Année 5006, repaire du Scorpion
La nuit est tombée depuis longtemps. Un des rares bar présent commence à fermer. Un Aile de Sable jaune olive profite et bois jusqu'à ce qu'un de ses partenaires de boissons s'adresse à lui.
- Tu devrais faire profil bas, lui assure-t-il.
- Pourquoi donc ? lui répond, à moitié ivre. Je suis protégé.
- Peut-être, mais tu devrais être prudent. Elle risque de te traquer.
- Très bien, soupire le dragon en avalant une dernière gorgée.
Il repose le verre en bois et paie le tavernier et part. Il déambule dans les rues désertes du repaire, s'éclairant avec son souffle. Malgré la mise en garde, il n'est pas trop effrayé et marche tranquillement, quoiqu'avec une cadence de pas légèrement rapide. Alors qu'il marche, une ombre l'observe par le toit des bâtiments, se déplaçant furtivement sans faire le moindre bruit.
L'aile de sable continue de marcher jusqu'à s'arrêter, l'alcool le rendant un brin désinvolte et débridé. Il se reprend et s'avance. Puis il s'arrête, observant les toits environnant, il observe un moment avant de reprendre sa marche.
- Je ne vois pourquoi je devrais avoir peur. J'ai réussi à les berner et ils doivent tous en train de les pleurer en ce moment pour penser à moi.
Il marche, puis il s'arrête. Il observe les coins de rue et les toits avec plus d'attention. Il commence à sentir l'anxiété le gagner.
- Bon, accélérons par précaution.
Alors qu'il accélère le pas, un bruit bien particulier le fait s'arrêter net. Un bruit de danger immédiat, le sifflement d'un serpent. Son cœur s'accélère.
''Impossible ! Une vipère mord-dragon ?! Ici ? Je…Je dois me dépêcher. Pas envie de mourir !''
Il se dépêche, mais chose qu'il ne comprend pas, le hennissement le suit et semble même se rapprocher de lui. La peur et l'alcool l'empêchent de penser simplement à déployer ses ailes. Déboussolé et totalement paniqué, il trébuche et se relève pour essayer d'observer d'où peut venir le bruit.
Soudain, le silence tombe, accablant davantage le dragon. Ce silence le pèse encore plus. Il entend un sifflement et sent une vive douleur sur la joue droite. Il pose sa patte dessus et observe du sang. Il a été blessé et ignore comment et surtout par qui.
- Qui est-là ? Montre-toi si tu n'es pas un lâche !
Le silence revient encore plus implacable qu'avant. Il observe les toits et croit apercevoir une ombre dessus. Il se demande si c'est réel ou juste le fruit de son imagination dû à son stress. Seulement, elle atterrit au sol. Un dragon encapuchonné se révèle à lui. Pour le dragon, c'est comme voir un fantôme.
- Im…Impossible ! Tu…Tu es mort ! Je l'ai vue !
Le dragon encapuchonné ne dit mot et se déplace, devenant une ombre. Le dragon essaie de l'attaquer avec son dard et ses serres, mais rien ne touche l'insaisissable adversaire. C'est comme s'il était vraiment un fantôme. Il est percuté par son adversaire et percute le mur derrière lui, le sonnant à moitié. Il se relève difficilement, décuvant encore. Son adversaire a disparu de sa vision.
- Tu n'es qu'un lâche ! Tu ne sais pas qui je suis et avec qui je suis…
- Je sais qui tu es, répond une voix froide et mauvaise juste à côté de lui.
Il se raidit et avant de faire le moindre mouvement, il est assommé. Il se réveille plus tard. Il est encore en vie et en un seul morceau. Il a les pattes et la queue attaché et un sac recouvre son visage. Il sent une certaine chaleur, supposant qu'il se trouve dans un bâtiment. Il entend des bruits de pas et une voix s'élève.
- Comme promis Epine, je t'ai ramené le traitre, s'exprime son agresseur.
Son sang se fige. ''Non…Non…Ce n'est pas possible…''. Les bruits de pas s'approche de lui.
- Es-tu sur que c'est bien lui ? demande son interlocutrice qui est bien Epine.
- La couleur de ses écailles est assez unique dans le repaire, Epine. Et il sortait du bar, dilapidant l'or gagné. Voici ce qu'il en reste.
Il entend Epine prendre le sac et sembler observer le contenant.
- Très bon travail Python, répond simplement Epine.
- Je te laisse avec lui, répond le dénommé Python.
- Tu ne veux pas être présent pour voir ce qu'il va subir ?
- Inutile, Epine. Il n'est qu'un intermédiaire. Je ne cherche que le commanditaire. Fais toi plaisir Epine. Il mérite amplement ce qui va lui arriver.
Son agresseur, le dénommé Python semble quitter la salle, le laissant avec Epine et le dragon sent sa pulsation cardiaque s'accélérer.
- Bien, à nous deux, dit simplement Epine.
Elle retire le sac et si son sang s'était déjà figé, il devient même glacé à la vue de l'aile de sable. Epine, son ancienne cheffe. Son visage montre une colère et une haine visible envers lui. Il le voit surtout à ses yeux.
- Tu pensais pouvoir m'échapper Venin ? lui vomit Epine, la voix remplit de mépris et de colère.
- Je…Je…Je vous suis fidèle, Epine, répond Venin, essayant de sauver sa vie.
Epine lâche un hennissement de colère et lui attrape le cou.
- Ne gaspille pas ta salive, immonde sale sac à gnole écailleuse. Tu vas payer pour les vies que tu m'as prises. Tu vas m'aider à m'entrainer quand je mettrais les serres sur Dune. Crois-moi, je vais te torturer pour te faire comprendre l'immense erreur que tu as commises.
Venin se tut, il le sait. Il va mourir, mais il essaie encore d'implorer la clémence de son ancienne cheffe. Mais Epine n'écoute aucunement les élucubrations de ce dernier. Elle l'emmène avec elle, réfléchissant aux nombreuses options s'offrant à elle pour le torturer.
En dehors du repaire, un aile de sable observe ce qui ressemble à deux tombes. Il les observe silencieusement avant de baisser la tête et de la relever.
- Je jure qu'il paiera pour ce qu'il vous a fait. Ma colère et ma haine à son égard se répercutera à sa descendance. Oui, Vautour et sa lignée paieront pour ce qu'il vous a fait ! crie-t-il avec la voix remplit d'une profonde haine et une colère immense.
Il observe l'horizon et s'envole, rejoignant le repaire du scorpion.
