liv.

« Si, mais ces heures de cours ne sont pas très passionnantes. La plupart du temps, elles servent à rattraper les heures de sommeil qu'ils nous manquent ! »

« Je vois » dit-elle avec un petit sourire moqueur. « Alors si tu avais écouté en cours, tu saurais que la Grande Terreur est la période au XVIème siècle où l'inquisition moldue multipliait les bûchers contre les sorciers. Le Ministère de la Magie avait peur que les sorciers se lancent à la chasse aux moldus. Ils ont effectué d'innombrables perquisitions, marquant de la lettre 'N', les objets qu'ils envoyaient au Ministère pour qu'ils soient détruits. Ce livre a dû être récupéré juste à temps et les propriétaires l'ont vendu pour ne pas se faire prendre en possession d'un livre interdit. Je me demande si aujourd'hui, on peut encore aller en prison parce qu'on possède un livre marqué ? »

Harry avait écouté le récit de Liv avec intérêt. Quel dommage que Binns n'enseigne pas de cette manière !

Il regarda le réveil de Liv, il était déjà 23h30. Pourtant, il n'avait pas sommeil, il avait envie de se lancer dans la lecture de ce livre.

« Est-ce que je peux te l'emprunter ce soir ? » demanda-t-il à Liv.

« Pas de problème. Pense juste à faire attention que personne ne le remarque. »

« Merci. »

Il se leva pour sortir.

« Bonne nuit. »

« Toi aussi. »

Harry se dépêcha de descendre les étages pour retourner dans sa chambre.

Il s'assit sur son lit et commença à feuilleter le livre.

Les premières pages parlaient des précautions à prendre avant de se lancer dans l'apprentissage du sort. Après, il y avait toutes les étapes pour devenir un Animagi. Il y avait des illustrations avec un commentaire à chaque fois. Certaines images rappelaient à Harry le livre sur le Polynectar dont ils s'étaient servis en deuxième année. Il espérait que la transformation ne serait pas aussi douloureuse. Sirius ne s'en était jamais plaint ce qui le rassura.

Mais ce fut la dernière grande partie du livre qu'il lut avec le plus d'avidité. Elle traitait de la signification des Animagus.

Selon l'auteur, dont, remarqua Harry, son nom n'était jamais cité, la plupart des gens disaient que la forme d'Animagus ne reflète pas la personnalité. Mais pour l'écrivain, la vraie personnalité d'une personne pouvait être connue par son Animagus, qui prenait d'ailleurs la même forme que les patronus.

Harry se transformerait donc en cerf, comme son père.

Il alla aux formes d'Animagus qui l'intéressait.

'Chien : le meilleur compagnon de l'homme. Personne à qui l'on peut toujours faire confiance, espiègle et d'une grande gaieté. Elle est très rancunière et pourra attendre plusieurs année pour prendre sa vengeance. Par contre, si vous faites parti de ses amis, vous pourrez toujours compter sur lui.'

Cette description convenait bien à Sirius.

Il revint en arrière.

'Cerf : animal roi de la forêt. La personne ayant cet Animagus a donc une attitude de chef et a toutes les capacités pour l'être. Personne très franche et spontané. Elle pourrait risquer sa vie pour quelqu'un à qui elle tient. Par contre, être son ennemi peut se révéler très dangereux.'

Harry ne savait pas quoi penser. Ces descriptions correspondaient vraiment.

'Rat : animal nuisible. Une personne avec cet Animagus est une personne malhonnête, cachottière et hypocrite. Elle se cachera toujours derrière des personnes plus fortes qu'elle et n'hésitera pas à changer de camps si le besoin s'en fait sentir.'

Si seulement les Maraudeurs avaient eu se livre. D'un, il n'aurait pas mis trois ans à apprendre à devenir un Animagus et de deux, ils auraient su qu'il fallait se méfier de Pettigrow. Enfin, pour la deuxième partie, Harry était moins sûr. S'il lisait quelque chose comme ça sur Ron ou Hermione, il ne le croirait pas car ce sont ses amis, comme Pettigrow était l'ami de son père.

Il se souvenait vaguement du patronus de Ron, Hermione ou Ginny, alors il survola le reste du livre s'arrêtant seulement aux animaux qu'il trouvait intéressant. Comme l'éléphant qui caractérisait les personnes qui veulent toujours être le centre du monde, qu'on s'occupe d'eux et qui le montre en se faisant bien remarquer. Harry pensa que cela conviendrait bien à Dudley. Il s'imagina un éléphant avec une touffe de poil blonde au-dessus de la tête et cela le fit éclaté de rire.

« Je vois que vous allez bien. »

Harry sursauta. Il regarda autour de lui mais il n'y avait personne dans la pièce.

« Les jeunes de nos jours sont vraiment stupides. »

Ces sarcasmes dans cette voie. Harry se retourna et vit qu'il avait deviné juste. C'était la première fois depuis qu'il était ici qu'il voyait Phineas Nigellus dans son tableau. Mais quelque chose lui disait que le plus mauvais directeur que Poudlard eut connu avait sûrement déjà du l'espionner depuis qu'il était de retour dans cette maison.

« Quel plaisir de vous revoir ! »

« Le plaisir n'est pas partagé » répondit Harry.

Se levant et saisissant une de ses capes qui ne lui allait plus, il recouvrit le tableau. Il entendit quelques protestations étouffées puis plus rien.

« Voilà une bonne chose de faite ! » se dit-il à lui-même.

Il rangea le livre au fond de sa malle, mit le bas de son pyjama et se coucha.

Il faisait un beau rêve. Il était en troisième année, son équipe venait de gagner la coupe de Quidditch, rien d'extraordinaire puisque cet événement s'était vraiment déroulé. Mais il voyait dans les gradins son père, sa mère et Sirius qui étaient venus exprès pour l'admirer et le féliciter. Sa mère le serrait dans ses bras, son père lui donnait une tape dans le dos et Sirius lui secouait la main, il la secouait vraiment très fort, très très fort.

« Harry ! Harry ! Réveille-toi ! »

« Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? » Il saisit ses lunettes. Il vit Liv à genou à côté de lui et Chris un peu plus loin debout derrière. « Qu'est-ce que vous faites ici ? Et quelle heure est-il ? »

« Il est deux heures et demie du matin. » répondit Liv. « Il y a de l'agitation en bas. C'est trop tôt pour que ça soit Tonks. Au plus tôt, elle n'arrive que vers cinq heures. Et à part nous, Tonks et Lupin, personne ne possède une clé de la maison, même pas Dumbledore, c'est lui qui me l'a dit. Et ça ne peut pas non plus être Lupin, il doit être enfermé quelque part attendant que la pleine lune se passe. »

Harry se leva si vite que Liv sursauta et tomba en arrière.

« Désolé » dit Harry. Il l'aida à se relever. Elle portait une fine chemise de nuit en satin blanche avec un grand décolleté et le clair de lune qui illuminait ses jambes les rendait encore plus blanches et fantomatiques qu'elles ne le sont déjà.

« Qu'est-ce qu'on va faire ? » demanda-t-elle.

Harry revint à la réalité. Ce n'était pas le moment de se distraire. Il ouvrit sa malle et chercha à tâtons sa baguette magique qu'il avait posée là la veille. Il ne voyait pas grand chose, mais il ne pouvait pas prendre le risque d'allumer une bougie.

« Qu'est-ce que tu cherches ? »

« Ma baguette. Même si on n'a pas le droit de faire de la magie, ceci est un cas de force majeure. »

Ils sortirent discrètement de la chambre. Harry le premier, puis Liv et enfin Chris. De là, ils pouvaient entendre des voix qui se disputaient.

« Vous êtes sûrs que ce ne sont pas les portraits qui se sont réveillés ? »

« On les entendrait bien plus fort » chuchota Chris. « La mère Black ne fait pas dans la discrétion ! »

Ils descendirent silencieusement les escaliers, sautèrent la marche qui craquait et arrivèrent dans le hall. Il n'y avait personne, les voix provenaient de la cuisine. Ils continuèrent donc et descendirent les marches qui menaient jusqu'à la pièce. Harry s'arrêta à la dernière marche et colla son oreille contre la porte. Chris fit de même et vint se poser à côté d'Harry. Liv, quant à elle, resta derrière Harry. Elle posa ses mains sur ses épaules. Elles étaient glacées ce qui le fit frissonner. Il fit comme si de rien était et reporta son attention sur les voix. Elles se disputaient toujours.

« JE TE DIS QUE C'EST COMME CA, TU NE POURRAS RIEN Y CHANGER ET… »

La porte s'ouvrit. Ils ne s'y attendaient pas du tout. La lumière les éblouit et ils distinguèrent deux silhouettes qui s'approchaient d'un pas menaçant vers eux. Il voulurent reculer mais quelqu'un d'énorme se trouvait en haut des escaliers.

Ils étaient faits comme des rats.